dictionnaire navigation fluviale, vocabulaire fluvial, bateau
Èbe et de flot (portes d') : Lorsqu'un canal débouche sur une rivière dont le niveau est susceptible de varier de façon importante, ou sur une mer soumise à la marée, et donc lorsque ce canal peut être plus bas que la rivière ou la mer, il faut placer à son débouché une écluse spéciale qui peut fonctionner quelles que soient les niveaux respectifs de la rivière ou la mer, et du canal. Pour celà, en plus des deux portes busquées ordinaires, cette écluse est équipée de deux autres portes, voisines des premières, mais busquées dans l'autre sens, le sas restant commun quelque soit le sens de fonctionnement de l'écluse. Les portes disposées dans le sens normal (pour le canal plus haut que la rivière) sont dites "portes d'èbe", et les autres (rivière ou mer plus haute que le canal) "portes de flot". Ce dispositif est très courant sur les embranchements du canal latéral à la Loire (Châtillon-sur-Loire par exemple), et sur l'ensemble du littoral (Rance, Vire, Sèvre Niortaise...). Notons au passage qu'en anglais, le mot "ebb" signifie "reflux, marée descendante", la marée montante se disant "flow".
Ecaches : ensemble de petites bittes en bois fixé sur le denbord permettant d'attacher l'esclin d'amintot. Synonyme : poupées de naviage.
Écart :
manoeuvre directionnelle couramment employée en kayak
et canoë.
Le pagayeur plante la pagaie dans
l'eau, latéralement à lui, à la
perpendiculaire de l'axe du bateau qu'elle touche, de façon
à ce que la face active de la pale le
regarde. Puis il éloigne la pagaie de lui, ce qui a pour
effet d'écarter le bateau de la pagaie (qui est
considérée comme un point fixe), et de le faire
pivoter comme l'aiguille d'une boussole du côté
opposé.
Le coup
de patte de cygne est une forme particulière
d'écart sur l'arrière. Dans certaines circonstances, la propulsion
circulaire peut remplacer avantageusement l'écart en
diminuant le risque de déssalage.
La manoeuvre exactement inverse de l'appel est l'appel.
Animation : l'écart en canoë.
Ecaude : barque traditionnelle de la Dives et de l'Orne. Origine probable : le norrois skalda, barque. Ne pas confondre avec escaude..
Echarpe : dans un vantail en bois de porte d'écluse, fort madrier oblique placé entre l'entretoise haute et l'entretoise basse, dans le but de maintenir la forme rectangulaire du vantail, et éviter que celui-ci s'affaisse en son extrémité non soutenue. L'écharpe a exactement le même rôle que sur une porte ou un volet en lamelles de bois. Son extrémité supérieure est du côté du poteau busqué, et l'extrémité inférieure du côté du poteau tourillon.
Echelle d'écluses : Voir "Escalier d'écluses"
Échelle de crues : règle graduée fixée sur une berge, une pile de pont, un ouvrage, et étalonnée de part et d'autre à partir de la cote normale du cours d'eau, comme un thermomètre à partir du zéro. Elle permet d'évaluer l'importance d'une crue ou à l'inverse, celle d'un étiage, et de prendre les mesures en conséquences. De nos jours, ce genre de dispositif a tendance à être couplé à un système de mesure automatique qui retransmet les données enregistrées à un poste central de contrôle et de commande, via le réseau téléphonique commuté (RTC), ou par liaison hertzienne. Synonyme : limnimètre.
Echelle de crues à Saint-Léger-des-Vignes.
Echelles limnimètriques à Neuvy-sur-Loire
Échelle de jaugeage : voir "jauge".
Éclusage : passage d'une écluse. Synonyme de sassement.
Écluse :
ouvrage d'art permettant au
bateau de franchir en douceur un dénivelé sans
quitter l'eau. Comparable à la marche d'un escalier.
Invention d'origine diffuse apparaissant vers la fin du
Moyen-Âge, en remplacement des anciens pertuis.
Le bassin à portes marinières est en
fait l'ancêtre direct de l'écluse à
sas, et on peut même le considérer comme sa
première forme. Léonard
de Vinci, à qui l'invention en
est abusivement
attribuée,
ne l'a en fait que perfectionnée à la fin du XVe
siècle. Généralement, une
écluse est rectangulaire, mais on en trouve aussi des
polygonales, rondes, etc. Celles du canal du Midi sont ovales (comme
celles du Lez). À ceci plusieurs explications, assez
farfelues, ont été avancées. La
première présente Pierre Paul Riquet, le
concepteur du canal et natif de Béziers, comme un ardent
amateur de soule, l'ancêtre de notre rugby, et il aurait
voulu honorer son sport favori en donnant à ses
écluses la forme ovale du ballon de ce jeu. Une autre
explication, tout aussi légendaire, affirme que c'est pour
rappeler la forme des olives provençales ! En fait, c'est
tout simplement pour consolider leur maçonnerie et
résister à la poussée des terres que
les écluses de Riquet ont cette forme ovale
caractéristique, qui n'est qu'une application à
l'horizontale du principe de la voûte. Mais c'est en fait un
archaïsme dont Hugues Cosnier avait
très bien su s'affranchir sur son canal de Briare, 60 ans
auparavant.
