Eugène Benoist — Wikipédia
- ️Mon Nov 28 1831
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Eugène Benoist, né le 28 novembre 1831 à Nangis et mort le 23 mai 1887 à Paris[1], est l’un des plus influents latinistes français du XIXe siècle[2]. Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il a collaboré à la Revue des revues, au Journal des savants, à la Revue de philologie. Sa profonde connaissance de la littérature latine fait de ses traductions des références.
Eugène Louis Benoist grandit dans une famille privilégiée. Son père, notaire à Thomery, est un gros propriétaire. Son grand-père avait été tambour des armées de la République.
Il effectue ses études secondaires au collège de Fontainebleau puis au lycée Charlemagne. Il est reçu 4e à l'École normale supérieure en 1852. Il obtient sa licence de lettres en 1854. Il est reçu 10e à l'agrégation de lettres en 1859[3],[4]. Il étudie la philologie à l'université de Paris.
Le 25 juin 1862, Benoist soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[5]. La première, en français, traite de l'historien et homme d’État italien Guichardin[6]. La deuxième, en latin, est consacrée aux personnages féminins chez Plaute, sous la direction d'Henri Patin[7].
En 1860, il épouse Elisa, fille de Louis Méry, professeur de littérature étrangère à l'université d'Aix. Ils ont cinq enfants[8].
Il commence sa carrière académique comme professeur adjoint de classe de Cinquième au lycée Thiers à Marseille[9]. Il monte rapidement les échelons en devenant chargé de suppléance en classe de Seconde, puis professeur en 1864[10].
Il quitte le lycée en 1867, lorsqu'il est nommé chargé de cours de littérature ancienne à l'université de Nancy[8]. Il redescend dans le sud de la France en 1871 pour devenir professeur de littérature étrangère à l'université d'Aix.
Il est suppléant d'Henri Patin à la Faculté des Lettres de Paris de 1873 à 1876 puis il occupe à partir de 1876 la chaire de littérature latine de l’Université de Paris[4]. Il est admis à la retraite en 1887[10].
Benoist, qui avait consacré sa thèse de doctorat à Plaute, édita deux comédies de cet auteur : La Cassette (1863), Le Cordage (1864). Puis il s'intéressa à Térence, autre grand représentant latin de la nouvelle comédie attique, et publia deux de ses pièces : L'Andrienne et Les Adelphes. Son édition en trois volumes de Virgile (1867-1872) connut à elle seule quatre éditions (la dernière en 1880) : elle passe pour son chef-d’œuvre. Il donna une traduction en vers (partielle) de Catulle en deux tomes (1878) (Prix Jules-Janin 1880 de l’Académie française), un commentaire du 5e livre du De natura rerum de Lucrèce, et un autre commentaire sur les livres 21 à 25 de l’Histoire romaine de Tite-Live. En collaboration avec Henri Goelzer, il publia un dictionnaire unilingue pour le thème latin, le Nouveau Lexique Français-Latin, réédité de multiples fois jusque tard dans le XXe siècle.
Benoist s'est également consacré à la littérature latine de la Renaissance et à l’Histoire ancienne.
Il meurt le 23 mai 1887 en son domicile dans le 14e arrondissement de Paris[1], et est inhumé au cimetière du Montparnasse (9e division)[11].
- E. Benoist. Œuvres de Virgile (3 vol.) - Paris, éd. Hachette (1867)
- vol. I : Bucoliques et Géorgiques (295 p.)
- vol. II et III : L'Enéide
- E. Benoist. Plaute. Morceaux choisis, avec une notice sur la vie de Plaute, des remarques sur la prosodie et la métrique, etc. - Paris, éd. Hachette (1871), XXXVI+288 p.
- (en coll. avec Henri Goelzer) Lexique latin-français, rédigé... d'après les dictionnaires les meilleurs et les plus récents, à l'usage des examens du baccalauréat ès lettres. - Paris : Garnier frères, (1884.) 2e éd., XVI-1066 p.
- ↑ a et b Archives de Paris 14e, acte de décès no 1760, année 1887 (page 30/31)
- ↑ D'après « Annonce du décès de M. Louis-Eugène Benoist, membre de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 31, no 2, 1887, p. 172.
- ↑ D'après André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », mars 2015 (consulté le 16 mai 2015)
- ↑ a et b Christophe Charle, « 7. Benoist (Louis, Eugène) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, 1985, p. 26–27 (lire en ligne, consulté le 9 juillet 2020)
- ↑ https://eslettres.bis-sorbonne.fr/notice/Doctorant/5579, consulté le 20 novembre 2023.
- ↑ Eugène Benoist, Guichardin, historien et homme d'État italien au XVIe siècle, étude sur sa vie et ses oeuvres, accompagnée de lettres et de documents inédits [en ligne], Marseille, J. Barile, 1862, 436 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k53282347, consulté le 20 novembre 2023.
- ↑ Eugène Benoist, De Personis muliebribus apud Plautum [en ligne], Marseille, J. Barile, 1862, 70 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k53284538, consulté le 20 novembre 2023.
- ↑ a et b Christophe Charle, « 6. Beljame (Alexandre) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, 1985, p. 25–26 (lire en ligne, consulté le 3 avril 2021)
- ↑ Rollin, Paul, 1932-2003., 26 siècles d'éducation à Marseille : une chronique du temps passé, Marseille, Éd. européennes de Marseille-Provence, 1999, 269 p. (ISBN 2-911988-16-7 et 9782911988165, OCLC 469443733, lire en ligne)
- ↑ a et b « Liste des Professeurs du XIXème siècle »
- ↑ Registre journalier d'inhumation du Cimetière du Montparnasse de 1887, en date du 25 mai (vue 30/31)
- ↑ « Recherche - Base de données Léonore », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le 16 novembre 2023).
- Christophe Charle, Les professeurs de la faculté des lettres de Paris. Dictionnaire biographique 1809-1908, Paris, INRP / CNRS, 1985, 179 p., p. 26-27
- Cinquantenaire des facultés des sciences et des lettres, 1854-1904, Nancy, 1905, p. 65
- (de) Angelika Lozar, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, Suppl. 6, Stuttgart/Weimar, Metzler, 2012, 738 p. (ISBN 978-3-476-02033-8), « Benoist, Eugène », p. 74 et suiv.