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fanatique

fanatique

adj. et n. [ lat. fanaticus, inspiré ]

1. Qui est animé d'un zèle aveugle et intransigeant pour une doctrine, une opinion : Un acte terroriste commis par des fanatiques exalté, sectaire

2. Qui voue une passion, une admiration totale à qqn ou à qqch : Un fanatique de littérature anglaise fervent, passionné

adj.

Maxipoche 2014 © Larousse 2013

FANATIQUE

(fa-na-ti-k') adj.

Qui croit avoir des inspirations divines.

Leurs opinions [des anabaptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les indépendants, qui n'ont point eu de bornes ; parmi lesquels on voit les trembleurs, gens fanatiques qui croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées [BOSSUET, Reine d'Anglet.]

Il est vraisemblable que Mahomet fut d'abord fanatique, ainsi que Cromwell le fut dans le commencement de la guerre civile [VOLT., Mœurs, rem. 9]

Qui est animé d'un zèle outré pour la religion. Un prédicateur fanatique. Par extension, qui se passionne à l'excès pour une opinion. Homme fanatique de la liberté.

Il se dit des passions, des doctrines. Un zèle fanatique. Des doctrines fanatiques.

En vain ta politique Vient m'étaler ici ce tableau fanatique [VOLT., Fanat. I, 4]

Ils ne se piquent pas du devoir fanatique De servir de victime au pouvoir despotique [ID., Brutus, I, 4]

S. m. et f. Celui, celle qui croit avoir des inspirations divines.

Moi de ce fanatique [Mahomet] encenser les prestiges ! [VOLT., Fanat. I, 1]

Celui, celle que le fanatisme religieux inspire.

Les philosophes sont les médecins des âmes dont les fanatiques sont les empoisonneurs [VOLT., Lett. à d'Alemb. 148]

En France on a donné particulièrement ce nom aux protestants des Cévennes, à l'occasion de leur révolte lors des persécutions qui accompagnèrent la révocation de l'édit de Nantes.

Montrevel ne trouva pas les fanatiques si aisés à reduire qu'il l'avait cru ; on leur avait donné ce nom, parce que chaque troupe de ces protestants révoltés avait avec eux quelque prétendu prophète ou prophétesse [SAINT-SIMON, 117, 27]

Nous verrons dans le siècle de Louis XIV plus de quarante mille fanatiques périr par la roue et dans les flammes ; et, ce qui est remarquable, il n'y en eut pas un seul qui ne mourût en bénissant Dieu, pas un qui montrât la moindre faiblesse [VOLT., Mœurs, rem. 16]

Celui qui meurt pour un culte faux mais qu'il croit vrai, ou pour un culte vrai, mais dont il n'a pas de preuves, est un fanatique [DIDER., Pens. philos. n° 38]

Par extension, celui, celle qui a une passion excessive pour quelqu'un ou quelque chose.

Les fanatiques de Corneille n'y trouveront peut-être pas [dans le Commentaire] leur compte ; mais je fais plus de cas du bon goût que de leur suffrage [VOLT., Lett. Damilavile, 26 mars 1764]

J'ai bien peur qu'il [le Commentaire sur Corneille] n'excite de grandes clameurs de la part des fanatiques ; car la littérature a aussi les siens [D'ALEMB., Lett. à Volt. 2 mars 1764]

S. m. Se dit, à l'hombre, de celui dans les mains duquel les quatre valets se trouvent réunis.

HISTORIQUE

  • XVIe s.

    Ce sont tous songes et fanatiques folies [nos idées sur Dieu] [MONT., II, 279]

ÉTYMOLOGIE

  • Lat. fanaticus, de fanum, temple, lieu consacré.

Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

fanatique

FANATIQUE. adj. des deux genres. Qui est emporté par un zèle outré et souvent cruel pour une religion. Prédicateur fanatique. Par extension, Un zèle fanatique. Une rage fanatique. Des opinions, des doctrines fanatiques. Substantivement, Il y a des fanatiques dans toutes les religions.

Il se dit, par exagération, de Celui, de celle qui se passionne à l'excès pour un parti, pour une opinion, pour un auteur, etc. Être fanatique d'une doctrine, d'un livre. Substantivement, Un fanatique de l'art ancien.

Il signifiait autrefois Qui est aliéné d'esprit, qui croit avoir des apparitions, des inspirations. Il n'a plus ce sens qu'en fait de Religion. Les illuminés, les trembleurs étaient fanatiques.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

fanatique


FANATIQUE, adj. FANATISME, s. m. [On écrivait aûtrefois phanatique et phanatisme.] Fanatique se dit de celui qui se croit transporté d'une fureur divine, et prend ses idées pour des inspirations du ciel. On le dit aussi de celui, qui porte le zèle jusqu'à la fureur et à l' extravagance. "Cet homme est fanatique, s. m. C'est un vrai fanatisme. = Entêtement ou zèle outré et bizârre. "Il y adu fanatisme. — Trév. met aussi fanatiser, faire le fanatique.
   FANATIQUE aime à marcher après le substantif. En vers et dans le style élevé il peut se placer devant.
   Que~ dis-tu sage Malherbe
   De voir tes maîtres proscrits
   Par une foule superbe
   De fanatiques esprits.
       Rouss.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788