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L'enfance du surf à Biarritz

  • ️Antoine galindo
  • ️Thu Jul 21 2011

[LA PLAGE DE LA SEMAINE] Des traditions d'antan aux débuts du surf en 1957, la Côte des Basques est restée au top.

Il faut remonter au XIXe siècle pour comprendre l'origine de son nom. La Côte des Basques était à l'époque le rendez-vous, le deuxième dimanche de chaque mois, des paysans de l'arrière-pays. « Le temps d'une journée, expliquait feu l'historien René Cusacq, ils se retrouvaient à cet endroit pour pique-niquer, chanter, danser et profiter de la mer. »

Cette tradition festive ancestrale a traversé le temps jusqu'à aujourd'hui. Les Casetas y marquent, chaque mois de juin, le coup d'envoi de la saison estivale, suivies du Roxy pro en juillet qui a pris la place du Biarritz Surf Festival d'antan. Enfin, depuis deux ans, le Big festival y a également posé ses valises avec son Big village.

Fief des tontons surfeurs

Le lieu, qui s'étend historiquement de la villa Belza à la plage Marbella au sud, transpire d'histoires grandes et petites. C'est ici que le surf a pour la première fois débarqué en Europe, avec Peter Viertel. Venu tourner un film en 1957, le scénariste hollywoodien fut imité par les mythiques « tontons surfeurs ». Jo Moraiz, Georges Hennebutte et Michel Barland, pour ne citer qu'eux, étaient tombés en admiration devant ce sport. L'un créa une école de surf, l'autre inventa le fil à la patte. Le troisième se mit à fabriquer des planches.

Interminables rénovations

Mais la Côte des Basques, c'est aussi les établissements de bain, rendez-vous des baigneurs chics. Détruits à plusieurs reprises par les vagues, ces bâtiments sont comme des témoins de l'art de la plage.

Les bains de la Côte des Basques furent les premières victimes des assauts de l'océan. Si bien que la route, construite sous Napoléon III et qui passe par le rocher de la Vierge, dût être rehaussée de trois mètres dans les années 1930.

« Les premières délibérations sur la Côte des Basques remontent à 1832 et la Monarchie de juillet », commente Max Brisson, premier adjoint au maire, délégué aux travaux. L'élu connaît bien le sujet, puisqu'il suit le dossier des rénovations auxquelles la plage est sujette depuis une vingtaine d'années.

Les aménagements les plus notables sont répartis sur deux périodes. Dans les années 1930, alors que la crise économique mondiale battait son plein, les chômeurs de la région furent mis à contribution pour construire la promenade qui relie le haut de la falaise, à la côte, au nord de la plage. Après guerre, des projets fous de port et de marina puis de rocade côtière, faillirent détruire l'équilibre du site.

Depuis 1988 et la magistrature de Bernard Marie, une nouvelle tranche de travaux s'est ouverte. Elle a notamment vu se construire les fameuses 100 marches qui surplombent le site. Depuis, plus de 14 millions d'euros ont été investis dans la consolidation des falaises. Au printemps dernier, une nouvelle phase a été achevée. Faute de subventions de la Région et de l'État, la mairie de Biarritz ne peut procéder que par étapes. Aussi, regrettent Michel Ducoloner et Pierre Marcé, tous deux membres de l'association des Amis de la Côte des Basques, « tout l'aspect paysager a été mis de côté pour le moment ». Mais le site reste à leurs yeux « le plus beau de toute la Côte basque ».

Un projet avec ascenseur le long de la falaise, parking sous-terrain et piscine naturelle à débordement est d'ailleurs dans les cartons pour la fin de la mandature Borotra.

Plage surveillée de 10 heures à 19 heures en juillet et août. Parking au-dessus des Cent-Marches, avenue Beaurivage.