Gosn� : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Saint-Aubin-du-Cormier)
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de GOSNE
Gosn� vient d'un terme celtique signifiant "colline".
La paroisse et l'ancienne chapelle de Gosn� sont toutes les deux attest�es d�s le XI�me si�cle. Gosn� fait alors partie de la ch�tellenie de Saint-Aubin-du-Cormier. Nous ignorons les commencements de cette paroisse, mais les vestiges d'architecture romane que l'on rencontre encore dans son �glise semblent prouver qu'elle existait d�s les XI�me et XII�me si�cles.
La cure �tait pr�sent�e par l'ordinaire. Le recteur Jean Froc d�clara en 1790 que son presbyt�re avait deux jardins et qu'il jouissait en outre d'une partie des d�mes de la paroisse ; il estimait 1407 livres le revenu de sa cure, mais comme il avait 520 livres de charges, il ne lui restait que 887 livres de revenu net. A la m�me �poque, la fabrique de Gosn� avait 953 livres de rente, � savoir : 900 livvres en d�mes et 53 livres en rentes et terres. Enfin, il y avait 129 livres de rentes attach�es � diverses fondations faites en l'�glise (Archives d�partementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 27).
La fabrique poss�de quelques registres de Comptes des tr�soriers au XVII�me si�cle ; parmi les usages qui y sont signal�s, notons les suivants : En 1639, on d�pensait 8 livres 10 sols en vin de communion � P�ques ; � on donnait alors le dimanche de P�ques, � tous les pr�tres de la paroisse, un repas qui co�tait 3 livres 4 sols ; � on allait en procession � Erc�, � M�zi�res, � Saint-Pierre de S�vailles, � Saint-Fiacre en Gahard, � l'abbaye de Saint-Sulpice et autour de la paroisse ; pour aller � M�zi�res et � Erc� en 1639, on payait 9 sols aux porteurs d'ornements. � Le jour de l'Ascension, on c�l�brait un service pour tous les recteurs d�funts et l'on distribuait trois mille petits pains aux pauvres de la paroisse en 1652. � Dans un inventaire de 1639, notons encore : � La grande croix d'argent dor�e orn�e de deux angelots et son �charpe de taffetas, une custode d'argent dor�e orn�e de deux angelots, quatre calices d'argent dor�s, deux banni�res, un vieux livre de chant sur parchemin figur�, le reliquaire o� sont les reliques de saint Zenon et d'autres saints, des courtines de damas changeant avec leur parement de taffetas figur� pour mettre au-devant des autels de Saint-Nicolas et Saint-Gilles, etc. � (Pouill� de Rennes).
La paroisse de Gosn� d�pendait autrefois de l'ancien �v�ch� de Rennes. On voyait jadis dans le cimeti�re de Gosn� les cep et collier des seigneurs de S�rign�.
On rencontre les appellations suivantes : Gosneyum (en 1516), Gousn� (en 1608).
Note 1 : c'�tait encore dans la for�t de S�vailles, mais � l'extr�mit� Nord, du c�t� de Gosn�, que demeurait jadis un ermite dont la tradition a gard� longtemps le souvenir. En 1680 on montrait toujours, pr�s du manoir de l'Auboucl�re, � le champ de l'Hermite � d�pendant jadis de son humble demeure (Archives Nationales, P. 1732).
Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Gosn� : Michel Bravet (en 1558, il �tait protonotaire apostolique en 1560). Etienne Levesque (en 1563 et 1572). Jean Bodin (en 1600 et 1616). Ren� Guillou (en 1618). Jean H�riz (en 1622 ; d�c�d� en 1637 et inhum� le 27 ao�t). Nicolas de Launay (sieur des Cours ; en 1637 ; il se disait en 1650 conseiller et aum�nier du roi ; d�c�d� en 1675 et inhum� le 30 avril dans l'�glise). Jean-Baptiste Pinczon (pourvu en 1675, il appartenait � la famille des seigneurs du Houx, en Talensac ; il rendit aveu au roi en 1680 pour son presbyt�re et sa chapelle de Saint-Avertin, relevant de la ch�tellenie de Saint-Aubin-du-Cormier). Michel Le M�e (pr�tre du dioc�se, il succ�da au pr�c�dent en 1685 ; il fit en 1698 enregistrer ses armoiries : d'or � deux fasces de gueules accompagn�es de six roses de m�me, pos�es 3, 2, 1. Il r�signa en 1724). Julien Sirel (pr�tre du dioc�se, pourvu le 5 septembre 1724, il se d�mit avant de mourir ; d�c�d� le 30 mai 1745, �g� de cinquante-et-un ans, et inhum� dans l'�glise). Ren�-Jacques-Hyacinthe Bertin (pr�tre du dioc�se, il fut pourvu le 26 mai 1745 ; d�c�d� le 7 avril 1770, �g� de soixante-dix ans, et inhum� dans le choeur de l'�glise). Jean-Exup�re Froc (pourvu en 1770, il gouverna jusqu'� la R�volution ; il demeura cach� dans la paroisse pendant la tourmente, et sa m�moire y est rest�e en v�n�ration ; il fut r�install� en 1803 ; d�c�d� le 11 d�cembre 1806, �g� de soixante-neuf ans). Etienne Michel (1807-1821). Fran�ois Beaulieu (1821, d�c�d� en 1869). Thomas Ronsard (� partir de 1869), ......
