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Marie Bardiaux-Vaïente — Wikipédia

  • ️Mon Jun 30 1975

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Marie Bardiaux-Vaïente, qui a également signé des titres sous la forme Marie Gloris ou Marie Gloris Bardiaux-Vaïente, née le 30 juin 1975, est une historienne et scénariste de bande dessinée française.

Marie Bardiaux-Vaïente tombe très jeune dans la passion de la lecture, grâce à sa mère et surtout à sa grand-mère qui était institutrice. Elle lit Boris Vian, Jean-Paul Sartre ou encore Annie Ernaux, mais elle considère Antigone de Jean Anouilh comme étant le texte fondateur de sa construction personnelle. À vingt-quatre ans elle devient jurée d'Assises, renforçant ses convictions. Elle fait des études d'Histoire, et s'intéresse à la généalogie. Sa culture de la bande dessinée lui vient de son père et utilise son argent de poche à acheter le journal Pif Gadget et emprunte des albums chaque semaine à la bibliothèque[1].

Elle devient à son tour institutrice mais quitte cette profession à quarante-et-un ans à cause des contraintes de l'Éducation nationale. A trente-quatre ans, elle renoue avec les études afin de devenir Docteure en Histoire[1]. Elle soutient sa thèse en histoire moderne et contemporaine à l'Université Bordeaux-Montaigne sur l'Histoire de l'abolition de la peine de mort dans les six pays fondateurs de l'Union européenne[2], pour comprendre pourquoi cet espace est le seul dans le monde où la peine de mort est interdite. À la même période, elle commence à écrire des bandes dessinées[1].

En 2012, Thierry Gloris, lui propose de collaborer chez Delcourt sur le diptyque Isabelle, la louve de France, pour la série Les Reines de sang, qui retrace la biographie d'Isabelle de France, fille de Philippe Le Bel, reine d'Angleterre. Marie Gloris Bardiaux-Vaïente brosse le portrait intime d'une femme à poigne et sympathique[3]. Sur cette collaboration, son rôle a essentiellement été celui de la biographe qui apporte un point de vue objectif sur le côté historique. Leur association continue ensuite avec le triptyque Cléopâtre, la Reine fatale[4].

Elle est membre active du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme. Ce collectif a été créé au printemps 2015, pour dénoncer le sexisme dans le milieu littéraire [5]. Dans ce cadre, elle devient en 2018 « rédactrice en chef » de l'album Féministes aux éditions Vide Cocagne. Elle réunit de nombreuses autrices pour aborder divers sujets autour de leurs vies de femme et de questions sur la condition féminine[6]. La même année, parait Fille d'Œdipe chez 6 Pieds sous terre avec des dessins de Gabriel Delmas, un récit féministe sur Antigone, mettant en avant la liberté individuelle et le rejet de toute ingérence patriarcale[7].

En 2019, elle publie deux albums sur l'abolition de la peine de mort, un de ses engagements politiques très fort. La Guillotine dessiné par Rica aux éditions Eidola sur l'instrument qui donna la mort durant deux siècles en France. L'Abolition - Le Combat de Robert Badinter mis en image par Malo Kerfriden chez Glénat, narre, sans être une biographie, le combat de Robert Badinter pour abolir la peine de mort en France[8].

Le 31 janvier 2025, Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel reçoivent le Prix des Lycéens pour la BD Bobigny 1972 [10] (Glénat, 2024), récit du procès intenté à Marie-Claire Chevalier en 1972 pour avoir avorté illégalement à la suite d’un viol. Lors de la cérémonie de remise du Fauve, Marie Bardiaux-Vaïente rend hommage au combat de Marie-Claire Chevalier [11].

Champs d'honneur

Nicolas Labarre et Marie Gloris Bardiaux-Vaïente, La Bande dessinée, langage pour la recherche, Bordeaux, Essais : revue interdisciplinaire d'Humanités, 2019 (ISBN 979-1-0970-2405-5)

  1. a b et c « Marie Gloris Bardiaux Vaiente - un autre monde », sur 1autremonde.eu via Wikiwix (consulté le 12 octobre 2023).
  2. Bardiaux-Vaïente, Marie Gloris, « Histoire de l'abolition de la peine de mort dans les six pays fondateurs de l'Union européenne », http://www.theses.fr/,‎ 9 juillet 2015 (lire en ligne, consulté le 7 avril 2018)
  3. Philippe MAGNERON, « Reines de sang (Les) - Isabelle, la Louve de France 1. Isabelle La Louve de France - Volume 1/2 », sur www.bdgest.com (consulté le 7 avril 2018)
  4. « GLORIS Marie (Illustrateur,Illustrateur,scénariste,scénariste,scénariste,scénari… », sur editions-delcourt.fr (consulté le 12 octobre 2023).
  5. Anais Orieul, « Sexisme au festival de la BD d'Angoulême : "C'est un miroir de notre société en général" », Terrafemina,‎ 6 janvier 2016 (lire en ligne, consulté le 7 avril 2018)
  6. « Féministes. Récits militants sur la cause des femmes » [livre], sur furet.com (consulté le 12 octobre 2023).
  7. « Fille d'Oedipe - Marie Gloris,Gabriel Delmas » [livre], sur furet.com (consulté le 12 octobre 2023).
  8. « Marie Bardiaux-Vaïente, deux albums BD pour chasser le spectre de la peine de mort : « Même pour les victimes, il est inutile de rajouter de… », sur Branchés Culture - La culture en long, en large, en livres, en notes de bons sons. De coups de cœur en coups de sang. Mais sans jamais de coupe budgétaire., 19 mars 2019 (consulté le 12 octobre 2023).
  9. Philippe MAGNERON, « Angoulême 2025 - Le palmarès », sur www.bdgest.com (consulté le 3 février 2025)
  10. « Le Festival de BD d’Angoulême décerne le Fauve d’or du meilleur album de l’année à Luz pour « Deux filles nues » », Le Monde,‎ 1er février 2025 (lire en ligne, consulté le 3 février 2025)
  11. « Festival de la BD : « On se bat contre les violences sexuelles et sexistes dans notre secteur mais aussi au sein du Festival », un prix des lycées engagé », sur CharenteLibre.fr, 30 janvier 2025 (consulté le 3 février 2025)
  • Marie Gloris Bardiaux-Vaïente (interviewée) et Jean-Christophe Wasner, « Douze récits sur la cause des femmes. Marmande : elle a dirigé un recueil sur la cause des femmes », Sud Ouest,‎ 9 février 2018 (lire en ligne)
  • « Marie Gloris Bardiaux-Vaïente », Le Soir,‎ 12 mars 2019
  • Marie Gloris Bardiaux-Vaïente (interviewée) et Philippe Belhache, « Le sexisme, réflexe conditionné ? », Sud Ouest,‎ 26 janvier 2017