La famille
Habert de Montmor
English version

riginaire de l'Artois, la famille Habert de
Montmor, dont les ancêtres s'étaient enrichis dans le
commerce de la farine, comme peuvent le faire supposer
les armoiries familiales, "
D'azur au chevron
d'or accompagné de trois anilles d'argent",
s'implanta en Ile de France en 1543, avec
Philippe Habert,
dans la châtellenie de Beaurain, sur la commune du
Mesnil-Saint-Denis.
C'est avec une licence en droit, que ce provincial vint
tenter sa chance dans la capitale. Nommé clerc du greffe
criminel puis conseiller au Parlement de Paris et en 1534
greffier des commissaires institués par François 1er à
Alençon pour lutter contre la Réforme, il finira sa
carrière comme procureur au Châtelet en 1540, avant de
s'éteindre cinq années plus tard en 1545.
Philippe Habert
par Pierre Daret

n épousant Radegonde Hodon, fille et
petite-fille de notaires et secrétaires du Roi, il fit
un brillant mariage, d'autant plus que la jeune épouse
était la nièce de l'illustre savant et humaniste
Guillaume Budé.
Ce qui permit à la famille d'accéder rapidement à une
fortune conséquente et d'être honorablement connue à
Paris.

Guillaume Budé
(1467-1540)
par Jean Clouet dit Janet

'est à son fils,
Louis
Habert, né en 1530, successivement
secrétaire des finances du roi (1566), trésorier
général des galères (1582) puis trésorier de
l'extraordinaire des guerres (1584), enfin conseiller
d'Etat (1588) et chevalier de l'ordre de Saint-Michel
(1620), que nous devons la construction du
château du
Mesnil-Saint-Denis, sur une terre qui lui fut
inféodée le 16 janvier 1580 par Henri de Lorraine, duc
de Guise et de Chevreuse.
Dès lors la commune du Mesnil-Saint-Denis, prit le nom
de son seigneur pour devenir le Mênil-Habert et ce
jusqu'à la Révolution de 1789.Six enfants naquirent de
l'union entre Louis Habert et Marie Rubentel, dont trois
fils parvinrent à de hautes situations.

Louis Habert par
Pierre Daret
Jean, l'aîné, fut
trésorier de l'Epargne depuis la fin du règne d'Henri
IV ; Pierre, prieur de Saint-Arnould de Crépy-en-Valois,
fut nommé en 1627 évêque de Cahors et assura les
fonctions de premier aumônier de Monsieur, duc
d'Orléans, à la cour de Louis XIII ; et Louis, sieur de
Maincourt, était conseiller au grand conseil en 1608.
Une de leurs soeurs, Catherine épousa Charles de Malon,
seigneur de Bercy, de Conflans et de Charenton,
conseiller au parlement puis président du grand conseil
en 1608, tandis que la dernière fille, Françoise, fut
religieuse au prieuré royal de Hautes-Bruyères de
l'ordre de Fontevrault.



Louis Habert de
Maincourt
Françoise
Habert
par Claude Mellan
Pierre Habert,
évêque de Cahors
par Pierre Daret

e 1566 à son décès le 21 avril 1622, Louis
Habert n'eut de cesse d'accroître son patrimoine foncier
en se portant acquéreur d'un grand nombre d'arpents de
terre, de fermes et de moulins sur les communes
avoisinantes du Mesnil. De transactions en transactions
son domaine s'étendra à son décès sur plus de 200
hectares.C'est en 1589 qu'il donne l'ordre aux ouvriers
de creuser les fossés qui entourent le château et les
bâtiments et de bâtirent les tours d'enceinte. En 1592,
la demeure seigneuriale des Habert de Montmor était
habitable.

En 1622, au décès de Louis, celle-ci
revint à son fils aîné, Jean.Ce dernier s'était
fortement enrichit dans sa charge de trésorier de
l'épargne, fonction des plus importantes puisqu'elle
consistait à gérer les recettes du royaume. Ce qui lui
valut dans les Historiettes de Tallemant des Réaux le
surnom de Montmor le Riche.
Jean
Habert, de part sa fonction était en
relation avec tous les financiers de l'époque, et en
prêtant des sommes importantes moyennant de forts
intérêts, put faire fructifier son capital. Ce qui
laisse dire encore à Tallemant des Réaux que la fortune
de Jean Habert pouvait être quelque peu douteuse.
Jean avait fait lui aussi un excellent
mariage, puisqu'il épousa en 1596, Anne Hue de
Mirosmesnil. Elle appartenait à deux familles aux noms
historiques et d'origines fort anciennes. Elle était la
fille, d'Antoine Hue de Mirosmesnil, secrétaire du roi
et maître de la Chambre aux deniers et de Marie de
Phélippeaux. Sa position et sa fortune le conduisirent
tout naturellement à vouloir s'installer plus richement
à Paris. C'est ainsi, qu'en 1623, il se fit construire
dans le Marais, haut lieu de la noblesse en ce début du
XVIIe siècle, rue Sainte-Avoye (aujourd'hui 79 rue du
Temple) un hôtel luxueux qui prit le nom d'Hôtel de
Montmor. Immensément riche, Jean Habert, l'un des
principaux créanciers du financier Mesme Gallet, ruiné
au jeu, en profitera pour lui acheter le 23 novembre
1627, l'Hôtel de Sully alors inachevé. Il ne s'agissait
pour lui que de réaliser une affaire immobilière, comme
il était courant à cette époque, puisqu'il revendit
l'hôtel quelques mois plus tard, le 27 avril 1628,
encaissant un gros bénéfice, à Roland de Neufbourg,
seigneur de Sarcelles, conseiller d'Etat.


