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Risque sismique dans la Gironde — Wikipédia

  • ️Mon Apr 18 2005

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Risque sismique
dans la Gironde

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Image illustrative de l’article Risque sismique dans la Gironde
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Zonage sismique
1-très faible 319 communes
2-faible 216 communes
modifier 

Le risque sismique dans la Gironde est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département de la Gironde (région Nouvelle-Aquitaine, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type séisme se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.

Les 535 communes du département se répartissent en deux zones : 319 sont en zone sismique « très faible » et 216 sont en zone « faible ». Selon les zones, certains bâtiments doivent respecter la réglementation parasismique les concernant.

La base de données SisFrance des séismes historiques en France, gérée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), recense les événements ressentis dans au moins une commune du département au cours des 500 dernières années. Ces séismes historiques n’ont jamais entraîné de dommages matériels importants. Les vingt les plus récents sont les suivants[1] :

Date Heure Localisation épicentrale[note 1] Région ou pays
de l'épicentre
Intensité
épicentrale
18 avril 2005 6 h 42 min 50 s Ile d'Oléron Charentes 4,5
6 janvier 1989 19 h 33 min 9 s Bigorre (Campan) Pyrénées Centrales 5,5
6 janvier 1982 16 h 32 min 49 s Pays Basque (Saint-Jean-le-Vieux) Pyrénées Occidentales 6,5
3 mars 1980 13 h 21 min 29 s Ossau (Arudy) Pyrénées Occidentales 3,5
2 mars 1980 2 h 22 min 32 s Ossau (Arudy) Pyrénées Occidentales 5
1er mars 1980 22 h 5 min 56 s Ossau (Arudy) Pyrénées Occidentales 3,5
29 février 1980 21 h 1 min 58 s Ossau (Arudy) Pyrénées Occidentales 6
29 février 1980 20 h 40 min 50 s Ossau (Arudy) Pyrénées Occidentales 7,5
6 janvier 1973 2 h 6 min 38 s Ile d'Oléron Charentes 5
11 septembre 1972 7 h 48 min 32 s Ile d'Oléron Charentes 5
7 septembre 1972 22 h 26 min 54 s Ile d'Oléron Charentes 7
13 août 1967 22 h 7 min 50 s Béarn (Arette) Pyrénées Occidentales 8
25 novembre 1958 2 h 23 min 57 s Bigorre (Heches) Pyrénées Centrales 6,5
20 juillet 1958 19 h 27 min 15 s Ile d'Oléron Charentes 6
7 janvier 1955 8 h 21 min 20 s Ile d'Oléron Charentes 5
28 septembre 1935 16 h 17 min 50 s Angoumois (Rouillac) Charentes 7
22 février 1924 15 h 32 min 35 s Béarn (S. Arthez-d'Asson) Pyrénées Occidentales 7
19 novembre 1923 3 h 55 min Val d'Aran (Viella) Espagne 8
10 juillet 1923 5 h 31 min 12 s Navarre (Berdun) Espagne 7,5
15 septembre 1912 1 h 59 min Aragon (Jaca ?) Espagne 6,5

Pour chaque commune du territoire national, un aléa sismique, c'est-à-dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur une période de temps donnée, a pu être défini à partir de l'analyse des données de la sismicité historique (données issues de témoignages et de documents bibliographiques recensés depuis environ 1 000 ans), des données instrumentales (mesurées par des appareils depuis une cinquantaine d’années) et par l'identification des failles actives. Le précédent zonage sismique de 1991, en vigueur jusqu’à fin avril 2011, se fondait sur des données sismologiques antérieures à 1984. Le nouveau zonage a bénéficié de l’amélioration de la connaissance de la sismicité historique et des nouvelles données de sismicité instrumentale et historique depuis 1984[2]. À l’issue de cette étude probabiliste, une nouvelle carte nationale de l’aléa sismique a été publiée par le ministère chargé de l'écologie le 21 novembre 2005[2] et a abouti à un découpage de la France en cinq zones de sismicité défini par décret du 22 octobre 2010[3] (article D563-8-1 du code de l’environnement), allant de la zone 1, de sismicité très faible, à la zone 5, de sismicité forte.

Depuis 2011, le département se répartit en deux zones de sismicité[3] :

Zone de sismicité Nombre de communes
1 - très faible 319
2 - faible 216
3 - modérée 0
4 - moyenne 0

Les travaux de réduction de la vulnérabilité (mitigation) des enjeux bâtis passe par une vérification de la conformité des structures aux règles parasismiques en vigueur.

L’objectif de la réglementation parasismique est la sauvegarde des vies humaines pour une secousse dont le niveau d’agression est fixé pour chaque zone de sismicité, dans des limites économiques supportables pour la société[4]. Les articles R563-1 à R563-8 du Code de l’environnement distinguent deux types d’ouvrages :

  • les ouvrages « à risque normal » comprenant les bâtiments, équipements et installations pour lesquels les conséquences d’un séisme demeurent circonscrites à leurs occupants et à leur voisinage immédiat»[5] ;
  • les installations classées « à risque spécial » correspondant « aux bâtiments, équipements et installations pour lesquels les effets sur les personnes, les biens et l’environnement de dommages même mineurs résultant d’un séisme peuvent ne pas être circonscrits au voisinage immédiat desdits bâtiments, équipements et installations ». La nouvelle réglementation parasismique, définie par l'arrêté du 4 octobre 2010, s'impose à ces ouvrages, quel que soit le niveau d'aléa[6].

