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Élie Berger (1850-1925) - Persée

  • ️Langlois, Charles-Victor
  • ️Fri May 26 2017

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Page 230

230 CHRONIQUE ET MÉLANGES

NÉCROLOGIE

ÉLIE BERGER

Un nouveau deuil vient de frapper cruellement l'École des chartes et de lui ravir un de ses maîtres les plus aimés. Notre confrère M. Élie Berger s'est éteint à Paris, le 3 avril 1925, après une longue et douloureuse maladie. Né en 1850 àBeaucourt (Haut-Rhin), entré à l'École des chartes en 1872, au lendemain de l'annexion, il avait obtenu le diplôme d'archiviste paléographe en 1876, et, après un séjour de quatre années à l'École française de Rome, avait été nommé en 1881 archiviste aux Archives nationales. Il ne devait quitter le palais Soubise qu'en 1897 pour remplacer son ancien maître Léon Gautier dans la chaire de paléographie à l'École des chartes, qu'il occupa jusqu'en 1923. L'Académie des inscriptions et belles-lettres lui avait ouvert ses portes en 1905, et en 1911 l'Institut le choisissait pour remplacer Leopold Delisle dans le collège des conservateurs du musée Gondé, à Chantilly.

Nous reproduisons les principaux passages du discours dans lequel notre confrère M. Charles-Victor Langlois, président de l'Académie des inscriptions, a retracé la carrière si bien remplie de notre regretté confrère :

« Notre confrère Élie Berger, à la mémoire de qui nous sommes ici pour rendre un dernier hommage, n'a pas disparu brusquement comme tant d'autres. Il s'était déjà retiré d'entre les vivants depuis des mois et des années. La nature l'avait longuement engourdi avant de l'anéantir. Mais, maintenant qu'il n'est plus, les souvenirs qu'il nous avait laissés du temps de son activité se ravivent en foule. Nous le revoyons nettement, avec sa paisible bonhomie alsacienne, toujours aimable, avenant et en train ; et non seulement lui, mais cette grande famille dont il faisait partie et qui a donné aux hautes études de notre ressort deux autres de ses enfants : Philippe, qui fut aussi notre confrère, et cet aîné admirable de science et de modestie, le pasteur Samuel, qui fut un des érudits les plus consciencieux et les plus respectés de sa génération...

« La carrière de notre confrère a été simple et parfaitement harmonieuse : l'École des chartes ; l'École de Rome ; les Archives nationales ; puis, de nouveau l'École des chartes, en qualité de professeur ; et, enfin, l'Institut. N'est-ce pas là de quoi composer, de la façon la plus honorable, la vie d'un sage?...

« L'École des chartes prépare très bien au métier d'explorateur dans divers domaines du passé. Or, en étant sorti (le second, après Julien Havet) en 1876, il fut envoyé à Rome, où il y avait alors, aux archives et à la bibliothèque du Vatican, encore plus à découvrir qu'aujourd'hui. Il en rapporta des dépouilles opimes, sous forme de « . notices et