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Les paradoxes de la régénération révolutionnaire

  • ️Sepinwall, Alyssa Goldstein
  • ️Fri Sep 01 2000

Résumés

Cet article propose une nouvelle perspective sur l’abbé Grégoire et sur les débats qui ont entouré sa panthéonisation en 1989, en analysant son idée de régénération. L’auteur examine l’idée même de régénération dans l’œuvre de Grégoire, de ses racines prérévolutionnaires à la Révolution, et analyse ses conceptions régénératrices en direction de groupes opprimés en France (comme les juifs, les Noirs, les habitants de pays à idiomes) mais également à l’égard de la Nation française et du monde entier. L’auteur met en particulier en relief les paradoxes inhérents à la notion de régénération – sa faculté à la fois libératrice et contraignante – et conclut en soulignant que ces contradictions sont encore aujourd’hui en France au cœur des actions prises en faveur de la différence culturelle.

The paradoxes of the revolutionary regeneration : the abbé Grégoire case.
This article gives a new approach to the abbé Grégoire case and to the debates concerning his pantheonization in 1989 through an analysis of his idea of regeneration. The author studies thevery idea of regeneration in Gregoire’s work, from its pre-revolutionary origins to the French Revolution and analyses his regenerating conceptions towards oppressed people in France (such as Jews, Blacks, dialect speaking inhabitants), the French Nation and the world as well. The author emphasizes the paradoxes linked with the idea of regeneration as it is both liberating and constraining.She concludes by stressing the fact that today in France these contradictions are still parts of the actions in favor of the cultural differences.

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Notes

1Cet article propose une synthèse de quelques-uns des thèmes que j’ai développés dans ma thèse de doctorat, “Regenerating France, Regenerating the World : the abbé Grégoire and the french Revolution, 1750-1831”, Stanford University, Department of History, 1998. Je remercie ici tous les participants au congrès international sur l’abbé Grégoire, qui s’est tenu à la Clark Library à Los Angeles en février 1997, pour leurs réponses stimulantes aux idées exprimées dans cet article. Je suis particulièrement reconnaissante à Marcel Dorigny de m’avoir encouragée à préparer cet article et pour son aide à la préparation d’une version française. Ma gratitude va également à Keith Michael Baker, David A. Bell, Dena Goodman, Jennifer Heuer, Mary Louise Roberts, Aron Rodrigue, Peter Sahlins et Joseph Zizek pour leurs précieuses suggestions sur des versions préliminaires de ce texte.

2Bernard Plongeron, L’abbé Grégoire ou l’Arche de la fraternité, Paris, 1989, p.22.

3Annie Kriegel, “Un hommage critiquable, Le Figaro, 12 décembre 1989, p.2 ; Samuel Trigano, “The French Revolution and the Jews, Modern Judaism, 10, 1990, pp.171-190.

4J’emprunte ici la notion des paradoxes d’universalisme à Joan Wallach Scott (Only Paradoxes to Offer : French Feminists and the Rights of Man, Cambridge, MA, 1996).

5Cet article ne tente pas de donner une narration biographique détaillée sur Grégoire. Voir, parmi d’autres, Louis Maggiolo, “L’abbé Grégoire, 1750-1789, Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1873, 1883, et 1884 ; Ruth Necheles, The abbé Grégoire 1787-1831. The Odyssey of an Egalitarian, Westport, CT, 1971 ; et Maurice Ezran, L’abbé Grégoire, défenseur des juifs et des Noirs : révolution et tolérance, Paris, 1992.

6J’ai développé plus longuement cette partie de la vie de Grégoire dans ma thèse.

7Mémoires de l’abbé Grégoire, éd. J. M. Leniaud et préface par J. N. Jeanneney, Paris, 1989, pp.117-118.

8Sur l’éducation de Grégoire, voir Louis Maggiolo, op. cit. (1873) ; et Antoine Sutter, Les années de jeunesse de l’abbé Grégoire : son itinéraire jusqu’au début de la Révolution, Sarreguemines, 1992.

