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Le monde étrusque est une ancienne civilisation qui s'est développée dans le nord de la botte italienne pendant l'Antiquité avant l'ascension du monde romain.
Cette civilisation, à la confluence des mondes grec et celtique, a créé une culture originale qui annonce celle de Rome. Elle a laissé peu de traces, mais on peut encore admirer les magnifiques fresques des tombeaux témoins de sa grandeur, les poteries, a figure nere et a figure rosse, nombreuses dans les musées d'archéologie italiens, côtoyant leurs urnes funéraires figurées et illustrées, et les milliers de traces écrites, devenues moins énigmatiques par les travaux des chercheurs depuis une cinquantaine d'années.
La divination domine tous les actes de la vie des Étrusques, et ce sont les haruspices qui appliquent les rituels de l'Etrusca disciplina, aussi bien pour la fondation des villes, le bornage des limites de propriété, le cadastre, le percement des canalisations et des puits...
La vie quotidienne chez les Étrusques dont les détails ne sont sensibles qu'à travers les représentations qui nous sont parvenues (fresques des tombes, peintures des vases, quelques textes) s'accompagnait de leur intérêt pour la divination dont les pratiques diverses leur permettent la prise de décision, au jour le jour à toute occasion : l'observation du vol des oiseaux de proie dans le ciel, de la foudre, des foies d'animaux sacrifiés, par leurs officiants, les haruspices. Les nombreuses divinités protégeant leurs maisons étaient présentes sur chaque autel familial et même jusqu'au faîte de la toiture et nombre de leurs coutumes et rituels nous sont connus par leur appropriation par le monde romain.
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bb/Statuettevotive.jpg/50px-Statuettevotive.jpg)
Même si de nombreuses pièces étrusques nous sont parvenues depuis la Renaissance, elle n'ont été découvertes que fortuitement (Ombra della sera, Chimère d'Arezzo). Les quelques sites ouverts étaient connus mais ne révélaient que les soubassements de constructions, depuis longtemps démolies, souvent considérés comme carrière. Quelques tombeaux étaient accessibles mais l'archéologie systématique des tombes étrusques ne remonte qu'au XIXe siècle, due, en, grande partie aux nombreux pillages des tombaroli dont les découvertes inondaient le marché de l'art antique. Peu scrupuleux, il détruisaient les grandes pièces pour les sortir des tombes dans lesquelles ils s'étaient introduits. Il fallut attendre l'invention d'un périscope spécial (le périscope Nistri, instrument d'optique mis au point par un département de l'École polytechnique de Milan par Carlo Maurilio Lerici), destiné à découvrir visuellement l'intérieur des tombes pour se permettre de creuser un tunnel d'accès assez grand pour en extraire les énormes sarcophages figurés des tombes familiales. C'est alors que les fresques des parois ont été découvertes, protégées des outrages du temps depuis leur réalisation. Certaines de ces fresques ont été détachées (une technique spéciale a été mise au point pour ce faire) puis transférées dans des reconstitutions de leur tombe originelle pour les mettre en valeur, muséographiées dans les grands musées (Tarquinia, Pérouse, Volterra). Les fresques restées dans leur lieu d'origine sont souvent trop dégradées pour leur transfert, et les visiteurs (Monterozzi) les découvrent au bout d'un long escalier descendant vers une porte vitrée et blindée.
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La langue étrusque fut parlée sur un territoire de l'Italie centrale, correspondant grosso modo à l'actuelle Toscane (qui lui doit son nom).
Un ensemble limité d'inscriptions en langue étrusque est conservé jusqu'à ce jour, dûment répertorié et provenant pour la plupart d'entre elles de Campanie, du Latium, mais aussi d'endroits plus éloignés.
La numération étrusque est à base 10. Les Étrusques écrivent IIII pour 4 (comme cela subsiste sur les cadrans d'horloge). La pratique de la soustraction jusqu'à 3 chiffres est courante et ils écrivent 17 (ci-em zathrum : 3 ôté de 20), 18 (esl-em zathrum : 2 ôté de 20), 19 (thun-em zathrum : 1 ôté de 20)...
- Dans la culture romaine :
Les jeux (les Ludi, le tripudium, le bige, le quadrige, les combats de gladiateurs issu du jeu de Phersu), l'atrium, les Ides, le banquet, les insignes du pouvoir (le siège curule, le triomphe, les faisceaux des licteurs...), le Laticlave, les institutions sacrées, la trinité ou triade (tria nomina), les dieux d'origine étrusque : Pénates, Lares, Mânes, le pomerium de délimitation de l'emplacement d'une ville..., les premiers monuments à Rome, le transfert d'éléments de la culture grecque (alphabet...), le système des noms propres, la légion, l'hydraulique étrusque d'assèchement des marais (la cloaqua maxima du forum romain, les puits), les collèges sacerdotaux, les archives, le conseil fédéral...
Le renouveau de l'intérêt scientifique porté aux Étrusques depuis une cinquantaine d'années a vu apparaître des ouvrages qui font autorité et qui constituent une base bibliographique de références :
En France, plusieurs universitaires, par leurs ouvrages, permettent l'abord d'une histoire moins mystérieuse sur leurs origines :
- Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1961, réédit. 1989
- Jean-Paul Thuillier :
- Les Étrusques, la fin d'un mystère ?, Découvertes Gallimard, Paris, 1990
- Dominique Briquel :
- La Civilisation étrusque, éditions Fayard, Paris, 1999.
Certains de ses ouvrages sont en possession de contributeurs wikipédia (voir la biblio des wikipédistes).
L'étruscomanie qui s'était développée dès la Renaissance, par la simple accumulation de vestiges, se poursuit au XVIIIe siècle et s'accroît par la découverte des grands sites et de leurs tombes peintes. Cet engouement se traduira même par l'établissement d'un style étrusque qui touchera l'ameublement, un goût pour les objets « à l'étrusque » qui favorisera également le pillage à grande échelle par les tombaroli, et la fabrication de faux qui se poursuivra aux XIXe et XXe siècles.