fr.wikipedia.org

Haut conseil pour l'unité de l'Azawad — Wikipédia

  • ️Thu May 02 2013

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Haut conseil pour l'unité de l'Azawad
HCUA
Image illustrative de l’article Haut conseil pour l'unité de l'Azawad

Idéologie Islamisme
Nationalisme azawadien
Objectifs Autonomie de l'Azawad
Fondation
Date de formation 2 mai 2013
Pays d'origine Mali
Dissolution
Date de dissolution 30 novembre 2024
Causes Formation du Front de libération de l'Azawad
Actions
Mode opératoire Lutte armée, guérilla
Zone d'opération Nord du Mali (Azawad)
Organisation
Chefs principaux Mohamed Ag Intalla
Alghabass Ag Intalla
Moussa Ag Jikod
Cheikh Ag Aoussa (tué en 2016)
Achafghi Ag Bohada
Membres 400 à 600[1]
Fait partie de CMA (2014-2024)
CSP (2021-2024)
Sanctuaire Kidal
Guerre du Mali
modifier 

Le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) est un mouvement politique et militaire touareg formé le 2 mai 2013 lors de la guerre du Mali. Le mouvement naît sous le nom de Haut conseil de l'Azawad (HCA) avant de changer de nom le 19 mai 2013.

Il s'allie avec plusieurs autres groupes rebelles au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) en 2014, puis au sein du Cadre stratégique permanent (CSP) en 2021.

En 2024, le HCUA fusionne avec les autres groupes du CSP pour former le Front de libération de l'Azawad (FLA).

  • Drapeau du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, de 2014 à 2021.

    Drapeau du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, de 2014 à 2021.

  • Drapeau du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, depuis 2021.

    Drapeau du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, depuis 2021.

Le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad est formé pendant la guerre du Mali, afin de favoriser les pourparlers avec le gouvernement malien. Le 2 mai, des représentants touaregs menés par Mohamed Ag Intalla décident de rejeter la lutte armée et de former le Haut Conseil de l'Azawad (HCA). Le jour de sa fondation, Mohamed Ag Intalla appelle le MNLA et le MIA à rallier son mouvement, il déclare que le HCA « appuiera tous les efforts en vue de trouver par le dialogue une solution politique négociée à la crise que traverse l'Azawad. (…) C’est un mouvement pacifique qui ne réclame pas l'indépendance d'une partie du nord du Mali et est contre toute idée de partition. (…) Nous sommes également contre le terrorisme. Nous voulons mettre ensemble tous les fils touaregs du Nord et les autres frères pour faire la paix avec le Sud, avec tous les Maliens[2]. »

Mohamed Ag Intalla bénéficie rapidement du soutien de son père, l'amenokal Intalla Ag Attaher, chef coutumier des touaregs Ifoghas qui quitte le MNLA pour rejoindre le HCUA, et de son frère, Alghabass Ag Intalla, qui le 19 mai, annonce la dissolution du Mouvement Islamique de l'Azawad (MIA) et son ralliement au HCUA. Ce jour-là, le Haut Conseil de l'Azawad se réunit à Kidal, l'Amenokal Intalla Ag Attaher est désigné président, son fils Mohamed Ag Intalla, secrétaire-général. Le même jour, le HCA change de nom et devient, le HCUA, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad[3],[4],[5].

Le MNLA n'ose pas critiquer la décision de l'Amenokal et apporte son soutien officiel au HCUA. Le 2 juin, les deux mouvements signent un accord afin d'adopter une position commune lors des accords de Ouagadougou[6].

L'essentiel des forces du HCUA est constitué de Touaregs de la tribu des Ifoghas et de transfuges d'Ansar Dine[7],[8]. La branche militaire du groupe est commandée par Cheikh Ag Aoussa[9]. Il est tué le 8 octobre 2016 par l'explosion d'une mine[10]. Achafghi Ag Bohada lui succède le 25 octobre[11].

Vers début juillet Alghabass Ag Intalla devient secrétaire-général du HCUA, il est placé à la tête d'une délégation de 30 personnes du MNLA, MAA et HCUA lors des négociations d'Alger[12].

Dans un rapport rédigé en mars 2016, la MINUSMA estime que le HCUA compte entre 400 et 600 hommes[1].

Lors des élections législatives maliennes de 2013, deux membres du HCUA sont élus Députés : Mohamed Ag Intalla, secrétaire général du mouvement, et Hamada Ag Bibi, ancien porte-parole d'Ansar Dine ensuite rallié au MIA. Tous deux se sont présentés sous l'étiquette du Rassemblement pour le Mali (RPM). Le premier est élu dans le cercle de Tin-Essako avec 100 % des voix mais avec 86 % d'abstention, le second dans le cercle d'Abeïbara avec 96,69 % des voix avec 29 % d'abstention[13],[14],[15].

Début 2019, le HCUA lance une opération baptisée Acharouchou pour sécuriser la région de Kidal[16]. Celle-ci est ensuite étendue à la région de Tombouctou en octobre[16]. Une accalmie est alors observée dans ces zones[16].

En juin 2016, l'AFP indique que l'entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, critique le « double-jeu » du HCUA et accuse ce groupe d'avoir encore des liens avec Ansar Dine et Iyad Ag Ghali[17],[18]. Le HCUA dément, il qualifie ces déclarations « d'injustes et graves » et affirme avoir totalement rompu avec Ansar Dine[19].

