Charles Palant — Wikipédia
- ️Wed Sep 27 1922
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Charles (Shaia) Palant, né le 27 septembre 1922 dans le 12e arrondissement de Paris et mort le 26 février 2016 dans le 15e arrondissement de Paris, est un militant français des droits de l'homme. Il est secrétaire général du Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix (MRAP) entre 1950 et 1971.
Charles (Shaia[1]) Palant, naît le 27 septembre 1922 dans le 12e arrondissement de Paris, de parents juifs polonais qui avaient immigré en France depuis peu, il grandit dans le quartier de Belleville à Paris. Son père meurt le 2 avril 1933 et laisse une famille de quatre enfants (dont Charles est le troisième) qui doit survivre avec le seul salaire de l'aîné. Sa mère, Fajga Palant (née Frosznaider) est née le 16 juillet 1890 à Chełm, en Pologne[1],[2].
Il a trois filles avec son épouse Daisy Safan (1928-2003), Éliane Palant (1947-2019) (psychiatre), Francine Palant (professeur de langues) et Judith Palant (chef d'entreprise).
Le 12 février 1934, Charles Palant manque l'école pour participer à la grève générale. En juillet de la même année est signé le pacte d'unité d'action entre les communistes et les socialistes. L'un des signataires, le socialiste André Blumel, sera 15 ans plus tard le premier président du MRAP. En 1935, Charles Palant quitte l’école à 12 ans : le certificat d’études primaires, obtenu six mois plus tôt, reste son seul diplôme. Il devient alors maroquinier chez un petit patron du voisinage[3].
En mai 1936, avec le triomphe du Front populaire, Charles Palant voit son salaire doubler, son temps de travail est ramené de 55 heures à 40. En septembre 1939, il perd son travail, et est engagé dans une petite fabrique de maroquinerie. Il milite alors à la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA), mais il doit se résoudre à fuir Paris et à y revenir après avoir parcouru, à pieds, 600 kilomètres. « À l'âge des plus exaltantes promesses de la vie, j'ai dû pour survivre apprendre les dures lois de l'illégalité, devenir faussaire, franchir des frontières dans mon propre pays[4]. »
En août 1943, dénoncé, Charles Palant est arrêté par la Gestapo à son domicile lyonnais[5], 67 place Voltaire[1]. Il a 21 ans. Sa mère (53 ans) et sa jeune sœur, Lina Palant (17 ans), née le 25 décembre 1925 dans le 15e arrondissement de Paris[1], sont arrêtées avec lui. Ils sont tous les trois déportés par le convoi no 60, en date du 7 octobre 1943, de Drancy vers Auschwitz[1]. Elles meurent en déportation. « On comprend que si on cède au chagrin, on est mort[6] ». Il est détenu à la prison Montluc à Lyon, au camp de Drancy près de Paris, puis déporté dans les camps d'Auschwitz et de Buchenwald d'où il revient en 1945, pesant 38 kilos. Il a 23 ans.
C'est avec les communistes, dit Charles Palant, qu'il a appris à refuser l'injustice et qu'il a résisté dans les prisons et dans les camps. En 1949, il participe à la création du MRAP, dont il a été le secrétaire général pendant 21 ans, et un des présidents d'honneur depuis. Il représente également le MRAP à la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).
« Je ne me souviens plus quand je suis devenu communiste, écrit-il, mais c'est à Buchenwald que j'ai adhéré au PCF. (...) Je ne crois pas avoir jamais cédé aux fallacieuses promesses du grand soir. Je ne cesserai jamais de croire au matin[7]. »
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Charles Palant meurt le 26 février 2016 dans le 15e arrondissement de Paris[8],[2]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 96).
- Charles Palant, après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, 22 août 2005; témoignage de quatre heures recueilli en 2004 et diffusé par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris. Voir témoignage en ligne : [2]
- Charles Palant, Je crois au matin, Paris, éd. Le Manuscrit - Fondation pour la mémoire de la Shoah, coll. Témoignages de la Shoah, 2009
- ↑ a b c d et e Voir, Klarsfeld, 2012.
- ↑ a et b « Fichier INSEE des décès Charles Palant », sur deces.matchid.io (consulté le 16 juin 2020).
- ↑ Paragraphe tiré du texte écrit et signé à la main par Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris. Voir également Charles Palant : après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, 22 aout 2005; témoignage de quatre heures recueilli en 2004 et diffusé par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris. Voir témoignage en ligne : [1]
- ↑ Texte écrit et signé à la main par Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris.
- ↑ « Charles Palant », sur enseigner-histoire-shoah.org (consulté le 28 janvier 2017).
- ↑ Charles Palant : après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, Paris, 22 août 2005.
- ↑ Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris.
- ↑ « Décès de Charles Palant figure historique du combat contre le racisme et l’antisémitisme », interieur.gouv.fr, 28 février 2016.
- Au Lutetia le silence des survivants, Libération, Paris, 25 janvier 2005.
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et filles de déportés juifs de France), 2012.