9Voir ses Observations sur le décret de l’Assemblée nationale qui ordonne une nouvelle circonscription des Paroisses, Paris, 1790, 14.

10Sur ce concours célèbre, voir l’article classique d’Abraham Cahen, “L’émancipation des juifs devant la société royale des sciences et des arts de Metz en 1787 et M. Roederer, Revue des études juives, I, 1880, pp.83-104.

11Sur “régénération” comme baptême, voir Dictionnaire universel d’Antoine Furetière [réimpression de l’édition de 1690], Paris, 1978, t. III et sa version révisée du xviiie siècle, Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appellé Dictionnaire de Trévoux...nouvelle édition corrigée et considérablement augmentée, Paris, 1743, V, 858. Sur “régénération” comme baptême mais aussi résurrection, voir M.l’abbé Bergier, Encyclopédie Méthodique. Théologie, Paris, 1790, III, 335. Sur les définitions médicales, voir Dictionnaire historique de la langue française, Paris, 1992, II, 1747 et Grand Larousse de la langue française, Paris, 1977, VI, 4993. Pour les usages des philosophes et historiens naturels, cf. Jean Le Rond D’Alembert, Discours préliminaire de l’Encyclopédie, Paris, 1751, xix-xx, et Charles Bonnet, La palingénésie philosophique, ou idées sur l’état passé et sur l’idée future des êtres vivants, ouvrage destiné à servir de supplément aux derniers écrits de l’Auteur, et qui contient principalement le précis de ses recherches sur le christianisme, Genève, 1769.

12Voir Antoine De Baecque, Le Corps de l’histoire : métaphores et politique (1770-1800), Paris, 1993, p.171 ; et Mona Ozouf, “Régénération, dans Dictionnaire critique de la Révolution française, éd.François Furet et Mona Ozouf, Paris, 1988.

13Dans ses écrits sur Grégoire (par exemple “Préface, dans l’édition de Flammarion de l’Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs, Paris, 1988), Rita Hermon-Belot a soutenu que les influences principales sur la pensée de Grégoire au sujet des juifs étaient toujours jansénistes, mais il y a plus d’évidence à soutenir cette position pour la période post-révolutionnaire que pour la période antérieure. Sur la “conversion de Grégoire au jansénisme après Thermidor, voir aussi Catherine Maire, De la cause de Dieu à la cause de la Nation : le jansénisme au xviiie siècle, Paris, 1998, pp.586-587 et passim.

14Essai sur la régénération (édition Hermon-Belot), p.117.

15Ibid, p.94.

16Ibid, p.177.

17Ibid, p.131.

18Voir Ibid, p.195 et John Toland, Reasons for Naturalizing the Jews in Great Britain and Ireland, On the same foot with all other Nations. Containing also, a Defence of the Jews against All vulgar Prejudices in all Countries, London, 1714 ; réimpression Jérusalem, 1963, pp.45-46 et passim. Parmi les autres ouvrages classiques sur les juifs qui ont influencé Grégoire, on peut compter ceux de Jacques Basnage, Pierre-Louis Lacretelle, et Christian Wilhelm Dohm.

19Toland avait suggéré que la moralité des juifs était peut-être meilleure que celle du sujet britannique moyen, ibid, pp.10-11, 52.

20Essai sur la régénération, pp.58, 61.

21Ibid, p.161. Voir la discussion de Hermon-Belot sur la présence de juifs posant “un réel problème intellectuel pour Grégoire et les autres chrétiens : “L’abbé Grégoire et la conversion des juifs, dans Les juifs et la Révolution française : histoire et mentalités, éd. Evelyne Oliel-Grausz et Mireille Hadas-Lebel, Louvain, 1992, p.22.

22Essai sur la régénération, p.75.

23D’après les règles kaschers, les juifs ne sont autorisés à manger aucune trace de sang, et doivent saler les viandes avant de les manger afin d’enlever tout le sang.

24Essai sur la régénération, p.72.