Jean
Habert de Montmor
par Claude Mellan
Anne Hue de
Miromesnil

'est dans l'hôtel qui porte aujourd'hui
toujours son nom, que Jean Habert, marquis de Marigny et
comte de Hauteville s'éteignit le 21 avril 1639, âgé
de soixante-neuf ans. Il fut inhumé en l'église de
Saint-Nicolas des Champs à Paris. De son union avec Anne
Hue de Miromesnil, naquirent cinq enfants parmi lesquels
Henri-Louis, qui deviendra maître des requêtes et
académicien, passionné pour les lettres et les
lettrés, les sciences et les savants, les arts et les
artistes dont il fut le protecteur, et ses deux soeurs
qui contractèrent de brillantes alliances : Anne qui
épousa en première noces en 1618 Charles de Lauzières,
marquis de Thémine, premier écuyer de Gaston
d'Orléans, frère de Louis XIII, veuve en 1621, elle se
remaria le 18 avril 1634 au Mesnil-Saint-Denis, avec
François-Hannibal d'Estrées,
frère de la belle Gabrielle, favorite d'Henri IV, pair
et maréchal de France et ambassadeur à Rome, et enfin
la cadette Marie qui épousa en 1626, grâce à la
complicité de Condé, Louis d'Aloigny, marquis de
Rochefort, chevalier des Ordres du Roi,
lieutenant-général en Berry.


François-Hannibal
d'Estrées, maréchal de France (1581-1670)
Gabrielle
d'Estrées (1573-1599), favorite d'Henri IV

nne Hue survécut deux ans à son mari Jean
Habert. Après sa mort, et en vertu d'un partage du 10
octobre 1643, fait entre Henri-Louis et ses deux soeurs,
l'hôtel de Montmor et le château du Mesnil-Saint-Denis
devinrent les propriétés de celui-ci, qui les habitait
déjà avec sa femme et ses enfants.

Nouveau Monsieur de Montmor,
Henri-Louis Habert va
illustrer la lignée des Habert par sa personnalité et
la place qu'il tint dans la société intellectuelle du
XVIIe siècle.
Né en 1603, muni d'une excellente
éducation, il obtint grâce à ses talents et ses
alliances, une charge de conseiller au parlement de
Paris, alors qu'il n'est âgé que de vingt deux ans en
1625. Son goût pour le raffinement et pour la vie
intellectuelle, l'amène facilement à fréquenter le
monde littéraire et à franchir les portes du salon de
la marquise de Rambouillet, ou déjà ses deux cousins,
Germain et Philippe Habert, tous les deux membres de
l'Académie et familiers de la maison de Conrart,
versifiaient depuis quelques années. Nommés "Les
Trois Habert" par leurs contemporains, nos jeunes
poètes par la verdeur de leurs rondeaux défrayèrent
parfois ceux que l'on appela le cénacle des Illustres
Bergers. Henri-Louis Habert au tempérament timide dût
cependant être ravi de se laisser entraîner par ses
deux cousins plus audacieux que lui.

Portrait
d'Henri-Louis Habert de Montmor
Pastel et Craie par Claude Mellan
Christie's Londres - 2002
Nos trois poètes, laissèrent néanmoins
de magnifiques rondeaux et madrigaux, parmi lesquels ceux
composés pour
La Guirlande de Julie offerts à
Julie d'Angennes par son amoureux le galant duc Charles
de Montausier, dont le
Narcisse et le
Souci
pour Philippe, le
Narcisse et
la
Rose
pour Germain dit Cérisy, et le
Perce-Neige pour
Henri-Louis.
Notons encore le magnifique poème "
Le
Temple de la mort" écrit par
Philippe, "
La Métamorphose des Yeux de
Philis en astres" publiée par Germain, ou
l'épigramme "
Sur le cheval de bronze de la
Statue d'Henri IV" que composa Henri-Louis.



