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Les gènes létaux

Qu'est-ce qu'un gène létal?

Dans les faits, on parle à tort de gène létal. En réalité se ne sont pas les gènes qui sont létaux, mais plutôt leurs allèles, ou leurs mutations. Les allèles sont les différentes versions d'un même gène. Avant tout, il est important de bien comprendre ce qu'est un gène. Petit rappel donc : un gène est une séquence d'ADN, une unité d'information génétique. L'ADN est un support d'information, il contient les plans de la structure d'un être vivant et en dicte la construction.

Les gènes quant à eux, sont transmis de cellule en cellule au cours de la mitose, après duplication du matériel génétique, les chromosomes. Les gènes sont transmis des parents à leurs descendants, ils gouvernent l'apparition de différents caractères visibles : la couleur, le marquage, la forme des oreilles…

Lorsque l'expression d'un allèle d'un gène provoque la mort de l'individu en empêchant le déroulement normal d'une séquence métabolique fondamentale pour l'organisme, on dit alors qu'il est létal. L'allèle létal peut être soit dominant soit récessif, mais s'il est dominant, l'homozygote (allèle en double) et l'hétérozygote (allèle en un seul exemplaire), ne seront pas viables. Cela signifie qu'ils mourront in utero. Dans certains cas cependant, l'hétérozygote peut vivre assez longtemps pour se reproduire et transmettre alors son allèle à sa descendance. Si cette descendance ayant hérité de cet allèle est alors reproduite avec un autre hétérozygote, certains petits seront homozygotes et donc non viables, et d'autres hétérozygotes qui pourront à leur tour se reproduire et transmettre l'allèle. Et ainsi de suite…

Chez tous les organismes vivants, il existe de nombreux exemples de mutations létales, l'âge auquel l'individu décède varie alors considérablement. Chez l'homme, la plupart des allèles létaux influencent le développement de l'embryon et agissent in utero, causant alors sa mort, soit par anomalie de fécondation, soit par fausse-couche, ou chez le rat, par résorption des fœtus touchés. Il arrive cependant que des nourrissons naissent à terme et meurent en bas-âge.

Quels sont les gènes létaux chez le rat?

Chez le rat, on distingue 3 gènes létaux : le pearl, l'essex et le merle.

  • Le pearl

Le pearl est un gène multi-factoriel, ce qui signifie qu'il nécessite la combinaison de plusieurs gènes pour ressortir. Le pearl ne s'exprime que sous la forme dominante et uniquement sur les couleurs de base mink. Lorsque les deux allèles dominants sont présents, la combinaison est mortelle et les petits mourront in utero. Lorsque deux pearls sont reproduits ensemble, il y a une probabilité que 25% des petits ne soient pas pearl (pepe), 50% soient pearl (Pepe) et les 25% restant mourront in utero (ou peu après la naissance dans de rares cas), puisqu'ils seront homozygotes (PePe).

  • L'essex

Tout comme le pearl, le gène essex est un gène dominant, létal en homozygote. Cela signifie que si vous reproduisez deux essex ensemble, vous obtiendrez 25% de petits non essex, 50% de petits essex et les 25% restant mourront in utero puisqu'ils seront homozygotes.

  • Le merle

Pour le merle, les informations sont difficiles à trouver, cependant on note tout de même qu'il est létal en homozygote pour la plupart des espèces animales qui peuvent le rencontrer. Et même s'il n'est pas létal, il cause de très graves malformations (absence de globes oculaires ou surdité, par exemple, chez le chien).

Comment obtenir ces variétés et quelles sont les conséquences?

Et bien c'est simple, le seul moyen d'obtenir ces variétés est donc de travailler par porteurs : soit en reproduisant deux porteurs ensemble, soit en reproduisant un porteur avec un rat exprimant le gène en question (par exemple un pearl avec un porteur pearl). Dans le fond, la seule conséquence de ces gènes létaux sur les petits est leur mort in utero et par la résorption des embryons non viables. La conséquence est donc que les portées comptent moins de petits puisque les petits homozygotes ont été éliminés avant le terme. Tous les petits qui naîtront alors seront donc forcément hétérozygotes.

Chez le rat il semble que les gènes létaux conduisent systématiquement à la résorption des fœtus. Les fœtus homozygotes ne viennent donc pas à terme puisqu'ils disparaissent avant la naissance, généralement dans les 10 ou 15 premiers jours de gestation. Il semble cependant que certains homozygotes soient nés à terme, mais soient décédés très peu de temps après la naissance ou soient simplement morts-nés.