25Ibid, p.83.

26Ibid, p.85.

27Ibid, p.96.

28Ibid, p.138. Grégoire pensait, pourtant, que si les chrétiens autour d’eux étaient immoraux, les juifs suivraient leur exemple.

29Ibid, p.134.

30Ibid, p.149.

31Timothy Tackett, Becoming a Revolutionary : The deputies of the French National Assembly and the Emergence of a Revolutionary Culture (1789-1790), Princeton, 1996, pp.23 et 286.

32Sur cette synthèse, voir B. Plongeron, op. cit.

33Discours prononcé le jour de Toussaint 1789, en l’église de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, pour la bénédiction des quatre flammes de la milice nationale de ce district, Paris, 1789, p.5.

34Grégoire a publié une Motion en faveur des juifs (Paris, 1789) et a essayé de soulever le sujet de la situation juive dans l’Assemblée à l’automne de 1789, sans succès. Néanmoins, pendant les trois moments où l’Assemblée entière a discuté de donner ou non la citoyenneté aux juifs (déc.1789, janv. 1790 et sept. 1791), Grégoire ne dit presque rien. Il est probable qu’il fût empêché de parler en décembre 1789, mais plus tard lors des autres débats il semble simplement qu’il n’a pas voulu risquer ses plus grands projets en luttant pour une cause notoirement impopulaire. Voir Courrier de Paris dans les provinces du 28décembre 1789, pp. 254-256 ; et NECHELES, op. cit., pp.27-33.

35Voir par exemple son Dessèchement des marais, défrichements et plantations. Observations sur le Rapport du Comité d’Agriculture, s.l., 1790 ; et A.P., tome XII, 30 mars 1790, p. 458.

36Essai sur la régénération, p.154.

37Enquête sur les patois, Archives départementales de Loir-et-Cher [“ADLC”], F 1273, fol. 5 Voir également Le Patriote français, 23 août 1790, p. 2.

38Moniteur, 11 février 1790, 166-7. Voir aussi Michel De Certeau, Dominique Julia, et Jacques Revel, Une politique de la langue. La Révolution française et les patois : l’enquête de Grégoire, Paris, 1975 ; et David A. Bell, “Lingua Populi, Lingua Dei : Language, Religion and the Origins of French Revolutionary Nationalism, American Historical Review, 100, 1995, pp.1403-1437.

39Motion en faveur des juifs, 43.

40A.P., tome XII, 28 mars 90, p.383.

41Mémoire en faveur des gens de couleur ou sang-mêlés de Saint-Domingue et des autres Isles françaises de l’Amérique, adressé à l’Assemblée nationale, Paris, 1789, p.8.

42Ibid., pp.38-39.

43Notice sur la Sierra-Leone et sur une calomnie répandue à son sujet contre le gouvernement français. Extrait de la décade philosophique, s.l., 1796, p.5.

44A.P., tome XXV (11 mai 1791), p. 740. Même s’il y avait beaucoup d’esclaves mulâtres et un assez large nombre des Noirs libres, Grégoire souvent réduisait “esclave” à “nègre,” et “libre” à “mulâtre”.

45Mémoire en faveur des gens de couleur, p.38.

46Lettre aux Philanthropes, Paris, 1790, p.4.

47Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres de Saint-Domingue, et des autres isles françaises de l’Amérique, Paris, 1791, pp.12-13. En décembre 1789, Grégoire se trouvait en désaccord avec d’autres membres de la Société des Amis des Noirs, en préconisant qu’une campagne pour obtenir l’interdiction du commerce des esclaves soit entreprise aussitôt que “l’affaire des citoyens de couleur serait terminée” (voir Marcel Dorigny, “L’abbé Grégoire et la Société des Amis des Noirs d’après les archives de la Société, communication au colloque sur l’Abbé Grégoire, Clark Library, Los Angeles, février 1997. Voir également Marcel Dorigny et Bernard Gainot, La Société des Amis des Noirs. 1788-1799. Contribution à l’histoire de l’abolition de l’esclavage. Paris, 1998, édition Unesco.

