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Forces démocratiques de libération du Rwanda — Wikipédia

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Forces démocratiques de libération du Rwanda
Image illustrative de l’article Forces démocratiques de libération du Rwanda

Idéologie Hutu Power
Objectifs Supériorité politique des Hutus au Rwanda
Statut actif
Fondation
Date de formation 2000
Pays d'origine Drapeau du Rwanda Rwanda
Actions
Zone d'opération Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Période d'activité 2000-aujourd'hui
Organisation
Chefs principaux Ignace Murwanashyaka (branche politique)
Sylvestre Mudacumura (branche armée : FOCA)
Membres 6 000 à 22 000 combattants en 2007[1]
1 000 à 2 500 combattants en 2014[2]

600 à 700 combattants en 2018 [3]

Groupe relié ALiR
Rastas
Wazalendo[4]
Guerre du Kivu
Deuxième Guerre du Congo
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Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, en kinyarwanda : Urugaga Ruharanira Demokarasi No Kubohoza U Rwanda) sont un groupe armé formé en république démocratique du Congo (RDC) en 2000. Défendant les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC et opposé à la présidence de Paul Kagame, il prend la suite de l'Armée de libération du Rwanda (ALiR) et compterait dans leurs rangs des responsables du génocide des Tutsis de 1994, ce que le groupe nie.

L'objectif des FDLR est de retourner au Rwanda et de renverser le régime du président Paul Kagame[5],[6].

Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont issues du Comité de coordination de la résistance, un groupe d'exilés Hutus rwandais dissident de l'Armée de libération du Rwanda (ALiR), qui s'est transformée en FDLR en mai 2000. Leur première apparition date de juillet 2000. Prétendant représenter les intérêts des Hutus rwandais des camps de réfugiés au Zaïre (nom de l'actuelle république démocratique du Congo à l'époque) créés en 1994 à la suite du génocide des Tutsi au Rwanda, les FDLR seraient composées d'anciens membres des Forces armées rwandaises (FAR) et des milices Interahamwe. Selon les observateurs, elle prend la suite de l'ALiR qui rassemblait des responsables du génocide des Tutsis du Rwanda et était active dans la deuxième partie des années 1990. L'émergence des FDLR se fait sous l'influence du président Laurent-Désiré Kabila, ce dernier cherchant à créer des groupes paramilitaires contre le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) dans le cadre de la deuxième Guerre du Congo. Si la branche politique est essentiellement localisée en Europe, la branche militaire de l'organisation, les Forces combattantes Abacunguzi (FOCA) est active dans le Maniema, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu[7],[8].

Tentant de s'implanter politiquement au Rwanda, le groupe fonde l'Alliance démocratique pour la réconciliation nationale avec les partis Tutsis exilés Alliance pour la renaissance de la nation et Nation Imbaga y'Inyabutatu Nyarwanda en 2002. Au début de l'été 2003, le président congolais Joseph Kabila suspend totalement son soutien aux FDLR ; quelques mois plus tard, une partie des Forces combattantes (FOCA), dont Paul Rwarakabidje, dépose les armes[8]. Alors que de nombreux membres de l'organisation sont recherchés pour leur participation au génocide des Tutsis, selon Amnesty International et les Réseaux d'information régionaux intégrés, les FDLR commettraient pillages, viols, tueries, enlèvements et utilisation d'enfants soldats et seraient principalement « responsables de l'insécurité et de l'instabilité » dans l'est de la RDC selon l'ONU[1].

En 2005, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mènent une première offensive contre les FDLR[1]. Le 31 mars, le groupe rebelle déclare condamner le génocide des Tutsis de 1994, être prêt à se démobiliser et à rentrer pacifiquement au Rwanda[9]. Cependant, Amnesty International considère que cette déclaration d'intention est fausse tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies enjoint au groupe de respecter ses engagements en octobre de la même année ; environ 1 500 combattants rendent leurs armes l'année suivante. En 2007, les FARDC cessent leur opérations contre les FDLR[1]. Le 5 décembre 2008, un accord, conclu entre les gouvernements rwandais et congolais, prévoit des opérations coordonnées de la MONUC et des FARDC, épaulées logistiquement par le Rwanda[10].

Le 17 novembre 2009, le chef de la branche politique des FDLR, Ignace Murwanashyaka, est arrêté en Allemagne, où il était réfugié depuis 2000, dans le cadre d'une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité[11]. Il est condamné en septembre 2015 à 13 ans de prison. Son adjoint Straton Musoni écope de 8 ans de prison[12].

Le 13 juillet 2012, la CPI délivre un mandat d'arrêt contre Sylvestre Mudacumura, commandant de la branche armée (FOCA)[13], pour crimes de guerre commis dans les Kivu[14].

Le 18 septembre 2019, l'armée congolaise confirme[15] la mort de Sylvestre Mudacumura dans la Chefferie de Bwito (en) proche du Parc national des Virunga. Le général Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise, dément des rumeurs faisant état de l’intervention de la milice NDC-R (Nduma Defense of Congo-Rénové) du général Guidon Shimiray Mwissa dans cette opération[16].

Le 24 avril 2020, une attaque à Rumangabo (en) (territoire de Rutshuru, Nord-Kivu) ciblant un convoi de civils est attribuée au groupe par la direction du Parc national des Virunga : dix-sept individus, dont douze rangers, sont tués[17],[18].