Dans un rapport daté du 8 août 2018, des experts indépendants de l'ONU accusent également Salah Ag Ahmed, maire de Talataye et membre du HCUA, d'être un agent de liaison entre Ansar Dine et l'État islamique dans le Grand Sahara[20]. Un autre membre du HCUA, Mahamadou Ag Rhissa, est également accusé de trafic de migrants et d'avoir détenu et exploité sexuellement des femmes à Talhandak, dans la région de Kidal[20],[21]. Siguidi Ag Madit, autre commandant du HCUA, est également suspecté d'être lié à l'État islamique dans le Grand Sahara et d'être impliqué dans une attaque contre le GATIA à Andéramboukane, le 6 janvier 2018[21]. Le 20 décembre 2018, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte des sanctions contre Mahamadou Ag Rhissa, qui est interdit de voyage pour entrave à l'accord de paix de 2015[22].

En septembre 2019, le Niger accuse à son tour le HCUA de complicité avec les djihadistes et notamment d'être impliqué dans l'attaque de Midal, l'embuscade de Baley Beri et l'attaque d'Inates[23],[24]. Le HCUA conteste et rejette pour sa part ces accusations[25].

Le mouvement n'est cependant pas non plus toujours épargné par des attaques djihadistes ; ainsi l'assassinat d'un responsable du HCUA, Alassane Ag Intouwa, à Ber, le 20 juin 2016, est revendiqué par AQMI[26].

Le 30 novembre 2024, le HCUA fusionne avec les autres groupes du Cadre stratégique permanent pour former le Front de libération de l'Azawad (FLA)[27].

  1. a et b Baba Ahmed, « Mali : le business du cantonnement ? », Jeune Afrique, 29 avril 2016
  2. « Jeune Afrique : Mali : des Touaregs créent un Haut conseil de l'Azawad pour négocier avec Bamako »
  3. « Mali: le Haut Conseil de l’Azawad met en place ses instances », RFI, 20 mai 2013
  4. « Azawad: le chef coutumier de l'Adrar des Ifoghas quitte le MNLA et rejoint le HCA », RFI, 19 mai 2013
  5. Almou Ag Mohamed, « Communiqué du MNLA relatif aux combats d'Anefis et au HCUA », MNLAMOV, 9 novembre 2020
  6. « Le MNLA et le Haut conseil de l'Azawad s'unissent et veulent garder le contrôle de Kidal », France 24
  7. AFP, « Mali : des djihadistes présents à Kidal ? », Le Point, 19 août 2014
  8. Baba Ahmed, « Nord du Mali : de l'irrédentisme touareg à la guerre tribale ? », Jeune Afrique, 16 février 2015
  9. « Mali: trois groupes armés à Kidal acceptent un accord de cessez-le-feu », RFI, 23 mai 2014
  10. Le Figaro avec AFP, « Mali: le chef militaire de l'ex-rébellion tué par l'explosion d'une mine », 8 octobre 2016
  11. « Mali: le HCUA a désigné son nouveau chef après l'assassinat de Cheikh Ag Aoussa », RFI, 26 octobre 2016
  12. « Alger: autorités et groupes armés maliens entament les discussions », RFI, 16 juillet 2014
  13. « La carte des résultats du second tour des législatives au Mali », RFI, 19 décembre 2013
  14. « Législatives: pendant que le MNLA indépendantiste boycotte, les islamistes du HCUA se présentent sur la liste malienne du président IBK »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Siwel
  15. « Élections législatives de 2013 », aBamako, 2013
  16. a b et c Paul Lorgerie, « Au Mali, les anciens rebelles font la loi dans la région de Tombouctou », Le Monde, 25 novembre 2019
  17. VOA avec AFP, « Mali : les rebelles du HCUA jouent "un double jeu", selon Paris », 9 juin 2016
  18. AFP, « Mali: l'armée française remet la pression sur les jihadistes dans le Nord », L'Express, 12 juillet 2016
  19. « Le HCUA demande à la France de revenir sur sa déclaration », Studio Tamani, 11 juin 2016
  20. a et b Morgane Le Cam, « Au Mali, des signataires de l’accord de paix accusés de terrorisme », Le Monde, 28 août 2018
  21. a et b Aïssatou Diallo et Matthieu Millecamps, « Rapport de l’ONU sur le Mali : ceux qui font obstacle à la paix », Jeune Afrique, 30 août 2018
  22. Le Figaro avec AFP, « Accord de paix: premières sanctions de l'ONU contre des Maliens », 20 décembre 2018
  23. « Mali: le Niger accuse des membres du HCUA de complicité avec les terroristes », RFI, 19 septembre 2019
  24. Patrick Forestier, « Crise malienne : le coup de semonce des pays voisins », Le Point, 22 septembre 2019
  25. « Mali: le HCUA se défend de toute attaque terroriste au Niger », RFI, 20 septembre 2019
  26. « Mali : Recrudescence des abus commis par les groupes islamistes et du banditisme », Human Rights Watch, 18 janvier 2017
  27. Mali: frappes de drone à Tinzaouatène après la création d’une nouvelle coalition séparatiste, RFI, 2 décembre 2024.