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Gabriel Davioud — Wikipédia

  • ️Sat Oct 30 1824

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Gabriel Davioud, né le 30 octobre 1824 à Paris 10e et mort le 6 avril 1881 à Paris 6e, est un architecte français représentant de l'éclectisme architectural en vogue sous le règne de Napoléon III.

Après avoir été élève d'Alphonse-François Marie Jaÿ à l'École des arts décoratifs de 1838 à 1841, où il remporte 44 prix et de nombreux accessits, Gabriel Davioud intègre l'École des Beaux-Arts en janvier 1842. Encore étudiant, il entre, en 1843, comme dessinateur à la Préfecture de la Seine, au service du nouveau plan de Paris, inspecteur général des travaux d'architecture de la ville de Paris. Il est second Grand Prix de Rome, le 15 septembre 1849, et le prix départemental en 1850[1].

Sa première construction a été le théâtre d’Étampes entre 1851 et 1852[1]. Nommé architecte inspecteur du service des promenas des et plantations, en 1855, il devient l'un des proches collaborateurs du baron Haussmann, et édifie de nombreux bâtiments à Paris[2]. Sur ses plans, ont été exécutés le kiosque, les embarcadères, les pavillons des gardes, les grilles, le Jardin des serres et le petit kiosque de l’Empereur au bois de Boulogne, ainsi que la tribune des courses, en collaboration avec l'architecte Antoine-Nicolas Bailly. C’est aussi à lui qu’est due la restauration du moulin de Longchamps[1].

Il réalise également le mobilier urbain de la ville de Paris (banc Davioud[3], kiosque, poubelle, maisons de jardiniers, de gardes, lampadaires, grilles, fontaine, etc.[4]). Son œuvre est reconnaissable par sa qualité ornementale et pour ses références exotiques, notamment, les influences byzantines et mauresques du palais du Trocadéro[5]. Ces apports font désormais partie intégrante du style du Paris haussmannien[6].

Le 17 novembre 1851, le jeune architecte se voit confier par le chef du Bureau du Plan de Paris l'exécution des relevés de façades de 80 des 250 maisons qui vont être démolies au début de 1852 dans le cadre du prolongement de la rue de Rivoli. Il ne dispose que de 60 jours pour dresser ces relevés[a]. Il termine la tâche, mais beaucoup de ces dessins sont détruits lorsque l'hôtel de ville est incendié en 1871 pendant la Commune de Paris. Seules deux planches de la rue des Arcis sont conservées.

Ces carnets de croquis ajoutés aux photographies commandées par la ville à Charles Marville pour d'autres quartiers et rues de Paris[8] constituent un ensemble irremplaçable d'images du Paris des XVIIIe et XIXe siècles définitivement disparu sous le Second Empire[9].

Devenu, en 1855, architecte en chef du service des promenades et plantations, où il travaille étroitement avec le chef de service Adolphe Alphand, il a décoré les squares les plus importants de Paris, comme le square des Batignolles, de Montrouge, de Grenelle, de Charonne, les parterres et bassins de Courcelles, la fontaine Pigalle, la fontaine du bassin Soufflot, les six fontaines du rond-point des Champs-Élysées[10], construisant ainsi, en 1859, la fontaine Saint-Michel, et achevé le Panorama des Champs-Élysées. De 1860 à 1862, tout en dirigeant les travaux du square des Arts-et-Métiers, du canal Saint-Martin, du parc Monceau et du Jardin d’Acclimatation, il a achevé les deux théâtres du Châtelet et des Nations[1], et la grotte et la cascade artificielles l’île de Reuilly[11]. En 1863, il a exécuté la grille du square Montholon[10], et le temple de la Sibylle de l’île du Belvédère en 1866[12].

Le palais du Trocadero, édifié pour l'Exposition universelle de 1878.

Lors de l’Exposition universelle de 1878, ses projets, avec ceux Jules Bourdais, ont été adoptés pour l’aménagement des lieux et, dans ces projets, il est l’auteur exclusif des plans relatifs au palais du Trocadéro, qui, très critiqué dès sa construction, sera finalement démoli pour l’Exposition universelle de 1937[13].

