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Parti des travailleurs (Brésil) — Wikipédia

  • ️Sun Feb 10 1980

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Parti des travailleurs
(pt) Partido dos Trabalhadores
Image illustrative de l’article Parti des travailleurs (Brésil)
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Gleisi Hoffmann
Fondation 10 février 1980
Siège São Paulo, São Paulo, Brésil
Positionnement Actuellement :
Centre gauche à gauche[1],[2]

Anciennement :
Gauche à
Gauche radicale[3],[4]

Idéologie Lulisme
Social-démocratie
Progressisme
Populisme de gauche[5]
Affiliation nationale Brésil de l'espoir
(depuis 2022)
Affiliation internationale Alliance progressiste
Forum de São Paulo
Adhérents 1 534 315 (2020)[6]
Couleurs Rouge Blanc
Site web pt.org.br
Représentation
Députés

67  /  513

Sénateurs

8  /  81

Gouverneurs

4  /  27

Députés d'État

118  /  1024

Maires

182  /  5570

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Le Parti des travailleurs (en portugais : Partido dos Trabalhadores, PT) est un parti politique brésilien de centre gauche fondé en 1980. Le Parti des travailleurs est membre de la COPPPAL.

Du parti sont issus Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République de 2003 à 2011 puis depuis 2023, et Dilma Rousseff, présidente de 2011 à 2016.

Le PT a été fondé le 10 février 1980, lorsque se réunirent les représentants de 17 États du Brésil au Collège de Sion, dans la ville de São Paulo. Le Manifeste de Fondation du PT était lancé, signé par 101 délégués de tout le pays.

Depuis la fin de 1978, syndicalistes, intellectuels, dirigeants de mouvements populaires, étudiants, discutaient de la nécessité de créer au Brésil un nouveau parti, indépendant et socialiste. Seuls deux partis existaient à cette époque, créés par la dictature : l'Alliance rénovatrice nationale, parti conservateur soutenant le régime militaire, et le Mouvement démocratique brésilien unique parti d'opposition autorisé par le pouvoir militaire.

Le PT est né de la dure et sanglante résistance pour la fin de la dictature militaire, dans le processus de la campagne pour la libération des prisonniers politiques et dans l’ambiance des grèves dures de la région de São Paulo.

Luis Inácio Lula da Silva, dirigeant des métallurgistes en grève de la région de São Paulo, en 1978, président du pays de 2003 à 2011, et Olívio Dutra, responsable du syndicat des employés de banque à l’époque et ancien Gouverneur de l’État du Rio Grande do Sul, ont été les deux principaux initiateurs du mouvement.

L’arrivée au pouvoir de Lula, en 2003, s’inscrit dans un certain basculement à gauche qui s'opérait sur une partie du continent sud-américain, notamment en Argentine et au Venezuela. Le PT affichait sa volonté de rupture avec des décennies de difficultés sociales et de corruption.

Après deux mandats présidentiels de Lula, Dilma Rousseff est élue présidente en 2010. Elle est réélue en 2014, et voit rapidement sa popularité chuter. Elle est destituée en 2016.

Lors des élections générales de 2018, le PT subit un revers historique. S'il parvient à rester la première force politique au Parlement en termes d’élus malgré une forte baisse, il est devancé en nombre de voix par le Parti social-libéral (extrême droite) de Jair Bolsonaro. En particulier, l’ancienne présidente Dilma Rousseff est battue aux élections sénatoriales dans son État natal du Minas Gerais, n’arrivant qu’en quatrième position[7],[8]. À l’élection présidentielle, Fernando Haddad est largement devancé par Jair Bolsonaro.

La popularité du PT s'est émoussée surtout à partir des années 2010. Auprès du patronat d'abord : « la base syndicale du PT a dès le début inquiété les secteurs entrepreneuriaux habitués à la répression du régime militaire », estime Ricardo Musse, professeur de sociologie à l’université de São Paulo (USP). S’y ajoute un sentiment de « frustration relative » qui se diffuse dans les classes moyennes. « L’image du PT comme une possibilité de transformation de la société s’épuise. Le modèle conciliant du « lulisme » n’a pas modifié la concentration des rentes. Les plus pauvres sont un peu moins pauvres, mais les riches beaucoup plus riches », souligne Vladimir Safatle, professeur de philosophie à l’USP[9].

Plusieurs personnalités du PT sont mêlées à des affaires de corruption sous les mandats du président Lula (scandale des mensualités, qui aboutit à la condamnation, par exemple, de José Dirceu, le plus haut membre du gouvernement), et sous son successeur Dilma Rousseff, impliquant Lula lui-même.

La lutte contre la corruption a fait l'objet d'une instrumentalisation à des fins politiques par les médias et des magistrats. Des universitaires ont calculé que 95 % des articles traitant de la corruption à la veille des élections présidentielles de 2010 et de 2014 concernaient le Parti des travailleurs[10]. Le Comité des droits de l'homme de l'ONU conclut en 2022 que l'enquête ayant conduit Lula en prison en 2016, alors qu'il était en tête des sondages pour l'élection présidentielle de 2018, n’a pas respecté ses droits[11]. L’enquête Lava Jato est désormais considérée comme « le plus grand scandale judiciaire de l’histoire du Brésil »[12]. Des enquêtes ont démontré comment les procédures furent entachées de nombreuses irrégularités et de confusions, révélé des messages compromettants échangés entre les procureurs et le juge Moro en dehors de tout cadre légal, et souligné les motivations politiques de magistrats qui ont instrumentalisé l’enquête afin de neutraliser le Parti des travailleurs[12].

