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Faustin-Archange Touadéra — Wikipédia

  • ️Wed Mar 30 2016

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Faustin-Archange Touadéra
Illustration.
Faustin-Archange Touadéra en 2019.
Fonctions
Président de la République centrafricaine
En fonction depuis le 30 mars 2016
(8 ans, 10 mois et 9 jours)
Élection 14 février 2016
Réélection 27 décembre 2020
Premier ministre Mahamat Kamoun
Simplice Sarandji
Firmin Ngrebada
Henri-Marie Dondra
Félix Moloua
Prédécesseur Catherine Samba-Panza (chef de l'État de la Transition)
Premier ministre de Centrafrique
22 janvier 20083 février 2013
(5 ans et 12 jours)
Président François Bozizé
Prédécesseur Élie Doté
Successeur Nicolas Tiangaye
Biographie
Nom de naissance Faustin-Archange Touadéra
Date de naissance 21 avril 1957 (67 ans)
Lieu de naissance Bangui (Oubangui-Chari)
Nationalité Centrafricaine
Parti politique KNK (jusqu'en 2015)
Indépendant (2015-2019)
MCU (depuis 2019)
Diplômé de Université de Bangui
Université Félix-Houphouët-Boigny
Université Lille-I
Université de Yaoundé
Profession Enseignant
Religion Baptisme
Résidence Palais de la Renaissance (Bangui)

Faustin-Archange Touadéra
Premiers ministres de Centrafrique
Présidents de la République centrafricaine
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Faustin-Archange Touadéra, né à Bangui le 21 avril 1957, est un professeur et homme d'État centrafricain, Premier ministre de 2008 à 2013 sous le régime de François Bozize, puis président de la République à partir de 2016.

Fils d’une famille de 10 enfants, du quartier populaire de Boy-Rabe de Bangui, Faustin-Archange Touadéra est né le 21 avril 1957, d'un père chauffeur et d'une mère cultivatrice[1]. Il étudie en mathématiques à l'université Lille-I et obtient un doctorat en 1986.

En 1987, il devient professeur assistant de mathématiques à l'université de Bangui et il est vice-doyen de la faculté des sciences de l'université de 1989 à 1992. Il rejoint le Comité inter-États pour la standardisation des programmes de mathématiques dans les pays de langue française et l'océan Indien (CIEHPM) en 1999, servant en tant que président du comité de 2001 à 2003. En 2004, il obtient un deuxième doctorat à l'université de Yaoundé.

Il est vice-chancelier de l'université de Bangui en mai 2004 puis recteur de cette dernière de 2005 à 2008[2], période durant laquelle il contribue au lancement de plusieurs initiatives clés, telles que le programme de formation à l'entrepreneuriat[3] et le consortium Euclid (en).

Il est diacre dans une église baptiste de l’Union Fraternelle des Églises Baptistes [4],[5].

Faustin-Archange Touadéra est nommé Premier ministre le 22 janvier 2008 par le président François Bozizé à la suite de la démission d'Élie Doté.

Le 12 janvier 2013, il est destitué de ses fonctions[6] à la suite de la guerre civile menée par une coalition à tendance musulmane la Séléka, avant d'être remplacé le 17 janvier par Nicolas Tiangaye, qui constitue un cabinet d'union nationale le 3 février suivant.

En 2014, il se réfugie sur la base de l'ONU de Bangui pendant six mois puis à Villeneuve d'Ascq[7], en France, avec son épouse et ses trois enfants[8].

Faustin-Archange Touadéra avec le secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

De retour en Centrafrique en 2015 après l'intervention militaire Sangaris et la mise en place d'une transition politique[9], il arrive deuxième du premier tour de l'élection présidentielle de 2015-2016, avec 19 % des voix, derrière son opposant, Anicet-Georges Dologuélé qui arrive en tête avec 23,7 %. Il est finalement élu président de la République à l'issue du deuxième tour, avec 62,7 % des suffrages contre 37,3 % à Anicet-Georges Dologuélé[10].

Son investiture se déroule le 30 mars 2016[11].

Le 26 septembre 2020, Faustin-Archange Touadéra, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 27 décembre 2020[12].

Selon des résultats provisoires, le président a été réélu à la tête de la République centrafricaine avec 53,92 % des voix au terme d’un cycle électoral mouvementé. Le 18 janvier 2021 la Cour constitutionnelle valide sa réélection avec 53,16 % des voix[13].

Le 17 mars 2023, Faustin-Archange Touadéra prend la présidence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC)[14].