À son origine, le mot "écluse" désigne
un vannage de moulin ou de pêcherie.
Il conserve d'ailleurs ce sens
localement. Les pertuis à bateaux eux-mêmes sont alors
nommés aussi "écluses de navigation". Ce n'est
qu'après l'invention du sas,
vers le XVe
siècle, que l'on précisera "écluse
à sas", ou "écluse à doubles portes".
Etymologie : du latin "aqua exclusa" : eau
séparée.
L'écluse
de Saint-Jean-de-Losne (canal de Bourgogne).
Voir des animations montrant le fonctionnement d'une écluse :
Pour en savoir plus sur l'invention de l'écluse, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse". (cliquer sur le titre)
Lien externe : beau reportage photographique sur le remplacement d'un vantail abimé sur une écluse bretonne
Écluse à bajoyer(s) incliné(s) : Certaines écluses, pour des raisons de commodité de construction, ont un ou les deux bajoyers non pas verticaux comme la plupart de leurs consoeurs, mais en pente de l'ordre de 35 à 50%. Grosses consommatrices en eau, elles sont établies sur des rivières comme l'Yonne ou l'Ourcq, où la consommation a moins d'importance. Néanmoins, elles sont malcommodes à franchir, notamment par les bateaux avalants, à cause du risque pour ceux-là de s'échouer sur le bajoyer et de gîter dangereusement. Rares exemples, le canal de la Bruche en Alsace, et le canal du Loing, qui, à ses débuts, était équipé de telles écluses. Il est vrai qu'il était alors en grande partie la rivière Loing canalisée.
L'écluse de Plancy-l'Abbaye, sur l'Aube, a des bajoyers inclinés
Écluse à nacelle(s) :
Ce terme peu clair se rencontre dans des textes anciens, de la fin
du
XVIIIe siècle et du début du suivant.
D'après le contexte, on peut en déduire qu'il
désigne ce que l'on nommera plus tard un ascenseur à bateaux.
On trouve ce terme actuellement dans la terminologie de tous les ascenseurs
d'une manière
générale.
Dans son acception actuelle, il désigne aussi une écluse à sas, à petit
gabarit
et réservée aux bateaux de plaisance, implantée dans un
complexe de barrage éclusé
sur une voie à grand gabarit. La Moselle luxembourgeoise et allemande
en
possède
plusieurs
de
gabarit
18
m
x 3,3 m, pour un tirant d'eau admis de 1,50 m (Grevenmacher, Stadtbredimus, Trèves...).
Voir à ce
sujet
le Guide
Français
de Navigation Fluviale du Luxembourg et l'Office
National du Tourisme Luxembourg.
Écluse à plongeur :
système ingénieux d'écluse
proposé par l'ingénieur Bétancourt en
1807 pour équiper de canaux à petit gabarit des
régions au relief accidenté aux faibles
ressources en eau. Le but de Bétancourt étant
l'économie d'eau, son écluse à
plongeur se présente comme un sas à petit gabarit
flanqué d'un bassin
d'épargne dans lequel s'enfonce plus ou moins
profondément un caisson plongeur qui, en descendant,
restitue dans le sas l'eau de la précédente bassinée.
Sans entrer
dans les détails, la course verticale de ce plongeur est
réglée finement par l'action d'un contrepoids.
Bétancourt songeait aussi à appliquer le principe
de son plongeur aux plans
inclinés.
L'écluse
à plongeur telle que la présente
Bétancourt dans son mémoire.
(cliquer
ici pour voir l'image en plus grand)
Écluse à sas mobile : Ce terme qui se rencontre dans des textes et des dessins du début du XIXe siècle désigne ce que l'on nommera plus tard un ascenseur à bateaux. Les ingénieurs Charles Forey et Robert Fulton ont beaucoup étudié ce système pour des canaux à forte pente.
Écluse carrée : Il s'agit d'un ouvrage qui permet à une rivière de quelque importance de passer en syphon sous un canal quand l'établissement d'un pont-canal n'est pas possible. Elle est souvent équipée de portes ou de vannes qui permettent au canal de se déverser dans la rivière en cas de besoin.
L'écluse carrée du canal de Guînes (photo Jacques de la Garde)
L'écluse carrée d'Arques, sur le canal de Neufossé, au début du XXe siècle.
