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Parti révolutionnaire institutionnel — Wikipédia

  • ️Mon Mar 04 1929

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Parti révolutionnaire institutionnel
(es) Partido Revolucionario Institucional
Image illustrative de l’article Parti révolutionnaire institutionnel
Logotype officiel.
Présentation
Président Alejandro Moreno Cárdenas
Fondation 4 mars 1929
(Parti national révolutionnaire)
30 mars 1938
(Parti de la révolution mexicaine)
18 janvier 1946
(Parti révolutionnaire institutionnel)
Scission dans Parti de la révolution démocratique
Siège Av. Insurgentes Norte 59 col., Buenavista, Mexico, Mexique
Secrétaire générale Carolina Viggiano Austria
Organisation de jeunesse Frente Juvenil Revolucionario
Positionnement Centre[1],[2],[3] à droite[4], historiquement (avant 1982) : gauche
Idéologie Social-libéralisme, néolibéralisme, technocratie ; historiquement : nationalisme[5], social-démocratie[6]
Affiliation internationale Internationale socialiste, COPPPAL
Couleurs Vert, blanc et rouge
Site web pri.org.mx
Représentation
Députés

47  /  500

Sénateurs

14  /  128

Gouverneurs

4  /  32

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Le Parti révolutionnaire institutionnel ou PRI (en espagnol : Partido Revolucionario Institucional) est une des principales forces politiques du Mexique. Il est né en 1929 sous l'impulsion du général Calles. Il est membre de l'Internationale socialiste et membre fondateur de la COPPPAL.

Originellement nationaliste et de gauche, le PRI se tourne vers le centre droit à partir des années 1980[7],[8],[9],[10].

Le 4 mars 1929, à l'initiative du général Plutarco Elías Calles, plusieurs organisations nationales, étatiques et locales issues de la révolution de 1910 (dont les communistes de la CGT) fusionnent pour fonder le Parti national révolutionnaire (PNR)[11]. Un décret obligea alors tous les fonctionnaires gouvernementaux à cotiser à ce parti, ce qui lui assura une aisance financière et un statut semi-officiel[12].

Le 30 mars 1938, le président Lázaro Cárdenas déclare formellement la création de l'Assemblée nationale constitutive du Parti de la révolution mexicaine (Partido de la Revolución Mexicana - PRM) qui succède au PNR. Le plus dynamique des secteurs était le secteur ouvrier intégré par la CTM fondée par Lázaro Cárdenas, la CROM (Confederación Regional Obrera Mexicana), les communistes de la CGT[13] ainsi que par les syndicats de mineurs-métallurgistes et d'électriciens. La Confédération nationale paysanne (Confederación Nacional Campesina - CNC) créée en août 1938 représentait le secteur agricole. Les forces armées sont elles aussi intégrées au PRM. Elles en sortiront en 1940.

Le président Lázaro Cárdenas qui milita dans l'aile gauche du PRI reçoit en 1955 le prix Staline pour la paix. Son président pour la période 1939-1940, le général Heriberto Jara Corona, reçoit le prix Staline pour la paix en 1950.

Le manifeste daté du 18 décembre 1937 du président Lázaro Cárdenas lors de la transformation du PNR en PRM[14] indique :

« Es preciso rectificar […] para tranquilidad de nuestras masas y para fortalecimiento de nuestra vida política, haciendo que el PNR se transforma en un partido de trabajadores en que el derecho y la opinión de las mayorías sean la forma fundamental de su propósito, y el bienestar general y el engrandecimiento de la Patria la liga que los una al poder público, haciendo de éste una prolongación de las determinaciones de la colectividad organizada. »

« Il faut rectifier [le parti] pour la tranquillité de nos masses et le renforcement de notre vie politique, en faisant en sorte que le PNR se transforme en un parti de travailleurs où le droit et l'opinion des majorités soient la forme fondamentale de son projet, et le bien-être général et l'exaltation de la Patrie [soient] le lien qui les unisse au pouvoir public, en faisant de celui-ci le prolongement des déterminations de la collectivité organisée. »

Enfin en janvier 1946, la seconde grande convention du Parti de la révolution mexicaine donne naissance au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).

