Brühl (Carlrichard) & Schneidmüller (Bernd), eds. Beiträge zur mittelalterlichen Reichs- und Nationsbildung in Deutschland und Frankreich. - Persée

München, Oldenbourg, 1997 ; un vol. in-8°, ix-110 p. (Historische Zeitschrift. Beiheft, Neue Folge, 24). Prix : DM 48. - Lors du Historikertag de 1992 tenu à Hanovre, les questions soulevées par la publication récente du livre de C. Brühl, Deutschland-Frankreich. Die Geburt zweier Völker, avaient suscité des discussions dont le présent volume se fait l'écho. Deux Français avaient été invités à prendre la parole ; apportant un regard externe au débat, ils proposèrent une comparaison entre la France et l'Allemagne : Fr. Rapp à propos du sentiment national et du rôle de la religion au Bas Moyen Age (« Nationalbewußtsein und Religion im Spätmittelalter. Ein Vergleich zwischen Frankreich und Deutschland », p. 103-110) et P. Corbet, dont le texte est absent de cette publication, concernant la discipline du mariage dans les années 950-1050. Les cinq autres intervenants sont allemands.

K.F. Werner souligne - en un article d'une érudition vertigineuse qui, s'il avait paru plus tôt, eût pu nourrir la réflexion d'A. Grafton {Les Origines tragiques de l'érudition. Une Histoire de la note en bas de page, Paris, Seuil, 1998) - l'importance de la mosaïque de peuples et de régna (« Völker und Régna », p. 15-43) et rappelle que les Français et les Allemands ne sont pas issus directement de la décomposition de l'Empire carolingien. De fait, comme C. Beaune l'a montré, la Naissance de la nation France est un phénomène du Bas Moyen Age. Les enjeux politiques de la quête des origines dans l'Allemagne contemporaine motivent certainement le succès du débat outre-Rhin et expliquent pourquoi la discussion sur la naissance de deux peuples se focalise sur la question de l'apparition d'un royaume allemand, pour l'étude de laquelle J. Ehlers propose quelques réflexions d'ordre méthodologique (« Methodische Überlegungen zur Entstehung des deutschen Reiches im Mittelalter und zur nachwanderzeitlichen Naionenbildung », p. 1-13), rappelant qu'il convient de chercher, dans une production littéraire essentiellement ecclésiastique encore marquée par le poids des traditions carolingiennes, les indices d'une conception patiemment