Écluse diagonale : système largement inspiré de l'écluse tubulaire de Caminada, mais qui incorpore des bassins d'épargne et se propose pour des cas particuliers et ponctuels, et non plus à l'échelle pharaonique d'une liaison transcontinentale. Il est dû à l'ingénieur britannique Terry Fogarty. L'avantage par rapport à une écluse de haute chute classique (verticale) semble être une meilleure adaptation au terrain, et, par suite, des coûts de terrassements et de maçonnerie moindres. De plus, comme il est expliqué dans le site mis en lien, l'ensemble peut être recouvert et paysagé, donc d'une grande discrétion. On est donc assez loin des kilomètres de gigantesques tubulures par monts et par vaux de Caminada. Bien sûr, ce sont les Britanniques qui sont, une fois de plus, en avance d'une bonne longueur en récupérant ce qu'il y avait de meilleur dans une idée délirante... (Voir site)
L'écluse diagonale qui, connaissant les Britanniques, connaitra certainement une application prochaine. On remarque bien les bassins d'épargne répartis de part et d'autre de l'ouvrage qui, sans cela, serait extrêmement consommateur d'eau.
En cliquant sur ce lien, vous verrez une animation 3D montrant le fonctionnement de l'écluse diagonale lors d'un sassement avalant. (Le chargement demande quelques secondes)
Écluse multiple : ouvrage comportant plusieurs sas successifs et jointifs pour rattraper un dénivelé important. Exemples : Rogny sur le canal de Briare, écluse septuple qui rattrapait une chute de près de 24 m ou Chavance sur le Nivernais, écluse triple qui en rattrape une de 6,70 m. C'est l'ingénieur Hugues Cosnier qui a inventé le système, et l'a appliqué à plusieurs reprises sur son grand oeuvre, le canal de Briare, à Rogny, Dammarie, Montcresson, Montargis... Citons encore, en France, l'écluse octuple de Fontsérannes sur le canal du Midi (1681, 8 sas pour un dénivelé de 21 m) ou celle, quadruple, de Saint-Roch à Castelnaudary toujours sur le canal du Midi (9,42 m). Le Royaume Uni ainsi que la Scandinavie possèdent beaucoup d'écluses multiples. Et n'oublions pas celle, triple, de Pedro Miguel sur le canal de Panama.
La plus ancienne écluse multiple au monde
:
l'écluse septuple de Rogny, sur le canal de Briare (1609),
qui rattrapait une chute d'environ 24 m.
L'écluse quadruple de Vrangfos, sur le canal de Télémark, en Norvège.
Voir des animations montrant le principe de fonctionnement d'une écluse multiple :
Écluse-puits : traduction de l'allemand Schachtschleuse pour
désigner une écluse de haute chute dont la
porte aval est constituée d'une partie ouvrante
(à deux vantaux ou à guillotine) d'une hauteur
correspondant simplement à la hauteur
libre ordinaire du canal (avec éventuellement une
petite marge supplémentaire), et d'une partie fixe au-dessus
de cette dernière, formant masque et passerelle de
manoeuvre. Ce masque est en métal ou en
maçonnerie.
Inconvénient : quand on passe dessous, on reçoit
des gouttes, ainsi parfois que d'autres choses moins
agréables : herbes coupées, boue et vase,
cadavres de petits animaux (rats, ragondins...)...
En France, les écluses du Rhône sont
de ce type,
ainsi que, sur le réseau Freycinet, celles de
Réchicourt (canal de la Marne au Rhin), de Crissey (canal
du
Centre), de Flandres (canal Saint-Denis)
et de Bourg-le-Comte (canal de Roanne à Digoin).
Sur un gabarit inférieur, celles de Villeneuve-sur-Lot et de
Castelmoron, sur le Lot, sont aussi des écluses-puits.
Ce terme est peu usité en France.
Porte aval (ouverte) de l'écluse de Bourg-le-Comte, sur le canal de Roanne à Digoin.
Écluse simple : Ce terme est très ambigu, car il peut désigner une porte simple, sans sas (un pertuis ou une porte de garde par exemple), aussi bien qu'une écluse ordinaire à sas et deux portes, par opposition à une écluse multiple (voir ci-dessus). C'est le contexte qui donne le sens (et encore, pas toujours !).
Écluse
tubulaire :
système d'écluse bréveté
par l'ingénieur italien Pietro Caminada, au début du XXe
siècle, en vue d'équiper un projet de canal de
Gênes à Bâle par les lacs de
Côme et de Constance, en traversant les Alpes à
1250 m d'altitude. L'écluse de Caminada se
présente comme un long tube en pente, fermé
à ses extrémités par des portes
d'écluse. Son seul avantage semble être le fait
que le bateau continue d'avancer pendant qu'il franchit le
dénivelé. Les autres avantages, s'ils existent,
ne sautent pas aux yeux : un tel ouvrage consommerait autant d'eau
qu'une écluse verticale ordinaire, et son fonctionnement
hydraulique reste flou. En outre, les frais d'établissement
d'un tel canal hypothèqueraient lourdement sa
rentabilité. Enfin, sur le plan esthétique, il
faut imaginer une suite de conduites forcées
dimensionnées pour recevoir des bateaux d'un gabarit
respectable (et eux-mêmes spécialement
équipés de galets de roulements), cela
dans le cadre des Alpes, paysage dont seraient privés les
mariniers enfermés dans leurs tuyaux...
