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Karnāṭaka — Wikipédia

  • ️Thu Nov 01 1956

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Karnāṭaka
ಕರ್ನಾಟಕ (kn)
Blason de Karnāṭaka
Emblème
Drapeau de Karnāṭaka
Drapeau
Karnāṭaka
Localisation de l'État en Inde.
Administration
Pays Drapeau de l'Inde Inde
Capitale Bengaluru (anciennement Bangalore)
Création 1er novembre 1956
Langue officielle Kannada
Gouverneur Thawar Chand Gehlot (en)
Ministre en chef Siddaramaiah (en) (INC)
Démographie
Population 61 095 297 hab. (2011[1])
Densité 319 hab./km2
Rang 9e
Géographie
Superficie 191 791 km2
Rang 8e
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Le Karnāṭaka (en kannada : ಕರ್ನಾಟಕ ; ISO 15919 : karnāṭaka) est un État situé dans le sud de l'Inde. Créé le 1er novembre 1956, sous le nom d'État de Mysore, il a pris son nom actuel en 1973. Sa capitale, Bangalore, est le centre de la « nouvelle économie » indienne, fondée sur le développement des nouvelles technologies.

Le Karnāṭaka est bordé, à l'ouest, par les eaux de la mer d'Arabie, au nord-ouest par Goa, le Maharashtra au nord, l'Andhra Pradesh et le Telangana à l’est, le Tamil Nadu au sud-est et le Kerala au sud-ouest. Il s'étend sur 191 791 km2 et est peuplé de 61 millions d'habitants, ce qui en fait le huitième État par la taille et le neuvième par la population. Le kannada est la langue officielle, très largement parlée par la population.

Temple Shivalaya dans le fort Badami au Karnataka.

La présence humaine dans la région est datée du Paléolithique, le Karnataka est aussi le foyer de plusieurs empires de l'Inde ancienne. Ainsi, le royaume de Vijayanâgara a été l'un des derniers à s'opposer, bien avant l'empire marathe, à la domination moghole.

En décembre 2006, quarante-six personnes accusées d'avoir brûlé vifs sept intouchables au village de Kambalapalli ont été acquittées, provoquant l'indignation d'une partie de la population[2].

En 2019, plus de 80 % des districts de l’État sont touchés par la sécheresse, appauvrissant les paysans[3].

Les chutes de Jog sont les plus hautes chutes d'eau de l'Inde, formées par la rivière Sharavati.

Sur le plan physique, on distingue trois grandes régions, qui sont, d'ouest en est : la côte de Kanara, région côtière, le Malnad, région montagneuse appartenant à la longue chaîne des Ghâts occidentaux, et le Maidan, à l'est des montagnes, sur le plateau du Deccan.

La côte de Kanara est fortement arrosée. On y trouve de nombreux cocotiers et des rizières[4].

Le Malnad dans les Ghâts occidentaux est assez montagneuse. L'altitude maximale y est de 1 925 m. La forêt y occupe une place importante.

Le Bayaluseeme, ou Maidan, dans l'est, est une composée de plateaux. Isolée de la mer par les montagnes, elle est bien plus sèche que les deux régions précédentes. On y distingue deux aires différentes, le Maidan septentrional, le plus aride, et le Maidan méridional, où se trouve Bangalore.

La façade maritime du Karnataka est humide et irriguée par une multitude de cours d'eau et de fleuves, tels que la Sharavati, la Kali, la Netravathi et l'Aghanashini, alimentés par des conditions pluviométriques importantes et le climat tropical de mousson[5]. Tandis que l'arrière-pays canarais, constituant la majorité du territoire, est sur les bassins versants des grands fleuves du Deccan que sont la Godavari, le Krishna et la Kaveri, dont les deux derniers traversent respectivement le nord et l'extrême-sud de l'état. Cependant, le climat semi-aride voire aride y est prédominant, le sud de l'arrière-pays et les piémonts des Ghâts occidentaux connaissant un climat tropical sec et humide.

Façade du Vidhana Soudha, siège législatif de l'État.

Au pouvoir de 2018 à 2023, le Bharatiya Janata Party (nationaliste hindou) mène une politique axée sur la lutte contre les musulmans (13 % de la population), en supprimant le quota de 4 % qui leur était réservé dans les emplois publics et les établissements scolaires, en interdisant le port du voile à l’école, en interdisant l’abattage des vaches, en se livrant à une forte polarisation religieuse. Les chrétiens ont aussi été accusés de convertir les hindous[6]. Le parti du Congrès reprend le pouvoir à l'issue des élections de 2023[6].

La population du Karnataka est de 61 millions d'habitants en 2011[1]. La densité de population (319 hab. /km2) est comparable à la moyenne nationale (368 hab. /km2).

