Gaston Billotte — Wikipédia
- ️Wed Feb 10 1875
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Gaston Billotte, né le 10 février 1875 à Sommeval et mort le 23 mai 1940 à Ypres, dans un accident de la route, est un général français. Il commande le 1er groupe d'armées pendant la bataille de France et la percée de Sedan, en mai 1940. C'est l'un des treize officiers généraux français morts au cours des opérations de mai-juin 1940.
Né à Sommeval dans l'Aube, il est le fils de Henri Billotte, instituteur d'origine bourguignonne[2], et d'Adèle Privé[3]. Il se marie à Paris, le 11 mai 1904 avec Catherine Nathan. De cette union naît un enfant, Pierre Billotte (1906-1992), général et homme politique français.
Il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1894 (promotion d'Alexandre III)[4]. À la sortie d'école en 1896, il intègre l'infanterie de marine.
Il est envoyé au Tonkin et en Chine.
Il rentre en France et suit l'école de Guerre (promotion 1907-1909).
Il repart au Tonkin comme chef de bataillon de 1911 à 1913, puis au Maroc jusqu'en 1915 au sein du corps d'occupation.
Lieutenant-colonel en 1915, il est affecté au Grand Quartier général, chef de la section du théâtre des opérations extérieur (TOE). Il est promu colonel en 1916 et nommé chef du 3e bureau du groupe de l'avant. En 1918, il commande un régiment d'infanterie et est gazé à l'ypérite au mont Kemmel.
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Après la guerre, d'avril 1919 à décembre 1920, il fait partie de la mission militaire française en Pologne durant la guerre russo-polonaise de 1920. La Pologne le nomme général de brigade dans son armée. Il est promu général de brigade de l'armée française en juillet 1920.
De février à juin 1921, il est commandant de la 1re brigade d'infanterie de Tunisie et de la subdivision de Tunis.
De juin 1921 à novembre 1924, il est le commandant de la 2e division du Levant.
Il fait ensuite campagne au Maroc pendant près d'un an en 1925-1926 durant la guerre du Rif.
Nommé général de division en avril 1927, il est affecté à l'état-major des troupes coloniales. En décembre 1927, il prend le commandement de 10e division d'infanterie puis en mai 1929 de la 3e division d'infanterie coloniale.
En 1930, il prend la tête des forces de l'armée française en Indochine.
À son retour, il est nommé général d'armée en 1933 et devient membre du Conseil supérieur de la guerre en novembre 1933, le restant jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. De février 1936 à décembre 1937, il est également président du Comité consultatif de défense des colonies. En février 1937, il est placé officier hors cadre mais maintenu en activité.
Le 17 novembre 1937, il est nommé gouverneur militaire de Paris.
Lors de l'entrée en guerre de la France en septembre 1939, il commande le groupe d'armées n° 1 qui s'étend de Montmédy, dans la Meuse, à la mer du Nord. En décembre 1939, deux mois après la victoire rapide de l'Allemagne en Pologne, il écrit un rapport à ses supérieurs, les généraux Gamelin et Georges, sur l'emploi de l'arme blindée[5]. Il souligne que, du côté polonais, la nature du terrain peu propice à la défense, la pauvreté des fortifications et le manque d'armes antichars ont entraîné la victoire « éclair » allemande. Il fait le rapprochement avec la situation de la Belgique qu'il juge similaire[5]. Dans son rapport, il estime avec justesse le nombre de blindés allemands (environ 2 000) et il indique que « numériquement et techniquement, notre supériorité sur les cinq divisions blindées allemandes ne fait pas de doute. Mais que, tactiquement ce n'est pas vrai puisque nous n'avons que trois divisions mécanisées à leur opposer[5]. »
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f2/Gaston_Billotte.jpg/220px-Gaston_Billotte.jpg)
Pendant la bataille de France, il dirige la manœuvre Dyle-Breda le 10 mai 1940, menée par les 1re, 7e et 9e armées, mais celle-ci est un échec, dû principalement à l'effondrement du front de la Meuse et à la percée allemande à Sedan. Il tente alors de réorganiser une défense, disloquée par la poussée des blindés allemands vers la mer. Son action et ses décisions sont analysées de façon critique par Marc Bloch dans son livre L'Étrange Défaite.
Le 19 mai, il participe à la conférence d'Ypres où le général Maxime Weygand, qui vient de prendre le commandement, essaye de mettre au point une offensive pour couper les arrières des divisions blindées allemandes. De retour de cette réunion, dans la nuit du 21 au 22 mai 1940, sa voiture roule vite et percute un camion militaire dans le village de Locre en Belgique[6], près de Bailleul[7]. Gravement blessé et plongé dans le coma, le général Billotte meurt deux jours plus tard à l'hôpital d'Ypres, le 23 mai 1940 (à 65 ans) et il est déclaré « mort pour la France »[8].
Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris[9].
En 1943, son épouse Catherine Bilotte née Nathan, veuve depuis 1940, fait partie de la liste de trois personnes d'origine juive que le Maréchal Pétain appuie pour leur éviter de porter l'Étoile jaune pendant la guerre[10],[11].
- 1er octobre 1898, lieutenant
- 31 décembre 1903, capitaine
- 23 décembre 1911, chef de bataillon
- 2 juillet 1915, lieutenant-colonel
- 11 août 1916, colonel
- 15 mars 1919, général de brigade dans l’armée polonaise
- 11 juillet 1920 général de brigade dans l’armée française
- 9 mars 1927, général de division
- 14 juin 1930, général de corps d'armée
- 4 novembre 1933, général d'armée
- ↑ « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- ↑ « Base de données des députés français depuis 1789 : Pierre Billotte », sur Assemblée nationale (consulté le 28 octobre 2015).
- ↑ Acte de naissance no 3/1875 de la commune de Sommeval.
- ↑ Jean Boÿ, « Historique de la 79e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1894-1896), promotion d'Alexandre III » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), 26 février 2011 (consulté le 11 décembre 2020), p. 2 et 5.
- ↑ a b et c (en) Martin S. Alexander, The Republic in Danger, General Maurice Gamelin and the Politics of French Defence, 1933–1940, Cambridge university press, 13 novembre 2003, 588 p. (ISBN 0521524296, OCLC 49641380, présentation en ligne).
- ↑ « Le cahier de Valentine Buttin (1894-1978) ».
- ↑ Pierre Porthault, La France accuse les maquilleurs de son histoire, Éditions La France européenne, 1970, 415 p. (présentation en ligne), p. 264.
- ↑ « Gaston Henri Gustave Billotte », base Mémoire des hommes, ministère français des Armées.
- ↑ « Paris - Cimetière - #10326766 (Noms) », sur Geneanet (consulté le 2 décembre 2024)
- ↑ Photo de la tombe du général Gaston Billotte.
- ↑ Thierry Noel Guitelman, « Exempté d’étoile jaune: le tabou - Yedia.org », 7 mai 2023 (consulté le 25 juin 2023)
- ↑ « Gaston Henri Gustave Billotte », base Léonore, ministère français de la Culture.
- ↑ * * (pl) « Dekret Wodza Naczelnego L. 2956 z 1921 r. », Dziennik Personalny, no 1, 1921, p. 11
- Revue historique des Armées, 1979, no 4, pp. 229-230
- Bataille de France
- Liste des treize officiers généraux français morts au cours des opérations de mai-juin 1940
- 2e division du Levant