L'écluse tubulaire de Caminada est assez
représentative des délires qu'a pu engendrer la
voie d'eau vers la fin du XIXe siècle, à
l'époque de la foi en la toute puissance de la Science. À
notre connaissance, cette idée n'a connu aucune
concrétisation. En
revanche, un système inspiré de celui-ci, mais ramené à des proportions bien
plus modestes pour des applications ponctuelles intégrées dans l'environnement,
est
à
l'étude
en
Grande-Bretagne.
C'est l'écluse diagonale présentée
un
peu plus haut. Voir ce site en allemand : Ecluse tubulaire de Caminada
Écluseau :
synonyme de conche, dans le Marais Poitevin
Écluses
jumelles : écluse à deux
sas placés côte à côte, pour
permettre le passage simultané de bateaux dans les deux
sens. Ex : canal de Saint-Quentin.Éclusée :
Flot
entraîné par l'ouverture rapide d'un pertuis,
et portant trains
de bois, bateaux et coches. Utilisé
autrefois dans le système de navigation dit "par
éclusées". Impropre pour désigner le
franchissement d'une écluse (éclusage ou
sassement) ou la quantité d'eau consommée alors
(bassinée).Éclusier :
personne
préposée à la manoeuvre de
l'écluse dont elle a la responsabilité. Sur son
ouvrage, l'éclusier (ou l'éclusière)
titulaire, qui est un agent de l'État (voir Direction
Départementale de l'Équipement), est le
patron absolu et tout le monde doit se conformer à ses
ordres, même le marinier ou le plaisancier qui a
"déjà franchi 3 milliards d'écluses, moi Monsieur",
et a fortiori les promeneurs et badauds qui peuvent regarder
et prendre des photos, mais ne doivent pas gêner les
manoeuvres.
À l'origine, ce sont les meuniers qui manoeuvraient les pertuis à bateaux de leurs moulins, puis les écluses qui
les remplacèrent.
Une
jolie éclusière du canal du Nivernais
(cliquez ici pour agrandir
l'image)
Sur ce lien : tranches de vie d'un éclusier
Écoirres,
écouarres, équoirres, s'écouarrer : (orthographe
non fixée) long espar en bois ou en métal,
utilisé par paire au minimum, un à l'avant du
bateau, l'autre à l'arrière, qui permet, une
extrémité fixée au bateau
amarré et l'autre à la rive, de maintenir le
premier à bonne distance de la seconde. Utilisé
essentiellement en rivière pour se prémunir des
échouages consécutifs aux crues et
décrues, ainsi
que pour éviter que le bateau ne se "pose" sur le fond de la
voie d'eau lors d'un chargement ou d'un abaissement du bief. Etymologie : du
mot
"équerre". Écologie :
devinette : 4000 tonnes de marchandises transitent par Lyon, en plein centre,
en un quart d'heure. Personne n'en est importuné,
personne même ne le remarque, ou du moins, pour ceux qui le
remarquent, cela constitue simplement un spectacle. Par où
ces 4000 tonnes sont-elles passées ?
Par la Saône et le Rhône ! (entre nous, vous vous en doutiez, non ?)
Ainsi, un des principaux atouts
de la voie d'eau fait
aussi son malheur : c'est sa discrétion. Personne ne pense
à elle !
Quand, il y a quelques années, une série
d'accidents routiers et ferroviaires pose la question des transports
dans le couloir rhodanien, tous les intervenants du débat
ont du Rhône plein la bouche, évoquant "la
vallée du Rhône", "l'autoroute qui longe le
Rhône (et qu'il faudrait doubler, bien sûr...)",
etc... Mais personne ne songe à lui mettre des bateaux
dessus !!
Certes, les aménagements du Rhône
pour la navigation et la production
d'électricité, réalisés
après-guerre par la C.N.R. (Compagnie Nationale du
Rhône), ne sont pas un modèle du genre en
matière de respect et de mise en valeur de l'environnement.
Ils sont même plutôt un modèle de ce
qu'il ne faut plus faire.
Mais aujourd'hui ils sont là, et semble-t-il assez
décidés à rester un bon bout de temps.
Et ils pourraient à présent contribuer largement
à la protection et mise en valeur de l'environnement, ainsi
qu'à la qualité de vie dans cette
région, en prenant en charge la plus grosse partie du
transport commercial du couloir rhodanien, qui actuellement se partage
essentiellement entre le rail et la route, tandis que le
Rhône, sous-exploité, est quasiment
désert, si on le compare à des voies de gabarit
équivalent comme la Seine ou l'Oise.
Hier encore symbole d'un aménagement sauvage du territoire,
le Rhône deviendrait ainsi celui d'une politique des
transports enfin respectueuse de l'environnement et de la
qualité de vie de la population.