éjà une autre passion, celle des sciences,
allait envahir cet homme aux connaissances étonnantes
pour l'époque. C'est fort probablement à cette même
période qu'il fit la rencontre du Père Mersenne,
religieux de l'ordre des Minimes, avec qui il animera les
réunions à l'hôtel de Montmor et c'est en 1636, que ce
dernier lui dédicacera son ouvrage Harmonie
Universelle.C'est ainsi, tout naturellement
qu'Henri-Louis fut appelé en 1634, pour occuper le 35e
fauteuil de la prestigieuse Académie Française. Il fut
un des tous premiers à prononcer le 5 mars 1635, un
discours sous le titre "L'utilité des
conférences". Il reçut alors durant trois mois,
d'avril à juillet 1635 dans sa maison de la rue
Sainte-Avoye, les séances de l'Académie, avant qu'elle
ne soit installée au Louvre en 1672 par Louis XIV.Grand
ami des sciences, Henri-Louis Habert de Montmor
s'intéressa tout particulièrement à des questions de
physique et d'histoire naturelle, et fit de sa maison le
berceau de la future Académie des Sciences, recevant
dans son hôtel, les sommités scientifiques de son
temps, telles que Gassendi, Descartes, Etienne Pascal,
Roberval, Desargues, les frères Dupuy...
Henri-Louis
Habert de Montmor
par Claude Mellan


'année 1637 fut marquante dans la vie de
notre érudit.
C'est en effet à cette date que "Les Trois
Habert" qui agitèrent l'Hôtel de Rambouillet se
séparent. Philippe, commissaire de l'artillerie trouve
accidentellement la mort en combattant devant le château
d'Emery, en Hainault, Germain embrasse la carrière
ecclésiastique et devient abbé commendataire des
abbayes de Notre-Dame de la Roche et de Saint-Vigor de
Cérisy-la-Forêt, tandis que Henri-Louis convole en
noces avec Henriette-Marie de Buade de Frontenac, soeur
du futur gouverneur du Canada,
Louis
de Buade de Frontenac, parente des
Beauharnais-Pontchartrain, des Gobelin, des
Epinay-Saint-Luc, des Chavigny-Bouthillier.
Henriette de
Buade de Frontenac
par Claude Mellan

a vie à l'Hôtel de Montmor, sera alors
rythmée entre les nombreuses naissances du couple
(quinze enfants de 1638 à 1657) et les réunions
scientifiques qui devinrent quant à elles de plus en
plus fréquentes.
En véritable mécène, Henri-Louis mit un point
d'honneur à recevoir chez lui tous les mathématiciens,
les physiciens, les astronomes, les médecins, ou les
voyageurs désireux de venir débattre sur les idées et
les technologies nouvelles du siècle. De plus, il
ouvrait à tout ses égides sa richissime bibliothèque,
dont Guy Patin nous dit que "les livres y
étaient beaux et en grand nombre".
Colbert, acheta trois années après la mort
d'Henri-Louis, les 24 et 29 octobre 1682, soixante treize
manuscrits latins anciens, qui se trouvent aujourd'hui
conservés à la Bibliothèque Nationale.
Grâce à l'inventaire que dressa Etienne Baluze,
bibliothècaire de la bibliothèque de Colbert, nous
avons une idée du choix éclectique d'Henri-Louis Habert
de Montmor.

Henriette de
Buade de Frontenac
Pastel par Claude Mellan - 1641
© Musée de l'Ermitage
Saint-Pétersbourg

n remarquera entre autres : Cicéron, César,
Properce, Juvénal,
La Pharsale de Lucain, Paul
Orose, Boèce, saint Augustin, Lactance,
Les
Pandectres de Justinien,
Policratus de Jean
de Salisbury,
Homélie sur la feste de Pasque florie de
Jean Gaigny,
L'Esguillon d'amour divine,
Le
Livre des ruraux prouffitz de Pierre de Crescens,
L'Arbre
des batailles,
La Destruction de Troyes la Grant,
Le Roman de Saint Graal,
Le Livre de la
chasse de Gaston Phoebus, l
'Historia orientalis
de Jacques de Vitry,
Les Amours de Philippe
Desportes, ainsi que six exemplaires de la
Bible.



Dès le début des années 1620 à 1638,
Henri-Louis Habert de Montmor fit relier par Macé Ruette
[1584-1644] relieur du roi, une importante série
d'elzéviers.
La bibliothèque Méjanes d'Aix-en-Provence, conserve un
recueil de 51 portraits de l'époque de François 1er,
dessinés aux crayons noir et rouge, dont la reliure en
plein veau porte les armes de Jean-Louis Habert de
Montmor, conseiller au Parlement d'Aix et intendant des
galères à Marseille.
A noter enfin qu'Henri-Louis Habert de Montmor, en sa
qualité d'exécuteur testamentaire de son ami l'abbé de
Marolles, reçut au décès de ce dernier en 1668, son
livre "Natalis in Evangelia" avec les
figures couvertes de velours cramoisi.
En janvier 1648, pendant la minorité de
Louis XIV et la régence d'Anne d'Autriche, éclate la
première fronde dite parlementaire, suite à un édit de
Mazarin qui créait de nouveaux impôts, et annonçait
que
la paulette serait renouvelée. Cette taxe
équivalait au 60e du prix de l'office que payaient
certains fonctionnaires, et grâce à laquelle
l'hérédité du dit office était assurée. Elle fut
proposée en 1604 par un secrétaire du roi nommé
Paulet, d'où son nom. Etant maître des requêtes,
Henri-Louis Habert, ne put se soustraire à la révolte
des parlementaires. Il continua même en février de la
même année à délibérer malgré les interdictions du
pouvoir royal. Cependant, dès que les événements
devinrent plus violents, Henri-Louis sans toutefois
renier ses confrères, se tint sur la réserve. Profitant
des troubles de la capitale et la naissance de son fils
Jean-Louis, il ira séjourner à la campagne dans son
château de la vallée de Chevreuse, tout proche de
Port-Royal des Champs, où se trouvait au même moment un
peintre de talent, très en vogue :
Philippe
de Champaigne. Henri-Louis saisira
l'occasion pour commander au peintre, un tableau
représentant ses sept enfants, six fils et une fille.
Considéré aujourd'hui comme l'un des plus beaux
portraits de groupe d'enfants, cette toile terminée en
juin 1649 par Philippe de Champaigne est conservée au
Musée des Beaux-Arts à Reims. L'artiste réalisera
également, une vingtaine d'années plus tard en 1667, un
portrait (perdu) du doyen des maîtres des requêtes en
vêtements d'apparat, alors âgé de soixante quatre ans,
connu par la gravure de Nicolas Pitau portant les
mentions
Phil.de Champaigne pingebat, N.Pitau sculpt.
1667.



