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Full text of "Bulletin de la Commission historique du déparatement du Nord"

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BULLETIN 
COMMISSION HISTORIQUE 
DU DÉPARTEMENT DU NORD. (-W.1.I) 
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LILLE, 
IMPRIMERIE DE L. DANEL, GRAND'PLACE 
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BULLETIN 
DR LA 
COMMISSION HISTORIQUE 
DO DÉPARTEMENT DU NORD. 
BULLETIN 
DE LA 
COMMISSION HISTORIQUE 
DU DEPARTEMENT DU NORD. 
Tome VI. 
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LILLE, 
IMPRIMERIE DE L. DANEL, GRANDPLACE. 
1862. 
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EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. 
Séance du 5 juilie*1860. 
Présidence de M. le docteur LE GLAY. — Secrétaire % M. Qh. VINCENT. . 
Le procès-verbal de la séance du 7 juin précédent est lu et 
adopté. 
Correspondance. 
1° Lettre de M. Romeguerre , secrétaire de la Société archéolo- 
gique de Toulouse , qui fait hommage à la Commission d'un exenw 
plaire de sa Description fa la Galerie numismatique de la ville de 
Toulouse. L'ouvrage de M. Rom«guerre est renvoyé à l'examen de 
M. Van Hendb. 
2° Programme des questions proposées par la Société des anti- 
quaires de la Morinie pour 1861 et 1862. 
ouvrages offerts 
De la part des Sociétés : 
Académie royale de Belgique , Compte-rendu de la Commission 
royale d'Histoire ou Recueil de ses bulletins. 
2.e série, tome II , 3.e et 4- e bulletin. 
3. e série , tome I, 1", 2 e et 3e bulletin. 
travaux, communications: 
Le secrétaire soumet le projet de lettre ci-après à Monseigneur 
l'Archevêque de Cambrai , pour le prier, conformément au vœu de 
la Commission , de vouloir bien prendre les mesures nécessaires à 
•* 
û 4 Al^„ rô^/i "TL-t*k il- "5 
— a - 
la conservation des objets précieux que renferment encore les 
églises du diocèse : 
a MONSEIGNEUR; 
«< La Commission Historique du département du Nord a eu déjà 
plusieurs fois 1 occasion de constater des faits regrettables au sujet 
des monuments ou objets, curieux laissés à la garde et à l'adminis- 
tration de MM. les Curés des paroisses. Il arrive trop souvent que 
des ornements d'église, des croix , des reliquaires , etc. etc. hors 
d'usage et qui ont cependant une véritable valeur archéologique et 
artistique, sont ou négligés , ou cédés , ou vendus môme , pour être 
échangés contre des objets plus modernes, sans égard à l'importance 
historique d'œuvres d'art qui devraient être précieusement con- 
servées. 
» La Commission historique, qui connaît la sollicitude de Votre 
Grandeur pour tout ce qui concerne l'art catholique , désire attirer 
son attention sur cet abus; il pourrait devenir plus fréquent encore 
et avoir des conséquences plus graves que celles qui nous ont été 
déjà signalées. 
«Nous osons espérer, Monseigneur, que Votre Grandeur daignera 
l'aider à remédier aux inconvénients qui proviennent de la précipi- 
tation avec laquelle, parfois, MM. les Curés ou Desservants, soit par 
un zèle mal entendu, soit par une appréciation erronée, se défont 
des richesses artistiques que leurs églises possèdent. Votre Gran- 
deur est plus à même que nous de déterminer et d'appliquer le 
moyen qu'il serait convenable d'employer auprès de MM. les Curés , 
en cette circonstance , ou une circulaire émanant de l'autorité dio- 
césaire . ou une inspection ad hoc organisée par vos soins et sous 
votre direction ; un inventaire exact pourrait être dressé , qui per- 
mettrait de veiller à la conservation des objets en question. 
» Jeviensdonc vous supplier, Monseigneur, de vouloir bien prendre 
en considération la demande que j'ai l'honneur de vous adresser au 
nom <?e la Commission historique : elle sera fort reconnaissante de 
toute mesure que Votre Grandeur voudra bien prendre pour arriver 
— 3 — 
un résultat favorable aux intérêts de l'archéologie religieuse et de 
l'art chrétien 11 y a , nous le croyons fermement , nécessité , peut 
être même urgence d'arrêter les progrès d'un mal qui grandira 
encore si Ton n'y apporte dès-à-présent, un remède efficace. » 
Ce projet est adopté. 
Comme l'inscription funéraire de Gilles Ghiselin , seigneur de 
Bousbecque, parait offrir un certain intérêt historique, la Commis- 
sion a , dans une de ses précédentes séances , témoigné le désir 
qu'elle fût examinée sur la pierre elle-même et qu'un estampage en 
fût fait. M. de La Phalecque, qui a bien voulu se charger de celte 
mission, ne pouvant assister à la séance, mande que, pour se cou- 
former au désir de la Commission historique , il s'est rendu à 
Bousbecque avec M. Vcrly, architecte, à Lille, qui a eu l'obli- 
geance d'exécuter un estampage, dont chaque lettre a été vérifiée. 
Voici , d'après cette double opération , comment l'épitaphe doit 
être lue : 
• Cy gist messire Gilles Chevalier Seigneur de Bousbcke filz de feu 
Gilles aussy Chevalier en son temps S r dudicte Bousbcke du Heullebo 
Et Wastines, etc. en son temps escuier trenchant a feu duc Charle 
De Bonrgongne le servit à la journée de Nansy et depuis au dict 
Estât à très puissant Roy Philippe de Caslille et premier escuier 
Trenchant a messcur les enffans du ' : : * quand il se partit 
Des pays dérobas pour Espaignc lequel termina vie par mort 
Le XVlir io r du mois d'apvrtl an no X Vc XUIÏ et damo 
Àgnies Gommer sa compaigne en son temps dame Dçsplancques 
Et de le Phalesqucs laquelle termina vie par mort le second jour 
De jullet XV e XII proes Dieu pour leurs âmes. 
M. Gentil, rappelant les résolutions de la Commission, relatives 
au projet de monument à ériger sur le territoire de Bouvincs , dé* 
claie être disposé à céder un monolithe qu'il possède et qui con- 
viendrait parfaitement à la réalisation du projet déjà ancien , qu» 
la Commission a autrefois présenté et soutenu avec zèle. 
i. Mot effacé 
— A — 
M. Ch. Vincent, à cette occasion , fait l'historique de la question 
du monument de Bouvines , et constate que la Commission est, pour 
ainsi dire , dessaisie de cette affaire par suite des décisions du 
Conseil général et d'un décret impérial. 
La Commission prend acte de cette communication et décide 
qu'elle attendra les communications nouvelles que l'Administration 
supérieure pourra lui faire au sujet du monument commémoratif 
dont s'agit. 
La séance est levée à quatre heures et demie. 
Etaient présents : MM. Le Glay , Gentil , de Smttterb , l'abbé 
Carnel, l'abbé Der veaux , Ed. Van Hende , Ch. Vincent. 
séance nu 19 juillet 1860. 
Présidence de M. LE 6LAY. — Secrétaire , M. CHON. 
Le procès-verbal de la séance du 5 juillet est lu et adopté. 
Correspondance : 
1° Lettre de Mgr l'archevêque de Cambrai , par laquelle S. G., 
en réponse à la demande qui lui a été adressée au commencement 
de ce mois , promet à la Commission historique de prendre les 
mesures nécessaires pour la conservation des objets précieux que 
possèdent les églises du diocèse ; 
2° Lettre de M. Bourdon , qui se démet de ses fonctions de 
membre résidant de la Commission , à cause de ses occupations 
nombreuses et de sa santé. La Commission , en prenant acte de 
cette démission, prie son Président de vouloir écrire à M. Bourdon 
pour lui exprimer les regrets de la Commission et l'espoir qu'il 
reviendra sur une résolution qui la priverait de la collaboration 
d'un collègue si éclairé ; 
3° Lettre de M. le Préfet , par laquelle l'attention et la délibé- 
— 5 — 
ration de la Commission sont de nouveau appelées sur le monument 
à ériger au territoire de Bouvines. Une discussion s'engage au 
sujet de l'emplacement qui conviendrait à ce monument. MM. Balson 
et Le Glay se prononcent pour celui que propose M. le Préfet ; 
M. Gentil indique un autre endroit qui est plus rapproché du champ 
de bataille, suivant les relations accréditées. Après diverses obser- 
vations de MM. Chon, Ch. Vincent, Van Hende et de Smyttère , la 
Commission, ayant déjà examiné cette question (séance du 16 août 
1845), maintient l'opinion qu'elle a émise à cette époque et qui 
paraît s'accorder avec celle de M. le Préfet. La Commission s'en 
rapporte d'ailleurs à M. le Préfet , pour que le monument soit le 
plus en vue possible. 
La Commission reconnait ensuite que le monolithe proposé par 
M. Gentil est convenable, mais s'en remet néanmoins, sous ce 
rapport , à l'appréciation^éclairée de M. le Préfet. 
La séance est levée 
Présents: MM. Le Glat, de Smytterb, Balson, Van Hende, Gentil, 
Ch. Vingent, Chon. 
SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1860. 
Présidence àe M. LE GLAY. — Secrétaire, A. CHON- 
Le procès-verbal de la séance du 19 juillet 1860 est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS, 
De la part des Sociétés : 
Bulletin de la Société de t Histoire de France , mai , juin , juillet 
1860.— 3 fascicules. 
Archives de l'agriculture du nord de la France , juin, juillet, 
septembre 1860. — 3 fascicules. 
Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des 
Conseils d'arrondissement du département du Nord, pendant 
tannée 1859. 
— 6 — 
Académie royale de Belgique : Compte-rendu de$ séances de la 
Commission royale d'Histoire ou recueil de ses bulletins. — 3 e série , 
tome premier , 1 er , 2 e , 3 6 bulletins (2 fascicules.) — 2* série , tome 
XII , 3°, 4* bulletins (2 fascicules). 
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie \ année 1860, 
N°2. 
Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais, 2 e tome» 
1860, N° 36. 
Société des Antiquaires de ta M or inie : Bulletin historique, 
IX e année , 34 e , 35 e et 36° livraisons. 
Bulletin du Comité flamand de France, tome II, N° 3, mai et 
juin 1860. 
De la part des Auteurs : 
i * 
Les Sociétés de rhétorique et leurs représentations dramatiques 
chez les Flamands de France , par l'abbé D. Carnel. 
Correspondance : 
1° Lettre de la {Société des Antiquaires de Picardie, datée du 
31 juillet dernier, recommandant une loterie que, cette Société pré- 
pare piour les fraïsde fondation dû Musée Napoléon , à Amiens; 
2° La Société des Science», deJ'AgrieuUureet des Arts de l'Yonne, 
demande l'échange de ces publications aveçc$t|es de la Commission 
historique. — Cette demande est acecuéillie ; 
32 M- le Préfet annonce à la Commission l'allocation de 500 francs, 
accordée par le Conseil général sur l'exercice 1861. —M. le Pré- 
sident a déjà remercié M. le Préfet du nouvel appui que ce magis- 
trat donne à la Commission en cette circonstance; 
1° Lettre dé M. le Préfet , transmettant celle de M. le Maire 
de Tourcoing , qui fait part à la Commission delà découverte, dans 
les décombres de l'église St-Christophe , actuellement en répa- 
— 7 — 
ration, d'une inscription latine indiquant la sépulture de Bauduia 
de Lannoy. Le foc simile est joint à la lettre de M. le Maire; 
5° Prospectus des prix proposés pour 18(51 par l'Académie de 
Rouen. 
TRAVAUX , COMMUNICATIONS . 
M. de Smyttere fait hommage d'une carte du pays des Morias, 
au temps de J. César, et d'une autre de la châtellenre de Cassel, au 
moyen-âge. Le même membre entretient la Commission de la séance 
du Congrès archéologique de France , tenue le 21 août dernier , à 
Cassel , et de la gracieuse réception qui y fut faite à ses mem- 
bres nombreux , en tête desquels était M de Caumont. M. de 
Coussemaker et M. de Smyttere représentaient au congrès la 
Commission historique du Nord. M, de Smyttere y a lu un mé- 
moire ayant pour but principal de faire connaître l'état géologique 
du mont de Cassel et de ses environs, et la situation du pays aux 
époques gauloise et romaine. 
Les fouilles faites sous les auspices du Congrès ayant amené la 
découverte de fondations romaines , M. de Caumont , au nom de la 
Société d'archéologie , a bien voulu accorder, séance tenante, à 
Cassel , un nouveau subside pour favoriser leur continuation et pour 
aider à la restauration de l'hôtel-de-ville de Cassel , dontl'archi 
tecture rappelle l'époque dite espagnole. 
M. de Smvttere commence la lecture d'un Mémoire sur divers bla 
sons de Flandre et en particulier sur la bannière de Cassel; après 
avoir entendu l'introduction de ce travail, la Commission remet 
la suite à une prochaine séance. 
M', de La Phalecque lit un rapport sur le volume du 3 e trimestre 
des Actes de l'Académie de Besançon, année 1847. 
Etaient présents : MM. LeGlay, Gentil, de Smyttere, de Cous- 
semaker , de La Phalecqie, l'abbé Carnel, l'abbé Derveaux , 
Van Hende, Ch. Vincent, Chon. 
-8 — 
Séance du 13 décembre 1860. 
Présidence de M. de COUSSEMAKER.— Secrétaire, M. Ch. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 8 novembre est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS , 
De la part des Sociétés : 
Bulletin du Comité flamand de France, tome II, N° 4, juillet et 
août 1860. 
Bulletin de la Société de l'Histoire de France, août 1860. 
Mémoires de la Société académique d'archéologie , sciences et 
arts du département de l'Oise, tome IV. 
Bulletin du Comité de la langue , de l'histoire et des arts de la 
France , tome II , no 4. 
De la part des Auteurs : 
La Correspondance littéraire : critique , beaux arts , érudition ; 
4 e année , n° 20. 
Notice nécrologique sur M, le marquis de Lagay, par M. Robert. 
Une décoration des Philaléthes , lettre à la Société des Sciences de 
Lille , par M. Ed. Van Hende. 
Correspondance. 
La Société académique de Beauvais (Oise) , demande réchange 
de ses publications avec avec celles de la Commission historique. 
Cet échange a déjà lieu. 
TRAVAUX DBS MEMBRES : 
M. de Coussemaker communique une notice sur la châsse et la 
croix de Bousbecque. La châsse elle-même et la croix sont mises 
sous les yeux de la Commission , ainsi que les dessins très-remar- 
quables représentant ces deux objets , exécutés par M. Huck , capi- 
taine de lanciers , et une photographie excellente de la châsse , par 
M. de Bailleux. 
M. de Smyttère lit une Notice sur les voies romaines partant de 
Cassel , notice qui renferme des preuves confirmant les anciennes 
recherches du même membre. 
M. le Président rappelle le travail projeté de la statistique monu- 
mentale et archéologique du département du Nord, et prie MM. les 
Membres chargés de quelque partie de ce travail , de vouloir bien 
s'en occuper sans délai. 
M. de Smyttère fait quelques observations sur le style du château 
de Cassel, que M. de La Phalecque a comparé à celui du château 
du Bue (Lille)... Ce qu'on voit du château de Cassel, hors de terre, 
ne peut donner aucune idée de ce qu'était l'architecture de cet 
édifice. Quant aux constructions romaines, elles se trouvent actuel- 
lement à 20 pieds sous le sol. 
Etaient présents : MM. de Çoussemaker , Gentil , de Smyttère , 
de Melun , l'abbé Derveaux , l'abbé Carnel, de la Phalecque, 
Ed. Van Hende, Chon, Ch.Vincent. 
— id — 
RAPPORT AU PRÉFET SUR LES TRAVAUX DE LA 
COMMISSION PENDANT L'ANNÉE 1860. . 
Monsieur le Préfet, 
La Commission historique du département qui , Tan dernier, a 
obtenu , sur votre proposition , de la bienveillance du Conseil géné- 
ral , un subside de 500 francs , s'est empressée de consacrer cette 
«omme à l'achèvement du tome V de son Bulletin. 
Elle a, en conséquence, l'honneur de mettre sous vos yeux ce 
volume qui, nous le pensons , renferme une série de publications 
d'un intérêt réel pour l'histoire et l'archéologie de la contrée. Outre 
les articles spéciaux qui traitent tour à tour des titres anciens sur 
lesquels s'appuie notre hisioire locale et des monuments qui ont 
existé jadis ou qui existent encore sur le sol du département, nous 
avons mis au jour, en dernier lieu , des mémoires sur la cité de Co- 
mines, qui mérita d'être surnommée la ville aux beaux dockers , 
sur des découvertes de munismatique, d'épigraphie et de blason , 
puis sur le riche dépôt des archives départementales, mine toujours 
féconde. 
Autour de cet ensemble viennent' se rattacher beaucoup de ma- 
tières dont la variété et l'importance ressortent de la table analy- 
tique qui clôt le volume. 
Ainsi qu'elle en a manifesté l'intention, il y a un an, la Commis- 
sion, encouragée, du reste, par l'appui que vous avez bien voulu lui 
prêter, a repris avec ardeur et régularité le cours de ses travaux. 
TJle a établi avec boa nombre de compagnies littéraires et scien- 
lifiques de France et de l'étranger, des rapports dont elle se 
félicite. En échange de ses publications, elle reçoit des œuvres 
importantes qui, examinées au point de vue de nos études locales, 
— 11 - 
nous offrent souvent des données curieuses et utiles. Ainsi, la 
Belgique , avec laquelle nous avons tant d'affinités historiques , 
nous gratifie * entr'autres publications importantes , des mémoires 
des Sociétés historiques de Tournai, de Namur, et des bulle- 
tins de la Commission royale d'histoire , où nous trouvons de 
nombreux documents, tant pour l'histoire des faits que pour celle 
des hommes et des monuments de notre pays. D'un autre côté , les 
provinces centrales et du midi de la France nous gratifient égale* 
ment deqotices et de dissertations qui , bien que spéciales, ont 
néanmoins pour nt^sdes points de contact fort bons à recueillir. 
La Lorraine et surtout la Bourgogne, ont laissé en Flandre des sou - 
venirs que viennent raviver les offrandes des Sociétés académiques 
de Nancy , de Dijon, de Sens; puis la Normandie , la Bretagne, le 
Dauphiné, par l'organe des Sociétés de Rouen , de Nantes , de 
Caen , de Baveux et de Grenoble, nous apportent aussi leur con- 
tingent. 
De tels échanges offrent , ce nppç semble, des avantages de plus 
d'un genre. Ils établissent, une sorte de confraternité, : qui efface les 
distances , rapproche les esprits et confond pour ainsi dote dans un 
même foyer des çffprts multiples qui, isolés , ne produiraient pas les 
mÊmes résultats. Par ces communications mutuelles, les richesses 
de chaque partie du pays sont mises en relief pour profiter 5 
Tbistoire générale. 
M. le Ministre de l'Instruction Publique , qui veut bien apprécier 
nos efforts, à plusieurs reprises déjà, a réclamé le concours de la 
Commission pour les grands travaux entrepris sous son patronage. 
C'est ainsi que S. Exe. nous a appelés à coopérer à la description 
scientifique, archéologique et géographique de la France, à la topo- 
graphie des Gaules avant , le V e siècle , à la recherche de lacorres- 
pondancedu cardinal Mazarïn , au recueil des inscriptions de la 
Gaule et de la France, et enfin au projet de publication du grand 
inventaire des chartes de l'ancienne Chambre des comptes de Lille. 
Ces importants travaux ne détournent pas notre attention de la 
statistique monumentale et archéologique du département, que la 
Commission historique considère comme son œuvre essentielle. 
Aussi le poursuit-elle avec un zèle soutenu ; elle sait combien vous 
même, Monsieur le Préfet, vous y attachez d'importance; elle se 
souvient avec gratitude de la part toute personnelle que vous avez 
bien voulu prendre à ses délibérétions sur la matière. Dans la 
séance du 1 er mars dernier que vous nous avez fait l'honneur de 
présider, la marche tracée par vous sur la direction et l'impulsion à 
imprimer à ce travail , a eu pour résultat de lui faire faire des pro- 
grès réels. Bientôt sans doute nous aurons entre les mains tous les 
documents nécessaires pour le compléter; et le 6 e volume dont nous 
allons livrer les premières feuilles à l'impression , lui donnera la 
publicité qu'il réclame. 
Afin de réaliser cette pensée, qui est la vôtre, Monsieur le Préfet, 
nous sollicitons la continuation du crédit annuel de 500 fr. 
Cette somme nous est indispensable pour poursuivre notre tâche 
et produire avec régularité des œuvres qui contribuent , nous en 
avons l'espoir, à assurer au département un rang aussi distingué 
dans les choses littéraires et historiques que celui qu'il occupe à si 
juste titre par l'importance de son commerce, de son industrie et de 
son agriculture. 
Le Président , 
LE GLAY. 
Août 1860. 
— 13 — 
Séance bu 10 janvier 1861. 
Présidence de M. LE GLAY. — Secrétaire, M. Ch. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 13 décembre 1860 est lu et 
adopté. 
OUVRAGES OFFERTS, 
De la part des Sociétés : 
Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie. Année 1860, 
N°3. 
Bulletin de la Société de l'histoire de France. Octobre 1860. 
Une singulière redevance, brochure. (Extrait des publications 
de la Société archéologique d'Avesnes.) 
Mémoires de la Société académique , archéologique , sciences et 
arts du département de l'Oise. Tome IV. , 
De la part des Auteurs : 
Calendrier des éphémérides lilloises, de M. Van Hende. 
CORRESPONDANCE. 
M. le Président donne lecture d'une lettre , en date du 27 dé- 
cembre 1860 . par laquelle M. le Préfet réclame lavis de la Com- 
mission sur le projet d'érection d'un monument commémoratif de la 
bataille de Tourcoing, en 1794. 
La Commission renvoie l'examen de ce projet à une sous-com- 
mission composée de MM. de Coussemaker, de Melun de La 
Phalecque ; cette sous-commission est invitée à lire son rapport 
à la prochaine séance. 
TRAVAUX, COMMUNICATIONS. 
M. de Melun informe la Commission qu'il a commencé son Mé- 
moire sur la statistique monumentale, en collaboration avec M. de 
Caulaincourt , en ce qui concerne la ville de Lille , et réclame quel- 
- H — 
qucs indications sur la forme à donner à ce travail. Après une 
discussion à laquelle prennent part MM. de Coussemaker, l'abbé 
Carnel et Ch. Vincent, il est satisfait à la demande de M. de Melun. 
M. de Smtttère fait savoir qu'on procède en ce moment au mou- 
lage de la pierre de RoberUç-Frisoa , et appelle l'attention de la 
Commission sur l'avantage qu'il y aurait à se procurer un exem- 
plaire de ce travail. La Commission , ne possédant pas un musée 
archéologique, ne pense pas devoir acquérir le moulage dont il 
s'agit, mais elle écrira à ce sujet à M. le Maire de Lille, afin qu'il 
puisse , s'il le juge convenable , en doter le musée de la ville. 
M. de Smtttère continue la lecture de son travail sur divers lia- 
sons de Flandre, et notamment sur la bannière de Cassel , dont il a 
entretenu une première fois la Commission , dans sa séance du 8 
novembre 1860. 
Rapport de M. Ed. Van Hende, sur l'ouvrage de M, Romeguerre, 
intitulé : Description des médailles grecques et latines du mu&èe de 
la ville de Toulouse. 
M. Van Hende, après avoir fait ressortir le mérite de cet ouvrage, 
exprime le désir que la Commission s'associe à titre de membre 
correspondant , un collaborateur aussi distingué que Romeguerre. 
Observations de M. de la Phalecque sur les* armes de l'abbaye 
du château de Mortagne, à propos dune lettre écrite à ce sujet, 
par M. de Courmaceul , membre correspondant. 
Etaient présents : Le Glay , de Coussemaker , de Smtttère , db 
la Phalecque , Ed. Van Hende , de Cauluncoukt , l'abbé Carnel , 
Bergerot, membre correspondant , et Ch. Vincent. 
Séance du 7 février 1861. 
Présidence de M. LE GLAY. — Secrétaire, M. CHON 
Le procès-verbal de la séance du 10 janvier est lu et adopté. 
— 15 — 
OUVRAGES OFFERTS. 
De la part des Sociétés : 
Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLl année 1859 • 
1860. 2° série , XIII e année. 
Bulletin de la Société de l'histoire de France , novembre 1860. 
Archives de ïagricuiture du nord de la France , publiées par le 
Comice agricole de Lille ; 2 e série , t. IV. octobre , novembre et 
décembre. 
Rapport fait à l'Académie des inscriptions et belles-lettres , au 
nom de la France, par M. Alfred Maury. 
Annales du Comité Flamand de Framce, t. V. 
Bulletin du Comité Flamand de France, t. II, N°5. 
De la part des Auteurs : 
Documents relatifs à la Flandre maritime, extraits du carlulaire 
de l'abbaye de Watten, par M. E, de Coussemaker, correspondant 
de Tlnstitut. 
L Université de Douai à la prise de cette ville, en 1710, par 
M. Preux. 
Travaux , communications. 
M. Bergerot, membre correspondant, lit une proposition ayant 
pour objet d'inviter la Commission historique à adresser à ses mem- 
bres correspondants une circulaire par laquelle ils seraient priés de 
vouloir bien surveiller la création des bibliothèques rurales , aûn 
qu'elles ne soient pas composées d'ouvrages dangereux ou inutiles 
aux lecteurs qui sont appelés à les consulter. 
M. le Président ne croit pas que la Commission historique puisse 
prendre l'initiative d'une circulaire de ce genre, qui n'entre pas dans 
ses attributions. 
— 16 — 
M. de Coussbmaker pense que la Commission pourrait demander 
à M. le Préfet de vouloir bien , quand il serait consulté sur la for- 
mation d'une bibliothèque rurale, communiquer à la Commission 
historique le catalogue des ouvrages proposés. 
La Commission offre à M. Bergerot , pour la bibliothèque rurale 
d'Esquelbecq , les exemplaires de son bulletin , et remercie cet ho- 
norable correspondant de l'initiative qu'il a prise pour la fondation 
de la bibliothèque de la commune dont il est le maire. Sur la de- 
mande de M. de Smyttère , la même offre est faite à la biblio- 
thèque de Cassel. 
Rapport de M. de Melun , au nom de la sous-commission nommée 
dans la séance du 10 janvier précédent > sur le projet d'un monu- 
ment commémoratif de la bataille de Tourcoing. La Commission 
conclut , nonobstant les objections du Conseil d'arrondissement , à 
ce que l'emplacement choisi par le maire et le Conseil municipal de 
Tourcoing , soit adopté. 
Ces conclusions , qui sont admises , seront communiquées à M. le 
Préfet. 
M. De Smyttère continue la lecture sur Cassel , qu'il a commencé 
dans des précédentes séances. 
Présents : MM. Le Glay , de Coussemaker , I'abbé Carnel , de 
Smyttère , delaPhalecque, Ed, Van Hende, de Caulaincourt , de 
Melun, Ch. Vincent, Bergerot, membre correspondant , elCHON. 
Séance du 14 mars 1861 . 
Présidence de M. LE GLAY. — Secrétaire , M. Ch. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 7 février est lu et adopté. 
— 17 — 
OUVRAGES OFFERTS , 
De la part des Sociétés : 
Archives de l agriculture du Nord de la France. Janvier 1861. 
Bulletin de la Société archéologique de V Orléanais. 3 e et 4 e tom. 
de 1860, n° 37. 
Bulletin du Comité flamand de France. Tome 2 , n° 6. 
Bulletin de la Société de l'histoire de France, décembre 1860, 
De la part des Auteurs : 
Monnaies de Maçon , par M. Ch. Robert, 
Correspondance. 
Lettre de M. Fretin , maire de Quesnoy-sur-Deûle , annonçant 
l'envoi de la description de l'ancienne église de cette commune. 
Lecture est faite de cette notice, qui sera insérée au bulletin. 
Une lettre sera adressée à M. Fretin pour le prier de revoir son 
travail avant l'impression et de le compléter par l'exacte repro- 
duction des inscriptions funéraires ('). 
TRAVAUX, COMMUNICATIONS. 
Rapport de H. de la Phalecque sur le volume 1854-1855 , des 
Mémoires de l'académie de Metz (36 e année). 
Rapport de M. Ed. Van Hende sur la lettre de M. Preux à M. De- 
coster, relativement à quelques jetons et mer eaux, puis sur la notice 
nécrologique concernant M. le marquis de Lagoy, par M. Robert. 
Étaient présents : MM. de Coussemaker, Le Glay, de Smyttère, 
Van Hende , de la Phalecque , de Melun, de Caulaincourt , l'abbé 
Carnel, l'abbé Derveaux, Ch. Vincent. 
( ! ) Voir ci-après la notice , p. 23. 
— 18 — 
SÉANCE DU 11 AVRIL 1861. 
Présidence de M. LE GIAY. — Secrétaire, M. Gh. VINCENT. 
I.e procès-verbal de la séance du 14 mars 1861 est lu et adopté. 
M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages suivants 
offerts à la Commission : 
OUVRAGES OFFERTS, 
De la part des Auteurs : 
Revue de l'art chrétien, par M. l'abbé Corblet, N° 3, mars, 1861. 
Notice chronologique et historique sur les Grands Baillis de la 
ville et de la châtelleme de Bergues, par A. Bonvarlet. 
Documents pour servir à l'histoire militaire de la ville de Ber- 
gues et des pays environnants, traduit par le même, brochure. 
Bulletin de la Société des Antiquaires en Picardie. Année 1860. 
N° 4. 
k De la part des Sociétés : 
Archives du Nord de la France, publiées parle Comice Agricole 
Lille. 3« série. Tome I er . Février 1861. 
Sur la Croisade projetée en 1453, par M. Le Glay, associé de 
Académie royale de Belgique, archiviste général du département 
du Nord. 
Histoire des Etats de Lille, par M. deMelun, brochure. 
L'Université de Douai à la prise de cette ville, en 1710, par 
M. Preux. 
TRAVAUX , COMMUNICATIONS : 
M. Le Glay informe la Commission qu'une messe anniversaire 
doit être célébrée, le 13, en mémoire de feu M. Legrand, son regretté 
Président, à qui chaque membre, sans doute, s'empressera ce jour 
là, de donner un pieux souvenir. 
— 19 — 
M. de Melun fait un rapport verbal sur la communication de M. le 
Préfet touchant une demande du Conseil municipal de Caestre, à 
l'effet d'obtenir qu'une chapelle ancienne, située sur le territoire de 
cette commune et portant le vocable de Notre-Dame-de-Grâce , soit 
classée parmi les monuments historiques. 
La Commission émet Ta vis que cette chapelle, tout ancienne 
qu'elle peut être, n'a pas un caractère assez historique ni assez mo- 
numental pour mériter de prendre le rang que voudrait lui assigner 
l'administration locale. 
Étaient présents : MM. Le Glay, de Coussemàker , de Smyttère, 
de la Phâlecque , Ed. VanHende , l'abbé Carnbl, Berge rot, de Me- 
lun et Ch. Yincent . 
SÉANCE DU 16 MAI 1861. 
Présidence de M. LE GLAY. — Secrétaire, M. CHON. 
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS , 
De la part des Sociétés : 
Bulletin du Comité flamand. Tome II, n° 7, janvier et février 
1861. 
Société des Antiquaires de la Morinie, bulletin historique, der- 
nière année, 37 e livraison, janvier, lévrier et mars 1861. 
TRAVAUX , COMMUNICATIONS : 
M. de la Phâlecque , à propos d'une lecture faite par M. de 
Smyttère, dans une des dernières séances, demande la parole sur la 
fixation de l'époque où les comtes de Flandre ont pris le lion dans 
leurs armes. Il pense que cette époque est très-difficile à détermi- 
ner avec précision ; on trouve le lion sur des sceaux de Roheit-le 
— 20 — 
« 
Frison, en 1072 et même antérieurement, mais il est probable que 
le lion adopté alors a été employé une première fois , puisaban 
donné, puis repris ; de là la difficulté de fixer l'époque d'introduction 
du lion dans les armes de Flandre. 
M. de Smyttêre croit que le lion des sceaux de Robert-le-Frison 
était, non le Lion de Flandre, mais celui de Hollande , patrie de sa 
femme Gertrude ; c'est à Thierry d'Alsace qu'on peut faire remonter 
le Lion de Flandre , et pas au-delà , ou même peut-être à son fils 
Philippe. 
La séance est levée. 
Etaient présents : Mil. LbGlay, de Coussemakkr, de Smyitère, 
Ed. VanHende, de la Phalecque, Balson, de Mehjn, l'abbé Dekyàux, 
Cm. Vincent, Chon. 
séance du 20 juin 1861 
Présidence de M. de COUSSEMAKER. - Secrétaire, M. Ch. VINCENT* 
Le procès-verbal de la séance du 16 mai est lu et adopté. 
ouvrages offerts. 
De la part des Sociétés. 
Compte-rendu des séances de la Commission royale d'Histoire ou 
Recueil de ses bulletins, 3° série, tome premier, 1 er , 2 e , 3 e et 4* 
bulletins. 
Société des Antiquaires de la Morinie % Bulletin, tome dixième , 
37 livraisons , janvier, février, mars 1861. 
Bulletin du. Comité flamand de Flandre. Tome II , n. .^^ mfirs 
et avril 1861. 
— 21 — 
De la part des auteurs : 
Discours historique sur Cassel, par M. le docteur De Smyttère , 
lu à la séance du congrès archéologique du 11 avril 1860. 
CORRESPONDANCE. 
Lettre de M. Bon va rl et, membre correspondant à Dunkerque , 
relative à des fragments de sépulture , à Caestre , qui proviennent 
de- le tombe de Robert de Thiennes , dit de Lombise, seigneur de 
Caestre, conseiller de Charles de Bourgogne, puis de Maximilien 
et de Philippe (insertion au Bulletin.) ( 1 ) 
É. Jean Dalle, (ils du maire de Bousbecque, annonce que des 
travaux vont être exécutés pour la restauration de la sacristie de 
l'église, à proximité de laquelle se trouve le mausolée du père 
d'Aubier de Busbecque, érigé en 1559. M. Jean Dalle propose à la 
Commission de profiter de cette circonstance pour visiter les 
caveaux. 
La Commission charge M.. De r veaux de s'occuper de ce soin , et 
de lui adresser un rapport. 
TRAVAUX , COMMUNICATIONS. 
M. de la Phalecque lit une notice sur les armoiries des comtes 
de Flandre. 
M. Ed. Van Hende, qui continue ses recherches sur la numisma- 
tique lilloise, met sous les yeux de la Commission les médailles sui- 
vantes , dont il a enrichi dernièrement sa collection : 
1° Denier tournois de Louis-le-Hutin, à l'X cantonné de quatre 
points. Inédit. 
2° Louis d'or aux deux L (54 livres), 1721. Numismatique lil- 
loise , N° 142. 
3° Demi-écu de 1725. Inédit. 
(*) Voir ci-après page 28. 
— 22 — 
4° Jeton de la Chambre des Comptes , aux armes de Philippe-le- 
Hardi. Exemplaire décrit N° 258. 
5° Jeton de la Chambre de commerce , argent. Variété inédite. 
6° Jeton de la première messe de Joseph Clément , 1707, or. 
Numismatique lilloise , N° 453. 
7° Médaille du sacre de Joseph Clément, arg. Numim lilloise, 
N° 531. 
8° Médaille de la visite à la monnaie de Lille par le duc d'Àn- 
gouléme , 1818 , bronze. Inédite. 
Quelques membres déposent sur le bureau les notices sur la sta- 
tistique archéologique , dont ils se sont chargés. 
Ces documents , qui complètent les cantons de l'arrondissement 
de Lille , seront livrés immédiatement à l'impression, afin que le 
travail d'ensemble puisse être terminé pour la prochaine session du 
Conseil général. 
Etaient présents : MM. de Coussbmaker , de Smyttère , Balson , 
l'abbé Carnel, Ed. Van Hende, de la Pbalecque, Jules Deli- 
pierrb , l'abbé Dervacx , Ch Vincent. 
-23 — 
NOTICE SUR 
L'ANCIENNE ÉGLISE DE QUESN0Y-SUR-DE0L1> 
Par M. FRETIN, membre correspondant. 
Dans mes notes historiques touchant Quesnoy-sur-Deûle, je disais 
qu'il y avait tout lieu de croire qu'une église avait existé sur le lieu 
même où Tut érigée en 1599 la partie la plus ancienne de celle qui 
vient d'être démolie. On a découvert , en effet , en déblayant le 
sous-sol, des preuves que cette supposition était fondée; entr'autres, 
des inscriptions tumulaires dont les caractères signalaient une 
époque reculée, et des débris de sculptures qui ne sauraient laisser 
aucun douté à cet égard. Un reste de ces sculptures représentait , 
sur un bloc brisé , une griffe ou feuille recourbée qui servait , au 
XII e siècle , à décorer les angles des soubassements et constituait 
principalement la base romane. Des substructions en calcaire et en 
grès , leur tracé régulier, leur profondeur démontraient l'existence 
d'anciennes fondations, et indiquaient assez exactement le péri- 
mètre d'un petit édifice primitif. 
Sans prétendre donner une description graphique et complète de 
notre église , nous pensons qu'il n'est pas inopportun de rappeler 
ici les principales dispositions de son architecture, bien qu'elle n'of- 
fre aucune particularité remarquable et que ni l'art ni l'archéologie 
n'aient probablement rien perdu à sa destruction. 
Nous avons déjà donné ses dimensions , en rapportant la date de 
son érection, inscrite en briques de couleur foncée sur la face orien- 
tale de la tour, ainsi que sur la retombée de la voûte de la grande 
nef, et celle de son agrandissement, un siècle plus tard, tracée sur la 
pierre formant le couronnement de la façade. Sa surface totale 
^tait , en défalquant les espaces occupés par le chœur, l'avant- 
chœur, les chapelles, les massifs soutenant le clocher et le baptis 
tère, de 674 mètres. 
— 24 — 
L'édifice, divisé en trois nefs, avait la forme d'un parallélogramme. 
Son grand axe allait de Test à l'ouest , et le chevet regardait l'o- 
rient, usage symbolique si souvent observé. Chacune des nefs avait 
une toiture à double versant. Le pignon formé par celui de la nef 
du milieu était plus élevé que ceux des bas-côtés. Les murs de l'ab- 
side de la grande nef et des nefs latérales, ainsi que la toiture qui 
les recouvrait , étaient à pans coupés. 
Lors de son agrandissement, on avait établi dans chacune de ces 
nefs latérales, et à égale élévation, deux chapelles en saillie formant 
transept, situées en face du clocher et donnant à l'édifice la forme 
d'une croix grecque. Elles étaient aussi à pans coupés. 
Une tourelle , maçonnée en forme de donjon , éclairée par des 
baies et placée dans une encoignure de la chapelle de droite , ren- 
fermait un escalier étroit à noyau ou en spirale conduisant au clo- 
cher, où l'on n'arrivait qu'après avoir traversé une galerie suspen- 
due aux deux tiers de la hauteur de la petite nef de ce même côté , 
et dont l'effet disgracieux blessait la vue. On doit conjecturer que 
cette galerie avait dû être , dans le principe , appuyée contre un 
mur servant de clôture et venant se relier à la tour. 
La tour était de forme quadrangulaire , comme la plupart de 
celles qu'on remarque dans le nord de la France , et surmohiée 
d'une' flèche ou pyramide de forme sexagonale. Le peu d'élévation 
et d'épaisseur de celle-ci n'était nullement en rapport avec l'ampleur 
de la tour dont des contreforts garnissaient et emboîtaient les 
quatre angles, et qui offrait une trop grande masse relativement à 
l'ensemble de l'édifice. 
On se rappelle le contraste que présentait avec le reste des cons- 
tructions la façade érigée en 1704, dont le style romain et grec tout 
à la fois se mêlait à des ornements de convention. Entre deux croi- 
sées à plein cintre pratiquées dans le pignon des bas-côtés s'élevait, 
sur un soubassement continu , un frontispice garni , de chaque côté, 
d'un portail à voussures , de pilastres plats accouplés , avec cha- 
piteaux doriques couronnés d'un entablement offrant dans la frise 
des triglyphes et des métopes. La voussure du portail était ornée de 
— 25* — ■ 
moulurés saillantes et en rapport avec ce genre (TouVragS. I7éhtëC- 
blement était surplombé d'un archivolte qui prenait naissance siff 
dès impostes. Le tout était surmonté d'un haut fronton de formé 
triangulaire et brisée , dont les angles étaient garnis de vases dont 
l'extrémité portait une croix et au milieu duquel était percée une 
large fenêtre divisée par un meneau en bois et se terminant carré- 
ment. Cette façade offrait cependant, par son ordonnance générale , 
-un assez bel ensemble , et les détails ainsi que les profils avaient 
bien le cachet de toutes les façades en placage élevées dans les deux 
derniers siècles. 
On avait cherché à harmoniser entre elles les diverses parties de' 
l'édifice , et pourtant on y signalait des différences notables. 
Dans la partie ancienne , les dimensions des croisées sans orne- 
ments trilobés, la forme des arceaux , celle des colonnes et de leurs 
soubassements indiquaient la fin de l'époque ogivale. 
Les voûtes reposaient sur de grosses colonnes cylindriques avec 
chapiteaux, les uns carrés et à angles coupés , les autres arrondis et 
taillés en volute. 
Les nefs étaient voûtées en planches. Des moulures à côtes ou 
nervures profilant parallèlement et des distances régulièrement es- 
pacées , venaient , en retombant , s'adapter sur des figures en bois 
sculpté, de caractères variés et d'une exécution assez correcte, mais 
qu'on avait maladroitement recouvertes d'une couche épaisse de 
badigeon. 
La voûte du chœur et des chapelles était une voûte d'arrêté, mais 
surbaissée. Les collatéraux avaient , contrairement au principe ad- 
mis , plus que la demi-largeur de la nef centrale. Ils étaient peu 
élevés proportionnellement à leur largeur. On y avait accès par 
deux porches très-étroits, à toiture aplatie. 
Un motif qui aura pu contribuer puissamment à diminuer les 
regrets de ceux qui, dans leur respect pour un monument d'un autre 
âge, auraient voulu voir subsister encore cette église, motif que 
nous nous empressons de signaler et que plusieurs ont pu recon- 
naître , c'est le mauvais état des .constructions qu'on n'a pu que 
— 26 — 
trop bien constater lors de la démolition. Entre les deux revête- 
ments de la maçonnerie, on ne retira que des décombres , de la 
terre , des matériaux sans cohésion aucune. Il en était de même 
dans l'épaisseur des pilastres ou jambes de force supportant la tour. 
Aussi, un tassement s'était-il opéré. Une d'elles avait cédé sous la 
pression du poids qu'elle soutenait, et ce n'avait été qu'à l'aide de 
contreforts extérieurs , de chaînes ou armatures en fer passées de 
mur à autre qu'on avait pu maintenir cette tour, dont les pieds 
étaient aussi peu liés que les murailles , et empêcher les effets de la 
poussée exercée par sa masse. Cet état de choses devait-il être attri- 
bué à l'incurie ou à une complicité lors des constructions ? 
En creusant le sol sous les dalles du chœur, on mit à jour un 
caveau oblong dont la voûte et les parois étaient en maçonnerie. Il 
contenait deux cercueils superposés. Un autre caveau , mais beau- 
coup plus vaste , fut découvert dans la chapelle de la Vierge. Il 
avait , comme le premier, servi de sépulture aux membres de la 
famille de Mailly, ainsi que le constataient deux pierres tumulaires 
encastrées dans le pavement de l'église et que j'ai mentionnées ail- 
leurs. Les bières y étaient étagées par des barreaux en fer , elles 
étaient en bois mince, de couleur brune. Les planches , presqu'à 
l'état de pourriture , s'étaient disjointes et en partie détachées par 
l'action du temps contre laquelle on ne les avait pas protégées en 
les entourant de cercueils en plomb. Aucune trace , du moins , n'a 
pu nous faire soupçonner que ceux-ci auraient été enlevés pendant 
la tourmente révolutionnaire. Dans le caveau situé en face du 
chœur, ouvert sous nos yeux et visité aussi par nous avec le plus 
grand soin, on ne put découvrir qu'une lame en plomb fixée par un 
clou contre un des revêtements maçonnés , et sur laquelle on avait 
gravé, à l'aide d'un poinçon, l'inscription suivante : 
Cl • GIST • LE • CORPS • DE • MESSIRE • LOVIS • DE 
MAILLY • SIEVR • DV • QVESNOY • FILS • DE • AIMES • 
ET • DE • GABRIELLE • DONGNIES • S* • ET • DAME 
DE HOVGOVRT • QVY • TRESPASSA • LE • 25 ■ DE 
MARS 1624. 
— 27 — 
Le second cercueil renfermait les restes de sa femme. Dans le 
premier, on trouva une chevelure d'homme. Dans l'autre, un ruban 
en filigrannes , garni de quelques perles , servait encore de ban- 
deau ou de diadème à un crâne dénudé ; étrange ironie 1 Un autre 
long ruban en soie , resté intact, était sans doute la ceinture de la 
robe dans laquelle on avait enseveli la très-hautç et très-puissante 
dame , épouse de noble homme Messire Edme de Mailly. 
D'eux et de leurs descendants , il ne restait que des os noircis et 
un peu de poussière humide. 
Février 1861. 
— 28 — 
SÉPULTURES A CÀESTftE. 
LETTRE DE M. BONVAItLET, 
Membre correspondant.. 
Monsieur le Président , 
J'ai l'honneur de signaler à votre attention et à celle de la Com- 
mission historique un débris précieux qui va disparaître prochaine- 
ment, si l'on ne prend des mesures pour en assurer la conservation. 
Sanderus , dans son Flandria illustrata (2 e édition, t. III , p. 291), 
mentionne dans l'église de Caestre (arrondissement d'Hazebrouck) , 
les tombeaux de Guillaume de Novion, commandeur de Caestre, de 
l'ordre des Chevaliers de St-Jean (à moins qu'il n'ait été templier), 
enterré là, dit-il, depuis plus de 400 ans. Ce monument a disparu au- 
jourd'hui, et nous ne trouvons plus, dans l'église de Caestre, rebâtie 
depuis la Révolution , aucune trace du monument de Guillaume de 
Novion. Je le considère comme templier , et vous serez de mon avis , 
si vous rapprochez la date où écrivait Sanderus, de l'âge qu'il assigne 
à cette tombe ; en effet, cela nous conduit au premier quart du 
XIII e siècle ou environ cent ans avant la chute de l'ordre du Temple. 
Notons en passant que Caestre , située dans la châtellenie de Bail 
leul , dont les chefs étaient soumis féodalement aux châtelains de 
Saint-Omer , était une des plus anciennes commanderies de l'ordre 
du Temple , fondé , on le sait , par un membre de la maison de 
Saint-Omer. 
Après vous avoir parlé de ce qui n'existe plus, j'en viens à ce 
qui existe encore , et qui est le véritable motif de ma lettre. 
Sanderus, à côté de la tombe que je viens de mentionner, 
— .29 — 
* 
signale celle de Robert de Thiennes dit de Lombise , seigneur de 
Caestre, conseiller de Charles, duc de Bourgogne, puis de Maxi- 
milien et de Philippe. Cette tombe a également disparu, mais on 
en a retrouvé un fragment à la porte d'une école de dentellières , 
près du presbytère. Ce fragment consiste en une tablette de marbre 
noir, brisée dans le sens de la longueur et large encore aujourd'hui 
d'environ 1 m. 20 c. Autour de la tablette règne une forte moulure 
saillante , sur laquelle on lit , en caractères du commencement du 
XVI e siècle : 
Cy gist noble ho(m)me mess e Robert de Thiennes 
de Lombise , ch(eva)l(ie)r s. r de Caestre, 
q(on)seillier des feuz Phi (Le reste manque par la rupture de 
la pierre ) 
...... . mois de décembre- 
Les mots qui précédent sont tracés en relief et sont d'une belle 
conservation ; ils font regretter le reste de l'inscription , et çlus 
encore la statue qui devait orner le tombeau de Robert de Thiennes. 
» Peut-être celle ci était-elle en marbre blanc. Peu de pays sont 
aussi pauvres que le nôtre en tombeaux élevés , il est vrai que peu 
ont été soumis à autant de dévastations. 
Je pense que le débris, signalé par Sanderus , présente assez d'iû- 
térêt pour être enlevé de la place qu'il occupe et pour rentrer dans 
''église de Caestre. Il y rappellerait le souvenir d'un ancien seigneur 
de la paroisse. 
Déjà , un membre de la Société des Antiquaires de la Morinie, 
M. Ârnonld DetQijrnay, d'Estaires , ayant appelé l'attention de cette 
compagniesur la pierre de Robert çle Tbiennes ! , j'ai cru de jnon 
devoir de la signaler à la Commission historique. Tout en ne l'ayanf 
• f .,.,- ... 
pas vue par moi-même, je puis garantir l'exactitude du texte que je 
donne plus haut ; un dessin que j'ai fait prendre par M. Dezietter, de 
Crochte , et un texte que m'a donné M. David , membre du Comité 
flamand de France , m'ont fourni, lettre pour lettre, les mêmes indi- 
cations. 
i Voir Bulletin des Antiquaires de la MormU , livraisons 23,24 , p. 364. 
— 30 — 
NOUVEAU MÉMOIRE 
SUR LES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU NORD , 
Par M LE GLAY. 
SECONDE PARTIE. 
ARRONDISSEMENT DE DOUAI 
Les établissements religieux compris dans la circonscription qui 
forme aujourd'hui l'arrondissement de Douai' étaient plus nombreux 
encore et non moins importants que ceux du Cambrésis (arron- 
dissement de Cambrai) , surtout depuis la fondation de l'Université. 
Université. 
L'Université de Douai , de date toute récente (deuxième moitié 
in XVI e siècle) , n'a ici qu'un fonds d'archives très-modeste. 
Créée, sur la demande de Philippe II, roi d'Espagne , par un bref 
du pape Pie IV, 8 des ides de janvier 1559. Mirœi Opéra Dipl., 
I, 238, cette institution dut son organisation définitive aux lettres- 
patentes du même roi, 17 janvier 1561 (1). 
Les titres originaux qui nous restent, sur les premiers temps de 
l'Université, ne se retrouvent que dans les archives d'Anchin et de 
Marchiennes ou dans celles du chapitre de Saint-Amé. 
Ces maisons diverses, qui avaient provoqué de longue main l'éta- 
blissement de l'Université, contribuaient pour une bonne part à sa 
dotation. 
La lettre suivante, adressée à l'abbé de Marchiennes par la gou- 
(1) Ces lettres ont été imprimées plusieurs fois et notamment in-i° , à Douai , chei 
T. F. Willerval (sans date) avec un extrait des statuts de l'Université de Louvain. 
— 31 — 
vernante des Pays-Bas, montre assez que l'Etat , dans cette cir- 
constance, comptait beaucoup sur les subsides monastiques : 
« Marguerite, parla grâce de Dieu, ducbesse de Parme, de Plaisance, etc., 
régente et gouvernante , etc. 
» Révérend père, très ctaier et bien-amé, nous avons entendu, parle rap- 
port du conseiller Dassonleyille , la responce et offre que luy avez fait , tant 
sur les lettres que vous avons escript que sur ce qu'il vous a déclairé denostre 
part , touchant la réquisition à vous faicte pour le subside de la nouvelle 
Université de Doua y , selon qu'entre Sa Sainteté et Sa Majesté avoit esté 
ad visé et conclu se devoir faire, Et combien que par cela avons aucunement 
cogneu vostre bonne affection àlavanchement de ladite Université, toutesfois? 
comme vostre dite offre ne se conforme assez à ce que, au nom deSad. Majesté, 
vous avons fait demander, ainçois que vous vous en estes en partie excusé, 
nous ne povons , pour ceste heure , nous contenter du tout de vostre dite 
responce, considéré que pour œuvre si sainct et pieux , dont deppend une 
bonne partie de la conservation delà religion catholique, pour avoir des bons 
pasteurs et prédicateurs, et ne laisser mal instruire la jeunesse de pardeça, 
est besoing faire aller incontinent avant lad. Université , chose qui ne se 
peut et ne se doibt plus justement faire que à l'ayde des principaulx mo- 
nastères, les plus riches et voisins dud. lieu. D'autant plus que S. M. n'at 
présentement moyen de doter du sien lad. Univsrsité; si est-ce que de vostre 
responce et offre advertirons volontiers Sad. Majesté, et luy ferons entendre 
vos excuses pour sçavoir son ultérieur plaisir. Et néantmoins , pour autant 
que desjà le fait de lad. Université est si avant mené que le progrès et effect 
ne se peult et ne doit plus différer, pour estre jà les professeurs et lecteurs 
retenuz et plusieurs choses nécessaires à commencher et ouvrir l'estude géné- 
rale en ladite ville, préparées , nous avons advisé vous requérir qu'ayez à 
furnir et satisfaire, par manière de provision, chascun an, pour vostre con- 
tingent, la somme de deux cents livres de quarante gros , à commencher du 
jour que sera encommenchée et ouverte lad. Université, et à payer de demy 
an en demy an , par égale portion , sans y faire faulte , jusques à ce que 
Sad. Majesté y aura autrement pourveu, ou que sera trouvé autre moyen pour 
l'entretenement de lad. Université, laquelle lesdits de Douay ne peuvent de 
ejjdx seulz soustenir, combien ils ayent desjà doté icelle de leur propre , à 
lacharge de ladite ville, de bien bonne et notable somme par an. Et comme 
il nous ont remonstré qu'il leur conviendra exposer, devant mettre le tout 
en ordre, plus de L mil florins pour une fois, de toutes lesquelles chosesnous 
vous avons bien voulu adverlir avant que d'en escripre à Sa Majestô,affin que 
lesdits de Douay ne soient empeschez à passer avant et faire publier le jour 
pour le commenchement de l'estude générale , comme ils ont jà ar resté, et 
aussi que Sa Maj. puist prendre de meilleure part vostre excuse , si tant 
est qu'elle la trouve recevable. Révérend père, très chier et bien amé, Notre 
Seigneur vous ay en sa sainte garde. De Bruxelles , ce XVI e jour de juin 
1562. MARGARITA , et plus bas, Vander AA. » 
— 32 — 
Donnons un index rapide de nos actes du XVI e siècle, ,ç<)ftcer 
nant l'Université et les collèges ou séminaires de Douai ,g#i en 
dépendaient : 
1563, 13 mars, a Bruxelles. — Obligation souscrite par Arnou 
del Cambe, dit Ganthois, élu abbé de Marchiennes , de faire payer 
par son couvent: 1° une pension annuelle et perpétuelle de fôO 
livres pour l' entre tenement des lecteurs en l'Université ; 2° une 
pension annuelle de 250 livres , pendant dix ans , pour furnir 
aux frais extraordinaires des édifices et extructioit dés halles et 
autres semblables en ladite Université. — Original signe Pdmpt 
A. Ganthois. 
15C8, 9 février. — Obligation pareille de 1 abbé d'Anchin pour 
470 florins 2 patars 6 deniers , sous le vidimus des échevins de 
Douai , 26 janvier 1569. — Original. 
1572 , 28 juillet, en latin. — Lettre du recteur de l'Université 
de Louvain , aux recteur et suppôts de l'Université de Douai , à 
propos de la concurrence entre Simon Mantheau et Mathias Bos- 
>emius. (1). — Original. 
1598 , 22 mars , a Bruxelles. — Lettres patentes de Philippe , 
roi de Castille, prescrivant les mesures à prendre pour la recette 
.des subventions nécessaires à la création du séminaire des Bons- 
Pasteurs , en l'Université. — Copie collationnée. 
1599 , 25 juin , a Arras , en latin. — Lettre de Ph. de Caverel, 
abbé de Saint-Vaast, au président du séminaire des Bons-Pasteurs, 
touchant la pension que ce monastère doit fournir pour l'entretien 
dudit séminaire. — Original signé. 
Autour de l'Université , il y avait un groupe de séminaires yTront 
voici la nomenclature : 
Séminaire d'Aubencheul ou du Barlet ; — de la Motte ; — de 
Lannoy , — de l' Enfant -Jésus , — des Evêques, — Hattu, — des 
J3uit-Prêtres , — des Irlandais , — Moulart , — des Nobles ,— de la 
(i) On sait que Math. Bossemius, fut premier professeur de philosophie en cette 
Université, dont il était aussi le chancelier. Voyez foppens, 870, et Pa<juot, I, 407. 
— 88- 
Féi, -r* du Roi, — de Saint-Amand , — de Saint-Àmé, — de 
Hénin , -^ des Sept-Douleurs , — du Soleil , — de La Torre , — 
de Tournai. 
Tous ces établissements n'ont guères laissé d'archives , mais nous 
conservons , de deux d'entre eux , des vestiges dont il faut dire un 
mot : 
Séminaire de la Motte. — Fondé par testament de Valentin de 
Pardieu f seigneur de la Motte , général d'artillerie , gouverneur de 
Gravelines ; ce séminaire était destiné à recevoir des boursiers qui 
suivaient les cours de l'Université. 
Le plus ancien document qui en reste ici a pour titre : Manuah 
Nicolai Vandetetne , notarii Universitatis Duacene , 1589 ; puis 
viennent onze volumes de comptes, 1705-1791. 
Séminaire Hat tu. — Cette maison, qui reconnaît pour fondateur 
Claude Hattu , bourgeois de Douai , date de 1631. On y recevait les 
enfants de la ville qui étudiaient au moins la grammaire , en don- 
nant toujours la préférence aux descendants du testateur , dont la 
famille subsiste encore honorablement 
Les comptes , qui ne remontent qu'à 1741 , forment un total de 
trente-trois volumes in-folio. Les titres de propriété sont trop 
nombreux pour être ici inventoriés. 
Abbaye de Marelilenne*. 
Abbaye de Bénédictins , fondée par sainte Rictrude , vers l'an 643. 
— Les archives de cette maison, l'une de» phis anciennes qui aient 
exiSt6 dans le pays , sont riches et importantes. Toutefois , elle n'a 
pas conservé ses plus vieux titres ; ce qui étonnera peu, si l'on veut 
bien se rappeler que , saccagée d'abord par les Normands en 851 , 
elle fut de nouveau détruite en 879 , suivant Mabillon , ou en 880 , 
selon Ferri de Locres , lors de la seconde invasion de ces barbares , 
et qu'elle s'est relevée seulement sous le règne de Charles-Ie- 
Sûsple. 
Jusqu'au mois de septembre 1840 , nous ne possédions que la 
-84 — 
plus faible partie de ces archives. Une antre portion notable et très- 
précieuse reposait au greffe de la cour royale de Douai. En 1790 , 
l'abbaye de Marchiennes , menacée de pillage et inquiétée tous les 
jours par les désordres populaires des environs , adressa au Parle- 
ment de Flandre , qui existait encore , une supplique pour le prier 
de recevoir dans son greffe certaine quantité de papiers et titres an- 
ciens dont elle craignait la destruction. Le Parlement rendit, le 
26 février 1790 , un arrêt qui chargeait trois conseillers de rece- 
voir ce dépôt, sous inventaire. 
Sur ma demande , M. le Préfet sollicita de M. le Garde des 
Sceaux la réintégration des archives dont il s'agit, dans la collection 
départementale ; ce qui eut lieu le 14 septembre 1840. Le 10 octobre 
suivant, j'eus l'honneur d'adresser à M. le Ministre de l'instruction 
publique l'inventaire détaillé des pièces remises , qui sont fort nom- 
breuses et dont les plus anciennes remontent au X 6 siècle. 
Dans l'impossibilité de les décrire ici , faisons connaître au moins 
le beau cartulaire qui en contient la meilleure partie. C'est un 
in-folio vélin, reliure en bois , recouverte d'un cuir fleurdelisé , 
17 feuillets liminaires , 378 pages , total 412 pages ; écriture du 
XIII e siècle , à deux colonnes ; initiales peintes ; 24 portraits de 
papes , d'empereurs , de rois , d'archevêques , d'évêques , de comtes 
de Flandre et de Hainaut , et d'autres seigneurs , placés en tête de 
bulles , chartes ou diplômes émanés de ces personnages , savoir . 
Calixte II , Eugène III , Alexandre III ; — Charles-le-Chauve , le roi 
Lothaire ; — Samson , archevêque de Reims ; Lambert , Alvise . 
Godescalque , André , évêques d' Arras ; Milon , évêque de Térouane ; 
Burchard , Nicolas , évêques de Cambrai ; Simon f évêque de 
Tournai et de Noyon ; Girauld , évêque de Tournai ; — Bauduin , 
comte de Hainaut et de Yalenciennes ; Charles , Thierri , Philippe , 
comtes de Flandre ; Raoul , comte de Yermandois ; Bauduin , comte 
de Hainaut ; Simon d'Oisi , châtelain de Cambrai (1). 
- (1) Au dedans de la couverture de ce cartulaire, se trouve le fragmentd'un poème 
dont Tobie paraît être le héros ou le sujet. Les premiers vers de ce fragment 
ont ainsi conçus: 
— S5 — 
Quant à la partie des archives de Marchiennes que nous possé- 
dions déjà , la pièce la plus ancienne est une charte de Robert , 
évéque d'Arras , de Tan 1122 , concernant les autels de Sailly , 
Gouy et Ha m âge. Le même fonds renferme un titre par leque 
Raoul y comte de Yermandois, accorde aux religieux de Marchiennes 
l'exemption du droit de vinage et le péage sur ses terres. Reste à 
savoir si cet acte , non daté , est de Raoul I er , qui régna de 1117 à 
1152 , ou de son fils Raoul II , mort de la lèpre en 1167. 
Je crois avoir donné des notions suffisantes sur les archives de 
cette abbaye dans un mémoire spécial publié à Douai en 1854 
Chapitre de Saint-Ame. 
La collégiale de Saint-Amé de Douai était , dans l'origine , un 
monastère de Bénédictins, fondé vers l'an 684, à Broilum, depuis 
Merville , Maurontis villa , sur la Lys. A l'époque de l'invasion des 
Normands dans le pays, vers 870 , les moines de Merville se 
réfugièrent à Soissons , puis à Douai , emportant avec eux le corps 
de saint-Ame, leur patron. Parmi nos archives religieuses , nous 
n'en avons guère de plus riches que celles-ci ; les titres de toute 
nature y sont au nombre de 2213 , sans compter 171 liasses dont 
le dépouillement n'a pas été fait encore ; mais l'inventaire raisonné 
des titres et chartes existe ; il forme un volume in-folio. De ces titres, 
le premier en date est celui par lequel Bauduin , comte de Flandre , 
Solre Deo gratea, cujua remets ope, gaudei 
Incolumis, placida comrooditate fruens. 
Cujua presidio. cujus moderamine, eujus 
Coneilio nostrum fructificavit iler. 
Oscilla mulliplica patri, medicamine fellis 
Quod geris iinge patria lumina ; morbus abit. 
Nature yitium redimeni pietate, fidelis 
Excubitor cert&t prertus ire canis. 
Blanditur laribus tiotia, dona inique salutia 
Iusinuat caude mobilitaU loquena. 
— 86- 
qui prend ici seulement te titre de marquis , sans 
territoire, faUuiiedoiiatiiadeJâû»M«lfflrttonîes6eurAmé (1024). 
Une note , jointe à l'inventaire susdit , porte que dans les mêmes 
archives existai t un manuscrit du XI e siècle, petit in-folio de 190 pages, 
contenant une règle pour les chanoines , adoptée en 816 , au concile 
d'Aix-la-Chapelle. Ce volume , retrouvé enfin par mes soins , est du 
XIII siècle ; il a pour titre : Sequitur formula vivendi canoni 
corum a In nomine Patri et Filii et Spiritus Sancti, incipit Proïogus 
d super regulam canonicorum , que acta est anno Incarnationis Do- 
d minice octingintesimo sexto decimo, indictione décima, sub Ludo- 
d vico Galliarum rege , imperante Domino Jesu Christo , cui est 
» honor. » A la marge de cette première page , on lit en grandes 
lettres du XV e siècle : c Hic liber allatus aMenrivilla remanere débet 
» ad usum canonicorum et totius collegii D. Amati. *> Une main 
du XVII e siècle a ajouté : « Conferendus est hic liber cum Concilio 
h primo Aquisgranensi, quod extat, t. 2. Conciliorum, et observan- 
» dum quod hic liber habeat quod ibi non sit et contra ; et quod 
» ordo non idem, ut utrobique multorum capitum.» La règle finit à 
la page 176. Après quoi : Privilegium Urbani pape, de eommuni 
vita elericorum. Ce bref est précédé de quelques lignes par les- 
quelles L., abbé de St-Ruf, en fait l'envoi à l'évêque d'Arras. Il esta 
croire qu'il s'agit ici de Lambert, premier évêque d'Arras après la 
séparation de ce diocèse d'avec celui de Cambrai. Quant à l'abbaye 
de St-Ruf, elle était située, comme on sait, à Valence en Dauphiné. 
L'inventaire dont je parle a été dressé par M. Poret, qui remplis- 
sait, il y a quarante-cinq ans, les fonctions d'archiviste du départe- 
ment. On a rédigé , pour le même répertoire, des tables conformes 
à celles que nous dressons pour la Chambre des comptes et les 
autres divisions de ce dépôt, Nous avons retrouvé depuis un certain 
nombre de titres qui constituent un petit supplément. 
Citons encore : 1° Registre aux testaments des chanoines et 
chapelains, 1452-1596 (coté 172); 2° Acta capituli , 1408-1763; 
3° Coutumes de St-Amé , et noms des hommes de fief du bailliage 
— Ht — 
et tèttr tentyotellé ; à cahiers (cotés 175) ; 3° Registre aux baux et 
arrentements , 1716—1736 (coté 173); une multitude de compte? 
récemment retrouvés, et enfin un petit cartulaire in-4° vélin , 
42 feuillets , écriture du XII* et du XIII e siècle , à longues lignes, 
contenant 70 actes. Ce cartulaire n'est pas mentionné dans le Cata- 
logue général des cartulaire* , imprimé en 1847 , par ordre de M. le 
Ministre de l'intérieur. 
Voir, pour plus de détails , Mémoire sur les archives in cha- 
pitre de St-Amé , que j'ai inséré dans le Recueil de la Société 
académique de Douai % année 1858. 
Anchln* 
(Û. de St.-B.), fondée en 1079 , par deux seigneurs, nommés 
Watier et Sicher , secondés d'Anselme de Ribemont , personnage 
célèbre dans l'histoire de la première croisade , et qui tint un grand 
tournoi en l'enclos de cette abbaye naissante , vers 1096. Voyez chez 
Carpentier, Ikfaf de la noblesse de Cambrésis, Preuves , 14 , te 
diplôme relatant les noms de tous les chevaliers qui , au moment 
de partir pour la Terre-Sainte , figurèrent à ce tournoi. 
Au dire de Carpentier , ce diplôme a été extrait des archives d'An- 
chin ; cependant nous l'y avons vainement cherché; et il y a de graves 
motifs pour en suspecter l'authenticité. Nous avons d'ailleurs re- 
trouvé naguères , dans les liasses du même fonds , qui étaient sup- 
posées ne renfermer que des papiers tout modernes , un bon nombre 
de titres d'Anchin , entre lesquels nous pouvons signaler les origi- 
naux suivants qui appartiennent au XI e siècle , c'est-à-dire aux 
temps primitifs du monastère : 
1079. Actum est hoc anno ab incatnatione Domini millesimo 
LXXVHII , indictione seeunda , anno vero Henrici régis XXVI , 
presulatus vero domini Gerardi epiiscopi quarto. Titre de fondation 
d'Anchin inséré dans l'Histoire de l'abbaye, par M. Escallier,p. 17. 
Orig. scellé. 