48Abraham Furtado et al., Lettre adressée à M. Grégoire... par les députés de la Nation juive portugaise de Bordeaux, Versailles, 1789, p.3.

49Lettre au Comité de constitution sur l’affaire des juifs, par M. de Bourge, représentant de la commune de Paris, Paris, 1790, p. 7.

50Grégoire avait plus d’espoir que beaucoup d’autres jacobins dans la nouvelle Constitution, bien qu’il ait éprouvé du ressentiment que le Roi y conservait une grande partie de son pouvoir. Voir ses remarques dans A.P., tome XXVIII (15 juillet 1791), pp.318-320 et tome XXIX (12 août 1791), pp.383-384.

51Pour plus des détails sur le Christianisme révolutionnaire de Grégoire, voir B. Plongeron, op. cit.

52M. Ozouf, “La Révolution française et la formation de l’homme nouveau, dans L’homme régénéré. Essais sur la Révolution française, Paris, 1989, pp.116-157.

53A.P., tome XXII (4 janvier 1791), p. 14.

54Moniteur, 27 décembre 1790, p.1493.

55Lettre pastorale de M. l’évêque du département de Loir-et-Cher, 24 mars 1791, Blois, 1791, p.6.

56Discours sur la fédération du 14 juillet 1792, Orléans, [1792], p.5.

57“Aux bons citoyens du département de la Meurthe, 6 août 1790, Le Patriote français, 11 août 1790, p.4.

58Adresse aux habitants du Valais, Chambéry, [1793], p.5.

59Discours prononcé dans l’église cathédrale de Blois... au service célébré pour Jacques-Guillaume Simonneau, maire d’Étampes, assassiné le 3 mars 1792, pour avoir défendu la loi, Blois, 1792, pp.19-20.

60A.P., tome LII, 21 septembre 1792, p. 73.

61Voir les réponses de Grégoire aux délégations britanniques et allemandes en novembre 1792 (A.P., tome LIII) comme celles des 7 nov. (275) ; 10 nov. (341) ; 15 nov. (418) ; et 21 nov. (635-7). Grégoire était président de la Convention pendant la dernière moitié de ce mois.

62Adresse de l’assemblée administrative du département de Loir-et-Cher, réunie en Conseil général, à ses concitoyens, le 1er août 1792, Blois, 1792, conservée aux ADLC, F 1275. La brochure a été composée suivant une motion de Grégoire à accroître le nombre de volontaires (voir ADLC, L 109, 24 juillet 1792).

63Grégoire et Jagot au maire de la commune de Menton, le 4 avril 1793, dans Henri Moris, Organisation du département des Alpes-Maritimes formé du ci-devant comté de Nice et de la ci-devant principauté de Monaco. Mars – avril 1793. Lettres des représentants du peuple Grégoire et Jagot, chargés de cette organisation, Paris, 1915, p.39. Moris a trouvé ces lettres aux AN, D§1 25, dossier 1, et a affirmé que Grégoire “semble être l’auteur de tout le recueil(XXIV).

64Grégoire et Jagot à la société populaire de Menton, le 18 avril 1793, ibid, p.61.

65Grégoire et Jagot au citoyen Bizanet, commandant militaire à Monaco, le 12 avril 1793, ibid., p.50.

66Voir M. J. Guillaume, Procès-verbaux du Comité d’instruction public de la Convention nationale, Paris, 1891 - 1907, t. III, p.41 (9 frimaire an II).

67Comme François Souchal l’a remarqué, “Grégoire vint, un peu sur le tard, mais il sut si bien organiser sa publicité et façonner son image pour les générations futures qu’on lui attribua assez généralement la paternité d’une lutte généreuse et intrépide contre le vandalisme…, Le vandalisme de la Révolution, Paris, 1993, p.115.