Philippe de
Champaigne (1602-1674)
Portrait de
François et Jean-Louis Habert de Montmor
par Philippe de Champaigne
Collection particulière
Les enfants
Habert de Montmor
par Philippe de Champaigne
Musée des Beaux-Arts de Reims

enri-Louis Habert admirait la peinture et
était particulièrement sensible au talent des grands
maîtres. Il possédait dans son hôtel du Marais une
magnifique collection regroupant pas moins de 187
tableaux, et dans son château du Mesnil-Saint-Denis 177
tableaux, parmi lesquels 89 portaient une attribution
dont les noms suivants semble désigner un cabinet de
grande qualité : trois toiles de Raphaël dont
La
Vierge au Palmier, un
portrait de femme de
Léonard de Vinci,
un vieillard tenant un
tête de mort de Rembrandt, quatre tableaux
d'Andréa del Sarto, six de Jacopo Bassano, trois de Jan
Sanders van Hemessen, quatre de Claude Vignon, quatre
portraits
de Corneille de Lyon, quatre autres de Michel
Corneille, une
Vierge de Pierre de Cortone, deux
saintes martyres de Jean Cousin dit le Père,
une
femme de Jean Ducayer,
un portrait du
Tintoret, un
Christ au jardin des oliviers de
l'Albane, deux
sujets religieux de Delamare,
une
Charité de Jean de Boulanger, deux
apparitions de la Vierge
de Michel Serre, deux tableaux de Brueghel, un
portrait de femme de Jan van Eyck,
une toile du Pérugin, un
Christ de Martin
Fréminet, une toile de Titien, onze
portraits de
Jean Clouet,
un enfant prodigue d'Alexandre
Véronèse,
un Christ de Jacques Blanchard,
le
Sacrifice du Vaudois du Parmesan,
un soldat
de Giorgione,
une villageoise d'Antonio Moro,
une
adoration des rois de Jules Romain, et quatre toiles
de Charles Beaubrun, dont les
portraits de la Grande
Mademoiselle et de
Madame Ardier. Sans
oublier pour autant, ceux représentant les membres de sa
famille que réalisèrent Philippe de Champaigne, Claude
Mellan, François de Troy, Nicolas de Plattemontagne,
Paul Flocquet, Pierre Daret et Ferdinand Elle.



Apparition de la Vierge
à saint Simon Stock
attribuée à Michel Serre (cl.M.H 3 nov.1986) - Eglise
de Riez
Le christ dans son linceul
descendu de la croix
Jacopo Bassano (1515-1592)
Musée de Louvre
Apparition de la Vierge à saint
Jean de la Croix
attribuée à Michel Serre (cl.M.H 3 nov.1986)
Eglise de Riez
Sa participation lors de l'agitation des
parlementaires durant la Fronde ne dut pas faire trop de
vagues, puisque le 5 août 1650, Louis XIV sous la
régence de sa mère la reine Anne d'Autriche, ordonne
l'érection de la terre du Mênil-Habert en comté, en
récompense "
des grands services rendus et des
affaires dignement acquittés" par Henri-Louis
et ses prédécesseurs Jean et Louis Habert.