1079. Actum est hoc anno ab incamatione Domini millésimé 
LXXVIIII, indictione secunda, anno vero Henrici régis XXVI , 
presulatus vero Gerardi Cameraceneis episcopi IllI. Gérard II ,- 
évéque de Cambrai, confirme la fondation d'Anchin. Original, jadis 
scellé. Ce titre est inséré très-défectueusement et avec des lacunes 
dans Miraeus , 1 , 163. 
1089 Cameroci habita, anno ab Inearnation$ Domini 
Uf § LXXXVIIII , indictione H , recenseri feci. L'évêque de 
Cambrai , Gérard II , assigne plusieurs patronats à l'église d'An- 
chin , entre autres celui de la Bourse. Orig. auquel reste plaquée 
une partie du scel. 
1092. Actum est autem hoc anno ab Incarnations Domini 
MXCI1 , régnante apud Francos Philippo rege , apud nos autem 
Roberto Flandrensium juniori comité. A. (Alolf ou Alold) , abbé 
de St-Vaast d'Arras , concède à l'abbaye d'Anchin un alleu à 
Lobes. Orig. scellé. Inédit. 
1094* 4° Actum est autem hoc anno ab Incarnations Domini 
MLXXXXIIII f indictione secunda concurrente VI, epacta I, 
régnante Philippo Francorum rege, dominante in Ftandria comité 
Roberto junior e. Engelran , comte de Hesdin , accorde à Ancbin 
diverses terres sises vers Hesdin , pour former le prieuré de St.- 
Georges. Copie du XII e siècle, que Ton ayoulu faire passer pour un 
original , en y appendant , avec des attaches de cuir , un scel qui 
n'existe plus. Inséré dans le Codex traditionum Sti-Georgii , f. 12. 
1098. Auctum est et confirmatum Remis in presentia domint 
Manasse , Remorum archiepiscopi , recitatum et confirmatum in 
coneilio Cameracensi, anno Dominice Incarnationis MXCVIII, tn- 
dictions VI, régnante Philippo rege Francorum gloriosissimo , anno 
regni ejus XXXV ', pontificante domno Manasse Cameracensium 
episcopo , anno pontificii ejus secundo. Manasse , pvêque de 
Cambrai, confirme les possessions de l'abbaye d'Anchin, entr'autres 
l'aute| d'Inchi. Orig. avec portion de sceau. 
J'omets , brevitatis causa, quelques autres diplômes du même 
sièclç. 
— 39 — 
Les titres proprement dits sont au nombre d'environ 300, plus 
18 registres et 43 liasses. Inventaire à faire. 
Lé prieuré de Saint-Georges , à Hesdin , dépendait de l'abbaye 
d'Ànchin ; c'est à ce titre que nous possédons ici certain cartulaire 
très-ancien et très-respectable. Quand je l'ai découvert, gisant dans 
un tas confus de papiers, il était tellement délabré que j'ai eu quelque 
peine à en rétablir et rassembler les feuillets disjoints. On me l'a 
relié solidement en parchemin ; précaution nécessaire , à cause de 
plusieurs pièces originales détachées, qui en font partie intégrante. 
Je l'intitule : Codex traditionum S. Georgii Hisdtniensis. C'est 
un petit in-4° de 83 feuillets, écriture du XIII e siècle , en partie à 
longues lignes et en partie à deux colonnes. La plupart des pièces 
dont ce codex se compose , sont des chartes nommées par. les diolo- 
matistes, charlœ traditionis, ou notionis ckartœ. Les premières 
n'ont pas seulement pour objet la donation d'églises, de terres ou 
de maisons : elles s'étendent souvent aux personnes. Dans plusieurs 
de ces titres , un homme se soumet, lui , sa femme et ses enfants à 
être serfs de l'Eglise sous certaines conditions. C'est ainsi que 
le sire de Preure se met a en le warde et en la carïté de 
» monseigneur saint-Georges , le glorieus martyr , patron de tous 
» les nobles , par XII deniers parisis par an , tant k'il vivra , et ses 
» hiaume, ses hauberc et ses cauches de fera la mort Et fut 
» fait devant le grand ostel, présent le prieus dant Bernart, lé 
» sous-prieus dant Jehan deBouberch et touplain d'autres moines; 
» et si l'accompaingna me dame sa femme , ses enfants et tous ses 
» amis et tous ses kevaux osi. » 
Ce cartulaire , malheureusement endommagé vers la fin , sera 
l'objet d'un inventaire spécial. 
Abbaye de Sin. 
Cette maison de femmes , de l'ordre de St-Augustin , s'appelait 
Beaulieu-lez-Sin-le-Noble. Fondée vers Tan 1224, auprès de Douai -, 
elle a obtenu son institution canonique par deux bulles du pape 
HoiK>rio8 III , données à Latrau , en mai 1224. GpMm ChrU- 
tiana, III, coll. 90, 91 et notre Camtracum ChiMenum , 293 et 
suiv. 
Registres des comptes, 23. 
Fardes renfermant plusieurs répertoires de titres , mémoires , 
récépissés, lettres-requêtes, baux , quittances , etc., 2. 
Titres de 1218 à 1759 , au nombre de 356, 
La charte la plus ancienne est ainsi datée : Actum anno Incar- 
nations Dominicœ MCC decimo octavo , mense junio. Hugues 
Tachons de Àlbiniaco approuve la vente faite par Olivier , fils de 
Bernard , à Hugues d'Estruen , bourgeois de Lens , de 24 mencau- 
dées de terre sur Quiéri. Orig. scellé. 
On trouve dans ce fonds plusieurs titres originaux en langue 
romane d'une date antérieure à 1250. 
Flines. 
L'abbaye de l'Honneur-Sainte-Marie , fondée à Flines sur la 
Scarpe , par Marguerite , depuis comtesse de Flandre, remonte , 
suivant le Gallia Christiana , à l'année 1234- Le titre de fondation 
se trouve dans Aubert-le-Mire , Opéra Diplomatica , 1 , 579. Il est 
daté du 9 octobre, jour de saint Denis, 1234; mais nous avons 
dans la Chambre des Comptes un titre antérieur , puisqu'il est du 
mois de mai , même année. Marguerite y fait une donation à ce 
même monastère, quelle déclare déjà fondé par sa soeur Jeanne. 
Le continuateur d'Aubert le Mire a même inséré dans ses additions , 
IY, 238, ce dernier diplôme, qui se trouve en original dans les 
archives propres de l'abbaye ; il en existe une confirmation par la 
comtesse Jeanne. Nous délaissons donc l'opinion commune, qui 
attribue la fondation de Flines à Marguerite. Il faut dire toutefois 
que cette princesse en fut la principale bienfaitrice ei qu'elle con- 
tinua dignement l'œuvre de sa sœur, décédée le 5 décembre 1244- 
11 existe même une charte où elle déclare que sa chère fille Marie 
s'y est consacrée à la vie religieuse. 
-41- 
Je signalerai encore un chirographe français de 1205, au mois de 
ghieskerec (juin), contenant vente d'une rente annuelle au profit des 
ministres de la Pièche des Clercs d'Orchies , établie en l'honneur de 
N.-D. Il résulte de là qu'il y avait , dès cette époque , en ce même 
lie 1 ) d'Orchies , une institution connue sous le nom d'Honneur de 
N.-D., et que c'était une communauté d'hommes. L'existence de cet 
acte en français tendrait à faire remonter plus haut que nous l'avons 
avancé ailleurs (1), l'emploi de la langue romane dans les actes 
publics ; mais il faut dire que le titre dont il s'agit n'est revêtu d'au- 
cun scel , et par conséquent n'a point le caractère essentiel d'un titre 
original. Je le regarde comme une copie à peu près contemporaine. 
L'inventaire analytique des chartes de Flines a été poursuivi 
jusqu'à l'an 1540. Le cartulaire , 2 volumes grand in-folio , sur 
beau vélin , a été dressé en 1540 , par Gérard Bétremieu , sur là 
demande de Jacqueline de Lalaing , abbesse , morte en 1560 et 
placée par le P. Henriquez au nombre des saints personnages de 
Tordre de Citeaux (2). 
Abbaye de» Prés. 
Couvent de femmes , ordre de Citeaux , fondé à Douai vers les 
premières années du XIII e siècle. On trouve dans les Preuves du 
Gallia Christiana, III , col. 92, une sentence rendue en décembre 
1217 , entre les chanoines de Saint- Amé de Douai , et les religieuses 
de N.-D.-des-Prés , touchant la fondation de leur monastère. Cette 
pièce est tirée du cartulaire de l'abbaye. C'est l'acte le plus ancien 
qui la concerne. Les titres de cette maison sont au nombre de 
1,006, répartis de la manière suivante : XIII e siècle , 356. XIV e 
siècle , 127. XV e siècle, 117. XVI e siècle, 202. XVII e siècle, 163. 
XVIII e siècle, 41 
(i) Recherches sur les premiers actes publics rédigés en français, br. in -8°, Lille, 
1837. 
(î) Fascicnlus sanctorum ordinis cistercien sis, in-folio. Bruxelles. 1623. Lilia 
eisterciensia^VùrîùX., Douai, 1688. 
_4*- 
Cliapitre de Saint-Pierre de Douai. 
Les archives de cette collégiale sont, jusqu'à présent, restées a 
Douai. Il en est fait mention dans les Mémoires de la Société 
académique de cette ville (1841—1842), p. 43. 
Abbaye de Nafre-Dame-de-la-Pai*. 
0. de S. B. — Fondée à Douai en 1604 , par Florence de Ver 
quignœul , cette maison ne peut avoir des archives bien considé- 
rables. Néanmoins nous avons rassemblé huit registres, trois liasses 
et trois sacs de papiers , qui seront examinés et inventoriés à leur 
tour. 
Nous aurions encore à parler des paroisses de Douai, savoir : 
Saint-Jacques, Saint-Nicolas, Saint-Albin et N.-Dame, dont les 
titres sont classés , mais non inventoriés. Il en est de même des 
couvents secondaires de la même ville , tels que Carmes-chaussés et 
déchaussés, Carmélites, Capucins , Minimes , Augustins, Trini- 
taires , Chartreux , Dominicains , Oratoriens , Bénédictins anglais, 
Jésuites, Annonciadcs , Brigittines, Chanoinesses de Montigni. 
ARRONDISSEMENT DE LILLE 
Chapitre de Saint-Plat de Seelln. 
Ce chapitre , bien que d'origine plus haute peut-être que nulle 
collégiale du pays (vi e siècle), n'a laissé qu'un médiocre fonds 
d'archives, Longtemps même nous crûmes qu'il n'en restait rien. 
Enfin . lors du triage mentionné ci-dessus , article du Bureau des 
finances , nous avons trouvé de quoi lui composer une petite collec- 
tion dont les titres ne manquent pas d'intérêt. Le plus vieil original 
que j'y rencontre est un acte en roman , de 1275 , ei moiid'oetembre , 
— 43 — 
par lequel Jehansde Hordaing , fils le senescal garantit ; comme sire , 
à Emmelot , fille d'Ameit de Mans , bourgeois de Douai , un muid 
de terre , sis au terroir de Brunainmont . 
Cygolng. 
Après Saint-Piat , la plus ancienne maison religieuse de cette 
circonscription est l'abbaye de Cysoing, O. S. A., fondée vers Tan 
838 , par Evrard , comte de Frioul , sous le patronat de St-Calixte. 
Il existait à la Chambre des comptes , de Lille , un coffre renfermant 
les titres de cette abbaye , qui l'y avait' fait déposer , pour plus de 
sûreté, durant les guerres, au commencement du xv e siècle. Ce 
coffre fut ouvert, en 1678, par Denis Godefroy, qui dressa un in- 
ventaire des titres et en délivra quelques copies. Il fut ensuite fermé 
de trois serrures ,dont les clefs furent gardées en même temps par 
l'abbé de Cysoing et par Denis Godefroy. En 1783 , les clefs avaient 
disparu ; et l'abbaye, voulant avoir communication des pièces con- 
tenues dans ce meuble , il fallut un arrêt du Conseil qui en auto- 
risât l'ouverture. Du reste , toutes les archives de Cysoing n'étaient 
pas là ; car il existe un procès-verbal du 25 décembre 1790, duquel 
il résulte que les commissaires du directoire du district de Lille ont 
apposé les scellés en ce monastère , sur une chambre où ils avaient 
signalé un grand nombre de cartons , contenant, dit le procès-ver- 
bal , les titres de la maison de Cysoing. Dom Gosse , dernier abbé , 
signa l'acte avec les commissaires. Ce que nous possédons ici, tou- 
chant cette abbaye , se compose de 234 diplômes, chartes, bulles et 
autres originaux , répartis ainsi qu'il suit : pour le xn e siècle , 35 
titres; pour le xm e , 138; pour le xiv e , 23; et pour le xv e , 38. 
L'acte le plus ancien est une lettre sur parchemin, scellée, datée de 
Reims , 1129. L'archevêque Rainauldy mande à Anselme , abbé, et 
aux religieux de Cysoing que Hériman, qui avait obtenu indû- 
ment les deux charges de prévôt et de trésorier de l'abbaye , les a 
abdiquées. L'archevêque les remet donc à la disposition de l'abbé, 
pour les conférer, sous certaines conditions. En outre , il confirme 
l'institution des chanoines réguliers de S. Augustin dans ce monas- 
-44- 
tère , bu lieu des séculiers qui s'y trouvaient. Ce titre est Hiefa* 
tionné , Gattia Chrhtiana , III , 287. Il est inséré dans Miraeus , 
III, 328; et Ton s'aperçoit que l'éditeur Ta copié d'après l'original, 
puisqu'il laisse en blanc le mot même qui manque sur cet original. 
Tous les titres postérieurs au xv e siècle composent quatre liasses 
et ne sont , pour la plupart, que des pièces de procédure (1). 
J'ai au surplus donné , je crois , un tableau assez complet de ce 
fonds dans un Mémoire sur t$$ archives de l'abbaye de Cyeoing , 
in-8°, Lille , Danel , 1854. 
De l'abbaye de Cysoing dépendait le prieuré de Beaurepaîre , 
situé en Hainaut. Les archives de ce prieuré tiennent une place no- 
table dans notre dépôt ; elles se composent d'actes isolés , dont le 
plus ancien porte la date du 28 juin 1212 , et de registres , comptes , 
chassereaux et cartulaires du xv e au ivni e siècle inclns. 
Phalcmpiu. 
Abbaye de chanoines réguliers, O. S. A., instituée, en 1039, 
par Sasvales, châtelain de Lille. Nous n'avons de cette maison 
que quelques registres et terriers modernes assez insignifiants ; 
mais l'auteur de la présente notice a acquis , chez un libraire de 
Lille , un manuscrit portant ce titre : Chronicon omnium abba- 
tum , una cum condiioribus hujus domus usque inannum 1565, 
reverendo in Chris to patri et domino D. Aadree Mundet , Phano- 
pino abbati meritissimo Fr. Franciscus Pie tin , ejus cœnobii de- 
rieus regularis, felicitatem sempiternam exoptat. Petit in-4° papier. 
Cette chronique, continuée par Denis de Saincts et Florent de Bray, 
religieux de la même abbaye , a été ensuite poursuivie par un ano 
nyme jusqu'à la révolution française. 
(1) Le cartulaire officiel de Cjaoing est en la possession de M. Dumortier , membre 
de la Chambre des représentants de Belgique et de 1* Académie de Bruxelles. Voir 
Bulletin de V Académie, 184», p. 111 et suit. Le tome 73 des 18a Colbert , à h 
Bibliothèque impériale, renferme les titres de l'abbaye de Cysoing. 
— 45 - 
Saint-Pierre de Lille. 
Cette collégiale , établie en Tan 10C6 , par Baudouin de Lille , 
comte de Flandre , avait des archives très-riches. Les titres originaux 
y sont au nombre de 3,000 environ, dont le premier remonte à l'ori- 
gine même de cette église. C'est une bulle du pape Alexandre II , 
6 des ides d'avril 1066. Ce curieux monument d'écriture lombardique 
est malheureusement endommagé sur plusieurs points, bien qu'assez 
lisible encore. J'ai publié , dans mon édition de la chronique de 
Balderic , 545, un spécimen de ces lettres lombardes, extrait d'une 
bulle de Grégoire VII. Outre ces 3,000 titres , il existe encore cinq 
registres in-folio d'actes capitulaires, et plus de 200 autres registres, 
portefeuilles ou liasses , contenant des chassereaux, terriers, briefs, 
comptes , etc. 
Pour plus de détails, voyez mon Mémoire sur les archives du 
chapitre de Satnt-Pierre de Lille, inséré dans les Mémoires de la 
Société impériale des sciences de Lille , année 1856, p. 137 et suiv. 
Abbaye de I*oo#. 
(O. de C,), fondée vers 1145 > par Thierri d'Alsace, comte de 
Flandre, etSybille d'Anjou, sa femme. — Les titres isolés sont au 
nombre de 776 , depuis l'an 1141 jusqu'à 1782. Le premier est un 
diplômé de Thierri d'Alsace , qui confirme l'acquisition , au profit 
de l'égliseNotre-Dame de Loos , d'une terre que .Bernard d'Anekin 
tenait en fief de Pierre de Barges et en arrière-fief du comte de 
Flandre. Il existe d'autres actes non datés , qui peuvent .être aus^i 
anciens que celui-là ; ils émanent d'Enguerran , fils et successeur 
de Thierri , qui mourut en 1150. 
Les chartes de Loos sont inventoriées et analysées jusqu'en 14QQ ; 
pour la suite , il n'existe qu'un inventaire purement chrQaologiqi^ 
sans analyse. 
Les registres et portefeuilles sont au nombre de 37, p)#% 9 K*ttft& 
-46- 
Nous avons recouvré plusieurs cartulaires de cette abbaye , 
qui étaient restés à la mairie de Sequedin', commune voisine 
de Loos. 
J'ai publié , en 1857 , dans les Mémoires de la Société impériale 
des sciences de Lille , une notice sûr les archives de l'abbaye de 
Loos. 
• 
Abbaye de Marquette. 
Cette communauté de femmes (O. de G.) reconnaissait pour ses 
fondateurs le comte Fernand de Portugal et Jeanne de Constanti- 
nople, sa femme, laquelle l'institua en 1226 , tandis que Fernand 
était encore prisonnier du roi de France. Ils furent inhumés l'un et 
l'autre dans l'église de Marquette. Tous les titres de cette maison, 
transcrits en 1758, forment un recueil en dix volumes in-folio, 
dressé par ordre de Geneviève-Elisabeth-Armande, princesse de 
Rohan , abbesse de Marquette . Un autre volume fort précieux est 
celui que Dom Michel Gousselaire , religieux de Loos , rédigea , en 
1699 , à la prière de l'abbesse Elisabeth de Crevant deHumières. 
Gousselaire , à qui l'on doit en outre une bonne histoire inédite de 
l'abbaye de Loos , a intitulé ce volume : Sommaire et Répertoire 
■des titres de l'abbaye de Notre-Dame du Repos à Marquette. 
Je signalerai , encore , un petit registre en parchemin , intitulé: 
Particularités sur t abbaye de Marquette, écrit vers 1612. Ce vo- 
lume m'a fourni divers renseignements propres à rectifier quelques 
erreurs qui s'étaient glissées dans la chronologie des abbesses de 
Marquette, telle que la donne le Gallia Christiana, III, col. 315 
et suiv. 
Les chartes isolées de Marquette, au nombre de 700 environ, 
n'ont pas encore été inventoriées ; le plus vieux titre est une dona- 
tion de 4,000 harengs secs, octroyés parla comtesse Jeanne, sur 
son aumône de Mardick, aux dames de Adwiers. Cet acte, muni du 
sceau de la comtesse, est daté de novembre 1224. Il est donc anté- 
rieur à là fondation même de l'abbaye. 
I 
— 47 — 
Dominicains de Mlle. 
Cette maison n'a pas d'article dans le G allia Christiana, non plu» 
que celle de l'Abbiette , même ordre. Ce que nous avons dit de ces 
deux couvents dans le Carneracum Christianum, est extrait de 
Buzelin. Du reste, on connaît l'histoire qui en a été publiée, en 
1781 , par le P. Richard. 
Les Dominicains de Lille étaient pauvres en biens, et par consé- 
quent en archives. Le fonds modeste de papiers qui porte aujour- 
d'hui cette rubrique a été recueilli par moi çà et là , et de toutes 
pièces. Entre le peu de registres remarquables qui le composent, 
signalons ; 1° le n° 470 bis, très-petit in 4°, sorte de cartulaire écrit 
au XVII e siècle, et dont le premier acte porte la date du vendredi 
après Uê brandons, 1318 (en français). Le comte Robert y ordonne à 
son receveur de Warneton de payer, chaque année, aux Domini- 
cains de Lille, une rente de201iv. parisis;le dernier titre consiste en 
une lettre de confraternité avec le monastère de l'Abbiette, donnée à 
Lille, en mai 1276. 2° Vient ensuite un Mémorial in-folio, écrit, à 
ce qu'il semble, vers 1714, et assez confus dans sa rédaction, mais 
très-bon pourtant à consulter. 3° Enfin, il y a le Liber professionum 
(1683-1727), dont le premier acte présente la profession de F. Bona- 
venture Ghesquière, sous le prieuré du P. Mathieu de Warenghien. 
En fait de titres originaux, les plus anciens sont du xui e siècle, 
entre lesquels, trois de 1224, dont voici la substance : 1° décembre, 
De cancessfone cimiterii et oblalionum ; 2° février, Confirmatio 
episcopi Tornacensis super redditu LX s. ; 3° sans date de mois, 
Liiterœ Castellani de redditu LX s. Dans ce dernier acte, on men- 
tionne le canton de Bareul ou Baroel (1). 
Abblctte do Lille. 
Communauté" de femmes, ordre de S.Dominique. — Elle fut 
fondée, vers l'an 1270, par Marguerite > comtesse de Flandre. Les 
: (1 } Au N.-E de Lille, entre cet(e ville elRoubaix. I* y a un hameau de même nom 
au. village de Marcq-en-fiaroenl. 
-48- 
archives de cette maison consistent : 1° en registres, 176; 2* en 
liasses, 21; 3° en titres originaux, 754. Le fonds de l'Abbiette 
renferme nn cartulaire dont la première pièce est datée d'avril 1279 
c'est une donation de biens à ce couvent. Foppens l'a insérée dans 
son édition de Miraus, III, 132-133, avec d'autres diplômes qui 
concernent la même abbaye. L'inventaire des titres de l'Abbiette 
est fait avec analyse jusqu'en 1429. 
Outre ces établissements antiques et célèbres, Lille et sa châtel- 
lenie possédaient diverses petites communautés qui avaient aussi 
leurs titres et papiers, dont s'est enrichi notre dépôt. Il suffit de 
citer le prieuré de Fives, les Augustines réformées et le collège d'Ar- 
mentières les Soeurs-Grises de Comines et de Lannoy, les Ursulines 
de Tourcoing, et, à Lille, enfin les diverses paroisses, les Augustins, 
lesCarmes-Déchaussés, les Minimes, les Annonciades-Célestines, 
les Brigittines, les Carmélites-Déchaussées, les Clairisses, les reli- 
gieuses de Saint-François de Sales, les Ursulines, le collège des 
Jésuites, le collège des Hibernois, l'hôpital des Grimarets, etc., etc. 
ARRONDISSEMENT DE VALENCIENNES. 
Salnt-AmAML 
En 1843, lors de la publication du Mémoire intitulé : Histoire et 
description des archives du département du Nord .partie historique, 
in-4°, Paris, Firmin Didot, je ne pus signaler, en fait d'archives de 
Saint-Amand, que le cartulaire dont voici la description sommaire. 
2 vol. in~f°, vélin, I, 146 feuillets. De Bar i s tac o. De vinagiis. 
De atêaribus. De procurationibus. De cavagiis. Privilégia roma- 
norum pontificum. Privilégia imperatorum et regum. Munimenta. 
Cyrographi de argent aria. 
II e . De tninisteriali ville. Carte de terra Sancti Amandi. Dt 
Breillon. DeFrigido monte. De Willemiel. De Ruma. De Mouschin. 
De Hertaing De Bouvines.De Espiere. De Aymes. De le Brays de 
la Watove. De Curtraco. De Hardoia. De décima de Winghines. De 
Lecca. De Thienes. .De Mechinis. De Testerep. DeScaupons. De 
— 49 — 
ffereignies. De syn justa Mauritaniam. De Alanio. De Auvenniq 
De Weldeca. De Bâcher ode. De Syrau. DeHaussy. De Warigniaco, 
De Monchaus. De Nova villa. De Scaldinio. De Lourch. DeBou* 
ceignuel. De Dichi. 
Ce cartulaire, que Martène et d'Achery ont connu et cToîi ils ont 
extrait des documents curieux pour leur Spicilége, a été commu- 
niqué par moi à M. Guérard, de l'Institut, quand il publia lé cartu 
làiré de Saint-Bertin. J'en avais rédigé dès-lors un inventaire 
analytique, qui forme lui-même un volume in-folio. 
En 1851 et 1853, nous recouvrâmes des portions notables d'ar- 
chives de l'abbaye, restées jusqu'alors dans le bureau du rece- 
veur des domaines et au greffe communal de Saint-Àmand. Elles 
se composaient : 1° d'un cartulaire connu sous le nom de Livre 
rouge, in-folio, vélin, reliure en veau assez délabré, 143 feuillets, 
renfermant 147 titres, savoir : 15 du xm e siècle, 110 du xive, 14 
du xv e , plus 8 sans date ; 2° dune collection de registres et liasses 
formant 29 séries ; 3° de 8 cartons contenant un grand nombre de 
pièces isolées de toute nature . 
: La Revue agricole, industrielle et littéraire publia, en 1854, un 
Mémoire sur les archives de l'abbaye de Saint-Amand, dont j'avais 
fait hommage à la Société impériale d'agriculture, sciences et arts 
de Valenciennes. 
Hasnon. 
En 670 , un seigneur du pays , nommé Jean , et Eulalie , sa 
sœur, fondèrent à Hasnon , sur la Scarpe , une communauté de 
femmes. Ermentrude, fille de Charles-le-Chauve, en était Tab- 
besse vers 881, lorsque les Normands vinrent dévaster la contrée 
et détruire ce monastère, rétabli deux siècles plus tard par Bau- 
douin de Mons, comte de Flandre, qui y plaça des bénédictins. 
Les titres de cette maison sont peu nombreux ; ils sont classés par 
années» depuis 1086 jusqu'en 1788. La première charte se trouve 
insérée dans Le Mire, I,. 268 ; elle est analysée et traduite en partie 
dans F Histoire de Valenciennes, par d'Oultreman , p. 425. L'in 
4 
— 50 — 
venta ire de cette portion d'archives est fait, mais il a besoin d'être 
revu et plus détaillé. 
Cretpiii. 
Maison de bénédictins r non loin de Condé, entre les rivières 
4e Raisne et de Honneau, fondée, comme celle d'Hasnon , en 670 
suivant Baillet, en 691 selon Le Comte. Ses titres, an nombre 
de 100 environ, ne remontent pas au-delà du xn* siècle. Les auteurs 
du Gallia Chris tiana ont publié , t. III, Preuves , col. 24 et 25, 
quatre diplômes intéressants, de la fin du xi e siècle, qui se rattachent 
à rétablissement des bénédictins en cette maison. 11 était resté 
quelques chartes à la mairie de Crespin ; nous les avons fait réinté- 
grer au dépôt général. 
s 
Chapitre de Denatn. 
Maison de ehanoinesses , d'abord établie sur les bords de la 
Sambre , puis transférée dans la châtellenie de de Bouehain. Ces 
nobles dames, qui n'étaient primitivement que de pauvres recluses, 
n'aimaient pas, à ce qu'il paraît, de faire connaître le pointai* peft 
obscur d'où elles étaient parties. Elles refusèrent opiniâtrement de 
communiquer leurs archives aux laborieux auteurs du Gallia Chris- 
tiana , qui s'en plaignent doucement en ces termes : « Sequentium 
» abbatissarum sériera , qualibet adhibita diligentia, quibusvis pre- 
» cibus, obtinere ab iis quae monialibus successerunt dominabus 
» nobis non fuit integrum. » 
Les événements ont amené une communication que les bons 
bénédictins avaient vainement sollicitée ; et , à l'aide des titres 
dont nous sommes ici dépositaires, nous avons pu compléter la liste 
des abbesses , telle qu'on la trouve dans les notes de l'édition 
française de Balderic, p. 452, et dans le Cam. Christ., 250. 
Les titres sont au nombre de 440, classés par année, depuis 1118 
jusques et compris 1764. 
— 51 — 
Cette maison de Prémontrés, dite aussi Casa Dei , remonte à 
1125. Ses archives furent peu considérables dans notre dépôt jus- 
qu'à la fin de 1850. Â cette époque, grâces aux indications fournies 
par M. Arthur Dinaux, à qui les sciences historiques doivent tant, je 
pus proposer à M. le Préfet l'acquisition de trois eartulaires et d'une 
centaine de chartes , qui Tinrent enrichir notre fonds de Vicogne. 
Pour les détails, voir mon Mémoire sur les archives de l'abbave 
de Vicogne, in-8°, Valenciennes, Prignet, 1854. 
Saint -Jean de Valenelenne» 
D'abord habité, dès le vu 6 siècle, par des religieuses de Tordre de 
Saint-Benoit , cet établissement fut desservi ensuite par des cha- 
noirles réguliers ; puis enfin , au xn e siècle, on y plaça un chapitre 
soumis à la règle de Saint-Augustin. 
Les titres qui composent ses archives sont au nombre de 2,500 
environ» dont le plus ancien porte la date de 1107; le plus mo- 
derne, mentionné par l'inventaire chronologique, est du 6 juin 1786. 
Cet inventaire n'offre absolument que la date des chartes, sans au- 
cun autre détail. Il y aura lieu de le rendre conforme à ceux de 
Saint-Amand , de Flines et autres, qui sont au complet. 
Le fonds de Saint-Jean renferme encore environ 120 registres et 
comptes , des quatre derniers siècles (1 j . 
Saint-Sanlve. 
Nous extrayons de Y Histoire de Valenciennes, par d'Oultréman, 
part. III, chap. 2, p. 417, la note suivante, qui explique pourquoi 
les archives de cette maison ne remontent pas plus haut : 
« Ensuite des lettres données Tan MCXX , indiction XII e , les 
» chanoines vécurent avec les religieux paisiblement, jusqu'à ce 
•^«■••^^^ ■" »^ OTM— ■ 
(4) J'ai rédigé touchant ce fonds d'archives,un Mémoire qui n'est pas encore publié 
— 52 — 
» que le nombre diminuant peu à peu, le dernier de ces chanoines se 
9 trouvant seul , et dépité de voir tous les biens et revenus de cette 
» église tomber en main des religieux, il brusla malheureusement 
» tous les papiers et pancartes de la même église : de façon que les 
» religieux furent contraints d'avoir recours au Saint-Siège, afin de 
» suppléer le manquement de leurs titres. Ce qu'ils obtindrent du 
» pape Lucius deuxième du nom , par lettres données à Rome, le 
* 1 er décembre MCXLIV, indiction VII e , Tan premier de son ponti- 
j ficat. » 
Il parait qu'un diplôme seulement a échappé à Fauto-da-fé du 
bon chanoine : il porte la date de 1064, et stipule l'exemption pour 
l'abbaye du droit de mouture au Moulin-le-Comte, à Valencienncs. 
Le plus ancien titre, après celui-là, est daté de 1163 : c'est une 
dotation de quatre mencauds de blé sur les censés de Somain, de 
Rieux, Capelle et Futois. » 
Un inventaire sommaire a été rédigé, mais il ne suffit pas et devra 
être développé suivant le plan adopté. 
Nous avons en outre un cartulaire des biens que l'abbaye possé- 
dait à Vendegies sur-Ecaillon , des chassereaux de rentes de Tournai 
et de Goromegnies, une déclaration déterres sises à Beaurepaire-lez- 
Valenciennes, un état des rentes dues par l'abbaye, une consulta 
tion sur ce qu'on appelait le mois périlleux, etc. 
Fontendle. 
Abbaye de femmes (O. de C), près de Valenciennes, à peu de 
distance de l'Escaut. Fondée vers 1212, elle a donne asile à 
plusieurs dames illustres , entre autres à Jeanne de Valois , sœur 
d'un roi de France et veuve de Guillaurae-le-Bon, comte de Hainaut. 
C'est du fonds de cette retraite que Jeanne se rendit médiatrice de 
la trêve conclue à Tournai , le 20 septembre 134-0, entre le roi de 
France, son frère, et le roi d'Angleterre, son gendre. 
Les titres de Fontenelle sont évalués, dans un état sommaire, au 
nombre de 203. Le plus ancien portèla date de 121S~; le derïiier 
est de 1773. 
— 63 — 
Les archives de cette abbaye ont dû souffrir beaucoup, lorsqu't* 
1566, les Calvinistes vinrent la détruire de fond en comble. Les reli« 
gieuses , obligées de chercher un asile en d'autres monastères, ne 
purent se réunir qu'en 1578 dans leur refuge de Valenciennes. Le 
couvent ayant été rebâti, elles y rentrèrent vers 1612. 
Chapitre de Snfnt-Géry. 
Etabli, en 1192, par Baudouin, comte de Flandre, dans la chapelle 
de son palais, à Valenciennes. 
Les archives de ce chapitre se composent : 1° de quatre registres, 
savoir : Inventaire de tous les titres et monuments appartenant au 
chapitre de Saint-Géry de Valenciennes, dit autrefois de Notre- 
Dame de la Salle- le-Comte, commencé cy- devant en plus grande 
partie par le sieur Sohier, chanoine de ce chapitre, et fini en 4 748 ; 
in-folio : Registre des actes capitulaires (1703-1791); Chasser eau des 
tiens et revenus, 1740. 
2° De titres en parchemin , dont le plus ancien original ( février 
1205), est une confirmation de prébende par l'archevêque de Reims/ 
qui se trouvait alors à Valenciennes. 
3* De diverses liasses de papiers non inventoriées. 
Dame* de Beauinont. 
Couvent de Tordre de Saint Dominique, fondé à Valenciennes t 
en 1311, par l'empereur Henri VII. Deux liasses et 23 comptes du 
xvn e et du xviii e siècle. 
Cbartreu*. 
Monastère fondé, en 1298, à Harly, près Valenciennes. Une 
dizaine de registres terriers, dont un de 1429. Déclaration de biens 
et rentes. 
• a. * 
Béguinage ou Hôpital Sain te -Elisabeth. 
Établi à Valenciennes en 1239. Nous possédons 60 registres de 
cet établissement, parmi lesquels des cartulaires terriers, renouvelé* • 
4* 
-44- 
ta, 1327, 1360, 14*9 ; comptes des xvn* et xvm ê siècles ; inventaire 
Il exnteencore quelques registres et liasses feo&ceraant les Carmes, 
les Frères prêcheurs, la prévôté d'Haspres, le collège des Jésuites, 
les paroisses de Saint-Nicolas, Saint- Jacques , Notre-Dame. 
Nota. Bon nombre de chartes et diplômes valenciennois , qui 
manquent aujourd'hui à nos fonds d'archives religieuses, se retrou- 
vent heureusement dans Y Histoire ececlésiastique de la ville et 
jcamtéde Valentiennes, par Simon Le Boucq, in- fol., 1844- 
ARRONDISSEMENT D'AVBSNES. 
Harollie*. 
Abbaye de bénédictins , fondée à Maroilles, sur la rivière d'Helpe- 
Mineure, vers Tan 652, par Chonebert, et augmentée par saint Hum - 
bert, qui y mourut en 683. 
Longtemps possédée par des seigneurs laïques, qui prenaient le 
titre d'abbés-comtes, abba-comites, elle (ut rendue au clergé dans 
le xi e siècle, par les soins de Gérard, évéque de Cambrai. 
Les chartes et diplômes de Maroilles sont classés chronologique- 
ment dans des cartons, en attendant qu'il soit possible d'en former 
un inventaire régulier, pour la confection duquel on devra consulter 
un registre in-folio , intitulé : Répertoire universel des titres et pa- 
piers qui se trouvent aux archives de l'abbaye de Maroilles. Ce 
répertoire, rédigé dans le siècle dernier, n'est point assujettie l'ordre 
chronologique ; on Ta divisé par ordre de matières. Nous n'y 
voyons pas de titre original antérieur au xh c siècle. Le premier est 
une charte de 1131, par laquelle Liétard, évéque de Cambrai, con- 
firme à l'abbaye de Maroilles les biens qu'elle possède déjà. 
Pour les cartulaires de cette maison et autres registres, je renvoie 
au Mémoire sur tes archives de l'abbaye de Maroilles, que j'ai publié 
en 1867. 
— » — 
(O. S. B.), fondé, comme Maroilles, vers le milieu du vin* siècle, 
sur les bords de la Sarabre, près de Maubeuge, par saint Vincent 
Ifadelgaire. 
Nous possédons un répertoire des archives d'Hautmont, dressé en 
1739; mais il parait fait avec peu d'intelligence. Ainsi, le rédacteur 
ne prend jamais la peine de réduire en dates communes l'indica- 
tion annale des bulles : il ne donne pas même le surnom numérique 
de papes dont il mentionne les bulles ou brefs ; ce qui jette beau- 
coup d'obscurité sur son travail , et le rendra d'une utilité fort 
secondaire pour celui auquel nous devrons nous livrer. 
D'ailleurs, ce qui nous reste de papiers de cette maison se réduit 
à quatre registres, une cinquantaine de titres isolés en parchemin, 
des iv, xti, xvn et xvnie siècles, et d'une liasse de papiers, com- 
posée decortespondances, procédures, etc. 
Autre abbaye de bénédictins, fondée sur les confins du Hainaut 
et de la Thiérache, vers Tan 800 selon Gazet, 751 suivant Yinchant , 
et 764 au dire de Mabillon , lequel est le plus probable. 
Nous avons dressé une bonne partie de l'inventaire des archives 
de cet\e maison, dont le titre original le plus ancien est de 1162. 
Nicolas, évêque de Cambrai, y déclare que Guillaume de Dom- 
Pierre a rést&né entre ses mains, pour être donnés à l'église de 
Liessies, l'autel de Fissiau, l'alleu de Florbech , l'église de Saint- 
Ethon, les deux autels de Scarbes et de Florzies. Nous avons re- 
trouvé, dans ces archives, plusieurs lettres ou actes écrits de la mai* 
du célèbre Louis de Blois, qui, comme on sait, fut abbé de Liessies 
depuis 1530 jusqu'en 1566. Voy. Mémoire sur les archives de ïab- 
boge de Liessies, in-8°, Lille, Danel, 1853. 
— 5ft — 
Hanbeugc. 
Chapitre noble de chanoinesses, fut d'abord un simple monastère 
de filles , fondé par sainte Aldegonde, dans le vu 6 siècle (1). 
II parait qu'en général , les chanoinesses ne communiquaient pas 
volontiers leurs archives, et ne se souciaient guère de laisser mettre 
au jour les documents historiques relatifs à leurs maisons. Les Bé- 
nédictins, qui avaient lait à Maubeuge les mêmes démarches qu'au 
près des dames de Denain, y éprouvèrent le même échec. Voici 
comment ils ont malicieusement fait connaître à la postérité la dis 
courtoisie de mesdames de Maubeuge, dont Tabbesse était alors (en 
1725), Elisabeth-Philippine, comtesse deHarnes : « A multis annis 
» de abbatissarum quae Malbodiensi praefuerunt cœnobio texenda 
» historia solliciti fuimus, eaque de causa saepissime dominas cano- 
» nicas rogavimus, ut chartarum inspiciendarum copia nobisdare- 
» tur. Sed repulsam passi sumus hac responsione addita : « se 
» minime curam habereut res adsuum pertinentes collegiumscriptis 
» mandentur ; et si secus fieret, id œgre se laturas. » 
Aussi la liste des abbesses est-elle fort défectueuse dans le Gallia 
Christiana. Nous avons trouvé ici de quoi la compléter, non pas à 
l'aide des chartes et diplômes, dont il reste peu de vestiges, mais au 
moyen d'un répertoire en quatre volumes, dressé en 1797, et qui a 
heureusement échappé à la dilapidation des archives du chapitre. 
Ce répertoire présente un caractère d'authenticité qui le rend , 
précieux et qui y fera recourir, à défaut des actes eux-mêmes, dont 
il reproduit la substance. 
ARRONDISSEMENT DE DUNKERQUE. 
AMiaye U<5 Saint -Wlnoe, à MSergnem. 
Fondée vers 1028. Nous ne possédons rien au dépôt central qui 
provienne de cette maison ; et le peu de documents qui la concer- • 
oent ici appartiennent de toute antiquité aux archives de la Chambré 
* 
■ » ili * l itt » ■ ■ .* ■ é i i ■ ■■■■■■■■ i i i mu ii ■ i > .. i.„ ■ 
(1) Voyez la vie 4e cette sainte, par le Père Triquet, ou plutôt eeïle <ju* vient 4« • 
donner M. Etienne, de Maubeuge, qui a beaucoup amélioré le travail de son devancier. 
— 57 — 
des comptes. Mais la Mairie de Bergues conserve jusqu'à présent 
un certain nombre de titres originaires , sans nul doute , de Saint- 
Winoc, et qui tôt ou tard devront faire retour aux archives dépar- 
tementales. 
Boorbourg. 
Chapitre de chanoinesses , fondé en 1106 , par Robert -le- Frison, 
comte de Flandre. Nous avons aussi à regretter la disparition d'une 
portion capitale des archives de cette maison. Ce qui nous en reste 
se trouve surtout dans le fonds de la Chambre des comptes. Du 
reste, on peut en prendre une idée à l'aide du petit Mémoire que nous 
avons publié à ce sujet en 1855; mais nous recommandonâ~surtout 
la Notice iur les archives de Bourbon rg y in-8°, Dunkerque, 1855, 
par M. de Coussemaker, qui traite la matière à fond. 
ARRONDISSEMENT D'HAZEBROUCK. 
Les Ermites de Saint- Augustin avaient, à Hazebrouck, un collège 
d'humanités qui n'a pas laissé d'archives. Nous en dirons autant du 
couvent des religieuses cisterciennes de Renescure, aussi bien que 
des capucins de Bailleul et de ceux de Cassel. On conçoit que ces 
maisons , pauvres de fait comme de droit , n'avaient besoin ni de 
coffre-fort, ni de trésor des chartes. 
Bornons donc ici cette nouvelle et succincte revue de la partie 
historique de notre dépôt. Plus tard, s'il se peut, nous décrirons le 
fonds des Intendances provinciales de Flandre, Hainaut et Cam- 
bresis. Là encore , il y aura ample moisson à faire. 
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. 
Séance du 18 juillet 1861. 
Présidence de M. LE GLAY, — Secrétaire M. Gh. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 20 juin précédent est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS, 
De la part des Sociétés : 
Mémoires de la Société Dunkerquoise pour l'encouragement des 
sciences y des lettres et des arts. — 1860-1861, 7 me volume. 
Bulletin du Comité Flamand de France. — Tome II, N° 9, mai et 
juin 1861. 
De la part des Auteurs : 
Compte-rendu , par l'abbé J. Corblet , brochure. 
Clignes, orfivre-érhâîlleur au VII e siècle , par M. Bruyelle, 
brochure. 
Histoire des établissements religieux et charitables de Roubaix , 
par Th. Leuridan, conservateur de la bibliothèque, des archives 
et du musée industriel de cette ville. 
Travaux*; CoiflrtJMCAhoNs: 
Le Secrétaire rend Votante dÛ'dè$ré d'avancement du travail de 
la statistique archéologique de l'arrondissement de Lille. 
— 60 — 
La Commission décide qu'aussitôt que c? travail sera imprimé , 
des épreuves en seront distribuées afin que chaque membre puisse 
communiquer ses avis et observations et proposer les additions 
convenables. 
Un membre fait remarquer qu'il existe quelques vides parmi les 
membres résidants et correspondants; M. le Préfet sera prié de 
vouloir bien combler ces vides , lorsque la Commission aura arrêté 
son choix sur les candidats à présenter à sa nomination. 
A ce sujet, SI. Ch. Vincent entretient la Commission de l'avantage 
que présenterait l'organisation de comités par arrondissement. Dans 
l'état actuel , MM. les correspondants, par le manque de rapports 
entr'eux, ne peuvent coopérer, d'une manière utile, aux travaux 
entrepris par la Commission et dont quelques-uns exigent la colla- 
boration : la statistique archéologique , par exemple. Cet incon- 
vénient cesserait d'exister, si MM. les correspondants étaient appe- 
lés à se réunir périodiquement, dans chaque chef-lieu de sous-pré- 
fecture, sous la présidence de l'un d'eux, délégué à cet effet par 
la Commission et avec lequel elle correspondrait directement. 
La Commission s'associe à ces vues et décide que la question sera 
examinée. 
Etaient présents : MM. Le Glay, de Coussemaker, Ed. Van Hende, 
les abbés Carnel et Derveai x , de Smyttère et Ch. Vincent. 
Séance du 22 août 1861 
Présidence de M. DE COUSSEMAKER, Vice-Président. — 
Secrétaire, M. Ch. VINCENT. ; 
Le procès- verbal de la séance du Ï8 juillet précédent estluei 
adopté. 
OUVRAGES OFFERTS. 
De la part des Sociétés : 
Archives de l'Agriculture du nord de la France , publiées par le 
Comice agricole de Lille ( 2 fascicules , mars-avril et mai-juin 1861.) 
— 61 — 
Recueil de notice* et d'articles divers sur l'histoire de la contrée 
formant l'arrondissement d'Avesnes ( Extrait du Bulletin de la 
Société archéologique de l'arrondissement d'Avesnes). 
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. — Année 
1861 , n 0i 1 et 2. 
Bulletin historique de la Société des Antiquaires de la Morinie. 
— 10 e année , 38 e livraison. 
Bulletin historique de la Société archéologique de l'Orléanais. 
— 1 er et 2 e trimestre de 1861, n° 38. 
De la part des Auteurs : 
Discours prononcé par M. Louis Cousin , Président de la Société 
Dunkerquoise , dans la séance solennelle du 24 juin 1861. 
Mémoire sur la 15 e question du programme : Signaler et repro- 
duire textuellement les épitaphes des églises de la Flandre maritime, 
qui seroient antérieures au XVIII* siècle et qui présenteraient de, 
(intérêt , lu dans la 2 e séance du 20 août 1860 du congrès archéo- 
logique à Dunkerque, par M. Bonvarlbt. 
Correspondance. 
Programme des sujets proposés par la Société Dunkerquoise pour 
le concours de 1862. 
Travaux, Communications. 
Le Secrétaire donne lecture du rapport à M. le Préfet sur les 
travaux de la Commission pendant Tannée 1860-61 (1). 
La Commission approuve ce rapport et en décide l'insertion au 
Bulletin. 
Au moment où le Comité impérial des travaux historiques des 
sociétés savantes se propose de publier une Epitaphie générale de 
(1) Voir ci-après page 68. 
— 62 — 
la France , M. de Coussemakér croit utile de signaler à la Commis- 
sion historique l'existence à la bibliothèque royale de Bruxelles 
d'un manuscrit acquis récemment à la vente de M. de Jonghe , et 
contenant beaucoup d'inscriptions tumulaires recueillies dans les 
églises de la Flandre Wallonne, notamment à Lille, à Douai et 
dans plusieurs paroisses voisines. 
Etaient présents : MM. de Coussemaker , les abbés Carnel et 
Derveaux, de Smyttère, Paeile, Ed. Van Hende, de la Phalbcque 
et Ch. VhNCENT. 
Séance du 21 novembre 1861. 
Présidence de M. DE COUSSEMAKER , vice-président. — Secrétaire , 
M. CH. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 22 août précédent estlu et adopté. 
ouvrages offerts , 
De la part des Sociétés. 
Archives de {agriculture du nord de la France, publiées par le 
Comice agricole de Lille , (août et septembre 1861.) 
Bulletin du Comité Flamand de France. — Tome II, n°10, 
juillet et août 1861 . 
Mémoires de la Société Impériale des sciences, de l'agriculture et 
des arts de Lille , année 1860. 
De la part des Auteurs : 
Orfèvrerie du XIII 9 siècle. — Châsse et Croix de Bùusbecque t 
décrites par M. de Coussemaker , correspondant de l'Institut. 
Note sur les monnaies provinoises des comtes de Champagne , par 
Cb. Robert. 
— 63 — 
Correspondance. 
Lettres par lesquelles MM. Le Glay, président, et Chon , secré- 
taire, s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. 
Lettre de M. le Préfet, en date du 13 septembre, annonçant que, 
sur sa proposition , le Conseil-général a bien voulu continuer à la 
Commission historique , pour 1862, le subside de 500 fr. que le 
département lui accorde depuis plusieurs années. 
Le Président, en remerciant immédiatement M. le Préfet, a 
exprimé le sentiment de gratitude qui anime la Commission. 
Lettres de M. le Ministre de l'Instruction publique et des cultes , 
en date des 1 er et 20 août 1861, relatives à la distribution des prix 
aux Sociétés savantes , fixée au 25 novembre. 
M. de Coussemaker annonce qu'il doit assister à cette solennité, 
en qualité de Président de la Société des sciences et arts de Lille , 
et qu'il pourra représenter en même temps la Commission , qui lui 
délègue à cet effet tous les pouvoirs nécessaires. 
Le Président dépose sur le bureau les programmes des concours 
ouverts pendant l'année 1861-1862 par l'Académie impériale de 
Metz, et des prix proposés pour les années 1862 et 1864 par 
l'Académie de Rouen. 
Lettre circulaire annonçant qu'une souscription est ouverte pour 
offrir une médaille d'honneur, en or, à M . de Caumont , fondateur- 
directeur de l'Institut des provinces , de la Société impériale d'ar- 
chéologie et des congrès scientifiques de France. 
La Commission, désireuse de donner à M. de Caumont une 
marque de sa reconnaissance pour le généreux concours qu'il lui a 
prêté au sujet du monument de Bouvines, après avoir entendu le 
Secrétaire-Archiviste, décide qu'elle prendra part à cette souscrip- 
tion. La somme qui, aux termes de la circulaire, ne pourra dépasser 
10 fr., sera prélevée sur le produit des ressources éventuelles. 
Travaux. — Communications, 
11 est procédé ensuite à la distribution , parmi les membies pré- 
sents , du-premier fascicule du tome 6 du bulletin. 
— 64 — 
Le Président informe la Commission que son Bureau a cru devoir 
envoyer des épreuves de la statistique archéologique de l'arrondis- 
sement de Lille , à diverses personnes connues pour s'occuper d'é- 
tudes historiques. Ces personnes ont répondu avec empressement à 
l'appel qui leur était fait ; et elles ont fourni des indications utiles. 
Il s'agit maintenant de procéder à la révision et à la coordination 
du travail. Le bureau se chargera de ce soin, sauf, s'il le juge 
nécessaire , à réclamer le concours de ceux des membres qui ont 
déjà coopéré à là rédaction de la statistique. 
Le Président donne ensuite lecture d'une lettre en date du 9 
août dernier, par laquelle M. le Préfet charge la Commission d'exé- 
cuter le projet d'érection d'un monument commémoratif de la ba- 
taille de Bouvines , tel qu'il a été approuvé , quant à remplacement 
et à la forme , par le Conseil-général des bâtiments civils de Paris. 
L'exécution de cette mesure ayant paru devoir présenter quelques 
difficultés, le Secrétaire-archiviste, sur la demande du Bureau , 
s'est livré à un examen approfondi de l'affaire, au double point de 
vue de ses précédents et de l'état où elle se trouve aujourd'hui. Il 
donne lecture du mémoire qu'il a rédigé à ce sujet et dont la Com- 
mission approuve les conclusions. A la suite d'observations contra- 
dictoires de M. Gentil, qui paraît douter que le projet à exécuter 
ne soit pas le même que celui qu'il a présenté, la Commission dé- 
cide que le dossier, tel qu'il a été transmis par M. le Préfet , sera 
communiqué à M. Gentil, afin qu'il puisse l'étudier à son tour et 
faire connaître dans la prochaine séance, par un rapport écrit , ses 
observations et son avis sur les mesures à prendre pour mener à 
bonne fin, une œuvre dont la Commision a conçu l'idée , il y a près 
de vingt ans et à laquelle il a toujours pris un intérêt particulier. 
Etaient présents : MM. de Coussemàker, Benvigisat, Paeile , Ed. 
Van Hende , Gentil - Descamps , de la Pbalecque , de Smtttere , 
les abbés Carnel et Derveaux , et Ch. Vincent. 
— 65 
SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1861 . 
Présidence de M. LB GLAY. — Secrétaire M. Ch. VINCENT. 
H. le Président lit des lettres par lesquelles MM. de Coussemaker , 
vice-président, et Chon, secrétaire, s'excusent de ne pouvoir se 
rendre à la séance, parce qu'ils sont tenus d'assister à la distribu- 
* 
tion des prix de l'Ecole de médecine, le premier en sa qualité de 
Président de la Société des sciences et des arts de Lille, le second 
en celle de professeur à la Faculté des sciences. 
Le procès-verbal de la séance du 21 novembre précédent est lu 
et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS , 
De la part des Sociétés. 
Rapport sur tes travaux du Conseil central de salubrité et des 
Conseils d 1 arrondissement du département du Nord pendant l'année 
1860. 
De la part des Auteurs : 
Les Frères Cellittes de Fumes, par M. Raymond de Bertrand. 
Les carrelages muraux en faïence et les tapisseries des Gobelins 
à Dunkerque , par le même 
Biographie de M. Joseph-Augustin M acquêt , Grand Doyen de 
l'arrondissement de Dunkerque , décédé en 1811, par le même. 
Cinq notices : Les Flamands de V abbaye de Saint-Bertin. — Le 
curé Grimminck. — Nécrologie de M. le curé Trentenaere. — Neu- 
vaine de Notre-Dame des Dunes. — Nécrologie. — Par le même. 
— 66 — 
Travaux, Communications. 
La Commission entend la lecture du rapport que, dans la séance 
précédente , M. Gentil a été chargé <Je présenter sur le projet de 
monument commémoratif de la bataille de Bouvines. 
Il résulte des conclusions de ce rapport que remplacement qui 
paraîtrait le plus convenable à M. Gentil n'est pas le milieu même 
des plaines , désigné par le Conseil général des bâtiments civils de 
Paris , mais un autre point, isolé et différent aussi de celui indiqué 
à diverses reprises par la Commission historique , adopté d'abord 
par M. le Préfet et désigné encore dans ces derniers temps par le 
Conseil d'arrondissement de Lille. 
Quant au monument même , M. Gentil repousse , à cause des 
frais élevés qui résulteraient de son exécution, le projet pré- 
senté par M. l'architecte Le Roy et désigné par M. le Préfet comme 
paraissant susceptible d'être préféré; il propose, en dernière 
analyse , l'emploi du petit monolithe dont il a déjà été question à 
diverses reprises. 
Ces conclusions $e trouvant en opposition avec les instructions 
données par M. le Préfet dans sa lettre du 9 août 1861, la Com- 
mission exprime l'avis que la question doit être soumise à nouvel 
examen. 
Une question préjudicielle très-importante est d ailleurs soulevée : 
Il s'agit du terrain. Un décret impérial étant intervenu à la date du 
30 avril 1859 pour autoriser l'érection du monument commémoratif, 
il parait évident que ce monument doit avoir un caractère essen- 
tiellement public. Dès lors il importe que le terrain sur lequel il 
sera placé soit livré en nue-propriété au département et sans reven- 
dication possible. À cette fin , le Conseil municipal doit intervenir, 
et comme la Commission n'a pas qualité pour le saisir directement 
de la question , elle ne peut qu'en référer à M. le Préfet. 
L'avis exprimé à cet égard par MM. Db Melun et Ch. Vincent est 
adopté. 
— «7 — 
De plus, en présence des divergences d'opinion, quant à l'empla- 
cement et à la forme du monument, M. le Président propose de 
nommer, ainsi que cela a déjà eu lieu en 1845 , une Sous-Commis- 
sion , qui se rendrait sur les lieux , pour examiner le véritable état 
des choses et décider, de visu . l'emplacement le plus convenable 
au point de vue de la vérité historique, de l'aspect du monument et 
des facilités qui doivent exister pour y aboutir. 
La Sous-Commission jugera aussi de l'effet que produirait le mo- 
nolithe de H. Geniil. 
Là Commission adopte cette opinion et nomme membres de la 
-Sous-Commission , à laquelle le bureau sera prié de vouloir bien 
s'adjoindre, MM. Gentil, de Melun, de la Phalecqub, Ed. Van 
Hende , Paeile. 
Etaient présents : MM. Le Glay, de Coussemaker , Gentil, de 
Melun, de la Phalecque ,Ed. Van Hendb , Paeile, les abbés Carnel 
et Derveaux et Ch. Vincent. 
— 68 — 
RAPPORT A M. LE PRÉFET SUR LES TRAVAUX DE LA 
COMMISSION PENDANT L'ANNÉE 1860-61. 
Monsieur lk Préfet , 
La Commission historique du département, instituée pour se livrer 
à des travaux dont son titre indique suffisamment la nature pour- 
suit son œuvre avec zèle. 
A laide du subside que , sur votre proposition , le Conseil général 
a bien voulu lui allouer, nous avons mis sous presse la première 
partie du 6 me volume du Bulletin. 
Parmi les matières que renferme cette première partie , dont un 
exemplaire se trouve ci-annexé , vous pourrez remarquer, dans les 
procès-verbaux, un témoignage de notre sollicitude pour la con- 
servation des objets d'art qui existent dans les églises et qui trop 
souvent disparaissent par suite de l'incurie des dépositaires. La ré- 
ponse de Mgr. l'Archevêque de Cambrai, à la lettre que nous avons 
cru devoir lui écrire à ce sujet , nous donne lieu d'espérer que les 
abus signalés ne se reproduiront pas. 
Outre divers renseignements consignés également dans les procès- 
verbaux , sur l'histoire et l'archéologie de la contrée , ce fascicule 
renferme encore une notice sur l'ancienne église de Quesnoy-sur- 
Deule , des indications touchant les sépultures Remarquables de 
l'église de la commune de Caestre, siège, au XV e siècle, d'une 
commanderie importante de Tordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, 
enfin la seconde partie du mémoire sur les Archives anciennes de 
la Chambre des comptes de Lille et des maisons religieuses du 
Nord. 
Un travail spécial a surtout occupé la Commission, — c'est la 
statistique archéologique du département; — après des recherches 
— 69 — 
assidues nous avons pu enfin coordonner les matériaux descriptifs 
de l'arrondissement de Lille. 
Le spécimen que nous mettons sous vos yeux , Monsieur le Préfet , 
vous donnera une idée de la forme et de l'intérêt de cette publica- 
tion, qui présente, pour chaque commune: les dénominations les 
plus anciennes et les plus authentiques , le blason qui lui était appli- 
qué, les monuments ou vestiges monumentaux qu'on y remarque, 
les faits notables dont elle a pu être le théâtre, les personnages 
plus ou moins marquants qui y ont pris naissance ou bien qui y 
ont vécu , puis , enfin , les hameaux ou lieux subalternes existant 
sur son territoire. 
En tête du chapitre consacré à chaque arrondissement ,se trouvera 
un exposé succinct de sa circonscription aux différentes époques. 
Indépendamment de l'arrondissement de Lille qui, comme vous 
le voyez, est en cours de publication , la Commission prépare un 
travail semblable pour chacun des six autres arrondissements. 
Il nous paraît superflu , Monsieur le Préfet, de signaler plus par- 
ticulièrement à votre attention l'importance d'une publication de ce 
genre, dans laquelle chacune des 660 communes du département 
trouvera sa topographie et son histoire. 
Potfr mener à bonne fin cette œuvre déjà avancée , la Commission 
historique a un besoin indispensable de la continuation du subside 
de 500 fr. qui lui a été alloué jusqu'à présent. Elle ose donc espérer, 
Monsieur le Préfet, que vous voudrez bien en faire la demande au 
Conseil général, dans sa prochaine session, en l'appuyant de toute 
votre bienveillance. 
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'hommage de mes senti- 
ments très-respectueux. 
Le Président de la Commission historique, 
LE GLAY. 
Lille, 20 août 1861. 
— -7i — 
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX. 
Séance du 9 janvier 1862. 
Présidence de M. LE GLAY. — Secrétaire M. CH. VINCENT. 
Le procès- verbal de la séance du 5 décembre 1861 est lu et 
adopté. 
OUVRAGES OFFERTS , 
De la part des Sociétés. 
Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai. — Tome XXVII, 
l r ° partie , 1861. 
Bulletin du Comité Flamand de France. — Tome II , n° 11, sep- 
tembre et octobre 1861 
Société des Antiquaires de la Morinie , bulletin historique. — 
dixième année , 39 et 40 e livraison. 
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. — Année 
1861, série 3. 
Archiocs de l'agriculture du nord de la France , publiées par le 
Comice agricole de Lille, 3 e série, Tome 1 er , octobre 1861. 
De la part des Auteurs : 
Les miniatures des manuscrits de la bibliothèque de Cambrai. — 
Album, 18 planches au trait, fac simile, dessinées et lithographiées, 
par A. Durieux. Cambrai, 1861. 
Agenda des gens d'affaires , avec nouvelles éphémerides lilloises, 
recueillies par Ed. Van Hende. 
Correspondance . 
Lettre de M. le Préfet , du 16 décembre 1861, relative au monu- 
— 71 — 
ment de Bouvines. Conformément à l'avis exprimé par la Commis- 
sion, H. le Préfet ayant reconnu qu'il est important que la ques- 
tion de propriété du terrain soit résolue avant toute chose , a écrit 
dans ce sens à M. le Maire de la commune, en le prévenant en 
même temps que la Sous-Commission , qui doit se rendre sur les 
lieux , se concertera avec lui sur le choix de l'emplacement. 
Lettre du 30 décembre, par laquelle M. le Maire de Bouvines 
demande à la Commission de vouloir lui faire connaître quelque 
temps à l'avance le jour où la visite devra s'effectuer. 
La Commission prend note de cette demande et décide qu'il y 
sera fait droit. 
Lecture par le Secrétaire de la lettre adressée le 2 janvier 1862 
à M. le Préfet, en réponse à sa communication du 30 novembre 
précédent , au sujet du modèle en plâtre d'un projet de monument 
à Bouvines , exécuté sur la demande de M. Vallon , et pour le prix 
duquel le sieur Buyssen, sculpteur, réclame cent quatre vingt-dix 
francs. 
La Commission fait observer que ce travail , n'ayant été exécuté 
que d'après un dessin fourni par l'architecte , ne peut être con- 
sidéré comme une œuvre d'art ni de composition ; qu'il n'a pu 
exiger qu'un travail de copie, qui rentre dans le genre des tra- 
vaux ordinaires de taille de pierre et de sculpture , et que , dès- 
lors , la valeur des matériaux employés et le temps passé pour 
l'exécution doivent seuls servir de base à une estimation ; que 
c'est ainsi qu'elle a procédé , et que, d'accord avec M. l'architecte 
du département qui , de son côté , a fait une expertise, elle estime 
que le prix le plus élevé qui pourrait être payé ne devrait pas dé- 
passer soixante-quinze francs. 
La Commission , après avoir soumis ces observations , laisse à 
M. le Préfet le soin de prendre une décision. 
Travaux. — Communications. 
Le Secrétaire-Archiviste entretient la Commission du degré d'a- 
vancement du travail de la statistique archéologique. Les épreuves 
— 72 — 
; 
envoyées aux auteurs et à d'autres personnes susceptibles de four- 
nir d'utiles renseignements sont rentrées ; il s'agit de les examiner 
et de procéder ensuite à la coordination du travail Le bureau de- 
meure chargé de ce soin, ainsi qu'il a été décidé dans la séance du 
21 novembre dernier. 
M. l'abbé Garnel entretient la Commission d'un tableau tryptique 
qui existait autrefois dans la collégiale de Saint-Pierre, à Lille. Ce 
tryptique servait de monument commémoratif à Hugues le Coq, 
chevalier, successivement secrétaire de l'empereur Maximilien, de 
Philippe le Beau et de Charles Quint , et aussi maître des comptes à 
la chambre de Lille. Les notes recueillies à ce sujet par M. l'abbé 
Carnel ontserviàla rédaction d'une notice insérée \>&xM.Alberdingk 
Thym dans sa publication archéologique intitulée de Dietsche-Wa- 
rande, paraissant à Amsterdam. Sur l'invitation qui lui en est faite 
par la Commission , M. Carnel traduira cette notice et donnera 
lecture de son travail à la prochaine séance. 
M. de Coussemaker appelle l'attention sur un travail dont il a 
été plusieurs fois question , dans le sein de la Commission histo- 
rique : Le Recueil des épitaphes des provinces qui composent 
aujourd'hui le département du Nord. Après avoir fait remarquer 
que le recueil des épitaphes qui sera publié par le Comité des tra- 
vaux historiques et des Sociétés savantes ne doit comprendre que 
les épitaphes encore existantes, M. de Coussemaker pense que la 
Commission ne doit pas négliger cette partie de notre histoire. II 
est d'avis qu'il y a lieu de procéder immédiatement et de relever 
toutes les épitaphes du nord de la France; il croit savoir, d'ailleurs, 
que M. de la Phalecque a fait ce travail pour les églises de Lille. 
H. de la Phalecque dit qu'effectivement il a relevé un grand 
nombre d'inscriptions , dont plusieurs offrent un véritable intérêt. 
M. de la Phalecque est prié de les communiquer à la Commis- 
sion. 
M. Le Glat pense que ce ne sont pas seulement les inscriptions 
encore existantes qui peuvent présenter un intérêt historique, mais 
que plusieurs de celles dont les monuments sont détruits méritent 
— 73 — 
aussi d'attirer l'attention de la Commission. M. Le Glay convient 
pourtant qu'il y a lieu d'accorder la priorité aux inscriptions qui 
sont menacées de disparaître. 
Avant de clore la séance , le Secrétaire appelle l'attention de la 
Commission sur la nécessité , dans l'intérêt de ses travaux , d'a- 
dopter un nouveau règlement , celui qui existe étant reconnu insuf- 
fisant. 
Cette proposition est accueillie, et la Commission charge le Bureau 
d'élaborer un projet sur lequel elle délibérera ultérieurement. 
Etaient présents : MM. Le Glay, de Coussemaker, Gentil, de 
la Phalecque , Paeile , de Smyttère , l'abbé Carnel , Derveaux et 
Ch. Vincent. 
Séance bu 13 février 1862. 
Présidence de M DE COUSSEMAKER . vice-président. — 
Secrétaire , M. GH. VINCENT. 
M. de Coussemaker donne lecture d'une lettre par laquelle M. 
Le Glay exprime ses regrets de ne pouvoir présider la séance, à 
cause de son état de santé. 
Le procès- verbal de la séance du 9 janvier précédent est lu et 
adopté. 
OUVRAGES OFFERTS , 
Envoi du Ministère de l'Instruction publique. 
Distribution des récompenses accordées aux Sociétés savantes le 
9 novembre 1861 . 
De la part des Sociétés : 
Bulletin du Comité Flamand de France. — Tome II, n° 12, no- 
vembre et décembre 1861. 
- 74 - 
Archivée de l'agriculture du nord de la France — 3 e série , tome 
1", n°11, novembre 1861. 
Annales de la Société archéologique de Namur. — Tome V, VI e . 
1/ et 2 e livraison du tome 7 e . 
Annales de la Société historique , archéologique et littéraire de 
ta ville d'Ypres et de l ancienne West- Flandre. — 1861. 
M. de Coussemaker dit que l'envoi de la Société d'Ypres a été 
fait en vue d'obtenir l'échange du bulletin , et que cet échange a 
eu lieu. La Commission approuve. 
Correspondance. 
Lettre en date du 23 janvier 1862 par laquelle H. le Préfet trans- 
met à la Commission la délibération du Conseil municipal de Bou- 
vines , au sujet du monument commémoratif. 
