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Bloc de gauche — Wikipédia

  • ️Wed Mar 24 1999

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Bloc de gauche
(pt) Bloco de Esquerda
Image illustrative de l’article Bloc de gauche
Logotype officiel.
Présentation
Coordinatrice Mariana Mortágua
Fondation 24 mars 1999
Fusion de Union démocratique populaire
Parti socialiste révolutionnaire
Política XXI (pt)
Siège Rua da Palma 268
1100-394 Lisbonne
Aile jeunesse Jovens do Bloco
Positionnement Extrême gauche[1],[2],[3],[4],[5] à gauche[6],[7],[8],[9]
Idéologie Socialisme démocratique[10]
Écosocialisme[11]
Féminisme[12]
Euroscepticisme modéré[13]
Anticapitalisme[12]
Social-démocratie[14]
Populisme de gauche[15]
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne[16]
Gauche anticapitaliste européenne[17]
Maintenant le peuple
Groupe au Parlement européen GUE/NGL[18]
Adhérents 6 830 (2009)[19]
Couleurs Rouge
Site web bloco.org
esquerda.net
Présidents de groupe
Assemblée de la République Pedro Filipe Soares
Parlement européen Manon Aubry (GUE/NGL)
Martin Schirdewan
Assemblée législative des Açores António Lima
Représentation
Députés

5  /  230

Députés européens

1  /  21

Députés régionaux (Açores)

1  /  57

Députés régionaux (Madère)

0  /  47

Échevins

4  /  2064

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Drapeau du Bloc de gauche.

Le Bloc de gauche (en portugais : Bloco de Esquerda, abrégé en BE) est un parti politique portugais socialiste.

Il résulte de la fusion, en mars 1999, de deux partis politiques d'extrême gauche et d'un mouvement politique[20]:

En 2000, le Bloc de gauche est rejoint par un parti de moindre dimension, le Ruptura/FER, lié à la Ligue internationale des travailleurs - Quatrième Internationale puis par d'autres petites organisations telles que le Parti maoïste pour la reconstruction du prolétariat.

La constitution du Bloc de gauche met fin à l'émiettement historique des mouvements d'extrême gauche portugais, divisés sur leurs programmes et avec lesquels les grands partis de gauche refusaient tout accord. Elle intervient dans un contexte de crise du Parti communiste et d’insatisfaction face au gouvernement socialiste d'António Guterres. La constitution du Bloc de gauche est aussi le résultat de la mobilisation de la société civile lors du référendum de 1998 sur la dépénalisation de l’avortement qui a contribué à renforcer la coopération entre les différentes forces de la gauche radicale[1].

Se présentant pour la première fois en 1999, le Bloc de gauche obtient 2,44 % des voix. En 2002, il obtient trois députés (2,75 %) après la démission d'António Guterres. En 2004, il obtient également un siège de député européen pour Miguel Portas, inscrit au groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

Il a obtenu huit sièges et 6,38 % le 20 février 2005, obtenant le meilleur résultat depuis sa création. Le Bloc de gauche a effectué une percée lors des élections européennes de 2009, envoyant trois eurodéputés siéger au Parlement européen avec 10,7 % des suffrages exprimés.

Il confirme ce score lors des élections législatives de septembre 2009, en obtenant 557 109 voix (9,85 %, +3,47) et un total de 16 députés (+8).

Avec seulement 5,17 % des voix aux élections législatives anticipées du 5 juin 2011, il connaît le premier frein à sa progression depuis sa création, en perdant huit de ses seize députés, dont son chef de file parlementaire, José Manuel Pureza (en). Le 11 novembre 2012, Francisco Louçã, coordinateur du BE depuis sa fondation, est remplacé par João Semedo (pt) et Catarina Martins, issus du même courant que lui.

