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Site archéologique de Kernavė (Réserve culturelle de Kernavė) - UNESCO World Heritage Centre

  • ️UNESCO Centre du patrimoine mondial

Brève synthèse

Le site archéologique de Kernavė, situé dans la vallée de la Neris, dans l’est de la Lituanie, fournit le témoignage d’établissements humains sur une période de quelque 10 millénaires. Couvrant une superficie de 194,4 ha, le bien conserve les traces archéologiques d’anciennes occupations des sols depuis la fin du paléolithique jusqu’au Moyen-Âge. Il comprend un ensemble complexe d‘éléments archéologiques, dont la ville de Kernavė, un ensemble unique d‘impressionnantes collines fortifiées, des installations non fortifiées, des sites funéraires et autres monuments archéologiques, historiques et culturels.

Le bien contient une concentration extraordinairement riche de vestiges archéologiques, englobant des processus naturels de retrait des glaciers au cours d’une longue période continue d’occupation et d’activités humaines. Les plus anciennes traces d’occupation humaine entre le IXe et le VIIIe millénaire avant J.-C., et d’implantation permanente qui s’ensuivit jusqu’à la fin du Moyen-Âge, peuvent être trouvées dans plusieurs strates culturelles et sites funéraires. L’ensemble spectaculaire de cinq collines fortifiées remonte au XIIIe siècle, lorsque Kernavė était une ville féodale importante peuplée d’artisans et de marchands, qui exigeaient la protection d’un tel système complexe de défense. La ville de Kernavė fut détruite par l’ordre Teutonique à la fin du XIVe siècle, mais le site est resté en usage jusqu’à l’époque moderne.  

Critère (iii) :.Le site archéologique de Kernavė est un témoignage exceptionnel de l’évolution d’établissements humains dans la région balte sur une période de quelque 10 millénaires. Le site renferme des preuves remarquables de traditions funéraires panthéistes et chrétiennes.

Critère (iv) : Les modèles d’occupation et les impressionnantes collines fortifiées sont des exemples remarquables du développement de ces types de structures et de l’histoire de leur utilisation à l’ère préchrétienne. 

Intégrité

Le site archéologique de Kernavė (réserve culturelle de Kernavė) comprend des sites archéologiques et historiques complexes et fournit des témoignages sur de nombreuses phases d’occupation. Le bien contient tous les éléments attestant les 11.000 ans d’utilisation humaine continue qui sous-tend la valeur universelle exceptionnelle. Il existe 15 monuments archéologiques et 3 historiques sur le territoire de la réserve culturelle de Kernavė, y compris les anciens établissements de Kernavė ; le cimetière de Kernavė ; l’ensemble de cinq monts et anciens établissements de la vielle ville de Kernavė et de nombreux autres monuments bâtis jusqu’au XXe siècle. Tous les documents de recherche archéologique (bien culturel meuble) sont entreposés et exposés dans le musée du site archéologique de Kernavė.

Le plan de gestion inclut une zone tampon comprenant 2.455,2 ha complémentaires, divisée en deux sous-sections qui assurent la protection physique et visuelle du bien et visent à isoler la réserve culturelle et les éléments associés par rapport à tout impact négatif dû à des activités en dehors de cette réserve culturelle. Avant la création de la réserve culturelle en 1989, la terrasse inférieure était utilisée pour des activités économiques (comme la culture du sol, des aménagements à petite échelle, des pâturages pour le bétail et la circulation). Ces activités sont désormais interdites et l’établissement restant est maintenu conformément aux restrictions relatives à la protection du patrimoine. 

Authenticité

Le site archéologique de Kernavė a un haut degré d’authenticité en ce qui concerne son emplacement, ses éléments individuels et les riches témoignages archéologiques trouvés dans le bien. Les éléments culturels préhistoriques et médiévaux du site archéologique de Kernavė restent intacts car la majeure partie de la zone a été abandonnée à la fin du XIVe siècle, des établissements ultérieurs ayant été implantés dans le nord.   