Le Conseil municipal , après avoir déclaré qu'il repousse l'idée 
d'ériger le monument au milieu des plaines , annonce qu'il est tout 
disposé à voter les fonds nécessaires pour l'acquisition d'un terrain 
a proximité de l'agglomération ; il s'en rapportera d'ailleurs au 
choix de la Commission historique. 
La Commission, en prenant note de cette déclaration, invite 
la Sous-Commission qui doit se rendre sur les lieux à fixer pro- 
chainement le jour de la visite et à s'entendre à cet effet avec M. le 
Maire de la commune. 
Travaux , Communications. 
Le Secrétaire informe la Commission que l'affaire du modèle 
de monument en plâtre , dont il a été question dans la séance du 9 
janvier dernier , vient d'être terminée. Le sieur Buyssen, sculpteur, 
auteur du projet, a accepté, avec la reprise de son œuvre, la somme 
de soixante-quinze francs, qui a été payée, contre reçu, sur le crédit 
de trois cents francs dont la Commission dispose. 
La Commission approuve. 
— 75 — 
Le Vice-Président informe la Commission que le Bureau a 
continué , de concert avec plusieurs membres , à se livrer au tra- 
vail de révision de la statistique archéologique. Ce travail est fort 
avancé et pourra très-prochainement être remis sous presse. 
M. l'abbé Carnel , ainsi qu'il y a été invité dans la séance du 
9 janvier 1862 , donne lecture de sa traduction de la notice sur le 
triptyque qui servait de monument commémora tif à Hugues LeCocq, 
dans la Collégiale de St-Pierre , à Lille. 
Cette notice, en raison de l'intérêt qu'elle présente, sera insérée 
au bulletin de la Commission f et des démarches seront faites pour 
obtenir un tirage de la planche représentant le triptyque. 
M. De Smyttere demande que la lecture de la suite et de la fin 
de son travail sur les blasons de Flandre et la bannière de Cassel 
au lion soit mise à Tordre du jour de la prochaine séance. 
Etaient présents : MM. de Coussemaker , Gentil , Paeile , 
Ed. Van Henbe , de la Phalecque , De Smyttere , les abbés Carnel 
# Derveaux , et Ch. Vincent. 
Séance bu 6 mars 1862. 
Présidence de M. DE COUSSEMAKER , Vice-Président — 
Secrétaire , M. GHON. 
Le procès-verbal de la séance du 13 février précédent est lu et 
adopté. 
OUVRAGES OFFERTS. 
De la part des Sociétés : 
Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais , 3« et 4° tri- 
mestres de 1861 , N° 39. 
1 Voir ci-après page 90, 
— 76 — 
De la part des auteurs: 
Numismatique Béthunoise , recueil historique de monnaies, mé- 
teaux , médailles et jetons de la ville et de l'arrondissement de 
Béthune , par M. Dancoisne, membre de plusieurs sociétés archéo- 
logiques , Arras , 1859, 
Travaux. — Communications. 
M. lb Président annonce que la sous-commission, nommée pour 
examiner la question du monument de Bouvines , se rendra sur 
les lieux, avec les membres du bureau, jeudi prochain 13 mars. 
M. l'abbé Carnel a reçu une lettre de M. Âlberdyngk-Thijm , qui 
offre à la Commission historique la planche représentant le 
triptyque dont la description a été donnée à la dernière séance ; 
la commission accepte ce don ayec reconnaissance ; une lettre de 
remerciements sera adressée au donateur. 
M. de la Phalèque lit une deuxième lettre sur la gravure du 
blason ; ce travail sera inséré dans le bulletin l . 
M. De Smtttere fait connaître les conclusions de son travail sur 
le blason de Flandre et la bannière de Cassel. Il résulte d'une dis- 
cussion à laquelle t\. de la Phalecque prend part , que le Lion de 
Flandre ne peut avoir été le blason des seigneurs de Cassel au 
VI e siècle, comme le pense M. Demarquette , et qu'il ne date que 
du XII e siècle. M. de la Phalecque ne croit pas dès lors que le 
Lion de Flandre se trouvait dans le blason de Robert-le-Frison : ce 
qui ne fait que corroborer les conclusions de M. de Smtttere. 
Présents : de Coussbmaker , l'abbé Carnel, de Smtttere , Gentil, 
Ed. Van Hende , de la Phalecque , de Melun , de Caulaincourt, 
Paeile , Ch. Vincent, Chon. 
1 Voir ci»aprèi page 80. 
— 77 — 
Séance du 3 avril 1862. 
Présidence de M. DE COUSSEMAKER, Vice-Président, 
Secrétaire, M. CH. VINCENT, 
Le procès-verbal de la séance du 6 mars précédent est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS. 
De la part des Sociétés : 
Archives de l'agriculture du nord de la France publiées par le 
Comice agricole, décembre 1861, janvier et février 1862. 
Société archéologique de Namur : Rapport sur la situation 
de la Sosie té en 1861 . 
Circulaire de M. de Caumont, relative au congrès des délégués 
des Sociétés savantes à Paris, le 22 avril prochain. 
M. de Godefroy db Mbnilglaise, membre correspondant à Paris, 
sera prié de représenter la Commission historique. 
Communications. 
M. le Président informe la Commission que la Sous-Commission 
chargée , dans la séance du 5 décembre 1861 , de se rendre à 
Bouvines à l'effet de reconnaître l'emplacement le plus convenable 
pour l'érection du monument commémoratif de la bataille de 
1214, a accompli sa mission le 13 mars. 
Elle attend, pour rédiger le rapport qui doit présenter le résultat 
de ses observations et faire connaître son avis, que divers docu- 
ments réclamés du Maire de la commune et de l'Architecte du 
département lui soient parvenus. 
— 78 — 
M l'abbé Carnel dépose sur le bureau la planche représentant 
te triptyque dont il a été question dans les séances des 9 janvier 
et 6 mars dernier, et qui est offerte à la Commission par M. Alber- 
dyngk-Thijm , d'Amsterdam. 
La Commission remercie M. l'abbé Carnel de son utile inter- 
vention en cette circonstance, et elle charge son Président d'ex- 
primer à M. Alberdyngk-Thijm le sentiment de reconnaissance 
que lui inspire le don de cet objet d'art qui, en raison des souvenirs 
qui s'y rattachent, offre pour la ville de Lille, un intérêt parti- 
culier. 
La Commission décide en outre» qu'un exemplaire de son balle- 
tin sera offert au donataire, à titre de remerciement, ainsi qu'un 
certain nombre d'exemplaires de choix du tirage de la gravure et de 
la notice qui l'accompagne. 
Quant à la planche même, la Commission ne possédant pas 
encore de musée, des arrangements seront proposés à M. le Maire 
de Lille, afin qu'elle soit placée dans le musée de la ville à titre de 
dépôt. 
M. de Coussbmaker informe la Commission qu'il a terminé la 
statistique archéologique de l'arrondissement de Dunkerque. Il 
donne lecture de l'introduction de ce travail qui sera mis sous presse, 
aussitôt que l'impression de la statistique de l'arrondissement de 
Lille, maintenant fort avancée, sera terminée. 
Des dispositions sont prises pour mener à bonne fin, dans le 
délai le plus rapproché possible, la statistique des autres arron- 
dissements. 
M. de Smyttere demande que la Sous-Commission , nommée dans 
la séance du 1 er décembre 1859, pour examiner la question du 
blason de Flandre, se réunisse. 
Après quelques observations présentées par MM. de Cousse- 
maker, de la Phalecque et l'abbé Carnel, il est décidé que la 
Sous-Commission se réunira pour exprimer son avis. 
Etaient présents : MM. de Coussbmaker, de Smyttere, Ed. Vah 
Hende, de la Phalecque, de Caulaincourt, Balson, l'abbé Carnel 
et Ch. Vincent. 
— 79 - 
Séance du 8 mai 1862. 
PrésidencedeM. DE COUSSEMAKER, Vice-Président. — 
Secrétaire, M. CHON. 
Le procès-verbal de la séance du 3 avril précédent est lu et adopté. 
OUVRAGES OFFERTS. 
De la part des Sociétés : 
Archivée de (agriculture du nord de la France, publiées par le 
Comice agricole de Lille, 3 e série, tome H, mars 1862. 
Bulletin du Comité Flamand de France, tome II, janvier et fé- 
vrier 1862. 
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, dernier fas- 
cicule du tome VIT. 
Académie royale de Belgique : Compte-rendu des séances de la 
Commission royale d'histoire, ou Recueil de ses bulletins, tome 3. 
1 er bulletin, 2 e bulletin, 3 e et 4 e bulletin. 
De la part des Auteurs : 
Actes des Etats-Généraux des Pays-Bas, 1577, 1585. — Notice 
chronologique et analytique par M. Gachàrd. 
Documents pour servir à F histoire de la chrétienté de Dunkerque, 
annotés par A. Bonvarlet. (Extrait du Bulletin du Comité Fla- 
mand de France.) 
Correspondance. 
Lettre circulaire de M . le Ministre de l'Instruction publique et 
des cultes , en date du 29 mars 1862, demandant des renseigne- 
ments sur la composition et les publications des Sociétés savantes. 
— 80 — 
Les renseignements rédamés par S. Ex., lui ont été fournis immé- 
diatement, en ce qui concerne la Commission historique. 
M. Ch. Vincent lit le rapport suivant qu'il a été chargé de rédi- 
ger- au nom de la Sous-Commission nommée dans la séance du 5 
décembre 1861, pour examiner le projet d'érection d'un monument 
coromémoratif de la bataille de Bouvines : 
rapport de la sous-commission chargée de l* examen du projet 
d'érection d'un monument commémobatif de la bataille dm 
bouvines \ 
La Sous-Commission, nommée dans la séance du 5 décembre 
1861, à l'effet de se rendre à Bouvines, pour examiner l'emplace- 
ment le plus convenable à l'érection d'un monument commémorât! f 
de la bataille de 1244, vient rendre compte de la mission qu'elle a 
accomplie le 13 mars dernier. 
Après s'être mise en rapport avec le Maire et l'Adjoint de la 
commune , la Commission s'est rendue sur le terrain désigné par 
M. Gentil. Elle a reconnu que ce terrain , qui se trouve un peu 
surélevé , forme le milieu d'une certaine étendue de plaine , mais 
qu'il n'est pas le contre même de la bataille. Il présente l'inconvé- 
nient d'être éloigné de l'agglomération de près d'un kilomètre et 
demi. Le chemin qui y conduit et qui n'aboutit qu'à des terres en 
culture, n'est pqint pavé dans tout son parcours; et l'accès en serait 
impraticable aux visiteurs pendant la plus grande partie de l'année. 
Le milieu même de la plaine où la bataille fut livrée ne se trouve 
pas sur le territoire actuel de Bouvines ; il faut aller le chercher à 
Cysoing. 
Dès lors, votre Sous-Commission, persuadée qu'il n'entrerait dans 
la pensée de personne d'élever le monument commémoratif de la 
1 La Sous-Commission se composait de MM. Gentil-Descamps, Comte de 
de Melun , de la Phalecque , Paeile , Ed. Van Hende , et des membres du 
Bureau. 
— 81 - 
bataille, qui a pris le nom de Bouvines, sur le territoire d'une autre 
commune, n'a pas cru devoir se préoccuper davantage de l'avis ex- 
primé, touchant la préféreuce à donner à l'emplacement du milieu 
de la plaine. Elle s'est dès lors attachée à trouver un autre terrain 
réunissant les conditions désirables, au triple point de vue de la vé- 
rité historique, de l'ornementation de la commune et des facilités 
d'exécution. 
Son choix s'est arrêté sur l'emplacement déjà désigné à diverses 
reprises, d'abord parla Commission historique elle-même, en 1846 , 
puis par M. le Préfet, en 1860, à la suite d'une visite qu'il fit sur 
les lieux, et enfin par le Conseil d'arrondissement, dans sa dernière 
session de 1861. 
Il s'agit de l'endroit dit : des Quatre-chemins, situé près d'une 
petite chapelle, à proximité de la maison d'école et à 100 mètres 
environ de l'église. 
Cet emplacement, que le plus simple examen fait tout de suite re 
connaître comme ayant dû faire aussi nécessairement partie du 
champ de bataille , borde la route départementale n° 19. Il se 
trouve dans l'axe de la partie de ladite route , qui forme la rue prin 
cipalede la commune; et, comme cette rue, à partir du pont, monte 
un peu , il s'ensuit que le monument qui serait placé à l'extrémité 
supérieure, aurait un aspect plus élevé et plus grandiose. 
Par suite d'une courbe que décrit la route au même endroit, il se 
trouverait également dans Taxe du prolongement, dans la direction 
de Cysoing. 
L'administration de Bouvines» d'accord avec le Conseil municipal, 
qui a pris à cet égard une délibération , désirant voir adopter cet 
emplacement , propose d'ailleurs une combinaison qui aurait pour 
effet de le rendre tout-à-fait convenable. 
L'entrée du chemin de Gruson , longeant le jardin de l'institu- 
teur, serait déplacée et rétablie sur le côté gauche au moyen d'une 
emprise sur le même jardin, de manière que le monument se trou- 
verait au milieu d'une petite place ou carrefour, formé d'un côté 
par la route départementale, de l'autre par le chemin rectifi- 
— 82 — 
dont il s agit. L'école retrouverait à droite ce qu'elle aurait perdu 
à gauche. Des mesures administratives pourraient être prises , afin 
qu'en frappant d'alignement les parties de route et de chemin qui 
entourent le monument » celui-ci ne pût jamais se trouver enclavé. 
Puis enfin le côté droit de la route départementale serait élargi 
d'un mètre environ , de manière à maintenir la largeur réglemen- 
taire. 
Le plan ci-annexé explique ce projet, qui a été soumis à l'avis 
de M. l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, et que votre 
Sous-Commission n'hésite pas à proposer d'adopter comme étant 
réellement lé plus praticable et le meilleur. 
Nous avons entre les mains un acte qui a été remis par le 
Maire et qui constate l'abandon fait à la commune des terrains né- 
cessaires a l'exécution. 
Le point de l'emplacement étant ainsi éclairci, il restait encore 
à examiner la question du monument. M. Gentil fut le premier à 
reconnaître que le monolithe dont il avait entretenu la Commission, 
à plusieurs reprises, n'avait plus sa raison d'être, attendu que ses 
dimensions trop exiguës en rendaient l'emploi impossible partout 
ailleurs qu'à l'endroit qu'il avait désigné. 
La Sous-Commission crut devoir alors faire un autre choix. 
Le projet recommandé par H. le Préfet, dans sa lettre du 9 
août 1861, ne pouvait être adopté, puisque son exécution entraî- 
nerait une dépense de 5500 fr., et que le crédit disponible n'est 
que de 2225 ; mais, pensant qu'on pourrait simplifier le projet, en 
conservant au monument le même caractère , la même forme , la 
Sous-Commission a chargé M. Marteau, architecte du département, 
de faire une étude dans ce sens. 
Le projet que vient de présenter cet architecte parait aussi bien 
réussi que possible ainsi qu'on peut le reconnaître en examinant le 
plan également ci-annexé. 
Le monument qui, nous venons de le dire, doit être placé sur un 
point surélevé, aurait une hauteur de 6 mètres 50 environ, avec un 
diamètre en rapport. Le prix d'exécution ne dépasserait pas les 
— «a — 
limites du crédit disponible ; de plus le projet a été étudié de/Mb- 
nière à pouvoir être complété par des bornes reliées à l'aide de 
chaînes on par une grille , si d'autres ressources permettent plus 
tard cette amélioration. 
En résumé , Messieurs , la Sous-Commission , à laquelle s'est 
adjoint le Bureau , propose : 
1° D'adopter l'emplacement désigné près de la petite chapelle , 
après rectification du chemin de Gruson ; 
2° D'adopter pour le monument le projet de M. l'architecte 
Marteau. 
Lille, le 7 mai 1862. 
La Commission historique, après avoir examiné les plans, devis 
et autres pièces relatives au projet, approuve le rapport et ses 
conclusions, et décide qu il en sera transmis copie à M. le Préfet, 
avec prière de vouloir bien autoriser, dans les conditions proposées, 
l'érection du monument qui doit perpétuer le souvenir du grand fait 
historique du 27 juillet 1214, et réaliser enfin la patriotique pensée 
que la Commission historique a conçue la première, il y a plus de 
vingt ans. 
M. le Pbésident entretient la Commission d& la Statistique ar- 
chéologique; ce travail est en bonne voie d'exécution; la statis- 
tique de l'arrondissement de Lille sera bientôt imprimée, et pourra 
servir de modèle à suivre. 
Sur la proposition de M. de Coussemakbb, les statistiques seront 
insérées au Bulletin avec des tirages supplémentaires à 200 exem- 
plaires, qui concourront, avec une pagination différente , à la con- 
fection du volume définitif. Une petite carte de chaque arrondisse- 
ment sera placée en regard de la statistique et une carte générale 
en tête du volume. 
M. de Smtttxrb propose l'érection d'un monument sur le champ 
_ 84 — 
de bataille de Peene , près Cassel (4 avril 1677). Cette proposition 
6era mise à l'ordre du jour de la prochaine séance. 
Étaient présents : MM. de Codssemaker , de Smtttire , de Memjn , 
Paeile , l'abbé Carnbl , l'abbé Derveaux , de Caulaincourt, Chon , 
Ch. Vincent. 
Séance nu 5 juin 1862. 
Présidence de M. DE COUSSEMAKER, Vice -Président.— 
Secrétaire, M. Ch. VINCENT. 
Le procès-verbal de la séance du 8 mai précédent est lu et 
adopté.. 
ouvrages offerts: 
De la part des Sociétés : 
Société des Antiquaires de la Morinie, Bulletin historique. — 
Onzième année. 
Mémoires de l'Académie Impériale de Metz. — Années 1860*61. 
Archives de t Agriculture du nord de la France, avril 1862. 
De la part des Auteurs : 
Un concours de rhétorique dans un village flamand de France , 
en 1861, par Y. Dérobe. 
Correspondance. 
Programme des questions mises au concours de 1862, par la 
Société d'émulation de Cambrai. 
— 85 — 
Communications. 
Le Vice-Président rend compte qu'il a déposé entre les mains 
le H. le Préfet , la délibération que la Commission a prise dans sa 
îrnière séance relativement au monument de Bouvines. 
M. le Préfet a approuvé lavis de la Commission et a manifesté 
'intention de donner une suite immédiate à ses propositions , tou- 
chant l'emplacement et la forme du monument. Le désir de M. le 
réfet serait même de compléter dès à présent le projet par un 
itourage de bornes reliées par des chaînes ou par une grille. 
Ce magistrat a chargé M. de Codssbmaker d'exprimer à laCom- 
lission sa satisfaction et ses remercîments pour les soins qu'elle a 
iris de rendre enfin possible la réalisation d'un projet depuis si 
ragtemps en question. 
L'ordre du jour appelle la proposition de M. de Smytterk rela- 
iveà un souvenir commémoratif de la bataille de Péenê. 
Après une discussion à laquelle prennent part MM. de Cousse- 
ikeb, le comte de Mblun, Ch. Vincent, de Smtttere, la Commis- 
Don, tout en félicitant ce dernier de l'idée qu'il a émise à ce sujet, 
mse qu'elle ne peut prendre l'initiative d'un projet de monument 
lécial à Peene et exprime l'avis qu'il convient de se borner à 
lettre le vœu que dans chaque localité où une bataille a eu lieu , 
souvenir puisse en être consacré d'une manière quelconque. 
Elle ne saurait trop encourager, d'ailleurs , les membres de la 
tmmission à faire tous leurs efforts pour obtenir des administra- 
[ions municicipales les moyens nécessaires de réaliser cette 
msée patriotique. 
Étaient présents: MM. de Coussemaker, de Melun, de Smtttere, 
'abbé Carnel , Ed. Van Hendb, Ch. Vincent. 
DEUXIEME LETTRE 
SUR LA GRAVURE DU BLASON, 
Par le Ch" DE LÀ PHALEGQUE. 
Nous avons publié, dans une lettre précédente 1 , quelques 
» 
considérations pour déterminer là date où parurent, pour la première 
fois , des signes de convention pour désigner les métaux et les émaux 
du blason dans les gravures , sans avoir recours aux couleurs , ni 
aux descriptions. Dans cette étude , la précision des dates seule 
était notre but et nous croyons l'avoir atteint. 
M. Joannis Guigard, dans un ouvrage qu'il vient de publier sous 
le titre de : Bibliothèque héraldique delà France, Paris, 1861, in-8°, 
cite cette pièce de la manière suivante : 
« 129. De la gravure du blason, par E. Imbert de la Phalecque. 
— Lille , 1855 , in-8°. Selon l'auteur , ajoute-t-il , le premier ou- 
vrage dans lequel on aurait adopté le système des hachures appli- 
quées au blason serait : Recherches des Antiquités et Noblesse de 
Flandres, par Philippe de L'Espinoy, porté ci-après , liv.IV, sect. II, 
§ 3 ; Pays-Bas et Belgique. Il parait ignorer la discussion qui eut 
lieu à ce sujet entre MM. Duchesne et Douet d'Arc , et comme ces 
derniers, il n'a pas connu l* intéressant ouvrage de Koeller touchant 
l'origine des hachures. — Voyez les N os 128 et 133.» 
M. Guigard dit plus loin , N° 3152 : « M. E. Imbert de la Pha- 
lecque a cru voir, dans l'œuvre de l'Espinoy , l'origine du système 
i Bull, de la Cçmm. hUU, t. V, p. 71. 
— 87 — 
de hachures , employé pour la gravure du blason . — Voyez ci- 
dessus N° 129. » 
M. Guigard n'a pas lu cette pièce tout entière, car il y eut trouvé 
d'abord, et en première ligne, Butkens, ou plutôt le graveur dont 
il se servit dans son livre intitulé : Annales généalogiques de la mai- 
son de Lynden... Anvers, 1626, in-folio, cité par M. Guigard lui- 
même N° 4192, et il eut fait, à cet article, la remarque que c'est 
l'ouvrage le plus ancien connu qui donne une méthode ou un sys- 
tème complet de hachures pour remplacer les couleurs. 
Ce n'est qu'ensuite qu'on trouve cité, dans notre lettre, Philippe 
de l'Espinoy, qui a publié le premier ouvrage connu où Ton s'est 
servi , en plusieurs endroits , de la méthode actuelle de hachures ; 
il était composé et approuvé le 13 février 1627. 
M. Guigard n'est guère plus en droit de nous reprocher de n'avoir 
pas cité l'ouvrage de Koeller, puisqu'il ne lui consacre aucun article 
spécial ni dans sa table , ni dans son livre , et qu'il ne s'est pas 
aperçu qu'il avait Butkens sous la main pour décider la question 
de date. 
A quoi pourrait d'ailleurs nous servir l'ouvrage de Koeller ? S'il 
contient quelque chose d'inconnu, M. Guigard , qui nous reproche 
de ne pas le citer , a dû en tirer parti ; il paraît , du reste , l'avoir 
examiné , car il donne son appréciation au N° 133, en disant : 
a Ni M . Douet d'Arcq, ni M. Duchesne , ne font mention du savant 
ouvrage intitulé : Jo dav. Koelleri programma de inventoriâtes in- 
cisurarum, galliceius hachures dictarum quibus metallaet colores 
in tesseris gentilitiis absque pigmentis indicantur. Gôtting , 1736, 
in-4 -» H ne l'appellerait pas savant ouvrage, l'intéressant ouvrage, 
sans l'avoir lu ; la science qu'il y a puisée doit lui avoir servi à 
former son opinion sur l'origine des hachures au N° 1595 de son 
livre où il dit : « C'est dans cet ouvrage que l'on fit, pour la première 
fois , usage , d'une manière uniforme , du systèmes des hachures 
pour exprimer les émaux et les métaux dans les symboles héral- 
diques. » 
Or l'ouvrage dont il parle, le Tesserm gentilitiœ de Petra Sancta, 
— 88 — 
ne décide rien quant à la date ; cependant M. Guigard en che 
deux éditions. A laquelle s'en tient-il ? Est-ce à celle de 1628 ou à 
celle de 1638 ? 
La première est une faute d'impression ; la seconde est sérieuse ; 
mais elle est posthume , Petra Sancta étant mort le 3 mai 1637, 
elle est de douze ans postérieure à celle de Butkens. On voit donc 
que la connaissance des arguments de Koeller ne serait pas de na- 
ture à détruire les faits que nous avions avancés. C'est ainsi que 
Tavis de M. Guigard, malgré ses connaissances, n'est pas acceptable. 
Ce qu'on dit de notre prétendue ignorance de l'article de M. Du* 
chesne, qui adopte la date de 1639» est une allégation purement 
imaginaire de la part de l'auteur, car notre première lettre était 
précisément une réfutation de cette pièce; quant à l'écrit de M. Douet 
d'Arcq, il n'a été publié qu'en 1858 au plus tôt ; il était par con- 
séquent impossible , en 1854 > de deviner l'opinion de cet auteur. 
Nous pensons du reste , qu'il ne l'aurait pas maintenue , s'il avait 
connu de quelle manière on la réfute ici. 
Quoi qu'il en soit de ces opinions et de ces travaux, il nous parait 
démontré que c'est en Flandre et dans les Pays-Bas que cette in- 
vention a pris naissance et que ce n'est qu'à la longue que l'on 
adopta successivement tous les signes qui composent ce système. On 
commença à désigner irrévocablement les métaux ; l'or fut repré- 
senté assez régulièrement par des points en 1608 par Jean Collaert 
dans les « Généalogies de Corneille Martin, » cataloguées par 
M. Guigard, au N° 3151. Tous les signes n'étaient pas encore 
adoptés à Lille , en 1654 , par le graveur Antoine Baillet , dans sa 
« Représentation de l'Estat tant ecclésiastique que séculier de la 
province de Lille , Douay et Orchies , » tableau héraldique que 
M. Guigard paraît ne pas avoir consulté , et où le sable est repré- 
senté par des hachures en losange au lieu de hachures carrées. 
Le graveur de Butkens tenta , en 1626, de décider un progrès 
plus rapide ; mais on ne le suivit pas , et il resta seul de son avis. 
Les progrès continuèrent lentement et timidement, comme le prouve 
l'Espinoy et Baillet. 
— 89 — 
Pour nous résumer , il nous parait évident que M. Guigard n'a 
cherché qu'un nom d'inventeur. Quant à nous , nous attachant aux 
dates, nous avons prouvé que ce nom est encore inconnu , que c'est 
à dessein que nous n'avons pas parlé des auteurs modernes qui ne 
pouvaient en rien éclairer la question. L'opinion des hommes, à 
nos yeux , devait céder la place à l'éloquence des dates. On ne 
s'est donc occupé que des sources originales soumises à la discus- 
sion et c'est par elles qu'il est aujourd'hui prouvé que ce n'est 
ni en 1639 par Wlson de la Colombière, ni en 1638 par Petra 
Sancta , mais en 1626, que l'idée de celte invention a paru pour la 
première fois avec ensemble. 
*r f_r 
PU3UC LI3RARY 
A8T09, LENOX, AND 
yUéW FOU'IDATIOHQ 
<] 
NOTICE 
UR UN TABLEAU TRIPTYQUE 
4o conmeaceneit lu XVI e siècle, 
MONUMENT FUNÈBRE DE HUGUES LE COCQ , 
fiN LÉGLISR COLLÉGIALE DE SAINT-PIERRE, A LILLE 4 , 
Par l'abbé D. CARNEL. 
« D'argent à un ceq de sable, creté, becqué, barbé et membre 
gueules, » telles étaient les armes que la famille Le Cocq, d'ori- 
tine normande , apporta en Flandre vers le milieu du XV e siècle. 
Jean Le Cocq (III e du nom), chevalier, seigneur de Sarcus et de 
eaurepaire [Beurepaer dans nos romans flamands de chevalerie) , 
avait épousé Michelle, fille de Pierre, seigneur de Mammetz et de 
tMichelle de Gaïen. Ce fut lui — ou , selon quelques-uns , son fils 
iLuc, en 1464 — qui vint établir sa race dans la partie méridionale 
"des Pays-Bas. Luc Le Cocq , écuyer, seigneur de la Motte , fut gui- 
l'don d'armes au service de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Il 
épousa , en 1466 , Marie de Limoges , dont il eut trois enfants : 
Hugues, Isabeau et Agnès. Leur union ne dura que trois ans. Sa 
femme mourut le 3 mars 1469 . et fut enterrée dans l'église collé- 
1 Cette notice , rédigée d'abord en hollandais par M. J.-A. Alberdirigtë-; 
Thijm , a paru dans la Revue « de Dietsche Warande » N° de juin 1861. 
Elle a surtout été faite en vue d'accompagner la publication de la planche ci- 
v contre. M. Alberdingk-Thijm , directeur de la publication archéologique que 
nous venons de nommer, a bien voulu mettre en tête de cette notice notre nom à 
côté du sien , pour quelques notes que nous lui avions fournies. Le présent tra- 
vail n'est donc qu'une traduction de celui du savant archéologue hollandais. 
! 
— 92 — 
giale de St.-Pierre à Lille. Luc Le Cocq se remaria depuis avec 
Catherine de Lobidel '. 
C'est de Hugues Le Cocq , fils de Lutf et de Marie de Limoges 
qu'il est question , comme on peut le voir, dans la planche gravée 
qui accompagne cette notice. 
Chevalier, seigneur de la Motte-la-Haye, Lionne et autres lieux, 
Hugues fut successivement secrétaire - conseiller de l'empereur 
Maximilien d'Autriche , de son fils Philippe-le-Beau et aussi de 
Charles V, alors que celui-ci n'était encore que roi de Castille. 
D'abord commissaire extraordinaire à la Chambre des comptes à 
Lille *, il y succéda, en 1507, à Mathieu de Lespine, en qualité 
de commissaire et maître ordinaire 3 . Il avait pris pour femme 
Anne de Lestorré , fille de Jean , seigneur de Waudenbrouck. Voici 
leurs quartiers généalogiques : 
Lue Le Cocq Marie de Limoges Jean de Lestorré Anne Casée 
Hugues Le Cocq. Anne de Lestorré. 
Six fils et cinq filles. 
* Voir: Généalogies de quelques familles des Pays-Bas, dressées en partie 
sur titres et en partie tirées des manuscrits de T. -A. Gasetta , de H. Butkens , 
etc. Tome 1 er . Amsterdam, 1*774. 
* • Hugues Le Cocq , qui était secrétaire du prince , fut audit an 1506 , 
commis extraordinaire en la Chambre des comptes à Lille , y attendant le premier 
lieu et état de maître ordinaire y vacant, « La Flandre illustrée par l'institu- 
tion de la chambre du roi à Lille , Van 1385 , par Jean de Seur, escuier, Lille, 
H18, page*79. 
3 « Ledit Hugues Le Cocq, qui était maître extraordinaire en la Chambre des 
comptes à Lille , fut audit an 150*7, commis Maître ordinaire en icelle chambre , 
ledit état y vacant par le trépas de Mathieu de Lespine. n Ibid. page 60. 
* Porte d'argent à un coq de sable , crête , becqué , barbé et membre de 
fatales. 
5 D'hermine à trois chevrons de sable. 
* D'azur à un croissant d'argent. 
' De gueules à dix lozanges d'argent : 3. 3. 3. 1. 
* D'azur à un chevron d'or accompagné de trois quintefeuilles d'or percées 
d'argent. 
9 D'argent à sept tourteaux de gueules. 
10 D'argent à un chevron de sable accompagné de troïB merlettes de même. 
41 Comme ci-dessus. 
— 93 — 
On le voit, l'union entre Hugues Le Gocq et Anne de Lestorré 
fut féconde. Notre planche nous montre groupés derrière eux leurs 
onze enfants ' qui, à l'aide de leur postérité, transportèrent sur 
plusieurs points des Pays-Bas et de l'Artois leur coq de sable fière- 
ment debout sur son champ d'argent. 
De toute cette nombreuse famille , Hugues Le Cocq nous semble 
certainement avoir été le plus important personnage. Malheureuse- 
ment nous ne connaissons guère de lui d'autres particularités que 
celles qui sont mentionnées dans l'épitaphe qu'on lit au bas du trip- 
tyque. Son titre de « Maître des comptes » à Lille ne comportait pas 
une charge vulgaire, — bien qu'elle ne fût rétribuée qu'à raison de 
250 florins par an, cinq sols à ajouter par jour et de plus une nou- 
velle robe à Pâques \ II n'y avait en tout que quatre maîtres des 
comptes en dehors du président , et la Chambre de Lille tenait le 
premier rang parmi celles des Pays-Bas. C'est là en effet que de- 
vaient se rendre les comptes de tous les receveurs généraux des 
domaines et finances , à savoir (vers 1560) : de Brabant , Gueldre , 
Limbourg , Luxembourg, Bourgogne , Hollande , Zeelande , Frise, 
ville et pays d'Utrecht , Overyssel et Groningue ; les comptes des 
trésoriers des guerres ; ceux de l'Artillerie, de l'Epargne, de l'Au- 
dience ; le compte de la dépense de l'hôtel et état du prince ; ceux 
des aides, subsides, etc.. etc. 3 . Les autres Chambres étaient à 
La Haye et à Bruxelles , et, seulement en 1560, le roi Philippe en 
établit une quatrième à Arnheim pour avoir juridiction sur le duché 
de la Gueldre et le comtat de Zuphten. 
Comme spécimen du goût de l'époque , il nous a paru curieux à 
remarquer comment la pensée qui présidait alors aux conceptions 
connues sous le nom de danses des morts, a pu se rattacher à 
une institution purement administrative. On lisait en effet les 
1 L'ouvrage cité plus haut: • Généalogies de quelques familles des Pays-Bas, 
etc. « n'en cite cependant que dix. 
2 Voir l'ouvrage cité plus haut : « La Flandre illustrée . etc., o p. 143, 144 
* Ihid. 
— 94 — 
stances suivantes au-dessus de l'entrée de la chambre des comptes 
à Lille : 
Se vous pensez par follie ou erreur 
Que nul ne rende enfin compte sy non 
Ceulx qui onl tille et nom de recheveur 
Ou singulère aministracion 
Des biens d'aucuns princes, seigneurs ou villes, 
Ostés de vous tels pensers inutilles. 
Nous sommes tous recheveurs, et fault bien 
Que rendons compte au prince souverain ; 
Tout ce que nous avons et sommes est du sien 
Bien n'est nostrc , fors par ce soubs sa main 
Tout vient de lui : a me , sens , volenté , 
Memore , corps , agillité , beaulté. 
De tous ces dons et aultres biens mondains , < 
De richesses , d'offices et de honneurs , 
Dont il nous a l'un plus et l'autre moins 
Fait recheveurs à temps et gouverneurs , 
11 conviendra une fois rendre compte : 
Pappe , empereur , roy , duc et conte. 
Car un sergant la Mort qui tout effache , 
Que nul ne puet vaincre ne échivcr , 
Nous vendra tous sans verballe manache 
Personnellement adjourner et priver 
D'estat, d'office et de vocacion , 
Cy tost que elle en aura commission. 
Pour l'autre inonde advenir. 
Ceste première execucion faitte , 
Aultre plus griève après s'ensièvra : 
Car l'espéc de sa justice traitte t 
Le souverain prince et seigneur venra 
Tenir à tous siège judiciaire 
Pour à chacun son compte final faire. 
Lors ouvrira au son de la buysine 
Sa généralle et grant chambre des comptes , 
Où il faudra sans aultre cry ne signe 
Tous les humaios tristres , craintes et donles 
Venir compter et faire ostencion 
De leur rechepte et vellicacion ; 
— 95 — 
A ce dur compte et estroit comparronl , 
Pour témoigner contre les vicieux , 
Angels mauvais et bons , qui là tenront 
Comme un vieil compte et conterolle entre eulx 
Le juste et vray livre de conscience 
Qui tous fera venir en audience. 
Tout y sera escript, note* et mis . 
Jusques au moindre et darrenicr quadrant, 
Les excès fais , temps perdu , biens obmis , 
Rien n'y aura qui ne soit mis avant. 
El que bien nez et très heureulx seront 
Qui lors bon compte el juste apporteront. 
Veritas est. Amen *. 
De la poésie aux beaux-arts , la transition est naturelle ; passons 
donc à l'examen de notre planche gravée. 
Elle est l'œuvre de Jacques Harrewyn , graveur bien connu de la 
seconde moitié du XVII e siècle * ; mais qu'il ne faut pas confondre 
avec Frans Harrewyn, qui, selon Immerzeel et Kramm naquit à 
Bruxelles, seulement en 1680. On a du premier plusieurs planches 
dans l'ouvrage hollandais intitulé : « Châteaux et maisons seigneu- 
riales des nobles de Brabant » Leyde 1690 3 . C'est surtout 
dans celles de ses œuvres qui contiennent des figures ou des 
détails d'ornementation , qu'on voit qu'il a travaillé à la manière 
romantique de Romain de Hooge. Le catalogue des portraits 
rassemblés par le professeur Kist mentionne de lui un beau portrait 
4 Cette pièce se trouve dans un manuscrit de la bibliothèque de Lille , 
inscrit au catalogue sous le numéro 371. C'est un petit in-folio , orné de dessins 
coloriés relatifs à la Danse des Aveugles , ouvrage de Pierre Michault, dit 
Taillevent , imprimé plusieurs fois. Outre ce poème et la pièce que nous repro- 
duisons, le même volume contient encore le Dit de Remords et celui du Chemi- 
nant et enfin le Pas de la Mort, poème en stances de huit vers, orné de figures 
coloriées. 
î .. Cependant Immerzeel paraît ne pas l'avoir connu , puisqu'il ne le cite pas 
dans son ouvrage. 
3 Kasteelen en Heerenhuysen der Edelen van Brabant , enz. Cette indication 
nous est donnée par Kramm , dans son curieux ouvrage qui a pour titre : Levens 
en IVerken , etc., tome III , page. 644: 
7*' 
'— 96 — 
du pape Clément XI (p. 23). On connaît encore Jacques Harrewyn 
d'après un petit ouvrage composé par Etienne Blankaert, docteur 
en médecine et praticien à Amsterdam i , ouvrage pour lequel il a ' 
gravé (en 1684) neuf planches qui témoignent d'une main extrême- 
ment habile et peuvent assurément donner à notre graveur une 
place distinguée dans la compagnie d'Adrien Schoonebeck , entre 
le fantaisiste Romain de Hooghe et le classique Jean Luiken. Ces 
planches représentent un hôpital , deux intérieurs de salles de ma- 
lades et quelques figures de physiologie et de botanique. Son 
nom se trouve également au bas des sept bonnes planches qui 
accompagnent l'édition d'un drame flamand , nommé a Bertulpho 
et Ansberta » Bruges 1720 *. Enfin , d'après Kramm , Jacques 
Harrewyn a encore gravé , en 1684 , deux vues du château de 
Bubens , et , en 1701 , une « Beprésentation de l'incendie à la cour 
d'Orange à Bruxelles 3 . » 
Comment s'est-il fait qu'il ait été amené à exécuter en gravure 
sur cuivre l'œuvre dont nous reproduisons ici une épreuve — *■ c'est 
ce qui , malgré nos recherches , est resté sans explication. Nous 
n'avons pu découvrir aucun ouvrage imprimé pour lequel cette 
planche aurait été faite. Peut-être devons-nous nous borner à sup- 
poser que la famille Le Cocq , demeurant en 1695 à Bruxelles , — 
où en 1774 nous la voyons encore — aurait commandé ce travail 
pour sa propre satisfaction à son compatriote Jacques Harrewyn. 
Quoi qu'il en soit, examinons maintenant de plus près le tableau en 
question. 
1 En voici le titre hollandais : Venus helegert en ontset, oft Verhanàelinge 
van de Pdkken, Druipers, Chankers^ Klapooren , en desselfs toevallen. Met eene 
grondige en zekere genesinge , Steunende meest op de gronden van Cartesias, 
Voor Steph. Blarikaart, Ph. en Med. Doctor en Practizijn tôt Amsterdam,, Item > 
Een nauwkeurige beschrjrvinge der Pokken , door de Heeren F. (ranciscus de le 
Boe) Sylviu* , T. (homas) Sjrdenhem (Med. Doctor en Practizijn tôt London) . 
J. (phannes Wierus en A. (nthony) Everaars (Practizijn in de geneeS'konst toi 
MiddelburgK). Dit boekjen is opgedragen àen den amsterdamschen chirurgyn Fran- 
çois JVillaart, en erkomt eene brie fin voor den oudhk. geneesheer Ludolf SmieU. 
* Son titre se lit ainsi : De goddelycke voorzienigheyd beproefd in Bertulpho 
en Ansberta, Bly-eindigh TreurSpel. 
9 Afbeelding van den Brand in het Hof van Orange te Brussel. 
— 97 — 
C'est un triptyque — ou tableau muni de deux volets , lesquels , 
en se fermant , couvrent entièrement le sujet principal , et qui , étant 
ouverts , sont ornés eux-mêmes de peintures accessoires. 
Notre triptyque , ainsi que le fait voir clairement l'épitaphe qu 
se trouve au-dessous , a été exécuté pour servir de monument fu- 
nèbre en mémoire du noble conseiller Hugues Le Cocq. Cette exécu- 
tion a dû être faite du vivant de sa femme , bien que le monument 
fût destiné à rappeler l'inhumation commune des deux époux dans 
un même sépulcre ; en effet il y manque le complément nécessaire 
de l'épitaphe , complément réservé sans doute à plus tard c'est 
la date du décès de la femme. 
Une autre remarque à ce propos : c'est que si l'érection du mo- 
nument funèbre témoigne en faveur de l'affection d'Anne de Les- 
torré pour son époux Hugues , ce texte de l'épitaphe , laissé ainsi 
inachevé , ne permet pas de porter un jugement aussi favorable sur 
la piété filiale des enfants qui leur survécurent. 
Parmi les onze ils étaient encore restés six au moment où la veuve 
de Hugues Le Cocq fit exécuter son monument funéraire. C'est du 
moins ce qui résulte pour nous d'un examen attentif du triptyque. 
Nous y remarquons en effet qu'Anne de Lestorré ainsi que sa se* 
conde (?) et sa troisième fille (?) ne tiennent pas une petite croix entre 
les doigts. Il en est de même des deux aines , du cinquième et du 
sixième d'entre les fils. Le père , au contraire , en tient une en 
signe de son pieux trépassement. Ne peut-on pas conjecturer la 
même chose des cinq enfants qui sont comme lui dans le tableau, 
munis de petites croix ? 
La note que le graveur a mise au bas de la planche indique la 
collégiale de St. -Pierre à Lille comme lieu de la sépulture du noble 
homme Hugues Le Cocq et de dame Anne Lestorré, sa femme. Cette 
église tenait le premier rang parmi les édifices religieux de la ville , 
et il en était de même de son clergé , attendu que le vénérable 
chapitre avait dans les processions le pas sur les curés des différentes 
paroisses '. Nous avons découvert en outre que c'était dans une 
* Voir • Thiroux . Histoire de Lille et de sa châtellenie , » page 13. 
— 98 — 
chapelle de la collégiale , servant de chapelle paroissiale, que notre 
triptyque avait sa place au-dessus du cloître '. La révolution fran- 
çaise après avoir pillé et dévasté l'église de St.-Pierre la fit vendre 
à l'encan pour être démolie 2 . Il n'y a donc pas lieu de s'étonner 
que nous n'ayons pu découvrir aucune trace du tombeau de 
Hugues LeCocq ni du tableau qui nous occupe. 
Toutefois, Millin, que. la République avait chargé de faire l'in- 
ventaire des monuments historiques , déclare avoir rencontré <v à la 
table d'autel de la chapelle de la Trinité » l'inscription suivante - 
« ICY devant est inhumé le corps de maistre Hugues Le Cocq , 
en son vivant conseiller et secrétaire de très-haus et très-illustre 
prince Maximilian, empereur feu de très-noble et très-recommandée 
mémoire Philippe roi de Castille , elc, que Dieu absolve, et de 
Charles, fils d'iceluy Phle aussi roi de Castille, et l'un de ses 
maistres de comptes à Lille , lequel termina vie par mort le X e jour 
d'avril A XV e XVI avant Pasque le jour de vendredi sainct. Priez 
Dieu pour son âme 3 . •> 
La rédaction de cette épitaphe ferait penser qu'elle est de beau- 
coup antérieure à celle du triptyque et que par conséquent celui-ci 
n'aurait pas été exécuté immédiatement après la mort de Hugues. 
Qu'on se rappelle néanmoins que ce ne pouvait être beaucoup plus 
tard, puisque selon la remarque faite plus haut, sa femme Anne 
vivait encore. Le style d'ailleurs sent trop encore le XV e siècle 
pour donner lieu à supposer une date plus récente. 
Cette époque paraît encore davantage, ce nous semble , dans le 
style du .tableau lui-même. Rien de plus original que l'ornementa- 
tion appliquée par l'artiste au sujet principal. Au milieu, c'est le 
1 C'est un épitophier faisant partie de la bibliothèque de M. le docteur Le 
Glay , archiviste du département du Nord qui nous a fourni ce renseignement. 
Nous y -avons trouvé en effet, la reproduction textuelle de l'épitaphe du triptyque, 
et en marge était la note suivante : « Le Cocq. Cette épitaphe se trouve dans la 
fehapelle paroissiale , au - dessus de la porte du cloître , sur un tableau gui 
s'ouvre. » " 
2 Le 23 mars H93. 
3 Millin : Antiquités nationales , Paris, an VII., tome V. 
•—* WJ "~~ 
'Christ en croix , et sur les deux volets sont agenouillés , d'un côté 
Je noble chevalier Hugues , et de l'autre sa femme , accompagnés 
de leurs enfants et de leurs deux patrons : saint Hugues , évêque , 
et sainte Anne, mère de la Vierge Marie. Mais la croix du Sauveur 
est formée de deux banderoles ou rubans, et c'est également à 
ces rubans que sont attachés les socles fleuronnés qui supportent 
de chaque côté de la croix la Mère du Christ et le disciple saint Jean . 
Au second plan du tableau on voit une Résurrection. Jésus-Christ , 
vainqueur de la mort , se tient debout sur un sépulcre en forme de 
croix , et les gardes renversés ont été aussi placés par le peintre 
sur des rubans qui sortent d'une tige enroulée ; même le bouclier 
d'un des gardes est traité dans ce style enrubanné. Aussurément 
il y a là du dévergondage artistique .. et l'on voit que le peintre a 
voulu s'y laisser aller dans toute sa composition. Ainsi , par exem- 
ple , le mur qu'il a placé à dextre de la scène principale devient de 
plus en plus fuyant à mesure qu'il monte , et bientôt abandonnant 
le système rectiligne de la partie basse, il forme un enroulement qui 
encadre la partie supérieure du tableau. 
Quant aux sujets que l'artiste a fait entrer dans son œuvre, les 
voici selon l'ordre de leur disposition : 1° La présentation au 
T$mple , la fuite en Egypte avec la persécution d'Hérode et Jésus 
au milieu des Docteurs. II Le Baptême dans le désert , le Crucifie- 
ment et la Résurrection. Un autre petit groupe qui se trouve au 
troisième plan parait représenter quelque sujet légendaire. 
III Véronique avec le Suaire , la Descente de la Croix et la Mater 
dolorosa. 
Les huit blasons que le graveur a mis au bas de sa planche 
étaient très-probablement peints sur la partie extérieure des volets. 
Ce sont les quartiers de Hugues Le Cocq et d'Anne de Lestorré 
comme nous les avons donnés plus haut, et disposés de même. 
Le Cocq. 
Lestorré. 
Mammez. 
Fié vet. 
Limoge. 
Casée. 
Làlain. 
Limoge. 
483286A 
— 100 — 
Ayant de terminer, hâtons-nous de dire qu'en faveur -de cette 
notice M. Alberdingk-Thijm a fait généreusement don à notre Com- 
mission historique de la planche gravée deJ. Harrewyn. M. Alber- 
dingk-Thijm l'avait reçue lui-même de M. Klaverweyde d'Alkmaar 
(Nord-Hollande). Un savant connaisseur hollandais , M. C. Kramm, 
a qui cette planche a été montrée , pense avoir vu le tableau original 
parmi plusieurs pièces de ce genre au Musée de Berlin. Nous, espé- 
rons que cette supposition pourra être confirmée un jour ou l'autre. 
En attendant, nous avons accueilli avec un grand bonheur l'occasion 
de pouvoir faire connaître un monument qui , tout en offrant un 
intérêt local peu ordinaire , mérite aussi, croyons-nous, de ne pas 
être dédaigné par les amis de l'art. 
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STATISTIQUE 
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DU DÉPARTEMENT DU NORD. 
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' STATISTIQUE 
A R G HÉ O LOGIQ UE 
DU DEPARTEMENT DU NORD 
y 
ARRONDISSEMENT 
ii 
LILLE. 
INTRODUCTION. 
L'arrondissement de Lille , qui forme le troisième du dépar- Situation. 
tement du Nord , est borné au N. et à TE. par la Belgique , 
au S. et au S.-E. par l'arrondissement de Douai , à TO.et au 
S.-O. par T arrondissement d'Hazebrouck. 
Surface évaluée 90,000 hectares 41 centiares ; plane, sauf Soi. 
quelques faibles éminences, surtout vers Mons-en-Pévèie et 
le mont de Wervick. Sol argileux , marneux ou sablonneux ; 
* Cette introduction ne comprend que les généralités qui n'ont pu trouve* 
place sous la rubrique spéciale des communes. 
8 
la marne domine à Lesquin , Lezenne, Avelin , où Ton exploite 
des pierres de taille , des moellons calcaires , du sable et de 
l'argile à poterie. 
Climat. Climat généralement un peu froid et humide. Les vents domi- 
nants sont : ouest , sud-ouest , nord-ouest; ils amènent souvent 
des pluies. 
Cours d>au. L'arrondissement est baigné par les rivières la Lys , la 
Deûle , la Marque et le canal de La Bassée ; ruisseaux assez 
nombreux; grands marais des deux côtés de la Deûle. 
La Lys , qui vient du Pas-de-Calais dans le Nord par l'ar- 
rondissement d'Hazebrouck , passe à Erquinghem en lui don* 
nant son nom, puis vient à Armentières, à Warneton et 
arrive en Belgique par Menin. 
La Deûle, qui naît à Carenci (Pas-de-Calais), entre dans 
le Nord par Haubourdin, baigne Lille et se jette dans la Lys 
à Deûlémont, canton de Quesnoy. C'est le lit de cette rivière 
qui forme le canal de Douai à Lille. Avant d'entrer dans cette 
dernière ville, elle porte le nom de Haute-Deûle; au sortir 
elle se nomme la Basse-Deûle. 
La Haute-Deûle , après être rentrée dans le Pas-de-Calais 
par Auby, revient dans le Nord par La Bassée. 
La Marque , issue des bois de Phalempin , à 4 5 kilom . de 
Lille , traverse des marais auxquels elle sert de décharge ; 
— 105 — 
et après un cours d'environ cinq myriamètres, se jette dans la 
Deûle à Marquette. 
La Statistique deDieudonné, publiée en 1804 , évalue à Bois et Forêt» 
3639 hect. 30 cent, la surface des bois et forêts dans 
l'arrondissement. Depuis lors cette quantité n'a guère pu que 
décroître. 
Ce territoire était traversé par deux voies romaines ; la pre- Voies 
romaines. 
mière allant de Tournai à Estaires ( Minariacum ) et passant 
sur les terroirs de Camphin-en-Pevèle, Bouvines, Sainghin- 
en-Mélantois , Ronchin , Loos , Haubourdin , Le Maisnil et 
Fromelles ; la seconde partant également de Tournai , allant à 
Wervic [f^iroviacwn) et passant par Templeuve , Lannoy, 
Roubaix , Tourcoing et Bousbecque. Enfin à La Bassée passait 
aussi une voie romaine allant d'Arras à Estaires. 
L'arrondissement de Lille offre aujourd'hui trois routes Routes 
et 
impériales , cinq routes départementales et dix-sept chemins Chemins, 
vicinaux de grande communication. 
Nulle autre partie de l'empire n'a, sans doute, une agriculture Agriculture. 
meilleure et ne produit des moissons plus abondantes*. Nulle 
part aussi les exploitations ne sont plus divisées et plus traitées 
& bras d'hommes , avec moins de chevaux. Le bœuf est peu 
employér-au labourage. On y récolte des céréales de toute nature, 
toutes plantes . légumineuses , fourrageuses , oléagineuses , 
tinctoriales et filamenteuses ; le tabac y vient à souhait ; et le 
— 106 — 
fout , grâces non-seulement à la bonté du sol, mais aussi et 
surtout à l'intelligence courageuse du laboureur.. 
Sept quartiers ou cantons composaient la châtellenie de Lille , 
savoir : 
Division 4 ° Le Mélantois , Medenetensis pagus , mentionné pour 
territoriale 
ancienne, la première fois dans la vie de S' Eloi T par S* Ouen : hwenil 
in territorio Medenatensi vico , S. martyrem Piatonem. 
C'est le canton central de la châtellenie, limité par la Marque 
et la Deûle, ayant pour cités premières Seclin et Lille. 
2° Le Weppe , ïVeppesana regio, confinant h la Lys par 
le nord, à la Deûle par le sud. Lieux principaux : Wavrin, 
Santés , Àrmentières. « 
3° Le Ferrain , Ferraina regiuncula, limité par la Basse- 
» 
Deûle du côté du Weppe et d'autre part par les territoires de 
Menin et du Tournaisis. Cités premières : Comines , Halluin t 
Bousbecque. 
4° Le Pévèle , Pagus Pabulensis , entre la Marque et le 
territoire de Tournai. Principaux lieux: Cysoing , Gruson , 
Camphin , Bouvines. 
5° Le Carembaut , Carembauliius ager , à l'ouest du quar- 
tier de Pevèle , est nommé dans un diplôme de l'an 673. Lieu*, 
principaux : Gondecourt , Phalempin. 
6° L'Outre-Escaut , Transcaldma regio , très-petite cir- 
conscription entre Tournai et le mont de Trinité, faisant aujour- 
d'hui partie de la Belgique. 
— 107 — 
7° Le Comté, Corrdtatus , désignait plutôt une juridiction 
féodale qu'un territoire proprement dit. Il se composait de divers 
villages et hameaux enclavés dans les autres cantons. 
Les juridictions étaient multiples ; on comptait : Jnndictionf. 
4° Bailliage de Lille, Douai et Orchies ; c'était la plus 
ancienne juridiction de la province ; 
2° Le magistrat de Lille , composé de douze échevins sous 
un prévôt , remontant aux dernières années du XII e siècle ; 
3° Souverain bailliage ou gouvernance , créé en 1314 par 
Philippe-le-Bel ; 
4° Chambre des comptes , fondée en 1 385 par Philippe- 
le-Hardi ; 
5° Un Bureau des finances succédant en 4 691 k la Chambre 
des comptes , supprimée par Louis XIV. 
La châtellenie de Lille était une baronnie de Flandre. Les 
châtelains portaient : « de gueule, au chef d'or », ils criaient : 
Frayes Phalempin. La châtellenie de Lille était un pays 
d'états. 
La Commission historique , voulant donner au travail de la Statistique 
archéologique de l'arrondissement de Lille tous les soins que réclame son 
importance, en a confié la rédaction à MM. Le'Glay, président ; de Coussemaker, 
vice-président; de Melun, de la Phalccque, Ed Van Hende, l'abbé Derveaux. 
A l'effet de s'entourer des garanties désirables d'exactitude, ce premier 
travail a été communiqué sur épreuves aux membres résidants et corres- 
pondants , ainsi qu'à plusieurs personnes versées dans l'étude de l'histoire 
locale , afin de recevoir leurs observations. 
La Commission se plaît à témoigner ici sa reconnaissance à MM. Roussel- 
Deflmlaine , maire de Tourcoing; Leuridan, bibliothécaire et archiviste de 
la ville de Roubaix ;Mannter, auteur des Études étymologiques sur le dépar- 
tement du Nord; Mantoulé, percepteur à Pont-à-Marcq, qui ont fourni 
d'utiles renseignements. 
Un tel travail ne pouyant être d'abord ni complet ni exempt d'erreurs , la 
Commission historique recueillera volontiers les additions et rectifications qui 
lui seront adressées. 
La carte ci-annexée a été faite par M. Fr. Vercoustre , conducteur de Wate- 
ringues , à Bourbourg. 
15 mat 1869. 
ARRONDISSEMENT DE LILLE. 
CANTON ET DÉCANAT D'ARMENTIÊRES. 
En 1*789 , toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- 
Wallonne ; elles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse 
de Tournai, excepté Armentières , qui était du diocèse d'Arras. 
8 communes. —6,201 hectares. — 23,554 habitants. 
ARMENTIÈRES- 
situation. Sur la Lys, N.-O. de Lille. 
noms anciens. Armentariœ , dipl. de Charles-le-Chauve, 866, pour 
St-Vaast, d'Arras; Mirœus, Op. Dipl., II, 932. Atramentariœ , 
870 , dipl. d'Hincmar, archevêque de Reims , pour St-Vaast ; 
Mir. 1,134. Harmenteriœ, 1152, bulle d'Eugène III, pour la ca- 
thédrale d'Arras, Mir. III, 340. 
armoiries. D'argent , à une grande fleur de lis de gueules , ac- 
compagnée en chef d'un soleil d'or à dextre et d'une lune en décours 
de même , à senestre ' . 
monuments. Eglise ancienne ; stalles du chœur en bois sculpté ; 
bon tableau représentant les stigmates de Saint-François. A la 
mairie existe un grand tableau peint sur toile représentant le plan 
d* Armentières à l'époque du siège de 1647. 
1 Sanderus , Flandria illustrata , partie inédite ( Bibliothèque royale de 
Belgique à Bruxelles) fait figurer le soleil d'or à senestre , la lune en décours 
à dextre. 
Canton — 110 — 
d'Amentières INSTIT0TIONS religieuses et ciyilks. 1504 , 27 juillet , fondation 
du couvent des Sœurs Grises. — 1598 , 13 avril, fondation d'une 
école des pauvres par Jacquemin Desruelles. — 1632, 27 octobre, 
fondation de l'hôpital Sainte-Marie , par Marie de Hens , comtesse 
d'Egmont. 
faits historiques. Désastres et pillages en 1339 , 1382 , 1420 , 
1467, 1518 et 1589. Dévastation de l'église par les Gueux en 1566. 
Agrandissement de la ville , avec forteresse , par ordre de Charles- 
Quint. Prise d'Armentières en 1645, parles maréchaux de Gassîon et 
de Rantzau , reprise par l'archiduc Léopold en 1647; démantelée 
par les Français en 1667 ; restaurée immédiatement par le maré- 
chal d'Aumont ; restée enfin à la France par suite du traité d'Aix 
la-Chapelle, 1668. 
personnages rbmarquables. Bernard Éverard, auteur de poésies 
latines, etentr'autres d'un drame intitulé Salomon, imprimé à Douai, 
en 1554 ; — Pierre Hassard ou Haschaert, médecin, mathématicien 
et astronome , qui vivait au XVI e siècle , auteur de divers écrits , 
notamment d'un éloge de l'astrologie judiciaire , d'un traité de la 
maladie vénérienne , qu'il nomme le mal français, d'une disserta- 
tion sur la comète de 1556, et d'un poëme touchant l'hygiène ; tous 
ces ouvrages sont en latin. — Le jésuite Martin l'Hermite , connu 
surtout pour son Histoire des saints de la province de Flandre- 
Wallonne, Douai, 1638. — Philippe Dumont , dit Montanus , digne 
ami de l'illustre Érasme , fondateur de bourses en l'université de 
Douai, helléniste distingué , auteur d'une bonne traduction latine 
de S. Jean-Chrysostôme , mort à Douai en 1567. — Henri de 
Vicq , né à Valenciennes , réfugié , vers la fin de sa vie , à 
Armentières où il est mort en 1596, après avoir publié à Louvain , 
à Arras et à Douai , des ouvrages de théologie et de controverse 
qui firent assez de bruit. — François Moschus , chanoine de Seclin 
et curé d'Armentières , poète latin de réputation , fin du XVI e 
siècle'. 
* Les Coutume « d'Armentières se trouvent dans l'ouvrage de Legrand , 
intitulé : Coutumes et loix des villes et cha&tellenies du comté de Flandre, 3 vol. 
in-folio, Cambrai, 1*719. 
— • lil — Ctnton 
d'Armentière* 
BOIS-GRENIER. 
situation. S. d'Armentières. 
Bois-Grenier, érigé en commune par loi du 29 juin 1854 , était 
auparavant hameau d'Armentières. 
CHAPELLE D'ARMENTIÈRES. 
situation. S.-E. d'Armentières. 
Avant 1789 , paroisse indépendante d'Armentières ; réunie à 
cette ville par décret de la Convention , 13 prairial, an II ; érigée en 
commune le 22 novembre 1820 : auparavant hameau d'Armentières. 
GAPINGHEM. 
situation. S.-E. d'Armentières. 
noms anciens. Campingehem , bulle du pape Célestin II pour 
St-Pierre de Lille , 1143 , Mirœus , IV, 16 ; Kampingeim, titre 
de St-Aubert, de Cambrai ; 1159, Carpentier, Preuves, 84; Cam- 
pinghem , diplôme de Bauduin , dénommant les chevaliers qui 
doivent l'accompagner dans son expédition de Terre-Sainte ; avril 
1201, à Valenciennes, Mir. III, 73. 
armoiries. De sable, au lion d'argent. 
faits historiques, L'autel de ce village appartenait au chapitre 
de St-Pierre. 
ERQUINGHEM-LYS. 
situation. Sur la Lys. 0. d'Armentières. 
noms anciens. ' fferkinghiem , Ierkenghiem , 1241» 1275 et 
d M. Mannier, Etudes étymologiques , p. 113 , cite Herchengehem , d'après 
un titre de Saint-Amand , 1156, Mirseus, II, 1153; mais ce nom , attaché 
* celui d'un des souscripteurs du diplôme , peut appartenir tout aussi bien à 
Erquinghem-le-Sec qu'à celui-ci. 
Canton — 112 — 
d'Armentières mQ mariage de xhomassin , fils du châtelain de Lille , fonds de 
la Ch. des Comptes. Arquingkehem, Buzelin, Gallo Fland., 145. 
armoiries. D'or, au lion de sable , à la bande d'azur, sur le tout 
d'argent , chargé de trois pals de gueules. 
faits historiques. Avait , au XIII e siècle, une forteresse que fit 
abattre le roi Philippe-le-Bel. Vendu par Jean IV, châtelain de 
Lille , en 1283 , au comte Gui de Dampierre, qui fit reconstruire 
la forteresse et donna le tout à son fils, Gui de Namur. 
FRELINGHIEN. 
situation. Sur la Lys (rive droite) , E. d'Armentières. 
noms anciens. Ferlinghem. dipl. de Philippe, roi de France, pour 
l'abbaye de Messine, 1066, Mir., I, 67. Frelinghem, titre d'Arnoul, 
avoué d'Ardres, pour dotation de l'abbaye de St-Bertin, 1069, 
Mir. I, 158. Frelinghiem. Etat distributif du diocèse de Tournai, 
par Tévêque Jean Vendeville, en 1588, Miraeus, IV, 469. 
armoiries. D'azur, à la bande d'argent , chargée du mot Fretin- 
ghi$n en lettres romaines, accompagné d'un écu d'or , au lion de 
sable. 
monuments. Le chœur et le clocher de l'église restèrent debout 
après le désastre de 1861 et existent aujourd'hui avec une église 
moderne. On remarque dans l'église quelques tableaux, entr' autres 
un Christ mourant , par Wamps ; saint Amand baptisant saint 
Sigebert. 
faits historiques. En 1641, destruction d'une partie du village 
par les gens de guerre et l'incendie. 
bibliographie. Notice historique sur Frelinghien, par M. Man- 
toulet, 1853. 
hameaux et lieux dits. Le Bucque , ferme; Le Pont-Rouge, Le 
Funquereau et La Croix-au- Bois. 
— 113 — Canton 
d'Armentières 
HOUPLINES 
situation. Sur la Lys (rive droite ) , E. d'Armentières. 
noms anciens. Houplines , bulle de Clément III, pour Saint-Piat 
de Seclin, 1182, Miraeus, III, 355. Etat du diocèse de Tournai, 
1588. ibid. IV, 469. Houpelines, 1248, charte du prieuré, Ch. des 
comptes de Lille , et Miraeus, IV, 554. 
armoiries. De sable , au chef d'argent. 
monuments. Église ancienne, où l'on remarque quelques médail- 
lons en bois sculpté et quelques petits monuments funéraires. 
faits historiques. L'autel d'Houplines est donné à l'abbaye de 
Saint-Basle près Reims, par Radbod, évêque deTournay et de 
-Noyon (1095). Houplines avait un prieuré de la même abbaye « et 
une forteresse. 
hommes remarquables. Houplines a donné naissance à Jean Bour- 
geois , seigneur de La Caserie, médecin et géomètre , auteur de 
traductions latines d'ouvrages médicaux et philosophiques, publiés 
à Anvers et à Saint-Omer. 
hameaux et LiBUx DITS. L' Epi nette, Le Fresnel ; La Barderie, ferme. 
PRÉMESQUES. 
situation. S.-E. d'Armentières. 
noms anciens. Primeca , bulle de Célestin II , pour St-Pierre de 
Lille, 1143, Miraeus , IV, 16. Primeka , dipl. du comte de Flandre, 
Thierri d'Alsace, pour l'abbaye de Loos, Miraeus, I, 699. 
"armoiries. Vivre en fasce , de 12 pièces d'argent et d'azur. 
faits historiques. La cure de Prémesques appartenait à l'église 
Saint-Pierre de Lille. 
CANTON ET DÉCANAT DE LA BASSÉE, 
En 1*789 , les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- Wallonne ; 
3lles étaient du ressort de la gouvernance ae Lille et du diocèse d'Arras. 
il communes. — 7,<H7 hectares. — 15,307 habitants. 
AUBERS. 
situation. Sur le petit ruisseau des Layes. N. de La Basséc. 
L ._ 
Canton — 114 — 
aa e. N0Mg ANCIENS Obertio, 1152, bulle d'Eugène III, en faveur des 
évoques d'Àrras, Mir. III, 340. Obert, 1203, ch. d'Et. de Tournai, 
Mir. II, 839. Oberch, 1210 , titre de St-Àmé de Douai. Auberch , 
1344> 1 er cart. de la Dame de Cassel. Les évêques d'Arras jouissaient 
de l'autel d'Àubers, en vertu delà bulle de 1152 sus-rappelée. 
armoiries. La branche duPlouich,dela maison de Lille, portait : 
trois lions sur un écu de 
monuments. Le chœur de l'église était autrefois orné de huit 
vitraux dont cinq furent donnés par Wallerand de Beaufremez, 
et trois par des membres de la famille de Noyelles. Ils portaient les 
armes de ces famiHes. Dans la nef de gauche était un vitrail offert 
par un membre de la famille Preudhomme d'Ailly ; dans la nef de 
droite un vitrail donné par un membre de la famille Castelain. On 
y voyait un tableau attribué à Van Dyck. 
faits historiques. Guillaume du Plouich d'Aubert , issu de la 
branche cadette des châtelains de Lille , à laquelle paraît avoir 
appartenu ce village, et Pierron d'Aubers se mirent, en 1340, du 
parti du duc de Bourgogne, contre Robert d'Artois, qui faisait le 
siège de Saint-Omer. 
hameaux et lieux niTs. La Rue d'Enfer , Piettre , Pommereau , 
Le Val, Plouich. 
FOURNES. 
situation. N.-E. de La Bassée. 
noms anciens. Furnis , 1046, lettres de Gérard, évêque de Cam- 
brai, Mîh I, 55, ib. 57. Fornis , Fornes, 1193, dipl. de Roger de 
Wavrin, Buz. Gallo-Fl. 151. 
armoiries. Bandé de six pièces d'argent et de gueules. 
monuments. L'église, de construction irrégulière, contient quelques 
épitaphes. On y voyait autrefois la tombe de Jean de Beaufremez, 
un des seigneurs du lieu , mort en 1387, et celle de Marie de Capin- 
ghem, sa femme, décédée en 1340. Cette église fut complètement 
dépouillée en 1566 par les sectaires \ 
* Bulletin de la Commission historique , t. I. p. 79. — Ibid., t. IV, p. 146. 