La catégorisation des bâtiments est la suivante[7] :

Catégorie d'importance Illustration Description
I * Bâtiments dans lesquels il n'y a aucune activité humaine nécessitant un séjour de longue durée
II * Habitations individuelles
* Établissements recevant du public (ERP) de catégories 4 et 5
* Habitations collectives de hauteur inférieure à 28 m
* Bureaux ou établissements commerciaux non ERP, h ≤ 28 m, max. 300 personnes
* Bâtiments industriels pouvant accueillir au plus 300 personnes
* Parcs de stationnement ouverts au public.
III * ERP de catégories 1, 2, et 3
* Habitations collectives et bureaux, h > 28 m
* Bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes
* Établissements sanitaires et sociaux
* Centres de production collective d'énergie
* Établissements scolaires
IV * Bâtiments indispensables à la sécurité civile, la défense nationale et le maintien de l'ordre public
* Bâtiments assurant le maintien des communications, la production et le stockage d'eau potable, la distribution publique de l'énergie
* Bâtiments assurant le contrôle de la sécurité aérienne
* Établissements de santé nécessaires à la gestion de crise Centres météorologiques

Selon qu'il s'agisse de constructions neuves ou de travaux sur constructions existantes, les règles parasismiques applicables àdépendent de la zone sismique, de la catégorie du bâtiment, ainsi que du niveau de modification envisagé sur la structure[7] :

Zone Catégorie
de bâtiment
Bâti neuf
Règles
Bâti existant
Types de travaux Règles de construction
2 - faible IV Eurocode 8[8]
{\displaystyle a_{gr}} = 0,70 m/s2
> 30% de SHON créée
> 30% de plancher supprimé à un niveau
Eurocode 8[8]
{\displaystyle a_{gr}} = 0,42 m/s2

Le Programme National de Prévention du Risque Sismique, appelé Plan Séisme, établi par l’État français, qui s’est achevé à la fin de l’année 2010, a permis d'améliorer la prise en compte du risque sismique dans les constructions grâce, en partie, à l’élaboration d'un nouveau corpus réglementaire, et préalablement, la modification du zonage sismique établi à partir d'études probabilistes[9].

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU) permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées, en vertu de l’article L.101-2 du code de l’urbanisme[10].

En zone de sismicité très faible, aucune réglementation parasismique n'est imposée à l'exception des bâtiments à risque spécial, ayant une réglementation spécifique.

En zone de sismicité faible (zone 2), des règles de construction para-sismiques s'appliquent pour les bâtiments neufs de catégorie III et IV et existants pour la catégorie IV en fonction du niveau de la modification apportée par les travaux : l'habitat individuel n'a aucune contrainte règlementaire à respecter en matière de norme constructive. Par ailleurs, en zone de sismicité faible, pour limiter la vulnérabilité des personnes à ce risque, l'ajout ou le remplacement des éléments non structuraux (cheminées...) doit être effectué en respectant les prescriptions de l'Eurocode 8 partie 1 pour les bâtiments de catégories III et IV.

Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales, départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs[11].

L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre. Concernant le risque sismique, seules les communes en zone de sismicité de 2 à 5 sont soumises à cette obligation, en application de l’arrêté du 19 mars 2013[12]. Le 10 juillet 2014, le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a publié un site Internet dénommé "Géorisques" dédié aux risques majeurs qui donne à l'ensemble des usagers les informations réglementaires sur les risques auxquels ils sont soumis en localisant leur habitat directement sur une carte ou en saisissant leur adresse. Ce site permet en particulier aux notaires et agences immobilières d'éditer l'état des risques naturels et technologiques à fournir obligatoirement aux acquéreurs ou locataires[13].

En cas de survenue d'un séisme de grande ampleur affectant plusieurs communes du département, le plan Orsec départemental[note 2] serait déclenché et mis en œuvre. Ce plan définit, en application de la loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile, l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, le préfet est directeur des opérations de secours. Il élabore et déclenche le dispositif Orsec[14].

Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention[15].

  1. L’épicentre est le point théorique situé à la surface terrestre à la verticale du foyer du séisme.
  2. Orsec : Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile.
  1. « Liste des séismes régionaux ressentis dans le département de la Gironde », sur sisfrance.irsn.fr (consulté le 2 mai 2020).
  2. a et b « Construction et risque sismique en France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur hthttps://www.cohesion-territoires.gouv.fr/, 22 mai 2019 (consulté le 2 mai 2020).
  3. a et b Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.
  4. « La prévention du risque sismique en France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, 7 octobre 2013 (consulté le 2 mai 2020).
  5. Article R563-3 du Code de l'environnement.
  6. « Les ICPE à risque spécial », sur planseisme.fr (consulté le 2 mai 2020).
  7. a et b « La nouvelle règlementation parasismique applicable aux bâtiments dont le permis de construire est déposé à partir du 1er mai 2011 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cohesion-territoires.gouv.fr, janvier 2011 (consulté le 1er mai 2020).
  8. a et b Application obligatoire des règles Eurocode 8
  9. « Le site internet de la prévention du risque sismique » (consulté le 2 mai 2020).
  10. « Le PLU (plan local d’urbanisme) prend-il en compte le risque sismique ? », sur planseisme.fr (consulté le 2 mai 2020).
  11. « Quelles sont les obligations des communes vis-à-vis de l’information sur les risques majeurs ? », sur planseisme.fr (consulté le 2 mai 2020).
  12. « Information de l’Acquéreur ou du Locataire (IAL) : obligations du vendeur ou du bailleur »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (consulté le 2 mai 2020).
  13. « Géorisques : un site d’information pour évaluer les risques près de chez vous »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur service-public.fr, 17 juillet 2014 (consulté le 2 mai 2020).
  14. « Présentation du dispositif ORSEC », sur mementodumaire.net (consulté le 2 mai 2020).
  15. « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur mementodumaire.net (consulté le 2 mai 2020).

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