68Sur Grégoire et l’Église constitutionnelle, voir B. Plongeron, op. cit. Augustin Gazier, Études sur l’histoire religieuse de la Révolution française d’après des documents originaux et inédits, Paris, 1887 et Virginie Munduteguy, “Recherche sur l’Église constitutionnelle post-thermidorienne à travers une société et un périodique [An III - An VI], mémoire de maîtrise, Institut d’histoire de la Révolution française, Université de Paris-I, 1996, sous la direction de Catherine Duprat.

69Voir parmi d’autres ouvrages ses Essais historiques sur les libertés de l’église gallicane, Paris, 1818, et Histoire des confesseurs des empereurs, des rois, et d’autres princes, Paris, 1824.

70M. Lascaris, “L’abbé Grégoire et la Grèce, La Révolution française, 85, 1932, pp. 220-231.

71Voir par exemple sa correspondance avec Guilian Verplanck, New York Historical Society, Guilian Verplanck Papers ; et avec la Pennsylvania Society for the Abolition of Slavery, Historical Society of Pennsylvania, Pennsylvania Abolition Society Papers, AMS081. Voir aussi Thomas Jefferson à Grégoire, 25 février 1809, publiée dans Paul Ford, The Writings of Thomas Jefferson, New York, 1898, IX, p.246.

72Voir par exemple “Articles recommandés à la bienveillance de M. Michaux”, Benjamin Vaughan Papers, 46 p., American Philosophical Society, Philadelphia ; et la correspondance de Grégoire avec l’archevêque John Carroll, archevêché de Baltimore, introduite et publiée par Jacques M.GRES-GAYER, “Four Letters from Henri Grégoire to John Carroll, 1809-1814”, Catholic Historical Review 79, n° 4, 1993, pp. 681-703.

73Plongeron, op. cit., pp.34-35.

74Aimé Césaire, “Discours d’inauguration de la place de l’abbé Grégoire. Fort-de-France – 28décembre 1950, Œuvres complètes, Paris, 1976, pp.422-423. Je suis reconnaissante au professeur Hans-Jürgen Lüsebrink pour m’avoir signalé ce discours.

75Voir la discussion de B. Plongeron sur la “passion pour la réunion” et rassemblement dans l’Église de Grégoire, op. cit., surtout “Une Pentecôte des Nations pour la République, pp.37-50.

76Mémoires, p.53

77Observations nouvelles sur les juifs, et spécialement sur ceux d’Allemagne, s.l., 1806, p.7 ; Observations nouvelles sur les juifs, et spécialement sur ceux d’Amsterdam et de Francfort, s. l., 1807, p.4.

78Saltzmann à Grégoire, 21 mars 1806, BSPR-G, dossier “Bas-Rhin.”

79Grégoire à Hannah Adams, septembre 1810, extraite dans Adams, The History of the Jews from the Destruction of Jerusalem to the Nineteenth Century, Boston, 1812, II, p. 152 [Adams ne fournissait pas l’original français de la lettre de Grégoire, seulement une traduction anglaise].

80Grégoire à Joël Barlow, 1er septembre 1806, Houghton Library, Harvard University, JoëlBarlow Papers, bMS AM 1448, fol. 606, citée avec permission de la Houghton Library.

81De la liberté de conscience et de culte à Haïti, Paris, 1824, p.30.

82Frances Malino, A Jew in the French Revolution : The Life of Zalkind Hourwitz, Oxford, 1996, pp.52 et passim.

83Berr-Isaac Berr, Lettre du sieur Berr-Isaac-Berr, manufacturier, membre du conseil municipal de Nancy, à M. Grégoire, sénateur, à Paris, Nancy, 1806, pp.5, 6 et 9. Sur Berr, voir aussi Martine Lemalet, “Berr Isaac Berr : Un bilan contemporain de l’émancipation, dans Les juifs et la Révolution française : histoire et mentalités, pp.119-138.

