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L'Ivresse du pouvoir — Wikipédia

  • ️Thu Feb 16 2006

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L'Ivresse du pouvoir est un film franco-allemand réalisé par Claude Chabrol, sorti en 2006.

Chargée d’un important dossier d’abus de biens sociaux, la juge Jeanne Charmant Killman (Isabelle Huppert) mène une délicate enquête touchant à des milieux politiques et industriels. D’emblée, elle fait incarcérer le responsable d'un grand groupe, le président Humeau (François Berléand), qu’elle commence à interroger avec acharnement. Fragilisé et affaibli, celui-ci cède peu à peu et finit par confesser ses secrets. Dans les milieux politiques, l’inquiétude monte et une contre-attaque se met en place pour arrêter la juge trop curieuse. Mais il est trop tard pour agir car, ivre du pouvoir qu’elle sent détenir, la juge Killman est déterminée à aller jusqu’au bout de son enquête. Pour cela, elle est prête à tout sacrifier, sa sécurité et même son mari Philippe (Robin Renucci) qui ne supporte plus la vie infernale qu’elle lui fait vivre.

« Surgit alors le substrat politique de ce film à la fois drôle et infiniment mélancolique : un monde qui fout le camp, une certaine idée de la France en monarchie républicaine, de vieux notables contre des énarques profiteurs. Avec une bonhomie misanthrope, Chabrol renvoie dos à dos ces ombres condamnées à disparaître. Elles lui offrent pourtant l’un de ces magnifiques trompe-l’œil dont il est passé maître. »

— Télérama, Aurélien Ferenczi, 22 février 2006[1]

« Fausse inoffensive, comme le furent Violette Nozières ou les prêtresses de La Cérémonie, Jeanne Charmant-Killman s'affiche trop ostensiblement impitoyable piranha. Elle s'engouffre, perquisitionne, parade. En matière de mise en scène, la méthode de Chabrol est tout autre : suggérer, enquêter en coulisse, décaler son regard. Introduire un personnage frivole, énigmatique (celui du neveu), pour éviter de donner des leçons de morale. »

— Le Monde, Jean-Luc Douin, 21 février 2006[2]

  • Le cinéaste s'est inspiré de l'affaire Elf et de la juge Eva Joly pour son film. Cette dernière a critiqué le film comme « un petit théâtre de mœurs, qui conforte chacun dans l'immobilisme », réduisant l'enquête à « une suite de clichés » et regretté que Claude Chabrol ait selon elle violé l'intimité de sa vie privée, ajoutant lors de la promotion du film « des détails sordides et erronés sur [sa] vie personnelle »[3].
  • Dans le hall de l'entreprise, le sigle « FMG » apparaît. Ce sigle est proche de celui d'« ELF » si l'on décrémente le rang des lettres dans l'ordre alphabétique. On peut voir un mouvement inverse, célèbre, dans 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick : l'ordinateur se nomme « HAL 9000 » ; si on incrémente le rang des lettres, on obtient « IBM ». Cependant, Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick ont toujours affirmé qu'il ne fallait y voir qu'une coïncidence.
  • Il s'agit du 7e et dernier film dans lequel Claude Chabrol distribue Isabelle Huppert, une de ses actrices fétiches.
  • Concernant les airs entonnés par la cantatrice :
  1. Cf. site de Télérama, consulté le 16 septembre 2013
  2. Cf. site du Monde, consulté le 16 septembre 2013
  3. « Claude Chabrol a rétréci l'affaire Elf », Le Monde du 17 mars 2006

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