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
1989 Luiz Inácio Lula da Silva 11 622 673 17,18 2e 31 076 364 46,97 2e
1994 Luiz Inácio Lula da Silva 17 122 127 27,07 2e
1998 Luiz Inácio Lula da Silva 21 475 218 31,71 2e
2002 Luiz Inácio Lula da Silva 39 455 233 46,44 1er 52 793 364 61,27 1er
2006 Luiz Inácio Lula da Silva 46 662 365 48,61 1er 58 295 042 60,83 1er
2010 Dilma Rousseff 47 651 434 46,91 1er 55 752 529 56,05 1er
2014 Dilma Rousseff 43 267 668 41,59 1er 54 501 118 51,64 1er
2018 Fernando Haddad 31 342 005 29,28 2e 47 040 906 44,87 2e
2022 Luiz Inácio Lula da Silva 57 259 504 48,43 1er 60 345 999 50,90 1er
Année Chambre des députés Sénat
Voix % Sièges Voix % Sièges Total des sièges[a 1]
1982 1 458 719 3,5

8  /  479

1 538 786 3,6
1986 3 253 999 6,9

16  /  487

1990 4 128 052 10,2

35  /  502

1  /  31

1  /  81

1994 5 959 854 13,1

49  /  513

13 198 319 13,8 4

5  /  81

1998 8 786 528 13,2

59  /  513

11 392 662 18,4

3  /  27

7  /  81

2002 16 094 080 18,4

91  /  513

32 739 665 21,3

10  /  54

14  /  81

2006 13 989 859 15,0

83  /  513

16 222 159 19,2

2  /  27

11  /  81

2010 16 289 199 16,9

88  /  513

39 410 141 23,1

11  /  45

14  /  81

2014 13 554 166 14,0

70  /  513

15 155 818 17,0

2  /  27

12  /  81

2018 10 126 611 10,4

56  /  513

24 785 670 14,5

4  /  54

6  /  81

  1. Total des sièges : sièges renouvelés cette année-là plus les sièges non renouvelés.
  1. (en) Claire Rigby, « How Lula’s party fell from grace: the toppling of the Brazilian left », sur New Statesman, 14 novembre 2016.
  2. (en) Daniel Gallas, « Dilma Rousseff and Brazil face up to decisive month », sur bbc.co.uk, 29 mars 2016.
  3. Stéphane Monclaire, « Brésil, la victoire de M. Cardoso », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, Association des chercheurs de la revue Lusotopie, no II,‎ 1er juin 1995, p. 17-46 (ISBN 2-86537-618-4, ISSN 1257-0273, lire en ligne, consulté le 19 mars 2018).
  4. Philippe Degrave, « Le Parti des Travailleurs brésilien De son émergence à la conquête du Planalto (1979-2002) » (consulté le 19 mars 2018).
  5. (en) Eduardo Porter, « Populist Policies Let Brazil’s Tomorrow Slip Away », The New York Times, 3 mai 2016 (consulté le 9 février 2017). Traduction : Les politiques populistes laissent filer l’avenir du Brésil.
  6. (pt) « Eleitores filiados », sur inter04.tse.jus.br (consulté le 10 mai 2020).
  7. « Brésil: l'ex-présidente Dilma Rousseff échoue à être élue sénatrice », RTL Info,‎ 8 octobre 2018 (lire en ligne, consulté le 26 octobre 2018).
  8. (pt) Diario de Pernambuco, « Quatro anos depois, Aécio se elege e Dilma fica sem mandato », Diario de Pernambuco,‎ 7 octobre 2018 (lire en ligne, consulté le 26 octobre 2018).
  9. Jean-Mathieu Albertini, « Comment le Parti des travailleurs s’est fait détester », sur Mediapart (consulté le 9 octobre 2022)
  10. Benoît Bréville et Renaud Lambert, « Sermonner le monde ou le changer », Le Monde diplomatique,‎ septembre 2019 (lire en ligne)..
  11. « Brésil | L’enquête ayant conduit Lula en prison n’a pas respecté ses droits selon l’ONU », sur La Presse, 28 avril 2022 (consulté le 27 août 2022)
  12. a et b « Le naufrage de l’opération anticorruption « Lava Jato » au Brésil », Le Monde.fr,‎ 9 avril 2021 (lire en ligne, consulté le 11 septembre 2022)
  • (pt) Carlos Henrique Metidieri Menegozzo, Dainis Karepovs, Aline Fernanda Maciel, Patrícia Rodrigues da Silva et Rodrigo Cesar, Partido dos Trabalhadores : bibliografia comentada (1978–2002), Sao Paulo, Editora Fundação Perseu Abramo, 413 p., pdf (lire en ligne)
  • Lincoln Secco (trad. du portugais par Paula Salnot et Isabelle Pivert), Histoire du Parti des travailleurs au Brésil, Paris, éditions du Sextant, 2016, p. 240.