Les Kommandos
Ces prisonniers de guerre contraints au travail sont loués à des employeurs par la Wehrmarcht dont ils restent à charge. L'employeur verse une redevance à l'armée qui lui alloue une indemnité pour l'entretien des prisonniers. Le prisonnier reçoit un salaire qui représente 60% du salaire de l'ouvrier allemand, auquel il est soustrait un pourcentage pour la nourriture, le logement et le fond du camp. Le temps de travail quotidien peut aller aller jusqu'à 11 ou 12H selon les saisons. Tout prisonnier doit porter en grosses lettres l'inscription KG sur le dos et en petites devant sur le côté gauche.
Sources des documents, les archives de CAEN et le CICR
Listes des Kommandos du STALAG IIB et des Hommes de confiance
(documents plus lisibles à l'affichage)
Autres documents sur les KOMMANDOS du STALAG IIB
réalisée par Liliane Oger
La mission " Scapini " proposera aux allemands l'idée d'une Relève qui consistera à l'envoi de travailleurs français en échange de prisonniers de guerre puis l'idée de la Transformation du statut de prisonniers de guerre en statut de travailleurs civils.
A la demande de main d'oeuvre des allemands (réclamation de 250 000 travailleurs), Laval chef du gouvernement en avril 1942, négocie donc cette Relève. Au départ sur le principe du volontariat, mais vu les résultats très insatisfaisants, il promulgue en septembre 1942 la loi du STO (Service du Travail Obligatoire). En 1943, 250 000 travailleurs supplémentaires sont réclamés. Une nouvelle loi de février 1943 impose le départ de jeunes nés en 1920, 1921 et 1922. Le STO remplace la Relève.
Les prisonniers bénéficiaires de la Relève étaient sélectionnés à partir de listes établies par les services des prisonniers de guerre en France, par les hommes de confiance dans les camps et par les autorités allemandes.
" La civilisation "
En 1943, la Transformation d'un nombre équivalent de prisonniers de guerre en travailleurs "civils" est négociée par Laval contre l'envoi supplémentaire équivalent de jeunes français. Ce changement de statut du prisonnier est en principe individuel et volontaire mais des pressions constantes et importantes seront plus ou moins exercées par les allemands pour contraindre à cette transformation.
Aux avantages conférés (vêtements civils, relative liberté de circuler dans un rayon limité avec autorisation de l'employeur et sous contrôle de la police) étaient liés les inconvénients de la perte des règles de détention reconnues aux prisonniers par la Convention de Genève (colis de la Croix Rouge, organisation liée au camp).
Les colis qui arrivent par la voie postale sont souvent ouverts et dépouillés de certaines denrées. Au début les lettres sont libres mais quelques mois plus tard, elles seront à nouveau réglementées à un nombre de postkartes et cartes-lettres par mois.
Les transformés se considèrent toujours comme des prisonniers de guerre qui n'aspirent qu'à rentrer rapidement chez eux. De fait, ils sont des travailleurs exilés forcés, des "esclaves modernes" " des Joseph vendus par leurs frères" (sic Jean Massé), surveillés, contrôlés, qui n'ont pas le choix de leur vie. Très peu de prisonniers bénéficieront de la Relève. Ils subiront la fin de la guerre deux ans plus tard comme tous les prisonniers de guerre.
EVACUATIONS et RETOURS
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