Isabelle Coutant-Peyre — Wikipédia
- ️Sun Jul 05 1953
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Isabelle Coutant-Peyre, née Isabelle-Marie Coutant[1] le 5 juillet 1953[2] à Paris et morte le 12 avril 2024[3] dans la même ville, est une avocate française, ancienne secrétaire de la conférence des avocats du barreau de Paris.
Née dans une famille de la bourgeoisie catholique française, Isabelle-Marie Coutant étudie en pension[4],[5]. Elle épouse un élu local centriste du département de la Manche, Michel Peyre[6], avec qui elle a trois enfants[7]. Conspiracy Watch la décrit comme « une figure de la mouvance complotiste francophone »[8].
Titulaire d'un DEA de droit des affaires à Paris X et d'un DEA d'histoire contemporaine de l'EPHE, Isabelle Coutant-Peyre prête serment à la cour d'appel de Paris le 14 février 1979[9].
Elle s'occupe, dans un premier temps, de procédures collectives, mais très vite elle rencontre Jacques Vergès, l'un et l'autre défendant les mêmes causes politiques[10]. Elle devient son associée en 1981[4].
En 1986, elle est élue secrétaire de la Conférence des avocats du barreau de Paris.
Avec Jacques Vergès, elle défend le terroriste Ilich Ramírez Sánchez, dit « Carlos », le négationniste Roger Garaudy, dont elle est proche[8] — elle a dirigé la revue À Contre nuit[11] — et le militant nationaliste breton Alain Solé[12].
Elle est l'avocate de Jean-Edern Hallier, notamment lors de l'affaire des écoutes de l'Élysée, et représente l'Association des amis de Jean-Edern Hallier.
Elle est l'avocate de Charles Sobhraj, surnommé « Le Serpent », un tueur en série français qui, dans les années 1970, aurait tué entre quinze et vingt personnes en Asie[13].
Elle défend ensuite Zacarias Moussaoui sur son dossier français[4].
En 2008, elle est l'avocate de Kémi Séba et, en 2009, de Youssouf Fofana, le chef du « gang des barbares », lors de son procès qui s'ouvre le 29 avril 2009 à Paris. Toutefois elle est récusée par Fofana le 20 mai ; celui-ci déclare : « Coutant-Peyre… Peyre c’est juif, non ? », avant de poursuivre : « On veut déjà me tuer… Donc, je ne vais pas m'entourer de gens comme ça »[14]. D'après elle, elle a quitté sa défense en raison d'un problème de moyens et de désaccords sur la stratégie, cette phrase n'étant qu'une blague[4].
En 2009, elle défend Hélène Houphouët-Boigny, la fille de Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la République de Côte d'Ivoire, notamment lors de la bataille autour de l'héritage de celui-ci[15].
Elle défend ensuite les intérêts de Jean-Pierre Donnadieu, ancien membre du Grand Orient de France. À cette occasion, elle obtient la condamnation de la France par la Cour européenne pour illégalité de l'internement de son client[16].
En 2010, elle dépose plainte pour homicide volontaire après le décès par asphyxie de Skander Vogt, un prisonnier suisse qui avait mis le feu à son matelas dans sa cellule pour protester contre d'incessantes brimades[17].
En 2011, l’association Mouvement d’amitié et de coopération entre les peuples européen et libyen (MPSL), représentée par Isabelle Coutant-Peyre, porte plainte pour incitation au meurtre sur la personne du colonel Kadhafi et demande l'interdiction de diffusion de la chaîne de télévision Al Jazeera et de ses sites Internet en France et en Europe[18].
En 2012, elle assiste le père de Mohamed Merah qui porte plainte contre X pour le meurtre de son fils, abattu par le RAID[19].
En 2013, elle annonce qu'elle a été engagée par le ministère de la Culture iranien afin d'envisager des poursuites contre les productions cinématographiques hollywoodiennes hostiles au régime iranien. Cette démarche vise principalement le film Argo[20].
Elle devient l'avocate de Merouane Benahmed, ancien membre du Groupe islamique armé algérien, assigné à résidence dans la commune de Beaupréau[21].
