Marcha Real — Wikipédia
- ️Mon Jan 14 2008
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Marcha Real (es) | |
Marche royale Hymne national de l'Espagne | |
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![]() Armoiries de l'Espagne | |
Hymne national et royal de | ![]() |
Autre(s) nom(s) | La Marcha Granadera (es) La Marche des grenadiers |
Paroles | pas de paroles officielles |
Musique | compositeur inconnu Bartolomé Pérez Casas Francisco Grau Vegara (es) 1997 |
Adopté en | 1770 |
Fichier audio | |
Marcha Real | |
modifier ![]() |
La Marcha Real (litt. « Marche royale ») est l'hymne national et royal de l'Espagne. C'est l'un des plus vieux hymnes nationaux officiels encore utilisés au monde (avec l'hymne japonais). Il n'a pas de paroles officielles, en dépit de plusieurs tentatives de lui en fournir.
L'hymne est un des plus vieux d'Europe, mais la musique n'a été imprimée pour la première fois sur un document daté qu'en 1761, dans un recueil intitulé El libro de Ordenanza de los toques militares de la Infantería Española (Le livre des sonneries de l'infanterie espagnole), par Manuel de Espinosa, sous le titre de la Marcha Granadera (la Marche des grenadiers). Le nom de son compositeur est inconnu.
On retrouve par ailleurs cet air dans une des compositions du savant andalou Ibn Bajja Avempace intitulée Nuba Al Istiḥlāl que les musiciens et musicologues spécialistes de l'Espagne médiévale, Omar Metioui et Eduardo Paniagua, ont mis en lumière dans cet extrait[1],[2].
En 1770, le roi Charles III déclara la Marcha Granadera « marche d'honneur » officielle, utilisée pour les cérémonies (il est le premier de tous les hymnes actuellement joués dans le monde à être ainsi officialisé). Elle était toujours jouée lors des événements où la famille royale était présente et les Espagnols l'ont peu à peu considérée comme leur hymne national. Ils la renommèrent Marcha Real (en français, Marche royale).
Sous la Seconde République (1931–1939), l'Himno de Riego remplace la Marcha Real comme hymne officiel de l'Espagne.
À la fin de la guerre civile, le général Francisco Franco restaure la Marche royale comme hymne national sous son ancien nom de Marcha Granadera. Quoiqu'il continue officiellement à ne pas avoir de paroles, l'hymne était alors souvent chanté sur une variation des paroles commandées par Miguel Primo de Rivera en 1928 à José María Pemán. La démocratie revenue, la version musicale de la Marche royale est modifiée par le Décret royal 1560/1997 qui établit deux versions, une longue pour le Roi et les actes officiels d'État, et une version courte pour l'héritier, prince ou princesse des Asturies[3].
L'hymne est joué, mais jamais chanté, à l'instar de l'Intermeco de Bosnie-Herzégovine ou de l'hymne de Saint-Marin.
En juin 2007, le Comité olympique espagnol propose de lancer un concours pour choisir un texte qui deviendrait le texte officiel, le but principal étant de redonner enfin un hymne digne de ce nom au peuple espagnol et d’avoir des paroles à chanter en cas de victoires sportives. Mais l'essai n'a pas eu de suite et a même provoqué une levée de boucliers dans l'opinion publique.
L'hymne national reste actuellement sans paroles[4], malgré plusieurs propositions de textes, qui n'ont jamais obtenu l'approbation officielle (par manque d'enthousiasme populaire et refus des communautés galicienne, basque ou catalane-valencienne de paroles exclusivement en castillan). En conséquence, lors d'événements sportifs, les supporters espagnols se contentent de chantonner sa mélodie en chœur.
Sous Alphonse XIII, des paroles écrites par Eduardo Marquina ont été ajoutées mais jamais officialisées[5].
Texte original (es) | Traduction |
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¡Gloria, gloria, corona de la Patria, |
Gloire, gloire, couronne de la Patrie, |
En 1928, le président du gouvernement, Miguel Primo de Rivera, demanda à l'écrivain José María Pemán de concevoir des paroles pour l'hymne national. Envisageant de les rendre officielles, elles ne le furent jamais. Au début du régime de Franco, cette version de J. M. Pemán fut modifiée pour s'adapter aux principes et symboles du mouvement du national-catholicisme. Longtemps chantée dans les écoles, ses paroles ne furent jamais non plus officialisées malgré leur popularité.