Voir
"
Origines
de la paroisse de Gosn� ".
PATRIMOINE de GOSNE
l'�glise
Notre-Dame-de-la-Visitation (XX�me si�cle), oeuvre de l'architecte Arthur
Regnault. On ne trouve aucune trace de
l'�glise primitive du XII�me et du XVI�me si�cles. D�di�e � la Sainte
Vierge, f�t�e le jour de la Visitation, cette �glise du XVI�me si�cle
formait une simple croix. On y remarquait quelques restes fort apparents de
la construction primitive, qui devait remonter � la p�riode romane, comme
le t�moignaient l'abside et le transept m�ridional. Cette abside �tait
jadis ajour�e d'une fen�tre en ogive lanc�ol�e, g�min�e et surmont�e
d'un tr�fle dont les contours fortement arrondis d�notaient l'antiquit�.
Le transept du Sud pr�sentait au milieu de sa muraille lat�rale une large
ouverture mur�e, qui annon�ait l'existence d'une absidiole dont il �tait
accost� � l'origine. Enfin, le clocher, plac� au milieu de l'�glise,
reposait sur une base �videmment romane, quoique d�figur�e � la fin du
XIX�me si�cle. Quant � la nef, elle fut relev�e en partie au XVI�me si�cle
et orn�e de fen�tres flamboyantes existant encore, puis prolong�e en
1788, date qui apparaissait sur le pignon de la grande porte. Les deux
chapelles du Nord et du Sud furent presqu'enti�rement reb�ties (la premi�re
du moins) vers 1750. La sacristie pr�sentait le mill�sime 1761. On avait
projet� en 1781 de construire une tour au bas de la nef, et l'�v�que
permit d'y employer les mat�riaux de la chapelle Saint-Avertin, dont nous
parlerons par la suite, et de la grange du tr�sor, adoss�e � l'�glise et
appartenant � la fabrique, mais ce projet ne fut pas ex�cut�. Avant la R�volution,
il y avait quatre autels dans cette �glise outre l'autel majeur : ils �taient
� l'origine d�di�s � Notre-Dame, saint Nicolas, saint Gilles et saint
Armel, mais en 1790 ils avaient pour patrons Notre-Dame du Rosaire, saint
Michel, saint Jean et sainte Anne. Cet autel du Rosaire prouve que la
confr�rie de ce nom �tait �rig�e � Gosn� d�s cette �poque (Archives
d�partementales d'Ille-et-Vilaine, 1 G, 3). Au seigneur de S�rign�, en
Liffr�, appartenaient les droits de sup�riorit� et fondation dans
l'�glise de Gosn� ; c'est ce que d�clara en 1680 Ren� de Montbourcher,
marquis du Bordage et seigneur de S�rign�, disant qu'il avait en cette
�glise toutes les pr��minences, ses pierres tombales dans le chanceau, du
c�t� de l'�vangile, ses �cussons dans la vitre du ma�tre-autel, sa
lisi�re dedans et dehors, et ses cep et collier armori�s dans le
cimeti�re (Archives d�partementales de Loire-Inf�rieure). A la fin du
XIX�me si�cle, on apercevait encore � l'ext�rieur de l'�glise de Gosn�
les derniers vestiges de cette litre qui portait les armes de Montbourcher, d'or
� trois channes de gueules, et entourait tout l'�difice, sauf la
chapelle m�ridionale appartenant au seigneur de l'Auboucl�re. � Le
seigneur du D�zerseul avait �galement son enfeu dans le choeur de cette
�glise, probablement du c�t� de l'�p�tre, vis-�-vis celui de S�rign�
(Pouill� de Rennes). Les cloches de l'�glise actuelle datent du
XVIII�me si�cle. Le vitrail intitul� "Notre-Dame de Pontmain",
oeuvre du ma�tre verrier Payan, date de 1904 ;
l'ancienne
chapelle Saint-Avertin, aujourd'hui disparue et situ�e jadis dans le