Cette chute s'amplifie lors des élections municipales de 2013, le Bloc perdant sa seule mairie et n'ayant plus aucun élu au conseil de Lisbonne, Semedo ayant été incapable de sauver son siège. Elle est confirmée par le résultat des élections européennes de 2014, au cours desquelles le Bloc perd deux de ses trois sièges au Parlement européen avec seulement 4,6 % des suffrages exprimés (cinquième parti du pays).

Aux élections législatives de 2015, le Bloc de gauche, emmené par la tête de liste Catarina Martins recueille 10,19 % des voix et a ainsi droit à 19 députés. Dans la foulée, le Bloc de gauche, ainsi que le Parti communiste et les écologistes, acceptent de soutenir un gouvernement socialiste sans toutefois y participer. Cette alliance de gauche, inédite au Portugal depuis la chute de Salazar, s’explique par la volonté de ne pas reconduire le Premier ministre de droite Pedro Passos Coelho, arrivé en tête aux élections, mais dont la politique d’austérité est décriée[21].

Sans se désolidariser du gouvernement socialiste, le 25 janvier 2017, le Bloc de gauche vote contre le projet gouvernemental de diminution d'une taxe sociale acquittée par les sociétés sur le salaire minimum[22].

Les divergences avec le gouvernement Costa se font sentir quand le e Bloc de gauche et le Parti communiste s'abstiennent lors du vote du budget pour l'année 2021. La rupture est consommée un an plus tard, quand les deux formations votent cette fois contre, reprochant à l'exécutif de consacrer trop peu de fonds aux services publics et à l'amélioration du pouvoir d'achat. Le Parlement est dissous par le président de la République et des élections législatives anticipées se tiennent le 30 janvier 2022. Le Bloc de gauche, tout comme le Parti communiste, subit une sévère défaite avec 4,43 % des voix et perd quatorze sièges pour n'en conserver que cinq, alors que le Parti socialiste remporte la majorité absolue.

Le 14 février 2023, Catarina Martins annonce ne pas se représenter comme candidate au poste de coordinatrice du parti lors des élections internes de la même année, citant notamment pour catalyseur la défaite du parti lors des élections législatives de 2022[23]. Le 28 mai suivant, Mariana Mortágua est désignée nouvelle coordinatrice nationale du Bloc[24].

Le Bloc de gauche critique le modèle capitaliste de croissance économique.

Il appelle à un renforcement du service public, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la sécurité sociale. Il est partisan d’une réforme fiscale qui taxerait plus lourdement les grandes fortunes et d’une lutte plus sévère contre la corruption.

Dès ses débuts, le Bloc de gauche a également soulevé, pour la première fois dans l’arène politique portugaise, certaines questions sociétales qui lui ont valu la qualification de « parti des causes fracturantes » : droit à l’avortement, légalisation du cannabis et dépénalisation des drogues dures, légalisation de l’union des homosexuels et droit à l’adoption, lutte contre les violences conjugales...

La dimension écologique a pris une importance particulière avec la Ve convention du parti, en 2007, qui a préconisé l’adoption d’un plan d’énergie durable et un commerce plus équitable entre les nations.

Dans le domaine de la politique étrangère, le Bloc de gauche est resté partisan de la construction européenne, tout en en critiquant les modalités. Ses positions sont devenues plus critiques dans le contexte de la crise de la dette publique grecque[25]. Il soutient la sortie de l'euro, obstacle selon lui à la souveraineté du Portugal et à une politique économique indépendante, la restructuration de la dette portugaise et la sortie de l’OTAN[26].

Nom Période Notes
Francisco Louçã Francisco Louçã 24 mars 1999 11 novembre 2012 Député de Lisbonne
(1999-2015)
Conseiller d'État
(2015-2022)
João Semedo João Semedo (pt) 11 novembre 2012 30 novembre 2014 Député de Porto
(2006-2015)
Catarina Martins Catarina Martins 28 mai 2023 Députée de Porto
(2009-2023)
Mariana Mortágua Mariana Mortágua 28 mai 2023 En cours
(au 28 mai 2023)
Députée de Lisbonne
(depuis 2013)
Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
2001 Fernando Rosas 128 927 2,98 4e Pas de 2d tour
2006 Francisco Louçã 288 756 5,30 5e
2011 Soutien à Manuel Alegre
2016 Marisa Matias 469 814 10,12 3e
2021 165 127 3,96 5e
Année Tête de liste Voix % Rang Sièges Statut
1999 Francisco Louçã 132 333 2,44 5e