'est vraisemblablement à l'occasion de cet
événement que la décoration intérieure du château du
Mesnil-Saint-Denis fut renouvelée. De ce travail nous
conservons encore aujourd'hui un ensemble d'ouvrages de
menuiseries peint en camaïeu vert et ocre (portes et
volets) dont la préservation est remarquable, et au
premier étage, appelé "l'étage noble", une
splendide cheminée en bois peint et sculptée. Elle
porte au centre de son manteau un cartouche surmontée
d'une couronne comtale encadrant un chiffre romain
"MDCL" 1650. A noter également sur les
jambages, deux figures en grisaille dans des cartouches :
la Justice et la Science. Rappelons que du temps
d'Henri-Louis Habert de Montmor, les murs du château
étaient tous ornés de tableaux ou de nombreuses
tapisseries de Rouen, de Paris, de Lyon, des Flandres, de
Bergame ou d'Anvers. Les appartements étaient meublés
de fauteuils recouverts de brocatelle de Venise ou de
velours cramoisis, de lits de repos tendus de brocart de
soie et de satin, mais aussi de cabinets et guéridons de
bois d'ébène, de tables en marbres ou garnies
d'écailles de tortues, le plus souvent recouvertes de
tapis de Turquie ou de Perse. Ici et là, des bustes en
marbre aux effigies de la reine d'Espagne, d'Henri IV,
d'enfants et de femmes, d'Hercule ou Aristote, se
mêlaient aux porcelaines de Chine ou du Japon et autres
curiosités. C'est ce décor, que la
Marquise de Sévigné
put admirer lorsqu'elle vint y demander l'hospitalité au
retour de l'abbaye de Port-Royal des Champs, où elle
était allée rendre visite à M.d'Andilly et à son
oncle le chevalier de Sévigné qui y mourut. C'était le
25 janvier 1674, comme l'atteste la lettre qu'elle
adressa le lendemain à sa fille Madame de Grignan.


Abbaye
de Port-Royal des Champs
Marie de
Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné (1626-1696)

e ces contemporains signalons encore le
passage de Jean Hamon, médecin janséniste, l'un des
maîtres de Jean Racine qui y vint en 1663 soigner
l'évêque d'Agen Claude Joly qui séjournait chez
Monsieur de Montmor, sans oublier Jean de la Quintinie,
célèbre agronome à qui Louis XIV confia la création
d'un jardin potager à Versailles. C'est en juin 1677,
que l'intendant des jardins du roi vint assister à un
mariage célébré dans la commune du Mesnil-Saint-Denis.
Irons-nous jusqu'à penser qu'il apporta ses conseils de
bon goût pour le tracé et les perspectives du parc,
composé alors de parterres à broderies comme dans tout
jardin à la Française, et que l'on peut admirer grâce
à la très belle aquarelle dessinée par François de la
Pointe en 1691 ?
C'est alors qu'éclate à l'automne 1652
une seconde Fronde, celle des princes et à laquelle
participèrent Condé, Turenne, et nombre de grandes
dames, comme les duchesses de Chevreuse, de Longueville
et la Grande Mademoiselle. Henri-Louis-Habert faillit
alors être gravement compromis, car tandis que la
fraction du parlement fidèle au roi avait émigré à
Pontoise, il était resté à Paris avec le parti des
princes. Au retour de la cour,
la
Grande Mademoiselle, craignant d'être
arrêtée, et se voyant fermer les portes du Luxembourg
par son père, Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII,
fut réduite à se cacher durant quarante huit heures
pour sauver sa liberté. C'est dans ce sanctuaire
d'hommes d'esprits que la duchesse de Montpensier vint
chercher un abri dans la nuit du 22 octobre 1652, sur les
conseils de sa dame de compagnie la comtesse Anne de
Frontenac, belle-soeur de Madame de Montmor.

Mademoiselle de
Montpensier, dite
La Grande-Mademoiselle (1627-1693)
par Pierre Mignard
La Grande Mademoiselle nous en fait
elle-même le récit dans ses Mémoires, ajoutant que ce
fut avec le carrosse sans armes prêté par le maître
des requêtes qu'elle put sortir deux jours plus tard de
Paris et se réfugier à Pont-sur-Seine, chez Madame de
Bouthillier, veuve de Claude Bouthillier surintendant des
Finances sous Louis XIII. Elle n'y restera que deux jours
avant d'être invitée par Mazarin à se retirer dans sa
terre de Saint-Fargeau. Elle ne pourra se représenter à
la cour qu'en 1657. Cet épisode, ô ! combien
compromettant pour Henri-Louis Habert et sa famille,
passa par chance inaperçu.

es troubles apaisés, l'hôtel de Montmor
retrouva son calme et sa tranquillité et les réunions
savantes reprirent en nombres. C'est à cette période,
en mai 1653 qu'Henri-Louis Habert accueille dans sa
demeure Pierre Gassendi,
le célèbre rival de Descartes. Déjà Montmor avait
proposé quelques années plus tôt à Descartes pour
lequel il avait une estime infinie, l'usage entier de sa
maison de campagne, le château du Mesnil-Saint-Denis,
que celui-ci refusa. C'est ainsi que Gassendi prit
pension dans l'hôtel de Montmor et resta l'hôte
jusqu'à son décès le 24 octobre 1655 d'Henri-Louis
Habert. Il séjourna même au château du Mesnil, où il
observa en particulier en août 1654 une éclipse, qui
comme le raconte Fontenelle, effraya tant les Parisiens
qu'ils se cachèrent presque tous dans leurs caves.