Dans les années 1960, un rapport de la police secrète (dont les archives ont été partiellement ouvertes en 2000) décrit la doctrine que doit suivre le PRI dans ses relations avec les médias : « La propagande politique doit utiliser tous les moyens de communication - les mots écrits pour les lettrés, les images graphiques, les utilisations audiovisuelles de la radio, de la télévision et du cinéma pour les moins instruits - [ainsi] nous pourrons concevoir un monde dominé par une tyrannie invisible qui adoptera la forme extérieure d'un gouvernement démocratique »[15]. Pour Mario Vargas Llosa, l’hégémonie quasi-absolue du PRI sur les institutions mexicaines constitue une « dictature parfaite (…) parce que c'est une dictature tellement camouflée qu'elle semble ne pas en être une »[15].

En 1988, Cuauhtémoc Cárdenas, contestant l'orientation droitière de la direction du parti, se porte candidat à l'élection présidentielle. Le soir du scrutin, alors qu'il bénéficiait d'une confortable avance tant dans les sondages pré-électoraux que sortis des urnes, le système de comptage « tombe en panne ». Lorsque les résultats sont finalement publiés, son adversaire Carlos Salinas de Gortari, candidat officiel du PRI, est annoncé victorieux. En 1994, le candidat du PRI Luis Donaldo Colosio menace de rompre avec la ligne de son prédécesseur, mais est assassiné[16].

Après 70 ans à la tête du pays, le PRI perd l'élection présidentielle du 2 juillet 2000 au profit du candidat du Parti action nationale (PAN), Vicente Fox. Le nouveau pouvoir, qui avait promis pendant la campagne d'ouvrir les archives de l’État sur certains faits criminels imputés au PRI, pactise finalement avec ce dernier. Le PRI négocie son soutien à certaines réformes en échange de l'impunité[17].

En 2012, le PRI gagne l'élection présidentielle avec son candidat Enrique Peña Nieto, profitant de l'échec du PAN en matière de lutte contre la criminalité et des faibles performances économiques du pays sous sa présidence[18]. Le PRI s'écroule lors des élections de 2018. Son score à l’élection présidentielle tombe à 17 %, contre 39 % six ans plus tôt. Il ne conserve que 8 % des sièges à la Chambre basse et 17 % au Sénat (contre 40 % dans les deux chambres auparavant). La multiplication des scandales de corruption ont joué un rôle important dans sa chute de popularité[18].

En dépit des efforts de « régénération » qu'entendait soutenir le PRI après son passage dans l'opposition, entre 2000 et 2012, une série de scandales éclabousse l’administration du président Peña Nieto[19].

En avril 2017, l’ex-gouverneur de Veracruz Javier Duarte, autrefois désigné comme l'incarnation de cette régénération, est arrêté au Guatemala après six mois de fuite accusé d'avoir détourné des centaines de millions de dollars par l'intermédiaire d’entreprises fantômes qui bénéficiaient de contrats publics. L'accusation éprouve des difficultés a réunir des preuves opposables devant un tribunal[20],[21].

L'ex-gouverneur de l'État de Chihuahua, César Duarte Jáquez, est en cavale depuis mai 2017[19] ; quant au gouverneur de Quintana Roo, Roberto Borge Angulo, il est également inculpé pour corruption en juin 2017 après avoir été capturé au Panama.

L'ex-gouverneur de l'État de Tamaulipas Tomás Yarrington (es) (qui était en fuite depuis 2012) a été capturé le 9 avril 2017 à Florence et emprisonné au Mexique, puis extradé aux États-Unis le 20 avril 2018, faisant l'objet d'accusations de corruption, d'extorsion, de fraudes, de blanchiment et de liens avec le crime organisé (son procès est prévu pour 2020 et devrait se tenir à Brownsville).

Mercedes del Carmen Guillén Vicente (es), et qui fut secrétaire générale du gouvernement du Tamaulipas (no 2 de l'État) durant la gouvernance de Yarrington, puis procureure générale de cet État, a fait l'objet de sanctions par le pouvoir judiciaire fédéral le 21 février 2017 pour obstruction à la justice dans les affaires concernant l'ex-gouverneur de l'État du Chiapas Juan Sabines Guerrero et celles concernant l'ex procureur général de la PGR (es) Jesús Murillo Karam (es), alors qu'elle occupait le poste de présidente de la commission fédérale de gouvernance[22],[23].