2  /  230

Opposition (XIVe)
2002 153 877 2,81 5e

3  /  230

Opposition (XVe, XVIe)
2005 364 971 6,35 5e

8  /  230

Opposition (XVIIe)
2009 558 062 9,82 4e

16  /  230

Opposition (XVIIIe)
2011 288 973 5,17 5e

8  /  230

Opposition (XIXe)
2015 Catarina Martins 550 892 10,19 3e

19  /  230

Opposition (XXe)
Soutien (XXIe)
2019 500 017 9,52 3e

19  /  230

Opposition (XXIIe)
2022 244 603 4,40 5e

5  /  230

Opposition (XXIIIe)
2024 Mariana Mortágua 274 011 4,46 5e

5  /  230

Opposition (XXIVe)
Année Tête de liste Voix % Rang Sièges Gouvernement Groupe
1999 Miguel Portas 61 920 1,79 5e

0  /  25

Extra-parlementaire
2004 167 313 4,91 4e

1  /  24

Opposition (Barroso I) GUE/NGL
2009 382 667 10,72 3e

3  /  22

Opposition (Barroso II)
2014 Marisa Matias 149 628 4,56 5e

1  /  21

Opposition (Juncker)
2019[27] 325 533 9,82 3e

2  /  21

Opposition (von der Leyen I)
2024[28] Catarina Martins 168 045 4,26 5e

2  /  21

Opposition (von der Leyen II)
Année Tête de liste Voix % Rang Sièges Statut
2000 1 387 1,38 5e

0  /  52

Extra-parlementaire
2004 Zuraida Soares 1 022 0,63 4e

0  /  52

2008 2 972 3,30 4e

2  /  57

Opposition (Xe)
2012 2 428 2,25 4e

1  /  57

Opposition (XIe)
2016 3 410 3,66 4e

2  /  57

Opposition (XIIe)
2020 António Lima 3 962 3,81 5e

2  /  57

Opposition (XIIIe)
Année Tête de liste Voix % Rang Sièges Statut
2004 Paulo Martins 5 035 3,66 5e

1  /  68

Opposition (IXe)
2007 4 186 2,98 5e

1  /  47

Opposition (Xe)
2011 Roberto Almada 2 512 1,70 9e

0  /  47

Extra-parlementaire
2015 4 849 3,80 6e

2  /  47

Opposition (XIIe)
2019 Paulino Ascenção 2 489 1,74 6e

0  /  47

Extra-parlementaire
2023 Roberto Almada 3 036 2,24 8e

1  /  47

Opposition (XIVe)
2024 Roberto Almada 1 912 1,41 9e

0  /  47

Extra-parlementaire
Année Municipalités Freguesias
% Rang Maires Échevins Conseillers % Rang Conseillers
2001 1,18 9e