Ayant succombé à l’attaque de paralysie qui l’avait frappé cinq jours avant, il a été inhumé au cimetière du Montparnasse, à l’issue de ses obsèques en l’église Saint-Sulpice. Décoré de la Légion d’honneur en 1862, il avait été promu officier le 1er mai 1878, jour de l'ouverture de l'Exposition universelle[1]. En 1918, sa famille a fait don de 600 de ses dessins à l'Inspection générale des services techniques de l'architecture. Les dessins sont ensuite répartis entre l'hôtel de ville et le pavillon de Bagatelle. Leur redécouverte en 1981 par la Bibliothèque de l'hôtel de ville permet de révéler les apports majeurs de Davioud à la ville de Paris et un regain d'intérêt pour son œuvre[2].

  • Une rue de Paris porte son nom.
  • Une impasse à Houlgate porte son nom.
  • Un des pavillons du jardin du Luxembourg à Paris porte son nom. Ce pavillon, situé près de l'entrée de la rue Vavin, et dont Davioud a dessiné les plans, était, à l'origine, une buvette. Il est devenu une salle polyvalente utilisée pour donner des cours de jardinage, d'horticulture, ou d'apiculture, ou bien, l'été, pour des expositions artistiques.
  • Louis-Charles-Guillaume Lequeux (1852-?), né à La Haye, promotion 1870, consul de France au Japon[14].
La fontaine Saint-Michel.
  1. Cette lettre de mission est conservée à la Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP)[7].
  1. a b c d et e Le Masque de Fer, « À travers Paris », Figaro, Paris, no 97,‎ 7 avril 1881, p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le 1er novembre 2023).
  2. a et b « L'architecture parisienne doit beaucoup à Gabriel Davioud », sur www.paris.fr (consulté le 8 avril 2022)
  3. « Lampadaires, bancs, colonnes Morris : pourquoi le mobilier urbain est un symbole de Paris », sur actu.fr (consulté le 1er novembre 2023).
  4. Rodolphe Dugon, « N'oublions pas Davioud et le mobilier urbain ! », Le Moniteur,‎ 27 mars 2009 (lire en ligne).
  5. Hippolyte Gautier et Adrien, Les Curiosités de l’exposition de 1878, Paris, Charles Delagrave, 1878, 211 p., illustr. ; 19 cm (OCLC 49329298, lire en ligne), p. 22.
  6. Georges Eugène baron Haussmann, Mémoires du baron Haussmann : grands travaux de Paris, t. 3, Paris, Victor Havard, 1893, 573 p., 3 vol. : portraits ; 23 cm (OCLC 123519622, lire en ligne), p. 534.
  7. « Copie d'une lettre de M. Deschamps, chef du Bureau du plan de Paris, à M. Davioud ».
  8. Laurent Gloaguen, Album du Vieux Paris. Consulter en ligne.
  9. Dominique Jarassé, « À la barbe d’Haussmann », Revue de l'Art, vol. 84, no 1,‎ 1989, p. 81–82 (DOI 10.3406/rvart.1989.347778, lire en ligne, consulté le 8 avril 2022).
  10. a et b « Davioud (Gabriel-Jean-Antoine) », dans Émile Bellier de La Chavignerie, Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. 1, Paris, Renouard, 1070 p., 3 vol. ; 26 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 362.
  11. « La Petite histoire du lac Daumesnil », sur Pariszigzag.fr.
  12. Nicolas Janberg, « Temple de la Sibylle », sur Structurae.net, 2023 (consulté le 1er novembre 2023).
  13. Pascal Ory, Le Palais de Chaillot, Paris, Actes Sud, 2006, 126 p., 26 cm (ISBN 978-2-74276-392-4, OCLC 76879858, lire en ligne), p. 53.
  14. Notice biographique des élèves architectes reçus à l'École nationale supérieure des beaux-arts.
  15. « Le Second Hippodrome », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, vol. IX, no 3,‎ 4e trimestre 1916, bulletin xciv, p. 69 (lire en ligne sur Gallica).
  16. « Incendie de l’Hippodrome », Le Figaro, no 273,‎ 4e trimestre 1916, bulletin xciv, p. 1, 5e et 6e colonnes (lire en ligne sur Gallica).
  17. « L’Ancien Palais du Trocadéro - Paris 16e : Constructions détruites » (consulté le 1er novembre 2023).
  18. « Les anciens kiosques parisiens seront bien remplacés » (consulté le 10 juillet 2016).