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Description
Mohammed Khadda (Mostaganem, 1930-Alger, 1991), Afrique, avant 1, 1963, huile sur toile, 65 x 81 cm. Paris, musée de l’Institut du monde arabe, donation Claude & France Lemand, inv. CFL-2018-KHADDA-2.
Œuvre actuellement en prêt dans l’exposition « Paris noir. Circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000 », au Centre Pompidou, Paris du 19 mars au 30 juin 2025.
© Musée de l’IMA/A. Laurans
Mohammed Khadda
Issu d’un milieu modeste, Khadda travaille dans sa jeunesse dans une imprimerie en tant que typographe. Son goût pour la lettre et la poésie imprègne son œuvre. Il se forme à la peinture en autodidacte.
Avec son ami Abdallah Benanteur, il vient à Paris dans les années 1950 et s’inscrit à l’École libre de peinture. Les convictions politiques communistes de Khadda s’affirment alors et nourrissent sa peinture. Très impliqué sur le plan social et intellectuel, il rentre en 1963 en Algérie devenue indépendante où il s’engage dans la non-figuration, héritage non seulement de l’École de Paris mais aussi du patrimoine culturel algérien tant arabe que berbère.
Figure de proue en Algérie dans le domaine de l’abstraction, il contribue à fonder en 1964 l’Union Nationale des Arts Plastiques (UNAP).
À la croisée de la statuaire africaine et de l'art rupestre
Dans cette composition, Khadda rend hommage à la pièce de théâtre d’Abderrahmane Kaki (1934-1995), dont il emprunte le titre homonyme Ifriqiya qabla sana (« Afrique, avant 1 »), présentée en 1963. Le sujet traite des luttes des peuples africains pour leur accès à l’indépendance.
À la croisée de la statuaire africaine et des peintures rupestres du Tassili n’Ajjer, cette composition est habitée par une figure totémique, saisie dans une frénésie de mouvement. Il y a comme un écho à l’un des personnages hurlants de Guernica ; néanmoins la violence naît aussi du contraste entre le blanc et les rouges de la terre d’Afrique.