Sélectionneur (football) — Wikipédia
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Le sélectionneur est, en football, la dénomination d'un entraîneur se trouvant à la tête d'une équipe nationale, ou régionale.
En amont de son rôle d'entraîneur, c'est-à-dire la préparation physique et tactique et la direction de l'équipe pendant un match, le sélectionneur a la fonction de choisir, parmi tous les joueurs éligibles, ceux représentant leur pays au sein de l'équipe nationale[1]. Il doit également être en mesure de gérer les attentes des supporters et des médias.
De nos jours, le sélectionneur national est généralement épaulé par une équipe expérimentée, composée d'entraîneurs adjoints, d'entraîneurs de gardiens, de préparateurs physiques, de médecins, de kinésithérapeutes et d'analystes vidéo.
Les sélections de l'équipe nationale sont d'abord effectuées par quelques dirigeants influents (1909-1919)[2], puis par des comités de sélection à partir de 1919[3]. De 1936 à 1963, l'équipe de France A dispose d'un sélectionneur et d'un entraîneur (parfois appelé tacticien[4]), deux fonctions distinctes[5]. En 1964, la FFF crée la fonction de sélectionneur-entraîneur, un poste unique[5].
Cette terminologie, couramment utilisée par la presse dans les deux premières années[6], laisse peu à peu la place au terme actuel de sélectionneur, bien que la FFF et le gouvernement utilisent officiellement le terme de « sélectionneur-entraîneur » jusque dans les années 2000, lors d'annonces de nominations[7],[8] ou remises de la Légion d'honneur[9],[10]. Le statut de sélectionneur non-entraîneur fait une brève réapparition à partir de 1988 lorsque Michel Platini est nommé sélectionneur avec Gérard Houllier comme entraîneur[note 1].
Le sélectionneur national est nommé par le comité exécutif de la FFF[7]. Initialement peu attractive et rémunératrice[6] bien que plus stable que celle d'entraîneur de club, la fonction a gagné en prestige au fil des décennies, grâce aux résultats des Bleus et aux ressources issues des droits TV et des revenus du sponsoring[12].
En Angleterre, l'« International Selection Committee » est chargé jusqu'en 1946 de sélectionner les joueurs et les entraîneurs (trainers) de l'équipe nationale, avant la création du poste de manager[13],[14],[15].
En Allemagne, le choix de l'équipe et de sa composition incombent également à un comité de match (Spielausschuss) au début du siècle. Un entraîneur est recruté en 1926 mais la responsabilité globale de l'équipe reste entre les mains du comité, qui impose par exemple la sélection d'une moitié de joueurs autrichiens à la suite de l'Anschluss[16],[17].
« Il y avait plus de sélectionneurs que de joueurs. C'était fou. Il faut faire passer les joueurs en premier, mais au Pays de Galles, c'était les sélectionneurs d'abord et les joueurs ensuite. »
John Charles, à propos d'un déplacement de son équipe nationale en Allemagne[18].
Au Pays de Galles, avant 1954, l'équipe nationale est choisie par un panel de sélectionneurs (selectors), le capitaine de l'équipe jouant le rôle d'entraîneur[19].
La Hongrie, formation majeure des années 1950, abandonne le système de sélection par comité en 1957, l'Écosse la même année, l'Italie en 1959. En Suède, en Norvège et au Danemark[20], jusque dans les années 1960, le sélectionneur est le président du comité de sélection[21] ; il est assisté d'un entraîneur[22]. La Yougoslavie conserve un comité de sélection jusqu'en 1977[23].
Le terme d'entraîneur-sélectionneur est utilisé de façon officielle en francophonie, notamment en Algérie[24], au Cameroun[25].
« Ce sont deux rôles très différents, notamment au niveau de la pression. »
« La différence entre sélectionneur et entraîneur est que sélectionneur n'est pas un travail quotidien. »
« Je n’ai été sélectionneur que pendant deux semaines, mais c’est vraiment deux boulots différents. En tant que sélectionneur, tu représentes une nation et tu peux choisir les meilleurs joueurs. En club, tu dois composer avec les joueurs à disposition, mais l’avantage, c’est que tu passes plus de temps avec eux pour leur transmettre tes idées sur le jeu et ta philosophie. »
- Pierre Cazal, Sélectionneurs des Bleus, Mareuil Éditions, 2020, 288 p. (ISBN 9782372541893)
- ↑ (en) Chris Evans, « The art of international football management – by those who’ve done it », sur The Guardian, 20 juillet 2022 (consulté le 8 décembre 2022)
- ↑ « Comités de sélection », sur fff.fr (consulté le 10 décembre 2022)
- ↑ « Les comités de sélection », sur fff.fr (consulté le 10 décembre 2022)
- ↑ Bertrand Pirel et Raphaël Perry, Bleus éphémères, Hugo Sport, 14 octobre 2021 (ISBN 2755692448)
- ↑ a et b « La liste des sélectionneurs », sur L'Obs, 1er mai 2004 (consulté le 9 décembre 2022)
- ↑ a et b « M. Henri Guérin n'est plus entraîneur - sélectionneur de l'équipe de France », Le Monde.fr, 6 septembre 1966 (lire en ligne, consulté le 10 décembre 2022)
- ↑ a et b « L'OM retrouve la Coupe et les Bleus un sélectionneur », sur L'Humanité, 18 décembre 1993 (consulté le 11 décembre 2022)
- ↑ « La déclaration de Laurent Blanc »
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- ↑ « Décret du 11 avril 2001 portant promotion et nomination »
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- ↑ « Europe - France »
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- ↑ Pierre Cazal, « Sélectionneurs des Bleus, les bonus (11/11) : comment et pourquoi le devenir ? », sur Chroniques bleues, 29 décembre 2020 (consulté le 11 décembre 2022)
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- ↑ « Fabio Capello évoque la différence entre le poste d’entraîneur et de sélectionneur », sur Le 10 Sport, 2 août 2013 (consulté le 8 décembre 2022)
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- ↑ « L'instant tactique Fabio Cannavaro », sur Onze Mondial, 21 février 2022 (consulté le 8 décembre 2022)