— 115 — Canton 
hameaux et lieux dits. LeBoilançon, Le Bas- Flandre, Rosembois, 
Coupigny, La Frenoye, Le Petit-Haubourdin. 
FROMELLES. 
situation. Sur l'ancienne voie romaine de Tournai à Estaires, 
N. de LaBassée. 
noms anciens. Formelles, Formella$> Fourmitlles, 1281, cart. de 
Loos et del'Abbiette. 
armoiries. D'argent, à la croix de gueules. 
faits historiques. En 1475 il y avait un Jean de Fromelle, cham- 
bellan de Charles-le-Téméraire. 
HANTAY. 
situation. S.-E. de La Bassée. 
noms anciens. Hantay, 1123, ch. de Robert, évêque d'Arras 
(cart. de St-Bertin). 1505. Hantay, obituaire d'Arras. 
armoiries. D'argent , à trois fasces de gueules , à la bordure 
d'azur. 
faits historiques. Suivant une croyance populaire , on vit plus 
longtemps à Hantay qu'ailleurs. 
HERLIES. 
situation. N. de La Bassée. 
noms anciens. Herliis , 1188, bulle de Clément III. Herlïes , 
Hierlies, 1178, cart. de l'abbaye de Loos. 1292, I e ' cart. de 
Flandre. 
armoiries. D'azur, à trois fleurs de lis d'or, au lambel de même. 
monuments. L'église renferme des pierres tumulaires avec ins- 
criptions. 
faits historiques. La terre d'Herlies faisait autrefois partie du 
gros du fief du châtelain de Lille. Elle fut engagée à temps par 
Canton — 116 — 
Jean III, châtelain de Lille, à Mahaut, sa tante, femme de Robert 
de Wavrin , seigneur de Dranoutre. 
hameaux et lieux dits. Les Riez, Le Pilly, La Croix d'Angle- 
terre, Le Bas-Wailly. 
ILLIES. 
situation. N. de la Bassée. * 
noms anciens. Illegias % 972, diplôme d'Arnould comte de Flandre, 
Miraeus , II, 941. Ilgiœ, 1175 ; Cart. de Loos, llgie$ y YUies, doc. 
divers. 
armoiries. Le seigneur d'ïllies portait : de Melun , qui est d'azur, 
à sept bezans d'argent , 3, 3, 1; au chef d'or, à la barre de gueules. 
hameaux et lieux dits. Transloi , Gravelen , Willy, L'Aventure, 
Le Gui-le-Grand , La Bouchaine. 
LA BASSÉE. 
situation. S. 0. de Lille, sur le canal de la Haule-Deûle et sur 
la voie romaine d'Arras à Cassel. 
noms anciens. Basseia, 1054, diplôme de Bauduin de Lille. 
Basseya, Basceia, Baszeia, cart. de Marchiennes. 
armoiries. De gueules, à la demi-fleur de lis d'argent. 
monuments. L'église fut brûlée en 1856. Elle était intéressante 
sous le rapport de son architecture. Elle renfermait des sculptures; 
les stalles étaient en bois sculpté. L'église, récemment reconstruite, 
est en style du xui e siècle. On a découvert, à La Bassée , un vase 
romain et des médailles romaines en 1833 '.. 
faits historiques. LaBassée était une petite ville fortifiée, appar- 
tenant aux châtelains de Lille. Il en est fait mention dans le 
diplôme de 1054, cité plus haut. En 1271, Robert de Wavrin, séné- 
chal de Flandre , fit creuser un canal de La Bassée à Lille. Au 
1 Me'm. de la Soc. Imp. des Sciences de Lille , année 1834, p« 592. 
— 117 — Canton 
commencement du XIV e siècle, elle fui successivement au pouvoir 
de la France et de la Flandre. En 1488 , ses fortifications furent 
démolies par le maréchal d'Esquerdes ; relevées , puis de nouveau 
détruites par l'archiduc Maximilien, elles furent encore reconstruites 
en 1594. Après avoir été prise et reprise plusieurs fois par les Espa- 
gnols et les Français , La Bassée resta définitivement à la France 
par le traité d'Aix-la-Chapelle , sous Louis XIV. 
institutions rbugieuses et civiles. Avant 1789, il y avait deux 
couvents : l'un d'Angustines et l'autre de femmes de Tordre de 
Saint-François. 
La Bassée avait autrefois une compagnie d'archers et une com- 
pagnie d'arbalétriers. ' 
personnages remarquables. Adam de La Bassée, chanoine de Si- 
Pierre de Lille, auteur de Ludus Adœ de Basseia*. Louis Le Pipre, 
professeur de philosophie au collège du Roi, auteur d'un ouvrage 
sur les obligations des paroissiens. Éloi Façon, capucin, mort le 
25 novembre 1670, a composé : Flores totius theologiœ praticœ. 
bibliographie. Histoire de La Bassée , par M. Manniez. 
hameaux et lieux dits. Beau-Puits , Fameureuille. 
MARQUILLIES. 
situation. N.-E. de la Bassée, sur le ruisseau dit : La Planche- 
Aubert. 
noms anciens. âïarchelgies , 1164, car t. de Saint- Vaast; Marke- 
lies, 1198, id. Marchuellies , 1178, caft. deLoos. 
armoiries. D'argent , à la fasce d'azur. 
monuments. On voit dans l'église la pierre sépulcrale d'un membre 
de la famille de Metteneye , décédé en 1523 . 
hameaux et lieux i)its. Le Maisriil , La Place, Le Rivage. 
1 Voir leurs armoiries dans d'Hozier, éd. de M. Borel d'Hattterive. 
* Manuscrit de Lille N° 95 . Voir Notice sur Adam de La Bassée , par 
M. A.Dupuis et Chants liturgiques d'Adam de La Bassée , par M l'abbé Carnet. 
Canton «—118 — 
de La Bassée. 
SAINGHIN-EN-WEP,PES. 
situation. N.-E. de La Bassée. 
noms anciens. Sanguin, 1070, charte d'Eustache de Boulogne, 
ftfiraeus , I, 160. Senguin, S engin, Singhem, doc. divers. 
armoiries. D'or, au canton de gueules. 
monuments. En 1810, on a découvert deux statuettes antiques x . 
faits historiques. La seigneurie de Sainghin-en-Weppes appar- 
tenait aux châtelains de Lille, et faisait partie du grand fief de la 
cbâtellenie. 
SALOMÉ. 
situation. E. de La Bassée. 
noms anciens. S atomes, 1133, cart. de Saint-Bertin. Salomones, 
1139, id. Salommez, Salommiez. 
armoiries. Le seigneur de Salomé portait : d'azur, à l'écu d'ar- 
gent , accompagné en chef de trois merlettes d'or. 
monuments. Dans l'église quelques inscriptions relatives aux fa- 
milles Obert et de Lannoy. 
faits historiques. Robert, évoque d'Arras, donna, en 1182, 
l'autel de ce village à l'abbaye de Saint-Bertin. 
hameau. Coisne. 
WICRES. 
situation. N.-E. de La Bassée, sur le ruisseau d'Oresmieux. 
noms anciens Wicre, 1115, titre de Saint-Amé (Miraeus) ; Wigvers, 
Wicares, Wycquere, Wiceres ; documents divers. 
On y voit une fontaine à laquelle se rattachent des croyances 
populaires. 
1 Mém. de la Soc. Imp. des Sciences de Lille, année 1838, p. 3*7*7 et annuaire 
statut, du dép. du Nord, année 1812. 
— 119 — 
CANTON DE CYSOING. 
DÉCANAT DE TEMPLEUTE. 
En 1*789 , toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- 
Wallonne; elles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse 
de Tournai. 
14 communes.— 9,617 hectares. — 24,204 habitants. 
BAGHY. 
situation. E. de Cysoing. 
noms anciens. Baceda , 1066 , acte de fondation de la collégiale 
deSt-Pierre, Mir. III, 691. Bacies, 1161. cart. de St-Àndrë, du 
Câteau. Bauserda, 1202, titre de St-Pierre, Mirœus. Bachia , 
Bassy. 
armoiries. De gueules , au chef d'or, chargé d'un lion de sable , 
au canton dextre du chef. 
monuments. Une chapelle de l'église contient un tombeau des 
anciens seigneurs de Tenremonde l ; quelques inscriptions \ 
hameaux. Hôtel , Sartaigne. 
BOURGHELLES. 
situation. E. de Cysoing. 
noms anciens. Bourghiele, 1130, lettre de Simon, évêque de 
Tournai, Mir. II, 1314. Borghela,Borghella , Borghelle, Burghelle, 
Borgiele , doc. divers. 
armoiries. D'argent, au chef de gueules. 
monuments. Les boiseries du chœur de l'église sont sculptées ; ou 
y voit quelques fragments de vitraux. 
* Bulletin de la Commission historique, t II, p. 20 et 29. 
* lbià\ t t. I, p. 156. 
Canton — 120 — 
e ysomg. FAiTg historïques. Guillebcrt , châtelain de Lille , était seigneur 
de Bourghelles. Il fut choisi pour l'un des administrateurs de la 
Flandre, durant l'absence de Bauduin, empereur de Constantinople. 
hameau : La Posterie. 
BOUVINES. 
situation. N. deCysoing, sur la voie romaine de Tournai à Estaires. 
noms anciens. Bovinœ , 1002 , charte d'Arnould , comte de Flan- 
dre. Boviniœ , 1200, cart. de St.-Amand , Bouuines, Bovinia, 
Pont- à Bouvines. 
armoiries. Bandé de six pièces d'or et d'azur. 
monuments : Sur une pierre de l'église on lit, 1117, sur une 
autre 1647. 
faits historiques. Bouvines fut donné à l'abbaye de Saint- Ara and, 
avec les serfs de l'un et de l'autre sexe , en 1002 , par Ernould et 
Richilde, seigneur et dame du lieu. Bouvines est célèbre par la vic- 
toire que Philippe-Auguste remporta, le 25 juillet 1214, sur l'armée 
combinée de l'Empereur Othon , du roi d'Angleterre , des ducs de 
Brabant et de Limbourg , des comtes de Flandre et de Boulogne . 
On y montre un dépôt d'ossements qu'on prétend provenir de la 
bataille de 12U. 
Un monument commémoratif de ce grand fait d'armes va être 
élevé dans la commune de Bouvines par les soins de la Commission 
historique du département du Nord. 
hameaux et lieux dits. Melchamez , Inffières. 
CAMPHIN-EN-PÉVÈLE. 
situation. N.-E. deCysoing, sur la voie romaine de Tournai à 
Estaires. 
noms anciens. Canfinium , 837. Testament d'Everard , fondateur 
de l'abbaye de Cysoing , Mir. L 30. Camphain, 1293, cart. de 
l'abb. de Marquette, Camphaing , 1416, (id.) 
— 121 — Canton 
armoiries. D'azur, à 7 besants d'or, 3,3,1. e ysoing 
monuments. L'église a été rebâtie sur les ruines de l'ancienne 
(1780 à 1787). 
hameaux. Cresplaine , Delemotte. 
G APPELLE. 
situation. S. de Cysoiog. 
noms anciens. Capella in Pabula , 1221. Titre deWautierde 
Marvis , évêque de Tournai. 
armoiries. Le Seigneur de Cappelle portait : Ecartelé d'or et de 
gueuler 
monuments. L'église, en forme de croix, est bâtie en pierres et en 
briques. Dans le sanctuaire, contre la muraille, du côté de l'évan- 
gile, on voit une grande pierre bleue sculptée en relief, sur laquelle 
se lit l'épitaphe d'Ogier de Montmorency. 
faits historiques. Cette commune doit son nom à une chapelle 
dédiée à Saint-Nicolas , que Wautier de Marvis érigea en paroisse. 
Cappelle avait sa coutume particulière. 
hameaux et lieux bits. Haute-Fois , Wattines , Vemy, Touhars. 
COBRipUX. 
situation. S. de Cysoing. Sur un petit ruisseau qui se jette dans 
la Marque. 
noms anciens. Cobria , 1179, bulle du pape Alexandre III. 
armoiries. Le seigneur de Cobrieux, portait: d'argent, au chevron 
de gueules , accompagné de trois croissants de sable. 
faits historiques. Autrefois Cobrieux était le siège d'une com- 
manderie de Malte, nommée de Haute-Avesnes. Elle consistait en la 
seigneurie, en une maison occupée par le commandeur, et une petite 
église dite le Temple. La maison n'existe plus. Les archives de la 
commune contiennent des documents sur cette commanderie. 
hameaux et lieux dits. Hacquin , La Ville , La Cocquerie , Le 
Bar, La Poissonnerie. 
Canton — 122 — 
de Cysoing. 
GYSOING. 
situation. S.-E. de Lille. 
noms anciens. Cisonium , 837. Testament d'Everard , fondateur 
de l'abbaye. Cesona , Cyson , Chisoing. 
armoiries. La baronie de Cysoing portait : bandé de six pièces 
d'or et d'azur. 
r 
Le seigneur de Cysoing était un des quatre hauts -justiciers de la 
châtellenie de Lille. Le bailli avait séance aux Etats de la province. 
monuments. L'église , rebâtie en 1707 , puis agrandie en 1828, 
n'offre aucun caractère archéologique. — On y voit " u$ vitrail 
ancien représentant St-Everard, fondateur de l'abbaye '. 
En 1794, on a démoli la Chapelle aux Arbres , élevée au milieu 
des plaines de Cysoing , pour rappeler , pense-t-on , la mémoire de 
la bataille de Bouvines. Jean, l'un des seigneurs, établit à Cysoing, 
en 1219 , un échevinage à l'instar de celui de La Bassée. 
institutions religieuses et civiles. Cysoing était le siège d'une 
abbaye d'hommes de l'ordre de Saint-Augustin , qui fut démolie 
pendant la révolution. Sa fondation remonte à l'an 838. Elle por- 
tait : de gueules, à un rais d'escarboucle d'or, percé de sinople. 
L'église abbatiale fut consacrée par Mgr François Van der Burch, 
archevêque de Cambrai , le 17 Septembre 1616 . 
faits historiques. Cysoing fut brûlé , en 1478, par les Français. 
En 1745 , Louis XV y campa; il établit son quartier-général à 
l'abbaye , avant son départ pour la mémorable bataille de Fon- 
te noi. Les chanoines de Cysoing élevèrent une pyramide en 
mémoire de cette glorieuse campagne. On y lisait sur trois des 
faces les inscriptions rapportées dans le tome II du Bulletin de 
la Commission historique ; elles n'existent plus. Après avoir 
appartenu pendant quelque temps à un particulier» le monu- 
ment est devenu la propriété du département. On en trouve une 
notice descriptive, avec une gravure, dans le volume qu'on 
t Bulletin de la Corn. Awf., 1. 1, p. 819; t. II, p. 274 et *98. 
— 123 — Canton 
_ . _ , „ . ,, . i i * <•• de Cysoiuff, 
vient de citer. On montre a Cysomg I emplacement du château dit 
du Fisc royal (fiscus regius) qui fut donné par Louis le Débonnaire 
à St-Everard , son gendre , quand il épousa la princesse Gysèle que 
ce roi avait eue de Judith de Bavière. Ce lieu est entouré d'un 
double fossé à demi- comblé. Il y existe encore une c^ve remarquable 
par la solidité de sa construction. 
On voit au presbytère un jeton qui a été frappé à l'occasion de 
la translation faite le 28 juillet 1661 , d'un os du bras de St Everard, 
à la collégiale de Lille. Ce jeton porte d'un côté les armoiries de 
St Everard , et de l'autre celles de l'abbé de Cysoing , alors en 
exercice. 
hameau. Quesnoy-au-Mont. 
bibliographie : Bulletin de la Commission Historique , t I, II 
et V. — Annuaire du département du Nord , année 1830. 
GENECH- 
situation. S.-E. de Lille. 
noms anciens. Gênez , 1164, titre de l'abbaye de Cysoing. 
Genec, Jenech, Genaya y Genectum, Genay. 
armoiries. D'hermine, à la croix de gueules, chargée de 5 
roses d'or. 
monuments. L'église a été reconstruite en 1828, en style ogival. 
Elle a trois nefs. Avant 1789 il y avait des vitraux aux armes de la 
famille de Ste-Aldegonde \ 
faits historiques. Le château fut démoli lors de la révolution ; il 
n'en reste plus qu'une tour avec écusson des Ste-Aldegonde, 
seigneurs du lieu. La chapelle du château possédait ou croyait pos- 
séder la tête deSte Hélène. Cette relique fut transportée à Tournai 
pendant la révolution ; on ne sait ce qu'elle est devenue. Elle 
avait été rapportée de Constantinople par un seigneur de Stc- 
4 NobU. général de la châtellenie do Lille , aux Archives du Nord. 
10 
Canton — 124 — 
deCysoing* ^Idegonde lors de la prise de cette ville et de l'élection deBau- 
duin IX comme empereur. 
hameaux. Le Noir-Riez, Le Riez des Jonquoy, La Croix, Fournes, 
Le Plamont, La Bertellerie. 
LOUVIL. 
situation. N.-O. de Cysoing. 
noms anciens. Louvilium , 1164» lettres de Gérard, évêquede 
Tournai. Lovegias, c&rt. de Cambrai, Lovegius, doc. divers. Louvy, 
1219, (Tailliar), Recueil d'actes romans. 
monuments. L'église a été reconstruite en 1708 sur des restes 
anciens. La chaire et le confessionnal sont en bois sculpté; on y 
voit deux tableaux. 
faits historiques. La seigneurie de Louvil appartenait à l'abbaye 
de Cysoing. 
hameaux. Coutellerie, Frète, Rue au Grain , Le Chêne. 
MOUGHIN. 
situation. S.-E. de Cysoing. 
noms anciens. Muscinium, 847, diplôme de Charles-le-Chauve, 
cart. de St-Amand. Moucin , 1223, id. Mouschin, 1289, cari, de 
Hainaut. 
armoiries. De gueules, à la croix ancrée d'or, cantonnée de quatre 
annelets d'or fleurdelisés. 
monuments. L'église fut reconstruite* partie en 1738 , partie en 
1790, dans un style sans intérêt pour l'art. Avant 1789, il y exis- 
tait un reposoir assez remarquable donné par Jacques de Tenre- 
mondc dont la tombe était au chœur de l'église. 
hameaux. Coutellerie, Frète, Rue aux Grains, Le Chêne. 
PÉRONNE. 
situation. N.-O. de Cysoing. 
— 125 — Canton 
noms anciens. Perona villa, 1123, cart. de Marchiennes. e ysom 2 
Peronis villa, 1184, id. Peronna villa, 1286, ch. de Marquette 
(Miraeus) . Pieronne , 
armoiries. D'azur, à trois merlettes d'argent. 
monuments. L'église , qui passe pour être du XVI e siècle , ren- 
ferme des colonnes à chapiteaux sculptés. — Autrefois les fenêtres 
étaient garnies de vitraux; il en reste encore cinq représentant, 
entre autres personnages, Ste Catherine et St Roch , et des armoi- 
ries portant les dates de 4662 et 1669. — On y voit la tombe d'un 
chevalier et deux autres contenant les restes mortels de curés de 
la paroisse; elles portent les dates de 1636 et 1668. 
SAINGHIN-EN-MELANTOIS. 
situation. N.-O. de Cysoing. 
noms anciens. Syngin, 972, diplôme de Lothaire confirmant les 
possessions de l'abbaye de St-Quentin en l'Isle. Senghin , 1131 , 
titre de St-Amand. (Miraeus}. Sainghin, 134*1, cart. de Marquette 
armoiries. D'or, au canton de gueules. 
monuments. L'église est en style ogival. On y voit une chaire et 
des stalles en bois sculpté; plusieurs pierres sépulcrales avec ins- 
criptions du XVI e siècle, parmi lesquelles se voit celle d'Agnès de 
Mérode 1 . 
Sur le territoire de la commune est un petit monticule appelé le 
Mont des Tombes. 
s 
TEMPLE UVE. 
situation. S. de Cysoing. 
noms anciens. Templovium , 877, charte de Charles-le-Chauve, 
cart. de Marchiennes. Templuvium, 1108, titre de Phalempin 
(Miraeus). Templovia , 1164, cart. de Loos. Temploeuve , 1361 , 
cart. de Flines. 
armoiries. Ecartelé, au 1 er et 4 e , contre écartelé au 1 er , d'argent 
frété de sable ; au 2 e et 3 e d'or, au lion d'azur, couronné , armé et 
* Bulletin de la Comm. hist. } t. I, p. 84, *54. 
Canton — 12g — 
lampassé de gueules ; aux 2 e et 3 e du grand quartier, d'azur, semé 
de fleurs de lys d'argent , au cerf d'argent, brochant sur le tout; 
à l'écu brochant sur l'écartelé d'azur, à la lettre T d'or. 
monuments. L'église, fort ancienne, parait appartenir à l'époque 
romane; elle contient des sculptures sur les colonnes ; les stalles 
sont en bois sculpté et colorié ; la chaire est aussi en bois sculpté. 
On y voit des pierres tombales avec inscriptions. Cette église 
mérite un examen spécial. 
hameaux et lieux dïts. Fayel , Haute-Rue , Ardompré , Chan- 
traine, Quièze , Bail , Les Rues , Paradis, Fourneau, Bonnance, 
Rive, Wachemy, Bois-le-Ville, Moulin-d'Eau, Fourmisière, Riez à- 
l'Age, Hardinière, Caillière, Maresquel , Hucquinville, Hucquain. 
WANNEHAIN. 
situation. N.-E. de Cysoing. 
noms anciens. Wannehain, 1248, cart. de l'abbaye de St-Amand. 
Wanhayn, Wanehain, doc. divers. 
armoiries. D'argent , à trois bandes d'azur. 
monuments. L'église renferme une tombe avec inscription ' . 
hameau. Maraige. 
CANTON ET DBCANAT D'HAUBOURDIN . 
En n$9 , Flandre-Wallonne t châtellenie et ressort de la gouvernance 
de Lille , diocèse de Tournai. 
16 communes. — 8,731 hectares. — 13,1 17 habitants. 
BEAUCAMPS. 
situation. 0. d'Haubourdin. 
nom ancien. Bello campus (Buzelin) , connu en 1553. 
* Bulletin de la Corn, hut , t. IV, p. 268. 
— 127 — Canton 
armoiries. Le seigneur de Beaucamps portait : d'argent, à l'écu 
dé gueules , accompagné de huit perroquets de sinople. 
monuments. L'église est sous l'invocation de St-Pierre, elle a été 
reconstruite récemment. 
faits historiques. La cure était jadis à la nomination du recteur 
des Jésuites de Tournai , comme prieur d'Englos , qui avait deux 
gerbes dans la dime. — Noviciat et pensionnat des Frères Maristes, 
fondés en 1844 par M. le comte et Mme la comtesse de La Grandville. 
! 
hameaux et lieux dits. La Brulle , LaFrenoye. 
EMMERIN, 
situation. E. d'Haubourdin. 
noms anciens. Amerin, en 1158 , titre de l'abbaye du Mont-St- 
Eloi. Amerin , 1160, 1177, cart. du prieuré d'Àubigny. 
armoiries. Le seigneur d'Emmerin portait : de gueules , au lion 
d'or armé , lampassé et couronné d'azur. 
faits historiques. Terre dépendante de l'empire , longtemps 
réunie à celle d'Haubourdin. — La châtellenie d'Emmerin conte- 
nait 104 bonniers 600 verges. — Même coutume qu'Haùbourdin. 
— Le marais d'Emmerin , par suite de contestations commencées 
en 1689 , fut partagé et séparé de celui d'Haubourdin par arrêt du 
Conseil , du 4 avril 1752. 
monuments. — Le château d'Emmerin , jadis habité par le sire 
d'Haubourdin , fut brûlé en 1641. 
Le château de Guermanez , style du XV e siècle , est affecté , 
avec ses dépendances , à l'institut agricole pénitentiaire fondé par 
M. le docteur Faucher, en 1855* 
hameaux et lieux bits. Le Faubou rg , Le Cime tière des Hollandais. 
ENGLOS. 
situation. N. d'Haubourdin. 
noms anciens. Englos, en 1152 , cartulaire de l'abbaye de Loos. 
Englos, Engelos, 1176, 1200. 
Canton — 128 — 
d'Haubourdin ARMOlRIBS . Desable, à Técu d'argent. 
En 1374 , le seigneur d'Englos brisait cet écu d'un lambelde 
gueules. 
monuments. L'église porte la date de 1569. — Reliquaire en 
argent, très-ancien. — Christ en marbre. — St Calixte, pape, 
était jadis la cause de fréquents pèlerinages dans l'église d'Englos 
où il était honoré. 
faits historiques. Les religieux de St-Eloi , de Noyon, 
avaient un prieuré à Englos. Jean de Vendeville, évêque de Tour- 
nai , le donna aux Jésuites de cette ville. Après la dissolution de 
cette société , on en vendit les biens en exécution d'un arrêt do 
Conseil d'Etat du 5 mars 1783. L'abbaye de Vezelay y avait aussi 
un prieuré qui , au XVII e siècle , alla aux Jésuites. 
ENNETIÈRES-EN-WEPPES. 
situation. N. d'Haubourdin. 
noms anciens. Anetieres , 1066, titre de fondation St-Pierre de 
Lille , Mirseus, III , 691. Hanetieres 1140, titre de St-Pierre de 
Gand, Annetiers, 1150 (id.), Anetirs, 1163 (id.), Anethieres, 
„ 1202 (id.), Anetiers, Entières. Enetiire. 
armoiries. Le prince d'Isenghien était seigneur en partie 
d'Ëmmerin. Il portait : de sable, au chef d'argent. 
faits historiques. L'autel de l'église fut donné par Baudry, 
évêque de Tournai , en 1111 , à l'abbaye de Blandin, dite depuis 
de St-Pierre de Gand. Simon , évêque de Tournai , confirma 
cette donation en 1140, ainsi que le pape Eugène III, en 1145. 
— L'abbé de St-Pierre était patron , seigneur et décimateur d'En- 
netières. — Le châtelain de Lille était avoué de cette terre. — 
Ennetières avait un maire héréditaire. 
hameaux et lieux dits. La Fosse , Le Blanc-Coulon , La Fleur- 
d'Ecosse, Le Wez-Macquart , Loussoye, Lequesne, La Vallée , La 
Rue au Sac. 
— 129 — Canton 
.d'Haubourdin 
ERQUINGHEM-LE-SEG. 
situation. N. d'Haubourdin. 
noms anciens. Herkinghehcm-le-Sec, en 1224, cartulairedéLoos. 
Herkingehem, 1226 (id.), Herchinghemle-Sec, 1226 (id), Erchin- 
ghem-le-Sech , 1227 (id.), Erkinghem, 1344*> cart. deLoos, iir^w'n- 
armoiries. Le seigneur d'Erquinghem-le-Sec portait : d'or, à 
cinq bâtons et un canton de gueules. 
monuments. L'église est dédiée à Notre-Dame. La grosse cloche 
portait une inscription ' . 
faits historiques. L'abbaye de St-Eloi , à Noyon , était patron 
de ce village et avait un sixième de la dîme. Le curé avait un autre 
sixième , qui ne suffisait pas aux besoins de la cure. L'abbaye de 
Loos jouissait du reste de cette dlme. 
ESCOBECQUE, 
situation. N.-O. d'Haubourdin, surlaDcûle. 
noms anciens. Escobec, en 1224, cartulaire de l'abbaye de Loos, 
Escobeke, 1158, titre de St-Aubert (Carp.), Eskobek, 1159 (id.), 
Scaubec, 1234, cart. de Loos , Scaubeke, 1236 (id), Escaubeke, 
1531 (id.) 
armoiries. De sinople , à trois trèfles d'or. 
monuments. L'église est sous l'invocation de Notre-Dame. — 
L'abbé de St-Eloi, à Noyon, avait la dîme de ce village; elle 
consistait en deux gerbes et demie au cent. 
hameau. La Fin de la Guerre. 
HALLENNES-LEZ-HAUBOURDIN 
situation. N.-O. d'Haubourdin. 
1 Bulletin de la Com. Awf., t. IV, p. 14. 
Canton — 130 — 
noms anciens. Halennes, en 1164, cartul. de l'abbaye de Loos. 
AUnnes, 1401 (id.) 
armoiries. En 1374, le seigneur d'Hallennes portait : de sable, 
semé de croix, au pied fiché, et deux daupbins adossés d'or, bro- 
chant sur le tout. 
faits historiques. L' église d'Hallennes est sous l'invocation de 
St-Vaast. — L'abbesse de Denain présentait à la cure et levait 
la dîme dont elle remettait un tiers au curé, qui jouissait, en outre, 
d'un bonnier et demi de terre. — Le chapitre de St-Piat, de£eclin, 
y possédait le fief de la prévôté, dont les terres, qui en dépendaient, 
devaient une année de revenu pour relief. 
HAUBOURDIN. 
situation. S.-O de Lille. Sur le canal de la Haute-Deûle. 
noms anciens. Arbodem , au XII e siècle , cart. de l'abbaye de 
Loos. Harboden, Habordin, Haburdin, Uabourdin, XII e siècle (id.) 
armoiries. De gueules, au lion d'or, armé, lampassé et couronné 
d'azur. — En 1374, le seigneur de Habarding portait : de gueules , 
au lion d'argent. 
monuments. L'église paroissiale est dédiée à St-Maclou; elle 
paraît être du XV e siècle ; elle fut réparée et reconstruite en partie 
en 1804. Le clocher porte la date de 1513. — La chapelle , dotée 
de 200 florins , en 1347, par condamnation pour meurtre de deux 
gentilshommes , portée contre les Crespin, riches bourgeois d'Arras. 
— Le calvaire , érigé et doté par M. Pollet en 1821. On y a trouvé 
une médaille gauloise ayant un coq pour revers 1 . 
institutions religieuses et civiles. Hôpital fondé ,. en 1466, par 
Jean de Luxembourg , pour les pèlerins et les malades , a servi 
depuis d'asile aux vieillards indigents. — Il y avait à Haubourdin 
une communauté d'archers, dite du Vicomte, établie en 1599 ; elle 
portait un écusson donné par D'Hozier , qui fut enregistré le 4 
4 Bulletin de la Commission Historique, t. IV, p. 130. 
131 Canton 
décembre 1699 : d'argent, à un St-Sébastien de carnation, cou- 
vert d'azur , percé de quatre flèches d'or, empennées de gueules, 
lié à un arbre de sinople , sur une terrasse de même, et deux ar- 
chers de carnation , affrontés , vêtus de gueules et d'or, mou vans 
des deux flancs de l'écu, bandant leurs arcs d'or, cordés de sable et 
encoches chacun d'une flèche d'or, ferrée d'argent et empennée de 
gueules. Henri IV leur donna un guidon. — La société d'arbalé- 
triers fut créée par le marquis de Longastre le 29 août 1701 . 
faits ansTORiQUEs.Terredépendantedel'empire , érigée en vicomte 
par Leurs Altesses, le 3 décembre 1605. Elle relevait des comtes de 
Hainaut et était du ressort immédiat de Malines ; elle avait des 
coutumes particulières , enregistrées le 18 mai 1599. Haubourdin 
.doit son principal accroissement à Jean, châtelain de Lille, qui ren- 
dit, en 1271, la Deûle navigable, avec exemption de tout droit sur 
les consommations. Haubourdin avait ses coutumes particulières. 
— La Motte» que l'on assure être l'emplacement d'une ancienne 
forteresse construite au IX e siècle. — La forteresse de Beaupré fut 
aussi bâtie au IX e siècle ; en 1214 elle appartenait aux dames de 
Denain ; et la comtesse Jeanne s'y réfugia. Le château actuel est du 
XVI e siècle. Le chapitre de Denain nommait à la cure et percevait 
la dîme d'Haubourdin. — Le marais d'Haubourdin fut partagé par 
arrêt du Conseil du 4 avril 1752. — Les habitants d'Haubourdin 
volontaires se réunirent à ceux de plusieurs villes et repoussèrent 
les pillards luthériens. 
bibliographie. Notes historiques sur Haubourdin et ses sei- 
gneurs , par Tierce, Lille , 1860, in-8°. 
LE MAISNIL. 
situation. N.-O. d'Haubourdin. 
noms anciens. Maisnil , en 1147, titre de l'abbaye de Loos 
(Miraeus). JUennil, Mesnil, Maisnilium, 1171, 1244, cart. de Loos. 
ARMoiRiEs.D'azur, àPécu d'argent, accompagné de neuf merlettes 
d'argent , mises en orle. 
Canton — *^2 — 
dHaubourdin monuments. — L'église renferme une statue de St Ghislain. 
faits historiques. — Le chapitre de Seclin avait , en 1282 , 
l'autel du Maisnil et une partie de la dîme, le reste , plus considé- 
rable, appartenait au curé. Le seigneur du Maisnil portait bannière, 
LIGNY. 
situation. S.-O. d'Haubourdin. 
noms anciens. Liniacum, en 1174» cartulairede l'abbaye de Loos. 
Latiniacum, Laingni , Legni, Ligni. 
armoiries. D'azur, à l'écu d'argent, au sautoir de gueules bro- 
chant sur le tout. 
faits historiques. — La terre de la châtellenie relevait de Wavrin. 
hameau. Beuffe. 
LOMME. 
situation. N. d'Haubourdin. 
noms anciens. Villa Ulma, en 1066, titre de fondation de St-Pierre. 
Hulmo, 1171, 1177, cart. de Loos. Ulmo> 1200, id. Ulma, 1202, 
2 e cart. deFlandre. ï7/mt**,1243, cart. de St-Pierre. Lomé, Loumes. 
armoiries. Bandé d'or et de gueules, de six pièces. 
monuments. L' église actuelle est du XV e siècle ; sa tour, construite 
par le chapitre sur le plan de celle de St-Pierre de Lille , 
avait une flèche qui égalait en hauteur la tour actuelle -, elle fat 
abattue en 1792 pour y établir un poste télégraphique. On y 
a trouvé une médaille d'or d'Anlonin-le-Pieux. — On honorait , 
à Lomrae , Ste-Isbergue, le 20 mai, pèlerinage très -suivi. 
La relique de cette sainte reposait dans un reliquaire en ar- 
gent doré. L'image miraculense de Notre Dame de La Barrière, 
du XVI e siècle, léguée à l'église de Lomme par Madame de 
Waresquiel, en 1806, qui la tenait de la dernière abbesse de 
— 133 — Canton 
Marquette , est placée dans une chapelle décorée en 1850. On dHaubourdin 
y vient en pèlerinage. — On remarquait autrefois, dans cette 
église, à gauche, sous l'arcade de séparation de.la chapelle, le 
tombeau, en pierre sculptée, de Marie de Cuinghien. A droite, sous 
l'arcade de la chapelle de la Vierge , le tombeau de Maximilien de 
Gand I er , comte d'Isenghien , et de Philippe de Jauce , dite de Mas- 
taing, sa femme; ils étaient représentés à genoux. Leur épitaphe 
est rapportée dans le Renouvellement de la loi de Lille, 1783. G. IIII, 
d'après Baillet, Lille, 1654- Philippe de Gand était aussi sous la 
même arcade , couché entre ses deux femmes. Cette statue remar- 
quable a été trouvée retournée et servant de marche à un puits ; 
M. de Rosny l'a fait graver pour son Hist.de Lille, p. 173. Il y avait 
aussi, dans cette chapelle, une verrière donnée par Adrien de Gand et 
Marguerite de Stavèle , sa femme. Autre verrière aux armes de 
Lomme. — Le calvaire, situé près du Flaquez, est moderne ; il a des 
proportions gracieuses. — Une partie du château de La Mairie 
remonte au XV e siècle ; le reste porte la date de 1749 ; dévalisé par 
les chauffeurs. — Le Temple est une ferme qui a appartenu aux 
Templiers. On y célébrait la messe dans une chapelle , les diman- 
ches et fêtes. Elle était devenue une commanderie de l'ordre de 
Malte , supprimée vers 1760, et une terre d'enclavement. 
institutions civiles. La maladreriedu pont deCanteleu fut fondée 
en mars 1461 par jugement rendu contre un trésorier infidèle du 
duc de Bourgogne, qui, à l'occasion du voyage à Lille de la 
malheureuse Marguerite d'Anjou , reine d'Angleterre , ne fit pas 
toutes les dépenses, pour elle, dont il était chargé et garda le reste 1 . 
faits historiques. — Baudry , évêque de Tournai, donne en 
1101 , l'autel de Lomme au chapitre de St-Pierre. Le pape 
Célestin H confirme cette donation le 3 mars 1143. — Ce village est 
pillé, en 1581, parla garnison de Menin, qui s'empare du château 
fort, le 15 août , d'où elle est délogée, le lendemain matin , par 
le seigneur de Lomme ; le château, démoli en 1746, est décrit 
1 Bulletin de la Corn, hist., t. III, p. 93. 
Canton — 134, — 
et gravé dans Sanderas. — La ferme de Dure Mort, dont le nom a 
attiré l'attention de plusieurs historiens , est le lien où Bertrand de 
Bains, le fanx Baudnin , fat pendu après son exécution à Lille. 
Il y avait là un pilori appartenant au bailliage d'Haubourdin. 
La terre de Lomme était un édissement de celle de Capinghem. 
Maubus dit, p. 223 : ■ Lomme en Capenghien. » Cette terre, 
en 1372, était de 82 bonniers, le relief était de neuf muids de fro- 
ment. La Madeleine, faubourg de Lille, était tenue de Lomme. 
personnages remarquables. Patrie d'Anne Delà vaux, dite Antoine 
Datis, dite Bonne-Espérance, célèbre héroïne qui 6t la guerre dans 
l'armée espagnole, sous Louis XIV; et de sa compagne , dite la Jeu- 
nesse, qui eut la tête emportée par un boulet à l'attaque de La Bassée. 
hameaux et LiEcx dits. Mont-à Camp , Le Marais , La Mitterie, 
* Le Flaquez, Le Grand-But. 
bibliographie. Le Saint- Pèlerinage de Notre Dame de la Barrière 
ou Notice sur l'image miraculeuse de Notre-Dame de la Barrière , 
Lille , 1850. 
LOOS. 
situation. E. d'Haubourdin. 
noms anciens. Los, en 1147, cart. dé Loos. Loz, Laus , Latoe, 
Lauc, Lo, 1273, cart. de FUnes. Lande , 1280, cart. de N.-D. de 
Condé. 
» 
armoiries. De gueules , à trois croissants d'or. 
monuments. L'église, qui était du XIV e siècle, fut dévastée par les 
Gueux. La dévotion à Notre-Dame-de-Grâce s'y étant établie, elle 
devint trop petite et fut reconstruite et bénie le 20 octobre 1835. 
institutions religieuses et civiles. Abbaye de Loos. Portait : 
d'azur, à huit fleurs de lis d'or, mises en orle , à l'écu d'or, au lion 
de sable, armé et lampassé de gueules. Cette abbaye (ut fondée 
— 135 — Canton 
vers 1140 par Thierri d'Alsace , comte de Flandre , et Sybille 
d'Anjou, sa femme. Les religieux de Tordre de Citeaux s'y établirent 
sur un terrain qu'ils acquirent des sires de Duremont , de Pré- 
mesqueset de Bernard d'Annekin, lequel était tenu en fief par Pierre 
Barges et en arrière -fief du comte de Flandre. Jean Belle enfut le pre- 
mier abbé. Les hérétiques la pillèrent en 1566. — U église de l'abbaye 
à peine reconstruite, s'écroula en 1732. Cet établissement, destiné 
après la révolution à un dépôt de mendicité , fut affecté par ordon- 
nance du roi du 6 août 1817 à une maison centrale de détention. 
— Notre-Dame-de- Grâce. La chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, à 
Loos, achevée et bénie en 1591, fut bientôt agrandie et consacrée 
par l'évêque Michel d'Esne, en 1611. Les archiducs Albert et Isa- 
belle y vinrent en pèlerinage après leur entrée solennelle à Lille ; et 
leur exemple fut suivi. Cette chapelle devint, à la fin du siècle der- 
nier, un domaine national et fut vendue; elle ne fut détruite 
qu'après 1811. 
faits historiques. Les chanoines de Seclin avaient l'autel de 
Loos , le pape Célestin III les confirma dans cette possession en 
1182. Le chapitre nommait à la cure et avait deux gerbes de la 
dîme, qui était de neuf gerbes par cent verges. — Coutume parti- 
culière , accordée à Bruxelles par le roi d'Espagne, le 1 er juin 1565. 
personnages remarquables. Loos est la patrie d'Arnould de Le 
Cambe, dit Ganthois , abbé de Marchiennes , mort en 1482, fonda- 
teur du collège de Marchiennes en l'Université de Douai. 
. bibliographie. Hist. de Notre-Dame de Loos , par de Rosny, 
in-8°, Lille , 1837. — L'abbaye de Loos , chronique flamande du 
XII e siècle, par Alphonse Cordier ( de Tours), Lille, 1849, in-8°. — 
Histoire de l'abbaye de Loos, mss. , par Ignace Delfosse. — 
— Sanctuaires de la Mère de Dieu, Lille. 1847, in-12. — P. L'Her- 
mite. — Abrégé historique de la chapelle de Notre-Dame de Loos, 
Lille, 1723. — La dévotion à Notre-Dame de Grâce, par l'abbé 
Detrez, 1832. 
Hameau. Ennequin. 
Canton — 136 — 
d'Haubourdin 
RADINGHEM. 
situation. O. d'Haubourdin. 
noms anciens. Ra dingue hem , en 1168, cartulaire de l'abbaye de 
Loos. Radingehem , Radinghehem > 1318 (id.) , Radighem , 1429 , 
cart. de Marquette. 
armoiries. Le dernier seigneur de Radinghem portait : d'or, au 
chevron de sable, chargé d'un écu d'or, au lion de sable, armé et 
lampassé de gueules , accompagné de trois étoiles, à six raies de 
sable. 
monuments. L'église est ancienne. 
faits historiques. L'abbaye de St-Eloi de Noyon possédait la 
dîme sur les deux tiers du village. Cette dîme fut saisie comme 
appartenant aux Français , en vertu d'un placard publié à Lille , 
le '25 février 1595. 
SANTES. 
situation. S.-O. d'Haubourdin. 
noms anciens. Santé s , en 1243, cartulaire de St-Pierre de 
Lille , Santa. 
armoiries. Portait l'écu de son seigneur, qui était alors de la famille 
de Lannoy : d'argent, à trois lions de sinople, lampassés de gueules. 
monuments. Eglise incendiée en 1468, reconstruite en 1469. — Une 
inscription est placée au-dessus des trois chapelles et du maître- 
autel. — Maître-Autel en marbre de Ste-Anne du XV e siècle. — 
Les épitaphes des curés Philippe de Paris, 1726, Ch. L. J.Westrelope, 
1769, sont encore dans cette église, ainsi que celle du dernier sei- 
gneur de Santés, de Fontaines , 1806. — Le château-fort existait en 
960-1185, démantelé, reconstruit au XVII* siècle. — La seigneurie 
de La Blancarderie avait un château. 
hameaux. Pays-Perdu, La Lâcherie, Blanc-Ballet, Le Rosier, 
Le Cornet , La Rache , Bois de Rive , de Mangue. 
birliographie. Recherches historiques sur la commune de Santés, 
par Théophile Le Josne de l'Espierre, Lille, 1855, in-8°. 
— loi — Canton 
d'Haubourdin 
SEQUEDIN. 
situation. N. d'Haubourdin. 
noms anciens. Segedin , eu 1143 , titre de Saint-Pierre de Lille 
(Miraeus). Seghedin, Sekedin. XIII e siècle, cart. de Loos. 
faits historiques. Le chapitre de St-Pierre de Lille avait l'autel de 
Sequedin, par la donation de Simon, évêque de Tournai, confirmée 
par le pape Célestin II, le 3 mars 1143. 
WAVRIN. 
situation. Sur la Deûie. S. d'Haubourdin. 
noms anciens. Wavring , en 1107, titre de St-Jean de Valen- 
ciennes (Miraeus). Waurin , 1134, cart.de Bourbourg. Vafrin , 
1147, cart. de Loos. Waverin, 1157, cart. du chapitre d'Arras. 
Wareng, 1198, cartulaire de Vicogne, Wavering, 1209, 3 e cart. 
de Flandre, Waveriacum, Waurinium. 
armoiries. D'azur, à l'écusson d'argent. 
monuments. Le château de Wavrin passait pour imprenable ; il 
avait été déjà assiégé en 960. En 1488, le maréchal d'Esquerdes 
l'assiégea pendant trois jours et fit tirer plus de 300 coups de 
canon. Le château aurait pu tenir davantage ; mais le commandant 
le lui livra avec la garnison. Les Etats de la Flandre- Wallonne 
signèrent, dans ce château , le 14 décembre 1488 , un traité de paix 
avec le maréchal d'Esquerdes, au nom de Charles VIII , afin de pré- 
server le pays des malheurs de la guerre. Ce château fut démoli 
au commencement du XIX e siècle. 
institutions civiles. Il y avait à Wavrin une maladrerie recon- 
struite, en 1625, avec sa chapelle. 
faits historiques. Wavrin était une baronnie dont le seigneur 
était l'un des quatre hauts-justiciers de la châtellenie de Lille. Il 
fut aussi sénéchal de Flandre depuis Bauduin I er , comte de 
Flandre, et ensuite connétable. 
hameaux. La Fontaine , Riez-Chariot, Quinquibus, Le Coulin. 
^ 
Canton — 138 — * 
de Lannoy. 
CANTON ET DÉCANAT DE LANNOY. 
En 1*789 toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- Wal- 
lonne. Elles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse de 
Tournai. 
6 communes. — 7779 hectares. — 25902 habitants. 
ANNAPPES. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. 837 Anaspis: Testament de Saint-Éverard , et 11 10. 
Asnapia : 1046 et 1066. Titre de fondation de St-Pierre de Lille. 
Hanapia : 1158. Cartulaire de Mont -Saint- Martin. Annapia: 
1176. Cartulaire de l'abbaye de Loos. Asnapie : 1197, Taillar. Re- 
cueil d'actes romans. Ausnapia: 1202. Charte de Philippe-Auguste, 
(Miraeus) Anaspie: 1235. Cartulaire de l'abbaye de Loos. Anapia: 
1248, id. Annappes : 1274. Cartulaire de l'abbaye de Lille. Hana- 
pa : 1275 , id. Anaspia : 1280 , id. Anape : 1283 , ld. Anapps : 
1286. Cart. de Flines. 
En 1789. Quartier de Mélantois. Patronat de la collégiale de 
St-Pierre. 
armoiries. De sinople, à une bande échiquetée d'argent et de 
gueules de deux tires. 
monuments. Il y avait dans l' église, entre le chœur et une cha- J 
pelle , un mausolée de marbre à la mémoire de Jean de Robles , 
gouverneur de Lille en 1595 , et de sa femme Marie de Liedekerke. 
L'ancien château-fort, entouré de fossés, a disparu en grande 
partie sous des constructions modernes. 
faits historiques. Terre érigée en comté par Albert et Isabelle, 
princes souverains des Pays-Bas , en 1603 , en faveur de Jean de 
Robles , baron de Billy, gouverneur de Lille. En 1730, elle appar- 
tenait à la maison de Lannoy par suite d'alliance avec une dame 
de Robles, marquise douairière de Hem, dame d' Annappes. 
Aujourd'hui elle appartient à la vicomtesse de Clercy. 
i 
— 139 — Canton 
Vers l'an 1500, un comte d'Annappes fut gouverneur de Cam- deLaMoy ' 
brai. 
Ea 1707, l'armée française, sous les ordres de l'électeur de Ba- 
vière et du duc de Vendôme, campa à Annappes. Le camp s'éten- 
dait de Pont-à-Tressin à Frelinghien. 
lieux dits. Le Château. 
bibliographie. Histoire des Châtelains de Lille. La Flandre galli- 
cane ( Manuscrit à la bibliothèque de Lille ). Petit dictionnaire his- 
torique et géographique de la province de Lille. Bulletin de la 
Commission Historique , tome 2, p. 14. Notes sur les villages de la 
châtellenie de Lille. Ms. de la bibliothèque de Lille. 
ANSTAING. 
situation. E. de Lille sur la Marque. 
noms anciens. Anstenc : 1159. Titre de l'abbaye de St-Aubert. 
Amtainum, Ainstain, Anstain, Austain : Documents divers. 
En 1789 , quartier de Mélantois . 
armoiries. Le seigneur d'Anstaing portait : d'or , au franc quar- 
tier de gueules. 
monuments. Pierre tumulaire de 1300 \ Au XVIII e siècle on 
signalait un vieux château bâti par les comles de Flandre. 
institutions religieuses et civiles. Il y avait autrefois un hôpital 
destiné à loger les pèlerins. Il fut abandonné après que certains 
hôtes eurent égorgé ceux qui y étaient préposés. Les biens en furent 
donnés à l'hôpital St-Sauveur de Lille. 
faits historiques. La maison de Fiennes possédait la seigneurie 
d'Anstaing. L'abbé de St-Quentin d'Isle présentait à la cure. 
libux dits : Marischon. Le Ponceau. 
bibliographie. La Flandre-Gallicane, (Ms.) 
1 Bull, de la Com. Hi$t , t. I. p. 228. 
il 
Canton — 1^0 — 
Ce Lannoy . 
ASCQ. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Asch : 1164. Charte de Gérard, évêque de Tournai. 
Aqua : 1200. Cartulaire de Loos. Ascq : 1460. Cartulaire. de l'Ab- 
biette de Lille. Acques , Aques, Acq y Asque : documents divers. 
armoiries. Le seigneur d'Ascq portait : d'or, à la fasce d'azur, au 
sautoir de gueules , brochant sur le tout. 
faits historiques. Au XII e siècle , l'autel d'Ascq /appartenait à 
l'abbaye de Cysoing (Charte de Gérard, 1164). En 1789, quartier 
de Mélantois. 
Patronat de la Collégiale de St-Pierre. 
La paroisse d'Ascq , dont l'église était dédiée à St-Pierre , s'éten- 
dait autrefois sur tout le territoire de Forest ; mais en 1640, Maxi- 
milien de Gand, évéque de Tournai , restreignit les limites et érigea 
la chapelle de ce village en paroisse. 
Lé marais d'Ascq , confondu avec ceux de beaucoup d'autres 
villages fut partagé , d'après un arrêt du Conseil du 15 juin 1774. 
Le seigneur temporel, vers 1730, était Jacob - Maximilieu 
Vilain de Gand , évêque de Tournai ; il y avait établi une confrérie 
de N.-D. de Mont-Aigu. 
hameaux et lieux dits : Le Gressart , Grand-Rouage , La Croix 
de Wallers, Le Perron d'Annapes, sur la route de Lille à Tournai, 
où se trouvait , sur un piédestal , une inscription du XVI e [siècle , 
destinée à rappeler le fief d'Ascq-Annapes. 
hommes marquants. Ascq est la patrie de Jean Capet, célèbre pro- 
fesseur de philosophie à Louvain et auteur de plusieurs ouvrages de 
théologie , mort à Lille le 12 mai 1599. 
bibliographie. La Flandres-Gallicane. (Ms.) Notes sur les villages 
delà châtellenie de Lille. (Ms.) 
— 141 — Canton 
de Lannoy 
• BAISIEUX. 
situation. S. E. de Lille. 
mous anciens : Bai s eu : 1119. Cartulaire de l'abbaye de St- 
Bertin. Baseu : 1164. Titre de l'abbaye de Cysoing. Basui pour 
Basiu par transposition : bref de Célestin III. Basieu , Basyu , 
Baissieuxy Baisiue : Documents anciens. 
abmoiries : Le seigneur portait : d'or, au chef bandé d'argent et 
de gueules. 
monuments. L'ancienne église , démolie en 1842 , était du XV e 
siècle. Elle contenait des sépultures avec inscriptions, et une cloche 
portant la date de 1481 ' . 
faits historiques. L'autel de Baisieux fut concédé en 1164 à 
l'abbaye de Cysoing par Gérard, évêque de Tournai. — En 1789, 
quartier de Pévèle. Patronat de l'abbaye de Cysoing . 
Les seigneurs furent le prince d'Epincfy, puis le prince de Rohan- 
Soubise. 
En 1712 , l'armée des Anglais unie aux Impériaux fut campée à 
Baisieux, Camphin et Chéreng.- Elle y resta trois ou quatre mois; 
et le prince Eugène de Savoie y vint la passer en revue. 
hameaux et lieux dits. Breuze, le Marais , Sin, Ferme du Boyau, 
le château d'Ogimont. 
GHÉRENG 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Ceren : 1164. Titre de l'abbaye de Cysoing. 
(Miraeus). Cheren : 1195. Titre de l'abbaye de Cysoing. Cherench : 
1261. Cartulaire de Loos. Chierench : 1325. Ms. de St-Nicolas 
de Lille. 
armoiries : Le seigneur de Chéreng portait : de gueules» au chef 
d'or , chargé d'un lion de sable. 
1 Bull, de la Corn. HisL, t. I, p. 78 et 139. 
Canton — 142 — 
annoy . M0NUMENTS . n y a (] aDS réglise un baptistère d'architecture romane, 
attribué au XI e ou au XII e siècle, et une magnifique boiserie du XVI e 
siècle \ On y voit une cloche avec dessins représentant la danse 
des morts *. 
faits historiques. L'a il tel de Chércug fut donné à l'abbaye de 
Cysoing en 1145, par Honorius , évêque de Tournai. En 1164, 
Gérard , évêque de Tournai, confirmait la possession de l'autel de 
Ceren à l'abbaye de Cysoing. En 1340, Chéreng fut le théâtre d'es- 
carmouches entre les Anglais , les Liégeois et les Flamands d'une 
part, et Philippe de Valois d'autre part. — Au XVIII e siècle, l'église, 
sous l'invocation de St-Vaast, était visitée fréquemment en l'hon- 
neur de St-Loup. 
En 1789 , quartier de Pévèle. Patronat de l'abbaye de Cysoing. 
Autrefois terre d'Empire. 
hommes marquants. Michel- Ange de Vuoerden, vicomte de Langle^ 
qui a fait imprimer en 1684 un journal historique , pour servir à 
Thistoire de Louis-Le-Grand et qui a composé le livre intitulé : An- 
nales bellici et triumphalis Ludovici Magni, Franciœ et Navarrœ 
régis , était de Chéreng et y fut enterré en 1699. 
hameaux et lieux niTS : L'Antour, Marequais , le Château , et un 
hameau du nom de Chéreng. 
bibliographie. Bulletin de la Commission Historique , tome I , 
p. 76 et 138, t. H, p. 37. 
FLERS. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Fies : 1066. Titre de fondation de St-Pierre de 
Lille. Fleis: 1143. Privilèges de St-Pierre de Lille. Fiers : 1273. 
Cartulaire de l'abbaye de Marquette. 
armoiries. De gueules , au chef échiqueté de trois traits d'argent 
armoiries, ne gueuies , au cnet eci 
i Bull, de la Corn. hUt., t. I, p. 76 , 188. 
s Ibid., t. II, p. 3T 
— 143 — Canton 
et d'azur, aux pendants de même x . Le seigneur portait : d'argent, à e annoy 
la croix d'azur. 
monuments. Dans le chœur de l'église se trouvaient plusieurs épi- 
taphes et notamment celle d'Emmanuel de Kessel, mort à Lille 
en 1692 ; et à la fenêtre , du côté de l'évangile , un vitrail por- 
tant un écu de sinople, à une aigle d'or. On voit encore ses armes 
sculptées au portail de l'église au-dessus d'un St-Pierre, son patron. 
Il y avait dans l'enceinte du château* dont il ne reste plus que quel- 
ques vestiges , une chapelle fondée par la famille de Quincampoix 
et desservie par un vicaire. 
faits historiques. Au XII e siècle (1143) l'autel de Fiers apparte- 
nait à la collégiale (Bulle du pape Célestin II). Il lui avait été donné 
par Lambert, évêque de Tournai, en 1120. — La seigneurie princi- 
pale était celle des Prés , dont dépendait le château du Sart , qui 
existe encore, mais n'a conservé de l'état ancien que des fossés 
pleins d'eau. Il appartenait à la famille de Lobel , et passa , par 
alliance , à la famille de Vende ville , qui le transmit à celle de 
Fourmestraux, et depuis à madame Vander Cruysse , qui le possède 
encore. — La seigneurie du Breucq avait été fondée en 1206 avec 
une chapelle bénéficiale ; depuis, le bénéfice de cette chapelle a été 
joint à lacurede Fiers , par l'évêque de Tournai. 
Cette terre appartint aux comtes de Croix , à la famille de Quin- 
campoix, puis à M. Jean-Ernest de Kessel et ensuite aux petits en- 
fants de M. de Sainghin. 
En 1789 , quartier de Mélantois. Patronat de la collégiale de 
St-Pierre. 
* hameaux et lieux dits : Babilonne, Le Breucq, Canteleu, La Cou- 
sinerie, La Frannoy , Les Quatre-Ormeaux , Epinoy , Le Sart (cité 
dans la charte de fondation delà collégiale de St-Pierre). —Le 
château du Sart , le moulin Delmarre , le moulin des Marchenelles, 
le pont de Ribeautecœuil, la ferme du Havot. 
1 Ms. de la Bibliothèque de Lille. 
Canton — 144 _ 
de Lannoy 
bibliographie. La Flandre-Gallicane, (Manuscrit). Etudes Etymo- 
logiques de Mannier. Spicilége d'Histoire Littéraire, Le Glay, 1860. 
Notes sur les villages de la châtellenie de Lille. 
FOREST. 
situation. Sur la Marque. E. de Lille 
noms anciens. Foret : ancien document topographique. En 1789, 
quartier de Mélantois. 
armoiries. Le seigneur de Forest portait : de gueules , au chef 
d'argent. 
monument. Avant 1640, Forest n'avait qu'une chapelle bénéficiai 
du patronat de l'abbaye de Cysoing et dépendait de la paroisse 
d'Ascq. En 1640 , il fut érigé en paroisse par Maximilien de Gand, 
évéque de Tournai. 
hameaux et liecx dus : l'Éveillé, le Marais. 
bibliographie. La Flandre-Gallicane. (Ms.) 
GRUSON. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Grœcina : 837. Testament de St-Éverard. 
Gruysôn ; 1299. Cartulaire de l'abbaye de Flines. Gruisons : 
1319 (ibid y ). Gruysen , Gruisson , Grusjon : documents divers. 
armoiries. Le seigneur de Gruson portait : de sinople , à la fasce 
d'hermine. 
faits historiques. Au XII e siècle, le pape Célestin III confirmait 
le patronat de l'abbaye de Cysoing. 
En 1214, ce lieu fut témoin de la lutte de l'aile gauche de l'armée 
française contre l'aile droite des coniédérés, à la bataille de Bou- 
vines. 
Au XVI e siècle, l'église fut ravagée par les hérétiques qui, en 1576, 
mirent à mort le pasteur Jean Renart. 
— 145 — Canton 
Le patron de cette paroisse , Sl-Gangon , martyr, est invoqué ""^ 
contré les maux de reins. 
En 1789, quartier de Pévèle. Patronat de l'abbaye de Cysoing 
On cite comme seigneurs de Gruson , Jean, châtelain de Lille, 
(XIII e siècle] ; Mathilde, de la même famille; Bauduin d'Oignies, 
gouverneur de la châtellenie de Lille; le comte de Lambre , qui a 
vendu la terre, en 1727 , à M. Le Maître, négociant à Lille. 
bibliographie. Testament de St-Éverard. La Flandre-Gallicane, 
(Ms.) 
HEM. 
situation. Sur la rive droite de la Marque, E. de Lille. 
noms anciens. Hems : 1096. Hem : 1480.. Titre de Tévêcbéde 
Tournai. Ham , Hem : Documents divers. 
armoiries. D'argent, au chef de gueules. 
monuments. En 1480, l'église et une partie du village furent brûlées 
dans la guerre que l'archiduc Maximilien eut à soutenir contre 
Louis XI. L'église fut rebâtie quelque temps après, par les soins de 
Ferry de Clugny, évêque de Tournai. 
faits historiques. Château des anciens seigneurs. — En 1370, 
Jean, seigneur d'Hem, était gouverneur et châtelain de Lille. 
A la fin du XV e siècle , la terre et seigneurie d'Hem entra dans 
la maison de Gand, par le mariage d'Adrien de G and, dit Vilain II, 
avec Marie de Coyeghem, dite Cuinghem. 
En 1660, cette baronnie fut érigée en marquisat par le roi d'Espa- 
gne, en faveur de Jacques de Gand, dit Villain, de la branche 
cadette des comtes d'Isenghien. 
St-Cornille était autrefois vénéré à Hem. Dans les pèlerinages, 
qu'on y faisait, les offrandes étaient généralement des coqs. 
En 1789, quartier de Ferrain. 
Canton • — 1^6 — 
hameaux et LiBux dits : Le Civeron, l'Empenpont, Le Petit Lannoy, 
Le Trie, Les Trois Baudets, La Vallée, Le Petit Voisinage, 
Le Château d'Hem , La Citadelle, fermes de la Tourserie , de Beau- 
mont , du Petit-Flot, de la Lionderie. 
bibliographie. Carte de la châtellenie de Lille, dédiée aux archi- 
ducs. La Flandre-Gallicane ( Ms. ) 
LANNOY. 
situation. N.-E. de Lille. 
noms anciens. Launey , Launoy , Lunoit , Laisnoit , Lannoe v 
Lannoit, dans les titresromans.il/iieltfm, 1086. Mirœus.f. 514. 
armoiries. D'argent, à trois têtes de chien clabaud de sable. La 
maison de Lannoy portait : d'argent, à trois lions de sinople cou- 
ronnés d'or, armés et lampassés de gueules. 
monuments. L'église paroissiale, fondée vers l'an 1500, par Philippe 
de Lannoy, comme succursale de la paroisse de Lys, fut agrandie au 
XVII e siècle , et érigée en paroisse, en 1636 , sous le vocable de 
St-Philippe. Un nouveau clocher fut bâti en 1859 ; mais une partie 
des constructions primitives subsistent encore du côté du chœur. 
Lette église est divisée en trois nefs dont Tune est décorée de belles 
boiseries sculptées. Elle renferme quelques tableaux , parmi lesquels 
on remarque un Christ expirant. Philippe de Lannoy, chambellan 
de l'empereur, mort en 1535, y avait été enterré au milieu du 
chœur. Sa tombe, relevée, était couverte d'une grande table de 
cuivre, ouvragée et entourée d'une inscription. Sous le clocher de 
l'église, et contre la muraille, est une pierre tumulairé de Josse 
du Chas tel, écuyer, seigneur de Courcellettes. Le tour de la pierre 
est garni d'écussons dont quelques-uns ont été mutilés* 
— 147 — Canton 1 
On trouva en 1732, chez un receveur, dans un coffre qui n'avait nnojr * 
point été ouvert depuis 200 ans , un ciboire de vermeil , un 
calice d'argent et de très-beaux ornements, un St-Christophe, 
patron de la chapelle, aussi d'argent et un missel manuscrit sur 
vélin. Comme on y remarqua les armes de Lannoy, on rendit le 
tout au chapelain, qui était nommé par le seigneur. 
L'hôtel de ville est situé sur remplacement de l'ancienne maison 
échevinale , cédée en 1490 par Jean, seigneur de Lannoy, aux habi- 
tants de la ville, avec un lieu y attenant, désigné sous le nom de Passe- 
Temps, une horloge, un grand clocher et des petits. Il a été recon- 
struit et agrandi en 1763. 
Lannoy n'a plus de monuments anciens. 
Au XV e siècle, la ville avait été entourée de fossés et de mu- 
railles, par Jean de Lannoy, mort le 18 mars 1492. Elle fut déman- 
telée en 1792. 
Le château fort, construit par le même Jean de Lannoy, était 
angle de quatre tours ; il ne reste plus que les débris d'une seule. 
La chapelle castrale avait été bâtie par Jean de Lannoy, en vertu 
d'une autorisation de l'abbé de Cysoing, en date du 15 novembre 
1458, sous la réserve des droits du patronat de Lys , paroisse dont 
Lannoy faisait alors partie. Bonne de Lannoy, fille du fondateur, 
augmenta la dotation de cette chapelle en 1532. 
Il y avait, au XVI e siècle, un château appartenant au seigneur 
de Courchelette ou Courcelettes, vendu en 1743 par l'héritière de 
la veuve du seigneur de Reinval et rebâti en 1800. 
institutions civiles et religieuses. Le couvent de Ste-Croix , 
tenu par quelques chanoines réguliers connus sous le nom de Pères- 
Croisiers, avait été fondé au XV e siècle par Jean de Lannoy qui fut 
enterré dans leur église. Son tombeau, de pierre noire, représentait 
une pierre élevée et couverte d'un poêle mortuaire armorié, avec un 
pleureur encapuchonné à chaque coin ; son épitaphe était attachée 
à la muraille. L'établissement des Pères-Croisiers fut évacué par 
suite d'une délibération du directoire du district de Lille en date du 
25 octobre 1792. 
Canton _ f^g — 
annoy. ^ e ^yy^ fo s Sœurs-Grises, religieuses de St- François, sous 
le titre de la Conception Notre-Dame, fui supprimé en 1792, par la 
même mesure qui avait frappé les Croisiers,puis démoli. Il avait été 
fondé en 1659 par Marie de Lannoy, religieuse, avec l'autorisation 
de la comtesse d'Isenghien, dame de Lannoy. Les Sœurs-Grises se 
livraient à l'instruction de la jeunesse et gardaient les malades. 
L'église et la moitié du couvent, brûlés en 1701, furent rebâties, et 
la nouvelle chapelle fut bénite le 13 juillet 1716. L'école commu- 
nale et le presbytère sont aujourd'hui situés sur l'ancien emplace- 
ment de cette communauté . 
Il y avait à Lannoy une compagnie de canonniers et une con- 
frérie de Ste-Barbe. 
faits historiques. En 1789 , quartier de Ferrain. Il est parlé de 
Lannoy dans un titre de 1294, donné par Hellin d'Armentières, 
seigneur de Wez, et Sara, sa femme, fille de Régnier , avoué de 
Tournai, par lequel ils accordent toutes franchises aux bourgeois de 
Tournai , dans la ville de Lannoy. 
La cure appartenait à l'évêque de Tournai. 
Scel aux causes de l'échevinage, accordé par Philippe- le-Bon, 
duc de Bourgogne, le 1 er septembre 1459 et confirmé par Louis XI, 
le 24 octobre 1463. 
La ville de Lannoy a été le théâtre de plusieurs événements poli- 
tiques. 
En 1465, le château fut pillé par Pierre de Roubaix, qui voulait 
se venger de Jean de Lannoy. 
En 1567 les habitants repoussèrent une attaque des Gueux. 
En 1579 ils ouvrirent leurs portes à Montigny, chef des Malcon- 
tents , qui y mit garnison. 
En 1646 et' 1667, la ville fut prise par les Français, et c'est depuis 
cette dernière année que lannoy appartient à la France. 
En 1792 , elle fut prise et reprise sept fois par les Français, les 
Impériaux, les Anglais et les Hessois. 
En 1794, le général Souham la reprit définitivement sur les Hol- 
landais. 
— - 149 — Canton 
La maison de Lannoy est une des plus illustres du pays. Elle a 
produit un grand maître des arbalétriers de France, des généraux 
fameux, des hommesd'État de mérite et seize chevaliersde la Toison 
d'Or , parmi lesquels on remarque Charles, qui fit prisonnier Fran- 
çois 1 er à la bataille de Pavie. 