près sa mort, on rapporta du château du
Mesnil à l'hôtel de Montmor, une caisse renfermant les
manuscrits de
Gassendi
ainsi que de nombreux instruments
d'astronomie : compas de proportion, cadran équinoxial,
anneau astronomique, boussole, microscope, règles,
équerres et "la fameuse lunette de Galilée"
que le grand astronome de Florence avait offert à sa
mort en signe d'amitié à Gassendi. C'est avec cette
lunette bien rudimentaire que Galilée découvrit quatre
satellites de Jupiter. Gassendi à son tour laissa à Henri-Louis Habert,
dont il fit son exécuteur testamentaire, la lunette de Galilée ainsi que
la grande lunette du physicien et astronome italien Eustachio Divini
[1610-1685] à laquelle il tenait beaucoup, plus
trois volumes à choisir dans sa bibliothèque. En contrepartie, il lui demandait de publier ses
oeuvres complètes.
Montmor les fit imprimer à Lyon en
1658, en six volumes in-folio, sous le titre
Opera
omnia, avec une préface latine "
Syntagma
philisophicum" de quatre pages. Il fit enterrer
son ami à Saint-Nicolas des Champs dans la chapelle de
la famille Habert de Montmor, auprès de Guillaume Budé,
grand-oncle d'Henri-Louis.

Lunette de
Galilée



Oeuvres
complètes (Opera omnia)
de Gassendi publiées en 1658 par
Henri-Louis Habert de Montmor
Pierre Gassendi
par L.E Rioult
Oeuvres
complètes (Opera omnia)
de Gassendi publiées en 1658 par
Henri-Louis Habert de Montmor

n aurait pu croire que les réunions savantes
de M.de Montmor se seraient arrêtées au décès de
Gassendi. Il n'en fut rien, au contraire, elles
augmentèrent en nombre et par la qualité de ceux qui y
participèrent. Chaque samedi, Henri-Louis Habert
recevait toutes personnes curieuses des choses
naturelles, de la médecine, des mathématiques, des arts
libéraux et des mécaniques. Ainsi naquit en 1657,
l'Académie Montmorienne, embryon de l'Académie des
Sciences qui deviendra officielle en 1666. Toute l'Europe
savante se groupera ainsi dans l'hôtel de la rue
Sainte-Avoye : le philosophe anglais Thomas Hobbes,
l'italien Campanella, l'astronome allemand Képler,
l'écrivan flamand Dupuy, Guy Patin, professeur au
Collège royal et doyen de la faculté de médecine,
Ismaël Boulliau, philosophe et astronome, Rohaut,
maître de mathématiques, François Bernier, médecin du
Grand Mogol, Christian Huygens, mathématicien, physicien
et astronome, les médecins Claude Tardy, Jean Hamon et
Charles de L'Orme, le savant Samuel de Sorbières,
Pierre-Daniel Huet, érudit et mathématicien, Maigon de
Neuré et tant d'autres dont les noms aujourd'hui un peu
oubliés étaient alors fort connus et estimés du monde
savant.
Ce fut chez Henri-Louis Habert que le chirurgien Emmerez
et le professeur Jean-Baptiste Denis, médecins de Louis
XIV, firent leurs premières expériences de transfusion
sanguine en 1667.
Cette expérience fut faite sur un valet de chambre de
Madame de Sévigné, amie et voisine de la famille Habert
de Montmor, en présence de M. le comte de Frontenac et
de M. l'abbé de Bourdelot.

Il s'agissait de faire passer le sang d'un veau dans
les veines d'un malheureux dément, un nommé
Saint-Amans, âgé de 45 ans. Ce dernier ressentit alors
une vive chaleur dans tout le corps, une grande douleur
au niveau des reins, ses veines enflèrent et il fallut
lui détacher la luette pour ne pas qu'il s'étouffe. M.
de la Poterie nous raconte cette expérience dans deux
lettres adressées à Samuel de Sorbière.

Jean-Baptiste
Denis
1643-1704
Première
transfusion sanguine 1667

es savants n'étaient pas les seuls admis à
franchir les portes de l'hôtel de Montmor, qui
accueillait aussi les hommes de lettres. Madame de
Sévigné, y vint régulièrement et
Molière, peu
après l'interdiction de sa pièce,
Tartuffe,
créée le 12 mai 1664, et interdite de représentation
en public par le roi dès le lendemain, obtint
d'Henri-Louis Habert la faveur d'en faire la lecture dans
son salon devant ses amis et les membres de l'Académie
Montmorienne : Jean Chapelain, Gilles Ménage, l'abbé de
Marolles...

Jean-Baptiste
Poquelin, dit Molière (1622-1673)