84Sur l’enthousiasme des juifs français pour l’idée de régénération au xixe siècle, voir Jay R.Berkovitz, The Shaping of Jewish Identity in Nineteenth-century France, Détroit, 1989 ; et Aron Rodrigue, French Jews, Turkish Jews, Bloomington, IN, 1990.

85La plus grande partie de cette correspondance est conservée à la Bibliothèque de l’Arsenal, Mss. 6339 et 15049.

86Arsenal, Ms. 15049, fol. 185, 189.

87Voir Grégoire à une personne non identifiée, 15 avril 1815, B.N.F., nouvelles acquisitions françaises, ms. 24910, fol. 288.

88De la liberté de conscience, p.42.

89Comte de Limonade à Grégoire, 10 juin 1814 ; et Inginac à Grégoire, 1er avril 1820, Arsenal, Ms.6339, fol. 44, 81.

90Hans-Jürgen Lüsebrink a fait un raisonnement similaire sur l’anticolonialisme et paternalisme simultanés chez Grégoire dans son article, “Negrophilie und Paternalismus : die Beziehungen Henri Grégoire zu Haiti (1790-1831), dans Der Karibische Raum zwischen Selbst- und Fremdbestimmung : Zur Karibischen Litteratur, Kultur und Gesellschaft, éd. Reinhard Sander, Frankfurt am Main, 1984, pp.99-108.

91Grégoire au président Jean-Pierre Boyer, 22 juin 1821, Arsenal, Ms. 15049 / 169. La propension de Grégoire à donner des conseils était bien différente de son allié abolitionniste Lafayette, qui a correspondu avec le président d’Haïti comme un général à un autre, sans donner ses avis sur les affaires intérieures haïtiennes. Voir la correspondance Lafayette-Boyer, Rare Book and Manuscript Collections, Cornell University Library, Ithaca, New York, 4611 Boxes 14, 25 et 27.

92De l’influence du christianisme sur la condition des femmes, 3e éd. Paris, 1829, pp.131 et passim.

93Considérations sur le mariage et le divorce adressées aux citoyens d’Haïti, Paris, 1823, pp.42-43.

94Voir “Introduction”, On the Cultural Achievements of Negroes, traduction de De la littérature des nègres, éd. Thomas Cassirer et Jean-François Briere, Amherst, MA, 1996, XV – XLVIII.

95Dr. Jean Price-Mars, Silhouettes de Nègres et de Négrophiles, Paris, 1943, p.198.

96Parris à Duraciné Vaval, 12 janvier 1937, New York Public Library, Schomburg Center for Research in Black Culture, Parris Collection, Box 1, dossier “Grégoire – Correspondence”.

97François Manchuelle, “The Regeneration of Africa : An Important and Ambiguous Concept in 18th and 19th Century French Thinking about Africa”, Cahiers d’études africaines 144, n°XXXVI-4, 1996, pp. 559-588. Sur les projets de colonisation civilisatrice de Grégoire et des autres abolitionnistes, voir aussi Yves Bénot, La démence coloniale sous Napoléon, Paris, 1991. Voir également, Marcel Dorigny, “La Société des amis des Noirs et les projets de colonisations en Afrique, Annales historiques de la Révolution française, septembre-décembre 1993.

98Un moulage de ce bas-relief est placé à la base de la statue de la place Gutenberg à Strasbourg ; on peut également voir ce bas-relief au musée David d’Angers, à Angers. Voir également dans Jean Metellus et M. Dorigny, De l’esclavage aux abolitions. xviiie-xxe siècle, Paris, 1998, éditions Cercle d’art : le bas-relief de David d’Angers est reproduit à la page 138.

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Pour citer cet article

Référence papier

Alyssa Goldstein Sepinwall, « Les paradoxes de la régénération révolutionnaire »Annales historiques de la Révolution française, 321 | 2000, 69-90.

Référence électronique

Alyssa Goldstein Sepinwall, « Les paradoxes de la régénération révolutionnaire »Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 321 | juillet-septembre 2000, mis en ligne le 21 février 2006, consulté le 02 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/ahrf/182 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ahrf.182

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