Natation : Yannick Agnel à l’heure américaine
- ️Sud Ouest
- ️Tue Aug 06 2013
Le Français découvre d’autres méthodes avec Bob Bowman, l’ancien mentor de Michael Phelps .
A peine son premier titre mondial en poche, le champion olympique du 200 m libre Yannick Agnel se remet déjà au boulot mercredi sous la gouvernance du big boss américain Bob Bowman, avec un objectif : les JO 2016.
Le jeune Français de 21 ans n’avait jamais imaginé qu’il était possible de s’aligner en compétition seulement trois jours après le grand rendez-vous - en l’occurrence les Mondiaux 2013 - qui clôt la saison en grand bassin. Avec Bowman, c’est fait ! Le mentor de la légende Michael Phelps considère qu’Agnel, qu’il entraîne depuis la mi-juin, n’a pas de temps à perdre. Direction Eindhoven pour la première étape de la coupe du monde en petit bassin demain et jeudi avant d’enchaîner sur la 2e étape à Berlin (samedi et dimanche).
« Lors de la toute première conversation qu’on a eue avec Bob, il m’a demandé si je me sentais de faire d’autres trucs que ce que je fais d’habitude en compétition. J’ai dit oui, pas de problème, je suis là pour m’entraîner, découvrir de nouvelles choses », a expliqué Agnel, déterminé à s’enrichir en s’améliorant sur d’autres nages.
Programme de titan
Résultat : un programme de titan sur les deux compétitions : 50 m, 100 m, 200 m, 400 m libre et 200 m dos à Eindhoven puis 200 m papillon, 200 m dos, 100 m 4 nages, 200 m libre à Berlin, sous la direction d’un des adjoints de Bowman, Fernando Canalès. « Ce sera mon premier 200 m pap de toute ma carrière. Si vous êtes là, vous allez vous marrer, mais surtout pas de caméra, restons sérieux ! Heureusement que c’est du 25 m », a-t-il rigolé.
Agnel est épanoui comme rarement. Bridé par le passé dans ses interviews, il ne compte plus les heures passées à répondre aux journalistes. Il donne de son temps et de sa personne, dans la pure tradition américaine. Il accordera trois jours de ses vacances (12 au 27 août) à ses sponsors et s’est offert une tournée médiatique hier à Paris avant de s’envoler ce matin pour les Pays-Bas.
Une métamorphose pour ce grand gars brillant qui a bien failli tout arrêter il y a deux mois, à bout de souffle avec son entraîneur depuis sept ans à Nice, Fabrice Pellerin, resté muet toute la semaine après avoir mis en cause l’entourage d’Agnel, son agent et les choix de la Fédération la veille des Mondiaux.
« Un long naufrage »
Agnel reconnaît que ses relations avec son ancien coach restent « froides » mais l’aventure américaine auprès de Bowman à Baltimore lui a redonné goût à la vie de nageur et rendu le plaisir du jeu, qu’il avait perdu.
« Ça a été un long naufrage. Sur plusieurs mois. Quand j’ai fait mon break, que je suis allé voir Fabrice (Pellerin) pour lui dire que je prenais un break à durée indéterminée, je ne pensais absolument pas à nager », a raconté Agnel, qui a remercié celles qu’il présente comme les deux femmes de sa vie : sa mère et son agent Sophie Kamoun.
La page est définitivement tournée pour le double champion olympique, qui reste cependant licencié à Nice. La ville lui alloue d’ailleurs une bourse. Un complément financier appréciable pour le Français, qui doit payer lui-même Bowman et a perdu deux contrats en s’exilant aux États-Unis.
Le coût d’un tel entraîneur n’a pas été communiqué mais l’agent d’Agnel a souligné que Bowman avait dit dès le premier rendez-vous que « l’argent ne serait pas un problème ».
Agnel, qui aimerait bien devenir le premier nageur à être compétitif sur 100 m, 200 m et 400 m libre, ne devrait pas revenir nager en France avant les Championnats de France grand bassin à Chartres en avril, qualificatifs pour l’Euro 2014, seul rendez-vous international de la prochaine saison qu’il aimerait bien faire.