Le Karnataka est un état assez diversifié d'un point de vue culturel. La langue canaraise est parlée par une majorité de la population, mais elle ne constitue pas la seule langue parlée dans l'état. En effet de nombreuses autres langues sont recensées, tels que les langues toulou et kodava dans le sud-ouest, le konkani tout le long du littoral, le marathe dans le nord, le télougou à l'est et au sud-est et le tamoul dans le sud. Les communautés musulmanes hors du littoral sont également ourdouphones (variante deccani notamment), tandis que les populations banjaras sont lambadiphones (langue apparentée au rajasthani).

Les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party adoptent en 2021 une législation visant à restreindre les conversions au christianisme. La minorité chrétienne, en constante diminution, représente moins de 3 % de la population de l’État[7]. Entre janvier et novembre 2021, 39 attaques visant des chrétiens ont été recensées dans l’État. Ces violences sont le fait de membres d’organisations extrémistes hindoues, telles que le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS)[8].

Ville Population
(2011[9])
Bangalore 8 520 435
Mysore 990 900
Mangalore 623 841
Belgaum 610 350
Gulbarga 543 147
Bidar 216 020
Hassan 173 008
Udupi 165 401
Robertson Pet 162 230
Chitradurga 145 853
Gangawati (en) 114 642

Au recensement de 2001, l'agriculture occupait 56 % de la population active. De nombreuses autres activités se sont développées, notamment à Bangalore, capitale de l'État, qui est devenue au cours de ces dernières années la capitale indienne de la haute technologie, accueillant des multinationales attirées par le faible coût et la qualification de la main-d'œuvre.

L'Association des paysans du Karnataka (KRRS) est connue internationalement comme une organisation altermondialiste. Les paysans indiens s'y sont organisés depuis 1992 pour lutter contre les multinationales, qu'ils accusent d'avoir organisé l'effondrement des prix de la production, de s'approprier la majorité des terres et d'utiliser des techniques et technologies destructrices pour l'environnement.

Hampi, capitale de l’Empire Vijayanagar.

L'art du Karnataka s'exprime particulièrement dans l'architecture et sculpture : qu'il s'agisse des piliers musicaux de Hampi, qui sont inscrits au Patrimoine mondial par l'UNESCO[10], de la statue monolithique (ekashila) de Gommateshvara Bahubali choisie par suffrage public come l'une des sept merveilles de l'Inde[11] du Fort de Chitradurga (Fort des Sept circuits) se découpant au milieu des collines, ou de la profusion de bas-reliefs ornant les sanctuaires (garbhagrihas) de ses temples, tous bâtis en pierre locale, les édifices du pays reflètent une multitude de savoir-faire (shaili) et de croyances.

  • Les cavernes d'Ellora abritent le temple Kailasanatha d'Ellooru construit sous le règnes de la dynastie des Rashtrakutas et classé au Patrimoine mondial l'UNESCO[10]
temple Kailasanatha d'Ellooru, édifié sur ordre de Kannara Ier.
  1. a et b (en) « Karnataka Population Census data 2011 », Gouvernement de l'Inde (consulté le 16 août 2013)
  2. Cédric Gouverneur, « En Inde, expansion de la guérilla naxalite », sur Le Monde diplomatique, 1er décembre 2007
  3. (en-GB) Sam Relph, « Indian villages lie empty as drought forces thousands to flee », The Guardian,‎ 12 juin 2019 (lire en ligne)
  4. [1], p. 3
  5. (en) Dr K. N. Krishnamurthy, STATISTICAL MODELS FOR CLIMATIC CHARACTERIZATION OF SOME SELECTED ZONES OF KARNATAKA, Lulu.com (ISBN 978-1-387-32730-0, lire en ligne)
  6. a et b « En Inde, le Congrès, parti de la dynastie Nehru-Gandhi, se relance après une large victoire dans le Sud », Le Monde.fr,‎ 15 mai 2023 (lire en ligne)
  7. Lina Sankari, « En Inde, un mantra et des appels au meurtre », sur L'Humanité, 22 décembre 2021
  8. « En Inde, les violences contre les chrétiens se multiplient », Le Monde.fr,‎ 26 décembre 2021 (lire en ligne).
  9. (en) « Urban Agglomerations Census 2011 », sur census2011.co.in (consulté le 27 août 2019).
  10. a b c d e et f « Group of Monuments at Hampi/Hampei », sur Patrimoine mondial (consulté le 20 décembre 2006)
  11. « And India's 7 wonders », Times of India,‎ 5 août 2007 (lire en ligne)
  12. « Badami Cave Temple » (version du 1er février 2009 sur Internet Archive)
  13. « Transfert du temple d'Aihole », sur The Hindu, 20 février 2007 (version du 15 octobre 2007 sur Internet Archive)
  14. Dr. Jyotsna Kamat, « Message with Long Life: Indian Inscriptions » (consulté le 5 mai 2009)
  15. « archive20080604100920 Basavakalyan getting facelift », sur The Hindu, 8 août 2007 (archivé sur Internet Archive)