Les modifications faites à partir de 1939 portèrent sur le premier vers, où "hissez vos fronts" ("alzad la frente") devint "hissez les bras" ("alzad los brazos"), et sur le quatrième vers où "les enclumes et les rouages" devint "les jougs et les flèches" ("los yugos y las flechas").
Paroles de José María Pemán (1928) | Traduction des paroles de J.M. Pemán (1928) | Paroles franquistes (es) | Traduction paroles franquistes |
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Viva España, alzad la frente, hijos
Gloria a la Patria que supo seguir,
¡Triunfa España! Los yunques y las ruedas
¡Triunfa España! Los yunques y las ruedas
Juntos con ellos cantemos de pie
Juntos con ellos cantemos de pie
Viva España, alzad la frente, hijos
Viva España, alzad la frente, hijos
Gloria a la Patria que supo seguir,
Gloria a la Patria que supo seguir, |
Vive l'Espagne, hissez vos fronts, fils
Gloire à la patrie qui a su suivre
Triomphe Espagne ! Les enclumes et les rouages
Triomphe Espagne ! Les enclumes et les rouages
Ensemble avec eux, chantons debout
Ensemble avec eux, chantons debout
Vive l'Espagne, hissez vos fronts, fils
Vive l'Espagne, hissez vos fronts, fils
Gloire à la patrie qui a su suivre
Gloire à la patrie qui a su suivre |
Viva España, alzad los brazos, hijos
Gloria a la Patria que supo seguir,
¡Triunfa España! Los yugos y las flechas
¡Triunfa España! Los yugos y las flechas
Juntos con ellos cantemos de pie
Juntos con ellos cantemos de pie
Viva España, alzad los brazos, hijos
Viva España, alzad los brazos, hijos
Gloria a la Patria que supo seguir,
Gloria a la Patria que supo seguir, |
Vive l'Espagne, hissez les bras, fils
Gloire à la patrie qui a su suivre
Triomphe Espagne ! Les jougs et les flèches
Triomphe Espagne ! Les jougs et les flèches
Ensemble avec eux, chantons debout
Ensemble avec eux, chantons debout
Vive l'Espagne, hissez les bras, fils
Vive l'Espagne, hissez les bras, fils
Gloire à la patrie qui a su suivre
Gloire à la patrie qui a su suivre |
(Actualisé le 14 janvier 2008)
Le 21 janvier 2008, un texte fut interprété publiquement par le ténor Plácido Domingo, qui devait être proposé comme hymne national. Toutefois, l'initiative ne suscita que peu d'intérêt, voire un net rejet, de la part des partis politiques, souvent résumé par la phrase « ce n'est pas à l’ordre du jour ». Pendant les élections législatives générales en mars, aucun parti n'était prêt à perdre des voix pour un sujet qui pourrait se révéler polémique. La population espagnole, quant à elle, avait réservé un accueil pour le moins mitigé aux paroles choisies pour l'hymne, les réactions allant de l’hilarité, ou du dénigrement pur et simple, à la conviction que cet hymne serait le bon.
Les organisateurs ont un temps envisagé de réunir au moins 50 000 signatures de citoyens, ce qui aurait permis de soumettre la proposition au Parlement. Toutefois, devant l'accueil mitigé qu'a reçu le texte, le COE a décidé en janvier 2008 de ne pas lancer d'initiative populaire[6] et a abandonné le texte.
Texte original (es) | Traduction |
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¡Viva España!
¡Viva España!
Ama a la Patria
Gloria a los hijos |
Vive l’Espagne !
Vive l’Espagne !
Aime la Patrie
Gloire aux fils |
- ↑ (es) Al-lâh es grande : El himno nacional de España
- ↑ (es) El himno nacional, ¿de origen andalusí?
- ↑ (lien au texte officiel en espagnol)
- ↑ (es) « Simbolos del Estado » sur le site du gouvernement espagnol
- ↑ (es) « Letra de Eduardo Marquina para la Marcha real » dans ABC, 17 mai 1927.
- ↑ (es) Expansión: El COE retira la letra del himno por las críticas recibidas
Sur les autres projets Wikimedia :
- Marcha Real, sur Wikimedia Commons
- (es) L'hymne sur le site du gouvernement espagnol
- La Marcha Real (Instrumental) jouée par l'US Navy Band,
- Núba al-Istihlal, probable origine de l'hymne espagnol, sur YouTube.