Car l'autre atout du transport fluvial, c'est bien sûr son très faible rapport [énergie consommée (donc pollution) / masse transportée]. Voir aussi, à ce sujet, ce diagramme très éloquent (lien) que nous empruntons au site de la Chambre Nationale de la Batellerie Artisanale.
Ce vide culturel dans lequel le fluvial se trouve dans notre pays, qui fut pourtant en son temps un pionnier en la matière [1], est quand même assez désolant...
Ignorance ou peur de mécontenter certains lobbies du transport ?
Comment comprendre qu'une ministre de l'Environnement, responsable d'un important parti écologiste qui plus est, prenne violemment parti contre la modernisation du canal qui nous relie à l'Europe entière, et rejette toute idée d'une telle jonction à grand gabarit, alors qu'il existe plusieurs alternatives crédibles à la vallée du Doubs qu'il serait effectivement très dommage de défigurer ?
Et que penser d'un ancien ministre, maire de Belfort, qui, évoquant des bateaux de type Freycinet, parle de "coquilles de noix" ? Sait-il seulement combien de centaines de tonnes la "coquille de noix" peut-elle porter, même dans un canal vétuste ? Et combien de chevaux suffisent à propulser cette même "coquille de noix" ??
Et tous ces protecteurs de l'environnement, "écologistes" convaincus, qui sautent sur leur chaise comme des cabris en répétant "Ferroutage ! Ferroutage ! Ferroutage !", savent-ils seulement que ce fameux ferroutage, loin d'être la panacée universelle, revient aussi cher que le camion ?
Et puis que je sache, on n'a encore jamais vu de hérons ou de martins-pêcheurs nicher au bord des voies ferrées ou des autoroutes. [3]
Tandis qu'au bord des canaux...
Petite info : le supplément d'été 2006 du magazine "Rhône-Alpes", organe du Conseil Régional de la région éponyme, tout entier axé sur le thème du développement durable et à la défense de l'environnement, affiche le transport fluvial en grand sur sa couverture, et lui consacre une page entière à l'intérieur, en présentant un couple de mariniers rhodaniens, les Touzelet, qui exploitent "Macarena", un automoteur de rivière de 74 m et portant 835 tonnes. Nous nous réjouissons de ce que cette région réalise qu'elle porte, en son nom-même, celui de sa plus importante voie de communication. Il est toutefois reconnu dans l'article que le Rhône porte un trafic cinq fois inférieur à son potentiel. Mais Rhône-Alpes est dans la bonne voie (d'eau). Continuons.
Lien : plaisance écologique
Écope : sorte de pelle creuse utilisée pour vider l'eau dans une petite embarcation (sur un grand bateau, on utilisera plutôt une pompe, manuelle ou mécanique).
Écouarre : voir "Écoirre".
Écoulement : alimentation continue et régulière d'un canal par ouverture plus ou moins grande des ventelles des écluses. On peut faire de l'écoulement pendant les plages d'attente entre deux bateaux, auquel cas on l'arrête pour un sassement, mais on le fait surtout pendant la nuit. On peut faire de l'écoulement pour absorber en partie une crue de la rivière qui longe le canal. Synonyme : envoi d'eau.
Écourue : opération qui consiste à ramener une rivière à son niveau d'étiage naturel, et même à l'assécher, en ouvrant simultanément les pertuis de tous ses barrages puis en les refermant en commençant par l'amont. La mise à sec ainsi effectuée permet d'intervenir sur les ouvrages et les biefs qui ont besoin de réparations, de curage, etc. Pour une efficacité optimale, l'on pratique l'écourue à partir du plus loin possible en amont du ou des lieux où doivent s'effectuer les travaux, et l'on referme les pertuis les uns après les autres, en commençant toujours par l'amont, de manière à assècher le plus longtemps et le plus parfaitement possible la zone de travaux.
Écoutille (panneaux d') : panneaux bombés et amovibles, autrefois en bois, aujourd'hui métalliques, qui recouvrent la cale du bateau afin de protéger la cargaison.
Panneaux
d'écoutille.
Écubier :
trou tubulaire ménagé dans la coque au niveau
de l'épaulure
pour rejoindre les veules et
le treuil, à
l'avant et à l'arrière, dans lequel passe la
chaîne d'ancre qui maintient ainsi cette dernière en place. Cet
équipement n'apparaît en fluvial qu'avec la
motorisation des bateaux, soit au cours du XXe siècle.
Ecubier.
Écuchon : Sur un bateau de commerce, paroi transversale équivalente aux hiloires (ou denbords) latéraux, et qui relie ceux-ci à l'avant de la câle.
Écusson : emplacement de la devise.
Égouttiau ou égoutio : écope à long manche.
Élévatoire (usine) : station de pompage établie sur une rivière et destinée à en refouler l'eau jusqu'à un point plus haut du canal, souvent le bief de partage, pour en complèter l'alimentation. Exemples : Briare (canal éponyme), Trilbardou et Villers-lès-Rigault (canal de l'Ourcq), Condé-sur-Marne (canal de l'Aisne à la Marne).