1  /  308

6  /  2044

28  /  6876

1,09 9e

46  /  34569

2005 2,95 6e

1  /  308

7  /  2046

114  /  6695

2,73 6e

229  /  34498

2009 3,02 7e

1  /  308

9  /  2078

139  /  6946

2,96 6e

235  /  34672

2013 2,42 7e

0  /  308

8  /  2086

100  /  6487

2,30 7e

138  /  27167

2017 3,29 6e

0  /  308

12  /  2074

125  /  6461

3,28 6e

213  /  27019

2021 2,75 7e

0  /  308

4  /  2064

94  /  6448

2,77 7e

162  /  26797

  1. a et b Marco Lisi, « Portugal. Le Bloc de gauche, un acteur incontournable », sur ladocumentationfrancaise.fr (consulté le 7 octobre 2019)
  2. « Au Portugal, un « attelage » de gauche mal ficelé mais qui dure », sur La Croix (consulté le 7 octobre 2019)
  3. « Portugal: le socialiste Antonio Costa largement reconduit », sur ARTE (consulté le 7 octobre 2019)
  4. « Législatives au Portugal: le socialiste Antonio Costa grand favori », sur TV5MONDE (consulté le 7 octobre 2019)
  5. « Le socialiste Costa part grand favori des législatives au Portugal », sur L'Obs (consulté le 7 octobre 2019)
  6. « Risque pays du Portugal : Politique », sur Société Générale (consulté le 3 octobre 2018).
  7. (en) Luke March, Contemporary Far Left Parties in Europe, Berlin, Friedrich-Ebert-Stiftung, 2008 (ISBN 978-3-86872-000-6, lire en ligne), p. 3.
  8. « La gauche portugaise se tient droit dans ses bottes européennes », sur La Libre, 6 mai 2017 (consulté le 16 janvier 2018).
  9. « Le Portugal promet l'équilibre sans l'austérité », sur Les Echos, 17 avril 2017 (consulté le 16 janvier 2018).
  10. (en) Wolfram Nordsieck, « Portugal », sur parties-and-elections.eu (consulté le 8 octobre 2015).
  11. (en) Derek Wall, The Rise of the Green Left: Inside the Worldwide Ecosocialist Movement, Pluto Press, 2010, p. 97.
  12. a et b (en) « Where is Portugal’s Radical Left? », sur Global Politics, 11 février 2015 (consulté le 16 janvier 2018).
  13. (en) « Country profile – Portugal - Euroviews 2014 », sur Euroviews (consulté le 16 janvier 2018).
  14. (pt) « Programa do Bloco é "essencialmente social-democrata" », SÁBADO, 9 février 2019
  15. (en) « Populism Report Q3 2018 », Foundation for European Progressive Studies (consulté le 27 mars 2019)
  16. (en) « Our Parties », sur european-left.org (consulté le 6 septembre 2020)
  17. « Archived copy » [archive du 12 avril 2016] (consulté le 29 mars 2017)
  18. (en) « Bloco de Esquerda - GUE/NGL - Another Europe is possible », sur GUE/NGL (consulté le 31 décembre 2014).
  19. (pt) « Bloco de Esquerda comemora décimo aniversário », Público,‎ 28 février 2009 (lire en ligne, consulté le 21 août 2013).
  20. a b et c (en) Marco Lisi, « New politics in Portugal: the rise and success of the left bloc », Pôle Sud, vol. n° 30, no 1,‎ 2009, p. 130 (ISSN 1262-1676 et 1960-6656, DOI 10.3917/psud.030.0127, lire en ligne, consulté le 6 septembre 2020)
  21. Jean-Baptiste Chastand, « Au Portugal, la gauche provoque la chute du gouvernement et veut « tourner la page de l’austérité » », Le Monde.fr,‎ 9 novembre 2015 (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le 25 janvier 2016).
  22. « Portugal. Premier échec au Parlement du gouvernement socialiste », Ouest-France.fr,‎ 2017 (lire en ligne, consulté le 25 mai 2017).
  23. (pt) Ana Bacelar Begonha, « Catarina Martins vai deixar liderança do Bloco de Esquerda », sur PÚBLICO, 14 février 2023 (consulté le 28 mai 2023)
  24. (pt) « Mariana Mortágua: ″Ainda não viram nada da força que sabemos criar″ », sur www.dn.pt, 28 mai 2023 (consulté le 28 mai 2023)
  25. « Fernando Rosas : « La gauche radicale portugaise est l'une des plus fortes en Europe », sur regards.fr (consulté le 27 janvier 2016).
  26. « « Geringonça », l’alliance inattendue », Le Monde diplomatique,‎ 1er octobre 2017 (lire en ligne, consulté le 16 novembre 2017).
  27. Resultados globais (pt)
  28. Resultados globais (pt)