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Perroquet jaco — Wikipédia

  • ️Sun Mar 13 2016

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Psittacus erithacus

Le Gris du Gabon ou Perroquet jaco (Psittacus erithacus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Psittacidae. C'est le meilleur parleur parmi les perroquets et le plus vendu en France et en Belgique[1].

Son nom normalisé CINFO est perroquet jaco, mais il est appelé de différentes façons dans le langage courant et commercial. Outre gris du Gabon, il est aussi couramment appelé gris d'Afrique et gris du Congo.

Son nom latin vient de psittacus, signifiant "perroquet" , et erithacus, issu du grec ancien εριθακος (erithakos) et désignant un oiseau imitateur non identifié, généralement associé au rouge-gorge ou au rougequeue mais ayant possiblement désigné le gris du Gabon chez le philosophe Porphyrius Tyrius[2].

squelette du Jaco

La peau qui recouvre le pourtour de l’œil est nue et blanchâtre[3]. L’iris est jaunâtre. La tête est écaillée de blanc sur un fond gris, couleur se poursuivant en se fonçant progressivement, en allant vers le dos et la poitrine[4]. Les ailes sont gris moyen. Les rectrices et les couvertures sus-caudales sont rouges écarlate brillant[3],[4],[5]. Le bec et les pattes varient du gris au brun noirâtre. Les juvéniles immatures ont davantage de rouge, notamment du rouge foncé sur l'extrémité des rectrices et des iris gris.

Il pèse entre 400 et 500 g[3] et mesure environ 40 cm de long.

Il est très proche du Perroquet timneh, qui était anciennement considéré comme une sous-espèce du perroquet jaco. Celui-ci mesure entre 30 et 35 cm de long et a des plumes rectrices sur sa queue de couleur marron à brun foncé et non rouges. Elle est aussi globalement d'un gris plus foncé[4].

Distribution géographique du Gris du Gabon

Le gris du Gabon habite le centre ouest de l'Afrique, de la Guinée à l'ouest du Kenya. On trouve également des populations à Bioko et Principe, ainsi qu'en Guinée-Bissau et au sud du Mali. Le fleuve Comoé ivoirien constitue une séparation approximative entre la distribution de P. erithacus (à l'est) et celle de son proche cousin P. timneh (à l'ouest)[4].

On le trouve dans les forêts (primaires ou secondaires), de préférence ouvertes, et les savanes boisées[6]. Il tend à sortir de la forêt le jour pour chercher de la nourriture et à s'y réfugier la nuit[7]. Selon les zones et les saisons, on peut trouver entre 6 et 63 individus par km2[6].

Le perroquet jaco se nourrit majoritairement de fruits, ainsi que de fleurs, de bourgeons et de graines. Il est également capable de consommer des herbes. Il est assez flexible et modifie son alimentation en fonction des saisons. Un des fruits les plus importants est celui du palmier à huile, qui est disponible toute l'année[8].

La période de reproduction du gris du Gabon commence en mars, et dure jusqu'à la fin avril, pour une ponte entre la fin d'avril et la fin mai. Celle-ci dure généralement entre 6 et 11 jours, en fonction du nombre d'œufs, généralement compris entre 2 et 3 avec des extrêmes allant de 1 à 5. Les œufs mesurent en moyenne 38,3 × 31,3 mm, et sont de couleur blanche. L'incubation dure entre 29 et 33 jours[9].

Les jeunes gris du Gabon sont relativement petits et mesurent environ 3 sur 4 cm[3]. Ils sont nourris par régurgitation de nourriture liquide comme c'est le cas chez d'autres Psittacidés ; le mâle s'occupe de chercher la nourriture et la transmettre à la femelle qui la transmet ensuite à ses petits. Ces derniers ne quittent le nid que 147 jours en moyenne après l'éclosion[9].

Entre 65 et 70% des nichées arrivent à leur terme ; parmi les échecs, la moitié est due à la prédation, suivie de la désertion du nid, de l'infiltration d'eau de pluie et de la chute des petits[9].

C’est un oiseau grégaire, mais lorsqu’il atteint la maturité sexuelle, le gris du Gabon se choisit une partenaire et s’unit pour la vie.

  • Œufs et nouveau-nés

    Œufs et nouveau-nés

  • Nouveau-né d'un jour

    Nouveau-né d'un jour

  • Œuf de Psittacus erithacus - Muséum de Toulouse

    Œuf de Psittacus erithacus - Muséum de Toulouse

perroquet gris du Gabon
Psittacus erithacus

Le gris du Gabon peut atteindre un âge avancé en captivité. Il existe des cas recensés de gris du Gabon atteignant entre 73 et 93 ans, mais leur fiabilité est mise en doute. Le record le plus fiable serait de 49 ans[10]. L'espérance de vie à l'âge adulte médiane en captivité est seulement de 8,2 ans, et dépend beaucoup des conditions de vie[11].

Les nids de gris du Gabon sont notamment la cible du Palmiste africain et d'autres rapaces, ainsi que des écureuils[9].