La nouvelle Constitution centrafricaine soumise à referendum le 30 juillet 2023 prévoit de faire passer le mandat présidentiel de cinq à sept ans sans restriction de nombre. En cas d'adoption du texte, Faustin-Archange Touadéra pourrait se représenter en 2025.

Il fait appel à la société de sécurité privée russe Wagner pour aider au rétablissement de la stabilité du pays, ce qui entraine une détérioration des relations avec la France, dont le président Emmanuel Macron ordonne le retrait des coopérants français et la suspension de l'aide économique. Le groupe Wagner obtient, en échange de sa présence, des concessions minières[15]. Le rapprochement du président Touadéra avec la Russie se ressent également dans sa politique étrangère, puisqu'il est l'un des rares chefs d'État à apporter son soutien à la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk en février 2022[16],[17]. Le 2 mars 2022, lors du vote de la résolution ES-11/1 condamnant l'« agression contre l'Ukraine », le délégué centrafricain à l'Assemblée générale des Nations unies s'abstient[18].

En septembre 2023, il conclut un contrat avec la Bancroft Global Development (en), une société américaine qui affiche dans son organigramme un ancien mercenaire français et militant au GUD, Richard Rouget[19].

En avril 2024, il est reçu à l'Elysée pour la seconde fois depuis le début de son mandat pour signer une feuille de route qui va prévoir le rétablissement de rapports bilatéraux entre les deux pays[20].

  1. Centrafrique : cinq choses à savoir sur Faustin-Archange Touadéra, Jeune Afrique, 22 février 2016.
  2. Biographie officielle.
  3. (en) Al Erisman, « Update: Return to the Central African Republic », sur Ethix.org, 1er octobre 2007.
  4. Vincent Hugeux, Faustin-Archange Touadéra: "Réconcilier les Centrafricains", lexpress.fr, France, 29 mai 2016.
  5. Ornella K., Centrafrique : S.E TOUADERA, impliqué dans la promotion de la culture religieuse, lavoixdafrique.info, 23 août 2022.
  6. « Centrafrique : le Premier ministre démis avant le gouvernement d'Union nationale », Le Point, 12 janvier 2013.
  7. « Villeneuve-d’Ascq : les attaches villeneuvoises du nouveau président de la Centrafrique », sur lavoixdunord.fr, 23 février 2016.
  8. Patricia Huon, « Centrafrique : Faustin-Archange Touadéra, nouveau président surprise », liberation.fr, 21 février 2016.
  9. Carol Valade, Centrafrique, la mue de Faustin-Archange Touadéra, article du Monde du 11 août 2023 p. 4.
  10. « Centrafrique : Touadéra élu président », sur lefigaro.fr, 20 février 2016 (consulté le 20 février 2016).
  11. « Centrafrique : Faustin Archange Touadéra met en place un secrétariat politique pour la gestion des 100 premiers jours » (consulté le 12 mars 2016).
  12. Jeune Afrique avec AFP, « Faustin-Archange Touadéra annonce sa candidature à la présidentielle centrafricaine », sur Jeune Afrique, 26 septembre 2020 (consulté le 26 septembre 2020).
  13. Pacôme Pabandji, « Centrafrique : la réélection de Faustin-Archange Touadéra validée par la Cour constitutionnelle », Jeune Afrique,‎ 18 janvier 2021 (lire en ligne).
  14. « Franc CFA, présidence, mandats… Ce que Paul Biya et ses pairs vont aborder lors du sommet de la Cemac », Jeune Afrique, 16 mars 2023.
  15. Thomas Borrel, L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique, Seuil, 2021, p. 926
  16. Ilya Barabanov, « Conflit en Ukraine : comment la Russie a tissé des liens plus étroits avec l'Afrique », sur BBC.com, 28 février 2022.
  17. Sarah Diffalah, « Face à la guerre en Ukraine, pourquoi les pays africains restent discrets », L'Obs, 3 mars 2022.
  18. « Résolution à l’ONU contre la guerre en Ukraine : qui a voté pour ou contre et qui s’est abstenu ? », Le Monde, 4 mars 2022.
  19. « Centrafrique : un Rouget en eau trouble », Le Canard Enchaîné, no 5388,‎ 14 février 2024, p. 3.
  20. « Centrafrique : Faustin-Archange Touadéra de nouveau reçu par Emmanuel Macron », sur Africa Intelligence, 5 avril 2024 (consulté le 7 avril 2024).