u cours de ces années, Henri-Louis Habert
eut à surmonter de bien douloureux drames. Entre 1656 et
1658, il perdit deux enfants Catherine-Marie et
François-Joseph. En 1661, c'est sa femme Henriette-Marie
de Buade de Frontenac, qui tombe gravement malade, comme
nous le signale Madame de Sévigné, dans une des ses
lettres. Les réunions à l'Académie Montmorienne seront
alors suspendues durant trois mois, Henri-Louis venant
d'apprendre au même moment, le décès de sa soeur la
Maréchale d'Estrées, Anne Habert au mois d'octobre
1661. Mais la blessure la plus éprouvante, pour le
maître des requêtes restait à venir. Nous avons vu que
le couple avait de nombreux enfants, dont un grand nombre
d'entre eux mourront en bas âge, comme il était
fréquent durant ce siècle. Ses deux filles comme on le
disait à l'époque "
s'établirent
magnifiquement", Anne-Louise épousera en 1665,
Nicolas Jehannot de Bartillat, gouverneur de la ville et
citadelle de Rocroy (en présence du roi, de la reine, de
la reine-mère, du duc d'Orléans et du Chancellier
Pierre Séguier, Colbert et Le Tellier seront les
témoins), et Claude-Madeleine fut promise à Bernard de
Rieu, maître d'hôtel du roi.
De ces trois fils, Louis l'un des
jumeaux, fit probablement la plus brillante carrière, en
étant nommé en 1682, évêque de Perpignan. Jean-Louis,
le plus jeune et dernier de la lignée des Habert fut
nommé en 1688, intendant général des Galères à
Marseille, puis en 1690, conseiller honoraire du
Parlement d'Aix-en-Provence. Reste, le fils aîné
prénommé comme son père Henri-Louis, qui sera
conseiller au Parlement en 1658 et maître des requêtes
en 1667.



Louis
Habert de Montmor, évêque de Perpignan
par François de Troy
Henri-Louis II
Habert de Montmor
par Nicolas de Plattemontagne

e dernier, alors âgé de trente ans, fit en
1669 une énorme banqueroute frauduleuse de 600.000
livres, après s'être ruiné en musique et en bijoux. Sa
femme, Anne Morin, "se fit séparer d'avec lui"
et il fut enfermé à Saint-Lazare, une sorte de prison,
jusqu'à la fin de ses jours en 1686. L'épreuve fut
terrible pour M. de Montmor. Chapelain nous dit qu'il
tomba dans une mélancolie mortelle, atteint physiquement
et intellectuellement. Il fut obligé de résigner sa
charge de maître des requêtes, c'était la perte de la
fortune et le déshonneur de la famille. Lui qui avait
reçu tant de personnalités, lui qui avait participé à
tant de travaux, lui qui avait tant aidé les savants,
les lettrés et les artistes, s'enferma durant dix ans
dans l'isolement le plus complet avant de s'éteindre le
21 janvier 1679, dans son hôtel qui apporta tant aux
Sciences et dont l'influence fut si bienfaisante pour la
langue française. Il fut inhumé le 23 suivant dans la
chapelle funéraire des Habert de Montmor en l'église de
Saint-Nicolas-des-Champs à Paris, retrouvant ainsi sa
femme, la fidèle compagne de toute sa vie, disparue
trois ans plus tôt.


e titre de Monsieur de Montmor revint alors
à son seul prétendant,
Jean-Louis
Habert que l'on appelait alors Monsieur
du Fargis. Celui dont Madame de Sévigné, dit "
qu'il
avait joué et mangé des tartelettes avec ses
enfants" et "qu'il était un des plus jolis
hommes du monde, le plus honnête, le plus poli, aimant
à plaire, à faire plaisir et d'une manière qui lui est
particulière", était-il bien le même homme
qui se montra quelques années plus tard si tortionnaire
et inhumain avec les malheureux galériens de Marseille ?
Né le 8 novembre 1648, il commença sa carrière comme
conseiller au Parlement de Paris en 1675. Après neuf
années passées au sein de la noblesse de robes, il
choisit à trente-six ans de s'engager dans les fonctions
militaires et de servir le roi dans la marine.

Jean-Louis
Habert de Montmor
par De Troy
'est ainsi qu'il sera nommé en
septembre 1684, intendant du port du Havre, avant
d'assurer quatre ans plus tard les fonctions d'intendant
général des galères des armées royales à Marseille.
Il s'y montrera dur et cruel, exerçant ses fonctions de
manières impitoyables. C'est durant cette période, peu
de temps après avoir été nommé maître des requêtes
(nov.1699) qu'il épousa Gabrielle, le 16 janvier 1700
dans la chapelle de l'hôtel de La Reynie, la fille du
célèbre intendant général de police Nicolas de La Reynie.
A propos de mariage, signalons que Jean-Louis Habert, fut
l'artisan du mariage de M. de Grignan avec
Françoise-Marguerite, la fille de la marquise de
Sévigné.

Gabriel Nicolas
de La Reynie (1625-1709)
Jusqu'à la fin de l'année 1709, le
couple mena à Marseille une vie fastueuse, habitant dans
un palais richement meublé et décoré de tapisseries
des Gobelins. C'est alors que Jean-Louis quitta Marseille
pour se rendre à Toulon, où il fut nommé le 1er
janvier 1710, intendant des Armées Navales : -"
Louis...
à notre amé féal conseiller en nos Conseils, Me des
Requestes ordinaires de notre hôtel, le Sr de Montmor
salut. Estant nécessaire de commettre un Intendant de
notre armée navale à la place du Sr de Beauharnais que
nous avons destiné pour l'inspection général des
classes de matelots du royaume, nous avons estimé ne
pouvoir faire un meilleur ni plus digne choix que de vous
pour rempli cette charge estant plainement satisfait des
services que vous avez rendus depuis 26 ans en qualité
d'Intendant de justice, police et finances. Scavoir
quatre ans pour la marine du Port du Havre et 22 ans pour
les galères à Marseille".