Le savant François Baphelenghien est né à Lannoy en 1539 ; il 
épousa en 1565 Marguerite , fille afnée de Christophe Plantin. 
L'industrie particulière de Lannoy consistait dans la fabrique 
d'une étoffe appelée trippe de velours. 
dame aux bt LiEux bits. Le Cohem, Le Fresnoy,la ferme Rousselle. 
bibliographie. Borel d'Hauterive , page 52. Annuaire de la no- 
blesse de Belgique, 1852. Archives de Lannoy. Buzelin. Froissart. 
Carte de la châtellenie de Lille , dédiée aux archiducs. Description 
de la Belgique par J. Marchand. La marche de l'armée du roi en 
Flandre avec la prise de Lannoy et le siège de Courtrai, Paris, 1646, 
in-4V Notice sur les Baphelenghien, tome XXXVI des Mémoires 
de Niceron. Bulletin de la Commission Historique , tome I , p. 14 
Notes sur les villages de la châtellenie de Lille. 
LEERS. 
situation. N.-E. de Lille. 
noms anciens. Leers. 1106, Lettres de Baudry, évéque de Tournai. 
armoiries. L'abbaye d'Hasnon , qui possédait la seigneurie de 
Leers, portait : de sable , à quatre clefs d'argent, mises en pal 2 , 2. 
faits historiques. En 1106, l'autel de Leers fut donné par Bau- 
dry, évéque de Tournai, à l'abbaye d'Hasnon, qui déjà possédait la 
seigneurie du lieu. Quartier de Ferrain. Patronat de l'abbaye 
d'Hasnon. 
hameaux et lieux dits. Gibraltar , Mottelette , Petit-Tourcoing , 
Trieude Carrière, Trieux de Leers, Roset, Ferme d'Avril, Ferme 
du Coulombier, la Maison Blanche. 
bibliographie. La Flandre Gallicane. (Ms.) 
Canton — 150 — 
de Lannoy. 
LYS-LEZ-LANNOY. 
situation. N. de Lannoy. 
noms anciens. Lit : 1164- litre de l'abbaye de Cysoing, Lysa. 
armoiries. Vairé d'argent et d'azur, au chef de gueules 
faits historiques. En 1789 , quartier de Ferrain. Patronat de 
l'abbaye de Cysoing. 
Il est fait mention de l'autel de ce village, altare de Lis, dans 
des lettres de Gérard , évêque de Tournai (1164), confirmant les 
diverses possessions de l'abbaye de Cysoing. 
Lys se trouve encore mentionné dans un bref de Célestin III, en 
faveur de la même abbaye (1191 à 1198). Lys et Lannoy, quoique 
paroisses séparées , ne formaient qu'un même fief. 
lieux dits. Cabaret de la Justice ; la tradition rapporte que c'est 
l'endroit où les seigneurs de Lannoy faisaient exécuter leurs sen- 
tences. 
bibliographie. Flandre Gallicane. 
SAILLY-LEZ-LANNOY. 
situation. E. de Lannoy. % 
noms anciens* Sailly-lez-Lannoy . Ce nom ne se trouve expliqué 
que dans le dictionnaire de l'abbé Expilly. 
armoiries. Le seigneur de Sailly portait : d'argent . à trois che- 
vrons de gueules — La prévôté de Sailly portait : d'or, à une 
croix ancrée d'argent. 
faits historiques. En 1789 , quartier de Ferrain. Patronat du 
chapitre de Tournai. Cette terre dépendait du marquisat d'Hem. 
Sailly appartenait , au XV e siècle], à la maison de Cuinghem. Le 
château de Neuville, qui était un franc alleu, était situé sur son ter- 
ritoire. Jean de Ruene • chevalier , le remit , avec les terres qui eu 
_ 151 — Canton 
dépendaient , à Guy , comte de Flandre , qui les lui recéda sur le e amioy ' 
champ par lettres de juin 1293. 
hameaux et lieux dits. Trieu de Meurchin , Le Tronquois , Le 
Mesnil. Fermes de Meurchin , de Neuville , de La Motte. 
bibliographe. La Flandre Gallicane (Ms.) 
TOUFFLERS. 
situation E. de Lannoy. 
noms anciens. Toflers, 1 164, titre de l'abbaye de Cysoing. Tof fiers, 
1226 , cartulaire de l'abbaye de Loos. Toufflers , 1247, catrulaire 
de l'abbaye de Loos. Touffieers , Toufles , documents divers. 
armoiries. Les seigneurs de Toufflers portaient : d'argent à trois 
lions de sinople armés et lampassés de gueules , couronné d'or, 
brisé en cœur d'un écu d'argent, à la croix d'azur. 
monuments. Outre l'église paroissiale, il y avait une chapelle très- 
fréquentée au XVIII e siècle. 
faits historiques. En 1789, quartier de Ferrain. Toufflers a eu 
pour seigneurs les comtes de Lannoy, qui y tenaient domicile. En 
1164, Gérard , évêque de Tournai, confirme à l'abbaye de Cysoing 
l'autel de ce village. 
lieux dits. Château de Wasne. 
bibliographie. La Flandre Gallicane (Ms.) 
TRESSIN. 
situation. Sur la Marque. S. de Lannoy. 
noms anciens. Tressin , 1187, titre du chapitre de Seclin (Mir.). 
Tresin , 1223, cartulaire de l'abbaye de Loos. Tresen , 1241, cart. 
de F abbaye de Loos. Trissin , 1295, cart. de l'abbaye de Flines. 
Tresenes , Tretsenes , documents divers. 
L 
Canton — 152 — 
annoy. ABM0ÏHÏKS . L'abbaye de Loos avait la seigneurie de Tressin; elle 
portait : d'azur, à huit fleurs de lis d'or, mises en orle , à l'écu 
d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules. 
faits historiques. En 1789 , quartier de Mélantois. Patronat du 
chapitre de Seclin. L'abbé de Loos l'avait acheté en 1223 de Ber- 
nard d'Escanins et de Micarde , sa femme , du consentement de 
Mahieu et de Wautier de Tressin. Les deux tiers de la dîme reve- 
naient à l'abbaye de Flines. 
hameaux. Pont-à -Tressin , Mont-Herbu. 
bibliographie. La Flandre Gallicane (Ms.) 
WILLEMS. 
situation. E. de Lannoy. 
noms anciens. William, 1161 , cartulaire de St- André du Câteau. 
Willim , 1264 , cartulaire de St-Pierre de Lille. Willem , 1593, 
cartulaire de l'abbave de Loos. 
armoiries. De gueules , à un chevron d'argent , accompagné de 
trois pommes de pin d'or. 
faits historiques. En 1789 , en partie châtellenie de Lille et en 
partie terre d'empire. Ce village relevait de la seigneurie de Lobel , 
mouvante du vieux château de Courtrai. Quartier de Ferrain. Pa- 
tronat du chapitre de Tournai. Cette terre a appartenu aux maisons 
de Mortagne, de la Hamaïde et de Beaufort. Elle eut fort longtemps 
des seigneurs communs avec Condé et Ruines. Elle appartint à la 
famille de Solre , jusqu'à ce que le prince de Croy en fît la vente, 
1719, au sieur de Bellegarde , qui la paya en billets de la banque 
de Law. La seigneurie de Fresnoy relevait de la baronnie de Cysoing ; 
le hameau de Robigeu se trouvait dans cette seigneurie. 
hameaux et lieux dits. Le Robigeu ou Roubigeu , Rue Franche, 
Les Trieux de Breuze, Le Moucron. 
bibliographie. La Flandre Gallicane (Ms.) Petit dictionnaire 
de la châtellenie de Lille. 
— 153 — Gantons 
de Lille. 
CANTONS DE LILLE. 
LILLE. 
situation. Sur la Deûle. 
noms anciens, hla , 1066, titre de fondation de Saint-Pierre de 
Lille (Mirieus). Insu la, 1111, id. Insulœ , 1128, id. En flamand, 
Ryssel. 
Anciennement capitale de la Flandre-Wallonne, diocèse de 
Tournai, aujourd'hui chef-lieu du département du Nord , du diocèse 
de Cambrai , fondée en 1030 par Bauduin, comte de Flandre. 
armoiries. De gueules , à la fleur de lis d'argent. 
Sous le premier empire : cantonnée de quatre croisettes d'or. 
La compagnie des tireurs d'armes portait : de gueules , à un St- 
Michel d'argent, levant son cpée, garnie d'or, pour frapper le diable 
d'argent qu'il tient enchaîné sous lui de la main gauche; le saint 
acosté au flanc dextre et senestre de deux épées garnies d'or. 
La compagnie des arbalestriers portail : d'argent , à une croix 
de gueules. 
La compagnie des canonniers portait : d'argent , à un sautoir 
écoté et contre écoté de gueules. 
* 
MONUMENTS MILITAIRES. 
Château du Bue. Le plus ancien monument dont la tradi- 
tion garde le souvenir à Lille , est le château du Bue , que Ton 
suppose avoir été habité par les Forestiers de Flandre. Situé à la 
Motte-Madame , emplacement actuel de N.-D. dé la Treille, il de- 
vint le centre de la nouvelle ville vers l'an 1066. 
Château de Courtray. Un autre château , bâti , en 1300 , par 
Jacques de Châtillon, gouverneur, pour le compte du roi de 
France, après la prise de Lille par Philippe-le-Bel , était destiné à 
maintenir la ville ; il occupait un vaste terrain près de la place du 
Gantons — 154 — 
Château , et fut détruit en 1580 sur les instances du magistral, 
Les vestiges des anciens fossés subsistent encore. 
La Noble-Tour , sur le rempart , regardée comme un reste 
des anciennes fortifications de Lille, subsiste derrière l'hôpital St- 
Sauveur. C'est de ce point que commence le nouvel agrandisse- 
ment de la ville. 
Portes de Gand ou de la Madeleine et de Roubaix ou de Saint- 
Maurice. Anciennes portes de la ville, les seules qui aient été con. 
servées ; architecture de la Renaissance; leur revêtement en briques» 
émaillées de diverses couleurs , produit un effet original , Les 
créneaux qui surmontent la porte de Roubaix sont empruntés 
aux armes de Castille ; cette porte date de 1622. 
Porte Saint-Pierre. Bâtie à la fin du XIII e siècle , détruite 
par suite de l'agrandissement de Lille sous Louia XIV. La tour de 
droite , qui subsistait encore , fut démolie il y a vingt ans pour les 
fondations de l'Hôtel des Archives. Quelques restes, enclavés dans 
des maisons particulières de la rue Négrier, ont disparu à la même 
époque. 
Porte de Paris. Cette porte fait partie des fortifications qui 
vont être détruites ; il est à désirer qu'elle soit conservée. C'est un 
arc de triomphe élevé à la gloire de Louis XIV par le magistrat de 
Lille en 1682. Voir l'Atlas de M. Brun-Lavainne. — Millin , Anti- 
quités nationales. — Regnault-Warin, Lille ancienne et moderne. 
MONUMENTS RELIGIEUX. 
Eglise collégiale de Saint-Pierre. Bâtie en 1046, par Bauduin , 
dit de Lille , rétablie en 1334 après un incendie , elle était 
remarquable par son architecture et les trésors qu'elle renfer- 
mait. Dans le chœur , on admirait le tombeau de Bauduin et le 
blasons des plus anciens chevaliers de la Toison-d'Or, dont le pre- 
mier chapitre et le cinquième furent tenus par Philippe-le-Bon dans 
la magnifique chapelle de Notre-Dame de la Treille. Là se trouvait 
— 155 — > Ç^tap 
de tille. 
le beau mausolée de Louis-de-Mftle, élevé en 14*55, et plusieurs ta- 
bleaux de Van Oost, d'Arnould de Vuez ; elle fut détruite lors de la 
révolution (Voir Buzelin et l'Atlas de H. Brun-Lavainne). 
La collégiale de St-Pierre portait pour armoiries : parti au 1 er 
de gueules, à deux clefs adossées d'or , passées en sautoir ; au 2 e , 
gironné d'or et d'azur , de douze pièces, à un écusson de gueules 
brochant sur le tout. 
Eglise Saint-Etienne [ancienne). La plus ancienne paroisse de 
Lille, située près la Grande-Place. Ce monument, démoli par suite 
du bombardement de 1792 , était vaste et d'un beau gothique ; 
il possédait plusieurs tableaux qui sont aujourd'hui au musée de 
Lille. 
Eglise Saint-Maurice. Une chapelle , construite vers 1022 , 
près des Ponts-de-Comines, sur les ruines d'un ancien château, fut 
élevée, en 1066, au rang d'église, et comprise dans la ville agrandie 
en 1286. D'abord en forme de croix, elle se composait de trois nefs ; 
les deux autres furent ajoutées vers 1625. A l'entrée , une tour 
avec une horloge remarquable. En 1826 , destruction de la tour et 
du portail à ogives. Le style est de la dernière période ogivale. 
Il est, d'ailleurs, difficile d'assigner l'époque des différentes restau- 
rations. A l'intérieur, cinq nefs séparées par quatre rangées de 
colonnes d'inégale largeur, mais de même hauteur. Au milieu du 
transept existait un dôme central, remplacé par un lanterneau, puis 
par les voûtes actuelles. Les nervures et les pendentifs des voûtes 
sont d'un effet gracieux. On restaure Saint-Maurice en ce moment 
avec succès (Voir Buzelin , Gallo-Fland., p. 10, et les notices de 
MM. de Contencin etDerode, Bulletin de la Commission historique 
du département du Nord , t. 1 er ). 
Eglise Saint-Sauveur. Elle existait déjà en 1144. L'église ac- 
tuelle , style ogival , avait une flèche très-élevée, qui fut détruite 
au bombardement de 1792. 
Eglise Sainte-Catherine. Sa première fondation est présumée du 
1 
Cantona — 156 — 
de Lille 
XII e siècle. Le chœur reconstruit en 1538 , les nefs latérales 
furent prolongées do côté du chœur en 1725. C'est un mélange 
de gothique et de style plus moderne. Au maître-autel , tableau 
de Rubens. 
Eglise Saint -André [ancienne). Située à l'extrémité de la rue 
St- André , existait dès 1304. Ne fit partie de la ville que lors de 
l'agrandissement par Louis XIV ; elle est tombée en ruines peu de 
temps avant la révolution ; elle est reproduite dans l'Atlas de 
M. Brun-Lavainne et fut remplacée par 
Eglise des Carmes-Chaussés [Saint-André actuelle). Fondée en 
1702 > style moderne. Consacrée en 1759; l'église a été très ornée 
dans ces derniers temps. Sa chaire est remarquable ; elle a des 
tableaux d'Arnould de Vuez. 
Eglise Saint-Etienne [ actuelle ). C'était la chapelle du collège 
des Jésuites que la ville fit bâtir en 1606 pour ces religieux , établis 
d'abord , en 1582, rue des Malades. Elle fut incendiée en partie en 
1740. Le collège est devenu un hôpital militaire ; et la chapelle a 
remplacé l'ancienne église Saint-Etienne , détruite par le bombar- 
dement. 
Eglise de La Madeleine. Eglise paroissiale, bâtie en 1675 , par 
R. du Laury, prévôt de St-Pierre; elle est surmontée d'un dôme ; 
sa façade n'est pas achevée (Voir Buzelin , Annales Flandrtœ). 
Eglise des Dominicains ou des Jacobins. Les Dominicains , éta- 
blis dès 1224 au faubourg de Saint-Pierre, ne purent obtenir 
d'entrer dans la ville qu'en 1579 , où Philippe II leur accorda 
l'hôpital des Grimarets , fondé en 1343 > rue Basse. Ils y bâtirent 
une belle église où furent élevés plusieurs mausolées remarquables 
et particulièrement celui du duc de Melun , reproduit dans les 
Antiquités nationales de Millin, Le portail de l'église se retrouve 
dans l'atlas de M. Brun-Lavainne. Le couvent occupait l'empla- 
cement actuel de l'église de Notre-Dame de la Treille. L'église renfer- 
mait de nombreux tableaux. 
— 157 — - Cantons 
Eglise des Récollets. Fondée , en 1226 , au faubourg des 
Reigneaux, par la comtesse Jeanne de Flandre. C'était une église 
magnifique, qui fut annexée à la ville dans le XIII e siècle. Les reli- 
gieux furent transférés rue des Récollets , paroisse Saint-Etienne , 
sur remplacement actuel du lycée ; le chœur des religieux servit , 
après la révolution, de local à la bibliothèque publique et au musée. 
Il fut démoli ainsi que le reste du cloître, en 1848, lors de la con - 
struction du lycée; elle avait alors une seule nef, une voûte très- 
élevée et posséda plus tard un chef-d'œuvre de Van Dyck, aujour- 
d'hui au^musée, et de bons tableaux d'Àrnould de Vuez. 
Eglise des Capucins , dans la rue du même nom , paroisse 
Saint-Sauveur, fondée en 1618, détruite à la Révolution. Bon 
tableau de Rubens. 
Eglise de VAbbiette. Le monastère des dames de ce nom , qui 
ressemblait à un béguinage , occupait remplacement actuel de la 
gare du chemin de fer. Fondé d'abord au faubourg St-Pierre, pa- 
roisse S t- And ré, en 1279 , par Marguerite, comtesse de Flandre , 
il fut détruit par Philippe— le-Bel et transporté, en 1341 , rue de 
Tournai. C'est dans la chapelle de ce couvent que l'archevêque de 
Cologne Tut sacré par Fénelon. Nombreux tableaux de Rossignol. 
Eglise des Carmes-Déchaussès , près la porte de la Madeleine, 
inaugurée en 1671. L'emplacement de l'ancien couvent était devenu 
un établissement d'artillerie ; la communauté de l'Enfant-Jésus Ta 
acheté récemment; tout a été démoli , sauf la chapelle, qui est 
convertie en magasin. Elle possédait des tableaux de Van Oost. 
Eglise des Minimes. On en voit encore quelques restes rue de 
la Barre. 
MONUMENTS CIVILS . 
Hàtel-de-ViUe [ancien). Construit en 1234, sur la Petite-Place , 
s'étendait jusqu'aux Ponts-de-Comines , et comprenait le marché 
au poisson. Comme il menaçait ruine , le Magistrat le fit rebâtir 
Gantons — 158 — 
ainsi que les Halles, en 1592 ; brûlé en 1430, puis en 1756 ; non 
rétabli. 
Hôtel-de-Ville (actuel), Palais-de-Rihour. Bâti en 1430, par 
Philippe-le-Bon , il devient l'hôtel-de-ville actuel en 1664 , par 
vente de Charles II ; la ville en cède une partie, à travers laquelle 
s'ouvre là rue du Palais. Incendié en partie en 1700 puis en 1756, 
a été rebâti dans ces derniers temps. La salle du Conclave et l'es- 
calier restauré qui y conduit sont les seuls restes de l'ancienne 
architecture. 
Fontaine-au-Change . Chapelle-des-Ardents , Bourse. Construc- 
tion de la Fontaine en 1232. Là se faisaient les affaires à peu près 
au même endroit qu'aujourd'hui. Vis-à-vis et tout auprès Chapelle 
de Notre-Dame des Ardents, en 1490. — La fontaine fut supprimée 
en 1651 , et la Bourse actuelle commencée l'année suivante. Les 
maisons qui l'avoisinent datent du même temps. C'est de 1640 à 
1680 que s'élèvent toutes les constructions du même genre qui rap- 
pellent la domination espagnole. La Bourse possède une statue de 
Napoléon 1 er , inaugurée en 1854 , fondue avec les appareils de 
l'ancienne Monnaie , qui provenaient eux-mêmes de canons pris à 
Austerlitz. 
Chambre des Comptes. Située rue Esquermoise , au local actuel 
de l'Association lilloise , avait été d'abord établie au Palais de la 
Salle, près Saint-Pierre , en 1388 , et transportée rue Esquermoise 
en 1413, devint Bureau des finances sous Louis XIV, en 1667. 
Hôtel des Templiers. Faisait partie de l'hôtel de Beaurepaire , 
bâti au XVI e siècle; il en reste de délicieux détails masqués par des 
constructions mesquines de la rue Saint-Etienne. 
Salle de Spectacles. Construite en 1785 par l'architecte Lequeux, 
agrandie en 1845. Le premier théâtre était établi dans l'Hôtel -de 
Ville; mais ayant occasionné, en 1700, l'incendie de l'aile principale 
de cet édifice, il fut transféré sur la place de Rihour, avec sortie 
par la rue de la Comédie. 
_ J59 — Cantons 
do illo 
Magasin à blé.* Bâti par les Etats en 1730, vaste bâtiment très 
élevé, sert à la même destination, mais appartient au département 
de la guerre. 
Colonne du bombardement , statue de Lille. Elevée sur la 
Grande-Place , en 1845 , en mémoire du bombardement de Lille 
de 1792 , surmontée d'une statue de Lille. 
Hôtel des Monnaies. Erigé, en 1685, rue St-Pierre; après 
plusieurs vicissitudes, a été définitivement aboli en 1852. Le bâti- 
ment a été vendu et a été transformé en un vaste établissement où 
se réunit le patronage des jeunes ouvriers. 
Mont-de-Piété Mazurel. Ouvert, en 1610, par le testament de 
Bartholomé Masurel , prêtait sur gages sans aucun intérêt, rue du 
Mbnt-de-Piété ; supprimé à la suite de la Révolution , qui avait 
dissipé la plus grande partie des revenus ; rétabli il y a quelques 
années. 
Lombard ou Mont-de-Piété à intérêt. Établi d'abord dans la rue 
du Lombard , actuellement Ecole professionnelle , puis dans le local 
du Mont-de-Piété Masurel , est encore fréquenté pour les sommes 
qui excèdent 30 francs et à cause de la plus grande facilité de ren- 
gagement. 
INSTITUTIONS RELIGIEUSES. 
Les Augustin*, fondés en 1614 furent autorisés en 1622, à ouvrir 
un collège. 
Les Clarisses. Fondées par Isabelle de Portugal , femme de 
Philippe-le-Bon, en 1434. Vivaient d'aumônes. 
Ces églises et les communautés qui y étaient attachées , ont toutes 
été détruites, en 1792. Celles qui suivent ont eu le même sort : 
Les Pauvres-Claires, fondées en 1620. 
Notre-Dame de Consolation , au commencement du XVII e siècle. 
L' Eglise des Brigittines , en 1605, par le seigneur de Montmo- 
rency, qui y fut enterré ainsi que sa femme. 
Cantons — - 160 — 
Les Ursulines, place aux Bleuets, 1638. 
Le Saint-Esprit , près de la Madeleine. 
Les Capucines , rue des Carmes-Déchaussés. 
Les Dominicaines , rue de la Barre, 1653. 
Les Urbanistes , rue de ce nom. Église fondée en avril 1663. 
Actuellement Hôtel des Canonniers. 
Les Annonciades , en 1613 , rue des Jardins. 
Les Pénitentes, venues de Saint-Omer, en 1623. 
Les Célestines en 1628. 
Ces couvents de femmes étaient cloîtrés. 
Lille , en outre , possédait quatre couvents non cloîtrés : 
Les Sœurs-Noires , rue de ce nom , gardaient les malades ; leur 
maison leur avait été donnée par le Magistrat. 
Les Sœurs de Saint-François de Sales , rue St-François , ensei- 
gnaient les jeunes filles. 
Les Sœurs de la Madeleine, rue de la Barre, dans le local actuel 
de l'administration des hospices , gardaient les malades en ville 
et avaient un quartier pour les jeunes filles pénitentes ; la maison 
appartenait à la ville. Elle avait été fondée en 1481, par Jean 
Delcambre dit Gantois. 
Les chapelles de ces établissements étaient généralement ou- 
vertes au public et renfermaient des tableaux remarquables qui 
ornent maintenant le musée de Lille , ou ont été vendus à des 
particuliers, à l'époque de la révolution. 
Images de vierges et de saints. On remarquait en outre , dans les 
rues de Lille , un grand nombre de statuettes dont plusieurs sont 
encore conservées et éclairées d'une bougie à certaines fêtes. L'une 
d'elles , représentant saint Thomas de Cantorbéry , se voyait sur 
la façade de la maison n° 8 de la rue d'Angleterre , comme un sou- 
venir du séjour du saint archevêque fuyant la persécution de Henri II. 
Elle a été remplacée par une inscription rappelant cette cir- 
■~- 161 — Cantons 
constance. On remarque encore une image de Notre-Dame de la . 
Treille, incrustée dans une façade de la rue de la Préfecture. 
Calvaire. Un calvaire , établi en 1700 , derrière l'église Si- 
Etienne, sur le rempart , a toujours été l'objet de la vénération 
populaire; il vient d'être supprimé par suite de la démolition des 
remparts. 
INSTITUTIONS CHARITABLES. 
Hôpital Saint-Sauveur , fondé par Jeanne , comtesse de Flan- 
dres, en 1216, sous le nom de Saint-Jean-Baptiste, compte aujour- 
d'hui 400 lits de malades , desservi par les religieuses Augustjnes. 
Hôpital-Comtesse , même fondatrice, en 1243; c'était le palais 
de la comtesse; consacré d'abord à Notre-Dame, sous le nom d'hôpi- 
tal de la Vierge , rebâti , après un incendie, en 1467. Une tour élé- 
gante a été démolie ! ; la chapelle subsiste encore , une partie 
a été transformée en dortoirs et réfectoires pour les vieillards et 
enfants déchus de fortune, sous le nom de Bleuets et Vieux-Hommes, 
qui y ont été transférés à la fin du XVIII e siècle. La chapelle con- 
tient diverses inscriptions et particulièrement celle qui concerne les 
officiers blessés à Fontenoy, lesquels ont été soignés et sont morts 
dans l'hôpital. On y voit aussi deux grands tableaux d'Arnould de 
Vuez , restaurés depuis peu. L'établissement est desservi par les 
Sœurs de la Charité. 
Hospice Gantois , rue des Malades ou de Paris , fondé par Jean 
Delcambe dit Gantois , en 1466 , dédié à Saint-Jean-Baptiste , 
patron' des hôpitaux, en faveur des femmes âgées, reçoit aujourd'hui 
les vieilles femmes déchues de fortune ; plusieurs fondations y ont 
été annexées ; il possède 150 lits. La maison a conservé la physio- 
nomie de l'époque de sa fondation ; le réfectoire de la communauté 
des Augustines , qui est chargée de cet hospice . est remarquable , 
l'ancien dortoir, aujourd'hui ouvroir, près de la chapelle, suivant 
la disposition adoptée alors , permettait aux infirmes d'assister de 
leurs lits aux offices religieux. 
1 Bull, de la Com. hist., f. H. p. 22. 
Cçntons — 162 — 
j T Ml 
Hospice Stappaert ou N.-D. des Sept-Douleurs , donné par 
Jean Stappaert , en 1640 et en 1673 , rue de la Vignette , pour 
entretenir des jeunes filles orphelines. Il réunit aussi plusieurs 
fondations et particulièrement celle d'Antoinette Bourignon , qui y 
fonda vingt-deux places , mais fut exclue de la ville à cause de ses 
écrits entachés d'hérésie. Cet hospice, placé aujourd'hui sous la 
direction des Sœurs de Charité, a conservé son ancienne destination. 
Il sert aux enfants dont les parents ont été aussi déchus de fortune. 
Hôpital Général, grand édifice fondé par redit de Louis XIV, 
qui , en interdisant la mendicité dans tout le royaume , créa les 
hospices généraux destinés à recevoir les vieillards et les infirmes. 
Il ne fut bâti qu'en 1740. Bien que pas encore achevé, il loge treize 
cents vieillards , incurables et orphelins des deux sexes. Dans la 
chapelle, beau tableau de Van Dyck , adoration des bergers. 
Le Béguinage , qui remonte aussi à la comtesse Jeanne, en 1244 ; 
était destiné à des femmes retirées du monde, portant l'habit reli- 
gieux, mais sans engagement ; elles étaient au nombre de 24. Il a été 
aboli , il y a quelques années , faute de sujets remplissant les condi- 
tions de la fondation. Les bâtiments servent de magasins ; la chapelle 
seule avait conservé un caractère d'antiquité. 
Les fondations suivantes furent annexées aux hospices et hôpi- 
taux dont nous venons de parler. 
Hospice Saint-Jacques , en 1225 , pour les femmes en couches , 
par Roger, châtelain de Lille (Buzelin. Gallo-Fland., 12). En 1422 , 
transféré rue de Courtrai , servit aussi aux pèlerins et fut réuni à 
Gantois en l'an V. 
Sainte-Catherine de Sienne ou des Glardaines. Jean Barge et 
Marguerite Leroux firent, en 1541, un hôpital de leur maison , rue 
des Trois-Mollettes, sous l'invocation de Sainte-Catherine de Sienne, 
pour les femmes vieilles ou paralytiques. En 1576 , il fut administré 
par la bourse commune des pauvres et possédait 60 lits qui , à la 
révolution , furent ajoutés à Gantois. . 
— J63 — Gantant 
Maison de la Charité, rue Notre-Dame, en 1633, par Heddebaut, 
mayeur de Lille , pour les vieilles femmes , devint , à la révolution, 
une maison de détention. Ses revenus furent réunis à Gantois. 
Les Coneeptionistes , rue St-Sauveur, en 1649 , pour les femmes 
malades ; réuni à St-Sauveur. 
Maison des Vieux-Hommes , près la porte St-Maurice , rue 
des Canonniers , fondée, en 1622, à l'aide de prêts et de donations 
des magistrats ; 68 lits en 1786, réunie, en Tan V, à l'hôpital Com- 
tesse avec les Bleuets. 
Hôpital de Saint-Joseph , rue Royale , en 1668 , par Decleps , 
prêtre ; il était d'abord rue de Courtrai , recevait des incurables et 
était desservi par une congrégation de prêtres ; il fut transféré rue 
Royale, puis réuni aux Vieux-Hommes. 
Hôpital Saint-Louis, rue des Malades, premier hôpital militaire 
à Lille. Cet hôpital occupait une portion du terrain de la caserne 
m actuelle de la porte de Paris. 
Les Bleuets ou Bluets , Enfants de La Grange , Bapaume. En 
1476 , après les guerres de Charles-le-Téméraire , on retira dans des 
granges des orphelins qui furent appelés Enfants de La Grange ; en . 
1499 on leur construisit une maison et une vaste chapelle , an fau- 
bourg de Courtrai, hors delà ville, actuellement place aux Bleuets, 
à laide de prêts et de loteries ; elle fut rebâtie en 1645, et augmen- 
tée en 1660; la maison des Bleuets devint un hôpital militaire en 
1752 ; puis le collège de la ville en 1767, et enfin un magasin d'effets 
militaires, et les enfants furent réunis dans l'hôpital-Comtesse avec 
les enfants de Bapaume fondés par suite de la donation de Boileux 
dit Bapaume. Ces fondations sont appliquées aujourd'hui à des 
enfants déchus de fortune. 
Enfants de la Charité , recueillis en 1642 pendant les guerres 
contre les Français , sur la paroisse de Si-Pierre , réunis plus tard 
aux Bleuets. 
Maison des Bonnes-Filles, fondée en même temps que les Enfants 
Gantons _ 164 _ 
j V mi 
de la Grange , sous Louis XI, dans la rue de ce nom, paroisse Ste- 
Catherine; elles vivaient de quêtes et Turent réunies aux Stappaerts. 
Conception Notre-Dame, maison achetée vis-à-vis le portail 
Sainte-Catherine , en 1649 , dans les mêmes circonstances que les 
Enfants de la Charité , réunie aux Stapaerts. 
Orphelines de la Présentation Notre-Dame , fondée par une ser- 
vante, Martine Degrave, en 1646, réunies à Stappaert en 1720. 
Saint- Julien , hospice fondé en 1321 , pour des passagers et des 
pèlerins, par Pierre Denis , rue Basse. Ses revenus furent changés 
en prébendes ; en 1525 , il revint à sa première destination , et vers 
1700 il fut réuni à Y Hôpital-Général. 
Grimaret ou Notre-Dame de Sainte-Marie , située aussi rue 
Basse , avec la même destination ; fondée par Lothaire Cavart v 
seigneur de Grimaret ,* et Marie de Pondrevard, sa femme , en 
1344. En 1520 on ne reçut plus les passagers; la maison fut 
confiée aux Dominicains en 1574 ; elle a été réunie à l'Hôpital- 
Général. 
Les Marthes, en 1367, par Jean de Tourcoing et Marie Dubus, 
sa femme , pour femmes honnêtes et impotentes, n'était presque 
plus rien lorsqu'il fut réuni, en 1754» à l'Hôpital-Général. 
La Noble-Famille , destinée , par Mademoiselle de Sepmeries , 
aux jeunes filles appartenant aux familles nobles , sur le modèle de 
Saint-Cyr, a été réunie, pendant la révolution, aux biens des hos- 
pices ; elle occupait l'emplacement du pensionnat des Dames de 
Saint-Maur, rue de la Barre. On y voyait autrefois le tombeau de 
la fondatrice. 
Couvent du Saint-Esprit , fondé en 1650 par Sigon, seigneur de 
Wionval , rue de Tournai ; les religieux soignaient les infirmes. 
Les Bons-Fils y établirent, en 1664» un asile pour les aliénés et les 
mauvais sujets; et le couvent fut transféré dans le séminaire del'évê- 
que de Tournai, près de la Madeleine. Il souffrit beaucoup au siège 
de 1708 ; il fut changé en maison de détention lors de la suppres- 
_ Jg5 — Gantons 
sion du couvent. Il devint plus tard la maison des aliénées ; et sa de Lille> 
chapelle fut convertie en temple protestant. 
Il existait aussi trois hôpitaux fort anciens : La Trinité , Saint- 
Niçoise et Saint-Nicolas, situés dans les rues qui portent ces* 
noms. Leurs revenus furent convertis en prébendes. 
ÉCOLES ET COLLÈGES. 
Ecoles gratuites. Ouvertes par la ville en 1530. 
Ecole dominicale de Grisons. Fondée rue du Dragon pour l'ins- 
truction de quatre-vingts garçons et vingt filles , en 1554 , par 
Hubert Deliot. 
Ecole oVTsenghien. Fondée, en 1590 , par la veuve du gouver- 
neur de Lille , transférée au bâtiment du corps -de-garde, place du 
marché, où furent réunies toutes les écoles journalières. 
Ecole de Saint-Maurice. En 1686, par Denis Fouquet , prêtre. 
Ecole de Saint-Joseph. En 1688, rue Basse, par Jeanne Ramery. 
Ecole de Bapaume. En 1605 , Guillaume Boileux , dit Bapaume , 
fonda une école qui, à l'aide de legs, devint assez considérable pour 
que les magistrats établissent une maison, rue St-Etienne, destinée 
à recevoir des jeunes enfants. Ils furent réunis aux Enfants de la 
Grange, et formèrent les Bleuets. 
Collège des Augustins. Les Augustins , établis à Lille en 1614 , 
fondèrent un collège en 1624, où ils furent autorisés à enseigner le 
latin ; il fut fermé en 1787. Il était établi dans la rue de ce nom. 
Collège de Saint-Pierre. Fondé en 1556 , rue d'Angleterre , il 
était desservi par des ecclésiastiques séculiers, mais était entretenu 
par le chapitre. 
Collège des Jésuites. Fondé par les magistrats , rue des Malades , 
en 1572, transféré rue des Jésuites, en 1611 ; après la suppression 
de Tordre, il a été confié à des prêtres séculiers jusqu'à la révolu- 
Cantons _ Igg — 
• ▼ •'Il 
tion , où il est devenu l'Hôpital-Militaire et sa chapelle la paroisse 
Saint-Etienne. 
Les Hibernoii. Collège ou séminaire , établi , en 1610, par des 
libéralités particulières , et spécialement par Jean Morel , pour les 
enfants Irlandais. 
Après les institutions religieuses et civiles des temps anciens , 
nous citerons celles qui existent aujourd'hui fondées ou renouvelées 
depuis la révolution de 89. Ce sont les congrégations religieuses 
suivantes : 
Les Jésuites , rue Négrier , avec une charmante église dans le 
genre gothique du XIII e siècle. 
Les Rédemptoristes, rue de Paris. 
Les Frères des écoles chrétiennes , rue du Metz. 
Les Sœurs de V Enfant Jésus, fondées en 1825, ont bâti un vaste 
établissement sur l'emplacement du couvent des Carmes-Déchaussés, 
près la porte de la Madeleine. 
Les Dames du Sacré-Cœur, rue Rojale, tiennent un pensionnat 
de jeunes personnes. 
Le Monastère de Notre-Dame de La Plaine, section d'Esquermes, 
un des établissements les plus étendus et les plus remarquables 
à l'usage des jeunes filles, tenu par les dames Bernardines. 
Les Sœurs de S t- Vincent de Paul, rue de La Barre. 
Les Sœurs de la Sagesse , rue Ste-Catherine, dirigent des écoles 
et des asiles pour les enfants pauvres , et reçoivent , rue Royale , 
les sourdes -muettes et les aveugles. 
Les Sœurs de Bon-Secours, rue de l'Hôpital-Militaire, et les 
Sœurs de Notre-Dame de la Treille , rue d'Angleterre, gardent les 
malades. 
Le Bon Pasteur, pour les filles repenties, rue delà Préfecture. 
Les Franciscaines, rue de Jemmapes, et les Carmélites, nouvel- 
lement établies rue Princesse. 
j 
— 167 — Caaions 
Les établissements civils sont : 
Le Collège actuel ou Lycée , bâti en 1847 , sur remplacement de 
: l'ancienne église des Récollets, comprend aujourd'hui la Faculté des 
: Sciences et l'école de Médecine. 
Le Palais des Archives, rue St-Pierre, élevé à la place de la prison 
;: dite tour de St-Pierre , qui elle-même remplaçait la porte de ce 
c nom , renferme des collections très-précieuses au point de vue his- 
, : torique comme sous le rapport administratif. 
L'Hôtel des Canonnière , occupé par les Canonniers bourgeois, 
, ; créés en 1483 pour la défense de la ville et qui se sont toujours 
montrés dignes de leur origine ; leur hôtel remplace l'ancien cou- 
vent des Urbanistes. 
Le Palais-de- Justice, quai de la Basse-Deûle, construit en 1837. 
La salle des Concerts, Académie de Musique , instituée en 1819 
~, place du Concert , sur un terrain dépendant jadis de la collégiale 
de St-Pierre. 
La Nouvelle Halle, place du château et l'Entrepôt des sucres. 
Nous mentionnerons aussi , quoiqu encore inachevée, l'église de 
N.-D. de la Treille et de St-Pierre , commencée en 1855 , après le 
' jubilé séculaire de N.-D. de la Treille, sur l'emplacement du château 
du Bue, berceau de Lille. 
Ecoles académiques. Ouvertes par le Magistrat dans la rue 
Comtesse , en 1775 , actuellement rue de la Deûle. On y donne 
de leçons gratuites d'anatoinie , de dessin , d'architecture et de 
peinture. Elles ont produit plusieurs artistes remarquables. 
FAITS HïSTOMQtn&S. 
La fondation de Lille est attribuée à Bauduin IV , dit de Lille , 
qui , en 1030 , fit entourer de murailles la bourgade qui existait 
alors. 
Lille fut détruite de fond en comble en 1212 par Philippe- 
Auguste avant la bataille de Bouvines et rétablie par Jeanne de 
Cantons — 168 — 
de Lille 
Constantinople. Elle resta sous la domination des comtes de 
Flandre jusqu'à 1322 où elle passa à la France sous Philippe-de- 
Valois. 
En 1369, le roi de France ayant cédé Lille à Louis-le-Mâle, celui- 
ci la transmit en mourant, en 1383, à sa fille Marguerite, mariée en 
secondes noces à Phi lippe-le- Hardi. La ville acquit la plus grande 
splendeur sous les ducs de Bourgogne et particulièrement sous Phi- 
lippe- le-Bon qui en fit son séjour habituel et y tint les premiers cha- 
pitres de Tordre de la Toison d'Or. 
Elle passa entre les mains de l'Autriche en 1476, après la mort de 
Charles-le-Téméraire, par le mariage de sa fille, Marie de Bourgogne, 
avec Maximilien , fils de l'empereur Frédéric III , et sous la domi- 
nation espagnole par l'avènement de Charles-Quint au trône des 
Espagnes. 
Sous Philippe II , pendant les troubles des Pays-Bas , elle eut 
beaucoup à souffrir et montra autant d'énergie que de sagesse. 
Elle respira un instant sous le règne des archiducs Albert et 
Isabelle , prit une part active à la guerre de trente ans et finit par 
être prise , en 1667, par Louis XIV qui, vainqueur , reconnut lui- 
même tous ses privilèges municipaux. 
Elle soutint pendant la guerre de la succession, en 1768 , sons le 
maréchal de Boufflers, un siège héroïque contre le prince Eugène et 
Malborough et après avoir été obligée de se rendre par le manque 
de vivres et de munitions, elle resta cinq ans au pouvoir de la 
Hollande et des Etats coalisés , et fut rendue à la France par le 
traité d'Utrecht. 
Elle montra, en 1702, en repoussant les Autrichiens que, malgré 
tant de vicissitudes, elle était française de cœur et digne de sa non. 
velle patrie. 
La ville de Lille était administrée par un Magistrat chargé de la 
justice , de la police et des finances. Il avait été institué par une 
charte de la comtesse Jeanne de Flandre, en 1235, et dura jusqu'en 
1789. Le Rewart et le Mayeur en étaient les chefs. 
_ 169 — Cantons 
La justice était rendue à la requête du Rewart , qui représentait 
le souverain. 
Il y avait deux autres tribunaux dépendants du Magistrat : 
Les Apaisins , dont les fonctions avaient de l'analogie avec les 
juges-de-paix actuels. 
Et les Gard' Orphelins, chargés de tout ce qui avait rapport aux 
orphelins et mineurs. 
Il existait en outre plusieurs tribunaux dont la juridiction s'é- 
tendait sur les choses ou les personnes situées en dehors des attri- 
butions municipales. 
La Gouvernance , fondée en 1313 par Philippe-le-Bel et présidée 
par le gouverneur. Elle embrassait les causes réservées aux souve- 
rains et comprenait toute la châtellenie. 
Le Bailliage de Lille . siège de la haute justice du roi , comme 
comte de Flandre et seigneur de la salle de Lille , chef-lieu de la 
châtellenie. 
La Cour des Comptes , établie en 1385 dans l'ancienne demeure 
des comtes de Flandre, près de St-Pierre, a été transformée en bureau 
des finances vers 1691 ; elle veillait particulièrement à la conser- 
vation du domaine du roi. Louis XIV créa en outre une charge de 
garde des archives. 
La Cour des Monnaies, érigée en 1685 , connaissait des édits et 
règlements relatifs aux monnaies et de leur exécution. 
La Juridiction des Eaux et Forêts* 
La Maréchaussée s'occupait des cas prévôt aux, et la Chambre du 
Commerce établie en 1714. 
PERSONNAGES REMARQUABLES. 
Alain de Lille , savant théologien , dit le docteur universel, mort 
à la fin du XIII e siècle. 
Buzelin (Jean), jésuite, mort à Lille, en 1629, auteur de : 
1° Gallo-Flandria sacra et profana ; 2° Annales Gallo-Flandriœ. 
de Lille. 
— «0 — 
Gauthier de Chdtilto* r né à Lille au XII* siècle, théologien, 
philosophe et poëte. 
Cuvillon (Jean)» jésuite, né en 1530, figura au concile de Trente, 
a écrit plusieurs ouvrages de théologie imprimés à Rome. 
Giellée (Jacquemars), auteur du célèbre roman du Renard , au 
milieu du XIII e siècle. 
Hangouard (Wallerand) , auteur d'ouvrages de théologie, aumô- 
nier de l'empereur Charles-Quint. Deux de ses frères, remarquables 
jurisconsultes , étaient du conseil de la ville et plus tard conseillers 
de l'empereur. 
De Lobel (Mathias), savant médecin , auteur d'une histoire des 
plantes. 
Vermeulen (Molanus), professeur de théologie , mort en 1585, 
auteur d'ouvrages estimés. 
Lestiboudois (François-Joseph), médecin et naturaliste , publia 
en 1781 la Botanographie Belgique , et autres ouvrages d'histoire 
naturelle. 
Oudegherst (Pierre d'), vécut au XVI e siècle ; auteur d'un livre 
intitulé : Chroniques et Annales de Flandres. 
Patou (François) , célèbre avocat , mort en 1758 , auteur d'un 
commentaire sur les coutumes de Lille. 
Vincart (Jean), jésuite, né en 1593, connu par son histoire de 
Notre-Dame de la Treille et par ses poésies latines. 
Jean de Vendeville , l'un des fondateurs de l'Université de Douai, 
évêque de Tournai, conseiller privé de Philippe II, se fit une grande 
réputation de science et de sainteté. 
Vander Haer (Floris), trésorier de St-Pierre, mort en 1634, fit 
imprimer l'histoire des châtelains de Lille et un ouvrage sur les 
troubles des Pays-Bas. 
Wicar , peintre , mort en 1834, à Rome, a laissé à sa ville natale 
une des collections les plus remarquables au point de vue de l'art, 
contenant environ 1200 dessins authentiques des maîtres les plus 
célèbres d'Italie. 
— 171 — Cantons 
de Lille. 
COMMUNES ANNEXÉES EN 1868. 
WAZEMMES. 
situation. Sur le canal des Stations. 
noms anciens. Wasemiœ, 1066, titre de fondation de St-Pierre 
de Lille (Miraeus). Wasemes, Wassem , 1195, cart. de St-Pierre. 
ARMOIRIES. 
faits historiques. Bauduin, le fondateur de Lille, avait compris 
ce territoire dans la banlieue de Lille. Il fut cédé à l'évêque de 
Tournai, lorsqu'en 1321 celui-ci laissa au roi de France la pos- 
session de la ville de Tournai. Les évêques y firent élever, en 1343, 
une belle maison de campagne. Malgré les obstacles que les zones 
des fortifications de Lille apportaient aux constructions de Wazem- 
mes, le bourg devint considérable ; et dans les derniers temps , 
grâce à l'industrie qui y créa de nombreux établissements , la 
population y atteignit le chiffre de 20,000. Celte ville nouvelle sera 
entièrement renfermée dans l'enceinte de Lille agrandie. Il y a quel- 
ques années , on y construisit une église de style roman , sous le 
vocable de St-Pierre et St-Paul. 
hameaux et lieux bits. Faubourg de la Barre, faubourg des 
Malades 
ESQUERMES. 
r 
situation. Sur la Deûle. 
noms anciens. Schelmet, 1066, titre de fondation de St-Pierre de 
Lille (Miraeus). Schelmes, 1202, titre de St-Pierre (id.). Eschelmes, 
1123, cart. de Marchiennes. Eskelmes , XIII e siècle, cart. de Loos. 
Eskermes , 134-8, cart. de l'Abbiette. 
armoiries. D'argent, au sautoir de gueules, cantonné en chef de 
Técu de Wavrin qui est : d'azur, à l'éçu d'argent. 
faits historiques. Très ancien village qui possède une chapelle 
13 
H 
Cantons — 172 — 
de Lille 
dédiée à la Ste- Vierge , remontant à la fondation de Lille. Elle 
était devenue l'église paroissiale , et celle-ci ayant été reconstruite 
sur l'emplacement de l'ancien cimetière, la chapelle fut vendue. 
Son propriétaire actuel Ta fait restaurer. Elle conserve encore des 
traces de son antiquité (Voir le Bulletin historique du département 
du Nord, t. III, p. 2). 
Esquermes avait été donnée, en même temps que Wazemmes, à 
l'évêque de Tournai. Près du Pont de-Canteleu se trouvait une 
léproserie dont les biens furent vendus au profil de la ville avant la 
révolution. 
hameaux. La Maison-Rouge. 
MOULINS-LILLE. 
situation. S. de Lille. 
Nouvelle commune qui tirait son nom des nombreux moulins à 
huile qu'elle possédait. Elle avait pris un grand accroissement dans 
ces dernières années et a été tout entière enclavée dans la ville 
nouvelle. 
En la maladrerie du faubourg des Malades existait une chapelle 
sous le vocable de St-Nicolas. Le 22 juillet 1667, le maréchal 
d'Aumont fit mettre le feu à quelques maisons du Billau et à 42 
moulins dans la plaine. 
FIVES. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Fèves, 870, titre de l'abbaye de Cysoing. (Miraeus.) 
Fiues, 1275, Fine, 1276, cart. de l'Abbiette. 
monuments. Eglise moderne en style gothique. 
faits historiques. Bourg très-ancien dont une partie avait déjà 
été renfermée dans lesmursde Lille sous Charles-le-Chauve, et une 
autre sous Louis XIV. Elle est devenue tout entière, en 1858 , ban- 
lieue de la ville agrandie. Elle comprenait un prieuré considérable, 
fondé en 1104» qui dépendait de St-Nicolas de Reims. C'est à Fives 
que campa Louis XIV , pendant le siège de 1668, et de ce point que 
les Autrichiens bombardèrent la ville en 1792. 
— ^73 — Gantons 
de Lille. 
COMMUNES DÉPENDANT DES CANTONS DE LILLE. 
CANTON SUD-EST. 
FACHES. 
situation. S. de Lille. 
noms anciens. Faces, 1168, cart. de Loos. 
armoiries. Le seigneur de Fâches portait : de sable, semé de 
besants d'or, au lion d'or, armé et lampassé de gueules. 
faits historiques. L'autel de Fâches fut donné en 1104 à l'abbaye 
de St-Quentin de Reims , par Herman , chanoine de Lille. 
Le seigneur de Fâches, comme roi des Estimaux, avait le droit 
de donner la saisine des francs-alleux. Voir leJRot des Estimaux, 
par M mo Ch. — Renouvellement de la loy de Lille. — Moulin à Vent 
1840. 
hameau. Thumesnil. 
LEZENNES. 
situation. S. de Lille. 
noms anciens. Lesane , 1200, cart. de Loos. Lesanes, 1213 (id.) 
Le Sanes, 1233, (id.) Le Sennes, 1233, (id.) Lezanes , 1319, cart. 
de TAbbiette. 
armoiries. Le seigneur d'une partie de Lezennes portait : d'or, 
à trois fleurs de lis d'azur, au canton de Roisin, qui est : bandé 
d'argent et de gueules de six pièces. 
faits historiques. Lezennes avait été donné , en 1321 , à l'évêque 
de Tournai , par le roi de France , vers 1600. Du temps de Buzelin 
elle avait déjà, comme aujourd'hui, des carrières de pierres blanches 
servant aux constructions. 
Gantons — 174 — 
de Lille. 
RONCHIN. 
situation. S.-E. de Lille. 
noms anciens. Runcinum, 877, cart. de Marchiennes. Roncinum, 
1046, (id.) Romcinum, 1146 (id.) 
faits historiques. Célèbre par les reliques et le culte de Ste- 
Rictrude. Il appartenait aux moines de Marchiennes. L'empereur 
Charles-le-Chauve en fait mention dans un diplôme où il confirme 
les droits de ces religieux. 
CANTON NORD-EST. 
HELLEMMES. 
situation. £. de Lille. 
noms anciens. Helemes, 1174, cart. de Loos. 
armoiries. De vair. 
faits historiques. Hellemmes dépendait du monastère de Mar 
quette. 
MONS-EN-BAROEUL. 
situation. E. de Lille. 
armoiries. Le seigneur portait : d'or, à la bande de sable. 
Commune qui tire sans doute son nom de sa position un peu 
élevée au-dessus des plaines qui entourent Lille. 
hameaux. La Guinguette , La Chapelle. 
CAfiTON CENTRE. 
LA MADELEINE. 
situation. Sur La Basse-Deûle. 
faits historiques. Les troupes alliées, sous le commandement du 
i 
— 175 — Cantons 
j y «il 
prince Eugène et de Malborough, y campèrent pendant le siège de 
1708. 
hameau. Berchem ou Le Trou. 
CANTON OUEST. 
LAMBERSART. 
situation. N. de Lille. 
noms anciens. Lambiersart , 1236, cart. de Loos. 
armoiries. D'hermine, à trois bandes de gueules, chargé de 
12 coquilles d'or. 
Le seigneur de Lambersart portait : d'or fretté d'azur. 
monuments. Eglise fondée en 1489 , agrandie en 1613. Tombes 
en marbre noir de Jean Sarrazin et de sa femme Paule de Molin- 
ghem. — Pierre enchâssée dans le mur externe et portant la date 
de 1400. — Reliques de St-Calixte. — Boiseries sculptées. — 
Buffet d'orgues d'un bon travail. — Pierres sépulcrales dont une 
de 1400 , contenant les restes mortels de Legroux. 
faits historiques. Lambersart fut aussi occupée par les troupes 
alliées en 1708. 
bibliographie. Notice historique sur l'église de Lambersart. Lille, 
1850. 
MARQUETTE. 
situation. Sur la Marque et la Deûle. 
noms anciens. Marchete , 1221 , cart. de St-Pierre de Lille. 
Markette, 1225, cart. de Loos. 
armoiries. D'azur, billetté de 6 billettes au croissant brochant 
sur le tout d'or et d'argent. 
faits historiques. Marquette possédait une abbaye célèbre de 
Bernardines , fondée par la comtesse Jeanne de Flandre , en 1226. 
Cette princesse y fut enterrée à côté du cœur de son époux Fernand 
Cantons — 176 — 
de Portugal. Sa sœur Marguerite dota aussi le monastère et bâtit une 
habitation près du couvent, en 1263. En 1297 , l'abbaye fut brûlée 
pendant le siège de Lille, et, après avoir été rebâtie, elle fut de 
nouveau pillée et incendiée parles hérétiques, en 1566. La proxi- 
mité de Lille l'exposa souvent aux ravages de la guerre. Le terrain 
qu'elle occupait est livré maintenant à l'industrie. Sur le territoire 
de cette commune , les habitants de Lille , conduits par le marquis 
de Roubaix, remportèrent une victoire signalée, en 1340, contre les 
Anglais et les Flamands. 
hameaux. L'Epinette, l'Hommelet. 
SAINT-ANDRÉ. 
situation. Sur La Basse-Deûle. O. de Lille. 
Commune nouvelle faisant auparavant partie du faubourg St- 
Pierre, où se trouvait, avant l'agrandissement par LouisXIV, l'an- 
cienne église de St-André. De nombreuses fabriques s'y élèvent aux 
environs de la ville. 
hameaux. Le Corbeau , Verdes-Feuilles. 
WAMBREGHIES. 
situation. Sur la Deûle. O. de Lille. 
noms anciens. Wenebrechies , 1174, cart. de Loos. Vanebrcckies, 
1183 (id.). 
faits historiques. Wambrcchies était renommée, du temps de 
Buzelin , par ses belles eaux et ses gras pâturages. Ce bourg appar 
tenait en partie au marquis d'Haynin ; il fut brûlé dans les troubles 
de Flandre , au commencement du XVII e siècle. Aujourd'hui c'est 
un beau village qui possède un hôpital, et l'ancienne église se rebâtit 
sur un vaste plan. 
hameaux. Saint-Jacques, Verd-Galand, La Bouvrie, LaBacquerie, 
Le Vertouquet. 
«— 177 — Canton 
do 
Pont-à-Marco; 
CANTON DE PONT-A-MARCQ. 
DÉCANAT DE 10NS-EN-PÉTÈLE. 
fin 1789 , Flandre- Wallonne , châtellenie et ressort de la gouvernance de 
Lille , diocèse de Tournai. 
15 communes. — tl 645 hectares. — 17 669 habitants 
ATTIGHES. 
situation. O. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Attiche , dan s un titre de saint Piat , de Seclin , de 
1187(Mirœus). Astices, 1282 ,' cart. du Hainaut. Atichies, Atte- 
chies, Atiche (Mannier). 
armoiries : d'or , à la bande échiquetée de gueules et d'argent. 
faits historiques. On croit qu'originairement cette paroisse était 
une chapelle de secours dépendant de Seclin (Maubus). 
La collégiale de Saint-Piat , à Seclin , avait l'autel et la dime de 
ce village , elle les céda au chantre. Le pape Clément III confirma 
cette cession en 1187. 
La seigneurie d'Attiches faisait partie du patrimoine des châte- 
lains de Lille. Louis XIV , pour soutenir les guerres de la succes- 
sion à la couronne d'Espagne , la vendit. 
La châtelaine Guyotte fonda la Chapelle de La Neuville , et parmi 
les biens affectés à cette œuvre , elle donna 12 bonniers de terre 
situés à Attiches. 
Attiches se trouve divisé en deux hameaux principaux : le Grand 
et le Petit Attiches. Dans le Grand- Attiches , il y avait le grand 
fief d'Attiches , duquel on a esclissé le. fief de la Cocquellerie et 
celui de La Haye. 
hameau. De Drumez. 
AV E L I N. 
situation. N.-Ovde Ponl-à-Marcq. 
Canton _ 17g _ 
de 
Pont-à-Marcq noms anciens. Avelin, dans une charte de 1218, de Michel de 
liâmes, Avelins, Aulins, Avelyn. 
armoiries. De gueules , au chef d'hermines. 
monuments L'église d'Avelin est sous l'invocation de St-Quentin. 
11 en reste quelques fragments d'architecture (Bull, delà Com. hist. 
V, 92). Il y a dans l'église deux lias-reliefs érigés l'un à la mémoire 
du marquis de Barbançon , l'autre à cellejdu marquis d'Hangouard. 
Il existait une voie souterraine entre elle et le vieux château. 
Le patron était le chapitre de Tournai. La dîme s'élevait à 
raison de huit au cent , c'est à-dire huit gerbes par cent de terre. 
Le chapitre de Tournai en gardait les sept huitièmes ; le dernier 
huitième était partagé entre le curé et le seigneur. 
faits historiques. Avelin avait été érigée en baronie, en faveur 
de Michel d'Hangouard , en 1614. Le général Ladron, d'origine 
espagnole, fit ériger Antreuille en paroisse qu'il dota richement ; 
tué à la guerre de 1639, à l'âge de quatre-vingts ans , il fut inhumé 
dans l'église du lieu. En 1789, ses restes furent déposés à Avelin où 
ils sont encore. 
hameaux. Has, Le Becq , Croquet , Treuppe, Pretz sur la Marcq, 
(rivière) Le Roseau , Antreuille. 
Ennetières, hameau avec une chapelle aujourd'hui desservie par 
un vicaire, était au XVI e siècle une paroisse. Le 10 septembre 1708, 
ce hameau fut attaqué par l'armée française qui tira toute la jour- 
née , pour en déloger les alliés. 
BERSÉE. 
situation. S.-E. de Lille. 
noms anciens. Bersées, d'après une charte de 1223 , cart. de 
l'abbaye de Bourbourg. Berseis, 1129, cart. de l'abbaye de Mar- 
quette. Biersées, 1231, id. Bierses, Berse, Bersé (Mannier). 
faits historiques. Ce village relevait en partie du Forest, en 
justice vicomtière ressortissant du bailliage de Lens, en Artois. Une 
— 179 — • ES Ctnton 
de 
autre partie était tenue de la principauté d'Épinoy , et notamment Pont-à-Marcq 
une pairie appartenant au seigneur de Raches , d'où dépendaient 
douze ou treize fiefs. Enfin , le fief dit de Buvry , contenant 20 
bonniers , était une enclave du Tournaisis. Ce denier fut cédé , 
quant au ressort» à la France par une convention confirmée par 
lettres patentes du 22 août 1769 [Recueil des édits enreg. au Pari. 
deFland. VII, 313). 
La comtesse Jeanne donna , en 1229 , la dîme de Bersée à 
l'abbaye de Marquette.— Château fort qui appartenait en 1604 aux 
Montmorency. 
personnages marquamts. Patrie de Jean Du Joncquoy , abbé de 
Marchiennes, mort en 1651. 
hameaux. Le Pavé, Poissonnerie, Vernie, Le Boujeon , La Grande 
Rue , Wattines , Le Bar , Hargerie , Cardonnerie , Le Nouveau- 
Monde, Le Bon Laurier, La Broderie. 
ENNEVELIN. 
situation. N. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Anevclin , dans une charte de 1275 , cartulaire 
de l'Abbiette de Lille. Carpentier cile une vente de 1150. II. 680. 
Annevelin, 1289, car t. deLoos. Anevellin, 1387, cart. de l'Ab- 
biette. 
armoiries. Le seigneur d'Ennevelin, au XVI e siècle , portait : 
fascé, contre- fascé. d'or et d'azur, de quatre fasces. 
monumbnt. L'église n'a presque rien conservé du caractère de 
son origine. L'autel appartenait à l'abbaye de Saint-Quentin dlsle. 
Baudry , évêque de Tournay, le lui avait donné en 1106 : jus- 
qu'alors elle ne l'avait tenu qu'en personnat. 
faits historiques. Le 8 septembre 1708 , les fourrageurs fran- 
çais , poursuivis par deux bataillons anglais , se réfugièrent dans 
le château d'Ennevelin , qui était entouré de murailles et de 
fossés, et y repoussèrent pendant plus d'une heure toutes les 
Canton — 180 — 
de 
Pont-à-Marcq charges , jusqu'à ce qu'on leur eût envoyé des secours [Mercure 
historique).' 
Le château d'Aigremont, qui était d'une belle construction, fut 
détruit en 1794 par les attaques réitérées des Autrichiens, pour en 
déloger les Français , qui y étaient en avant-postes du camp de 
Pont-à-Marcq. 
La droite de l'armée française, commandée par le duc de Bour- 
gogne , en septembre 1708 , fut placée derrière ce village , elle 
devait secourir Lille pendant que cette ville était assiégée par les 
Alliés. 
Les habitants d'Ennevelin, ainsi que ceux de Fretin etTempleuve, 
avaient droit de pêche dans les marais qui se trouvent entre ces 
trois villages ; ils furent confirmés dans leur droit en 1258 par la 
comtesse Marguerite, à qui ils devaient 40 sols, monnaie de 
Flandre , de reconnaissance. 
hameaux. Verde-Rue, Helin, Planque, Pont-Thibaut, La Broyé, 
Maresquel , Zequeul-sur-la-Marcq. 
FRETIN. 
situation. Sur la Marque. N. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Fer tin, dans une charte de 1218, titres de la 
maison de Ha mes. 
armoiries. Bandé d'argent et d'azur, de six pièces (Baillet). 
monument. L'église de Fretin est ancienne; on y remarquait, 
avant 1789 , un tombeau relevé , appuyé, dans un arceau, contre le 
mur; ce monument, remarquable par son fini et par sa bonne 
exécution, en pierre de Tournay , est le tombeau de Jean de Saint- 
Pierre Maisnil dit de Hingueites et de ses deux femmes ; il est de 
la fin du XV e siècle. M. Lucien de Rosny, Histoire de Lille, p. 133, 
en a donné un dessin assez inexact, mais la Société d'agriculture 
* La seigneurie d'Ennevelin a appartenu aux Deleflye , d'Avesnes. 
— 181 — Canton 
de 
de Douai , tome XI de la 1™ série, p, 281, en a donné une litho- Pont-à-Marcq 
graphie très- fidèle. La partie supérieure de ce monument se trouve 
maintenant au musée de Douai. 
faits historiques. Un parti de Français de cent-vingt cavaliers, 
pendant la guerre que Louis XI faisait à la maison de Bourgogne, 
en 1480, firent un grand ravage dans les environs de Lille, et em- 
portaient un grand butin lorsqu'à leur retour ils furent attaqués , ' 
à Fretin , par les paysans et perdirent quinze hommes; les autres 
furent tous faits prisonniers et amenés à Lille. 
La terre de Fretin était franche et tenue de Cysoing. 
En septembre 1708, Marlborough y établit son quartier. 
Les habitants de Fretin , moyennant une redevance annuelle de 
quarante sols , monnaie de Flandre, payables à Lille, obtinrent, 
au mois de mai 1258 , de la comtesse Marguerite , le droit de pâtu- 
rage, pour leurs bestiaux, dans les marais de leur voisinage. 
hameaux. Gamand, Joncquois-sur-La-Marque, Huvet-sur -La- 
Marque. 
MÉRIGNIES. 
situation. Arrosé par La Marque. E. de Pont à-Marcq. 
noms anciens. Meregnies , en 1147, cartulaire de Saint Vaast. 
Merenniis, 1164, id. Meuregnien, 1167, eart. de l'abbaye de 
Liessies. Mereines. 
armoiries. Papelonné d'or et de sable. 
monument. Le château de Mérignies est l'un des plus beaux de ce 
canton. 
faits historiques. La terre de Mérignies et de La Broyé, tenue du 
châtelain de Lille, fut vendue en 1440, 2,600 livres parisis, monnaie 
de Flandre. 
personnages remarquables. Gousselaire , moine de l'abbaye de 
Loos , est né à Mérignies ; il a retouché et complété une chronique 
manuscrite de cette maison. 
Canton — 182 — 
de 
Pont-à-Marcq hambaux. Le Rossignol, La Rosée,Marcq-sur-la-Marcque, rivière, 
La Rosière , hameau du Bois , Chant rai ne , Verdrie , Mol pas. 
MONGHEAUX. 
situation. Situé sur une colline. S. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. MonceUi, en 1111. Titre de Saint-Pierre de Lille. 
Monceaulx, Monceaulx, M onchau (Mannier), 
faits historiques. Lambert I er , évêque d'Arras , donne la cure 
et l'autel de Moncheaux , en 1111, au chapitre de St-Pierre de 
Lille. 
La plus vive mêlée de la bataille de Mons-en-Pevèle eut lieu près 
de ce village . 
MONS-EN-PÉVÈLE. 
situation. Sur un monticule assez escarpé, où La Marque prend 
sa source. 
noms anciens. Monte*, en 673, cartulaire de l'abbaye de St- 
Vaast d'Arras. Montes in Peula, 1142, id. Mons, Mons-en-Peule , 
Mons-Pabulanus , Mons-Pabulœ. 
faits historiques. Le roi Thierry I er donna, en 673 , ce village à 
l'abbaye de St-Vaast d'Arras, qu'il avait fondée. 
Le châtelain de Lille était l'avoué, le défenseur de ce village, et 
en cette qualité jouissait, par transaction faite avec les moines de 
l'abbaye en 1220, de 60 sols douisiens (le sol douisien valait 
4 deniers de Flandre), et du droit de lever des hommes et des che- 
vaux, lorsqu'il serait obligé de se trouver en armes à Lille. 
L'échevinage , établi par l'abbaye de Saint-Vaast , avait haute , 
moyenne et basse justice. 
C'est au pied de ce village que se livra, le 18 août 1304, la fa- 
meuse bataille de Mons-en-Pévèle , entre l'armée française com- 
mandée par le roi Philippe-le-Bel , et l'arméç flamande. 
— 183 — Canton 
de 
L'armée française vint camper à Mons-en-Pevèle en août 1708 et Pont-à-Marcq 
y resta huit jours , dans l'intention de secourir la ville de Lille qui 
était assiégée; mais elle n'entreprit rien d'important, se retira à 
Seclin et ensuite au-delà de l'Escaut. 
hommes marquants. Jacques Le Groux , qui mourut vers 1741 , 
était natif de Mons-en-Pévèle et est auteur d'un ouvrage intitulé : 
Summa statuum synodaliumcumprœviasynopsivitœepiscoporum 
Tornacensium, 1726. 
hameaux. La Pétriz, Wasquehal-sur-la-Marque, Le Hem, 
Deux-Villes, la Joncquière, Loffrent, Martin val, Lavincourt, 
Sec-Mont , la Vacquerie. 
LA NEUVILLE. 
situation. S.-O. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. La Nœfville en 1330, cartulaire de l'abbaye de 
FI i nés. 
faits historiques. La Neuville était un hameau de Phalempin, 
qui avait une coutume locale et particulière et des privilèges d'après 
lesquels les terres ne devaient ni relief, ni droit seigneurial à la 
mort, vente, don et transport. 
Les habitants de La Neuville ont défendu, à trois reprises , en 
1646, le château du Plouick du pillage des Lorrains. 
OSTRICOURT. 
situation. S. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Ostricort , en 1115, titre de St-Amé à Douai. 
