Canal de Neuffossé - Dictionnaire des canaux et rivières de France
Le canal de Neuffossé est un canal du XVIIIe siècle, intégré aujourd'hui dans la liaison Dunkerque Escaut à grand gabarit.
Le fameux ascenseur des Fontinettes, qu'un ingénieur des années 1960 a cru ingénieux de bloquer en coulant du béton dans un des pistons.
Bassin versant
Escaut
Type de voie d'eau
canal
de jonction par dérivation
Relie
La Lys et le canal d'Aire à l'Aa canalisée
Origine physique et
administrative
Aire (Pas de Calais)) à la cote 19 m.
Extrémité physique et
administrative
Saint-Omer (Pas de Calais) à la cote 3 m
Sens conventionnel de
descente
D'Aire à Saint-Omer
longueur
18 km
Nombre d'écluses
A l'origine (1774) : 3 dont une multiple, septuple
selon
les informations dont nous disposons
À partir de 1887, l'ascenseur des
Fontinettes vient doubler l'écluse septuple, en même temps
qu'on porte l'écluse septuple à cinq sas au gabarit Freycinet en 1893.
À partir de 1967, une écluse de haute chute
remplace l'écluse multiple (qui est détruite), et l'ascenseur est mis
hors-service.
Gabarit
A l'origine, gabarit non connu, mais dès les années
1820-1830 : gabarit "Becquey"
un peu gonflé, soit 34,80 m sur 5,20 m, mouillage
1,60 m, hauteur
libre 3 m.
En 1887 : gabarit "Freycinet", soit
39 m sur 5,20 m, mouillage 2 m, hauteur
libre 3,70 m,
Depuis 1967 : 143 m sur 11,40 m, mouillage 3,40 m, hauteur
libre 4,45 m
Temps minimum de parcours
Une demi-journée
Structure administrative de
rattachement
Service navigation du Nord Pas-de-Calais,
subdivision de Saint-Omer
Statut actuel
En service, géré par l'Etat (VNF)
Raisons de sa construction
Relier entre elles les rivières Lys et Aa, idée déjà fort
ancienne conçue dès le XIe siècle
Compagnie concessionnaire à
l'origine de sa création
Participation royale pour moitié
Personnalités importantes ayant contribué à sa construction
Préfiguration
Comte Baudouin le Pieux (1053), Vauban
Conception
Ingénieur Pierre du Buat
Modernisation Freycinet
Modernisation à grand gabarit
Edwin Clarke pour l'ascenseur des Fontinettes
Pour ne pas jeter l'opprobe sur leurs familles (qui n'y
sont pour rien), nous tairons le nom des vandales qui ont détruit
l'écluse quintuple et bloqué, avec du béton, l'ascenseur des
Fontinettes. D'ailleurs nous ne le connaissons pas.
Commencé en
1753
Mis en service en
1774
Mis au gabarit Freycinet en
1887
Mis au gabarit européen en
1967
Racheté par l'Etat en
??
Le canal au début du XXe siècle, avant sa mise à grand gabarit. Le bateau avance à l'aide d'une voile, la "semaque".
Trois vues anciennes de l'écluse carrée d'Arques, qui permet à l'Aa de passer en siphon sous le canal.
Ouvrages
remarquables
Site des Fontinettes (ascenseur et écluse
de haute chute)
Système alimentaire
Par dérivation de la Lys
Voies d'eau adjacentes :
Lys
Principales villes
traversées :
Aire-sur-la Lys, Neuffossé, Arques, Saint-Omer
Départements concernés :
Nord, Pas-de-Calais
Dans le prolongement de l'ancien cours du canal traversant Saint-Omer, la première section de l'Aa canalisée s'appelle "canal du Haut Pont". La limite est le pont de chemin de fer de la ligne de Lille à Calais.
Une
vue actuelle de la même "écluse carrée"
(Source Internet)
Remarques
Lalande et le canal de Neufossé
L'astronome académicien Jérôme Joseph Lefrançais de Lalande évoque le canal de Neufossé dans son ouvrage "Des canaux de Navigation" paru en 1778 (paragraphe 432), mais curieusement, il ne mentionne absolument pas l'écluse quintuple des Fontinettes comme il le fait pour Rogny et Fontsérannes. C'est très dommage car celà nous aurait donné plus de précisions sur l'ouvrage d'alors, et notamment ses dimensions d'origine. Lalande précise cependant qu'on a "refait" ce canal, ce qui laisse supposer qu'il existait avant 1753, mais avait été vraisemblablement abandonné.
Situé
face à la célèbre cristallerie d'Arques, cet ouvrage unique en France
(mais pas au monde !) dû à l'ingénieur britannique Edwin Clarke (qui
vient alors de concevoir l'ascenseur d'Anderton dans son pays) et à
l'entreprise Cail, et mis en service en 1887, a fonctionné en parallèle
avec l'écluse quintuple des
Fontinettes, construite en 1774, et modernisée au gabarit Freycinet en
même temps qu'était construit l'ascenseur. Cet ouvrage, l'écluse
quintuple, était le troisième en son genre par importance et
chronologiquement (les deux autres sont Rogny, 1642, et Fontsérannes,
1682, bien sûr).
Nos zélés technocrates de 1967 n'ont vu en lui qu'un tas de pierres qui
les gênait pour édifier leur nouvelle écluse à grand gabarit. Dans le
même temps, tant qu'ils y étaient, ils ont bloqué définitivement
l'ascenseur en coulant du béton dans les pistons.
Il existe des pays où on aurait conservé les trois ouvrages successifs
côte à côte et même en état de marche, comme le Royaume-Uni ou la
Scandinavie (Trollhättan). En France, on bouzille. Puis on fait deux
journées annuelles du Patrimoine... Et on est satisfait de soi, youpi. (retour au texte)
L'écluse
quintuple du XVIIIe siècle, et l'ascenseur des Fontinettes
(Carte postale ancienne)
Beaucoup de bateaux en attente de passer soit l'ascenseur des Fontinettes, soit l'écluse quintuple, au début du XXe siècle
En haut de l'écluse quintuple, on avait le choix : à gauche l'écluse, à droite l'ascenseur.
Trois vues anciennes de l'ouvrage du XVIIIe siècle qu'un ingénieur mal inspiré a détruit en 1967 pour le remplacer par une écluse de haute chute
Magnifique ouvrage du XVIIIe siècle, sacrifié par le zèle imbécile d'un technocrate des années 1960...