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Shinji Sōmai — Wikipédia

  • ️Tue Jan 13 1948

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Shinji Sōmai (相米慎二, Sōmai Shinji?), né le 13 janvier 1948 à Morioka et mort le 9 septembre 2001 à Isehara, est un réalisateur japonais.

Selon son grand frère, le premier contact de Shinji Sōmai avec le monde du cinéma remonte à 1958 lorsqu'il avait tout juste dix ans. Cette année-là, Tomu Uchida tourne son film La Fête des forêts et des lacs (1958) en extérieur du côté du village de Shibecha près de Kushiro, où la famille de Sōmai s'est installée quelques années auparavant. Son frère rapporte que le jeune Sōmai se rendait régulièrement sur le lieu du tournage avec un cahier à la main pour poursuivre l'actrice Ineko Arima dont il était devenu fan[1]. Cette passion pour le cinéma semble ne l'avoir jamais quitté et le réalisateur reconnaît lui-même avoir été un « eiga-seinen » (garçon cinéphile) jusqu'à sa dernière année de lycée[2]. En 1965 il réalise ainsi avec deux amis un film amateur en 8mm de soixante-sept minutes ayant pour titre Vers la fin de nos jours (日々の果てに, Hibi no hate ni?), malheureusement perdu.

Sōmai entre en 1967 à l'université Chūō à Tokyo où il s'engage immédiatement dans les mouvements étudiants qui à cette époque agitent le Japon. Il participe notamment aux violentes manifestations de 1971 contre la construction de l'Aéroport international de Narita. Il quitte ensuite, sans aller au bout de son cursus universitaire, le monde de l'activisme pour rentrer à la Nikkatsu comme assistant-réalisateur contractuel. Il y fait ses premiers pas dans l'industrie cinématographique en travaillant notamment sous les ordres de Chūsei Sone. Après cette période de formation il quitte le studio avec Kazuhiko Hasegawa pour qui il travaille sur deux films, Le Meurtrier de la jeunesse et L'Homme qui a volé le soleil, respectivement en 1976 et 1979. À cette époque il rencontre l’écrivain Ryū Murakami alors âgé de 25 ans et travaille pour lui comme assistant réalisateur de son premier long-métrage Bleu presque transparent en 1979[3]. Ce dernier le décrit comme « un théoricien qui ne savait pas s’exprimer ; un homme qui aimait rire, mais restait silencieux » et fut marqué par sa manière de travailler et de diriger les acteurs qu'il décrit comme très bienveillante. Pour l'écrivain, les films de Somai sont « tous empreints de bienveillance, de chaleur et d’un peu de cruauté. »[3] Il travaille également sous les ordres de Shūji Terayama avec le film Le Labyrinthe pastoral, grâce à l'invitation de Tatsuo Suzuki, l'un des chefs opérateurs les plus importants du Japon de l'après-guerre. En 1980, il passe lui-même à la réalisation en tant que réalisateur indépendant. Son style, caractérisé par l'emploi fréquent du plan-séquence, est parfois comparé à celui de Kenji Mizoguchi que ce soit au Japon ou en Occident. Il est surtout connu du grand public japonais pour son film Sailor Suit and Machine Gun, meilleure recette au box office d'un film japonais en 1982. Sa mort prématurée a mis un terme à une carrière brillante mais atypique et encore méconnue de l'Occident.

Shinji Sōmai a été choisi en 1990 par les lecteurs du célèbre magazine Kinema Junpō comme le cinéaste japonais numéro un des années 1980.

En 2012, le festival international d'Édimbourg, le Festival des trois continents et la Cinémathèque française proposent une rétrospective intégrale de l’œuvre de Shinji Sōmai[4],[5],[6].

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  1. Enokido Kōji, Eiga no hito, Sōmai Shinji, in Enokido Kōji (Ed.) Sōryoku Sōmai Shinji tokushū, Eigageijutsu, n°401, 2002, p. 12
  2. Sōmai Shinji, Nihon eiga wo sasaeru hitto to atarashii sainō, in Aoki Shinya (Ed.), Shineasuto Sōmai Shinji, Kinema junpō-sha, 2011, p. 54
  3. a et b Ryū Murakami (trad. Amira Zegrour), « Souvenir de Sōmai Shinji » [archive], sur TScHum - Traductions Sciences Humaines, 20 avril 2022 (consulté le 6 décembre 2023)
  4. (en) « Event List / Edinburgh International Film Festival », sur edfilmfest.org.uk (consulté le 30 octobre 2021).
  5. « Intégrale Shinji Sômai - Festival des 3 Continents », sur Festival des 3 Continents (consulté le 12 septembre 2020).
  6. Mathieu Capel, « Shinji Sômai, carnavalesque : Du 12 décembre 2012 au 6 janvier 2013 », sur cinematheque.fr (consulté le 29 avril 2022).
  7. « Le Mont Gassan de Shinji Sômai », sur 3continents.com (consulté le 29 avril 2022).
  8. « Festival des 3 Continents 1986 », sur 3continents.com, 2000 (consulté le 26 juillet 2018).
  9. (ja) « 67e prix Kinema Junpō - (1993年) », sur kinenote.com (consulté le 29 avril 2022).
  10. (en) « 49th Berlinale - Berlin International Film Festival », sur fipresci.org (consulté le 21 avril 2020).
  11. (ja) « 73e prix Kinema Junpō - (1999年) », sur kinenote.com (consulté le 29 avril 2022).
  12. (ja) « 25e cérémonie des Japan Academy Prize - (2002年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le 28 avril 2020).
  13. (ja) « 56e cérémonie des prix du film Mainichi - (2001年) », sur mainichi.jp (consulté le 28 avril 2020).
  14. « Typhoon Club », sur www.3continents.com (consulté le 28 avril 2020).
  15. « 1987 Compétition », sur www.3continents.com (consulté le 28 avril 2020).