Le Petit Poucet du Gang des postiches
- ️Patricia Tourancheau
- ️Mon Oct 30 2006
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Procès de Patrick Geay, qui nie son affiliation à la célèbre bande des années 80. Pourtant, ses traces sont partout.
«Je ne suis pas un gangster, point. Je ne suis qu'un plombier.» Ainsi, Patrick Geay, 55 ans, le dernier apache supposé du Gang des postiches dans les années 80 répare modestement tuyaux et robinets, mais ne casse jamais de coffres au burin et au marteau dans les banques des beaux quartiers. Jugé en appel devant la cour d'assises de l'Essonne vingt ans après, le gars de Belleville déplumé, édenté et dur de la feuille, jure qu'il «n'a rien à voir» avec sept vols à main armée d'envergure perpétrés en 1985 et 1986 par des types gonflés déguisés en rabbin avec loden bleu et barbiche, en diplomate russe avec chapka, en gentlemen britanniques avec loden vert et chapeau genre Sherlock Holmes : «Je ne nie pas, monsieur le président, je n'étais pas là.»
«Force herculéenne». A l'en croire, Patrick Geay n'a pas plus participé à l'ultime braquage des Postiches qui a mal tourné au Crédit Lyonnais de la rue du Docteur-Blanche à Paris XVIe. La brigade de répression du banditisme et l'antigang le prennent pourtant pour le bandit «dégarni» sans sa perruque qui a déployé une «force herculéenne» sur place pour les empêcher de le menotter, puis qui a été délivré par un complice ayant pris un policier en otage. «J'ai pas de sang sur les mains, ni fait de hold-up.» Il décline du bout des lèvres son groupe sanguin : «Je crois que c'est zéro.» Car, selon le président, des traces de sang rhésus O + jalonnaient le parcours du fugitif : «Y a plein de