Cela a conduit à la préservation naturelle de l’authenticité des éléments, matériaux et du paysage culturels du site archéologique de Kernavė. Les recherches archéologiques systématiques et approfondies réalisées sur le site depuis 1979 ont considérablement enrichi les connaissances sur le bien, et fourni des témoignages scientifiques exemplaires de ses qualités uniques en tant que site ayant bénéficié d’une adaptation et d’une utilisation humaines continues depuis les temps préhistoriques. Les matériaux fouillés associés et les objets du patrimoine culturel meuble sont conservés dans le musée archéologique, présentant également l’authenticité du patrimoine meuble et immeuble Kernavė.

Des impacts potentiels sur l’authenticité du bien peuvent provenir de l’augmentation du tourisme culturel dans la région.

La recherche archéologique menée en 1979 n’a examiné qu’environ 2% du territoire de la réserve culturelle de Kernavė et n’a pas eu d’impact négatif sur l’authenticité des monuments. Conformément aux méthodes de protection et de gestion des objets précieux immeubles, diverses actions préventives ont été organisées depuis 1985 sur le site archéologique. 

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le site archéologique de Kernavė (réserve culturelle de Kernavė) – ci-après : la réserve culturelle – a été créé en tant que territoire protégé, avec le statut de protection le plus élevé en vertu du décret du Seimas (parlement) de la république de Lituanie. Il existe 15 monuments archéologiques et 3 historiques sur le territoire de la réserve culturelle de Kernavė, qui sont inscrits sur le registre des biens culturels de Lituanie. La totalité de la réserve culturelle appartient exclusivement à l’État, en étant gérée et utilisée, en fiducie, par l’administration de la réserve culturelle nationale de Kernavė (ci-après: – l’administration) Les activités économiques sont interdites sur le territoire, à l’exception des travaux liés à la recherche scientifique ou à l’adaptation du site à des fins de visites. Les activités exercées à l’intérieur de la réserve culturelle sont réglementées par une série d’actes juridiques prévoyant la protection du patrimoine, parmi lesquels la loi de la république de Lituanie sur les territoires protégés, la loi sur la protection du patrimoine culturel immeuble, les lois sur les terres, la construction, l’aménagement du territoire et les statuts de la réserve culturelle approuvés par le gouvernement de la république de Lituanie.

L’administration est une institution culturelle étatique financée par le budget de l’État et administrée par le ministère de la Culture de la république de Lituanie. Elle est responsable de la protection de la réserve culturelle et du maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien du patrimoine mondial. L’administration organise des activités  et met en œuvre ses objectifs conformément aux statuts approuvés par le ministre de la Culture. Le chef de l’administration (gérant du site) reçoit les avis d’un Conseil consultatif nommé par le ministre de la Culture, et bénéficie de ses contributions sur des questions incluant la protection et la gestion de la réserve culturelle, des programmes de recherche scientifique et archéologique, l’aménagement de l’infrastructure pour les visiteurs et les activités à l’intérieur de la réserve culturelle et de sa zone tampon.

La zone tampon de la réserve culturelle et son territoire ont été approuvés par résolution du Seimas (parlement) de la république de Lituanie. La zone tampon a été créée afin de créer un bouclier pour les valeurs culturelles de la réserve naturelle contre les impacts physiques, visuels et sociaux et d’assurer l’équilibre écologique général. En 2005, le ministre de la Culture a approuvé une règlementation individuelle relative à la protection de la zone tampon de la réserve culturelle, qui fixe les exigences concernant des entités naturelles et juridiques engagées dans des activités économiques et la construction. Les règlements prévoient que l’administration, en coopération avec l’État et les institutions municipales administrant les territoires, coordonne et contrôle la mise en œuvre de tous les projets qui se déroulent dans la zone tampon de la réserve culturelle. En 2009, un plan spécial de la réserve culturelle avait été approuvé par le gouvernement de la république de Lituanie. Ce document stratégique souligne les mesures de gestion et d’entretien à long terme pour le site archéologique de Kernavė afin de sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle du bien du patrimoine mondial.  

En 2011, la réserve culturelle s’est vu accorder le statut de « protection renforcée », qui est l’une des caractéristiques du deuxième Protocole de 1999 se rapportant à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.