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Un «Gandhi» palestinien à Hébron

  • ️Alexandra Schwartzbrod
  • ️Tue Aug 27 2002

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Nafez Assaily apprend aux enfants à résister sans violence à l'occupation.

Hébron envoyée spéciale

Sur une étagère de son centre éducatif, Nafez Assaily saisit un drôle d'objet enveloppé dans un dessin d'enfant et l'admire comme si c'était de l'or. «Voilà ce que j'apprends aux enfants : la non-violence active. Je leur demande de m'apporter des canettes de Coca ou de Fanta, et de les remplir de cailloux pour en faire des maracas. Qu'ils comprennent qu'il vaut mieux faire de la musique avec les cailloux que les lancer sur les soldats. Je les encourage même à aller se planter devant les militaires, aux check-points, et à leur jouer des maracas. Vous ne croyez pas que ceux-ci finiraient par se poser des questions sur ce qu'ils font là, devant ces enfants qui réclament leur liberté en faisant cliquer des cailloux dans une canette ?»

Fou ou gêneur. Dans les rues d'Hébron, la ville la plus violente de Cisjordanie, où 600 extrémistes juifs vivent retranchés sous la protection de l'armée au milieu de 120 000 Palestiniens, on le surnomme «Gandhi». Nafez Assaily est plus apprécié des enfants ­ qu'au moins il amuse ­ que des adultes qui ne comprennent guère ses théories sur la non-violence. Dans une ville où l'influence des islamistes grandit de jour en jour ­ comme dans la plupart des villes des territoires ­, il est considéré au pire comme un fou, au mieux comme un gêneur. Cela l'amuse plutôt. «La non-violence, pour un Arabe, cela a une connotation très négative. Ici, quand on te frappe, tu dois répondre.»

Deux fois par semaine durant l'été, ce Palestinien de 4

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