oin du Mesnil, il négligea sérieusement
l'administration de ses vastes domaines qui tombèrent
dans les mains des régisseurs. Agé de soixante-huit
ans, il démissionnera de ses fonctions le 30 avril 1716,
peu avant que son épouse Gabrielle de La Reynie,
n'obtienne que soit prononcée contre lui la séparation
de leurs biens, suite "
au désordre des affaires
de celui-ci, qui ne payait rien sans contrainte, qui
avait meuble à loyer, carrosse à louage et qui avait
même logé quelques temps en hôtel garni". Le
18 août 1718,devenu impotent, souffrant de la goutte, le
Châtelet de Paris émet une nouvelle sentence contre
Jean-Louis Habert de Montmor, le décrétant interdit de
sa personne et de ses biens, et nomme
Jean-Louis
François du Rieu du Fargis, curateur de son oncle, sans
héritiers directs. Le 20 octobre suivant, ses offices
dont il était pourvu sont vendus pour 110.000 livres, de
même que le mobilier du château du Mesnil-Saint-Denis
pour près de 80.000 livres. C'est ainsi que l'on ramena
sur quatre charrettes du Mesnil à Paris, pas moins de
soixante-treize caisses contenant principalement les
tableaux. Lorsque Jean-Louis Habert rend son dernier
soupir, le 6 décembre 1720, âgé de 72 ans, rue
Sainte-Avoye à Paris, disparaît avec lui le nom d'une
grande famille qui durant deux siècles occupa une place
que l'on peut qualifier de considérable.

u'advint-il alors de la seigneurie et du
château du Mesnil-Saint-Denis et de l'Hôtel de Montmor
? Ce dernier revint à Marie-Françoise Le Bel veuve de
Joachim Jehannot de Bartillat, maître de camps de
cavalerie, belle-fille d'Anne-Louise Habert, soeur de
Jean-Louis. Elle l'habitera avec ses enfants jusqu'à son
décès en 1748 où l'hôtel fut vendu aux enchères par
la succession pour payer ses dettes, et l'immeuble fut
acheté le 5 mai 1751 par Léon Charron, receveur
général des Domaines. Le château et la seigneurie du
Mesnil-Saint-Denis revinrent en héritage à Jean-Louis
François du Rieu du Fargis, qui obtint par lettres
patentes en juin 1728 l'érection de son domaine en
comté sous l'appellation "comté du Fargis".
On sait qu'à cette période l'état du château
menaçait ruines si aucun travaux d'urgence n'étaient
entreprit. Est-ce la raison qui amena le comte du Fargis,
le 5 décembre 1737 à le vendre à Charles-François de
Selle, conseiller du roi ?

e toute la splendeur de cette famille, il
nous reste aujourd'hui deux tableaux "
Les
enfants Habert de Montmor" au Musée
Saint-Denis à Reims et "
La famille Habert de
Montmor" au Musée de Sully-sur-Loire, sans
oublier bien sûr le château du Mesnil-Saint-Denis qui
garde de ces fondateurs deux magnifiques plaques de
cheminées frappées aux armes familiales et une
collection de gravures représentant les membres de la
famille et que réalisèrent Claude Mellan, Pierre Daret
et Nicolas de Plattemontagne. Non loin du château, à
500 mètres environ, se situe l'abbaye Notre-Dame de la
Roche, qui fut longtemps sous la commande des Habert et
dans laquelle se trouve miraculeusement conservée une
toile fort abîmée à l'effigie de Pierre Habert,
évêque de Cahors représenté sous les traits de
saint-Blaise. Au bas du tableau apparaissent les
armoiries des Habert.



Tableau
représentant Pierre Habert, évêque de Cahors
Portrait de
Pierre Habert
évêque de Cahors
Tombeau de Louis
Habert, évêque de Perpignan

Jeton frappé aux armes de
Louis Habert, évêque de Perpignan
Médaillons de
Christophe Habert et dame Péronne Santers
Jeton frappé aux armes de
Louis Habert, évêque de Perpignan

ans la ville de Perpignan nous pouvons
toujours admirer l'élégant tombeau de son évêque
Louis Habert, au Musée Déchelette de Roanne sont
préservés deux médaillons funéraires représentant
Christophe Habert et son épouse Péronne Santers, à la
Cathédrale Saint-Etienne de Cahors un très beau
portrait de Pierre Habert, dans l'église de Riez sont conservées deux
toiles attribuées à Michel Serre "
Apparition de la Vierge à saint
Jean de la Croix" et "
Apparition de la Vierge à saint Simon Stock"
portant toutes deux les armoiries des Habert de Montmor, et enfin à Paris dans le
Marais, le majestueux hôtel de Montmor dont la
restauration vint dernièrement d'être achevée.

© Olivier FAUVEAU - 2001
Retour
à l'accueil