Jacques-Philippe de Gercy, dernier directeur des fermes du roi à Bordeaux (1753-1796) - Persée
- ️d’Anglade, Alain
- ️Wed Apr 12 2023
JACQUES-PHILIPPE DE GERCY,
DERNIER DIRECTEUR DES FERMES DU ROI A BORDEAUX (1753-1796)
«Bordeaux, porte océane » ouverte sur nos riches colonies des Antilles et d’Afrique, possédait à la veille de la Révolution une situation florissante due à son commerce. Son port exportait dans les îles toutes les denrées et marchandises du royaume sans payer d’autres droits que ceux de la Ferme générale, des Aides et des Domaines, entreposant en franchise les produits des colonies à destination de l’étranger. L’activité commerciale de la cité convergeait de ce fait vers le bel hôtel des Fermes, construit de 1735 à 1738 par Jacques Gabriel, «du produit du droit des trois sols pour livre, sans qu’il en ait rien coûté aux Fermiers Géné¬ raux » a.
L’incendie de cet édifice, survenu lors du bombardement de décem¬ bre! 940, a privé les chercheurs d’une mine d’un intérêt considérable pour l’histoire économique de notre ville. A l’aide de ce qu’il a été possible de glaner ailleurs, il nous a paru cependant intéressant de retracer, ne fut-ce que par ses petits côtés, l’existence de celui qui fut le dernier directeur des Fermes royales et le premier de nos Douanes nationales, Jacques Philippe de Gercy.
Sans remonter jusqu’à l’époque de l’édification du nouvel hôtel dont M. de Pressigny prit possession le 1er juillet 1738, rappelons que les prédécesseurs immédiats de M. de Gercy furent M. Bachelier d’Agés, nommé le 5 mars 1775 2, puis Denis-Henri Fabus de Vernan, nommé contrôleur général le 22 mai 1778 et qui prêta serment le 3 août suivant 3, promu directeur quatre ans plus tard. Epoux d’Augustine-Scholastique-Victoire Parseval, nièce du Fermier général Jacques Delahante, M. de Vernan devait en 1786 devenir lui-même un des membres de la compagnie des Fermes à Paris, aux côtés de son cousin Parseval de Frileuze et de Pierre Eloi Doazan, conseiller secrétaire du roi, issu d'une notable famille