(Miraeus). Osticort, Autricourt, Atricour. 
armoiries. Les châtelains de la première maison de Lille , sei- 
gneurs d'Ostricourt, portaient à trois lions. 
Canton _ 184 — 
de 
Pont-à-Marcq monuments. 11 y a à Ostricourt des puits que l'on fait remonter à 
l'époque de la domination romaine. Ils sont placés à peu de distance 
de la voie romaine d'Ârras à Tournay. 
faits historiques. Robert, évoque d'Arras. donna, en 1115, l'autel 
d'Ostricourt au chapitre de St-Amé de Douai. 
Ostricourt appartenait au châtelain de Lille. Le châtelain avait 
le droit , par transaction de mai 1220, de faire marcher, dans ses 
guerres personnelles ou celles de ses amis , tous les hommes des 
terres possédées , dans la châtellenie , par l'abbaye de St-Vaast 
d'Arras, à condition de né pas leur faire dépasser Ostricourt. 
PHALEMPIN. 
situation. N.-O. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Phalempin , en 1039 , titre de fondation de l'ab- 
baye de Phalempin (Mirœus), 1090, charte de Robert , comte de 
Flandre (id.). Falempin, Fanopinemis ecclesia, Fanum pini. 
armoiries De gueules, au chef d'or, crie Hallewin. 
monuments. Eglise : tableau remarquable. Bull. delaCom.,l\ } 
14-18. En 1851, on découvrit , à Phalempin , une statue et quel- 
ques médailles. Ibid., IV, 145. 
faits historiques. Saswalon, premier châtelain de Lille connu , 
fonda, en l'honneur de St-Christophe , en 1039 , une abbaye ; 
elle fut d'abord composée de clercs séculiers, mais leur administra- 
tion la ruina. Elle portait : d'or, à une aigle à deux têtes de sable. 
Le châtelain Roger, et Ogine , sa femme, y établirent, en 1108, 
pour reconstituer cette abbaye , des chanoines réguliers de Tordre 
de St-Augustin , de la congrégation d'Arrouaise (Van der Haer, 
Châtelains de Lille , 152, 19). 
Phalempin était le fief principal du châtelain de Lille, lequel 
était , comme possesseur de cette terre , l'un des quatre hauts-justi- 
ciers de la châtellenie. 
— 185 — Canton 
de 
Le château duPlouich appartenait aux châtelains de Lille, qui y Pont-à-Marcq 
résidaient ; plusieurs d'entr'eux portèrent ce nom. Ce château lut 
attaqué , en 1646, à trois reprise», par les Lorrains, qui voulaient 
le piller. 
La tradition rapporte que ce village fut converti au christianisme 
parSt-Martin (Gazet. 259). 
La terre du Bos , tenue du châtelain de Lille , était située à Pha- 
lempin; elle a donné son nom à la famille du Bois , branche de la 
famille de Fiennes. 
hommes marquants. François Piétin , chanoine de l'abbaye de 
Phalempin, mort en 1576, a laissé une chronique de cette maison 
et un cahier de notes sur la châtellenie de Lille. 
hameau. LePlouich. 
PONT-A-MARCQ. 
situation. Sur La Marque. S. de Lille. 
^noms anciens. Marcha, en 1108, dans une lettre de l'évêque 
Balderic (Miraeus). Pons de Marcha, 1176, cart. de Loos. Pont de 
Marke, Marque-en-Pévèle ' , avant Tan X. 
faits historiques. Marque-en-Pévèle a été acheté par Michel de 
Hangouart et réuni à la baronie d'Avelin (Maubus). 
Les châtelains conservèrent à Marque d'autres biens que Louis XIV 
possédait encore en 1648. 
Il y avait au pont de Marque un péage , et un autre , près de là , 
au pont Thibaut, qui gênait la circulation. Les États de la Flandre- 
Wallonne furent autorisés à les racheter du sieur Lafitte et à les 
supprimer par arrêt du Conseil , dii 24 juin 1738, à charge d'en- 
tretenir la chaussée [Recueil des édits). 
Les Français s'emparèrent de Marque pendant le siège de Lille de 
1708, et y restèrent les 11, 12 et 13 septembre. 
1 Jusqu'à l'an X de la République^, Pont-à-Marcq s'appelait Marque-en- 
Pévèlc. 
Canton — ig6 — 
de 
Pont-à-Marcq Les Français s'y retranchèrent , mais ils y furent forcés par les 
Autrichiens le 17 mai 1794. Ils se retirèrent, le lendemain vers 
Orchies. 
hameaux et lieux dits. Fief des Quennes. Elplanque. 
THUMERIES. 
situation. S.-O. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Thumeries , en 1187, par titre de St-Piat, à 
Seclin (Miraeus). Tumières , Teumerie. 
armoiries. Le seigneur de Thumeries portait : d'argent, à trois 
pals de gueules, au canton de sable, au lion d'or. 
faits historiques. Le village de Thumeries , avec l'autel , la 
justice, le terrage et autres revenus, appartenait au chapitre de 
Seclin ; le pape Clément III le confirma dans cette possession par 
sa bulle du 26 mars 1187; les bois appartenaient au châtelain de 
Lille. 
Le duc de Bourgogne avait accordé une sauvegarde à Thume 
ries. Lambert Rayne \ bourgeois de Douai , n'ayant pas respecté 
ce privilège, fut arrêté par ordre du gouverneur, Gérard de Rassen- 
ghien, et emprisonné. La ville de Douai réclama, mais le gouver- 
neur, par lettre du 4 avril 1385, maintint l'arrestation. 
Hameaux : Theliet, L'Oligiez, Le petit Thumeries. 
* Ce Lambert de Raismes était marchand de vin à l'enseigne du Dragon; 
il avait été condamné, en 13*79, à 10 livres d'amende , à trois jours de bannis- 
sement et à perdre 10 queues de vin de mauvaise qualité, pour falsification de 
ce vin. Son père, Jean Raime, était marchand de blé et échevin; il fut condamné, 
en 1364 , par les échevins , ses collègues , à être pendu , parce qu'il vendait à 
petite mesure et recevait à grande. Après l'exécution, cette sentence fut cassée, 
à Paris, par appel que poursuivit Lambert, et les échevins condamnés à fonder 
la chapelle de Sainte-Croix, à Saint-Pierre , à Douai, et trois messes par 
semaine (Chroniques de Jacques Loth, /as.). La ville de Douai perdit pendant 
plusieurs années ses privilèges, pour cette cause. 
— 187 — Canton 
de 
Pont-à-Marcç 
TOURMIGNIES. 
situation. S.-O. de Pont-à-Marcq , arrosé par la Marque. 
. noms anciens. Tourmegnies, en 1187 , par titre de Saint-Piat , à 
Seclin (Mirœus). Thormengnies, 1222, cart. de l'abbaye de Vicognc. 
Tourmingnies, 1387, cart. de Loos. Tormengny.Tormengy. 
armoiries. De gueules , à la fasce d'hermine. 
monuments. L'église est ancienne ; on y voit des fonts baptismaux 
en pierre de Tournai, qui portent une inscription. 
11 y existe une pierre tumulaire à la mémoire de M. Scherer de 
Vendeville, écuyer, officier des gardes wallonnes. 
Le château de Tourmignies est démoli. 
Le château d'Assignies dépendait de l'Artois. 
faits historiques. L'autel de Tourmignies , un terrage et d'autres 
revenus appartenaient au chapitre de Seclin , qui fut confirmé dans 
cette possession par une bulle du pape Clément III, 26 mars 1187. 
hameaux. La Bourrelière , Wattene , Le Riez, La Leau. 
WAHAGNIES. 
situation. S.-O. de Pont-à-Marcq. 
noms anciens. Wingni, en 1108, au cartulaire de Notre-Dame 
de Bourbourg; Vahangies, 1135; Wahegnies , Waveguies, 1202, 
cart. de N.-D. deCondé. Wawegnies, 1202, id. Wanwegnyes, 1202, 
id. Wanyes , Wahaignies. 
armoiries. Le seigneur de Wahagnies portait : gironné de deux 
pièces, d'argent et de sable, les grains de sable chargés d'un semé 
de croix recroisettées d'or. 
faits historiques. Cette commune dépendait autrefois de Thume- 
ries ; était tenue du châtelain de Lille et rapportait, en 1511, 800 
livres de Flandre de 40 gros (Maubus). L'autel appartenait au cha- 
pitre de Seclin ; cette possession fut confirmée, en 1187, par le paoe 
14 
Caato» — 188 — 
de 
Ptontrà-lfanq Clément ni. La seigneurie d'Oignies, en Artois, fut érigée en comté 
avec union de celles de Wahagnies , Hacquetel , Quintises et Coc- 
quenplus , par lettres du 2 février 1647. 
hameaux. Le Petit-Wahagnies. 
CANTON ET DÉCANAT DE QUESNOY-SUR-DEULE. 
En 1*789 , toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- 
Wallonne ; elles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse de 
Tournai , à l'exception de Warnêton et de Wervick , qui appartenaient à la 
Flandre-Maritime et étaient du ressort du présidial de Bailleul. 
a communes — M 98 hectares. — 18,722 habitants. 
GOMINES. 
deQuesno*. si™àtios. Sur la Lys , qui la coupe en deux parties : celle qui 
•ur-Deûle. est située sur la rive gauche appartient à la Belgique ; la rive 
droite appartient à la France depuis 1667. 
noms anciens. Comtntnes : XI e siècle , Carpentier , hist. de 
Cambrai. Comminiœ, chronique de Lambert d'Ardres. 
ahmoimes. D'argent, à la clef empâté de sable , accompagnée à 
dextre et à senestre de six besants de gueules. 
Labaronnie de Comines portait les armes de La Clyte : de gueules, 
au chevron d'or, accompagné des trois coquilles d'argent, à la bor- 
dure d'or. La bannière du haut-justicier était : d'azur, au chevron 
d'or, accompagné de trois coquilles d'argent , à la bordure d'or. 
(Bail Ici). 
monuments. L'église, première limite des Pays-Bas, n'offre de 
remarquable que le portail et la tour. On y voit des pierres tumu- 
laires \ 
Le château de Comines, bâti en 1385, par Jean de La Clyte, 
fortifié plus tard par Vauban, a été détruit, en 1674, par le maré- 
chal d'Humières. Ce château avait abrité, au rapport de Guicciar- 
* Bull d* laComm. hist., t. V, p. 291. 
— 189 — Canton 
de Quesnoy- 
din , l'une des plus riches bibliothèques des Pays-Bas. Il n'eu reste sur-Deûie. 
qu'une ruine qu'on appelle aujoud'hui la Brèche \ 
Le beffroi est un monument remarquable du XIV e siècle. Sa partie 
supérieure fut brûlée par de La Notte, en 1579, et avec elle furent 
anéanties la presque totalité des archives de la ville. Rétabli , en 
1621, le beffroi fut de nouveau consolidé, en 1824 , par des tra- 
vaux d'urgence. 
Comines a deux hôtels-de-ville : l'ancien et le nouveau. 
On a trouvé à Comines beaucoup de monnaies romaines. 
institutions religibuses et civiles. L'hôpital des Augustines*, 
existait bien avant Tannée 1196. On y trouve d'assez belles pein- 
tures et des boiseries remarquables. 
L'hospice (Ghasthuys) est une maison de refuge pour les pauvres 
vieillards; les titres en remontent au-delà de 1222. 
Le couvent des Rccollels, celui des Sœurs-Grises * avec son élé- 
gante chapelle , la chapelle de N.-D. des Sept-Douleurs , ont été 
détruits en 1793. 
Il existait autrefois un petit chapitre de chanoines dont le patro- 
nage et la collation des bénéâces furent cédés en 1250 par le sei- 
gneur à l'évèque de Tournai. Il avait des armoiries . 
faits historiques. A Comines se rattachent beaucoup de faits his- 
toriques dont voici les principaux. En 880, la ville fut saccagée par 
les Normands ; son seigneur, Burchard , va deux fois aux croisades, 
et avec Godefroi de Bouillon entre en vainqueur à Jérusalem , 1099. 
D'après Gelic , il avait donné , avant de partir pour la Terre- 
i Bull, de la Comm. hist., t. I, p. 14. 
* Voir Armoriai général de laFlandre, par d'Hozier, Ed. de Borel d'Hautori, 
page 120. 
3 Portait : d'argent , à une Sainte-Barbe de carnation , habillée d'azur et de 
gueules, ceinte et couronnée d'or, sur une terrasse de sinople, tenant une palme 
du môme de la main droite et un livre d'or de la main gauche, senestrée d'une 
haute tour crénelée de sable, couverte d'un dôme d'azur girouette et la porte 
fermée d'or. 
4 Armoriai général de la Flandre , page 120. 
Canton — 190 — 
de Quesnoj- 
sur-Deûîe. Sainte, une grande partie de ses biens aux églises de Lille, de 
Tournai, de Douai, de M ar chien nés et de Cambrai. En 1197, les 
Français s'emparèrent de Comines durant le siège de Lille. Cette 
ville est saccagée et détruite , en 1382 , par les troupes françaises, 
envoyées en Flandre pour soutenir Louis-de-Mâle contre ses peuples 
révoltés. En 1427 , elle fut en partie incendiée. En 1566 , les 
Burins ne pouvant s'emparer de la ville ni du château , rava- 
gent tous les environs et laissent leur nom à Tune des principales 
rues de la ville. En 1579, La Noue y mit garnison , mais, attaqué 
par le comte de Mautfeld , il dut lui céder la place. Turenne s'em- 
para de Comines en 1658. — Les traditions les plus répandues, 
à Comines, ont trait à la vie et à la mort de St-Chrysole, 
patron de la paroisse , et à celle de la vie d'un seigneur emprisonné 
qui, pour perpétuer le fait de sa délivrance, institua, à Comines , 
une foire franche qui débutait par une fête singulière qu'on appelle 
la fêle des Louches. Il y avait une compagnie d'archers. 
On appelle Comines la ville aux beaux clochers , à cause des 
nombreuses tours qui la couronnaient. 
Autrefois chef-lieu du quartier de Ferain. Avait sa coutume 
' particulière. Le seigneur de Comines était un des quatre hauts- 
justiciers de la châtellenie de Lille. 
hameaux et lieux bits. Ste-Marguerite , où Ton vient d'ériger 
une église, sur l'emplacement d'une chapelle qui datait des 
croisades ; Le Blanc-Coulon , Le Long-Champ , Les Magrés , Le 
Soudart , Le Wynem , autrefois seigneurie , Le Halot , Les Bois , 
Le Vieil - Dieu , La Gaie -Perche, où les arbalétriers de St- 
Georges , dont on a le règlement tracé en 1520 , tiraient l'oiseau ; 
Le Biscopo , ancien château de l'évêque de Tournai, les fermes du 
Grand-Hell , du Petit-Hell , de la Rouge-Porte , du Clototel , du 
Croincmbourg , de Là-Dessus, de Là-Dessous, de la Blanche- 
Bannière , le chemin de Tenboorn , aboutissant à la ferme de ce 
nom, celui des Homicides, lieu de franchise au moyen-âge. 
hommes remarquables. Comines est la patrie de plusieurs person- 
— 191 — Canton 
de Quesnoy- 
nages illustres ; outre le seigneur Burchard et Jean de Là Clyte , sur-Deûie. 
cités plus haut, nommons Jeanne de La Clyte , gouvernante de la 
duchesse Marie de Bourgogne, qui naquit au châleau de Comines , 
en 1438 , et y mourut en 1512. Philippe de Comines , le plus 
célèbre historien de son temps , né en 1445. — Georges d'Halluin , 
philologue distingué, né en 1470. — Augier Ghiselin de Bousbecque, 
diplomate, botaniste et naturaliste, né à Comines en 1522. — 
Jean Despautëre, auteur d'une grammaire latine, autrefois très- 
suivie dans les collèges, mort à Comines en 1520 ou 1530. On y 
lit une épitaphe très-originale — Nicaise Fabius , auteur de la carte 
topographique de Flandre, au temps de Bauduin Bras-de-Fer, était 
chanoine de Comines au XVII e siècle. — Ferdinand de Maubus . 
grand bailli de Comines , cultiva la poésie et se livra surtout aux 
études historiques ; Van der Haer le qualifie de judicieux et entendu 
aux antiquités de ce quartier sur tous autres de son temps. 
bibliographie. Annales religieuses de la ville de Comines , par 
M. l'abbé Dervaux. — Bulletin de la Coram. hist., t. v. 
DEULEMONT. 
sudation. N.-O. de Quesnoy, sur la rive droite de la Lys. 
noms anciens. Doulesmons , 1066 , titre de fondation de St- 
Pierre de Lille Duplices montes, 1066, titre de l'abb. de Messine. 
On devrait écrire Deulemond ou Deulemund; mund , en flamand, 
signifie bouche , embouchure * Deulemond, embouchure de la 
Deûlc ; Deulemond devrait s'exprimer en latin, par Duplex ostium, 
au lieu de Duplices montes , que portent abusivement certaines 
chartes de l'abbaye de Messine. 
armoiries. Ecartelé au 1 er et 4 e de gueules , à une fleur de lys 
à l'antique, d'argent; au 2 e et 3 e d'or, au lion de sable, lampassé de 
gueules, à une crosse d'or, posée sur lécartelé en pal , à l'écu , bro- 
chant sur le tout, d'or, au crecquier de gueules. 
Canton — 192 — 
de Quesnoy - 
sur-Deûie. monuments. L'église, dédiée à St-Symphorien, est très-ancienne. 
hameaux et lieux dits. Les Ecluses , lesfermes de Brun-Chàteau 
et del'Écangrie, L'Os-à-Moëlle , Le Hors-de-la-Voie, LaVillette, 
La Tache, Le Cerisier. 
LOMPRET. 
situation. S. de Quesnoy. 
noms anciens. Longum pratum, 1143, titrede St-Pierre (M irœus). 
Long Preid, 1200, cart. de Loos. — Long Prêt, 1235 , cart de St- 
Pierre de Lille. 
armoiries. D'argent , à la fasce bretescée , contrebretescée de 
gueules. 
faits historiques. Cette terre appartenait autrefois à la maison de 
Halluin et fut divisée en 1296. Les seigneuries de Lassus et de 
La Phalecques furent formées à la suite de cette division. 
PERENCHIES. 
situation. S. de Quesnoy. 
noms anciens. Pérenchiez, 1177 ,. cart. de St-Vaast. Perenthières , 
1214, cart. du Mont St-Martin. — Piérenchies, 1240 , cart. de St- 
Pierre de Lille. 
armoiries. De sinople, à l'écu d'argent , au bâton lampassé d'ar- 
gent et de gueules , brochant sur le tout. 
faits historiques. Il est question , pour la première fois , de Pé- 
renchies dans un synode tenu à Tournai , en 1101, où Baudry, 
évêque de Tournai et de Noyon , donne à l'église de St-Pierre 
de Lille , la cure de Pérenchies, à la charge d'en employer les re- 
venus au soulagement des pauvres. Ce village est appelé , dans la 
carte de Cassini, Perenchicourt. 
— 193 *— Canton 
de Quesnoy* 
hameaux et mbux dits. Le Beau-Rang, Le Grand-Bai, La Cour, wr-Deûie. 
Le Bourg, 
QUESNOY-SUR-DEULE. 
situation. N. de Lille , sur La Basse-Deûle. 
noms anciens. Kesnetum supra Duplam , Quesnoit , Kesnoit , 
Chaisnoit, XIII e siècle, cart. de St-Pierre de Lille. Quercetum ad 
Duplam , 1 er cart. de Flandre , lieu planté de chênes qu'on appelle 
encore Quesnes. Il est question, pour la première fois', de Quesnoy, 
dans une bulle du pape Célestin II, de Tannée 1143 , qui confirme 
l'autel du lieu , altare de Quesnoy , au chapitre de St-Pierre de 
Lille. 
armoiries. Ëchiqueté d'or et de gueules (Baillet). 
monuments. L'église de Quesnoy, dédiée à Saint-Michel , vient 
d'être reconstruite avec magnificence ; elle est , sans contredit , 
l'une des plus belles du département. 
faits historiques. La terre de Quesnoy appartenait , au XIII 9 
siècle, aux comtes de Hainaut; elle passa ensuite aux comtes de 
Flandre puis aux ducs de Bourgogne, dans le courant du XV e siècle. 
Philippe IV, roi d'Espagne, l'érigea en marquisat, en 1661, en faveur 
de Philippe de Mailly , dont les armoiries se voient encore aujour- 
d'hui au sommet de l'arcade de la porte du château détruit à la 
révolution. 
En 1347, les Flamands, révoltés contre Louis de Mâle, passèrent la 
Lys à Comines , dans l'intention de piller la châtellenie de Lille. 
Jean de Luxembourg et Charles de Montmorency les joignirent à 
Quesnoy, où l'on se battit avec acharnement; 1200 hommes restèrent 
sur le champ de bataille. En 1556 , les Gueux , rassemblés sous 
la conduite d'un nommé Cornille , furent défaits par le seigneur 
de Rassenghien. La Noue s'empara de Quesnoy en 1579. Les 
Gueux ensuite s'y fortifièrent ; le comte de Mansfeld , qui vint les 
assiéger, fut obligé de les canonner et ne s'empara du château 
Canton — J94 _ 
de Quesnoy- 
aur^Deûie. qu'après la plus vive résistance ; le château, l'église et le village 
entier furent , en cette occasion, la proie des flammes. 
hameaux et lieux dits. L'Ange Gardien , Le Rosebecque , Les 
Lièvres, Le Pacau, Le vieux Soldat, Le Chemin de Linselles, 
Le Bas- Chemin , Le Tilleul , Le Petit Perle , Les Trois Tilleuls , Le 
Grand Meurchin , Le Petit Meurchin , Le Gatignîes , Le Chat , Le 
rivage de Meurchin, Le Petit Quesnoy, La Basse-Deûle, L'Amidon- 
nerie , Le Plaquet , La Bourloire , La ferme des Près, Le Petit 
Candi , La Forgette , La Pouillerie , Le Veau , Le Chien , Fretin , 
Cœur-Joyeux, Loup, Les fermes du Chêne, du Sapin , de la Porte- 
aux-Clous, de la Bouge-Porte, du Chêneau, du Château-des-Bois , 
de la Justice et du Nostooff , sont les lieux dits de cette commune. 
bibliographie. Notes historiques touchant Quesnoy-sur-Deûie , 
par M. Ch. Fretin; la Vérité, journal de Lille, 1855. 
VERLINGHEM. 
situation. S. de Quesnoy. 
noms anciens. Werlinghehem , 1143, titre de St-Pierre de Lille. 
Vrelenghehemum. Âcta Chrisolii , acta SS. Belgii selecta /, 14â 
et suiv. La préfixe de ce nom parait être un nom d'homme suivi 
delà finale teutone hem , demeure, habitation. 
monuments. L' église de Verliughem était très-belle , si Ton en 
juge par les débris échappés à l'incendie de 1842. 
faits historiques. Verliughem est un lieu fort ancien, puisqu'il 
fut témoin , vers la fin du III e siècle, du martyre de St-Chrysole. 
Toutefois , les titres qui mentionnent ce village ne remontent pas 
au-delà du X ou XI e siècle. Des lettres de Philippe-Auguste, de 
1204 , et de Louis de Nevers , de 1380, font mention de la fondation 
d une chapelle à Verlinghem. 
hameaux et lieux dits. La Croix , Le Champreul , Le Corbeau , 
La Dréve , La Maladrerie. 
On remarque , dans ce village , la ferme de Haras , celle de la 
J95 Canton 
de Quesnoy- 
Treraerie , la fontaine de Saint-Chrysole et la ferme des Tombes , eur-D«ûie ; 
que Ton appelle aussi la ferme des Templiers, comme ayant appar- 
tenu, dit-on, à ces religieux militaires. 
• WARNETON-BAS. 
situation. N. de Quesnoy, partie française d'un autre village 
belge séparé par la Lys. 
noms anciens. Gamestun, cart. de Saint-Bertin , 1119. Warnes- 
tuen, 1163, cart. deSt-Vaast. Warneston , I er cart. de la dame de 
Cassel. Garnestun ou Warneston semble devoir se traduire par 
enceinte gardée, de l'anglo-saxon tun, enclos, et dewaren, protéger. 
armoiries. D'argent, à une fasce de gueules. 
faits historiques. La ville de Warnêton , à laquelle deux petites 
communes françaises empruntent leur nom , était autrefois entou- 
rée de fortifications. C'était, par sa position sur la Lys , un endroit 
convenable pour défendre le passage de cette rivière. 
bibliographie. Mapaus , auteur d'un ouvrage imprimé à Anvers ; 
1540. 
WARNETON-SUD. 
Comme la précédente, est une partie détachée de la ville de 
Warnêton belge. 
WERVICQ-SUD. 
situation. S. de Quesnov, sur la rive droite de la Lvs. 
noms anciens. Wervy, 1090, titre de St-Pierre de Lille (Miraeus). 
Viroviacvm, dans l'itinéraire d'Antonio. 
armoiries. D'or, à une bande de gueules , accompagnée de six 
roses de même. 
faits historiques. Ce village , du diocèse de Tournai , porte le 
même nom que la ville de Wervicq (Belgique), à laquelle il a appar- 
tenu autrefois et dont il n'est séparé que par la Lys. La ville belge 
est ancienne; car l'itinéraire d'Antonin en fait mention sous le nom 
Canton — 196 — 
de Quesnoy- 
surDeûie. de Viroviacum , qu'on a interprêté virorum viens , le séjour des 
guerriers. On y montre encore aujourd'hui l'emplacement du camp 
des Romains. Dans la langue du nord, dit M. de Smet, wer signifie 
homme, vir ; vie et icich correspond au latin viens. Il y avait 
autrefois à Weryicq (France) un chàteau-fort. Le mont de Wervid) 
et celui de Mons-en-Pévèle , sont les deux points culminants de 
l'arrondissement de Lille. 
hameaux. LeBlaton,La Planche-de-Pierre, La Montagne, La Bou- 
teille Noire , Le Robinet , La Ferme brûlée , sont les hameaux de 
Werwicq. 
CANTON ET DÉCANAT DE ROUBAÏX. 
En H89 , toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre-Wal- 
lonne; elles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse de 
Tournai , excepté Croix, qui était du diocèse d'Arras. 
4 communes — 3,781 hectares. — 06,683 habitants. 
CROIX. 
Canton situation. S.-O. de Roubaix. 
de Roubaix. N0MS ANCIENS . CroiXy il87> Titredc St-Piatde Seclin.(Miraeus). 
Cruce , Crois, Crux. 
armoiries. D'argent, à la croix d'azur. 
monuments. En 1800 , les habitants de Croix firent construire 
une église en remplacement de celle qui avait été abattue en 1793; 
insuffisante pour la population , elle fut reconstruite en 1848. 
L'ancienne église contenait deux tombes du XV e siècle 
Le château, qui datait de la même époque, renfermait des pierres 
tumulaires dont les armoiries étaient effacées à la fin du siècle 
dernier. 
faits historiques La terre de Croix fut érigée en comté par 
l'archiduc Albert, le 14 avril 1617, en faveur de Jacques de Croix. 
hommes remarquables. Croix a donné son nom à une famille d'Àr- 
— 197 — Canton 
n ^i de Roubaix 
lois. Eustache de Croix, mort à la cinquième croisade, était de cette 
maison , qui a fourni plusieurs personnages de distinction, entre 
autres deux lieutenants-généraux au service de l'Espagne et un 
évêquede Tournai. Cette maison compte encore des représentants. 
hameaux. Les Ogiers , Le Crechet , Le Daguenier, La Verte-Rue, 
et Chapelle. 
ROUBAIX. 
situation. E. de Lille. 
noms anciens. Rubaix, 1047, titre de l'abbaye de Marcbiennes. 
Robais, Roubais, Rosbacum, Rusbacum, Rurbaes, Rousbais, XI e , 
XII e et XIII siècles. Cart. de Marquette, de Harchiennes et de St- 
Àmand. 
armoiries. D'hermine, au chef de gueules. En 1818, la tradition 
de ce blason était perdue; la ville demanda et obtint pour armoi- 
ries : d'azur, à un rot de sable, encadré d'or, accompagné en chef 
d'une étoile d'or accostée de deux bobines d'argent, et en points 
d'une navette d'or, à la bordure dentelée d'or. En 1859, on reven- 
diqua l'ancien blason qu'on allia au. nouveau ; Roubaix porte au- 
jourd'hui : parti de l'un et de l'autre '. 
monuments. Eglise St-Martin. Avant sa reconstruction , com- 
mencée en 1849, cette église portait encore des traces de son édifica- 
tion primitive , remontant au XIII e siècle, mais elle avait, durant 
quatre siècles, subi bien des transformations et reçu de nombrcnses 
additions sans cesse réclamées par l'accroissement prodigieux de la 
population. La chapelle St-Pierre datait de 1468, celle de Ste- 
Croix, de 1493 ; la tour, de 1471 ; le doxal , de 1654 ; la sacristie, 
de 1734 ; les fonds baptismaux, de 1824. 
Elle contient encore quatre monuments funèbres dont les sculp- 
tures ne sont pas sans mérite. Un fragment du mausolée du dernier 
seigneur de la maison de Roubaix , mort en 1498, se conserve à la 
I Notice historique sur le $ Armoiries de Roubaix, par Th. Leuridan. 
Canton _ jgg tmmm 
bibliothèque de la ville où l'on s'efforce de réunir, pour en former 
un musée, tous les restes archéologiques des anciens établissements 
religieux et charitables de la ville. L'église St-Martin possède 
encore quelques bons tableaux dont un de Van Audenaerd et trois 
de Watteau. 
Eglise Notre-Dame. Bâtie en 1844, achevée en 1847. Style co- 
rinthien. 
Chapelle des Carmélites. Bâtie en 1830. 
Eglise des Pères Récollets. Bâtie en 1850-1861. 
Eglise du Tilleul, dont là première pierre a été posée le 3 juin 
1860. Style roman. 
Roubaix possédait , en outre , diverses chapelles dont il ne reste 
plus que le souvenir : 
1° La Chapelle du St-Sépulcre , fondée en 1463 , par Pierre 
de Roubaix, démolie en 1844 ; 
2° La Chapelle de (hôpital Ste-Elisabeth , fondée , en 1488 , 
par Isabeau de Roubaix, qui y fut enterrée. On conserve à la bi- 
bliothèque de la ville trois magnifiques livres d'heures provenant 
de la fondatrice. L'un d'eux, surtout , est d'une richesse incompa 
rable; ses dix-sept miniatures sont attribuées à Vanderheyden ou à 
ses élèves; 
3° La Chapelle St-Georges et St-Sébastien y fondée au XV e siècle, 
par Pierre de Roubaix , pour les compagnies du Serment , archers 
et arbalétriers. Démolie en 1711; 
4° La Chapelle St- Joseph de Fonienoit, dont on ignore l'origine. 
Elle existait encore en 1790; 
5° La Chapelle Carette , dédiée à Notre-Dame d'Assistance, 
bâtie en 1718, démolie en 1858. 
institutions rbligieusbs et civiles. On compte à Roubaix diverses 
— 19$ — Canton 
antres institutions religieuses et de bienfaisance , sur lesquelles on 
consultera avec intérêt les ouvrages de M. Leuridan 1 . 
Bibliothèque , Archives importantes , Musée industriel , Musée 
de médailles. 
faits historiques. Au IX e siècle, Roubaix était encore plongé dans 
un grossier paganisme , mélange impur des superstitions germa- 
niques et de l'idolâtrie romaine . Une dame du nom deThècle fut, 
en Tannée 881 , l'instrument dont Dieu se servit pour soumettre 
les habitants au joug de l'Evangile \ 
Roubaix donna son nom à une famille illustre, issue, dit-on, de 
la maison souveraine de Bretagne, par Guillaume de Bretagne, qui 
vivait au temps de Robert-le-Frison (1072-1093). On vit successive- 
ment les seigneurs de Roubaix s'armer pour les "croisades, entrer 
dans les conseils des souverains, guerroyer en preux et fidèles che- 
valiers contre les ennemis de Dieu et de l'Etat. On les vit se mêler 
aux entreprises les plus chevaleresques , se charger des plus nobles 
ambassades , s'honorer par leur féauté et leur dévouement , et se 
donner en otages pour la délivrance de leurs princes. On les vit 
surtout assister à la consécration des églises et aux pieuses fonda- 
tions , accomplir en pèlerins de périlleux voyages, laisser enfin des 
marques nombreuses et éclatantes de leur foi et de leur charité 3 . 
Vers le milieu du XV e siècle, Pierre de Roubaix fit bâtir un châ- 
teau-fort , angle de quatre tours et entouré d'une double enceinte de 
fossés. Une rue traverse maintenant l'emplacement de cette forte- 
resse qui, durant trois siècles , servit de refuge aux habitants, 
quand le territoire était envahi. 
Il y avait à Roubaix deux autres châteaux : La Bourde et La Pon- 
* Histoire de Vdgli8e Saint-Martin de Roubaix, — Histoire des établissements 
religieux et charitables , par Th. Leuridan. 
S Jeta Sanctorumy xx Feb. 
3 Histoire des Seigneurs et de la Seigneurie de Roubaix, par Th. Leuridan* 
Ouvrage récemment couronné par la Société impériale des sciences, de l'agri- 
culture et des arts de Lille. 
Canton — 200 — 
tenerie, celui-ci existe encore et conserve des traces de construc- 
tions du XVI e siècle. 
Le même seigneur entoura la ville de fossés et de haies vives. 
Pierre de Roubaix , que Ton considère à juste titre comme le 
bienfaiteur de la ville, obtint de Charles-le-Téméraire une charte, 
datée de La Haye, en, Hollande, le 1 er novembre 1469, accordant 
à Roubaix son premier privilège de fabrique , qui donna naissance 
à une corporation de bourgeteurs et sayetteurs. C'est de ce jour que 
date Tétonnante prospérité de Roubaix. 
hommes remarquables. Roubaix est la patrie de Michel de Rou- 
baix, grammairien du XIII e siècle ; de Guillebert de La Haye, frère 
prêcheur du couvent deXille, auteur de plusieurs ouvrages d'hagio- 
graphie et collaborateur du livre intitulé : La Fatalité de Saint- 
Cloud; né en 1640 et mort en 1692 ; et de Nicolas d'Ânnœulin, qui, 
en 1773, inventa et enseigna à mettre en œuvre , à Lille , un métier 
à tisser produisant tous les effets de celui auquel le célèbre Jacquart 
a donné son nom. 
hameaux et lieux dits. Le Pire, Les Trois-Ponts, Le Tilleul , La 
Pontenerie , L'Epeule , Barbieux , Le Fontenoy, Le Triez-Saint- 
Joseph , L'Hommelet. 
bibliographie. Voir les ouvrages cités en note, p. 199. 
WASQUEHAL. 
situation. S.-O. de Roubaix. 
Vuaschcnhal, 1116. Cart. de l'abbaye de St-Araand. Waskehal, 
1159, cart. de St-André-du-Câteau. Wascahal , 1165, cart. de 
Bourbourg. Wasqual. 
armoiries. Echiqueté d'hermine et de gueules. 
monuments. L'église de Wasquehal était une charmante construc- 
tion du XVI e siècle : on y trouve les dates de 1511 et 1566, ce qui 
prouve qu'elle a été restaurée peu de temps après sa construction. 
Pes restaurations qu'elle a subies , en 1841 , ont fait disparaître 
— 201 — Canton 
les parties intéressantes de 1 édifice et notamment son clocher. Au 
moment de la restauration qu'elle allait subir, M. de Contencin, le 
fondateur de la Commission historique , a eu soin de décrire le 
petit monument et d'en dessiner les parties les plus intéressantes '. 
Ce qu'il y a de remarquable, peut-être , c'est que l'architecte était 
un habitant de Wasquehal ± cela résulte d'une inscription repro- 
duite par M. de Contencin. 
Avant 89 il y avait au maître-autel un tableau du peintre Van Oost . 
L'église possédait aussi un riche antependium, quelques chandeliers 
et une croix en argent dont l'avait gratifiée le curé Ternois. 
Au-dessus du confessionnal de la chapelle Notre-Dame se voyait 
un vitrail en couleur donné par Robert de Ranchicourt et Catherine 
de Borghes, sa femme. Ils avaient fondé un obit , en 1512, et fait 
placer un autre vitrail à la fenêtre du grand-autel. 
faits historiques. Cette terre a appartenu, en 1268, à Wautier, 
chevalier, seigneur de Wasquehal, fils aîné de Wautier, châtelain de 
Douai. Elle a passé successivement dans les maisons de Croix. En 
1789, elle était dans celle de L'Espagnol de Grimbry. 
hameaux. Le Petit-Cottigny, Le Grand-Cottigny, Le Plouieux , 
Le Noir-Bonnet , Le Haut-Vinage , Le Bas-Vinage. 
WATTRELOS. 
situation. N.-E. de Roubaix , sur le ruisseau VEspierre. 
noms anciens. Waterloz , 1030. Titre de St-Bavon (Miraeus). 
Waterlos , Flaterlos. 1236, cart. de Loos. 
faits historiques. Cette terre fut la propriété de l'abbaye de St- 
Bavon, à Gand, en vertu de titres de 1030 et 1123. Les protestants, 
appelés les Gueux, après avoir été battus par les Lillois, se réfu- 
gièrent à Wattrelos, dans le clocher de l'église, où ils se défendirent 
avec opiniâtreté. Leur résistance fut telle que, pour faire cesser leur 
feu , on fut obligé d'incendier le clocher, dans lequel ils périrent. 
(i) Bull, à* la Comm. hisL, t I,p. 216. 
Canton — 202 — 
Le 6 août 1412, le Conseil de Flandre prononça une sentence de 
bannissement , remarquable sous ce rapport qu'elle condamnait le 
banni à faire peindre , pour l'église de Wattrelos, l'image de St- 
Bavon , devant laquelle on devait le représenter agenouillé et tenant 
un cartouche avec une inscription constatant que ce tableau avait 
été exécuté pour amende honorable , parce que le coupable avait 
délivré de prison son fils et ses complices , convaincus d'offenses 
envers le bailli de Wattrelos. 
Un acte du 16 octobre 1536 nous fait connaître que, vers cette 
époque, on cultivait la vigne aux environs de Lille et notamment à 
Watlrelos, puisque le tenancier du fief de la Bouteillerie, en ce 
village , était tenu de faire l'office de bouteiller durant le séjour des 
abbés en cette seigneurie, et de leur offrir, à leur arrivée, six bou- 
teilles de vin du cru d'un vignoble qui en dépendoit. Et à la nomi- 
nation des nouveaux abbés, le tenancier d'un autre fief de Wattre- 
los avait aussi à leur présenter un tonneau de vin recollé dans le 
même domaine. 
hameaux et lieux bits. Le Sartel , Ste-Marguerite , Le Bettre, 
Le Paradis; Le Grimonpont, La Carluyère, Le Plouis, La Martelotte, 
Le Bois-de-Beaulieu , Le Gauquier, La Boutillerie, La Louvillière, 
Saint-Liévin , Le Bas-Chemin , Le Moulin-Tonton , Touquet-des- 
Moutons , La M&rlière , Les Fleury, La Martinière , Wimout , Le 
Petit-Tournay, Le Cretenier, La Baillierge. 
bibliographie. Histoire de V abbaye deSt-Bavon,\>&i Van Lokeren. 
G and, 1855. 
CANTON ET DÉCANAT DE SECLIN. 
En HS9 , les communes de ce canton appartenaient à la Flandre- Wallonne. 
Biles étaient du ressort de la gouvernance de Lille et du diocèse de Tournai. 
16 oommunes. — 9,487 hectares.— 22,654 habitants. 
ALLENNES-LES-MARAIS. 
situation. 0. de Seclin , sur La Haute-Deûle. 
_ 203 — Canton 
noms anciens. Alennes , dipl. de Liébert , évêque de Cambrai , 
pour la collégiale de Lens, 1071 ; Alesnes , charte de Gossuin , 
évêque de Tournai, pour l'abbaye de St- Martin, 1210, Mir. 
III, 378. 
armoiries. D'azur, à neuf losanges de gueules. 
monuments. Eglise construite en 1728 ; pierre tumulaire du baron 
de Croix-d'Heuchin , 1667. Avait jadis un château-fort. 
faits historiques. Allennes, qui dépendait d'Annœullin, avait été 
donné dès le XII e siècle par l'évêque Giraud à l'abbaye de St-Mar- 
tin, de Tournai. 
lieux dits. Le Bourg , Les Ansereuilles. 
ANNOEULLIN. 
situation. O. de Seclin, sur la Haute-Deûle. 
noms anciens. Ennelin, titre de l'abbaye de St-Aubert, 1159, 
Hist. de Cambray, Preuves, 86. Anulin , titre de Gossuin , évêque 
de Tournai, pour l'abbaye de St-Martin, 1210, Mir. III, 378. 
monuments. L'église porte la date de 1574. 
faits historiques. L'avouerie d'Annœullin était dévolue au châ- 
telain de Lille. — Coutumes spéciales. — Monnaies et mesures 
particulières. — Grand marais dépendant de S -Vaast, d'Arras , 
qui , à ce titre , percevait annuellement , de chaque ménage, une 
poule et un demi-gros. 
personnages marquants. Annœullin a vu naître Jean Hucjion , 
docteur en théologie , curé de S'-Sauveur, de Lille, doyen de 
chrétienté et censeur des livres , qui a publié, en 1640 et 1641, 
trois ouvrages, dont une théologie latine et deux livres ascétiques 
en français. 
lieux dits. Don. 
15 
Canton _ 204 — 
de Seclin. 
BAUVIN. 
situation. O. de Seclin. Près de la Deûle. 
noms anciens. BcUvim , 1141 , 1147 , 1164 , 1169. Cartul. de St- 
Vaast d'Arras. Bauvin, droits et privilèges de la prévôté d'Has- 
pres, par Bauduin, comte de Hainaut , 1184 , Mir. III , 353. 
armoiries. D'azur, à six étoiles, 3,2, 1. 
faits historiques. Comme Annœullin , Bauvin constituait l'une 
des avoueries du châtelain de Lille et dépendait de S'-Vaast, 
d'Arras. 
lieux dits. Saint-Martin. 
CAMPHIN-EN-CAREMBAULT. 
situation. S.-O. de Seclin. Près de la route de Lille à Arras. 
noms anciens. Canfin, 1120 , cartul. de Marchiennes. Canfeng, 
titre de St-Martin de Tournai, 1198. Mir. II , 205, III, 378. Can- 
phin inpago Karabantinse , dipl. du roi Lothaire , XII e année de 
son règne, Annales Sti-Petri Blandiniensis , 98. 
faits historiques. En 1111 , concession de l'autel de ce lieu à 
l'abbaye de Blandin ou de S*-Pierre de Gand, par Baudry, évêque 
de Noyon et de Tournai. Ce don fut confirmé en 1140 par Simon , 
dernier titulaire de ces deux sièges réunis. Le châtelain de Lille , 
en sa qualité d'avoué de cette même abbaye, jouissait à Camphin 
de certaines prérogatives. 
Coutumes particulières ; avouerie du châtelain de Lille. 
lieux dits. Ennecourt. 
CARNIN. 
situation. S. 0. de Seclin , à droite de la route de Lille à Arras. 
noms anciens. Carnin, 1187, titre de St-Piat de Seclin. 
armoiries. De gueules , à 3 étrilles d'or, au chef de même*- 
faits historiques. Le 26 avril 1187, le pape Clément III confirme 
à l'église collégiale de Seclin , l'autel de Carnin. 
— 205 — Canton 
de Seclin. 
CHEMY. 
situation. S.-O. de Seclin. À droite de la route de Lille à Lens. 
noms anciens. Chemy, 1187, bulle de Clément III , pour St-Piat , 
de Seclin. Chemi, Chemis , Wachemi. 
monuments. Dan s l'église , quelques pierres sépulcrales dont la 
plus ancienne est celle d'Antoine Ruyant , curé de Chemy, décédé 
en 1688. 
GONDEGOURT. 
situation. O. de Seclin. Sur la Haute-Deûle. 
» 
noms anciens. Gondecuria , Gondolcourt ' , Gondulcurt , G on- 
delcort , Gonducourt, Gondrec^nrt , Gondelencourt , Gondolcourt , 
Gondencout. 
armoiries. D'argent, à la croix de gueules, chargée de six coquilles 
d'argent. 
monuments. On remarque dans l'église de Gondecourt un baptis- 
tère du XII e siècle. C'est un monolithe en marbre noir de Tournai, 
de forme carrée, ayant sur chaque face des sculptures, qui repré- 
sentent une arcature soutenue par de petites colonnettesV 
faits historiques. En 1566 , les habitants de Gondecourt mar- 
chent avec les villages voisins à la rencontre des Gueux et les cul- 
butent dans les marais de laDeûle. 
HERRIN. 
situation. O. de Seclin. Sur la Haute-Deûle. 
noms anciens. Herine , 1159 , titre de St-Aubert, de Cambrai. 
Burin , 1130, cart. de Loos. JJerrm, Heryn, Hernin. 
armoiries. De gueules, au chef d'or, fretté de sable. 
monuments. Eglise bâtie en 1777. On lit sur le fronton de 
l'autel de la Vierge : D. Jacobo de Florbecqz et D. Francisco; de 
(1) H» sunt reliquiœ quas Robertus de Gondolcourt attulit de Constantin 
nopoli. Liber argenteus de St-Améde Douai. 
1 Bull, de la Corn, hist., t. I, p. 883 et 418. 
Canton — 206 — 
Heurien eonjugibus , Joannes Baptista de Florbecqz filius , ex So~ 
cietate Jesu ponebat anno MDCXXXIl. 
faits historiques. Suivant l'usage établi , le roi de l'Bpinette , 
accompagne d'un nombreux cortège, venait à Herrin prier saint 
Georges de lui accorder un heureux règne. Ce lieu fut pillé et brûlé 
par les Français lors de la bataille de Bouvines. 
HOUPLIN. 
situation. N.-O. deSeclin. Près de laDeûle. 
noms anciens. Hoplin, 1174, charte de St-Amé de Douai. 
Houplin y Houpelin , Hapoulin. 
armoiries. D'azur, au chevron d'or. 
monuments. L'abside de l'église est de style ogival du XV siècle. 
Dans l'amortissement des deux croisées à droite de l'autel, 
on remarque encore deux petits panneaux en vitraux de couleur ; 
l'un représente Jésus flagellé , l'autre le Sauveur couronné d'é- 
pines 1 . 
faits historiques. Une bulle de Clément III, 26 mars 1182, 
confirme les droits du chapitre de Seclin , comme collateur de la 
cure et décimateur d'Houplin. 
lieux dits, hameaux. An coisne, Lacroix. 
LESQUIN. 
situation. N.-E. de Seclin. A gauche du chemin de Lille à Douai. 
noms anciens. Lechin , 1066 i titre de fondation de St-Pierre de 
Lille. Lescin , Leschin , Leskin, Liechin, L'Esqutn, Lequin. 
monuments. Le chapitre de S'-Pierre avait à Lesquin un bodium 
ou résidence seigneuriale , provenant du comte de Flandre, Ro- 
bert, qui lui en avait fait don avant de partir pour Jérusalem. 
hameaux. Engrain , Eveltain , Merchin, Gamand , Encemont. 
1 Bull, de la Comm. hist,, t. I) p. 419* 
_ 207 — Canton 
de Seclin 
NOYELLES. 
situation. N.-O. de Seclin. 
noms anciens. Nivilla, 870, titre de l'abbaye deCysoing. (Miraeus) 
III, 289. Noela , Noella , Nivella , Nigilla , Nigella. 
monuments. L'église de Noyelles contient les épilaphes ou tom- 
beaux de plusieurs membres de la famille Duchambge, décédés en 
1726, 1728 et 1739. 
faits historiques. Le village de Noyelles était indivis ; il appar- 
tenait au chapitre de St-Pierre de Lille et au seigneur qui en por- 
tait le titre. Il y existait avant 1793 un très-beau château , qui fut 
pillé et brûlé à cette époque. 
PROVINT. 
situation. Situé dans des marais , à droite du canal de Douai à 
Lille. 
noms anciens. Provin, 1164, cartulaire de l'abbaye de St-Vaast. 
Proven, Prouvin, Prouin, Prouwin , Prouvine. 
armoiries. Mêmes armes que Bauvin. 
SECLIN. 
situation. S.-O. de Lille, sur le ruisseau de la Naviette. 
noms anciens. Sacilinium, de S. Eligto, Acta SS. Belgii I, 97. 
Se Uni. Lettre à la comtesse Ogine, pour St-Bavon de Gand, vers 
1030, Mir. I, 349. Sicclinium , dipl. du comte de Flandre Robert , 
pour Phalempin ,1039. Mir. I, 362. 
armoiries. De gueules , à la lettre S d'or, couronnée de même. 
monuments. Eglise ancienne, avec crypte sous le chœur, et fon- 
taine dite de St-Piat , renommée pour les fiévreux. Hospice fondé au 
XIII e siècle , par Marguerite, comtesse de Flandre. Célèbre collé- 
Canton — 208 — 
oc Sôclin 
giale de St-Piat, dont on fait remonter la fondation à Dagobert ; 
mais dont l'existence n'est primitivement bien constatée que dans 
une bulle de Clément III, 1187 1 . 
faits historiques. Seclin étant menacé par les Normands, vers 783, 
le corps de saint Piat fut transporté momentanément à Chartres. 
Seclin brûlé au temps de la bataille de Bouvines, en 1214. Loi de 
commune octroyée le 11 octobre 1218. Siège d'un camp de 
Philippe-le-Bel , en 1297. Pillé et brûlé de nouveau , par le comte 
de Hainaut en août 1340. Séjour du roi Charles Y, en novembre 
1382. Siège des conférences entre Philippe-le-Bon et les Gan- 
tois , 1453. Défaite , par les habitants de Seclin , des Gueux qui 
venaient piller l'église en 1566. Vigoureuse défense des Seclinois, 
en 1794 , contre un parti autrichien qui voulait dévaster la ville. 
hommes remarquables. Jean-^Ia rie-Louis Coupé, chanoine de Se- 
clin, conservateur des manuscrits à la bibliothèque du roi vers 1785. 
lieux dits. Martinsart, Wattiessart, Plouich. 
TEMPLEMARS. 
situation. N. de Seclin. 
noms anciens. Templemard , 1090 , charte de la cathédrale de 
Tournai. Mir. 11,952. Templeimarch 9 Templemarch , Temple Mars. 
Tempelmare. 
faits historiques. En 1090, autel de Templemars attribué à un 
canonicat du chapitre cathédral de Tournai. Solennité annuelle du 
premier vendredi de carême, où le roi de TEpinette venait à Tem- 
plemars implorer St- Georges pour la prospérité de son règne. 
VENDE VILLE. 
situation. N.-E. de Seclin. 
noms anciens. Venduilë , 1245 , cartulaire de St-Pierre de Lille. 
Vcndville, 1349, Pouillé de Cambrai. 
i Bull de la Corn, hist., t. IV, p. 19. 
— 209 — Canton 
de Seclin. 
WATTIGNIES. 
situation. Sur l'ancienne voie romaine d'Estaires à Tournai. 
nomsancibns. Watengni, 1159, titre de St-Aubert (Carp. preuves). 
Wattegnies , Wategnies , Watines. 
monuments. L'église deWaltignies possède une croix de style by- 
santin. Elle porte les armes de Blanche de Castille 1 . 
lieux bits. Burques , Le Heu , Fléquières , L'Arbrisseau , 
Ferrières. 
CANTONS ET DÉCANATS DE TOURCOING. 
En 1789, les communes des deux cantons de Tourcoing appartenaient à la 
Flandre-Wallonne ; elles étaient de la gouvernance de Lille et du diocèse de 
Tournai. 
o communes — 0,168 hectares — 70,528 habitants. 
BONDUES. Cantons. 
situation. O. de Tourcoing. e ourcoin ** 
noms anciens. Bundues , 1130, cart. de N.-D. de Bourbourg. 
Fondues, charte du Tournoi d'Anchin, 1096 (Miraeus). Bondiues, 
cartulaire de l'abbaye de Loos, 1163. Bonduy, Bondue, documents 
divers. 
armoiries D'or» au canton de sable. 
monuments. L'église de Bondues est ancienne, puisque l'autel, avec 
lepersonnat, Tut donné, en l'année 1171, aux grands vicaires de la 
cathédrale de Tournai (Jacques Legroux). Elle fut détruite en 1579 
par les Gueux, et brûlée en 1580 par la garnison de Menin, composée 
d'Ecossais et de Français à la solde des rebelles des Pays-Bas ; re- 
construite quelques années après, démolie en 1797, il n'en reste 
que la chapelle Saint-Vaast, chœur de l'église actuelle. 
1 Bull, de la Com. hitU, t. IV, p. 183. 
Gantons _ 210 — 
oureoing g.^ c j | ^| eaK ornent j e populeux village de Bondues. 1° Le châ- 
teau de Bondues , qui a été construit en 1721 sur remplacement de 
l'ancien château ; 2° celui de la comtesse O'Mahony ; 3° celui du 
Vert-Bois ; 4° celui des Aubeaux, où se trouvait une chapelle cons- 
truite sur une éminence, démolie en 93, et dont le point est marqué 
sur toutes les anciennes cartes du pays ; 5° celui de la Folie , et 
6° celui de la Croix-Blanche. 
institutions civilbs. L'hospice de Bondues , acte de bienfaisance 
de M. Dubosquiel, a été fondé en 1851. 
faits historiques. Au cinquième siècle , pour repousser les at- 
taques des peuples francs » on éleva à Bondues un fort appelé Fort 
du Pot-de-Fer. Ce fort avait une tour solide et élevée ; elle exista 
pendant sept cents ans. Lieu où se trouve aujourd'hui le cabaret 
du Pot-de-Fer. Au douzième et au treizième siècle, Bondues nous 
est connu par ses fabriques de draps et d' esta mets. Au quatorzième 
siècle, Lduis-le-Hutin, venu jusqu'à Bondues avec toute son armée 
pour faire la guerre aux Flamands , est obligé de décamper de ce 
lieu, parce que son armée est exposée à périr de faim et de misère. 
Comme partout ailleurs , dans la partie nord de la châtellenie de 
Lille , Bondues eut à souffrir des excursions et des impiétés des 
Gueux du seizième siècle. 
Quatre maisons de noble origine possédèrent le château de Bon- 
dues : 1° La famille dite de Bondues, qui apparaît depuis 1096 
jusqu'en 1415 ; 2° La famille de Hames , depuis 1415 jusqu'à la 
seconde partie du seizième siècle ; 3° La famille Bournonville , de- 
puis cette dernière époque jusqu'en 1719 ; 4° La famille Dubos- 
quiel , depuis 1719 jusqu'à nos jours. 
hameaux et lieux bits. Pot-de-Fer, Mont, La Païelle , Le Christ, 
Le Fort-Debout , Le Coquinage , les fermes Le Delfaut , Le Bois- 
des-Aubeaux, La Croix, Le Vert-Bois, La Vigne, Les Béguines. 
bibliographie. Histoire de Bondues, par M. l'abbé Dervaux, 
in-8°, Lille, 1844. 
— 211 — Cantons 
de Tourcoing. 
BOUSBECQUE. 
situation. Situé sur la Lys. 
noms anciens. Busbeca, 1143, titre de Saint-Pierre de Lille. 
(Mirœus). Bouzbecque. 1278, cartulaire de l'Abhiette de Lille. 
Bousebreche, 1242, cart. de St-Pierre. 
abmoiries. La baronnie de Bousbecque portait : de sinople, à trois 
tierces feuilles d'or. 
monuments. Bousbecque possède une église assez remarquable , 
en style gothique , mais elle est inachevée. On trouve dans cette 
église un reliquaire magnifique , une croix bysantine 1 , et le tom- 
beau seigneurial de Gilles Ghiselin , père du fameux diplomate 
Augier dit de Bousbecque. Ce tombeau, qui renfermait le cœur de 
l'ambassadeur flamand et d'autres urnes cinéraires , excite aujour- 
d'hui l'intérêt des artistes , et de tous ceux qui s'occupent de l'his- 
toire de la Flandre 1 . 
faits historiques. Le château de Bousbecque était autrefois près 
du lieu où se trouve la ferme de ce nom. La tradition rapporte qu'à 
côté de ce château l'on voyait ces jardins curieux où étaient culti- 
vées avec soin les plantes et les fleurs apportées d'Orient par Au- 
gier. 
hameaux et lieux bits. La Verte-Feuille, Le Chemin des Vaches, 
La Basse- Vilje, Les Oblarts , Le Cruymess , Le Belcan , La Ferme 
du Château et celle du Gros-Chêne. 
bibliographie. Croix et châsse de Bousbecque décrite? par 
Ë. de Coussemaker, 1861, in4°, avec planches en chromo-litho- 
graphie. 
HALLUIN. 
situation. Sur la rive droite de la Lys, à 8 kilom. 
* Bull, de la Corn, hist., t. V, p. 847. 
t Bull, de la Corn, hist., t. Y, p. 227. 
•Gantons — 212 — 
de Tourcoing . 
noms anciens. Haluin, 1066 , fondation de Saint Pierre de Lille 
(Miraeus). Haleuwin, 1159, titre de Saint-Aubert. Hallewin , 
Ealewin , documents divers. 
armoiries. D'argent , à trois lions de sable , armés et couronnés 
d'or, lam passés de gueules. 
monuments. L'église actuelle d'Halluin est construite en style go- 
thique ; elle est élevée et spacieuse, en rapport avec la grande popu- 
lation de cette commune. 
faits historiques. Le bourg d'Hallewin ou Haluin, dit Carpen- 
tier, est anciennement connu par ses seigneurs, qui y possédaient 
un superbe château assis sur les bords de la Lys. L'un d'eux, et le 
. premier que l'histoire mentionne , était François de Hallewin , qui 
fut gouverneur de Flandre en 1054* Ce village a été considérable 
au moyen-âge par ses manufactures et son commerce. Philippe-le- 
Hardi , duc de Bourgogne et comte de Flandre , accorde, en Tan- 
née 1397, à la ville de Hallewyn, « de pouvoir mettre un second scel 
aux draps bons et léaux qui sont faits audit lieu. » Dans les guerres 
civiles de Flandre, Halluin, son château et son église furent brûlés. 
Le duc de Parme fit ériger, en 1582, un fort à quatre bastions 
dans l'endroit même où avait été l'église , lequel fut démoli une 
année après. Halluin eut encore à souffrir par les sièges de Menin 
en 1658, 1667, 1706, 1744-, et surtout dans les campagnes de 1793 
et 1794. 
hameaux et lieux dits. Le Mont-D'Halluin , Le Mache-plaque , 
Le Nouveau-Monde , Le Ramponeau , Le Colbras, la ferme de la 
Rouge-Porte , Le Haut-Zinberg. 
LINSELLES. 
situation. N. de Lille. 
noms anciens. Lincele , 1120, titre de St-Nicolas, de Fumes 
(Miraeus). Linsteles, 1294, cart. de Loos. Linselles, 1330, cartulaire 
de l'abbaye de Marquette. 
— 213 — Cantons 
armoiries. D'argent, à la fasce de sable. e qurcomg. 
faits historiques. Le 27 août 1793 , les Alliés et les Français y 
livrèrent un combat acharné. 
hameaux et lieux dits. La Vignette, ferme de la Rouffe. Sur le 
territoire de Linselles se trouvait la ferme du Bois-Blanc , encla- 
vement du chef-lieu de Valenciennes t et le fief du B lai on , terre 
d'Empire, qui ressortissait , par appel , du parlement de Flandre , 
et dont relevait le fief et la ferme de Noorthove. 
MARCQ-EN-BAROEUL. 
situation. S. de Tourcoing, sur la Marque. 
noms anciens. Marcha, 1066 , deuxième cartulaire de Flandre. 
Marhe , 1246 , cartulaire de l'abbaye de Marquette. 
armoiries. Le seigneur de Marcq-en-Barœul portait : d'argent, à 
la croix d'azur. 
monuments. Eglise en croix latine; deux rangs de colonnes 
cylindriques ; chapiteaux simples sans ornements ; fenêtres ogivales. 
Elle appartenait , en 1100, à la cathédrale de Tournai. Les Gueux» 
en 1566, la dévastèrent et la réduisirent en cendres ; ils furent 
attaqués et battus par les Lillois. 
faits historiques. La garnison de Menin brûla la plus grande 
partie des maisons de ce village en 1580. En 1667, Louis XIV logea 
à Marcq, au château dit la Tour-de-Marcq. 
La Bonne-Maison des Ladres était un hôpital qui rendit de grands 
services au XIII e siècle ; en 1239 , Walterus , évoque de Tournai , 
fit un règlement qui établit que les frères et sœurs de cette maison 
auraient à demeurer séparés l'un de l'autre , et que les frères au- 
raient soin des hommes malades, et les sœurs des femmes et filles, 
ce qui fut approuvé par la Comtesse Jeanne. Les biens de cette 
maison passèrent, par arrêt du Conseil du 4 juillet 1698, à l'hôpital 
Saint-Sauveur, de Lille , pour l'indemniser des pertes que cet éta- 
blissement avait essuyées. 
Canton* — 214 — 
mg " A Marcq était la seigneurie du Barœul. On y remarque le château 
de la Tour, le château Rouge et celui du Lazaro. 
hommes marquants. Jacques Legroux fut curé de Marcq de 1730 
à 1734 ; il est auteur de plusieurs ouvrages , dont un seul a été im- 
primé sous le titre suivant : Summa statutorum Synodalium cum 
prœvia sinopsi vitœ episeoporum Tornacensium. On voit son épi- 
taphe dans la chapelle de gauche de l'église de Marcq-en-Barœul. 
hameaux. Le Pont-à-Marcq , Le Lazaro, Le Ghesle, L'Entrepôt, 
Le Molinel , La Haute-Loge , Les Rouges-Barres , Le Ploft , Le 
Quesne et La Herrengrie. 
MOUVEAUX. 
situation. S. de Tourcoing. 
noms anciens. Mouvaulx , 1167, titre de l'évéché de Tournai. 
Mouvaux, 1235, cartulaire de Marquette. Movvaultium. (Buzelin). 
armoiries. Le seigneur de Mouveaux portait : d'or, frété d'azur. 
faits historiques. Le château des Clefs parait avoir été la rési- 
dence des anciens seigneurs de Mouveaux. En 1529, Mouveaux fut 
agité par les sectaires ; en 1792 , Mouveaux fut incendié par les 
Autrichiens. 
hameaux et lieux dits. La Chapelle, Le Paradis , Le Haut-Mont , 
La Motte, Le Pil, La Croix, La Bouillelie , Les Bonnets , les fermes 
de La Basse-Cour, La Salle-des-Prés , de Deldeuille. 
NEUVILLE-EN-FERRAIN. 
situation. N.-O. de Tourcoing. 
situation. Nœuville-en-Ferin , buffet de Saint- Vaast , 1651 
Novavilla (Buzelin). 
armoiries. D'or, frété de gueules. 
215 — - Gantons 
monuments. L'église est reconstruite. Il y avait à Neuville un châ- 
teau dont il ne reste plus de vestiges. 
faits historiques. La cure et une partie de la dlme de ce village 
appartenaient , depuis Tan 1148, au chapitre de Saint-Pierre de 
Lille. La seigneurie de Neuville a été possédée par Jean Ruffaut, 
trésorier de l'empereur Charles-Quint. 
hameaux et lieux oiTs. Le Bailli > La Natte, La Vieille-Hotte, Le 
Berthier, Le Risquons-Tout » Le Vert-Bois , Le Furement , Le Trie- 
des-Prêtres, La Miséricorde , Le Calvaire et Le Bethléhem. 
RONGQ. 
situation. N.-O. de Tourcoing. 
noms anciens. Runch, 1143, titre de Saint-Pierre de Lille (Mirseus) 
Ronc, 1209, cartulaire de l'abbaye de Marquette. 
armoiries. Le seigneur de Roncq portait : d'argent , à trois lion- 
ceaux de sable. 
faits historiques. Baudry, évêque de Tournai , donna , au com- 
mencement du XII e siècle , l'autel de Roncq au chapitre de Saint- 
Pierre de Lille. Cette donation fut confirmée par une bulle d'Eu- 
gène III > en 1148. Le village de Roncq et son église eurent à souf- 
frir des troupes françaises commandées par La Noue , en 1579. Le 
château seigneurial de ce village n'existe plus. 
hameaux et lieux dits. Le Billemont, Le Blanc-Four, Le Riche* 
Vinage , La Briqueterie et Le Faubourg. 
TOURCOING. 
Siège de deux cantons, nord et sud, et de deux décanats, comprenant ensemble 
neuf communes. 
situation. N.-E. de Lille. 
noms anciens. Torcoign, au XIII e siècle ; Torcoing , Turkuin, du 
, I 
Gantons — 216 — 
XIV e au XVI e siècle, car tul aire de Flandre , id. de Loos. Torcoin, 
1080, charte d'Arlebeke (Miraeus). 
armoiries. D'argent , à la croix de sable, chargée de cinq besants 
d'or ( Jacops d'Hailly). 
monuments. Eglise de Saint- Christophe. Elle est très-ancienne 
et a subi bien des transformations dans le cours des siècles* 
Quatre époques semblent caractériser ce monument religieux. 
La partie la plus ancienne , de la tour au transept, pourrait 
dater du XII e siècle ou du XIII e . La forme des église^ , à cette 
époque, était celle d'une croix dont les branches s'étendaient 
du nord au midi, et dont le chœur était tourné vers l'orient, 
ayant l'entrée principale vers l'occident. Les proportions des 
fenêtres indiquent bien le XIII e siècle. Dans l'architecture ogi- 
vale primitive , les fenêtres sont étroites et allongées , mais vers 
l'époque de Saint-Louis elles s'élargissent. La seconde partie , entre 
le transept et le chœur, a été construite dans la seconde moitié du 
XV e siècle. La belle flèche qui surmonte la tour date du milieu 
du XVI e siècle. La troisième partie comprend le chœur ; il a été 
construit en 1724 et constate le mauvais goût de cette époque. Les 
fenêtres sont à cintres écrasés, tandis que toute l'église est de style 
ogival. La quatrième époque est celle dans laquelle nous nous trou- 
vons ; on la reconstruit en très-grande partie d'après un plan nou- 
veau qui donnera à cette église un aspect plus grandiose et sera plus 
en rapport avec la prospérité de la ville à laquelle elle préside de- 
puis si longtemps. Pierres sépulcrales ;- la plus ancienne remonte 
à 1544. 
Eglise Notre-Dame. C'est le second monument de Tourcoing. 
Bâtie selon le style grec, die est remarquable par des détails de bon 
goût* On y admire l'autel principal avec son retable, les vitraux du 
chœur, le buffet d'orgue et deux statues, l'une de la Vierge et l'autre 
de saint Roch. L'église Notre-Dame a pour annexe l'église Saint- 
Jacques , ancienne chapelle des Pères Récollets. On peut encore 
admirer la chapelle du Collège , construite selon le style romano- 
— 217 — Cantons 
bysantin , la belle chapelle gothique de l'Hôpital , enfin l'ancienne e ourcom fr 
chapelle de N.-D. des Anges. 
L'église Saint-Joseph , au hameau de la Croix-Rouge, dépendant 
de Tourcoing, a été bâtie il y a un quart de siècle; c'est une cons- 
truction insignifiante. 
Celle de Saint-Eloi , au Blanc-Seau , dépendant aussi de Tour- 
coing , est bâtie dans de meilleures conditions ; elle est d'un bon 
effet à ne la juger qu'à l'extérieur. 
Nous trouvons encore à Tourcoing une chapelle qui a une cer- 
taine célébrité ; c'est la chapelle de La Marlière, nom du fondateur. 
