Brno (/byr'no/ en français, en tchèque /ˈbr̩.nɔ/ en allemand Brünn et autrefois en français Brin) est la capitale de la région historique de Moravie, et actuellement de la Moravie-du-Sud. Brno est célèbre pour son architecture, puisque des architectes tels qu'Adolf Loos, Ludwig Mies van der Rohe, Fellner et Helmer, Dušan Jurkovič y ont travaillé.
Aujourd'hui, elle est surnommée la « Silicon Valley tchèque »[1],[2],[3] en raison du nombre d'entreprises informatiques qui y sont implantées.
La Moravie est décrite comme un pays initialement forestier et marécageux, successivement peuplé de Celtes, de Germaniques et de Slaves, parfois envahi par les Magyars, et de ce fait l'étymologie de Brno est discutée. Le nom d'origine est l'allemand Brünn, du nom de la forteresse qui y fut edifiée au debut du XIIe siècle et qui donna son nom peu après aux alentours qui commencèrent à se peupler. À l'époque moderne et à la suite de la déportation des populations allemandes après la seconde guerre mondiale, les chercheurs tchèques et russes l'ont associé aux mots vieux-slaves[4]brneno, brno « marais », brŭvĩno « poutre, pieu » ou brniti « fortifier ». Dans les langues celtiquesbren, bryn signifie « colline », en allemandBrünn signifie « source » et en hongroisbárna signifie « sombre ». Plus rarement, la ville a été appelée Bruna en latin, Brin en français et ברין en yiddish[5].
Brno est située au confluent des rivières Svitava et Svratka, à 112 km au nord de Vienne, à 123 km au nord-nord-ouest de Bratislava, à 139 km au sud-ouest d'Ostrava et à 185 km au sud-est de Prague[6].
Panorama de Brno.
Brno vers 1645-1646.
Vue du centre historique.
Brno est fondée en 1243 et reste une ville fortifiée jusqu'au XIXe siècle. Elle devient la seule capitale du margraviat de Moravie à partir de 1641[réf. souhaitée]. Elle est le centre politique et culturel de la région de la Moravie méridionale.
Le 2 décembre 1805, la Bataille d'Austerlitz s'est déroulée à proximité de la ville.
À l'époque moderne, l'économie de Brno se concentre sur la production de vêtements et l'industrie légère. La production de textiles était exportée dans le monde entier et la ville était appelée "Manchester morave"[8].
En matière d'armement la Ceská Zbrojovka Brno a notamment produit au XXe siècle le fusil-mitrailleurZB-26 dont dérive la célèbre Bren avec ses deux premières lettres correspondant au début du nom de Brno.
Au XXIe siècle, Brno devient dominée par les technologies de l'information, et la ville a été appelée la "Silicon Valley tchèque"[1],[2],[3]. Le magazine Forbes qualifie Brno de "Mecque du progrès tchèque"[9]. Selon le magazine Ekonom, Brno est plus intéressante pour les entreprises informatiques que Prague[10].
Par exemple, le moteur de recherche de vols Kiwi.com, le réseau mondial de parfumeries en ligne Notino, Y Soft, Webnode, Zoner, Safetica, EmbedIT ou Seyfor (anciennement Solitea) y ont leur siège.
IBM, Red Hat, Oracle, Honeywell, Konica Minolta ou Avast y ont d'importants centres de développement.
Grâce aux liaisons de transport rapides avec Vienne en Autriche et Bratislava en Slovaquie, les gens voyagent entre ces villes pour le travail, par exemple en habitant dans une ville et en travaillant dans l'autre.
L'usine de fabrication de tracteur Zetor est située à Brno.
L'usine de fabrication de ballons à air chaud et de dirigeablesBallons Kubicek est située à Brno, tout comme l'usine Explosia a.s, qui fabrique l'explosif semtex.
Un tiers de la production mondiale de microscopes électroniques à balayage est produite à Brno. Les entreprises Tescan et Delong Instruments ont leur siège dans cette ville[11].
Portail de l'ancien hôtel de ville.
L'ancien hôtel de ville (Stará radnice), construit au XIIIe siècle, est le bâtiment civil le plus ancien de la ville. Il détient notamment une haute tour, surmontée d'un toit renaissance. La première mention écrite situant le siège de l'administration de la ville en ces lieux remonte à 1343. Il y demeure jusqu'en 1935, année durant laquelle il est transféré à l'ancien couvent dominicain.
