Jacques-Henri Schloesing — Wikipédia
- ️Fri Dec 12 1919
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Jacques-Henri Schloesing | |
Naissance | 12 décembre 1919 Montreux (Suisse) |
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Décès | 26 août 1944 (à 24 ans) Beauvoir-en-Lyons (Seine-Maritime) Mort au combat |
Origine | ![]() |
Allégeance | ![]() ![]() |
Arme | Armée de l'air |
Grade | ![]() |
Années de service | 1939 – 1944 |
Commandement | Groupe de chasse Île-de-France Groupe de chasse Alsace |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Officier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945 Distinguished Flying Cross (GB) |
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Jacques-Henri Schloesing (Montreux, 12 décembre 1919 - Mort pour la France[1] à Beauvoir-en-Lyons, le 26 août 1944) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Aviateur rallié à la France libre, il s'illustre dans les combats au-dessus de la Manche et des côtes françaises. Survivant une première fois au crash de son avion, il parvient à échapper aux Allemands et à reprendre le combat quelques mois plus tard avant d'être à nouveau abattu et d'y laisser la vie en 1944.
Jacques-Henri Schloesing naît le 12 décembre 1919 à Montreux en Suisse au sein d'une famille protestante alsacienne [2]. D'abord installée à Mulhouse où le père, le pasteur Émile Schloesing (1888-1971), exerce de 1919 à 1928, la famille part ensuite à Paris[3]. Après un baccalauréat obtenu à l'issue de sa scolarité au lycée Carnot, Jacques-Henri suit des cours de droit et prépare l'école coloniale tout en s'impliquant parallèlement dans le scoutisme protestant [4]. Devançant l'appel, il s'engage dans l'armée le 5 septembre 1939 et intègre l'école des officiers de réserve de Laval. Puis, demandant à servir dans l'aviation, il est envoyé à l'école de l'air de Versailles où il est breveté chef de bord et officier observateur[5].

Replié avec son unité sur la base de Francazal lors de la bataille de France, Jacques-Henri Schloesing entend l'annonce faite par le maréchal Pétain du futur armistice[2]. Désireux de poursuivre la lutte, il embarque le 22 juin avec Didier Béguin, René Casparius et Raymond Roques à bord d'un Caudron C.440 en direction de l'Angleterre[5]. Arrivé sur le sol britannique, il retrouve deux de ses frères et sa mère ayant également fui la France[2], mais pas son père qui, volontaire pour combattre, a été capturé et restera prisonnier jusqu'en 1941[3]. Engagé dans les forces françaises libres, il est envoyé en Operational Training Unit où il subit un important entraînement lui permettant d'être breveté pilote[4]. Promu sous-lieutenant, il est affecté, dès la création de celui-ci en novembre 1941, au Groupe de chasse Île-de-France avec lequel il connaît son baptême du feu le 10 avril 1942[5]. Aux commandes d'un Spitfire, il participe aux opérations au-dessus de la Manche et des côtes françaises en tant que commandant en second de l'escadrille "Versailles" du groupe Île-de-France[4]. Après avoir gravement endommagé un Junkers Ju 88 le 4 juin, il est promu lieutenant en juillet et prend le commandement de son escadrille[2]. Il passe capitaine en octobre et abat en combat aérien un Focke-Wulf Fw 190 le 2 novembre[4]. Le mois suivant, sur recommandation de Bernard Dupérier, il succède à ce dernier à la tête du groupe de chasse Île-de-France[5].
Le 13 février 1943, Jacques-Henri Schloesing est abattu en vol au-dessus de la Somme par quatre Fw 190[2]. Il parvient à s'extraire de son appareil et à déclencher son parachute mais est gravement brûlé au visage et aux mains. Aidé par la population locale, il réussit à se soustraire pendant plusieurs jours aux recherches allemandes et rejoint Paris dix jours plus tard[4]. Accueilli par une famille travaillant pour le compte du réseau Comète, il est hébergé et soigné pendant deux mois puis regagne l'Angleterre après être passé par l'Espagne[5]. Il apprend alors sa promotion au grade de commandant puis subit plusieurs opérations et une longue convalescence[2]. Il finit par reprendre le service actif en mai 1944 et est réaffecté au groupe Île-de-France avec lequel il participe au débarquement de Normandie le 6 juin 1944 assurant un soutien aérien des troupes[4]. Le 24 août, il est muté au Groupe de chasse Alsace et en prend le commandement, fraîchement décoré de l'Ordre de la Libération[5]. Deux jours plus tard, lors d'une patrouille dans le ciel de Rouen, son avion est abattu et s'écrase à Beauvoir-en-Lyons[2]. Cette fois-ci, Jacques-Henri Schloesing ne survit pas. Il avait à son actif 148 heures de vol de guerre en 85 missions[2]. Sa tombe se trouve au cimetière de Beauvoir-en-Lyons (Seine-Maritime).
Officier de la Légion d'honneur | Compagnon de la Libération | Croix de Guerre 1939-1945 |
Médaille de la Résistance française | Distinguished Flying Cross (Royaume-Uni) |
Croix de guerre (Tchécoslovaquie) |
- La rue du Commandant-Schloesing à Paris (anciennement rue des Réservoirs) a été rebaptisée en son honneur le 27 novembre 1964.
- Le boulevard Schloesing à Marseille se trouve à cheval sur les 8e, 9e et 10e arrondissements
- Une stèle commémorative a été érigée sur le lieu de sa mort à Beauvoir-en-Lyons
- Son nom figure sur la plaque "À nos morts de la guerre" dans le temple de l'église protestante française de Londres.
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Stèle commémorative à Beauvoir-en-Lyons.
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Plaque « À nos morts de la guerre », Église protestante française de Londres.
- ↑ « Mémoire des hommes »
- ↑ a b c d e f g et h « Biographie - Ordre National de la Libération »
- ↑ a et b Patrick O'Reilly, « Nécrologie », Journal de la Société des océanistes, 1971, vol. 27, no 31, p. 211; Aimé Bonifas, Les Protestants nîmois durant les années noires: 1940-1944, Presses du Languedoc, 1993, 102 p., p. 27 (ISBN 2859981179); Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre : 1939-1945. Dictionnaire thématique et biographique, Éditions de Paris, 2000, 301 p., p. 264 (ISBN 2846210004).
- ↑ a b c d e et f Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, 2000, 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- ↑ a b c d e et f Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, 2010 (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
- Patrick Collet (préface de Pierre Schoendoerffer), Itinéraire d'un Français libre : Jacques-Henri Schloesing, Éditions l'Esprit du livre, 2010, 208 p. (ISBN 978-2-915960-74-7 et 2-915960-74-7).
- Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, 2002, 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
- Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, 2005, 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
- Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, 1961.
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, 2000, 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, 2010, 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
- « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, 1989.
- Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, 2003.
- Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, 2002.
- Bernard Dupérier, « Schloesing », Revue de la France libre, no 49, juin 1952.