Voici ce que la tradition nous apprend sur son origine : Vers le 
milieu du XVI e siècle, un général espagnol, fils d'une famille 
noble, fut tué» près de Mouscron , dans une rencontre avec les 
Hennuyers , dont on se rappelle les sanglantes excursions. Ses 
parents le firent inhumer à quelque distance du lieu de sa mort. - 
Le corps avait été renfermé dans un cercueil de plomb et déposé 
dans un caveau au-dessus duquel on éleva une pelite chapelle sous 
l'invocation de la Sainte-Vierge. Par suite , on bâtit une chapelle 
plus grande ; la petite fui conservée pour servir de sacristie. 
L'Hôtel-de-Ville de Tourcoing fut construit en 1718 et agrandi 
en 1823 ; il remplace celui que nous voyons dans le plan de San- 
derus. 
Le Château du Bailli, ainsi nommé parce qu'il servait de rési- 
dence au représentant du seigneur de Tourcoing, dont les armoiries 
se trouvent encore au-dessus de la porte du château 1 . 
faits historiques. Tourcoing n'a dû sa réputation qu'à l'accrois- 
sement de son commerce. Nous le trouvons cité , pour la première 
fois , par Mir&us, qui nous dit que Saswallus de Torcoin signe, avec 
beaucoup d'autres nobles, en 1080, une charte par laquelle il est ' 
donné au chapitre d'Harlebeke diverses terres et maisons. Un acte 
de 1491, constituant la foire de Tourcoing, dit : « que les draps qui 
1 Bull, de la Comm. hist. f. I, p. 319. 
Gantons — 318 — 
ourcomg. ^ gw ^ ^.^ ^ a yr £ 8 son t connus, renommés et requis en plusieurs 
royaumes , pays et lieux étrangers et lointains. » 
Au XVI e siècle, les Gueux envahissent l'église et font un autodafé 
de tous les objets sacrés qui s'y trouvent. En 1794 eut lieu la bataille 
de Tourcoing, dont le souvenir est inscrit en lettres d'or sur l'arc de 
triomphe de l'Etoile , à Paris. 
hameaux et lieux dits. LaHalcense , LePhalempin, La Haute- 
Voie , Les Orions, Le Clinquet , Le Brun-Pain , La Blanche-Porte , 
le Flocon, L'Epmette, Le Halo, Le Champ-des-Nones , Le Blanc- 
Seau, LaGlame, L'Epine, La Potente, La Marlière, La Croix-Rouge, 
Le Pont-des-Piats , La Croix-Blanche , Le Quenne-Houplines , Le 
Moulin-Fagot , Le Petit- Vinage , La Fin de la Guerre, Les Francs. 
bibliographie. Histoire de Tourcoing, par Ch. Roussel. 
. } 
TABLE 
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE 
DES CANTONS ET DES COMMUNES 
DE L'ARRONDISSEMENT DE LILLE 
page. 
Introduction 103 
CANTONS. 
pages. 
Armentières 109 
La Bassée 113 
Cysoing. •...* 119 
Haubourdin 126 
Lannoy 138 
Lille (les cinq cantons )• 153 
pages. 
Pont-à-Marcq — 177 
Quesnoy-sur-Deûle 1 88 
Roubaix 196 
Seclin 202 
Tourcoing (les deux cantons). . 209 
COMMUNES. 
pages 
Allennes-les-Marais 202 
Annappes 138 
Annœullin 203 
Austaing 130 
Armentières 109 
Ascq , 140 
Attiches. .. 177 
Anbers 113 
Avelin. .....,..., 177 
Bachy ., 119 
Baisieux ..., 141 
pages. 
Bauvin 204 
Beaucamps 126 
Bersée. 178 
Bois-Grenier 111 
Bondues ... 209 
Bourghelles. 119 
Bousbecques 211 
Bouvines 120 
Camphin-en-Carembault 204 
Camphin-en-Pévèle 1 20 
Capinghem 111 
16 
— 220 — 
COMMUNES 
pagts. 
Cappelle 181 
Carnin. 204 
Chapelle d"Àrmentières tll 
Chemy 805 
Chereng 141 
Cobrieux 181 
Comines 188 
Croix 196 
Cysoing 128 
Deûlémoot 191 
Emmerin 127 
Englos 127 
Ennetières-en-Weppes 128 
Enoevelin 179 
Erquinghem-le-Sec 129 
Erquinghem-Lys 111 
Escobecqoes 129 
Esquermes 171 
Fâches. 173 
Fives 172 
Fiers. . U2 
Forest 144 
Fournes . 114 
Frelinghien 112 
Fretin 180 
Efonielles lis 
Genech 128 
Gondecourt 20* 
Gruson 144 
Hatlennes-lez-Haubourdin 129 
Hallutn 211 
Hantay 115 
Haubourdin iso 
Hellerames. , m 
Hem U5 
Herlies 115 
Herrin 805 
Houplines 113 
HoupJin 206 
Illîes U6 
La Bassée 116 
La Madeleine 174 
Lambersart 175 
Lannoy 146 
La Neuville 183 
Leers 149 
LeMaisnil 131 
Lesquin 206 
Lezennes 178 
Ligny 132 
Lille * 15S 
Linselles 21* 
Lomnoe . . 138 
Lotnprez 198 
Loos 13* 
Louvil * 124 
Lys-lez-Lannoy . . 150 
Marcq-en-Barœul 213 
Marquette. 175 
Marquillies 117 
Mérignies 181 
Moncheaux 188 
Mons en-Barœul 174 
Mons*en-Pevèle 1 88 
Mouchin 124 
Moulins-Lille 278 
Monveaux ai 4 
Neuville- en-Ferrain 814 
Noyelles . ao7 
Ostricourt 183 
Ferenchies lia 
Péronne. , 184 
Fhalerapin 184 
Pont-à-Marcq . 185 
Prémesques lis 
Provin 807 
— 221 — 
COMMUNES. 
pages. 
Quesnoy-sur-Deûle 193 
Radinghem 136 
Bonchin 174 
Roncq 815 
Roubaix 197 
Sailly-lez-Lannoy 150 
Sainghin-en-Mélantois 135 
Sainghin-en-Weppes 118 
Saint-André 176 
Salomé 118 
Santés 136 
Seclin 207 
Sequedin 137 
Templemars 808 
Templeuve 185 
Thumeries 186 
Toufflers 151 
Tourcoing 215 
pages. 
Tourmignies 187 
Tressin 451 
Vendeville «08 
Verlinghem 194 
Wahagnies . 187 
Wambrechies 176 
Wannehain 126 
Warneton (Bas) 195 
Warneton (Sud) 195 
Wasquehal 800 
Wattignies 209 
Wattrelos 201 
Wavrin 137 
Wazemmes ni 
Werwicq (Sud) 195 
Wicres 118 
Willems 152 
19ë 
ABROjN DIS SEMENT 
LEGENDE. A -^f^ \ f^V ffi 
Voie* romaines **^»° \ \ \f t*^> >/w> ■ r ^1TT~ i. ~ t 
Monnaies r on laines •'•K^, 'V \^ / ^ N ^\ / / «» a ^\. 
Coteries romaines. '-^2*/^ ^"^ ' •RJO-W S (t Xm&ruurnam 
Substructionsronuiàies.. A ^^ »m « . — T~~'1 HIT ' \'°- I1201 
Station iranienne. £ *\ •«WftéXY» -Bràaêfq Jl |fè ^ m£r\ 
Ob/ets romains 0-K. *^w \ ) -* \ fr 
Monnaies Gallo-romaine* .".G«. V^ V^f^S \&LyncA\ Vp 4 &9"*' G *i 
Abbaye d nomme*. ~ SjB ^ « 1 .^J*v l \tzi -<*■ 
Abbaye- ilejhnmes ô M 
Couvent d'homme* ô 
Cou vent âejèmm es ô 
Plasiem\r couvents % c, 
d'hommes et femmes..... % 2 \v yjn^-v^ deRaveusbci 
Clutpitnt j} ^ ^* ^* TV ,/>Wr ^ 
Doyenne dit diocèse, de ... + >^ •YjlA.E.'.R. ^W t^Mreri/tc&ove, 
o c ûmer.\ M). v w vT^T>ij ^ t \ // C* 
J/»™ Y. >, ^6. u .fv- M - ..►.•. TlT^S^fL v 
fiffe fortifiée W ^A 
Cliateau. S ^ 
Fwl 4 N ^§. ./ 
******* x &r\ % °7 > < 
Chatetienie. CH. V^ ^ Ô "7 . / ~ 
Vicomtejieivddair* V*. \^ ^*tf MotMm \ ^J 
Comté C. Vt> ^v / m \ ^ 
Barortnie B. ™ ^k^/ / V- *— - 
»E BENKEHftl'E 
^V XÊGENDE. 
L:,rirtfrd<- Z'Rjnfrtrc 
ùt. dtO 
CJinnhitdeJh-.... ■ 
Rtmtfe Fiixprt-itilf* , .... t 
BonlrjVcpiiitanetiJnlfJ r 
C,„,<n<*- nJh,»;,™ . . . - 
j i i a r 
p«êtieV |) a^^'e i >uu,aMU» Ri^h>ïi*V«-. ( ,86^.) 
' 1 
9 
STATISTIQUE 
A RGHÉOLOGIQUE 
DU DEPARTEMENT DU NORD. 
ARRONDISSEMENT 
DI 
DUNKERQUE. 
INTRODUCTION 1 . 
L'arrondissement de Dunkerque, qui forme le pçpmier arron- Topographie 
dissement du département du Nord , est limité au nord par la actuelle - 
Manche ; à Test par la Belgique ; au midi par l'arrondissement 
d'Haaebrouck ; à l'ouest par l'As, quisépafre te Norddti Pas-de- 
Calais. Il comprend <"^t cantons , savoir : les cantons Est et 
Ouest de Dunkerque ; le canton de Bergues ; celui de Bour- 
bourg; celui de Gra vélines; celur d'Hondsckoote et deloi (fo 
Worjoùhout: 
1 Cette introduction ne comprend que les généralités qui n'ont pu trouver 
leur place sous la rubrique de chaque commune. 
17 
- 224 — 
Climat. [^ climat est tempéré ; l'air est presque partout vif et pur ; 
la température est peu sujette h des variations brusques et 
fréquentes , excepté dans les lieux qui avoisinent la mer. Les 
hivers sont généralement froids et humides. Les étés sont 
d'une chaleur modérée ; les soirées et les nuits d'été sont 
froides, surtout aux environs de la mer. 
Constitution L e terrain sous-sol se compose d'vprésien et d'alluvions an- 
géologique. . , . , . 
ciennes et modernes. L'y présien etlalluvion ancienne se trouvent 
particulièrement dans les communes qui sont en dehors de la 
limite du territoire de Wateringues '. Les communes situées en 
dedans de ce dernier territoire sont toutes composées d'alluvions 
modernes. L'y présien fournit de la glaise ; Talluvion ancienne 
donne de l'argile jaune et du gravier ; l'alluvion moderne offre 
de l'argile glaiseuse , du sable et de la tourbe. 
Configuration Le sol est en général plat et peu accidenté. Les monticules de 
du sol . ' 
Watten et de Ravensberg, se prolongeant sur Cassel, présentent 
seuls un relief qui les distingue du pays plat. Leur hauteur est , 
pour Watten, de 72 mètres et pour Ravensberg , de 25 mètres , 
au-dessus du niveau de la mer. Le territoire de Wateringues est 
en-dessous du niveau de la mer h des cotes qui varient entre 
5,50 et 2,75. 
Situation L' arrondissement de Dunkerque a trois rivières : L'Aa , la 
hydrographi- 
que. Colme et l'Yser. On y compte sept canaux : le canal de Bour- 
bourg ; le canal de Bergues à Furnes, appelé aussi Basse-Colme ; 
le canal de Bergues à Dunkerque ; le canal de Dunkerque à 
Furnes ; le canal de la Cunette ; le canal des Moëres et le canal de 
Mardick. 
1 Voir plus loin au mot fVaUringueê. 
— 225 — 
Le territoire de Wateringues est en outre sillonné par dix-neuf 
ands Watergands ; par cinquante-quatre Watergands moyens 
i par deux cents petits Watergands nommés Reepdick ; 
tal 273 cours d'eau. 
L'arrondissement de Dunkerque est traversé par le chemin de Routes 
r; par deux routes impériales ; par deux routes départemen- 
leset par neuf chemins vicinaux de grande communication. 
romaines. 
Au temps des Romains la partie de l'arrondissement, limitée Voies 
i midi par la Colme et le canal de Furnes, et au nord par la mer, 
ait baignée deux fois par jour par l'Océan. César ne paraît avoir 
en fait pour dessécher ce terrain; sur l'autre partie, il a 
it établir trois routes allant la première de Cassel vers la mer 
issant par Wormhout , Wylder et Hoymille ; la deuxième 
tftant de Cassel et allant aussi vers la mer, traversant 
édringhem , la Colme , et s'arrêtant au Langhe-Gracht ; la troi- 
ème allant de Cassel à Watten par Léderzeele. Des sondages 
pérés avec beaucoup de soin par M. l'Ingénfeur, Pigault de 
eaupré 1 , en 1857, ont démontré que les deux premières de 
îs routes n'allaient pas au-delà de la Colme. Cette situation 
ït marquée sur la carte ci-jointe . 
Les voies romaines sont désignées en Flandre sous le nom de 
teemtraete, chemins de pierre. 
On signale encore un autre chemin considéré comme étant 
our le moins aussi ancien, le Looweg , qui va de Looberghe à 
oo en Belgique. 
* Mémoires de la Société Dunkerquoise . t. VII. 
— 226 — 
Iv?n? r i?89 G Avant ' 789 > l'arrondissement de Dunkerque formait à peu 
près la moitié de la Flandre maritime. Elle se composait de la ville 
de Dunkerque et de son territoire ; de la châtellenie de Bergues *, 
de la châtellenie de Bourbourg, et d'une portion de celle de 
Gassel . 
Le territoire de Dunkerque comprenait : une partie d' Arembouts» 
Cappel-Capelle, Coudekerque-Branche , Grande-Synthe, Leffrin- 
chorcke , Petite-Synthe et Zuydcoote . 
La châtellenie dé Bergues avait dans sa circonscription : Arem- 
bouts-Cappel, une partie d'Arembouts-Cappel-Capelle , Bam- 
beke , Bierne , Brouckerque, Coudekerque, Crochte, Ghyvelde, 
Herzeele, Hoymille, Killem, Oost-Cappel, Quadypre, Rexpoede, 
Socx, Spycker, Steene, Teteghem, Uxem, Warhem , West- 
Cappel , Wormhout et Wylder . 
La châtellenie de Bourbourg comprenait : Bourbourg, Capelle- 
brouck , Craywick , Drincham, Eringhem, Gravelines, Holcque, 
Looberghe, Loon,Millam, Saint-Georges et Saint-Pierrebrouck. 
Wateringues. Dès les époques les plus reculées , les habitants plaçaient leurs 
cabanes sur des éminences et cherchaient à les garantir contre 
les eaux de la mer , en construisant des digues dont ils agran- 
dissaient chaque jour le cercle; mais ce n'était là qu'un moyen 
peu efficace. Le dessèchement proprement dit n'a pu s'opérer, 
que par des travaux d'une certaine importance, de nature h empê- 
cher l'envahissemement journalier du pays par les eaux de la 
mer . Ces travaux , qui paraissent avoir été commencés par le 
comte Thierry d'Alsace , furent poursuivis et exécutés par son 
fils Philippe, comte de Flandre. 
1 Moins ffoutkerque, qui est de l'arrondissement d'Hazebrouck . 
— 227 — 
C'est vers cette époque qu'on voit poindre cette vaste et belle 
organisation de dessèchement connue sous le nom de Wate- 
nngues ; c'est à cette admirable institution dont l'administration 
ut toujours confiée aux soins des échevinages locaux , sous la 
lirection et la surveillance des grands baillis et des Châtelains- 
vicomtes, que le pays doit la conquête, sur les eaux, déplus 
le quarante mille hectares de plaines fertiles. 
Aujourd'hui les Wateringues sont divisées en quatre sections : 
-a première comprend toutes les terres bornées par les Dunes 
lepuis Dunkerque jusqu'à Gravelines, par TAa et le canal de 
Sourbourg. — La deuxième comprend les terres situées entre le 
îanal de Bourbourg , la rivière de la Colme et le canal de Bergues 
i Dunkerque . — La troisième comprend les terres situées sur 
a rive droite de la Colme jusqu'au Watergand dit Hondegracht. 
— La quatrième comprend le bassin des Moeres . 
Après la destruction de Thérouanne, le diocèse de l'antique EfX isî x °. n 
r t ecclésiastique 
Morinie fut partagé entre le roi de France et l'empereur d'Alle- 
nagne, souverain des Pays-Bas, tant pour les villes, villages et 
;hâteaux que pour les lieux ecclésiastiques séculiers et réguliers. 
Sn 4 562 *, on créa les diocèses d'Ypres et de Saint- Orner. 
lu diocèse d'Ypres furent attribués : le Doyenné d'Ypres avec 
»x paroisses ; — celui de Warneton avec vingt-quatre paroisses ; 
— celui de Bailleul avec treize paroisses ; — celui de Pope- 
ïnghe avec dix-neuf paroisses ; — celui de Furnes avec vingt- 
>t- une paroisses ; — celui de Cassel avec vingt paroisses ; — - 
îelui de Bergues avec vingt-neuf paroisses ; — celui de Dixmude 
ivec seize paroisses et celui de Nieuport avec huit paroisses . 
1 Mirous. Opéra diplom , t. IV, p. 661. 
— 228 — 
A l'évêché de Saint-Omer furent donnés : le doyenné de Saint- 
Orner avec sept paroisses ; — le doyenné d'Helfaut avec treize 
paroisses ; — celui d'Aire avec treize paroisses ; — celui de Lillers 
avec neuf paroisses ; — celui d'Arqués avec douze paroisses ; — 
celui de Marcq avec sept paroisses ; — celui de Merville avec 
dix paroisses ; — celui de Bourbourg avec vingt-quatre paroisses; 
— celui deCassel en partie avec neuf paroisses. 
Cette division , qui fut confirmée par une bulle de Pie IV, 
subsista , sauf de légères modifications , jusqu'à la révolution de 
1 789. Par le concordat de 1 802 , l'arrondissement de Dunker- 
que fait partie du diocèse de Cambrai ; il est le chef-lieu d'un des 
quatre archidiaconés . Chaque canton a un doyen résidant aa 
chef-lieu *. L'un des doyens est en même temps archiprêtre. j 
Langue parlée. Avant son incorporation définitive à la France , les habitants de 
l'arrondissement de Dunkerque parlaient exclusivement la langue 
flamande . Cet état de choses ne s'est pas considérablement modifié. 
Une notable partie de la population connatt aujourd'hui la langue 
française ; mais le plus grand nombre des habitants et surtout 
ceux qui appartiennent à la classe ouvrière et agricole, continuent 
à parler flamand. La Commission historique du départemental 
Nord, en 1845 *, et le Comité flamand de France, d'une manier* 
plus complète, en 1857 8 , ont constaté la situation linguistique 
dans le nord de la France. Cette sorte de statistique y est accom- 
1 Dunkerque a exceptionnellement trois doyens. 
* Mémoire sur la Carte de délimitation du français et du flamand dans 
le département du Nord et dans celui du Pas-de-Calais, par M. V. Derode. 
— Bulletin de la Gomm. hist., t 11, p. 51. 
3 Délimitation du flamand et du français dans le nord de la France, par E. de 
Coussemaker, dans les Annales du Comité flamand de France , t. III, p. 877. 
— 229 — 
pagnée d'une carte coloriée qui permet à l'œil de se rendre un 
compte immédiat de l'état général de la langue parlée . 11 en ré- 
sulte que sur 59 communes, dont se compose l'arrondissement de 
Dunkerque , 40 parlent exclusivement flamand ; 2 exclusivement 
français; 5 flamand et français , le flamand dominant; 13 fran- 
çais et flamand , le français dominant . 
— 230 — 
La Statistique archéologique de l'arrondissement de Dunkerque a été rédigée 
par M. de Coussemaker, vice-président de la Commission Historique , aidé du 
concours de MM. R. de Bertrand , A. Bonvarlet et Y. Derode, membres cor- 
respondants de la Commission. 
La carte ci-anneiée a été fuite par M. F. Vercoustre , conducteur de Wate- 
ringues , à Bourbourg. 
ARRONDISSEMENT DE DUNKERQUE. 
CANTON ET DÉCANAT DE BERGUES. 
En 1*789 , les communes de oe canton appartenaient à la Flandre-Maritime ; 
elles étaient de la châtellenie de Bergues , du ressort du Présidial de Bailleul et 
du diocèse d'Ypres , excepté Eringhem et Pitgam qui étaient du diocèse de 
Saint-Omer. 
13 communes. — 11,959 hectares. — Population , 15,958. 
AREMBOUTS-CAPPEL. 
situation. Sur les canaux de la Colme et de Bourbourg , au S. Canton 
de Bergues. de Bergues. 
noms anciens. Erembaldi Capella, 1067, charte de Bauduin, 
comte de Flandre, en faveur de l'abbaye de Bergues Saint-Winoc. 
Heribaldi Capella, 1170, cart. de l'abb. de Bourbourg. 
armoiries. D'hermine , au chevron de sable ' . 
monuments. L'église dédiée à saint Martin porte les caractères 
d'architecture romane du XII e siècle; fenêtres cintrées; chapiteaux 
en corbeille cubique; tour avec double torre. Chaire en bois sculpté, 
d'un bon travail; deux confessionnaux de môme*. Inscriptions tu- 
unitaires . 
faits historiques. Le 17 juillet 1295, le comte Gui confirme la 
donation faite par Béatrix Le Roy, de 19 mesures et demie de terres 
situées à Arembouts-Cappel pour la fondation d'une chapelle dans 
l'église de St. -Martin de Bergues. 
4 Tableau du Musée du Bergues. 
* Attribués au sculpteur Daniel de Precht , qui habitait la commune en 1*750 
3 Annales du Comité Flamand de France, t. VI. 
Canton _. 232 _ 
de Borgnes. 
hameaux. Millebrugghe. Cleen-Syntenbrugghe. — A l'embran- 
chement des quatre chemins se voit une chapelle dédiée à Saint 
Arnould. 
BERGUES. 
situation. SurlaColme. S.-E. deDunkerque. 
noms anciens. Gruononberg , 877, cart. de St.-Bertin. Mons-Baal, 
Bergas , ibid. Bergis , 1103, cart. de Bourbourg — en flamand Ber- 
gen-Sainte-Winocx. 
armoiries. D'argent, à un lion contourné de sable, lampassé de 
gueules, parti aussi d'argent, à une fasce de sable et un franc 
quartier d'or, bordé de gueules et chargé d'un lion morné de sable. 
La châtellenie portait : de sinople , à trois macles d'argent. 
monuments. L'église, dédiée à saint Martin, a été reconstruite 
au XVII e siècle sur d'anciennes fondations. On y voit douze tableaux 
peints sur cuivre par Robert Van Houcke, représentant les douze 
Apôtres et leur martyre; deux tableaux sur toile par Janssen; 
l'adoration des Mages , sur toile , par de Reyer ; et huit autres ta- 
bleaux sans nom d'auteurs. 
L'Hôtel- de-Ville, construit en 1664-1665, est d'une architecture 
remarquable pour l'époque. 
Le beffroi , bâti au XVI e siècle , est un des plus beaux monu- 
ments de ce genre du département du Nord f . 
INSTITUTIONS RELIGIEUSES ET CIVILES. 
Abbaye de St.-Winoc, de l'ordre de St.-Benoît, fondée d'abord 
à Wormhout en 685 , elle a été détruite par les Normands, Au XI e 
siècle elle fut établie à. Bergues ; plus tard elle devint un des plus 
beaux et des plus riches monastères de la Flandre. Supprimée en 
1792, puis démolie; il n'en reste plus qu'une tour 9 . Ses armoiries 
étaient : de gueules, à trois léopards d'or, posés l'un sur l'autre , 
parti échiqueté d'or et d'azur, et un canton d'hermine. 
1 Bulletin de la Commission historique du département du Nord y t. I. p. 25. 
* Bulletin de la Commission historique, t. II , p. 195„ 
— 233 — Canton 
Abbaye de St. -Victor dite du Nouveau Cloître. Maison de femmes, 
de Tordre de St.-Àugustin , fondée en 1227 par Guilianme deSp\ c- 
ker, dans la terre de ce nom ; transférée à Bergues en 1248 par la 
comtesse Marguerite \ 
Capucins. Furent appelés à Bergues en 1611 par Pierre de Cu- 
pere , greffier pensionnaire de la ville de Bourbourg. La première 
pierre du monastère fut posée en 1612 par Jean Visscher, évêqui 
dTpres. 
Dominicains ou Frères-Prêcheurs. Cette maison fut fondée en 
1240, par la comtesse Marguerite '. 
Capucines pénitentes, du tiers ordre de St.-François, eurent pour 
fondateur, en 1620 , François Durand, de Bergues. 
Annonciades ou Sœurs Grises, dont Tordre fut institué par Jeanne 
de France , femme de Louis XII. 
Sœurs du Rosendael ou Sœurs-Noires, de Tordre de St-Augustin, 
ont eu pour fondateur Philippe Van Haveskerque , doyen de chré- 
tienté et curé de St-Martin de Bergues, en 1480. 
Hôpital S t. -Jean fut fondé par la comtesse Marguerite et par 
Gui , son fils , recevait les pauvres malades. 
Hôpital St.-Jacgues pour les vieillards, existant en 1480, fut sup- 
primé en 1789. 
La Madeleine. Léproserie située hors de la ville , à Tendroit 
appelé aujourd'hui Ziekelinde, existait avant 1236; fut supprimée 
en 1619, avec attribution de ses biens aux Jésuites. 
La Gouvernance des Pauvres. Association de bienfaisance pour 
porter des secours à domicile et donner des soins aux malades. 
Le Lombard et le Mont-de-Piété. Le Lombard ou la table de prêt 
date de 1460. Le Mont-de-Piété a été fondé en 1629 par M. Cober- 
ger; il existe encore. 
1 Chronique de V Abbaye des Dames de Saint-Victor, par A. Bonvarlet, dans les 
« Mémoires de la Société Dunkerquoise » , t. 185*7-1858 , p. 260. 
* Bulletin du Comité Flamand, t. I. 
Canton — 234 — 
Séminaire de Cupere, fondé en 1583 par Pierre de Cupere; qua- 
rante bourses pour quarante élèves qui se destinent à l'état ecclé- 
siastique. 
Séminaire Van den Bussche , fondé en 1620, par Charles Van den 
Bussche, curé de St.-Pierre à Bergues. 
Collège des Jésuites, créé en 1600 par les archiducs Albert et 
Isabelle. 
Ecole flamande , appelée Hoogeschoole, fondée en 1752 par Winoc 
Kien. 
Ecole Yserin existait avant 1587. 
Ecole française. Elle a été instituée en 1781 . 
w 
Ecole des Pauvres, fondée en 1620 par Charles Jansoone, curé de 
St.-Martin. 
Ecole du pauvre catéchisme , fondée en 1685. 
Confrérie de St. -Georges ou des arbalétriers. 
id. de St-Sébastien ou des tireurs d'arc à main. 
id. de. Ste.-Barbe ou des arquebus tiers. 
Chambre de rhétorique , société d'amateurs de poésie flamande. 
Musée. Il renferme plusieurs tableaux de maîtres, provenant de 
l'abbaye de St.-Winoc. 
Bibliothèque. Elle se compose d'environ 3 mille volumes imprimés 
et de 36 Mss. provenant presque tous de la bibliothèque de l'abbaye 
St.-Winoc. 
faits historiques. Vers 958, Bergues fut fortifié parBauduin-le- 
Chauve, comte de Flandre. — Au commencement du XIII e siècle, 
la ville fut assiégée par les Blavoetins, mais non prise; elle tenait 
avec les Ingerikins. — Les fiançailles d'Isabelle, fille d'Edouard, 
roi d'Angleterre, et de Louis, comte de Flandre, y furent célébrée* le 
13 mars 1345. — Pendant qu'elle était occupée par les Anglais en 
1383, elle fut assiégée par les Français, prise et réduite en cendres. 
— «235 Cantbn 
— Elle fut réparée et fortifiée , Tannée suivante , par Philippe-le- 
Hardi; — en 1436, conquise par les Anglais, en 1558, prise et sacca- 
gée par les Français, reprise par les Espagnols. — Assiégée et prise 
en 1583 par le prince de Parme, puis par Turenne, en 1658; — 
rendue à l'Espagne par le traité des Pyrénées ; — resta définitive- 
ment à la France après le traité de Nimègue. 
Bergues était le chef-lieu de la châtellenie de ce nom. Il y avait 
une cour féodale princière dite le Perron. 
Bergues avait une imprimerie dès 1656 * . 
personnages remarquables. Drogon, d'abord religieux de Y abbaye 
de St.-Winoc, puis évêque de Thérouane, auteur des vies de St.- 
Winoc , de St.-Oswald et de Ste -Levinne , dans un superbe Ms. du 
XII e siècle à la bibliothèque de Bergues. — Amand Belver , reli- 
gieux de St.-Winoc , d'origine espagnole , auteur de trois ouvrages 
restés manuscrits à la bibliothèque de Bergues , et d'une vie de St.- 
Winoc en espagnol , publiée à Bergues, en 1666, par Ketelaer. — 
Guillaume Lapidanus (Van Steene), auteur de plusieurs ouvrages 
imprimés à Louvain 9 . — Walloncapelle (Pierre) auteur de plusieurs 
ouvrages estimés 3 et d'une chronique des abbés de St.-Winoc, dont 
le Ms. est à la bibliothèque deDunkerque. — Jacques Itzweirts, 
auteur d'un poème sur l'invasion des Gueux à Audenaerde. — Jean 
Andevoet, versé dans les lettres grecques- et hébraïques, a publié 
des ouvrages ascétiques. — André de Boye, Alphonse Coen, Maxi- 
milien Ledent , François Juvénal , Jacques de la Fontaine , Cor- 
neille Perducius sont auteurs d'ouvrages estimés. 
Bibliographie. Recherches historiques sur la ville de Bergues , en 
Flandre , par Louis De Baecker , Bergues, 1849 , in-8°. — Notice 
sur la ville de Bergues , par Piers. 
* annales du Comité Flamand de France, V. I , p. 202. 
• Paquot , Mémoires littéraires. 
Id.. 
Canton — 236 
de Bergues. 
BIERNE. 
situation. Sur la Colme, S.-O. de Bergues. 
noms anciens. Bieren, 1121 , titre de l'abbaye de St.-Winoc, 
Miraeus ; Bernes , 4 e cart. de Flandre , — en flamand Bieren. 
armoiries. La famille Van Bierne portait : d'argent , à la croix de 
gueules , cantonnée de quatre alérions de même. 
monuments. L'église dédiée à St.-Gery est de construction mo- 
derne. L'ancienne datait de 1414. Elle renferme quelques pierres 
avec inscriptions, provenant probablement, de monastères de Ber- 
gues , détruits pendant la révolution. Une pierre tombale du com- 
mencement du XVII e siècle sert de seuil à un cabaret du lieu. 
BISSEZEELE. 
situation. S. de Bergues. 
noms anciens. Bissengesela , 1067, charte de fiauduin de Lille , 
Miraeus. Bissinsela, 1218, titre du chapitre de Cassel, id. 
monuments. L'église a été rebâtie en 1855. L'ancienne, en forme 
de basilique, de construction romane, était le monument architectu- 
ral le plus ancien et le plus curieux du pays. Il en a été fait une 
description avec dessins et plan ' . — Il existe encore un banc de 
communion en bois sculpté et un antépendium du XVII e siècle. 
Une cloche provenant de l'ancienne église , portait une danse des 
morts ou une danse macabre ; cette cloche , qui était fêlée , a été 
refondue. 
faits historiques. Nicolas de Bissinzeles, chapelain, était, en 
1325 , receveur de Robert Cassel. 
i Bulletin de ta Commission historique , t. II, p. 193 et 201. 
— 237 — Canton 
de Bergues. 
CROGHTE. 
situation. S. de Bergues, sur la Steenstraete , de Cassel à la mer. 
noms anciens Crochtem , 1067, charte de Bauduin de Lille (Mir.) 
Crochten, 1121 , titre de l'abbaye de St.-Winoc. 
armoiries. D'argent, au lion de sable l . 
monuments. L'église a été reconstruite en 1663 sur d'anciens 
restes. Sur le pignon Sud-Ouest, on lit: Jan. H., 1663. — On y voit 
des pierres tumulaires et quelques tableaux avec inscriptions, por- 
tant les dates de 1676 , 1697 , 1716, 1723, 1724 et 1725. 
hameau. Hiepe. 
ERINGHEM. 
situation. S.-O. de Bergues. 
noms anciens. Ersingehem , 1113, bulle de Paschal en faveur de 
l'abbaye de Bourbourg. Hersinghem, 1186, Cart. de Watten. 
Eringhem , Cart. de Bourbourg. 
monuments. L'église est dédiée à saint Mathias. — On y voit un 
vitrail en couleurs , représentant l'Enfant-Jésus sur les genoux de 
sa Mère *. 
faits historiques. En 1261, Arnould, comte de Guisnes, y fonda 
un couvent de Guillelmites qui , après avoir été transporté à Oude- 
zeele en 1458, s'établit en 1462 à Noordpeene, où il exista jusqu'à 
la suppression des couvents en 1792 3 . 
HOYMILLE. 
situation. Sur la Basse-Colme , au N. de Bergues. 
noms anciens. Hoymilla, 1067 , charte de Bauduin de Lille , (Mi- 
raeus). 
1 Tableau du Musée de Bergues. 
S Jnnales du Comité Flamand de France, t. IV, p. 41 et suiv. 
3 Annales du Comité Flamand de France , t. V, p. 106. 
Canton — 338 — 
r5W armoiries. Le seigneur d'Hoymille portait : d'or, au chef échi- 
queté d'azur et d'argent '. 
monuments. L'église est dédiée à saint Martin. 
faits historiques. En 1789 , le territoire de cette commune et une 
partie de la ville de Bergues formaient la paroisse de St.-Pierre de 
Bergues. Hoymille a été érigé en commune en 1791. 
hameau. Siekelien. 
PITGAM. 
situation. Sur la Colme , au S. de Bergnes. 
noms anciens. Piticham , 1113, car t. de Bouf bourg, bulle de 
Paschal H. Pithecam, 1184, cart. de Watten, Pitgam, 1261 , cart. 
de Watten. 
armoiries. D'azur, à une fasce d'argent ; ailleurs, d'or. 
monuments. L'église dédiée à saint Folquin a été rebâtie en partie 
au XV e siècle , en partie au XVI e sur des restes de constructions 
romanes dont la tour est encore le principal *. La façade est cu- 
rieuse. Sur les côtés de la porte d'entrée , on voit des traces d'ar- 
moiries sculptées , et au-dessus , ces lettres avec cette date : 
P. S. 
M. E. 
1433. 
L'église renferme des pierres tombales avec inscriptions. 
faits historiques. Les Châtelains de St-Omer étaient seigneurs 
de Pitgam. En 1184, Willaume, châtelain de St-Omer, confirme 
la donation faite à Godefroi d'Odungtun , d'une part de la dîme 
de Pitgam, au profit de l'abbaye de Watten. — 1242, le même donne 
à la même abbaye > 40 s. sur le tonlieu de Pitgam. 
Auprès d'une chapelle, dédiée à saint Folquin, existe un puits à 
l'eau duquel on attribue la vertu de guérir la fièvre. 
1 Bibliothèque de Lille , Mss. 294. 
S Bulletin de la Commisiion historique, t. II, p. 19*7. 
— 239 — Canton 
de Bergues. 
QUAEDYPRE. 
situation. S. de Bergues. 
noms anciens. Quatipra, 1220, titre desTrinitairesd'Hondschoote. 
(Miraeus) , Quadypre 1256 , cart. de l'abbaye de Marœuil. 
armoiries. D'argent, au lion de sable , à l'orle de gueules *. 
monuments. L'église , dédiée à saint Orner, a été rebâtie en 1606, 
sur des restes de construction romane , dont la façade de la nef du 
milieu est le principal fragment. On y voit quatre petites arcades 
formées en mitre ou fronton '. r 
Avant la révolution de 1789, il existait, sur le territoire de Quae- 
dypre, un château appelé s'Abshof , qui était la maison de cam- 
pagne de l'abbé de St.-Winoc. 
faits historiques. Par lettres du 28 juillet 1298, Raoul de Cler- 
mont , connétable de France , lieutenant du roi Philippe-le-Bel , 
en Flandre , donna à plusieurs chevaliers , pour les récompenser 
de leurs services pendant la guerre contre les Flamands , des 
terres, situées à Quaedypre, qui avaient été confisquées sur divers 
personnages , pour avoir tenu le parti contraire au roi pendant la 
même guerre ; savoir : à Bauduin de Sohier-Capelle (Zegers-Cappel), 
87 mesures de terre , le manoir et le moulin qui avaient appartenu 
à Chrétien Brabant ; à Willers de Zoutenay , 8 mesures de terres 
saisies sur Catherine Durot ; à Jean Plateel, une maison, trois mou- 
lins et toutes les terres, rentes, deniers d'octroi etc., qu'avait pos- 
sédés Bauduin-le-Jouene . 
hameaux. Vyf-Weg. Le Bissaert. Le faubourg de Cassel. 
personnage remarquable. Le docteur de Breyne (Voir Biographie 
générale de Didot.). 
1 Tableau du Musée de Bergues. 
* Bulletin de la Commission historique , t. II , p. 496. 
3 Annuaire du département du Nord 1835, p. 65. 
tt 
Gantom — 240 — 
de Bergues. 
SOGX. 
situation. S. de Bergues. 
noms anciens. Chocas 1067 , charte de Bauduin de Lille (Miraus). 
Suscha, 1147, cart. de Bourbourg Ckox, 1295, lettres de Gui, 
comte de Flandre , en faveur de l'église St.-Martin de Bergues. 
armoiries. Gomme Quaedypre. 
monuments. L'église , dédiée à saint Léger, est bâtie en style go- 
thique de la décadence. Le clocher, surmonté d'une flèche très- 
élevée, est remarquable. Les confessionnaux sont en bois sculpté, 
d'un bon travail. Inscriptions tumulaires. La tour a une cloche an- 
cienne; sur un des cordons, formant bordure, est sculptée une 
scène de la danse des morts. Avant 1790 l'église possédait des vi- 
traux donnés par des familles du pays *. 
hameaux. Faubourg de Bergues. 
STEENE- 
situation. Sur les Watergands Oudegracht et Hondegracht y au S. 
de Bergues. 
noms anciens. Sternis, 1067. charte de Bauduin (Miraeus). Ste- 
ms, 1121, 1183, titres de St.-Winoc (Miraeus). Steenes, cart. de 
Watten. 
armoiries. D'argent , à. . . 
monuments. L'église, dédiée à saint Martin, a été reconstruite au 
XVI e siècle (1533 à 1542) sur des restes de construction romane. 
Chaire et stalles en bois sculpté , d'un bon travail ; quelques ta- 
bleaux de maîtres. Pierres tombales avec inscriptions. Un fragment 
de vitrail en couleurs, de 1604 8 . 
1 Album archéologique de M. A. Bonvarlet fait par M. Alf. Dexitter. 
ï Annales du Comité Flamand de France , t. V, p. 107. 
* Annile* du Comité Flamand de France y t. Y, p. 106. 
— 241 — Canton 
Le château, gravé dans la Ftandrut illustrata de Sanderus, existe e ergues * 
encore ; il appartient à la famille Zylof qu; a donné à Bergues et à 
Bourbourg des bourgmestres et des conseillers pensionnaires. 
faits historiques. Guillaume , comte de Hainaut et de Hollande , 
donna, en 1317, à Araould, seigneur de Steene et à Marguerite, 
sa femme, 308 livres de rente , monnaie de Hollande , \ charge de 
les tenir de lui en fief. 
hameau. Millebrughe. 
WESTGAPPEL. 
situation. Sur l'Yser , E. de Bergues et sur la voie romaine 
allant de Cassel à la mer par Hoymille. 
noms anciens. Arnouts-Capple dit West-Capple, 1405, charte de 
Robert de Capple, 1406; charte de Jean de Bourgogne. (Mémoire 
de la Société Dunk., t. 1856-1658, p. 770.) 
armoiries. Robertd e Capple portait: D'argent, à la bande formée 
de cinq losanges de gueules. 
monuments. L'église, dédiée à saint Silvestre, a été reconstruite au 
XVI e siècle. — Elle renferme des verrières portant la date de 1534 
et 1539 \ Chaire en bois sculpté, banc de communion de même, 
représentant des scènes du Nouveau-Testament. — Pierres tom- 
bales des XV e et XVI e siècles , parmi lesquelles se voit celle de Ro- 
bert de Capple et le tombeau relevé de Luwine de Capple.* Il existe 
encore des restes de l'ancien château ayant appartenu autrefois aux 
seigneurs de Capple 3 . 
i Bulletin de la Commission historique , t. II , p. 191 — - Annales du Comité 
Flamand de France , t. V , p. 105. 
* AJbum de M. Bonvarlet. — Annales du Comité Flamand de France , t. "V I. 
3 L. Cousin , Mémoires de la Société Dunkerquoise , vol. 1856- 185*7. 
Canton — 24-2 — 
de Bergnes. 
WYLDER. 
situation. Sur l'Yser. S.-O. de Bergues et sur la voie romaine 
allant de Cassel à la mer par Hoymille. 
noms anciens. Wildre , 1560, division de l'évêché dTpre (Miraus). 
armoiries. D'or, à la croix de gueules chargée de cinq roses d'ar- 
gent. Ailleurs : D'argent à cinq cors de sable, liés de gueules i. 
monuments. L'église a été bâtie en 1829. On y voit un tableau de 
Langhe-Jan, élève de Jordaens, portant la date de 1651 , et repré- 
sentant la Sainte Vierge et l'Enfant- Jésus donnant l'anneau à sainte 
Catherine. 
hameaux. Le pont de Wylder sur le ruisseau Crayebvque. 
CANTON ET DECANAT DE BOURBOURG. 
a 
En 1789 , les communes de ce canton appartenaient à la Flandre-Maritime ; 
elles étaient du ressort du conseil d'Artois , excepté Brouckerque , Spycker, 
Watten et Wulverdinghe, qui étaient du ressort du Présidial de Bailleul. Elles 
étaient toutes du diocèse de Saint-Oraer. 
13 communes. — 14 081 hectares. —Population 18,63G. 
BOURBOURG. 
Canton situation. Sur le canal de Bourbourg à Dunkerque. O. de Don- 
de Bourbourg k er q ue< 
noms anciens. Broburg , 1056, charte de Bauduin de Lille, car- 
tulaire de Saint Bertin. Broborg , 1075, ibid. Broburgh , 1125, 
ibid. Broborch y Broborc , Cart. de Bourbourg. Brouburg , Brou- 
borg, Cart. de Ravensberg. 
armoiries. D'azur, à trois tierces d'or, à un chef de même, chargé 
d'un lion de sable. 
La châtellenie portait : tiercé en fasce ; au 1 er , d'or, à une croix 
ancrée de gueules, cantonnée au 1 er canton d'un lion de sable ; an 
2% d'or, à un oiseau de sable ; et au 3 e , d'argent, à une croix de 
gueules 
* Tabletu du Musée de Bergues. 
— 243 — Canton 
monuments. L'église paroissiale, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, est e - ° ur ourg ' 
de constructions appartenant à diverses époques. Le chœur est en 
style ogival du XIII e siècle; la nef du milieu, le transept et les cha- 
pelles latérales sont des XVI e et XVII e siècles. On y Ht encore les 
dates de 1577 et 1614. Plan en croix latine; tour carrée avec flè- 
che ; carillon ; cloches avec inscriptions. A l'intérieur une chasse de 
Notre-Dame de Bourbourg , avec sculptures en bois doré et orne- 
ments du XV e siècle. Elle est revêtue de peintures retraçant les 
miracles de 1383. Elle a été restaurée par un main moderne et peu 
habile. — Tableaux àThuile du XVII e siècle reproduisant les mêmes 
miracles. — Quelques autres tableaux de maftres inconnus, de 
l'école flamande. — Une châsse en bois sculpté portant la date de 
1551. — Un tabernacle sculpté et doré du XVIII e siècle. — Quel- 
ques inscriptions tombales. — Orgue portant la date de 1737 ; 
buffet remarquable *. 
Le château-fort, établi au S. de la ville, fut démoli en 1528 par 
ordre de Marguerite d'Autriche. 
L'hôtel-de-ville est moderne; il contient une bibliothèque com- 
posée d'environ 5000 volumes ;unmédailler, où se trouvent quel- 
ques pièces découvertes dans le pays ; et un dépôt d'archives peu 
anciennes. 
institutions religieuses ET civiles. Abbaye de Femmes , de 
l'Ordre de Saint-Benoit, fondée vers 1100 par Clémence de Bour- 
gogne, femme de Robert de Jérusalem, comte de Flandre. Le 
monastère, établi d'abord hors la ville entre la porte de Saint-Omer, 
appelée Zuyt-poorte et le château, fut transféré à l'intérieur, en 
1551. Parmi les restes des constructions primitives, trouvés en 
1841, on remarque des chapiteaux de colonnes, des clefs de voûtes, 
des cintres de fenêtres, une crosse d'abbesse, des pierres sépul- 
crales , des carreaux émaillés du XIII e siècle 2 . Il ne subsiste 
i Bulletin de la Commission historique, t. II, p. 187. 
1 Bulletin de la Commission historique , t. II , p. 1&7. 
Canton — 244 — 
aucun vestige du monastère de l'intérieur de la ville , qui fut 
détruit pendant la révolution '. 
Capucins. Ils furent établis en 1621 sur un terrain donné par 
Charles de Briarde , seigneur de Bavinchove. 
Pénitentes. Cette maison fut fondée, en 1614, par Françoise Taffin, 
veuve d'Alexandre Maes. 
Hôpital de Saint- Jean pour les vieillards. 
Hôpital Saint-Nicolas. Cette maison, fondée au XII e siècle pour 
soigner les lépreux, était établie hors la ville. Elle a disparu avec la 
révolution. 
Hôpital des étrangers. Fut fondé vers 1385 pour donner l'hos- 
pitalité aux étrangers venant en pèlerinage à Notre-Dame 
Bourbourg. Il était desservi par des hospitaliers. En 1456 voulant 
remédier à certains abus, l'Évèque de St-Omer remplaça ceux-ci 
par des Sœurs Grises du tiers-ordre de Saint-François. Depuis la 
révolution, cet hôpital a été réuni à celui de Saint-Jean. 
Confréries d'arbalétriers et d'arquebusiers instituées en 1520. 
faits historiques. Philippe , comte de Flandre , affranchit , en 
1183 , les habitants de Bourbourg de tous droits dans le port de 
Gravelines , et en même temps de tout tonlieu à Saint-Omer, 
excepté un denier par bateau. — En 1240, Thomas de Savoie et 
Jeanne, sa femme, sanctionnent la Keurede Bourbourg.— En 1383, 
les Anglais, commandés par l'Évèque de Norwich, s'emparèrent de la 
ville de Bourbourg. Elle fut reprise presque immédiatement par les 
Français qui la saccagèrent et la livrèrent aux flammes. Elle fut 
incendiée de nouveau en 1479 ; elle fut conquise par les Français en 
1487, en 1645 et en 1657 ; elle resta définitivement à la France 
après le traité des Pyrennées. On démolit alors ses fortifications. 
Bourbourg était, avant 1789, le chef-lieu de la châtellenie de ce 
nom. Cette châtellenie appartint d'abord à la maison de Bour- 
bourg, passa ensuite dans celle de Ghisnes. Vers 1278 elle fut aux 
mains de Gui, comte de Flandre, qni en donna une partie en dot à 
4 Annales du Comité Flamand de France , t. IV. 
—245 — Caaton 
Isabelle , sa fille , lors de son mariage avec Jean , sire de Fiennes. e our ourg 
Robert de Béthune la donna en partage à Robert de Cassel. Elle 
échut ensuite successivement à des membres des maisons de Bar, de 
Luxembourg, de Vendôme et de Bourbon. 
personnages iœmarquables. Thémar, châtelain de Bourbourg, con- 
seiller intime de Charles-Ie-Bon , comte de Flandre , fut assassiné 
à côté de son maître dans la cathédrale de Bruges. — Henri, châte- 
lain de Bourbourg partit en 1170 pour la terre sainte, avec Phi- 
lippe d'Alsace , comte de Flandre. — Un autre personnage du 
même nom, mais non de la même famille, Philippe de Bourbourg, 
exerça auprès de la comtesse Marguerite les fonctions de sergent. 
Dans les temps plus modernes, on cite Guillaume Zylof, ayant rem- 
pli la dignité d'archidiacre de l'évêché dTpres; Antoine de Vulder 
qui, après avoir été président de l'amirauté à Dunkerque, et membre 
du conseil privé, à Bruxelles, fut appelé au conseil royal à Madrid. 
bibliographie. C. Brasseur, histoire de Bourbourg. — Piers, 
notices historiques sur Bourbourg, etc. 
BOURBOURG - CAMPAGNE . 
situation. Sur le canal de Bourbourg. 
Bourbourg-Campagne a été érigé en commune vers 1791 . 
Au mois de mai 1862, on a tronvé des poteries romaines dans un 
champ près du Guindal. 
Hameau. Quatove. 
BROUGKERQUE. 
situation. Canal de la Colme au midi ; canal de Bourbourg au nord. 
noms anciens. Brukerke, 1142, cartulaire de Bourbourg. Bro- 
kerke , XIII e siècle, cueilloir de Bourbourg. 
. armoiries. D'argent, à la fasce de sable , chargée de trois quinte, 
feuilles d'or ' ; ailleurs, de trois besans d'or \ 
Bibliothèque de Lille, Mes. 294. 
% Tableau du musée de Bergues, 
Gafllofi — 2^6 — 
° monuments. Eglise du XVII e siècle, dédiée à Saint-Omer. Un 
tableau de 1 école flamande avec la date de 1622 ; il représente la 
sainte famille. Quelques inscriptions. 
GAPPELLEBROUCK. 
situation. Sur le canal de la Colme. S. de Bourbourg. 
noms anciens. Capellebrouc , 1241, cartulaire deWatten. Capel- 
brock, 1290, titre du chapitre de Térouanne (Mir.) 
monuments, Eglise dédiée à Saint-Jacques. Fragments d'un édifice 
roman. Nef, tour et transept dans le style primitif. L'intérieur du 
transept et le chœur sont du XIV e siècle. Entre chaque fenêtre de 
la face septentrionale de l'intérieur de la nef du milieu est une niche 
de mêige forme et de même grandeur que les fenêtres; (chaque niche 
porte une petite statue , aujourd'hui défigurée par d'épaisses cou- 
ches de badigeon. Quelques inscriptions des XVII e et XVIII e siècles. 
Chaire en bois sculpté représentant les quatre Evangélistes. On a 
trouvé à Cappellebrouck, dans un meuble en bois , au fond d'une 
tourbière 1 des vases romains renfermant des médailles de Trajan 
et une statuette en bronze , représentant Diane. 
faits historiques. La tradition rapporte que les templiers y ont 
eu un établissement. Une charte de 1386 constate qu'à cette époque 
l'église de Capellebrouck était en état de défense militaire ; elle 
était commandée par un capitaine appelé Du Gardin. 
DRINCHAM 
situation. S. de Bourbourg. 
4 M. Victor Derode ,]Etat de la Flandre Maritime , avant le F e siècle, dans 
les dmales du Comité Flamand de Franee , t. IV , p* Î&16» 
_ 247 — Cartel- 
de Bourbourîr. 
N0M6 anciens Dagmaringahem , 830 , cartulaire de Samt-Bertm. 
Dri'ncAam, 1111, cartulaire de Bourbourg. Drincgham, XII? siècle, 
cueilloir de Bourbourg. 
armoiries. Ecbiqueté d'argent et d'azur, à la bordure de gueules. 
monuments. Eglise de Saint Wandrille, reconstruite en 1688 sur 
les restes de la construction antérieure. A l'intérieur , un tableau 
aux armes de la famille de Cupere, longtemps en possession de cette 
seigneurie. Confessionnal en bois sculpté, portant la date de 1684- 
Chaire id. représentant le Sauveur et les quatre Evangélistes. 
Avant la révolution de 1789 l'église était ornée de vitraux aux 
armoiries des anciens seigneurs 4 . 
On voit encore quelques vestiges de l'ancien château des sei- 
gneurs de Drincham, l'un des plus beaux de la Flandre, suivant 
Sanderus *, qui en donne la vue perspective. 
faits historiques. Par diverses chartes du XIII e siècle, 3 les 
seigneurs et dames de Drincham exemptent l'abbaye de Watten et 
de Ravensberg des droits de passage par YOverdrach 4 de Linke, 
sur la Colme. En 1369, Jean, seigneur de Drincham, fonda une 
chapelle au château de Drincham, pour la dotation et l'entretien de 
laquelle il assigna vingt-quatre livres de rentes en fonds de terre 
amortis par Yolande de Flandre, comtesse de Bar , dame de Cassel, 
se réservant la nomination du chapelain. A la mort de Jacques de 
Drincham, la seigneurie fut confisquée sur Jean de Scheurvelde, 
son plus proche héritier , et donnée , en 1383, par Louis de Maie à 
Jean Sans-terre, son cinquième fils bâtard, tué à Nicopolis et auteur 
de la famille de Flandre-Drincham. 
1 Annales du Comité Flamand de France, t. V. 
* Flandria illustra ta. 
3 C art. de Watten et Cart. de Ravensberg. 
* Pour l'explication de ce mot voir la notice de M. L. Deschamps de Pas, 
Annales du Comité Flamand de France , t. VI. 
Gtnfcm — 248 — 
deBourbowg, 
HOLQUE. 
situation. Sur l'Aa , S.-O. de Bourbourg. 
noms anciens. Holoea, 1158, cartulaire de Watten. Holeca: 
1164 , id. Holke, 1178, cartulaire de Saint-Bertin. 
monuments. Eglise du XVII e siècle, dédiée à Saint-Michel ; tour 
du XVI 9 siècle ; quelques inscriptions. 
faits historiques. Par lettres de 1161 et 1180, Philippe , comte 
de Flandre , donne à l'abbaye de Watten toute la terre d'Holque 
c'est-à-dire Oostholque et Wtstholque. Par lettres d'octobre 1241 , 
Robert d'Artois reconnaît que le droit de haute justice sur la terre 
d'Holque appartient à l'abbaye de Saint-Bertin. En 1248, le mê- 
me Robert donne à ses hommes d'Holcque une loi et Keure. Ces 
privilèges furent confirmés en 1329 par Mahaut, comtesse de Bour- 
gogne et d'Artois. 
hameau. Wattendam. 
LOBERGHE. 
situation. Sur la Colme, S. de Bourbourg. 
noms anciens. Loberga. titre de Robert le Frison , Miraeus Lober- 
ghc y 1130, cartulaire de Bourbourg. 
armoiries. D'argent, à la croix de sable, chargée de cinq quinte- 
feuilles d'or '. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Martin, bâtie au XVII e siècle. 
A l'intérieur , quatre tableaux représentant le sacrifice d'Abraham , 
la naissance de Notre-Seigneur, la Cène et le crucifiement , par les 
frères Merseman, sourds-muets, 1779. Chaire en bois sculpté. Ins- 
criptions tnmulaires. Tour carrée du XV e siècle. Cloche très- 
ancienne avec cette inscription : d'un côté, Ave M aria gratta pUna; 
et de l'autre , Jehans de^Bietune nos/Ut a gla. 
* Bibliothèque de Lille , Mes. 803. 
_ 349 — Cwton 
Il y avait ayant 1789 un château dont on voit le dessin dans 
Sanderus, Flandria illustrata. 
faits historiques. Robert de Jérusalem donne en 1093 à l'abbaye 
de Watten , des terres appelées Merieland et Gasland , situées à 
Loberghe. 
hameau. Linck. Il y avait au hameau de Linck un fort adossé à 
la Colme, qui a soutenu au XVII e siècle divers sièges durant la 
guerre entre la France et l'Espagne. 
MILLAM. 
situation. Sur la Colme , S. de Bourbourg. 
noms anciens. Muldelhem , 826 , cartulaire de Saint-Bertin. Mid- 
delhem, 838, id. Milhetn, 857, id. Milham , 1124, cartulaire de 
Watten. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Omer; style ogival flamboyant; 
tour avec flèche élevée, de la même époque; quatre médaillons en 
vitraux de couleurs ; quelques tableaux parmi lesquels on prétend 
voir un Annibal Carrache. — Inscriptions tumulaires et autres des 
XVI e XVII e et XVIII e siècles. 
• 
A deux kilomètres de Millam existe une chapelle avec clocher et 
cloche, dédiée à Sainte-Mildrède. Elle a été construite en 1702, sur 
les ruines d'un édifice antérieur ; on y voit six tableaux représen- 
tant l'histoire de la sainte. 
faits historiques. Gérard , évêque de Térouanne , consacre l'é- 
glise de Millam en 1085. En 1171 , Clarisse , abbesse de Bourbourg 
obtient du prévôt de Watten , la concession d'ériger une chapelle à 
Millam et d'y avoir un chapelain au service de l'abbaye de Bourbourg. 
* Cari, de Watten et JnnaUt du Comité Flamand de France , t. V. 
. .. , 
-I 
Gihtea 3. . — 250 — 
de Bourbourg. ' 
SAINT-MOMELIN. 
situation. SurTAa. S. de Bourbourg. 
noms anciens. Oude- Monstre, Vêtus monasterium. Malbranc, de 
Morinis. 
monumetns. Eglise du XVII e siècle, dédiée à Saint-Momelin , 
rebâtie en partie en 1814. — Châsse en argent de Saint-Momelin „ 
travail du XVI* siècle. Elle contient le crâne du saint. Elle est gar- 
nie de pierreries. — Tableaux anciens ; l'adoration des Mages est 
une toile des plus remarquables du pays. 
faits historiques. Le nom de cette commune est celui d'un pieux 
personnage qui vécut , au VII e siècle , dans le monastère établi en 
ce lieu. Saint Bertin y passa aussi quelques années avant d'aller 
fonder à Saint-Omer l'abbaye de son nom. Il y amena un certain 
nombre de religieux de Saint-Momelin qui finit par ne faire plus 
qu'un avec Saint-Bertin ; de là le nom de Vêtus monasterium, donné 
longtemps à Saint-Momelin. 
SAINT-PIE RREBROUGQ. 
situation. Sur l'Aa, S.-O. de Bourbourg. 
noms anciens. Sancti Petri-Brochum , 1114 , cartulaire de Bour- 
bourg. Sancti-Petri-Bruc : 1119, 1147. Id. Satnt-Pierre-Bruec : 
XIII e siècle , cueilloir de Bourbourg. 
monuments. Eglise du XV e siècle dédiée à Saint-Pierre. Tour mo- 
derne. Quelques tombes avec inscriptions, parmi lesquelles se voit 
celle d'Arnould , chevalier , seigneur de Wez et de La Motte, cham- 
bellan du roi Charles VI, de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur. 
faits historiques. L'abbaye d'Hasnon possédait, au XIII e siècle , 
àSaint^Pierrebrouck, des terres féodales qui reçurent le nom de sei- 
gneurie d'Hasnon. En 1288 , l'abbé et les religieux de ce monastère 
assignent ces biens à la garantie d'un prêt d'argent fait par Robin 
Crespin et Baude Crespin d'Àrras. 
— 251 — ■ CaMon- 
hommes remarquables. Arnould de Wez. e y**' 
hameaux. Le Wez , la Bistade. 
SPYCKER, 
situation. Sur le canal de Bourbourg à Dunkerque. E. de 
Bourbourg; et sur la voie romaine allant de Cassel à la mer, 
noms anciens. Spicris , 1121, titre de l'abbaye Saint Winoc, 
Miraeus. Spicre, 1186, cartulaire de Watten. 
armoiries. D'argent au lion de sable '. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Léonard, du XV e siècle, à trois 
nefs , plan en forme de ]croix latine , réduite à une nef au XVII e 
siècle. Cloche de 1598 ; elle porte les armoiries du curé d'a- 
lors et une inscription flamande. À l'intérieur de l'église un trip- 
tique de 1675. Stalles et chaire en bois sculpté. Pierres tom- * 
baies avec inscriptions. Quelques tableaux sur toile. 
faits hitoriques. Avant d'être transférée à Bergues, en 1248 , 
l'abbaye de Saint- Victor avait été fondée à Spycker, en 1227 par le 
seigneur de Spycker *. Il est question d'un Romold de Spycker 
fils d'Ermengarde et d'Eustache son lils, dans plusieurs chartes rela- 
tives à l'abbaye de Watten 8 . 
WATTEN. 
situation. Sur l'Àa et sur la Colme ,S. de Bourbourg. 
noms anciens. Watanas . 1072 , cartulaire de Watten. Watana , 
4 
1093, ch. de Robert le Frison, Miraeus. Watenes, 1112, cartulaire 
de Bourbourg. Watenen, 1170, Id. 
armoiries. D'or, à la fasce de gueules, et un lambel d'azur. 4 
Tableau du Musée de Bergues. 
*. Chronique de V Abbaye des Dames de Saint- Victor , pur A. Bonvarlet, 
dans les Mémoires de lp Société Dunkerquyise , vol.. 185*7-1858 . 
3 AnnaUi du Comité flamand de France , t. V. 
* C'est une brisure de l'écusson d'Haveskercke, 
CaatOB — 3S2 — 
*** monuments. Epoque romaine. Il y existe des substructions d'ori- 
gine romaine; on pense que se sont des restes d'une forteresse bâtie 
par les Romains. On y a trouvé aussi des médailles, des poteries et 
d'autres débris de la même époque , dont une partie est aujourd'hui 
déposée au musée de Saint-Omer et une autre en la possession de 
M, Deleflye, maire de Watten. L'église actuelle a été bâtie au 
XVII e stecle. 
institutions religikuses ET givilbs. En 1072, fondation d'un mo- 
nastère d'hommes par un habitant du lieu, nommé Adam, qui fait 
don de ses biens. Robert de Jérusalem , comte de Flandre , prend 
la maison sous sa protection ; la dote de propriétés considérables 
et la convertit en une prévôté de chanoines réguliers de Tordre de 
Saint-Augustin. En 1560 , les revenus de cette maison furent an- 
nexés au nouvel évêché de Saint-Omer , à la charge de nourrir les 
religieux, dont les ressources se trouvaient notablement diminuées 
par suite des déprédations commises pendant les troubles de Flan- 
dre. Le monastère se trouvant pour ainsi dire abandonné vers 1608, 
l'évêquede Saint-Omer y appela des Jésuites anglais, qui y restè- 
rent jusqu'en 1762, époque à laquelle la compagnie fut expulsée de 
France. Les biens de cet établissement furent rendus à l'évéque de 
Saint-Omer. On en démolit les bâtiments, excepté la tour haute et 
carrée qui sert encore aujourd'hui de point de vue et de guide aux 
navigateurs. 
Thierry d'Alsace , mort à Gravelines en 1168 , fut enterré à l'ab- 
baye de Watten, dans la chapelle consacrée à Saint- André ' . 
hameaux. Overstel. Wattendam. 
bibliographie. Notice historique sur Watten, par Alexandre 
Herinand. ( Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie 
tome 4. ) — Catalogue des prévôts du monastère de Watten , par 
Aimé Leroy. (Archives du nord de la France tome 6, nouvelle série.) 
— Bulletin historique de la Société des Antiquaires de la Morinie , 
tome 2 , page 762 et page 799. — Annales du Comité Flamand de 
France tome V. 
1 BulUtin du Comité Flamand de France , t. II, 
— 353 — Canton 
deBourboturg. 
WULVERDINGHE. 
situation. Sur PAa, S. de Bourbourg. 
noms anciens. Wulverdinghem , 1190, cartulaire de Saint-Bertin. 
WVlverdingha, 1191, Id. Wulcerdinghe, 1121, cartulaire de Watten. 
monuments. L'église dédiée à Saint-Martin, a été rebâtie en partie 
die 1713 et 1717 , sur d'anciennes fondations. On y voit encore des 
restes d'architecture romane. La façade primitive a été conservée. 
Stalles et chaire en bois sculpté. Quelques inscriptions tumulaires. 
faits historiques. En 1190 , Philippe d'Alsace donna sa forêt de 
Wulverdinghe à l'abbaye de Saint-Bertin , partie en échange pour 
d'autres biens, partie en aumônes. En 1221 , Michel de Boulers 
donne à l'abbaye de Watten les droits de Voedercoom, de Her$cot 
et de Hercins 4 qui lui étaient dûs annuellement par le curé de 
Wulverdinghe. 
hameau. Overstel. 
CANTONS ET DÉCANAT6 DE DUNKERQUE. 
En 1*789 , let communes de ces cantons appartenaient à la Flandre-Maritime ; 
elles étaient du ressort du conseil d'Artois , excepté Teteghem, qui était de celui 
du présidial de Bailleul. Sous le nom de paroisses elles faisaient partie du diocèse 
d' Ypres , excepté Mardyck , Grande-Synthe et Petitc-Synthe , qui étaient de 
celui de Saint-Omer, 
DUNKERQUE-EST. 
Communes. —6713 hectares. — Population , 31,474. 
COUDEKERQUE. 
situation. Sur le canal de Bergues. S.-E. de Dunkerque % Canton 
° ^ ée Dunkerque 
noms anciens. Coudekerke , 1067 , charte de Bauduin le Chauve, Esi - 
Miraeus. Coudekercke , 1121 , id. 
* ÀnnmUê du Comité Flamande* Frane* , t. V. p. 850. 
™T e armoiries. Ëchiqueté d'or et de sinople,de 12 pièces *. Ailleurs: 
d'argent, à l'aigle éployée de sable *. 
monuments. Église dédiée à Saint-Michel , reconstruite à la fin 
du XVI e siècle sur les ruines des Iconoclastes. En 1786, elle avait 
encore trois nefs ; elle n'en n'a plus qu'une aujourd'hui ; elle sera 
très prochainement rebâtie. Pierres tumulaires avec inscrip- 
tions des XVI e et XVII e siècle. 
faits historiques. En 1247 , Clais de Coudekerque , au nom de 
Guillaume de Thérouanne , reçut d'Arnould , avoué deThérouanne, 
et lui donna gages de bataille , à cause de différents qui s'étaient 
élevés entre ces deux derniers. Ces différents furent soumis à l'ar- 
bitrage de Robert , avoué d'Arras 3 . 
COUDEKERQUE-BRANCHE. 
situation. Sur les canaux de Furnes, des Moeres, de Bergues , 
de Bourbourg. S.-E. de Dunkerque. 
noms anciens. L'époque de son érection en commune ne date 
que de 1791. 
monuments. Cette commune n'a pas d'église ; elle dépend , pour 
le spirituel v de la paroisse de Saint-Eloi , à Dunkerque. 
DUNKERQUE. 
situation. Sur la met du Nord, t'es canaux de Bourbourg, 
de Bergues et de Furnes viennent y aboutir. 
noms anciens. Dunkerka, 1067, charte de Bauduin de Lille , 
Miraeus). 
' 4*>Bibl. de Lille, manuscrit 294. 
* Tableau du musée de Bergues. 
* Annuaire du département du Nord. 1895 , p. 82. 
s. - ■ 
— 285 — Cantoa 
de Dunkerque 
AEMOiBiBs. D'or , au lion passant de sable , coupé d'argent , à un Est. 
dauphin couché , d'azur , crette et oreille de gueules. 
monuments. L'église Saint -Éloi, bâtie en 1440 , fut reconstruite 
vers 1560 , en style ogival de la dernière époque. En 1783 , la 
tour fut séparée de l'église par une rue , et on ajouta à l'édifice un 
péristyle -, dans le goût antique, ce qui forme un contraste cho- 
quant avec le monument dont le style et les proportions en font 
un des plus remarquables du nord de la France. La tour est d'une 
construction antérieure à l'église ; ses parties inférieures accusent 
des formes romanes. L'église renfermé des tableaux de maîtres 
flamands et quelques inscriptions tombales parmi lesquelles se voit 
celle de Jean Bart , et de son fils, le vice-amiral François-Corail 
Bart, décédé en 1755 '. 