Le gris du Gabon est capable d'utiliser un miroir et de réagir à son propre reflet d'une manière similaire à des mammifères comme le dauphin ou les grands singes, voire comme les bébés humains. Ce sont les premiers oiseaux chez qui de tels comportements sont observés[12].

À la suite de l'étude phylogénique de Melo & O’Ryan (2007), le Congrès ornithologique international, dans sa classification de référence (version 4.2, 2014), divise cette espèce en deux. La sous-espèce P. e. timneh, qui est génétiquement différente, avec un plumage, un bec et des vocalisations différents, devient l'espèce Perroquet timneh (Psittacus timneh) avec une nouvelle sous-espèce P. t. princeps, la sous-espèce principale devenant ainsi une espèce monotypique.

Le gris du Gabon est classé comme "en danger" par l'UICN depuis 2016, en raison de son rapide déclin. Le nombre d'individus précis est cependant inconnu[1], mais a été estimé entre 500 000 et 12 700 000 individus entre 1990 et 2001[13].

Les populations de gris du Gabon régressent à cause du déboisement et anciennement du négoce. Ainsi, 360 000 individus ont été exportés entre 1994 et 2003, destinés à l'Europe pour 80 % d'entre eux.

Après 35 ans passés en annexe II (commerce international réglementé) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) (entre 1981 et 2016), le gris du Gabon est maintenant en annexe I, ce qui signifie que son commerce international est interdit[14].

  1. a et b UICN, consulté le 16 mars 2024
  2. James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, 2010 (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  3. a b c et d « Perroquet jaco Psittacus erithacus - Grey Parrot », sur oiseaux.net (consulté le 2021).
  4. a b c et d Ron Demey et Benoît. Paepegaey, Oiseaux de l'Afrique de l'Ouest (ISBN 978-2-603-02396-9 et 2-603-02396-9, OCLC 944442325, lire en ligne)
  5. Georges Bouet, Oiseaux d'Afrique tropicale, 1955
  6. a et b (en) Simon A. Tamungang, Mathias A. Onabid, Taku Awa et Victor S. Balinga, « Habitat Preferences of the Grey Parrot in Heterogeneous Vegetation Landscapes and Their Conservation Implications », International Journal of Biodiversity, vol. 2016,‎ 13 mars 2016, p. 1–10 (ISSN 2314-4149 et 2314-4157, DOI 10.1155/2016/7287563, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  7. (en) John B Amuno, Renato Massa et Christine Dranzoa, « Abundance, movements and habitat use by African Grey Parrots ( Psittacus erithacus ) in Budongo and Mabira forest reserves, Uganda », Ostrich, vol. 78, no 2,‎ juin 2007, p. 225–231 (ISSN 0030-6525 et 1727-947X, DOI 10.2989/OSTRICH.2007.78.2.17.97, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  8. (en) Tamungang, S A et Ajayi, S S, « Diversity of food of the Grey Parrot Psittacus erithacus in Korup National Park, Cameroon », Bulletin of the African Bird Club, vol. 10,‎ mars 2003 (lire en ligne)
  9. a b c et d (en) Ghislain Noé Kougoum Piebeng, Simon Awafor Tamungang et Alexis Teguia, « Breeding biology of African grey parrot (Psittacus erithacus) in Kom National Park (South-Cameroon) and implications to the species conservation », International Journal of Biological and Chemical Sciences, vol. 11, no 5,‎ 11 janvier 2018, p. 1948 (ISSN 1997-342X et 1991-8631, DOI 10.4314/ijbcs.v11i5.2, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  10. (en) K. Brouwer, M. L. Jones, C. E. King et H. Schifter, « Longevity records for Psittaciformes in captivity », International Zoo Yearbook, vol. 37, no 1,‎ janvier 2000, p. 299–316 (ISSN 0074-9664 et 1748-1090, DOI 10.1111/j.1748-1090.2000.tb00735.x, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  11. (en) A. M. Young, E. A. Hobson, L. Bingaman Lackey et T. F. Wright, « Survival on the ark: life‐history trends in captive parrots », Animal Conservation, vol. 15, no 1,‎ février 2012, p. 28–43 (ISSN 1367-9430 et 1469-1795, PMID 22389582, PMCID PMC3289156, DOI 10.1111/j.1469-1795.2011.00477.x, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  12. (en) Irene M. Pepperberg, Sean E. Garcia, Eric C. Jackson et Sharon Marconi, « Mirror use by African Grey parrots (Psittacus erithacus). », Journal of Comparative Psychology, vol. 109, no 2,‎ juin 1995, p. 182–195 (ISSN 1939-2087 et 0735-7036, DOI 10.1037/0735-7036.109.2.182, lire en ligne, consulté le 16 mars 2024)
  13. (en) Nigel Collar, Josep del Hoyo, Guy M. Kirwan et Christopher J. Sharpe, « Gray Parrot (Psittacus erithacus), version 1.1 », Birds of the World,‎ 2020 (DOI 10.2173/bow.grepar.01.1, lire en ligne, consulté le 20 août 2022)
  14. « La CITES met un terme au commerce des perroquets gris du Gabon », sur IFAW.org, 2 octobre 2016 (consulté le 31 octobre 2016)