Élingue : cordage que l'on passe autour d'un fardeau pour e soulever. Le terme n'est pas spécifique à la batellerie.
Embâcle :
encombrement de la
rivière ou du canal par des épaves flottantes
(après une crue par exemple) ou la glace. Contraire
: débâcle.
Embarber
: action de placer l'avant du bateau de sorte qu'il évite l'avant d'un
autre bateau arrivant en sens inverse. Autre sens : s'engager à faible
vitesse dans une écluse (c'est normal), ou sous un pont pour la nuit
(ce qui est plutôt interdit !).
Embouquer : engager le bateau dans un passage étroit : "embouquer une écluse", ou bien : "Je
quitte la Saône, et j'embouque le canal de Bourgogne". C'est
presque un synonyme d'"endrèmer".
Embrague : sur le Rhône, bitte d'amarrage en bois.
Empannage, empannon
: sur les bateaux
de Loire, nom donné au safran de la piautre. À rapprocher de "empennage" utilisé en
aviation.Empeinte : sur les sapines de Loire, long
aviron de
gouverne placé à l'arrière. Synonyme :
gournas. Sur le Rhône, ce mot devient "impente".Empellement
: vannage.Empie ou empéri :
rive gauche du
Rhône (à l'est du Rhône, c'est à dire côté Alpes).
La rive droite est le "riaume". Cette
désignation remonterait à l'époque
où le Rhône formait plus ou moins la
frontière naturelle entre l'empire de Charlemagne
(l'"empie") et le royaume de Lothaire (le "riaume" ou
"réiaume"), explication qui ne tient pas la route
historiquement, puisque Lothaire était le petit-fils de
Charlemagne et que c'est avec ses deux frères qu'il dut, en
843 par le traité de Verdun, partager l'empire de
Charlemagne décédé en 814.Emplanture :
sur
un bateau gréé, forte pièce de bois
destinée à recevoir la base du mât.
Pour cela, il y est ménagé une
cavité dans laquelle vient se loger, s'encastrer la base du
mât. L'emplanture peut être
intégrée à une forte membrure,
ou bien indépendante.
On emploie aussi les termes "sabot", "castro" ou "castreau". Enchème :
sur les anciens bateaux en bois, pièce allongée
assurant la jonction entre la bordaille et la sole,
sur
toute leur longueur. L'enchème peut présenter, en
section, la forme soit d'un L, soit d'un T couché.
Aujourd'hui, sur les bateaux en métal, c'est une
cornière métallique. Enclave : renfoncement
ménagé dans les bajoyers de l'écluse,
permettant au vantail ouvert de s'effacer
complètement et de ne pas gêner
l'entrée ou la sortie des bateaux. On emploie parfois le mot
"chambre de porte" pour désigner l'enclave, mais ce terme
est plutôt à réserver à la
surface horizontale aménagée en creux dans le radier pour
permettre aux vantaux d'évoluer sans que le busc soit
en saillie.
Enclave de vantail.
Endioter :
sur le lac Léman, enfoncer dans la vase.
Encoches : découpes dans le denbord pour recevoir les embouts de godes.
Encouturement : solide pièce de bois servant à l'assemblage des bordés et de la fonçure qui reçoit verticalement l'étambot.
Endrèmage,
endrèmer ou endramage, endramer : Sur
la Loire et en Bretagne, passage d'un ouvrage étroit (pont,
écluse) requièrant un ralentissement et une
certaine finesse dans la manoeuvre. Endrèmage
à la volée : Sur la Loire,
endrèmer un pont à la volée consistait
à faire franchir ce pont à un convoi -ou train-
de bateaux montants sans s'arrêter, tout au plus en
ralentissant. Cela exigeait une parfaite synchronisation dans les
manoeuvres successives d'abaissement et de remontée des
mâts (qui s'abaissaient vers l'avant), sous peine de
provoquer un naufrage grave : si, abaissé trop lentement, le
haut du mât heurtait le tablier du pont, son pied pouvait
transpercer la sole,
et le bateau allait directement au fond de la rivière. Cette
manoeuvre audacieuse et risquée était
réservée à des équipages
parfaitement rôdés, et il est vraisemblable que la
plupart du temps, les convois endrèmaient les ponts par
étapes, arrêtant le convoi à chaque
abaissement de mât. Enfoncement :
synonyme de "tirant
d'eau".
Engourdi : se dit du bois d'un bateau qaund il est imbibé d'eau, et donc étanche.
Engraver (S') : s'échouer sur un haut-fond. Généralement, on n'aime pas trop.
Ensaché : charretier-haleur qui proposait ses services aux bateliers. Ils se protégeaient de la pluie avec des sacs de pomme de terre, d'où leur surnom.
Ensellé
: bateau dont la charge est mal répartie, et dont le fond devient convexe sous le poids.
Entournure
: sur un bateau
de Loire, entaille semi-circulaire sur le seuil
arrière du bateau, sur laquelle repose la piautre en équilibre.