presbyt�re. Saint-Avertin se trouvait au presbyt�re, � l'Orient de la
cour ; cette chapelle, mentionn�e en 1680, avait �t� b�tie, dit-on, par
un recteur infirme, Nicolas de Launay, d�c�d� en 1675. Mgr de Girac
ordonna en 1771 d'en restaurer l'autel, mais dix ans plus tard il l'interdit
et autorisa sa d�molition. Elle n'existe plus maintenant, et la statue de
saint Avertin qu'on y v�n�rait avait �t� plac�e sous le porche de l'�glise
; on y amenait les petits enfants qui tardaient � marcher (Pouill� de Rennes) ;
la
croix de mission (1863) ;
les
b�timents d'entr�e d'un manoir (XVI-XVII�me si�cle), situ�s au lieu-dit
La Landeronde. Il s'agit de l'ancien manoir de la Lande-Ronde. Propri�t� de la famille de Bois-Gu�h�neuc (de 1755 �
1789) et de la famille Tourneux (apr�s la R�volution). On y trouve un
cadran solaire qui date de 1708 ;
le
manoir du Haut-Domaine (1646). Ce manoir est restaur� au XX�me si�cle. On
y trouve un cadran solaire ;
la
maison (XVII�me si�cle), situ�e au lieu-dit Le Bas-Domaine ;
3
moulins � eau : le Grand-Ou�, le Petit-Ou� et Graffard ;
A signaler aussi :
le
barrage de la Dou�e (XX�me si�cle) ;
le
petit ermitage situ� autrefois au lieu-dit le Champ de l'Hermite ;
le
presbyt�re renfermait jadis la Chapelle Saint-Avertin ;
l'ancien
manoir du D�zerseul, situ� route de Livr�-sur-Changeon. Propri�t� des
seigneurs du D�zerseul en 1155, puis des familles des Forgettes (en 1404),
de Vendel (en 1427 et en 1465), Moutard seigneurs de la Giraudaye (en 1513),
Robinaud (vers 1578), Marye seigneurs de la Pillaye (vers 1600), Ginguen�
seigneurs de la Haye du Rheu (en 1624), L�ziart seigneurs du
Plessis-Marchelais (vers 1655 et en 1759), des Gr�es (en 1779) ;
l'ancien
manoir de l'Auboucl�re, situ� route de Liffr�. Il relevait jadis de la
seigneurie du Bordage en Erc�-pr�s-Liffr�. Propri�t� successive des
familles des Forgettes (en 1404), de Vendel (en 1427 et en 1465), Moutard
seigneurs de la Giraudaye (en 1513), Tremblay seigneurs de la Jousselinaye
(� la fin du XVI�me si�cle), de Couternes, de Vass� (vers 1621 et en
1667), Bonnier seigneurs de la Mottaye (en 1671 et en 1730), Tuffin
seigneurs de la Mottaye (en 1784) ;
l'ancien
manoir de la Sauldraye, situ� route de M�zi�res-sur-Couesnon. Propri�t�
successive des familles de Beauc�, du Margat (en 1513), Satin sieurs de la
Teillaye (en 1531), de la Belinaye (vers 1610), de Lespronni�re (en 1654),
Guibert (en 1665 et en 1692) ;
l'ancien
manoir de Grasbusson, situ� route de Saint-Aubin-du-Cormier. Il poss�dait
jadis une chapelle priv�e d�di�e � Saint-Denis. En 1650, on fit dans
cette chapelle le mariage de Fran�ois Lezot, seigneur de la Villegeffroy
(ou Ville-Geffroy), et de Ren�e Martin, dame de Grasbusson.
Propri�t� de la famille Martin seigneurs de la
Vairie en 1596, puis de la famille L�zot seigneurs de la Ville-Geffroy vers 1650 ;
l'ancien
manoir des Forgettes, situ� route de Livr�-sur-Changeon. Propri�t� des
seigneurs des Forgettes en 1380, puis des familles de Vaunoise (en 1427) et
Moutart seigneurs de l'Auboucl�re. Il va rester entre les mains des
seigneurs de l'Auboucl�re jusqu'en 1789 ;
l'ancien
manoir de Louvel, situ� route de Livr�-sur-Changeon. Propri�t� de la
famille du Bois-B�ranger en 1680 ;