Un dirigeant d'Al-Qaïda tué par la CIA
- ️Fri Sep 30 2011
Actualisé30. septembre 2011, 19:30
YémenUn dirigeant d'Al-Qaïda tué par la CIA
L'imam extrémiste américain Anwar al-Awlaki, lié au réseau terroriste Al-Qaïda, a été tué vendredi au Yémen par un drone de la CIA.
Anwar al-Aulaqi avait eu comme disciple au Yémen le jeune Nigérian responsable de la tentative d'attentat de décembre 2009.
Anwar al-Aulaqi, que les Etats-Unis considéraient comme un chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), a été tué vendredi au Yémen, ont fait savoir les autorités américaines. Il a été abattu par un drone de la CIA.
«Le dirigeant terroriste d'Al-Qaïda Anwar al-Aulaqi a été tué avec des membres de cette organisation qui se trouvaient avec lui», a annoncé, sans autre précision, un porte-parole du ministère de la Défense yéménite, cité par la télévision d'Etat.
Deux responsables américains ont confirmé la mort sans plus de détails. «Je peux confirmer (...) qu'il est mort. Je ne peux rien confirmer de plus», a déclaré l'un de ces responsables à l'AFP.
Le président américain Barack Obama n'a pas tardé à réagir, affirmant que la mort de l'imam radical constituait «un coup très dur» porté à Al-Qaïda. «En oeuvrant de concert avec le Yémen et d'autres alliés et partenaires, nous serons déterminés, sans faiblesse, résolus, opiniâtres dans notre engagement à détruire les réseaux terroristes qui veulent tuer des Américains», a-t-il dit.
Terroriste international
Selon l'ambassade du Yémen à Washington, Anwar al-Aulaqi a trouvé la mort à huit kilomètres de Khachef, dans la province d'Al Djaouf frontalière de l'Arabie saoudite, et à 140 km à l'est de Sanaa. Il a été localisé sur la base d'informations fournies par un membre d'Aqpa en détention, dit-on à Sanaa.
Trois autres membres présumés d'Al-Qaïda ont trouvé la mort aux côtés de l'imam d'ascendance yéménite âgé de 40 ans, selon Sanaa. Parmi eux figure Samir Khan, un Américain d'origine pakistanaise qui faisait partie de la rédaction d'»Inspire», le magazine anglophone en ligne d'Aqpa, qui publie souvent des écrits d'Aoulaki.
«Nous avons retrouvé leurs corps. Il y avait une autre voiture dans laquelle se trouvaient aussi des membres d'Al-Qaïda, mais ils ont pu s'enfuir», a déclaré un dignitaire local. Un drone américain avait déjà tenté en mai d'abattre Anwar al-Aulaqi au Yémen.
Cet imam d'origine américaine, qui avait appelé les musulmans des Etats-Unis au «djihad», était recherché «mort ou vif» par l'administration de Barack Obama, qui le qualifie de «terroriste international». Sa mort prive Aqpa d'un de ses propagandistes anglophones les plus inspirés.
Impliqué dans un attentat avorté
Un membre éminent de l'administration américaine l'a présenté comme «le chef des opérations extérieures» d'Aqpa.
«Aulaqi a joué un rôle important dans l'attentat manqué à bord d'un avion de ligne américain en décembre 2009 et a participé à la supervision du complot d'octobre 2010 visant à faire exploser un avion cargo américain», a-t-il dit, évoquant le vol Amsterdam- Detroit et l'interception de colis piégés à destinations des Etats- Unis.
Anwar al-Aulaqi avait reconnu avoir eu comme disciple au Yémen le jeune Nigérian responsable de la tentative d'attentat de décembre 2009. Plusieurs des pirates de l'air du 11-Septembre ont par ailleurs fréquenté les mosquées américaines où il prêchait.
Washington l'accuse en outre d'avoir voulu empoisonner des Occidentaux et lui reproche des échanges de courriers électronique avec le psychiatre militaire qui a tué 13 personnes sur la base texane de Fort Hood, en 2009.
Un coup dur pour Al-Qaïda
En juillet, Leon Panetta, tout juste entré en fonctions au poste de secrétaire américain à la Défense, avait déclaré sans plus de précisions que l'armée américaine et la CIA, dont il était auparavant directeur, étaient engagées dans un certain nombre d'opérations contre des extrémistes islamistes au Yémen.
La mort de l'imam radical américano-yéménite Anwar al-Aulaqi, «si elle est confirmée», est un «nouveau coup significatif porté à Al- Qaïda», a déclaré vendredi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.
Pour le centre américain de surveillance des radicaux islamistes IntelCenter, cette mort aura un impact sur la capacité de recrutement et de financement de l'organisation au Yémen.
Son décès peut aussi servir le régime, qui cherche depuis des mois à faire prévaloir de son statut de partenaire de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda. Le président Ali Abdallah Saleh, fortement contesté dans la rue depuis fin janvier, s'accroche au pouvoir. (ats)