Entournure
de la "Nivernaise"
Entretoise : dans une porte d'écluse
en bois, fort madrier horizontal
constitutif de la charpente du vantail, qui relie le poteau
tourillon au poteau busqué. Il
y a
l'entretoise haute, l'entretoise basse, et une entretoise
médiane pour la porte amont, et deux ou trois entretoises
médianes pour la porte aval, plus haute. Synonyme :
"Traverse".Envergons :
déformation de overgands
Envoi d'eau :
opération exécutée par les
éclusiers et les barragistes pour alimenter un bief
aval temporairement
trop bas, ou pour abaisser un bief amont trop haut. Cela
se fait en ouvrant les ventelles ou les tambours des écluses.
Voir "Écoulement"
Épailler : repousser le bateau de la berge pour éviter qu'il s'échoue (généralement en penchant inconfortablement) lorsque le bief doit être abaissé.
Épaler : jauger une cuve ou une citerne. C'est du ressort du service des Poids et Mesures.
Épauler : heurter un obstacle avec l'épaulure, en entrant dans une écluse par exemple. Épaulure : sur les bateaux du genre péniche et assimilés (flûte, berrichon...) l'épaulure est la partie de la bordaille où celle-ci se recourbe fortement pour former l'étrave à l'avant, la poupe à l'arrière. C'est l'endroit où le bateau reçoit le plus de chocs, d'où l'intérêt des arrivotes, des dérivotes et des moustaches (renforts).
Epaulure
droite d'un freycinet.
Épi : digue submersible ou chevrette établie perpendiculairement ou obliquement au courant d'une rivière et sur une partie de sa largeur, dans le but d'en resserrer le chenal et d'augmenter ainsi le mouillage pour la navigation. Effets secondaires gênants : cela augmente la vitesse du courant, nécessitant un moteur assez puissant, et cela accentue l'érosion du lit de la rivière. La basse Loire est ainsi aménagée, ainsi que le Rhin dans sa traversée de l'Allemagne. Ainsi l'était aussi le Rhône avant sa canalisation.
Epis sur la Midouze (Manuel de l'ingénieur
De Bauve 1878).
Épissoire : Outil servant à la confection d'une épissure.
Épissure : Réunion de deux cordages par tressage des torons entrelacés, ou d'un cordage sur lui-même pour faire une boucle à une extrémité. Épontilles : sur les bateaux de Loire, guides placés sur le banc de mât pour permettre à celui-ci de s'abaisser vers l'avant dans l'axe du bateau. On dit aussi "bracons". Dans la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...), ce terme désigne des pièces de bois qui soutiennent les traversiers.
Epontilles
(maquette de bateau de Loire)
Épouser l'ancre : attacher l'ancre à la chaîne. Épuiser : écoper
Équipe : ce mot désigne à l'origine, sur la Loire, un convoi ou train de chalands montants solidarisés ensemble en file indienne pour conjuguer les énergies de tous les hommes d'équipage. Par extension, ce mot s'est appliqué à l'ensemble formé par les équipages réunis. L'intérêt de cette méthode est de permettre de pouvoir concentrer les hommes sur les points du train où un renfort d'énergies est nécessaire, comme lors d'endrémages de ponts.
Equoirres : voir "écoirre"
Erran : bateau de l'Adour, proche du chalibardon. Erre : énergie cinétique d'un bateau, son élan pour parler simplement.Escalier (ou échelle) d'écluses : suite d'écluses très rapprochées, voire jointives (mais nous préférons parler d'écluse multiple dans ce cas), pour franchir un fort dénivelé. Exemples : vallée de Sardy sur le canal du Nivernais, Ecuisses sur le canal du Centre, Hédé sur le canal d'Ille-et-Rance, Montgon sur le canal des Ardennes….
L'escalier
d'écluses de Sardy, sur le canal du Nivernais (Photo F.de
Person)
Escapichot ou escapuchotte : dans les bateaux de l'Adour, grand coffret de rangement des affaires personnelles, ou même abri à l'arrière du bateau. Le mot vient peut-être de la forme en capuche de cet aménagement.
Escapuchotte
d'une galupe.
Escaude
: petite barque des marais de la Gironde. Ne pas confondre avec écaude. Esclin : cordage
de chanvre long d'environ 1,50 m, passé dans un
anneau situé au ras des veules, et qui
sert, à
l'aide de deux demi-clés, à maintenir l'écouarre en
place ou à bouter en l'enroulant autour de la
perche. Esnutt : partie basse de la quille d'étambot à la jointure de la couture et du fond Espars
: perche ou tourelle placée dans le lit de la rivière pour servir de
balisage. Autre sens : grand et long madrier souvent en métal.
Esquimautage
: en canoë
ou kayak,
technique qui permet au pagayeur de redresser son embarcation
retournée sans la quitter, en prenant appui sur l'eau au
moyen de la pagaie ou, pour les plus adroits, avec les mains seules. La
manoeuvre est plus difficile en canoë qu'en kayak, du fait de
la plus grande largeur du bateau, et encore plus en canoë biplace.
