L'Amirauté en Normandie. - Persée

L'AMIRAUTÉ EN NORMANDIE

IV. - AMIRAUTE DU HAVRE - HARFLEUR (1ère Partie)

Rôle d' Harfleur et de Leure

— Le siège d'Amirauté du Havre, le plus important de toute la Normandie au xvme siècle, n'en était pas moins le dernier en date. Et pour cause : la construction du « Hable Neuf » ne fut entreprise qu'à partir de 1517. Auparavant, le « Souverain port de Normandie » était Harfleur, sur le compte duquel nous nous permettrons de nous étendre quelque peu ; d'abord el surtout parce qu'il fut, antérieurement à la création d'une Amirauté particulière, le siège d'une prévôté royale dont les attributions se révèlent exactement les mêmes que celles des vicomtes de la Mer ou des Eaux dont nous avons précédemment traité ; ensuite, parce qu'on y trouve, en la personne de Nicolas Hélie, sergent d'armes du Roi, un vice-amiral, dès l'an 1339 (1).

Harfleur, qui avait supplanté Caudebec puis Lillebonne, s'affirmait, au xip siècle, le centre commercial et maritime le plus actif du duché. Les salines de la région, d'origine gallo- romaine, étaient en plein rendement, entre Montivilliers et Harfleur, à Gonfreville-l'Orcher et à Oudalle ; car le sel demeurait partout la denrée la plus réclamée (2). Au point de vue militaire, l'importance de notre port ne le cédait en rien à sa valeur économique. En 1041, le dernier survivant des fils d'Ethelred y prendra la mer avec 40 voiles pour rejoindre sa patrie et régner sous le nom d'Edouard le Confesseur. Un quart de siècle plus tard, Guillaume le Bâtard y rassemblera une partie de sa flotte d'invasion sous le commandement du sire