Eglise de Saint- Jean- Baptiste. C'est l'ancienne église des Ré- 
collets qui, en 1804, devint la seconde église paroissiale de 
Dunkerque. On y voit plusieurs tableaux de maîtres et deux 
inscriptions ; les autres ont été détruites , il y a quelques an- 
nées. 
Eglise Saint-Martin. Située en Basse- Ville , a été insti- 
tuée en église paroissiale , en 1856. Elle forme aujourd'hui le 
troisième décanat de la ville de Dunkerque. L'exercice du culte 
s'est pratiqué jusqu'en 1861 , dans la chapelle de Saint-Martin , 
que l'on avait agrandie par l'addition de deux nefs en bois. A 
cette époque , le clergé a pris possession d'une église qu'on a 
m 
fait élever rue du Fort-Louis et où l'on célébrera les offices jus- 
qu'au jour où il sera possible d'entrer dans celle qui est en projet 
d'exécution, rue de Paris. 
Notre-Dame des Dunes. La chapelle de Notre-Dame des 
Dunes doit son origine à la découverte d'une statuette de 
la Vierge, dans les sables de là côte. lia piété des fidèles* 
s'empara de cet événement; vers 1405, on érigea un ora- 
4 Elles ont été relevées par M. Bonvarlet qui en publiera le texte dans son 
Epigraphie dei Flamand*' de PràticS, Annaltt duCotrtitë flàtnànd, t.VI. 
4 
lt 
Canton 256 — 
g st toire que l'on consacra à Marie , dans l'endroit même où la 
statuette avait été recueillie , et comme {en ce lieu il existait une 
source d'eau , le sanctuaire reçut le nom de Notre-Dame-de-la-Fon- 
taine. En 1714 on l'agrandit ; au mois de décembre 1793 , il fut 
enlevé au culte et converti en atelier de projectiles de guerre ; enfin 
au mois de mars suivant, une explosion produite par l'imprudence 
d'ouvriers, le détruisit de fond en comble. Pendant vingt ans , les 
fidèles vinrent invoquer la Sainte- Vierge en plein air , agenouillés 
sur une immense pierre de taille placée à l'origine de l'ancien puits 
où avait jailli si longtemps l'eau de la fontaine sacrée. En 1814, on 
projeta la reconstruction de la chapelle ; en 1815 , on recueillit des 
souscriptions , et le 25 mars 1816 , avaient lieu l'inauguration et 
la bénédiction du moderne monument. On l'appelait alors la Petite- 
Chapelle ; le temps lui a consacré définitivement la dénomination de 
Notre-Dame des Dunes. Plus tard on sentit le besoin d'un agran- 
dissement : il s'effectua en 1858 , par la construction d'un avant- 
corps , grâce à la constante sollicitude des administrateurs. ' 
Hôtel-de-Ville. Il a été construit en 1644. Il n'offre^aucun carac- 
tère architectural , sinon son péristyle à colonnes grecques. 
Statue de Jean-Bart , en bronze , par David d'Angers , sur la 
Plaee d'Armes. 
institutions religieuses ET civilbs. Couvent des Pénitentes. 
Selon les uns , sa fondation daterait de 1438 , selon d'autres , elle 
devrait être fixée à 1452. M. Derode ayant trouvé le chiffre de 
1346, dans un des murs de la maison , la fait remonter à cette 
époque. Cet établissement couvrait un terrain limité par la rue de 
Hollande , la rue des Pierres et la rue Faulconnier. 11 se composait 
d'une maison d'habitation , d'une chapelle , d'un cimetière et d'un 
jardin. — Les religieuses soignaient les malades ; on les appelait 
les 9 Mères de l'hôpital Saint-Julien. » . 
Coneèptionistes ou Sœurs-Blanches. Elles furent établies en 1426. 
i Voir Notice sur la Petite Chapelle , par R. de Bertrand. 
— 257 — Canton 
de Dunkerqut 
En 1579 elles durent s'exiler à Calais , à cause des troubles de la Egt 
réforme. En 1633, elles furent astreintes à la clôture. 
Récollets. En 1436 le pape Eugène , signala bulle de leur insti- 
tution à Dunkerque. Leur église qui est aujourd'hui celle de Saint- 
Jean-Baptiste , fut bâtie en 1772. 
Carmes. Ils furent admis vers le milieu du XVI e siècle , et s'ins- 
tallèrent en Basse- Ville , sur un terrain qu'ils achetèrent des dames 
Bernadines de Ravensberg ' . 
Jésuites. Ils s'établirent vers 1589, et quittèrent la ville en 1762, 
par suite delà mesure générale prise contre l'ordre. Aujourd'hui le 
collège communal se trouve sur l'emplacement de l'église et de la 
maison des Jésuites. 
Capucins. Us furent admis en 1620. Leur maison , leur jardin et 
leur église furent vendus en 1796. La rue David d'Angers passe au- 
jourd'hui à travers l'ancien couvent des Capucins. 
Minimes. Appelés en 1647 , par le maréchal de Rantzau qui 
pourvut à leur premier établissement , ils furent agréés par lettres 
patentes de 1649. Le couvent disparut avec la révolution. 
Pauvres-Claires anglaises. Elles furent autorisées en 1625 à éta- 
blir une école et un couvent. 
Bénédictines. Désignées aussi sous le nom de Riches-Claires , elles 
s'établirent à Dunkerque pendant que cette ville appartenait à l'An- 
gleterre. Elles s'y installèrent en 1662. Elles y bâtirent une jolie 
église et un pensionnat où elles recevaient des filles de qualité de 
leur nation. En 1793 leur maison devint un hôpital militaire; elle 
fut dévorée par un incendie. 
Sœurs-Noires. Elles vinrent s'installer à Dunkerque en 1682 dans 
une maison de la rue Saint-Jean. Eu 1686, elles bâtirent une petite 
église et un couvent dans la rue de Nieuport. Cette maison disparut 
à la révolution. 
Congrégation des Rédemptoristes. En 1854 , quelques Pères Ré- 
* Jnnaltê du Comité Flamand de France , t. VI, 
Gaston — 258 — 
9 b erqne demptoriste* arrivèrent à Dunkerque et se logèrent près de ha cha- 
pelle de Notre-Dame des Dunes* En 1857, ils firent construire «m 
maison et une église, rue David d'Angers; ils en prirent possession 
à la fin de 1860. 
Dunkerque possède un Hôpital, un Collège communal , un Col- 
lège dit de Notre-Dame des Dunes, un Pensionnat des Dames de 
Louveneourt et un des Dames de la Sainte-Union. 
- * 
Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des 
lettres et des arts. Elle a été fondée en février 1851. Elle publie, 
chaque année un volume de Mémoires. 
Comité flamand de France. Cette société , fondée le 10 avril 
1853 , a pour but principal la recherche , la conservation et l'étude 
des documents en langue flamande relatifs à l'histoire et à ta litté- 
rature de la Flandre maritime. Elle publie des Annales et un 
Bulletin bimensuel. 
Musée. Il renferme des objets d'art et d'histoire naturelle. On y 
compte environ 80 tableaux dont quelques-uns de bons maîtres de 
l'école flamande . 
faits historiques. On croit que Dunkerque existait déjà au temps 
de Jules César , et que ses habitants furent convertis au christia- 
nisme par Saint-Eloi lui-même , qui y aurait fondé une église dans 
les sables ou les dunes , d'où Dune-Kercke. Mais ce nom ne se ren- 
contre dans aucun titre antérieur à la charte de 1067 de Bauduin 
de Lille, en faveur de l'abbaye de Saint-Winoc. Après. avoir appar- 
tenu aux comtes de Flandre, Dunkerque passa, à titre d'apanage, à 
Robert de Cas sel, et, par Yolende, entra dans les maisons de Bar et 
de Luxembourg. En 1229, la ville de Dunkerque fut assiégée et prise 
par Philippe-le-Bel, roi de France ; quatre ans après , les habitants 
secouèrent le joug de leurs nouveaux dominateurs. Les Français 
l'assiégèrent une seconde fois en 1488 , mais inutilement. En 1558, 
le maréchal de Termes livra la ville au pillage ; ses soldats y exer- 
cèrent les plus grandes cruautés. La bataille de Gravelines, gagnée 
peu après par le comte d'figmpnt f fut l'occasion de terribles repré- 
vailles Contre les Français. En 1583, ceux-ci s'emparèrent en- * eh*^* 
core de Dunkerquè , mai; s'en virent repoussés la même année par 
les Espagnols. Le prince de C onde, an nom des Français, s'en rendit 
de nouveau maître en 1640, et dut l'abandonner en 1652. La célèbre 
bataille des dunes fut donnée en 1683. Turenne et Louis XIV en 
personne commandaient l'armée française. L'armée Espagnole eut 
pour chef le prince de Condé , qui avait déserté la cause de sa 
patrie. Louis XIV remit la ville aux Anglais , conformément aux 
conventions antérieures. 
En 1662 , les Anglais après avoir fortifié la place et construit une 
citadelle , consentirent à vendre la ville à Louis XIV pour cinq 
millions. Vauban l'entoura de fortifications formidables. Son port 
fut creusé et rendu accessible aux vaisseaux. En peu de temps, 
Dunkerquè acqait un haut degré de prospérité et devint une des 
villes considérables de l'Europe. 
Après avoir vainement bombardé Dunkerquè par mer , en 1694 , 
l'Angleterre imposa à Louis XIV, par le traité d'Utrecht, la des- 
truction du bassin , des écluses , des remparts , des jetées et des 
ports , la fermeture du chenal par un bâtardeau de sable. Dans la 
crainte qu'un nouveau port s'établit à Mardick , elle alla jusqu'à 
s'opposer à l'établissement d'un canal entre cette ville et Dunkerquè. 
Le 31 décembre 1720, une tempête rompit le bâtardeau et rou- 
vrit le chenal. Pendant la guerre qui, en 1740, se ralluma avec l'An- 
gleterre, le port et les fortifications furent rétablis. En 1748 et en 
1763, l'anéantissement du port de Dunkerquè fut de nouveau stipu- 
lé; mais la guerre d'Amérique donna occasion à la France de sauver 
Dunkerquè d'une nouvelle destruction. Son importance commer- 
ciale et maritime augmenta peu à peu. A l'époque de là révolution, 
elle avait acquit une très-grande prospérité. En 1793 , la ville subit 
un nouveau siège, qui ne fut levé qu'après la bataille d'Hondschoote, 
où les Anglais furent défaits et contraints d'abandonner le pays. 
Sous le premier empire et les gouvernements qui l'ont suiti, 
Dunkarque a reçu des améliorations et des agrandissements consi- 
Canton — $60 — 
Est 6rqUe dérables. On avait songé, en 1816, à lui rendre son ancienne «plai- 
deur en lui accordant la franchise, mais la crainte de donner an 
privilège peu compatible avec le nouveau régime, fit avorter ce 
projet. Un décret de 1861, affectant un crédit de 15 millions aux 
travaux du port, est destiné à augmenter, dans de larges propor- 
tions, la prospérité de Dunkerqne. 
hommes célèbres. Sciences. Perse , inventeur des moulins à eau 
mus par le flux et le reflux. Denys Mont-Fort, naturaliste auteur 
d'un ouvrage sur les molusques, imprimé à la suite de Buffon. 
— Arts. Jean de Beyn , Gorbean , Elias , Descamps et Delorge, 
peintres; Dourlen, de Cuvillon et Woets, musiciens. — Art mili- 
taire. Les généraux Bisson, de Saint-Laurent, Thevenet et 
Guilleminot. — Marine. Le célèbre Jean-Bart, chef d'escadre sous 
Louis XIV; les vice-amiraux Mathieu Rombert, Josse Pieters , 
Mathieu-Maes , Michel Dorne , Michel Colaert, Michel Jacobsén , 
François Bart, fils de Jean, et Philippe Bart, fils de François , gou- 
verneur de Saint-Dominigue ; le vice-amiral Roussin et les contre- 
amiraux Van Stabel et L'Hermite. 
bibliographie. Histoire de Dunkerque par Faulconnier . — His- 
toire de Dunkerque par Victor Derode, Lille, 1852. 
LEFFRINCHOUGKE. 
situation. Sur le canal Furnes , N.-E. de Dunkerque. 
noms ancibns. Lefringhehoek, 1241 , charte de Thomas, comte de 
Flandre. — Leffringhenhouke , 1269 , diplôme de Gui , comte de 
Flandre. 
armoiries. Échiqueté d'argent et d'azur *. 
monuments. Eglise dédiée à Sainte-Catherine, bâtie en 1680. Clo- 
cher de forme octogone avec balustrade en pierres sculptées. — 
Pierre tombale du XV e siècle. — Tableau gothique à fond d'or, re- 
présentant l'ensevelissement du Christ. 
Tableau du Musée de Bergùei. 
— 261 — Ctotoa 
d#Dunkepq«f 
DUNKERQUE-OUEST. Oue0t * 
4 communes. — 4715 hectares. — Population , §1,190. 
AREMBOUTS-CAPPEL-CAPELLE. 
situation. Sur les canaux de Bergues et de Bourbourg. 
S. de Dunkerque. 
noms anciens, Mentionnés dans la Flandria illustrât a, de 
Sanderus. 
armoiries. D'argent , semé de croîsettes de sable , à deux bars 
adossés de même, à un écusson d'or en chef , chargé d'un chevron 
de sable i. 
monuments. La commune dépend aujourd'hui, pour le spirituel, 
de celle d'Arembouts-Cappel. — L'église démolie à la Révolution 
n'a pas été réédifiée. 
faits historiques, En 1789, une partie de la commune était du 
ressort de l'échevinage de Dunkerque , l'autre était du ressort 
de celui de Bergues. Les appels de la première se portaient au 
conseil d'Artois et ceux de l'autre , au parlement de Flandre* — Elle 
était du diocèse d'Ypres. 
GRANDE - SYNTHE. 
situation. Sur le canal de Bourbourg, S.-O. de Dunkerque. 
noms anciens. Sentinas, 877, cart. deSt.-Bertin. Sintonis, 1067, 
charte de Bauduin-le-Chauve (Miraeus). Santinis, 1097, cart. de 
Watten. 
armoiries. D'azur, à une fleur de lis d'or, au chef d'argent, chargé 
d'un lion léopardé de sable '. 
monuments. Eglise dédiée à saint Jacques , bâtie en 1755 sur des 
restes plus anciens. — Copie du tableau de Rubens représentant 
la Descente de la Croix, dite le Chapelet. — Quelques pierres tom- 
bales avec inscriptions. - Croix de procession en cuivre , d'un bon 
travail. 
i Tableau du Musée de Berguef. 
* Ihii. 
•Onest^ hameau. Le fort de Mardick. LorsqueLouis XIV fonda, en 1670, le 
hameau des Matelots-Pécheurs , en y envoyant quelques familles de 
Cucq ( Picardie , , le territoire dépendait de Mardick. An siècle 
suivant, il fut attribué aux villages de Petite-Synthe et de Grande- 
Synthe. En 1790 le hameau fut détaché de ces villages, et érigé en 
commune l'année suivante , sous le nom de commune du Fort de 
Mardick. Mais en 1800 , la concession des Matelots-Pécheurs rit 
éclore son dernier jour de liberté ; il fut annexé à la commune de 
Mardick. Le 1 er janvier 1830, il cessa d'en faire partie et fut as- 
signé à Grande-Synthe. Il existe dans le hameau une école com- 
munale depuis le mois de mai 1845 *. Une église y a été con- 
sacrée en 1861. 
MARDICK. 
situation. Sur le canal de Mardick , S.-O. de Dunkerque. 
roms anciens. IHardie , 1121 , titre de l'abbaye de Saint-Winoc, 
(Miraeus >. Mardike, 1273, testament d'Adam de Mardike. Mardick. 
1236 , cart. de Marquette. 
ahmoiries D'azur plein. 
monuments. L'église , dédiée à Saint-Nicolas, est en style ogival. 
Après l'incendie de 1558 , elle a subi des restaurations. Il ne reste 
plus de l'ancienne construction que le chœur et la nef de gauche. On 
y voit une chaire, un banc de communion et des boiseries sculptées, 
en chêne ; une peinture ancienne au plafond de la nef de la chapelle 
Sainte- Anne. La tour carrée est surmontée d'une flèche , conte- 
nant une cloche provenant de l'abbaye de Saint-Winoc avec la date 
de 1700 ; elle portait des armoiries avec ces mots « ne moreris » *; 
on y voyait une scène de la danse des morts. Cette cloche a été 
refondue en 1848. 
* M. R. de Bertrand donne l'historique de ce hameau, dit Matelots-Pêcheurs , 
dans son Histoire de Mardick et delà Flandre-Maritime , imprimé en 1858. 
* Ne moreris est la devise de Benoit Janssont «w Jeanssemo, abbé de 8^Vi»oc 
— 983 — AMft 
- institutions EBLNHTO8BS m civilbs. H f avait un hospice qui l q^J*** 
existait déjà du temps de Jeanne de Constantinople. 
faits historiques. Il est fait mention de Mardick dans la notice 
de l'empire. Ce lien , en 423 , était une station romaine d'une cer- 
taine importance et Tony voyait encore, an moyen âge, des construc- 
tions militaires élevée* à uftè époque très-reculée. Mardick possé- 
dait un des meilleur* ports du littoral de la Morinie. On pense que, 
dès le IV* siècle, la religion chrétienne pénétrait à Mardick et 
qu'au siècle suivant une église paroissiale vint remplacer le 
temple des dieux du paganisme 1 . Au IX e siècle, la ville fut sac- 
cagée et détruite par les Normands. En 1168 , Philippe d'Alsace en 
fit une commune franche et lui concéda des lettres par lesquelles il 
autorise ses habitants à user du droit , des lois et coutumes dont la 
Keure lui avait été soumise. Le 29 juillet 1218 , la comtesse Jeanne 
de Constantinople confirma ce statut local. Les guerres et les ré- 
volutions lui portèrent , à diverses époques , de terribles coups , 
spécialement l'invasion des Anglais en 1383 et celle des Français en 
1558. Sa population alarmée, que né garantissaient plus de fortifica- 
tions d'aucuns nature, s'amoindrit insensiblement, à tel point que, 
sous le règne de Louis XV, un édit de S. M , du mois de mai 
1736 , en supprima le baillage et réunit sa juridiction à celle de 
Dnnkerque. Le 1 er janvier 1737 , Mardick cessa d'être ville , d'avoir 
des prérogatives et des privilèges. La population n'offrait plus à 
la fin de cette année que quarante-sept familles dans l'agglomé- 
ration locale. 
Sûr un autre point de son territoire , à l'est , vers Dunkerque , 
Louis XIV avait jeté, en 1670, les fondements d'un hameau de 
matelots pécheurs dans l'endroit même où avait été construit, en 
1622 , sous la domination espagnole , un fort pour la défense de la 
place et du port de Dunkerque. 
Le fort de Mardick, successivement agrandi, pouvait contenir une 
garnison de 4000 hommes. Il subit plusieurs sièges , notamment en 
i M. à* Bwttaad , JTUuir* le Mordiet. 
1 g^^ w l<45, 1646 et 1647. La France en fit l'acquisition en 1661; mais 
le jugea bientôt d'une conservation inutile et dispendieuse , on le 
rasa , et les derniers vestiges en disparurent en 1697. 
Le port des Romains et des bourgeois de la ville franche de Mar 
dick , n'existait plus i cette époque. Louis XIV en fit creuser un 
autre , en 1714-1715 , à Test du hameau des matelots pêcheurs 
pour tenir lieu de celui de Dunkerque, qui avait été comblé en vertu 
de la paix des Pyrénées de 1713. L'Angleterre et la Hollande pro- 
testèrent contre cette infraction , et le traité de la Triple-Alliance 
prescrivit, en 1717, la destruction du port de Louis XIV. Il a dis- 
paru également. Le canal intérieur qui portait des frégates et des 
navires de commerce jusqu'à Dunkerque existe encore ; mais dans un 
état de dégradation presque complète. 
bibliographie. Histoire de Hardick et de la Flandre maritime par 
Baymond de Bertrand Dunkerque, 1852 , un vol. gr. in-8*. 
PETITE - SYNTHE. 
situation. Sur le canal de Bourbourg, S. O. de Dunkerque. 
noms anciens. Zintene-Capclla, 1273, testament d'Adam de Mar- 
dick. Sintes Capelle , 1559, division des diocèses, (Miraeus). CUîne 
Sinte, descnption des Pays-Bas, par Guichardin. 
armoiries. D'argent, à la croix de gueules, cantonné de quatre 
besans d'or. 
monuments. Eglise dédiée à St-Nicolas, bâtie au XV e siècle. 
ROSENDAEL- 
situation. N.-E. de Dunkerque. 
Le .hameau du Rosendael possédait avant 1794 une chapelle , où 
l'on célébrait la messe le dimanche et les jours fériés. Situé aux portes 
de Dunkerque et faisant partie du territoire des communes de Té- 
teghem et de Coudekerque-Braache, ce hameau eu fut détaché et 
— 465 — '*■«* 
érigé en paroisse dans le cours de Tannée 1843. On ne tarda pas ouJt 
à y élever une église, qui fut consacrée à la Vierge ; la bénédiction 
en eut lieu le 8 décembre 1846* Un décret de 1860 a érigé le ha- 
meau du Rosendael en commune * . 
TETEGHEM. 
situation. Canal de Fumes. E. de Dunkerque. 
noms anciens. Tetingeem, 1067, charte de Bauduin de Lille 
(Miraeus). Tidecham, 1115, cart. de Bourbourg. Tetinghehem , 
1121, cart. deSt.-Waast. Teti*ghem y 1190 , 2 e cart.de Flandre. 
armoiries. Echiqueté d'argent et d'azur, à la bande de gueules 
sur le tout. 
monuments. Dans l'église, dédiée à saint Pierre, se trouvent dés 
dalles tumulaires ; Tune d'elles porte la date de 1532. On y a dé- 
couvert des médailles romaines. 
faits historiques. Robert de Jérusalem donna la terre de Tête- 
ghem à l'abbaye de Bourbourg ; cette donation fut confirmée par 
le comte Bauduin, en 1115. Raoul, connétable de France, lieu- 
tenant du roi en Flandre, donna, en 1298, à Willars de Zoutenai , 
treize mesures de terres, situées à Tetinghem, qui avaient été 
confisquées sur Moenin Luechtin , pour avoir suivi le parti contraire 
à celui du roi 
UXEM- 
situation. Sur le canal de Furnes. N.-E. de Dunkerque. 
noms anciens. Ukeêhem, 981 , titre de l'abbaye de St.-Pierre de 
Gand (Miraeus) Oœhem , 1067 , charte de Bauduin de Lille , id. 
Oxhem , 1121 , titre de l'abbaye de St.-Winoc , id. 
* Extrait d'urne police manuscrite de jtf. Raymond de- Birtctad. 
lôoJt* "o*™*** 8 - Eglise dédiée à saint Amand. — Stalles et chaire m 
bois sculpté et ornées de statues. — Pierre baptistaire de 1589. — 
La tour a été reconstruite , il y a peu d'années. 
ZUYDCOOTE. 
situation. Sur le canal de Furnes. N.-E. de Dunkerque. 
noms anciens. Souteota , 1121 , titre de l'abbaye de St.-Winoc 
(Miraeus). Soutcote , 1183, îd. Zeutcotê, 1273, testament d'Adam 
de Mardike. Zoutkotc, 1318, partage de Robert de Gassel. Zut- 
cote, 1329, mandement du roi au bailli d'Amiens. 
AftMoiaiBs* D'argent, à l'aigle à deux têtes, au vol élevé de sable, 
becqué et ongle de gueules, accompagné de deux lions de sable, 
làmpassés et armés de gueules, posés en fasce, l'un à dextre, 
l'autre à senestre. 
monuments. Une violente tempête, qui éclata dans la nuit du 31 
décembre au 1 er janvier 1777, souleva le sable des dunes et en cou- 
vrit une partie de ce village. L'église et les maisons voisines furent 
presque englouties sous cette masse. Il ne reste plus de l'église 
que la tour, qui sert de point de vue en mer aux navigateurs. En 
1861 on y a exécuté des réparations et pratiqué un logement pour 
un gardien. 
Une nouvelle église ou plutôt une sorte de chapelle a été bâtie en 
1779, plus au sud et à proximité du canal ; elle n'offre aucun ca- 
ractère architectural. 
faits historiques. Zuydcoote avait un port qui fut détruit par 
une tempête en 1200. Zuydcoote fit partie de l'apanage de Robert 
de Gassel, dans le partage de son père, Robert de Béthnne. En 
1339, les habitants de Zuydcoote étant en butte aux vexations 
de leur seigneur, présentèrent au roi de France un mémoire où ils 
exposèrent leurs griefs; ces plaintes furent accueillies. Entre temps 
Robert mourut; Yolende, son héritière, se maria avec Henri de 
Bar, et làfiferre s'arrangea. C'est sous Yoléitde qile fut bâtie 
l'église de St.-Nicolas, dont une grande partie est aujourd'hui /wj 
enterrée dans le sable. En 1540 , Zuydcoote obtint de Charles- 
Quint des lettres patentes pour l'institution d'une société de St.- 
Sébastien ou d'archers. Ces lettres furent confirmées en 1616 par 
Albert et Isabelle qui , par d'autres lettres en date 29 mai 1617, 
homologuèrent les coutumes particulières de la seigneurie. 
jiBjJoçRAPfljjs. Notice historique sur Zuydcoote parJlayniQnd de 
Bertrand (Mémoires de la Société Dunk., v?l. 1853-1854). 
CANTON ET DÉCANAT DE GRAVEUNEP. 
Bn 1789 , les communes de ce canton appartenaient à la Flandre-Maritime ; 
•lies étaient du ressort du conseil d'Artois et du diocèse de Saint-Omer. 
4 communes. -~- t,g*a hectares. — Population , t,taa. 
GRAYWICK* 
situation. Sur le canal de Bourbourg. E. de Graveljne?. Canton 
noms anciens. Craiawick, 1119, bulle de Paschal II, cart. de 
Bourbourg. Crai$ru>ie , XIII e siècle , Cueilloir de Bourbourg. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Gilles, rebâtie vers la fiiv du 
XVII e siècle , sur des restes de construction romane ; les arcane? 
sous la tour sont encore de ce dernier style. — Sur un chapitau 
se voit la date de 153?. Quelques inscriptions tombales. Tableau dç 
1616 par Jean de Revière «. 
faits, historiques. Par un acte de 1290 Ghigelip Hauwe recw** 
naît avoir vendu à Jakçmes delà Haute-Maison, une rente, perpé- 
tuelle de 20 s. par. sur sa vicomte de Craywick, dont il a'esfc 
deshérité en présence des échevins et keureers du terrîtoinii 4e; 
Bourbourg qui en ont adbérité le dit Jakemes . 
hameaux. Copenaxfort. 
deGravelines. 
* Album de M. Bonvarlet , fait par A. Dezitter. 
1 Jmnuair* du d4part*m*nt du Nord , 1885 , p. $4. 
• ■* 
G***»» — 268 — 
deGnvdtifte* 
'"•'* . GRAVELINES. 
situation Sur la mer du Nord et sur l'Aa. 0. de Dunkerque. 
noms ancijkns. Graveninga y 1093. cart. de StBertin. Greve- 
nigge, 1106 , charte de Robert de Jérusalem, Cart. de Bourbourg. 
Graveninges , Gravelinghe, 1227 et 1328, chartes des échevins de 
Gravelines, «ux archives de l'Empire à Paris. G ravelingee XIII, 
siècle, Cueilloir de Bourbourg. 
armoiries. D'or, à un lion de sable, lampassé de gueules, 
l'écusson bordé d'une bordure endentée de gueueles et entourée 
d'une chaîne d'or , chargée de qnatre serrures ou cadenas plats 
faits en forme d'écussons d'argent , percés de sable , et posés un 
à chacun des quatre coins. 
monument*. Eglise dédiée à St-Willebrord, bâtieen 1598; plu- 
sieurs tombes avec épilaphes ' , entr'autres celles de Jean du 
Hamel et de Barbier du Metz , dont le mausolée a été sculpté par 
Girardon. 
r i 
• - ». j 
Hôtel de Vtite. Construction moderne. 
INSTITUTIONS RELIGIEUSES ET CIVILES. 
Clarie$ee anglaisée. Ce monastère fut fondé le 15 septembre 
1607, tous le nom de : « Couvent de Nazareth des pauvres Cla- 
risses anglaises. » Il fut dissous pendant la révolution ; les reli- 
gieuses partirent le 29 avril 1795, pour l'Angleterre, où elles 
restèrent jusqu'en 1814 , époque à laquelle elles obtinrent l'autori- 
sation de rentrer à Gravelines et de reprendre possession de leur 
établissement. Il ne prospéra pas; le personnel se renouvela 
difficilement et lés élèves diminuèrent de plus en plus *. — Vers 
1837 , les dames Clarisses eurent la pensée de s'adjoindre des 
Ursulines. 
* Bulletin de la Commission historique du département du Nord, t. I. 
* Histoire du Couvent des Pauvres Clarisses Anglaises à Gravelines , par Ray- 
mond de Bertrand. Dunkerque , 185*7. 
_ 96* — Ctato* 
Ursulineê. En 1887 celles-ci eurent l'autorisation d'accepter U ^s** 7 ** 1 ** 
cession des propriétés des Pauvres Glarisses. Depuis cette époque 
la maison a repris une nouvelle vie par renseignement qu'elle 
procure aux nombreuses familles du pays. 
Hôpital. En 1235 la comtesse Jeanne accorda à l'hôpital le 
droit exclusif d'avoir des barques sur la rivière pour livrer le 
passage gratis à ceux qui le demanderaient, à moins qu'ils ne 
voulussent faire l'aumône à cet hôpital et déposer leur offrande 
dans un tronc placé sur la barque à cet effet. La même comtesse 
donna 50 liv. destinées à la fondation de quelques lits. 
faits historiques. Gravelines n'était d'abord qu'un hameau, de 
la paroisse de St- Willebrod . Au XII e siècle, Philippe comte , de 
Flandre , acheva les fortification et la forteresse commencées par 
Thierry d'Alsace , son père. Il fit creuser le chenal à la mer , ce 
qui acheva de donner à la ville sa forme actuelle. On l'appela 
tantôt Novus-portus y tantôt Gravelines. La ville de Gravelines fut 
prise et saccagée en 1383 , par les Anglais , commandés par 
Tévêque de Norwich. En 1528 Charles - Quint fit réparer la 
forteresse. Ce fut près de Gravelines qu'eut lieu, en 1558, la bataille 
de ce nom où le comte d'Egmont se vengea contre l'armée française 
du pillage et des excès commis peu auparavant par le maréchal 
de Thermes , à Dunkerque , à Bergues et dans tout le pays. Phi- 
lippe II avait eu le projet de former de Gravelines un port considé- 
rable. Ce projet abandonné par ses deux successeurs immédiats fut 
repris par Philippe IV , qui fit construire une superbe écluse et un 
fort à l'endroit encore appelé fort Philippe. Ces travaux furent dé- 
truits en 1644» par les Français, sous les ordres de Gaston, duc 
d'Orléans, qui assiégala ville et s'en empara le 21 juillet. En 1652, 
elle fut reprise par l'archiduc Léopold; mais, en 1658 , le maréchal 
de la Ferté la fit rentrer au pouvoir de la France , à laquelle elle 
resta par le traité des Pyrénées. 
hommes remarquables* Pierre de igné, né à Gravelines en 1530, 
jurisconsulte à Louvain , a publié les commentaires sur lès Institut* 
^^■•Ww ans ^B^^T* m "^ 
de Justinien. — Jean Macaire , dit l'Heureux , chanoine à Aire , 
savant helléniste >. — Pierre Lanselle, de Tordre des Jésuites, orien- 
taliste, mort en septembre 1632. a publié divers ouvrages. — 
Jean Crase , Jésuite , fut chancelier de l'université d'Olmitz , fit 
paraître à Prague , en 1646 : Liber vitœ *. — Gautran , né en 
1591 , de la compagnie de Jésus , est auteur d'une Somme de la 
vie spirituelle, d'une Dissertation historique sur les Nerviens et 
d'uae Vie de St-Druon *. — Le général Aupick, 
iAittAUi. Les Huttes. Le Grandet le Petit Fort- Philippe. 
bibliographie. Notice historique sur Gravelines , par Piers, 
9t-Omer, 1833. — Annuaire du département du Nord, 1835. — 
Histoire de Hardick , par Raymond de Bertrand , Dunkerque , 1853. 
LOON. 
situation. Sur la mer , à l'Ouest ; et sur le canal de Bourbourg à 
l'Est. N. B. de Gravelines 
noms anciens. Losantana*, 648. cart. deSt-Bertin. Loom ad 
Sentinas, 1877, id. Lon, 1107, cart. de Bourbourg. Loen XIII e 
siècle, Cueilloir de Bourbourg. 
monuments. Eglise dédiée à St-Martin, bâtie en 1607. Le clocher 
a été reconstruit en 1834. 
?Aig$ historiques. Ce village est très ancien ; il fait partie de la 
donation faite, en 648, par Adroald à l'abbaye de Sl-Bertin. Un 
Philippe , un Wautier et un Bauduin de Loon assistent çqjnme té- 
moins d'unje charte de 1202 octroyée par la reine Matbilde en 
faveur de l'abbaye dp Watten 4 . 
* Dans uie notitfe sur la Collégiale d'Aire, M. Rouyer, membre delà S&iétt 
de la Morinie, résume ce que les autres autettt* ofctf àit i é&J>4*& Lhe>s»#«Bf 
Mtflfitin J* ÇomiU flamande* Fra**** t- 1 , p, *** 
attifa** m- 
4 Annale» du Comité Flamand de Frauce, t. V, p. 805. 
271 _ Canton 
de Oravelinca 
SAINT-GEORGES. 
situation. Sur l'Aa. S.-E. de Gravelines. 
noms anciens. Saint-Georges, XIII e siècle, Cueilloir deBourbourg. 
monuments. Eglise dédiée à St-Georges. Style ogival du XIII 9 
siècle; il n'en reste plus qu'une nef et la tour qui renferme deux 
cloches anciennes. — Quelques tombes avec inscriptions. 
faits historiques. En 1298 , Raoul de Clermont , connétable de 
France, donna à Hues, dit le Flament, des terres situées à St-Georges 
en récompense des services qu'il avait rendus au roi. 
CANTON ET DÉCANAT D'HONDSCHOOTE. 
En 1*789 , les communes de ce canton appartenaient à la Flandre-Maritime , 
elles étaient du ressort du présidial de Bailleul et du diocèse d'Ypres. 
8 communes. — 13,638 hectares. — Population , 13,594. 
BAMBEGQUE. 
situation. Sur l'Yser. S.-E. d'Hondschoote. Canton] 
noms anciens. Bambeca, 1220, titre du couvent des Trinitaires d,Hondschoote 
d'Hondschoote. (Miraeus). Bambeke, 1299, 3*cart. de Flandre. 
armoiries. D'hermines , au franc quartier de gueules* 
monuments. L'église a été rebâtie ou restaurée en 1591 , 1606 et 
1614. — Fenêtres ogivales; stalles portant la date de 1633; chaire 
de 1732 et confessionnal de 1699, le tout en chêne sculpté. Tour 
carrée en style ogival. Pierres tumulaires avec inscriptions. 
Quelques tableaux. 
faits historiques. En 1160, Robert de Bambeke est témoin 
dans un acte de donation , de Philippe, comte de Flandre, au profit 
de l'abbaye de Bourbourg '. En 1296, une sentence par défaut est 
1 Annales du Comité Flamand de Franct , t IV, p. 4*7. 
10 
'Gantes — 272 — 
prononcée contre Willaume, seigneur de Fiennes, qui réclame 
de Wautier de Bourbourg , le château de Bambeke. 
rameau. Bambeque-Cruistraete. 
GHYVELDE. 
situation. Sur la mer du Nord. N. d'Hondschoote. 
noms anciens. Gkwetda , 1067, charte de Bauduin de Lille, 
(Mireus). Givelde , 12i0 f cart de Ravensberg. Ghyvelde 1298 , do- 
nation par Raoul , connétable de France , à Wautier de Bourbourg. 
abmouues. D'hermine , à la bande de gueules chargée de trois 
coquilles d'or ' . 
monuments» Eglise dédiée à St-Vinceât, bâtie en style roman. 
en reste encore la nef du milieu. Tour construite en 1628 ; deux 
inscriptions minutaires. 
faits historiques. Le 11 octobre 1254- , des arbitres sont nommés 
pour statuer sur une difficulté , élevée entre Marguerite» comtesse 
de Flandre * et le chapitre d'Aire , au sujet de la haute et basse jus- 
tice du village de Ghyvelde. Le 20 mars 1298, Wautier de Bour- 
bourg reçoit de Raoul, connétable de France, la maierie de 
Ghyvelde, 
HONDSGHOOTE. 
situation. Sur la Basse-Colme. E. de Dunkerque. 
noms anciens. Hondescote , 1069 , charte de Drogon , évêque de 
Thérouanne. Hondescote , 1221 » cart. de Watten. 
armoiries. D'hermine , 4 la bande de gueules , chargée de trois 
coquilles d'or. 
monuments. Eglise dédiée à St-Vast, rebâtie en 1386. Tour à 
flèche, de forme gracieuse. Le chœur parait plus ancien* L'autel de 
* Tableau du Musée de Befrgu&s. 
— 273 Canton 
d'Hondschoote 
la Vierge , ceux de la sainte-croix et de St-Nicolas , la chaire , les 
confessionnaux , les stalles et l'orgue sont en bois de chêne sculpté. 
On y voit un tableau représentant le martyre de St-Sébastien et des 
ornements d'autel de 1673, 
institutions religieuses ET civiles. TrinitaireB. Gautier d'Hons~ 
choote , fonda, en 1220 , du consentement d'Adélaïde, son épouse , 
le couvent des Trinitaires de la rédemption des captifs , et donna h 
ces nouveaux religieux sa terre du Clair-Vivier, située aux environs. 
Récvllcts. Ils furent établis en 1626. 
Sœurs-Grises. Ce couvent fut fondé en 1400. 
Rècollectines. La date précise de la fondation de ce monastère 
n'est pas connue ; mais il fut augmenté en 1418 , par les soins de 
Nicolas Bardelos et de Christine, son épouse* 
Hôpital. On n'en connaît pas l'origine. 
faits BisroBiQtttis. La ville d'Hondschoote fut incendiée en 1883, 
lors de la fuite des Anglais qui furent repoussés par Charles VI. 
Elle fut ravagée et pillée par les Français en 1558. Deux nouveaux 
incendies détruisirent sa prospérité à peine rétablie; l'un, en 1976, 
consuma 600 ateliers ; l'autre f en 1582 , anéantit 17 rues et plus de 
900 fabriques. Elle se releva de ce désastre; en 1617 t le nombre de 
ses habitants s'accrut tellement que l'évêque d'Ypres divisa la ville 
eu deux paroisses. Elle fut de nouveau saccagée,, en 1657 , par les 
troupes du duc d'Yorck , et presque entièrement brûlée en 1708 , 
par les Hollandais. Elle resta définitivement à la France par le traité 
d'Aix-la-Chapelle. Hondschoote est célèbre par là bataille qui s'y 
livra , en 1793 , et qui eut pour résultat la défaite des Anglais. 
La ville d'Hondschoote fut autrefois renommée pour ses draps et 
ses serges. En vertu de la charte de 1373 , octroyée par Louis de 
Maie, il s'y établit de nombreux ateliers et fabriques» Au commen- 
cement du XVI e siècle , la population était de plus de 20,000 âmes ; 
les calamités qui frappèrent cette ville à diverses époques dimi- 
nuèrent peu 4 peu sa prospérité manufacturière ; d'autres causes 
Canton _ 274 
malheureuses vinrent s'y joindre, et la ruinèrent complètement; en 
1712, la fabrication avait cessé. 
hommes remarquables. Jacques Navarchus , jésuite , a écrit un 
traité sur les sectes d'Orient. — Jean Névius , précepteur de Des- 
pautere et ami d'Erasme, a laissé quelques épi très latines 1 . — Pascal 
Zouter, instituteur, à Ypres, a publié à Anvers, en 1524, des 
mélanges de grammaire. — Jacques Scipman , Jésuite , auteur de 
divers ouvrages. 
hameau. Killem-Linde. 
bibliographie. Notice sur Hondschoote , par Piers , St Orner 1833. 
Annuaire du département du Nord 1835. L'Industrie manufacturière 
à Hondschoote par R. de Bertrand, dans les « Annales du comité 
Flamand de France » , t. IV. 
KILLEM, 
situation. Sur le ruisseau Killembeke. N.-O. d'Honschoote. 
noms anciens. Kilheem 1067 , charte de Bauduin de Lille. Chil- 
hem, 1119, cart. deBourbourg. Kilhem, 1121, id. Chilien* , 1147, 
id. Ckilhem, 1170 , id. Kilhem, 1183, id. 
armoiries. D'argent, à un lion de sables. 
monuments. Eglise dédiée à St-Michel, architecture romane du 
XI e siècle. Des réparations et reconstructions qui y ont été faites à 
diverses époques, l'ont en partie défigurée. Autel d'un bon style. 
Pierres tombales avec inscriptions. 
faits historiques. En 1332, Jean Maran, Pierre Lecroc, Gilles 
Terninc, Michel le Hazevanghere , Jean Kiel, tous cinq habitants 
de Killem , assignés par Henri Billon , en réparation du meurtf e 
commis sur la personne de Simon Riclin, consentent à ce que le 
jugement de l'affaire , soit remis à l'appréciation de la dame de 
Cassel ou des commissaire qu'elles nommerait. 
hameau. Nouvelle-Maison. (Nienwenhuyse). 
* Bulletin du Comité Flamand de France , t. I, p. 22. 
9 Tableau du Musée de Bergues. 
— 275 — Canton 
d'Hondschoote 
LES MOERES. 
situation. N. d'Hondschoote. 
noms anciens. Mariscum , Grammaye. En flamand de Moeren. 
monuments. La première église , dédiée à St-Vincent , a été bâtie 
entre 1627 à 1644; l'église actuelle a été érigée en 1826. Elle est 
dédiée à la Vierge. 
faits historiques. Ce village est de création toute moderne ; les 
terres qui le composent étaient encore , au XVII e siècle , un vaste 
marais. Un ingénieur belge, nommé Coeberger, entreprit, en 1619 , 
le dessèchement des Moeres ; le succès fut complet ; en 1632 , on 
comptait 140 fermes et une église. En 1646, les Espagnols assiégés 
dans Dunkerque, poussèrent les eaux et les Moeres rentrèrent de 
nouveau sous les eaux. De nombreux essais de dessèchement fu- 
rent tentés de nouveau ; mais on n'y réussit complètement qu'en 
1826. 
OOSTCAPPEL. 
situation. E. d'Hondschoote. 
noms anciens. Oost-C appel , 1475 , titre de l'abbaye de 
St-Winoc. 
monuments. L'église, dédiée à St-Nicolas, a été construite au XVII e 
siècle. Pierres tombales avec inscriptions. Cloches du XVIII e siècle, 
avec inscriptions. Antépendium en cuir gauffré ancien. Ornements 
sacerdotaux remarquables. 
faits historiques. Pendant les événements de 1793 , plusieurs 
maisons furent brûlées ; l'église fut pillée et dépouillée de ses plus 
précieux ornements. 
REXPOEDE. 
situation. N.-O. d'Hondschoote. 
noms anciens. Rexpoede, 1160, cart. deBourbourg. 
Canton — , 276 — 
monuments. Eglise dédiée à St-Omer t bâtie en 1557 , restaurée 
en 1618. Fenêtres ogivales. Stalles et chaire en bois sculpté , bon 
travail du XVII e siècle. Buffet d'orgue provenant de l'abbaye de 
St-Winoc. Quelques tableaux , parmi lesquels un représente l'ado- 
ration des Mages , par Goubon. 
faits historiques. En 1251 1 intervint nn arbitrage entre la com- 
tesse Marguerite et le chapitre de St-Omer au sujet de la juridiction 
et du domaine des hôtes de cette église i . 
WARHEM. 
situation. Sur la Basse-Colme. O. d'Hondschoote. 
noms AHCIKN9. Warheem , 1067 , charte de Bauduin de Lille. 
(Miraeus). 
acmoieies. La maison de W&rhejn portait : échiqueté d argent et 
de sable de douze pièces 
monumbsts» Eglise dédiée à la sainte Vierge, bâtie au XVI e siècle, 
et retouchée au XVII e . Les deux nefs latérales portent la date de 
1587; celle du milieu est datée de 1630, Le confessionnal do 
côté nord est décoré des statues de St-Pierre et de la Madeleine ; 
l'autel St-Eloi et la chaire» en bois sculpté > sont dus aux ciseaux 
d'EIschoecht , de Bergues, aïeul de Carie Elschoecht, le statuaire. 
CANTON ET DÉCANAT DE WORMHOUT. 
En 1789 , toutes les communes de ce canton appartenaient à la Flandre-Mari- 
time ; elles étaieut du ressort du présidial de Bailleul et du dioeèse d 1 Ypres ; 
excepté Bollezeele , Broxeele , Lederzeele t Merckeghem et Volckerinchove , qui 
étaient du diocèse de Saint-Qmer» 
io communes, — U,109 hectares. -^ Population, !5,i4o. 
Canton 
de Wormhout 
BOLLEZEËLË. 
situation. Sur l'Yser, O. de Wormhout. 
* Annuaire du département du Word, Lille, 180B. 
— • 277 ■— Canton 
deWormhonti 
noms ancien BuKnga$ela, 1119, titulaire de Bourbourg. But 
&ghesda y 1161, cartulaire de Watten. Bullinguesela ,. 1218, id. 
Bollinzela, 1218, id. BulltztU, 1222, id. Boluncele, 1257, cart. 
de Raveusberg. Boulinssele, 1318, partage de Robert de Cassel. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Wandrille, bâtie en 1606 sur 
des restes de construction romane dont il a été conservé notamment 
les colonnes. Les fenêtres sont ogivales. Tombes avec effigies et 
avec inscriptions ; buffet [d'orgue de 1669 ; autel Sainte-Anne en 
style de renaissance ; peinture sur bois , représentant la Vierge et 
TEnfant-Jésus. Croix ciselée du XVI e siècle. On a découvert à 
Bollezeele environ 2,600 médailles à l'effigie de Posthume *. 
faits historiques. Par lettres du mois d'août 1232 , Fernand et 
Jeanne, comte et comtesse de'Flandre, exemptent les habitants de 
Bollezeele de tailles, redevances et forfaits. — Notre-Dame de Bol- 
lezeele jouit d'une grande réputation. Une chronique de 1621 énu- 
mère les miracles qui lui sont attribués. Ce sanctuaire de Marie a 
été visité par Albert et l'infante Eugénie *. 
BROXEELE. 
situation. Sur l'Yser. S.-O. de Wormhout. 
noms anciens. Brusele y 1107, cartulaire de Saint-Bertin» Brog- 
sete, 1218, cartulaire de Watten. Broxela 7 1218, Id. Bnmiele, 
1318, partage de Robert de Cassel. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Quentin , rebâtie sur des restes 
datant de 1554. La partie de l'église non démolie pendant la 
révolution fut rachetée par les habitants qui la reconstruirez à 
leurs frais. Erigée d'abord en chapelle par ordonnance du 11 février 
1820 , elle Ait déclarée succursale le 17 décembre 1831, 
* M. Derode, État de la Flandre Maritime avant le F* siècle, dans les Annale* 
à* Comité Flamand de France* t. ÏV, p. $16. 
t Bail, du Comité FI. t. IJT, p. 880. 
Canton — 278 — 
de Wormhout. 
faits historiques. Michel de Boulers , ayant reçu en échange de 
la chatellenie de Cassel , la terre de Broxeele qui appartenait à la 
comtesse Jeanne , abandonna, en 1219, à l'abbaye de Saint-Bertin , 
le droit de chasse et garenne. 
ESQUELBECQ. 
situation. Sur l'Yser, 0. de Wormhout; et sur la voie romaine 
allant de Cassel vers la mer. 
noms anciens. Hieclesbcke , 855, cartulaire de Saint-Bertin. hke- 
lebeke, 1332, cartulaire de la Dame de Cassel. Ekelsbeke, 1559, di- 
vision de Tévêché dTpres. 
armoiries. De gueules, à trois molettes d'argent. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Folquin bâtie en 1610. Fenêtres 
en partie cintrées, en partie ogivales. Un vitrail colorié représentant 
la Vierge et l'Enfant Jésus. Un tableau représentant les portraits du 
seigneur et de la dame d'Ekelsbeke. 
Le château porte la date de 1610; ses tourelles, ses créneaux , 
ses fossés , son pont-levis , indiquent un château-fort. Il fut habité 
sussessivement par la famille d'Ekelsbeke , d'Hallcwyn, de Ghistel- 
les , de Pardieu , de Guernonval , de Bethisy et Colombier. Il appar- 
tient aujourd'hui à M. Bergerot, maire d'Esquelbecq. 
faits historiques. Saint-Folquin mourut à Ekelsbeke, en 855; son 
corps fut transporté à Saint-Omer. En 1618, le sire de Guermon- 
val, baron d'Ekelsbeke obtint une partie des ossements du saint qui 
furent transportés processionnellement à Ekelsbeke. Ces reliques 
furent reconnues de nouveau en 1854 *. 
bibliographie. Histoire du château et des seigneurs d'Esquelbecq 
par MM. Bergerot et Diegerick, Bruges, 1857, in-8°. 
situation. Sur l'Yser. S. de Wormhout. 
* Mé erres de la Société Dunkerquoiie , v. 1855. 
— 379 -r- Canton 
noms anciens. Hersela , 1085 , charte du chapitre de Cassel ( Mi- 
raeus). Htrteles, 1085» id. 
armoiries. Coupé ; . en chef d'or, à l'aigle éployé de sable ; en 
pointe de gueules au lien d'argent ' . 
monuments. Eglise dédiée à la Vierge ; bâtie au XVII e siècle sur 
d'anciennes fondations ; les fenêtres sont en partie cintrées, en partie 
ogivales. Chaire en bois sculpté. Trois tableaux dont un gothique. 
Pierres tombales avec inscriptions. 
faits historiques. Le 23 août 1247, Nicolas , abbé des Dunes , 
M. prévôt de Watten, E. prévôt de Saint-Pierre à Douai, et Bauduin 
de Bailleul, chevalier, nommés arbitres, statuent sur certaines diffi- 
cultés existant entre la comtesse Marguerite et lévêque de Thé- 
rouanne, au sujet de leurs droits et juridictions dans la villa d'Her- 
zeele. 
LEDERZEELE. 
situation. Sur le Schoebroucq. S. de Wormhout. 
noms anciens. Ledresela: 1142. Charte de Thierry d'Alsace (Mi- 
raeus). Lederzella, 1221, cartulaire de Watten. Ledenelu, 1218, id. 
Leddersele, 1222, id. Ledresiele, 1318, partage de Robert de Bé- 
thune. 
monuments. Eglise de Notre-Dame; bâtie au XVI e siècle. Quelques 
inscriptions tombales. 
faits historiques. Par lettres de 1232, les habitants de Lederzeele 
sont exemptés de taille , exaction , redevances et forfait. Le 1 er 
décembre 1298 , l'échevinage des terres de Lederzeele est donné 
par Raoul, connétable de France , à Gilles de Haveskerque en ré- 
compense des services qu'il a rendus au roi de France et en consi - , 
dération des pertes qu'il a e^uyées pendant la guerre. 
hameau. Nieur eet. Ce hameau a une église dédiée à St-Martin ; 
elle a été bâtie au XVI e siècle. Il y existait autrefois un château 
qui appartenait à la famille de Bonnières , en faveur de laquelle la 
terre deNieurleet a été érigée en Comté par le roi d'Espagne. 
I Tableau du Mutée de Bergue». 
Canton — 280- — 
de Wormhout . 
LEDRINGHEM 
situation. Sur la Peene. S. de Wormhout; et sur la voie romaine 
allant de Cassel vers la mer. 
noms anciens. Leodringas , 723 , cartulaire de Saint-Bertin. £**- 
dringhem, 1245, cartulaire de Watten. 
monuments. L'église porte la date de 1548. La tour est d'architec- 
ture romane. Le côté méridional est en style ogival flamboyant 
Quelques tableaux et statues. Yerrière de 1626. Chaire en bois 
sculpté. Pierres tombales avec inscriptions. — En 1856 on a décou- 
vert à Ledringhem environ deux cents pièces de monnaies gallo- 
romaines de divers types. 
MERCKEGHEM. 
situation. Sur la Colmë , S. de Wormhout. 
noms anciens. Merchinghem , 1160, cartulaire de Bourbourg. 
Merkingkem, 1289 , cartulaire de Watten. Mercheghem , 1353 , id. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Pierre , rebâtie ou restaurée en 
1534, 1599 et 1689 sur des vestiges de construction romane dont 
il subsiste encore des fragments, entre autres la porte d'entrée et le 
pignon. — Au bas d'une statue en bois sculpté représentant Saint- 
Bernard , on lit : « Gedachtenisse Yan Mevrauwe Buys , laeste ab- 
desse Van Ravensbcge , ordervan S te -Bernardus, vernietigt int 
jaer 1792 , overleden den 26 november 1812. » Traduction : « Souve- 
nir de madame Buys, dernière abbesse de Ravensberg, de Tordre 
de Saint-Bernard, anéanti en 1792, décédée le 26 novembre 1812. » 
faits historiques. Près de Merkeghem était l'abbaye de Ravens- 
bergh, appelée aussi d'Outhof, de l'ordre de Citeaux , fondée en 
1194 par Christine, dame de Ravensberg. Ce monastère a été sup- 
primé en 1792 ; l'église et les autres bâtiments ont été démolis à 
l'époque révolutionnaire ' . 
• _ * * « » 
* Notice sur l'abbaye de Ravensberg, dans les Annales du Comité Flamand 
de France , t. VJ. 
— 301 — Ctai* 
de*Worah<»t 
VOLKERINGHOVE. 
situation. Surl'Yser. O. de Wormhout . 
noms anciens. Volcrinchove y 1209, Cartulaire de Watten. Folke- 
ringhchove, 1213, Cart. de Ravensberg. Folkrinchova , 1242, id. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Folquin , rebâtie en 1661 ; il 
subsiste encore des fenêtres, des arcades et une partie de la tour de 
la construction primitive romane. Chaire et confessionnaux en bois 
sculpté. Quelques inscriptions tombales. Une croix processionelle 
en cuivre ciselé du XVI e siècle. Poutres sculptées portant la date de 
1550. Un médaillon en vitres de couleurs représentant Saint-Fol* 
quin. 
hommes remarquables. Michel Drieux ( Driutius ) , fondateur du 
collège de ce nom à Louvain *. 
WORMHOUT. 
situation. Sur la Peene et lTser. S. de Dunkerque; et sur la 
voie romaine allant de Cassel vers la mer. 
noms anciens. Wormhoudt , 698, Cartulaire de Saint-Bertin. Wo- 
romold, 840, id. Wormohot, 1142, Cartulaire deBourbourg. 
armoiries. D'argent , au lion de sable '. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Martin; rebâtie à deux époques; 
Le bas de la tour est du XVI e siècle , le haut et le corps de l'église 
sont du XVII e siècle. On y trouve les dates de 1545 , 1613 et 1651. 
Fragments de verrières de 1617. Quelques tableaux. 
faits historiques. Vers la fin du VII e siècle, Héramare, seigneur 
de Wormhout , s'étant converti à la foi chrétienne , fit don à l'ab- 
baye de Saint-Bertin d'un domaine considérable qu'il possédait sur 
ce territoire , voulant qu'il y fût établi une maison religieuse , avec 
1 Bulletin du Comité Flamand et France , t,~l, p. 441. 
* Tableau du Musée d« Beignet. 
Gant»- — 28* — 
dé WoraihoYit. , 
un hospice pour les pèlerins , les pauvres et les malades. Il deman- 
da et obtint de Saint Bertin que la direction du nouvel établissement 
fût confiée à Saint- Winoc. Après l'invasion des Normands qui n'épar- 
gnèrent pas le couvent de Wormhoudt , il fut transféré à Bergues. 
ZEGGERS-C APPEL. 
situation. 0. de Worrahout. 
noms anciens. Siggeri-Capella , 1119, Cartulaire de Bourbourg. 
Sohier-Capcllc , 1382 , cartulaire de Watten. En flamand : Seghert 
ou Zeghers-Cappel , en français Sohier-Chapelle , 1318, partage de 
Robert de Béthune. 
armoiries. La famille de Zegers-Cappelle portait : d'argent , à la 
fasce de sable, accompagnée de six billettes de même, trois en chef 
et trois en pointe. 
monuments. Eglise dédiée à Saint-Omer ; reconstruite au XVII e 
siècle sur l'ancienne construction datant du XI e siècle ou du XII e ; 
il en reste encore des colonnes, des chapiteaux, des travées 
et les bases du clocher. Fenêtres ogivales couronnées d'une guir- 
lande de feuillages sculptés en pierre. Porte d'entrée également 
sculptée en pierre, ornée de feuillages et de fleurs. Réparations et 
reconstructions datant de 1614 et 1633. Pierres tombales avec 
inscriptions des XVI e et XVII e siècles. Ancien château en style du 
XVII e siècle, ayant appartenu à la famille Quékebil d'Orval. 
faits historiques. En 1280, Bauduin de Sohier-Çapelle , remet 
aux mains de Gui , comte de Flandre, sa maison et quarante mesures 
de terres situées près le cimetière du lieu. Gui en fait un fief à tenir 
par lui à toujours du comte de Flandre. 
En 1298, ce même Bauduin de Sohier-Capelle , reçoit de Raoul 
de Clermont , connétable de France , divers biens situés à Quaedy- 
pre , à titre de récompense. 
TABLE 
PA» OED«B ALPHABÉTIQUE. 
DES CANTONS ET DES COMMUNES 
DE LARRONDISSEMENT DE DURKERQUE 
Introduction 328 
CANTONS. 
Pages. 
Bergues. ssi 
Bourbourg ail 
Dunkerqae-Est 353 
Dankerque-Oaest 261 
Pages 
Gravelines 16T 
Hondschoote 271 
Wormhoudt 276 
COMMUNES. 
Pages. 
Arembouts-Cappel 231 
Aremboats-Cappel-Cappelle. . . 261 
Bambecque 271 
Bergues 232 
Bierne 236 
Bissezeele 236 
Bollezeele 276 
Bourbourg 242 
Bonrbourg-Campagne 245 
Brouckerqne 245 
Broxeele 277 
Cappellebrouck. . . 246 
Pages. 
Coodekerque 253 
Coudekerque-Branche. .... 254 
Craywick 267 
Crocbte 237 
Drincham 246 
Dunkerque 254 
Eringhem 237 
Esqcelbecq 273 
Ghy velde 27* 
Grande-Synthe 261 
Gravelines 268 
Heneele ; 278 
— 284 — 
COMMUNES. 
Pages. 
Holque 14* 
Hondschoote 171 
Hoymttle 837 
Killem 874 
Lederzeele 170 
Ledringhom. . . . .- -. 880 
Leffrinchôake.'. 160 
Les Moëres 875 
Looberghe «48 
toon P 170 
Mardick , ,... 161 
Merkeghem 180 
Millam 14» 
Oost-Cappel 175 
Petite-Syothe 164 
Pitgam ni 
Qoaedypre tsi 
Eexpoede * 175 
Pages. 
Rosendael 164 
Saint-Georges 171 
SaintMomelin 150 
Saint-Pferrebrack 156 
Socx , 140 
Spycker • 151 
Steenë ..' . 146 
Tetegbem 165 
Cxem ,.. «65 
Volkertafhow- , f .. 88* 
Warhem. ,..** «76 
Watten/. 151 
West-Cappel ...._..i 841 
Wormbont , > . . . 881 
Wal verdinghe « 153 
Wyldcr 841 
Zeggers-Cappel 188 
Zuydcoote. 
— 386 — 
TABLE ANALYTIQUE 
DBS PROCÈS- VERBAUX. 
Armoiries. Observations de M. de la Phalecqub sur les armes de 
l'abbaye du château de Mortagne , p. 14. 
— — ^- Observations du même membre touchant la fixation 
de l'époque à laquelle les comtes de Flandre ont pris 
le Lion dans leurs armes , p. 19. 
— Notice du même sur les armoiries des comtes de Flan- 
dre* p. 21. 
B 
Bibliothèques rurales. Proposition de M. Bergerot, p. 15. 
Blason de Flandre (Voir Gassel). 
Boutbecques Châsse et Croix , communication de M. de Cousse- 
maker , p. 8. 
■i i Mausolée du père d'Augier de Bousbecques , érigé en 
1559, p. 21. 
Bouvines. Monument commémoratif de la bataille de 1214, p 3, 
4, 5> 64, 66, 67 , 70 f 71 , 74, 76, 77, 80, 85. 
C œstre. Chapelle ancienne sous le vocable de Notre-Dame de 
Grâce , p. 19. 
— Fragments de sépulture provenant de la tombe de Robert 
de Thiennes , dit de Lombise, seigneur de Câéstrè, : p. 21 
— 286 — 
Caetel. Fouilles , découverte de fondations romaines, p. 7, 9. 
Mémoire de M. de Smyttèbe sur divers blasons de Flandre, 
et en particulier sur la bannière de Cassel , p. 7, 14-, 19, 
75, 76, 78. 
Notice du même sur les voies romaines partant de Cassel , 
p. 9. 
Pierre de Robert le Frison , p. 13. 
Discours historique sur Cassel , prononcé au congrès ar- 
chéologique , par M. de Smtttère , p 21. 
Collégiale ds Saint Pierre à Lille . Tableau triçtyque qui servait de 
monument à la mémoire de Hugues le Cocq , p. 72, 75 . 
76 , 78. 
Commission historique. Absence de membres aux séances , p. 63 , 
65 , 73. 
— Allocations de subsides, p. 6, 63. 
— Candidats proposés , p. 14. 
— Démission de M. Bourdon , membre rési- 
dent , p. 4. 
— Distribution du bulletin , p. 63. 
Messe anniversaire en mémoire de feu M. 
» ■» 
a Pierre Legrand , président, p. 18. 
— Participation de la Commission à une sous- 
cription ouverte pour offrir une médaille 
d'or à M. de Càumont , fondateur des 
congrès archéologiques de France, p. 63. 
: Projet d'organisation de sous-commissions 
d'arrondissement , p. 60. 
— Projet de règlement , p. 73. 
Publication et échange du bulletin avec 
d'autres sociétés , p. 6, 63. 
Rapports annuels au Préfet, p. 10, 61,68. 
Concourt annuels. Académie de Rouen , p. 7, 61, 63. 
Société d'émulation de Cambrai , p. 84. 
Congrès archéologique. Séance tenue à Cassel , p. 7, (Voir Cassel). 
Congrès des déléguée des sociétés savantes de 1862 f p 77. 
— 287 — 
E 
Eglises. Conservation des objets précieux qu'elles renferment ; — 
lettre à Monseigneur l'archevêque de Cambrai, p. 1. 
Réponse de Monseigneur, p. 4. (Voir Inventaire). 
Eglise de Quesnoy -sur-Deûle. Notice descriptive de l'ancienne 
église , par M. Fretin , maire , membre correspondant , 
p 17. 
Ephémérides lilloises, par M. Ed. Van Hbnde , p. 13* 
Epitaphie générale de la France. (Voir Inscriptions funéraires). 
G 
Gravure du blason. Lettre de M. de la Phalecque , p. 76. 
i 
Inscriptions funéraires : de Gilles Ghiselin , seigneur de Bous- 
becque , p. 3. 
de Bauduin de Lannoy, p. 7.. (Voir Tour- 
coing). 
Manuscrit de la bibliothèque royale de 
Bruxelles, contenant des inscriptions 
tumulaires recueillies dans les églises 
de la Flandre wallonne, p. 62. 
Recueil des épitaphes des provinces qui 
composent aujourd'hui le département 
du Nord , p. 72. 
Inventaire des objets précieux existant dans les églises , p. 2. (Voir 
Eglises, conservation des objets précieux). 
M 
Médailles. Collection de M. Ed. Van Hende , p. 21. 
Monuments commémoratifs. (Voir Bouvines , Tourcoing , Peene). 
Musée Napoléon à Amiens. Loterie , p. 6. 
o 
Ouvrages offerts à la Commission historique, p. 1, 5, 6, 8, 13, 15, 
17, 18, 19, 20, 21, 59, 60, 62, 65, 70, 73, 75, 77, 79, 84. 
91 
— 288 — 
Ouvrages ayant donné lieu à de» rapports : 
Actes de l'académie de Besançon, année 1847. Rapport de M. de la 
Phalkcque , p. 7. 
Description des médailles grecques et latines du musée de la ville 
de Toulouse, par M. Romegubrre. Rapport de M. Ed. Yak 
Hende, p. 14. 
Mémoires de l'Académie de Metz, années 1854 1855. Rapport de 
M. DE LA PhàLEGQUE , p. 17. 
Lettres de M. Preux sur des pièces et mer eaux. Notice nécrologique 
concernant le marquis Lajoy, par M. Ch. Robert. Rapport 
de H. Ed. Van Hendb , p. 17. 
Piene près Cassel. Proposition de M. de Smyttère au sujet de 
l'érection d'un monument commémoratif de la bataille 
du 4 avril 1677 , p. 83 , 85. 
Quesnoy-sur-Deûle. (Voir Eglise). 
Sociétés savantes. Distribution de récompenses , p. 63. 
Renseignements demandés par M. le Ministre de 
l'Instruction publique et des Cultes sur leur 
composition et leurs publications , p. 80. 
Statistique archéologique du département du iVori, p. 9, 13, 22, 
59, 64, 71, 75, 78 83. 
Subventions. (Voir Commission historique, allocations). 
Tourcoing, Découverte d'une Inscription dans les décombres .de 
l'église Saint-Christophe, p. 7. 
— — — Monument commémoratif de la bataille de 1794, p. 
13, 16. 
Triptyque. (Voir Collégiale de Saint-Pierre , à Lille). 
— 289 — 
TABLE 
DBS MATIÈRES CONTENUS DANS LE 6'' VOLUMK 
Pages. 
Extrait des procès-verbaux 1 
Rapport au Préfet sur les travaux de la Commission pendant 
Pannée 1860 10 
Extrait des procès-verbaux 13 
Notice sur l'ancienne église de Quesnoy-sur-Deûle , par H . 
Fretin , membre correspondant 23 
Sépultures à Casse], Lettre de M. Bonvarlet, membre cor* 
respondant 28 
Nouveau mémoire sur les archives départementales du Nord, 
par M. Le Glay; seconde partie 30 
Extrait des procès verbaux 59 
Rapport au Préfet sur les travaux de la Commission pendant 
Tannée 1861.. 68 
Extrait des procès-verbaux 70 
Rapport sur le projet d'érection d'un monument commémo- 
ratif de la bataille de B ou vin es, par M. Ch. Vincent. . . 80 
Extrait des procès-verbaux 84 
Deuxième lettre sur la gravure du blason , par M. de la 
Phalecque 86 
Notice sur un tableau Triptyque du commencement du XVI e 
siècle ; monument funèbre de Hugues-le-Cocq , en l'église 
collégiale de Saint-Pierre , à Lille , par V abbé D. Carnet. 90 
Statistique archéologique de l'arrondissement de Lille . . . 109 
Statistique archéologique de l'arrondissement de Dunkerque. 223 
Table analytique des procès-verbaux 285 
Table des matières 289 
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