En 2014, elle est l'un des avocats dans l'affaire médiatisée Rafik Khalifa, homme d'affaires algérien poursuivi pour banqueroute et détournement de fonds[22].
Elle est l'un des avocats de Dieudonné et de la société des Productions de la Plume[23]. Elle dépose plainte pour détournement de l'image publique de Dieudonné contre un site internet pornographique qui détourne la quenelle, geste popularisé par le polémiste depuis 2005[24]. Le 7 mai 2015, elle assiste Noémie Montagne, compagne de Dieudonné, dans son dépôt de plainte contre l'ancien député belge Laurent Louis pour diffamations et insultes[réf. nécessaire].
Concomitamment, elle défend un des membres du groupuscule islamiste radical Forsane Alizza lors du procès qui s'ouvre le 8 juin 2015 à Paris[25],[26].
Elle défend ensuite le principal accusé, Ali Riza Polat, lors du procès des attentats de janvier 2015 en France, ouvert à Paris le 2 septembre 2020[27].
En 1994, avec Jacques Vergès, elle défend Ilich Ramírez Sánchez, dit « Carlos », condamné à perpétuité, et sa compagne Magdalena Kopp[4].
En 2001, elle « épouse » Carlos sous le rite musulman[7], sans se convertir et pas de manière civile[4],[28].
Le 6 mars 2004, lors d'une émission chez Thierry Ardisson, elle déclare : « J’ai le mari idéal, il me laisse tranquille toutes les nuits[29]. »
Alors que Carlos est renvoyé aux assises pour l'attentat du drugstore Publicis du 15 septembre 1974, elle s'occupe toujours de sa défense. À partir du 13 mars 2017, plus de 42 ans après les faits, Carlos est jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris ; outre Isabelle Coutant-Peyre, le défendent trois avocats du barreau de Paris (Xavier Nogueras, Antoine Van Rie et Francis Vuillemin) et un avocat du barreau de Zurich (Marcel Bosonnet).
Le 28 mars 2017, Ilich Ramírez Sánchez est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'attentat du drugstore.
Dans un entretien à vice.fr[4], elle explique avoir été l'objet en mars 2003 de menaces de mort. Comme une dizaine d'autres personnalités (Eyal Sivan, María Poumier, Ginette Hess-Skandrani, Lucien Bitterlin, Monique Chemiller-Gendreau, Alain Lipietz, Gilles Munier, José Bové, Annie Coussemant, Mondher Sfar, Jean-Claude Willem)[30],[31], elle a reçu à son domicile une balle et une lettre anonyme portant l'inscription : « La prochaine n'arrivera pas par la poste. »
Lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel de Paris le 11 mai 2006, Raphaël Schoemann, retraité de 65 ans amateur d'armes à feu, trahi par un courriel envoyé à l'une des parties civiles, déclare qu'il a ciblé des personnes liées selon lui à l'extrême droite, dont il juge antisémites les écrits sur le conflit israélo-palestinien[31]. Il est condamné à dix mois de prison avec sursis le 22 juin 2006[32].
- Avec Joseph Vebret, Épouser Carlos : un amour sous haute tension (suivi d'un Post-scriptum d'Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos), Éditions L'Archipel, Paris, 2004, 279 p. (ISBN 2-84187-552-0)
- Goulag trois points et omerta, les mystères d'un internement abusif, 2010, 246 p.
- ↑ Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Isabelle-Marie Coutant », sur MatchID
- ↑ Dans les notices du catalogue général de BnF, il est indiqué 1952 mais la notice d'autorité personne donne 1953.
- ↑ Paul Conge, « Collab' de Vergès, femme du terroriste Carlos, défense de Fofana : l'avocate Isabelle Coutant-Peyre est morte », Marianne, 12 avril 2024 (consulté le 12 avril 2024).
- ↑ a b c d e f et g Laurent Laughlin, « Quelques cigarillos avec Isabelle Coutant-Peyre », sur Vice, 13 mai 2010 (consulté le 13 avril 2024).
- ↑ Charlotte Piret, « Les acteurs du procès des attentats de janvier 2015 : Isabelle Coutant-Peyre, robe noire et cigarillos », sur France Inter, 20 août 2020 (consulté le 13 avril 2024).
