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La photométrie : les sources de l'Essai d'Optique sur la gradation de la lumière de Pierre Bouguer, 1729 - Persée

  • ️Morère, Jean-Edouard
  • ️Tue May 03 2016

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La photometric :

les sources de Y Essai ď Optique

sur la gradation de la lumière

de Pierre Bouguer, 1729(1)

En 1758, J. H. Lambert, dans ses remarques sur l'optique servant d'avant-propos à son traité sur La route de la lumière (2) divise l'optique en deux parties :

« La première considère les routes de la lumière et les phénomènes qui en dépendent. Elle embrasse l'optique en particulier, la catoptrique, la dioptrique et la perspective... On n'y trouve presque plus qu'à glaner. »

Un seul cas lui semble moins étudié, « celui où la lumière passe successivement par plusieurs milieux sphériques et concentriques ». C'est l'objet de son ouvrage. « L'autre partie de l'optique dont j'ai principalement dessein de parler c'est la photométrie (3). Elle s'occupe de l'éclat de la lumière, de sa densité, de sa force illuminante, de ses modifications dans les couleurs et dans l'ombre, de ses degrés, des accroissements et diminutions qu'elle souffre dans tous les cas... qui veut imaginer une théorie de la lumière, il ne lui suffira pas de savoir qu'elle se réfléchit et se brise suivant une certaine loi : mais il lui importera d'en pouvoir déduire la quantité de l'une et de l'autre conformément aux expériences » (4).

(1 ) Cet article est la rédaction de trois exposés faits au Groupe de Recherches dirigé par le Pr G. Canguilhem à l'Institut d'Histoire des Sciences et des Techniques (février 1963). (2) Les propriétés remarquables de la roule de la lumière par les airs et en général par plusieurs milieux réfringens sphériques et concentriques avec la solution des problèmes qui y ont du rapport, comme sont les réfractions astronomiques et terrestres et de ce qui en dépend, La Haye, 1758. (3) Cf. Photometria sive de mensura et gradibus luminis, colorum el umbrae, Augsbourg, 1760. (4) Cf. le texte de d'ALEMBERT : « La théorie de la lumière et l'examen de ses propriétés forment un objet presque entièrement mathématique, sans s'embarrasser si la lumière se propage par la pression d'un fluide, ou, ce qui paraît plus vraisemblable, par une émission de corpuscules lancés du corps lumineux, sans discuter les difficultés particulières à chacune de ses hypothèses, difficultés assez considérables pour avoir fait douter au grand Newton si la lumière était un corps, il suffit au philosophe d'observer trois choses : que la lumière se répand en ligne droite, qu'elle se réfléchit par un angle égal à l'angle d'incidence, et enfin qu'elle se rompt en passant d'un milieu dans un autre suivant certaines lois que l'expérience peut découvrir » (Élémens de philosophie, XVIII, 1759).

T. XVIII. — 1965 22