En 1510 un accès à la cour intérieure est aménagé sous la tour. L'entrée est munie l'année suivante d'un portail gothique, dû à Anton Pilgram, dont on note l'inclinaison -- délibérée -- du pinacle central. La statue représentant la justice et l'emblème datent de l'année 1660 et les consoles de la partie figurative de 1873. Le portail a subi deux restaurations importantes : une première en 1884 par le sculpteur F. Dressler qui remplace les trois consoles centrales, puis une seconde en 1900 où les deux consoles extérieures sont remplacées par des consoles gothiques.
Au XIXe siècle l'hôtel de ville abrite une prison. La ville gagnant en importance, la municipalité engage de nombreuses reconstructions dont la plus importante est le réhaussement de la tour en 1905, sur un projet de P. Meumann. La maçonnerie est rehaussée et le toit est remplacé par une copie de l'ancien.
Certaines parties labyrinthiques[12] sont accessibles en visite guidée : cave du maître monnayeur, ossuaire sous l'église Saint-Jacques (deuxième plus grand d'Europe), égouts modernes, tunnels...
Vue de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul (Petrov).
La cathédrale, construite à l'emplacement d'un ancien château fort, domine la colline de Petrov. Il s'agit d'un édifice de style gothique tardif du XIIIe siècle, construit sur une crypte plus ancienne, et remanié dans le style baroque en 1743-1746 après que les Suédois l'eurent incendié lors du siège de 1645. La façade et les tours ont été terminées au début du XXe siècle.
Église Saint-Jacques, style gotique tardif,
Monastère gothique cistercien de Staré Brno, qui a connu Mendel et Janacek, et église de l'Assomption,
Église capucine de la Découverte de la Sainte-Croix, et crypte[13],[14],
Église de Jean Huss (architecture fonctionnaliste).
Eglise de l'Assomption de la Vierge Marie (Kostel Zvěstování Panny Marie)
Eglise-Abbatiale Saint Thomas
Eglise Saint Jean-Evangéliste (Kostel svatých Janů)
Eglise Sainte Marie-Madeleine (Kostel sv. Maří Magdalény)
Eglise Saint Michel (Kostel sv. Michala) (édifice très vaste, grandes orgues de 47 jeux)
Pendant de Petrov, la forteresse du Spielberg (en tchèque : Špilberk) domine la ville. C'est une prison d’État célèbre pour ses cachots ayant enfermé des protagonistes du Risorgimento italien. On la surnommait d'ailleurs « la prison des nations ». Piero Maroncelli, Federico Confalonieri, Silvio Pellico l'ont ainsi fréquenté. Ce dernier, après sa libération, raconte sa captivité dans un livre, Le Mie Prigioni (Mes Prisons, 1832). Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo investit la forteresse qui devint un centre de torture. Ce lieu de sinistre mémoire abrite aujourd'hui une exposition sur l'histoire de la ville et le musée municipal.
En 2006-2010, a été installée sur la grande place de la Liberté, en souvenir de la fontaine installée en 1645 à l'époque suédoise, un objet étrange, entre projectile, fusée et phallus. Cet ouvrage, dû à Oldrich Rujbr et Petr Kamenick, est en fait une horloge, connectée à celle de Francfort. Chaque minute fait se dresser une pointe au sommet de la construction, comme pour chaque heure et chaque demi-journée.
Le manuel de l'architecture de Brno (www.bam.brno.cz) propose 14 circuits architecturaux (1918-1945), concernant 98 architectes et 400 bâtiments
La Villa Tugendhat, construite entre 1929 et 1930 par l'architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe, est classée au titre de monument de l'architecture moderne du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis décembre 2001. Il s'agit d'un manifeste de l'architecture fonctionnaliste. Elle était commandée par les époux Fritz Tugendhat et Greta (Löw-Beer), tous les deux issus des familles d'industriels de Brno. D'origine juive, la famille s'était réfugiée en Suisse avant l'occupation du pays.
Cette villa de la fin du XIXe siècle a été remaniée au début du XXe siècle[15].
La ville est desservie par un réseau d'autobus ainsi que 13 lignes de tramway de plus de 70 kilomètres de long et 13 lignes de trolleybus de 107 kilomètres. La ville est reliée par des trains directs vers l'Autriche, la Slovaquie, l'Hongrie, l'Allemagne et le reste de la Tchéquie. La plus importante gare ferroviaire est la gare centrale de Brno. La ville possède un aéroport international situé à Brno-Tuřany (code AITA : BRQ).
↑Český statistický úřad, Historický lexikon obcí České republiky 1869–2005, vol. I, Prague, Český statistický úřad, 2006, pp. 51-54 ; de 1869 à 1910, les recensements organisés par l'empire d'Autriche-Hongrie sont officiellement datés du 31 décembre de l'année indiquée. — À partir de 2012, population des communes de la Tchéquie au 1er janvier, sur le site de l'Office tchèque de statistique (Český statistický úřad).