- ↑ « Je ne suis pas la femme de Carlos ! », Tribune de Genève.
- ↑ a et b (en) « My love for Carlos the Jackal », sur The Age, 25 mars 2004 (consulté le 13 avril 2024).
- ↑ a et b « Isabelle Coutant-Peyre », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme (consulté le 8 avril 2021).
- ↑ « Maître Isabelle Coutant-Peyre - Barreau de Paris », sur France-Avocat.net (consulté le 30 juillet 2023).
- ↑ Henri Seckel, « Isabelle Coutant-Peyre, défenseuse d’ennemis publics », Le Monde.fr, 7 décembre 2020 (lire en ligne, consulté le 13 avril 2024).
- ↑ Revue À Contre nuit.
- ↑ Communiqué de la Coordination anti-répressive de Bretagne, 3 juin 2003.
- ↑ « Charles Sobhraj, un tueur magnétique » (consulté le 9 juin 2015).
- ↑ « Procès du “gang des barbares” : Youssouf Fofana, un accusé pas comme les autres ».
- ↑ « Où est passé le trésor d'Houphouët ? », sur JeuneAfrique.com (consulté le 9 juin 2015).
- ↑ Coutant-Peyre Isabelle, Goulag trois points et omerta, les mystères d'un internement abusif, 2010, 246 p..
- ↑ « Mort suspecte d'un détenu en Suisse » (consulté le 8 juin 2015).
- ↑ « Communiqué de presse de L’association Mouvement d’amitié et de coopération entre les peuples européens et libyen » (consulté le 8 juin 2015).
- ↑ Mélanie Matarese, « Affaire Merah : une avocate algérienne controversée », Le Figaro, 11 juin 2012.
- ↑ « Isabelle Coutant-Peyre, l’avocate en guerre contre Argo », sur elle.fr, 5 avril 2013 (consulté le 13 avril 2024).
- ↑ « Maine-et-Loire : un ancien du GIA algérien jugé indésirable », sur leparisien.fr (consulté le 8 juin 2015).
- ↑ « La justice française veut percer l’énigme Khalifa », sur presse-dz.com (consulté le 10 juin 2015).
- ↑ « L’avocat de Dieudonné donne sa Vérité », sur maveritesur.com (consulté le 9 juin 2015).
- ↑ « Dieudonné attaque un site porno qui détourne "sa" quenelle », sur lefigaro.fr (consulté le 9 juin 2015).
- ↑ « Ouverture du procès de Forsane Alizza: risque terroriste ou agitation islamiste ? », sur bfmtv.com (consulté le 8 juin 2015).
- ↑ « Procès de Forsane Alizza : qui est l'avocate du groupe islamiste, Me Isabelle Coutant-Peyre ? », sur bfmtv.com (consulté le 9 juin 2015).
- ↑ « Bal tragique à la cour d’assises », sur lesjours.fr (consulté le 4 septembre 2020).
- ↑ « Isabelle Coutant-Peyre, avocate et compagne du terroriste Carlos, est morte à 70 ans », Le Monde.fr, 12 avril 2024 (lire en ligne, consulté le 13 avril 2024).
- ↑ « Isabelle Coutant "épouser Carlos" », sur Ina.fr (consulté le 13 juin 2015).
- ↑ Christophe Dubois et Jean-Marc Ducos, « L'auteur de lettres de menaces arrêté », sur Le Parisien, 25 mai 2004 (consulté le 25 juin 2020).
- ↑ a et b Xavier Ternisien, « Les balles et lettres de menace d'un retraité obsédé par l'antisémitisme », Le Monde, 12 mai 2006 (lire en ligne).
- ↑ « Dix mois de prison avec sursis pour des menaces anonymes », sur Le Monde.fr, 23 juin 2006 (consulté le 25 juin 2020).
- « Grand témoin : Isabelle Coutant-Peyre », in Jean-Pierre Thiollet, Hallier Edernellement vôtre, Magland, France, Neva éditions, 2019, 368 p. (ISBN 978-2-350-55273-6), p. 173-188.