Le cartel dirigé par le narcotrafiquant Joaquín Guzmán aurait versé des pots-de-vin à tous les échelons gouvernementaux sous le PRI, dont 100 millions de dollars au président Pena Nieto[18].

Le PRI se présente dans sa déclaration de principes comme un parti « nationaliste, démocratique et populaire »[24].

Le PRI est membre de plein droit de l'Internationale socialiste et de la COPPPAL. En juin 2014, le PRI organise le Conseil mondial de l'Internationale socialiste qui s'est tenu à Mexico[25],[26],[27],[28].

Parti national révolutionnaire
Portrait Président Durée
1
Manuel Pérez Treviño 4 mars 1929 - 11 février 1930
2
Basilio Vadillo 11 février 1930 - 22 avril 1930
3
Emilio Portes Gil 22 avril 1930 - 15 octobre 1930
4
Lázaro Cárdenas 15 octobre 1930 - 25 août 1931
5
Manuel Pérez Treviño 28 août 1931 - 12 mai 1933
6
Melchor Ortega Camarena 12 mai 1933 - 9 juin 1933
7
Carlos Riva Palacio 25 août 1933 - 14 décembre 1934
8
Matías Ramos 14 décembre 1934 - 15 juin 1935
9
Emilio Portes Gil 15 juin 1935 - 26 août 1936
10
Silvano Barba González 26 août 1936 - 2 avril 1938
Parti de la Révolution mexicaine
Portrait Président Durée
10
Silvano Barba González 26 août 1936 - 2 avril 1938
11
Luis I. Rodríguez 2 avril 1938 - 19 juin 1939
12 Heriberto Jara Corona 19 juin 1939 - 2 décembre 1940
13
Florencio Padilla 2 décembre 1940 - 19 janvier 1946
Parti révolutionnaire institutionnel
Portrait Président Durée
14
Rafael Pascasio Gamboa 19 janvier 1946 - 5 décembre 1946
15
Rodolfo Sánchez Taboada 4 décembre 1946 - 4 décembre 1952
16
Gabriel Leyva Velázquez 4 décembre 1952 - 26 avril 1956
17
Agustín Olachea 26 avril 1956 - 3 décembre 1958
18
Alfonso Corona del Rosal 4 décembre 1958 - 1er décembre 1964
19
Carlos Alberto Madrazo Becerra 6 décembre 1964 - 22 novembre 1965
20
Lauro Ortega Martínez 22 novembre 1965 - 27 février 1968
21
Alfonso Martínez Domínguez 27 février 1968 - 7 décembre 1970
22
Manuel Sánchez Vite 7 décembre 1970 - 21 février 1972
23
Jesús Reyes Heroles 21 février 1972 - 25 septembre 1975
24
Porfirio Muñoz Ledo 25 septembre 1975 - 4 décembre 1976
25
Carlos Sansores Pérez 4 décembre 1976 - 8 février 1979
26
Gustavo Carvajal Moreno 8 février 1979 - 19 mars 1981
27
Javier García Paniagua 19 mars 1981 - 14 octobre 1981
28
Pedro Ojeda Paullada 14 octobre 1981 - 2 décembre 1982
29
Adolfo Lugo Verduzco 2 décembre 1982 - 8 décembre 1986
30
Jorge de la Vega Domínguez 8 octobre 1986 - 3 décembre 1988
31
Luis Donaldo Colosio 3 décembre 1988 - 13 avril 1992
32
Rafael Rodríguez Barrera 13 avril 1992 - 14 mai 1992
33
Genaro Borrego Estrada 14 mai 1992 - 30 mars 1993
34
Fernando Ortiz Arana 30 mars 1993 - 13 mai 1994
35
Ignacio Pichardo Pagaza 13 mai 1994 - 3 décembre 1994
36
María de los Ángeles Moreno 3 décembre 1994 - 19 août 1995
37 Santiago Oñate Laborde 19 août 1995 - 13 décembre 1996
38
Humberto Roque Villanueva 15 décembre 1996 - 11 septembre 1997
39
Mariano Palacios Alcocer 11 septembre 1997 - 31 mars 1999
40
José Antonio González Fernández 1er avril 1999 - 30 novembre 1999
41
Dulce María Sauri Riancho 1er décembre 1999 - 4 mars 2002
42
Roberto Madrazo 4 mars 2002 - 31 août 2005
43
Mariano Palacios Alcocer 31 août 2005 - 3 mars 2007
