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Connétable de France — Wikipédia

  • ️Mon Mar 01 2010

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2 octobre 1369 : remise de l'épée de connétable à Bertrand du Guesclin - enluminure de Jean Fouquet (XVe siècle).
Source : Bibliothèque nationale de France.

Le connétable de France était le responsable des écuries royales[1], puis de l'administration et de la conduite des armées.

Le connétable est l'héritier de la fonction de comte des étables (comes stabuli) qui apparaît avec les derniers empereurs romains et les deux premières dynasties françaises[2],[3].

Les connétables avaient anciennement l'intendance des écuries et des chevaux du roi, ayant sous leurs ordres les maréchaux[4]. Il va voir sa fonction accroître ses prérogatives sous les premiers Capétiens.

Instituée en 1060 par Henri Ier, la charge est d'abord assez semblable à celle de grand écuyer qui va lui succéder. Il devient le « chef souverain des armées du roi » après 1191[5].

La trahison du connétable de Bourbon en 1523 va rendre la monarchie prudente vis-à-vis du choix du titulaire de cet office, et remettre en question son existence même. L'office de connétable est supprimé le 13 mars 1627[6].

En l'absence du roi, il exerce le commandement de l'armée.

Il a la garde de l'épée nue du roi. Il doit lui en faire l'hommage et la porte le jour du sacre.

Dans la lettre patente du 10 février 1538, François Ier précise les charges et fonctions du connétable de France Anne de Montmorency :

  • lieutenant général et représentant du roi,
  • police des gens de guerre,
  • administrateur des finances de la guerre et nomme les commissaires pour les montres et les revues,
  • les maréchaux, les lieutenants généraux, les capitaines, les chefs des gens de guerre, les maîtres d'artillerie, les gouverneurs des villes et châteaux lui doivent obéissance.

Il exerce sa juridiction, grâce à un prévôt de la connétablie et maréchaussée de France à la Table de marbre, sur toute l'armée et règle des affaires de la guerre. La juridiction de la connétablie est aussi appelée justice militaire.

Après la suppression de l'office de connétable, la connétablie est exercée par les maréchaux de France et présidée par le plus ancien d'entre eux qui représente le connétable. Au sacre du roi, la fonction qu'occupait le connétable est alors remplie par un seigneur de la cour ou le doyen des maréchaux. Le prévôt de la connétablie existe jusqu'à la Révolution.

Armes de Gilles de Trazegnies dit le Brun, connétable de Saint Louis[Note 1]. bandé d'azur et d'or à la bordure engrêlée de gueules, au franc-quartier d'hermine.
Sceau de Raoul Ier de Brienne.
Armes de Olivier V de Clisson, connétable de Charles VI. De gueules au lion d'argent armé lampassé et couronné d'or.
  • Gisant de Bertrand du Guesclin dans la basilique de Saint-Denis.

  • Gisant de Olivier V de Clisson dans la Basilique Notre-Dame-du-Roncier de Josselin.

  • Gisant de Louis de Sancerre dans la basilique Saint-Denis.

  • Jean II, duc de Bourbon (1426–1488), 1483–1488
Armes de François de Bonne de Lesdiguières, dernier connétable de France. de gueules au lion d’or au chef d’azur surmonté de trois roses d’argent[Note 3].

Lettre de Marie de Médicis à Louis XIII, faisant allusion à la conversion de Lesdiguières au catholicisme et sollicitant pour lui la charge de connétable, 23 juillet 1622 (Archives nationales)

  1. L'écu des armes du connétable avait pour ornements extérieurs, de chaque côte, une épée nue, la pointe en haut, tenue par un dextrochère ou main droite, armée d'un gantelet et sortant d'une nuée.
  2. Comme son père Humbert V, il aurait été connétable de France si l'on en croit notamment la Biographie universelle de l'abbé Feller (p. 404 du tome I de l'édition de 1838, Besançon et Paris, Outhenin-Chalandre fils). Controversée, cette attribution a été défendue par Victor Chambeyron dans son Premier essai sur Belleville (Paris, Victor Didron, et Lyon, Périsse frères et al., 1845, p. 113).
  3. À noter toutefois, l'interversion des hachures dans cette gravure.
  1. Jean Favier, « Connétable », sur Universalis (consulté le 22 janvier 2021)
  2. Gallica BnF : R.P. Anselme, Histoire des grands officiers de la couronne de France, avec leur origine et les progrès de leurs familles, Tome second, Paris, 1674.
  3. Sous la direction de Claude Gauard, Alain de Libera et Michel Zink, Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, Paris, 2002, p. 330 - (ISBN 2-13-054339-1).
  4. a et b Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la Couronne, Anselme de Sainte-Marie, 1674.
  5. François Sicard, Histoire des institutions militaires des Français, Tome 1, Paris, 1834.
  6. Les charges militaires - Connétable.
  7. (en) Edgeworth, Daniel B., Domesday DNA, USA, 2018, 248 p. (ISBN 978-1-538-08821-0), p. 32-35
  8. Charte du 29 mai 1067 de Saint-Martin-des-Champs de Paris, où le nom (en latin) de Baldricus constabularius est mentionné parmi les témoins.
  9. Pierre Courroux, Charles d'Albret : le connétable d'Azincourt, Bordeaux, Asonius, 2019, 341 p. (ISBN 978-2-35613-250-5)
  • Bernard Barbiche, Les institutions de la monarchie française à l'époque moderne, XVIe – XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », 2012 (1re éd. 1999), XI-430 p. (ISBN 978-2-13-060678-9, présentation en ligne), chap. VII (« Les grands officiers de la couronne : le connétable, les maréchaux et l'amiral de France »), p. 145-152.
  • Loïc Cazaux, « Le connétable de France et le Parlement : la justice de guerre du royaume de France dans la première moitié du XVe siècle », dans Marie Houllemare et Philippe Nivet (dir.), Justice et guerre de l’Antiquité à la Première Guerre mondiale : actes du colloque, Amiens, 18-20 novembre 2009, Amiens, Encrage, coll. « Hier » (no 36), 2011, 287 p. (ISBN 978-2-36058-012-5, lire en ligne), p. 53-62.
  • (en) Daniel Thomas, « The Final Years of the Constable of France, 1593–1627 », French Historical Studies, vol. 39, no 1,‎ février 2016, p. 73-103 (DOI 10.1215/00161071-3323445).
  • Perrier (Jérôme), Histoire par ordre chronologique des sénéchaux et connétables de France, Lyon, 1893.