Modélisme Ferroviaire
C'est un "loisir technique", d'après la classification officielle.
C'est un loisir, donc on y recherche un plaisir. La dimension ludique n'est jamais absente. Mais il est vrai qu'en se laissant prendre au jeu, à force de pratique, on devient souvent un joueur exigeant. Et l'on s'impose des règles plus strictes. Par exemple, pour un réseau, on choisira une époque précise dans une région déterminée et à une saison donnée, avec tout ce que cela signifie de recherches historiques, géographiques, architecturales, sociales... Et rapidement on se lassera de regarder les trains tourner sans but. On reproduira donc des rames réelles, ou au moins plausibles. Et les parcours, les arrêts seront adaptés au site et au matériel. La signalisation, fonctionnelle, sera conforme.
Ainsi, par choix, certains vont aller très loin dans leurs exigences : tout sera reproduit avec la plus grande exactitude. La limite est ici celle de l'habileté manuelle.
Mais dans cette progression en difficulté, il manque une dimension : l'esthétique. Que tout soit une reproduction fidèle (ou crédible) ne créera pas automatiquement le sentiment du beau. Souvent même la technique risque de tuer l'esthétique. Si la réalisation demande là aussi une bonne maîtrise, la conception d'un réseau (d'un simple diorama même) est un art qui se rapproche beaucoup de celui du peintre. Faire vrai, mais surtout faire ressentir. Les teintes, la lumière, les mises en scènes seront déterminantes.
Voilà pourquoi j'écrirais que le modélisme ferroviaire est un loisir technique et artistique.
Mais quelque soit le chemin emprunté, il est interdit d'en faire "la Vérité", et de mépriser ceux qui ont choisi une autre voie...
Progressivement, le modéliste ferroviaire va être confronté :
- à l'assimilation de très nombreuses connaissances (histoire, géographie, botanique, architecture, mécanique, électronique, électricité...)
- au développement de qualités esthétiques et artistiques
- à l'apprentissage de très nombreuses techniques (menuiserie, soudure, perçage, tournage, fraisage et usinage, découpe et collages, formage et moulage, assemblage, dessin, informatique, peinture, télécommandes digitales, photographie...)
- au maniement de nombreux outils (tous les outils à bois et à métaux et les machines-outils correspondantes, cutters, pinceaux et aérographes, fer et poste à souder, chalumeau, ordinateur, contrôleur et instruments de mesure, spatules et grattoirs...)
- au travail de très nombreux matériaux (papier, bristols et cartons, bois divers massifs et plaqués, plâtres divers, métaux tels que aciers, fer, bronze, laiton, maillechort, cuivre, aluminium, en feuille ou en barres, matières plastiques, polystyrènes expansés et mousses, végétaux, textiles, fibres,...)
- à l'utilisation de très nombreux produits (colles à papier, à bois lente et rapide, néoprène liquide et gel, cyanoacrylates liquide ou gel, résines bi-composants liquide ou en pâte, colle à polystyrène expansé, diverses colles pour matières plastiques, enduits de bouchage et de surfaçage, peinture vinyliques, acryliques, glycérophtaliques, nitrosynthétiques, cellulosiques et polyuréthanes, vernis brillant, mat ou satiné, ramollisseurs, plâtres, terres et poudres colorantes, soudures à différents degrés de fusion, huiles et lubrifiants, plusieurs solvants et diluants...).
Il est bien impossible d'être maître en tout ! Accéder à un niveau honorable dans quelques uns de ces domaines est un objectif suffisant. Les revues spécialisées et certains livres peuvent aider mais
Les ateliers mis en uvre chaque année au Mondial de la Maquette par la FFMF réunissent des grands noms du modélisme qui prodiguent les conseils et montrent les tours de mains qui leur permettent d'accéder au top niveau dans leur domaine.