44
Beatriz Paredes Rangel 4 mars 2007 - 4 mars 2011
45
Humberto Moreira 4 mars 2011 - 2 décembre 2011
46
Cristina Díaz Salazar 2 décembre 2011 - 8 décembre 2011
47
Pedro Joaquín Coldwell 8 décembre 2011 - 30 novembre 2012
48
Cristina Díaz Salazar 30 novembre 2012 - 11 décembre 2012
49
César Camacho Quiroz 11 décembre 2012 - 20 août 2015
50
Manlio Fabio Beltrones 20 août 2015 - 20 juin 2016
51 Carolina Monroy del Mazo 21 juin 2016 - 12 juillet 2016
52
Enrique Ochoa Reza 13 juillet 2016 - 2 mai 2018
53
René Juárez Cisneros 2 mai 2018 - 16 juillet 2018
54
Claudia Ruiz Massieu 16 juillet 2018 - 18 août 2019
55
Alejandro Moreno Cárdenas 18 août 2019 - en cours
  1. (en) Kathleen Bruhn, Urban Protest in Mexico and Brazil, Cambridge University Press, 2008 (lire en ligne), p. 18.
  2. (en) K. Larry Storrs, Mexico-U.S. Relations, Stanford University Press, 2005 (lire en ligne), p. 56.
  3. (en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, 2010 (lire en ligne), p. 141.
  4. Renaud Lambert, « Au Mexique, la tentation de l’espoir », Le Monde diplomatique,‎ 1er juin 2018 (lire en ligne, consulté le 1er juillet 2018).
  5. (es) « Nota sobre el nacionalismo claudicante », sur nexos.com.mx.
  6. (es) « Se transforma el PRI en “socialdemócrata” por acuerdo de su comisión de deliberación - La Jornada », sur jornada.unam.mx, 2 août 2008.
  7. (es) Comparative Politics (lire en ligne).
  8. (en) Kathleen Bruhn, Urban Protest in Mexico and Brazil, Cambridge University Press, 2008 (lire en ligne), p. 18.
  9. (en) K. Larry Storrs, Mexico-U.S. Relations, Stanford University Press, 2005 (lire en ligne), p. 56.
  10. (en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, 2010 (lire en ligne), p. 141.
  11. (es) Lic. Armando Vázquez, Breve Historia y Hechos del Partido Revolucionario Institucional-Archivo confidencial, Hermosillo, Sonora, Editorial J. Costilla SA de CV, 2005.
  12. Henry B. Parkes (préf. Jacques Soustelle), Histoire du Mexique, Paris, Payot, 1939, 429 p. (ISBN 2-228-12790-6).
  13. (es) Lorenzo Meyer, Historia de la Revolución Mexicana, vol. 13 : Los conflictos sociales y los gobiernos del Maximato (1928-1934), México D.F., El Colegio de México, 1980, 335 p. (ISBN 968-12-0084-5).
  14. (es) « Breve Historia del PRI : PRM (1938-1946) » - Site officiel (voir archive)
  15. a et b « Au Mexique, la presse au service d’une tyrannie invisible », Le Monde diplomatique,‎ 1er novembre 2017 (lire en ligne, consulté le 15 décembre 2017).
  16. Renaud Lambert, « Au Mexique, la tentation de l’espoir », sur Le Monde diplomatique, 1er juin 2018
  17. « Le massacre de Mexico en 1968, symbole de l'impunité », Le Monde,‎ 2 octobre 2008 (lire en ligne)
  18. a b et c « Mexique : le PRI en chute libre », sur perspective.usherbrooke.ca, 29 janvier 2019
  19. a et b Frédéric Saliba, « Au Mexique, le Parti révolutionnaire institutionnel rattrapé par les scandales », Le Monde,‎ 17 avril 2017 (lire en ligne).
  20. (es) « Javier Duarte es inocente », sur excelsior.com.mx, 20 juillet 2017.
  21. (es) Congelan los procesos penales contra Javier Duarte en Veracruz : [1].
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