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André Luguet — Wikipédia

  • ️Sun May 15 1892

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André Luguet, né le 15 mai 1892 à Fontenay-sous-Bois (Seine) et mort le 24 mai 1979 à Cannes (Alpes-Maritimes), est un acteur, réalisateur et scénariste français.

André Luguet naît le 15 mai 1892 à Fontenay-sous-Bois (Seine)[1]. C'est un enfant de la balle. Fils de Maurice Allioux-Luguet dit Maurice Luguet (1857-1934), directeur de l'Alhambra de Bruxelles, et de la comédienne Albertine Augustine Lainé (1865-1901), pensionnaire de la Comédie-Française, il a très tôt, lui aussi, la vocation du métier d'acteur. Il fait ses études en France et en Grande-Bretagne. Parlant couramment l'anglais, il débute dans un théâtre londonien et poursuit sa formation au Conservatoire de Paris.

Incorporé au sein du 131e régiment d'infanterie pour son service militaire en octobre 1913, il est classé dans le service auxiliaire pour raison médicale. Obtenant d'être déclaré bon pour le service armé sur sa demande, il part aux armées le 19 septembre 1914. Il ne combat au front que onze jours. Durant ce très court laps de temps, Luguet est successivement promu caporal puis sergent, et finalement blessé d'un balle à la main gauche le 30 septembre 1914 au Four de Paris. Après sa guérison, il est détaché au 1er groupe d'aviation à l'école d'aviation de Buc. Il est promu adjudant en mars 1916[2]. Initialement versé dans l'aviation en qualité de conducteur automobile, il suit une formation de pilote sur la base aérienne de Châteauroux avant d'être affecté à l'escadrille C61 volant sur Caudron G.6 en juillet 1916. Il est ensuite transféré au sein de la 1ère compagnie d'ouvriers d'aviation en octobre 1917[3]. Il est finalement démobilisé le 9 août 1919[2].

André Luguet dans Le Mort qui tue (1913) de Louis Feuillade.

La carrière cinématographique d'André Luguet commence dès 1909 : il apparaît dans des films de Léonce Perret (L'Âme du violon) ou de Louis Feuillade (série des Fantômas). Il se spécialise dans des rôles de jeune premier plein d'humour et de désinvolture. Son charme lui vaut d'être repéré par les studios hollywoodiens. Côté théâtre, il intègre à son tour la Comédie-Française en 1925, dont il devient sociétaire de 1927. Mais s'accommodant mal avec le fonctionnement de l'institution, il démisionne en 1929 pour créer L'Ennemie d'André-Paul Antoine au théâtre Antoine.

Jacques Feyder le dirige en 1930 dans Le Spectre vert et en 1931 dans son premier film parlant, Si l'empereur savait ça. André Luguet tourne à un rythme soutenu, tantôt à la MGM, tantôt à la Warner Bros., dans des productions américaines ou des remakes adaptés par des Européens tels Buster se marie, co-réalisé par Claude Autant-Lara, ou Quand on est belle d'Arthur Robison.

De retour en France, il campe de nombreux personnages dans la tradition du théâtre de boulevard qui lui assurent un statut de vedette, jouant notamment dans Bourrachon de René Guissart en 1935 et Les Amants terribles de Marc Allégret en 1936

Sous l'Occupation, André Luguet interprète des personnages de séducteur aux tempes grisonnantes (Le Mariage de chiffon de Claude Autant-Lara en 1941). Après la Seconde Guerre mondiale, il se trouve relégué au second plan ; son style anglais le conduit néanmoins à incarner le major Thompson, personnage imaginé par Pierre Daninos, en 1955.

Cantonné à la fin de sa carrière dans des rôles de « vieux beaux », comme dans Une Parisienne (1957) de Michel Boisrond, Les Racines du ciel (1958) de John Huston et Sacrée Jeunesse (1958) d'André Berthomieu, il trouve au théâtre des rôles à sa mesure, notamment avec André Roussin dans Les Œufs de l'autruche, Lorsque l'enfant paraît et On ne sait jamais. Il est également l'auteur de quelques pièces.

André Luguet prend sa retraite dans les années 1970. Sa dernière apparition a lieu dans Les Rois maudits (1972), feuilleton télévisé de Claude Barma. Il s'installe sur la Côte d'Azur où il meurt le 24 mai 1979, à 87 ans. Il est inhumé à Cagnes-sur-Mer au cimetière ancien[4].

André Luguet épouse le 18 juin 1920 à Paris 3e Yvette-Renée Hénin[5] (1895-1944), avec laquelle il a deux enfants : Rosine (1921-1981), également actrice, et Pierre (1923-1971).

Veuf, il épouse en secondes noces Yvonne-Maxime Karsenty le 30 novembre 1945 à Parmain (Seine-et-Oise)[1].

Entrée à la Comédie-Française en 1925 ; nommé 373e sociétaire en 1927 ; démission en 1929.

  1. a et b Acte n°39 (vue 86/116) avec mentions marginales, registre des naissances de l'année 1892 pour la ville de Fontenay-sous-Bois, Archives départementales du Val-de-Marne.
  2. a et b Archives de Paris, D4R1 1706, 6e bureau de recrutement de la Seine, classe 1912, feuillet matricule n°402 d'André Maurice Jean Allioux-Luguet.
  3. Mémoire des Hommes, Base des Personnels de l'aéronautique militaire, fiche d'André Allioux-Luguet.
  4. « Cagnes-sur-Mer (06) », sur cimetières de France et d'ailleurs
  5. Acte n°872 (vue 18/31), registre des mariages de l'année 1920 pour le 3e arrondissement, Archives numérisées de la Ville de Paris.
  6. a b et c Céline G. Arzatian, « On demande un mannequin », sur cinematheque.fr, 2021 (consulté le 11 novembre 2021)