Le mot vient des Inuits (Eskimos), inventeurs de la technique. Esse
: agrès en fer permettant de resserrer un cordage quand celui-ci est
passé autour d'un arbre en guise d'amarrage (peu recommandé). Une
manille (indispensable en bateau !) a le même usage.
Estacade : infrastructure en treillis de poutres de bois, laissant sous elle le libre passage à l'eau, et destinée à guider les bateaux à l'entrée d'un passage étroit : écluse, voûte, pont. Synonyme : patte d'oie.
Estain : sur les bateaux occitans à tableau comme la sapine et le coutrillon, pièce de charpente plus ou moins courbe placée sur le côté du tableau arrière et recevant les planches du tableau d'un côté et celles du bordé de l'autre.
Emplacement des estains sur un coutrillon
Esterre : sur le littoral girondin, embouchure de rivière ou de petit port. Probablement la même origine "estuaris" que "estier" et "estuaire".
Estey :
forme bordelaise de "étier". Estier :
voir "étier". Estuaire :
embouchure d'un fleuve dans la mer, lorsqu'elle se présente
sous la forme d'un grand bras unique. Un estuaire a souvent la forme
d'une corne plus ou moins tourmentée. La navigation y est
soumise aux règles maritimes. La Loire, la Seine et la
Garonne possèdent de vastes estuaires. Ceux de la Somme et de la Charente sont plus modestes. Etymologie : latin
aestuaris, émissaire (qui a donné aussi
"étier"). Établissement
flottant : ce terme
officiel désigne une structure flottante qui n'a pas
vocation de navigation, et est souvent dépourvue de moteur.
Les bateaux-lavoirs sont des établissements flottants, de même qu'un
restaurant ou une boîte de nuit
aménagés dans une ancienne coque de bateau
démotorisé. Étai :
sur le bateau de Loire, dispositif avant de haubanage. L'étai est
fixé au sommet du mât par une boucle épissurée,
et frappé à l'avant du bateau sur le rable
de coiffage. Synonyme : pantoire. Étaler :
ralentir le bateau qui entre dans une écluse ou aborde un
quai en serrant progressivement l'amarre enroulée autour du boulard avant,
sa boucle étant passée sur le pieu (boulard
de l'écluse).
Etaler un bateau (Photo Guy Adam)
Étalinguer : relier une chaîne à la manille d'une ancre
Étalingure : pièce servant à fixer l'extrémité d ela chaîne d'ancre dans son puits. Étalingure de cale et étalingure mobile : pièce indispensable pour toute ouverture rapide. Autrefois utilisée pour désolidariser la courbe de chevaux du verdon du bateau. Étambot : pièce de charpente maitresse de la poupe d'un bateau qui soutient la mèche du gouvernail, et, par extension, arrière du bateau. Plus maritime que fluvial, ce terme est cependant usité dans la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...).
Étambrai : sur un bateau gréé, pièce de renfort placée de part et d'autre du pied de mât afin de guider celui-ci dans les manoeuvres d'abaissement et de relèvement. On dit aussi "caisse d'étambrai". Sur le chaland de Loire, c'est le rôle des bracons et des épontilles. Étiage : niveau d'eau le plus bas connu d'une rivière : "Cette année, avec la sécheresse, la Dorienne est descendue plus bas que son étiage !!". Etymologie : soit de "été", soit, plus vraisemblablement, du latin "aestuaris", émissaire.Étier (ou estier) : sur le littoral, drain émissaire par lequel les marais côtiers évacuent leur trop-plein d'eau à la marée basse. Un étier peut être navigable (Étiers de Vue et de Haute-Perche, en Pays de Retz). Etymologie : latin aestuaris, émissaire (qui a donné aussi "estuaire")Étoupe : matériau de calfatage indispensable sur les bateaux de bois
Étrave : pièce de charpente constitutive de l'avant du bateau, et par extension, avant du bateau, lorsque celui-ci est formé des bordailles qui se rejoignent sur la quille. Synonyme : proue.
Étricot : sur la péniche (en bois), partie haute de la bordaille, d'environ 50 cm, boulonnée sur les clans. Les planches de bordés étaient clouées. Étroit : passage étroit de la voie navigable. Il y en a plusieurs sur le canal du Nivernais ou le Rhône-Rhin par exemple. Évailles : dans le Marais Poitevin, crues d'hiver ou de printemps.
Évent : dans une écluse munie de tunnels de remplissage, conduit ménagé entre le tunnel et l'air libre (le plateau de l'écluse), afin de permettre à l'air emprisonné lors de l'ouverture de la vanne de s'échapper.
Quatre trous en carré : l'évent ménagé dans
une pierre taillée
sur l'écluse
de Choiseau, canal
d'Orléans
Éventail (porte) : voir "Porte secteur".
Éveules : synonyme de "veules".