Le 22 février 2021, Luca Attanasio, ambassadeur d'Italie en république démocratique du Congo, son garde du corps et un chauffeur congolais sont tués près de Goma. Les autorités congolaises accusent le groupe armé d'être à l'origine de l'attaque dirigée contre le convoi du Programme alimentaire mondial qui les transportait[19], mais le FDLR nient toute implication[20],[21], alors que selon les responsables du parc national des Virunga l'attaque serait une tentative d'enlèvement[22], c'est la thèse de la tentative d’enlèvement, qui a prévalue lors de l’arrestation des malfaiteurs[21]. Lors du procès, les accusés, présentés comme comme membres d’une bande de criminels de droit commun, ont réfuté les faits, affirmant que leurs aveux avaient été obtenus sous la torture et qu'ils n'étaient pas impliqués dans la mort de l'ambassadeur. Le procès n'a pas permis de fournir de nouvelles informations sur les responsables et les potentiels commanditaires de l'embuscade[21].

  1. a b c et d Immigration and Refugee Board of Canada, « Rwanda : information sur les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) », sur refworld.org, 1er octobre 2007 (consulté le 6 mars 2011)
  2. Jason Stearns (en) et Christoph Vogel, « Cartographie des groupes armés dans l’est du Congo » Accès libre [PDF], sur Groupe d'étude sur le Congo, décembre 2015 (consulté le 19 octobre 2024)
  3. « La résurgence du M23 Rivalités régionales, politique des donateurs et blocage du processus de paix » Accès libre [PDF], sur ebuteli.org, août 2024 (consulté le 19 octobre 2024)
  4. « Les wazalendo sont devenus les alliés de l’armée congolaise » Accès libre, sur Deutsche Welle, 6 mars 2024 (consulté le 19 octobre 2024)
  5. Peter Jones et Mathilde Gardin, « Les FDLR affirment entamer leur processus de désarmement en RDC », sur Challenges, 31 mai 2014 (consulté le 7 août 2021)
  6. AFP, « Attaque dans le nord du Rwanda : la police présente à la presse des rebelles présumés des FDLR », sur Jeune Afrique, 8 octobre 2019 (consulté le 7 août 2021)
  7. Tshitenge Lubabu M.K., « Qui sont les FDLR ? », sur Jeune Afrique, 3 décembre 2007 (consulté le 6 mars 2011)
  8. a et b Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange, Les Nouveaux Mondes rebelles : conflits, terrorisme et contestations, Paris, Éditions Michalon, 2005, 500 p. (ISBN 2-84186-248-8), p. 237-238
  9. Jean-Jacques Bozonnet, « Les rebelles hutus impliqués dans le génocide rwandais s'engagent à déposer les armes », Le Monde,‎ 1er avril 2005 (lire en ligne, consulté le 7 août 2021)
  10. « Accord pour désarmer les rebelles hutus rwandais en RDC », sur L'Express, 5 décembre 2008 (consulté le 6 mars 2011)
  11. Tshitenge Lubabu M.K., « Le parcours d'un jusqu'au-boutiste », sur Jeune Afrique, 30 novembre 2009 (consulté le 6 mars 2011)
  12. « RDC: deux rebelles rwandais FDLR condamnés en Allemagne », Radio France internationale, 28 septembre 2015
  13. (en) [PDF] CPI - Bureau du Procureur, Factsheet, Situation in the Democratic Republic of the Congo - Sylvestre Mudacumura, 14 mai 2012 (consulté le 16 septembre 2020)
  14. AFP, « CPI : mandat d'arrêt contre Mudacumura », sur Le Figaro, 13 juillet 2012 (consulté le 7 août 2021)
  15. « RDC: l'armée affirme avoir tué le chef de la rébellion rwandaise FDLR », sur RFI Afrique, 18 septembre 2019 (consulté le 18 septembre 2019)
  16. Romain Gras, « RDC-Rwanda : le chef militaire des FDLR, Sylvestre Mudacumura, tué dans le Nord-Kivu », sur Jeune Afrique, 18 septembre 2019 (consulté le 25 avril 2020)
  17. AFP, « La RDC accuse des rebelles rwandais d’avoir massacré des écogardes dans le parc des Virunga », Le Monde,‎ 5 mai 2020 (lire en ligne, consulté le 7 août 2021)
  18. « RD Congo : une embuscade dans le parc des Virunga fait 17 morts », sur France 24, 24 avril 2020 (consulté le 7 août 2021)
  19. « RD Congo : l'ambassadeur d'Italie à Kinshasa tué par balles dans une attaque », sur France 24, 22 février 2021 (consulté le 7 août 2021)
  20. (en) « Analysis of the activity of ISIS's branches in Congo and Mozambique following the imposition of US sanctions », sur The Meir Amit Intelligence and Terrorism Information Center, 5 avril 2021 (consulté le 7 août 2021)
  21. a b et c « Meurtre de l’ambassadeur italien en RDC en 2021 : six hommes condamnés à la perpétuité », Le Monde,‎ 7 avril 2023 (lire en ligne Accès libre, consulté le 14 mai 2024)
  22. « Comment l'ambassadeur d'Italie en RDC a été tué? » Accès libre, sur BBC, 23 février 2021 (consulté le 14 mai 2024)