fr.wikipedia.org

Soumaïla Cissé — Wikipédia

  • ️Sat Nov 22 2014

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Soumaïla Cissé
Illustration.
Soumaïla Cissé en 2012.
Fonctions
Président de l'Union pour la république et la démocratie
22 novembre 201425 décembre 2020
(6 ans, 1 mois et 3 jours)
Élection 22 novembre 2014
Réélection 22 décembre 2019
Prédécesseur Younoussi Touré
Successeur Salikou Sanogo (intérim)
Gouagnon Coulibaly
Député
22 janvier 201418 août 2020
(6 ans, 6 mois et 27 jours)
Élection 24 novembre 2013
Réélection 29 mars 2020
Ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme
15 février 200018 mars 2002
(2 ans, 1 mois et 3 jours)
Président Alpha Oumar Konaré
Premier ministre Mandé Sidibé
Successeur Ousmane Sy
Ministre des Finances[N 1]
12 avril 199315 février 2000
(6 ans, 10 mois et 2 jours)
Président Alpha Oumar Konaré
Premier ministre Abdoulaye Sékou Sow
Ibrahim Boubacar Keïta
Prédécesseur Mahamar Oumar Maïga
Successeur Bakari Koné
Biographie
Date de naissance 20 décembre 1949
Lieu de naissance Tombouctou (Soudan français)
Date de décès 25 décembre 2020 (à 71 ans)
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Nature du décès Covid-19
Nationalité Malienne
Parti politique Adéma-PASJ (jusqu'à 2003)
URD (2003-2020)
Diplômé de École polytechnique universitaire de Montpellier
Profession Ingénieur-informaticien
modifier 

Soumaïla Cissé, né le 20 décembre 1949 à Tombouctou au Mali (alors Soudan français) et mort le 25 décembre 2020 à Neuilly-sur-Seine (France), est un homme politique malien. Ministre entre 1993 et 2002, il est longtemps le chef de file de l'opposition malienne et plusieurs fois candidat à la présidence de la République du pays (en 2002, 2013 et 2018).

Il naît le 20 décembre 1949 à Tombouctou[1],[2].

Ingénieur-informaticien de profession, il étudie à l'université de Dakar (Sénégal), puis à celle de Montpellier (France) et à l’Institut des sciences de l'ingénieur situé dans la même ville ; il est alors major de sa promotion[3],[4].

Il travaille au sein de grandes entreprises françaises (IBM-France, le Groupe Pechiney, le Groupe Thomson et la compagnie aérienne Air Inter) avant de rentrer au Mali en 1984 pour travailler à la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT)[3]. Cette structure est la colonne vertébrale de l’agriculture et de l’économie du pays. Soumaila Cissé devient successivement Directeur des programmes et du contrôle de gestion, puis Directeur Général de la CMDT en 1991[5].

Militant dès sa création à l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ), il devient en 1992, après l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République du Mali, secrétaire général de la présidence de la République[3].

Il est nommé ministre des Finances en 1993, ministre des Finances et du Commerce en 1994, de nouveau ministre des Finances en 1997 et ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme en 2000[3].

En janvier 2002, il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l’élection présidentielle. Il est investi par l’Adéma-PASJ comme candidat pour la succession d’Alpha Oumar Konaré. Arrivé en deuxième position au premier tour, il est battu par Amadou Toumani Touré, au second tour, obtenant 35 % des voix[6].

Considérant avoir été trahi par le président Alpha Oumar Konaré, il quitte l’Adéma-PASJ, avec une partie des militants, pour fonder l’Union pour la République et la démocratie (URD) en juin 2003[7].

Soumaïla Cissé est président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011[8],[7].

Se présentant à l’élection présidentielle de 2013, il arrive deuxième au premier tour et affronte Ibrahim Boubacar Keïta au second tour. Il reconnaît sa défaite avant même la fin du dépouillement des bulletins de vote[9]. Les résultats finaux le créditent de 22,4 %, contre 77,6 % pour Ibrahim Boubacar Keïta.

Soumaïla Cissé le 12 août 2018, lors du second tour de l'élection présidentielle.

Candidat à l'élection présidentielle de 2018, il est soutenu par les principaux chefs du mouvement Antè Abana, qui ont mis en échec le projet de révision Constitutionnelle. Parmi ces chefs, on retrouve Tiébilé Dramé, qui sera son directeur de campagne, Étienne Fakaba Sissoko, son porte-parole, ou encore l'activiste Youssouf Bathily dit Ras Bath[réf. nécessaire]. Il fait appel à l'agence de réputation numérique 35° Nord, associée à Avisa Partners, pour l'aider dans sa communication[10]. Il arrive une nouvelle fois en deuxième position du premier tour, avec 17,8 % des suffrages selon les résultats officiels, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta arrivant en tête avec 41,7 % des voix. C'est la première fois qu'un président sortant se retrouve en ballottage pour un second tour dans l'histoire du Mali[11]. L’opposition dénonce des fraudes électorales et Soumaïla Cissé appelle à un « front démocratique » contre le président sortant[12] tout en déposant des recours contre les résultats de l'élection[13]. Il ne parvient toutefois pas à rallier le soutien des candidats éliminés[14]. Il est battu au second tour, obtenant 32,8 % des voix. Il conteste sa défaite, dénonçant des fraudes[15].

Le 25 mars 2020, durant la campagne pour les élections législatives, le convoi de Soumaïla Cissé est attaqué par des hommes à moto[16]. Son garde du corps est tué, deux de ses proches sont blessés, Cissé et onze membres de son équipe de campagne sont enlevés[16]. Cinq des otages seront ensuite libérés pour aller annoncer aux autorités maliennes que Cissé était gardé vivant[16]. La piste de djihadistes d'Amadou Koufa, liés à Al-Qaïda, est privilégiée[17], mais, dans le contexte sécuritaire et politique du Mali, elle n'est pas confirmée[16].

Durant sa détention, Soumaïla Cissé est réélu au premier tour des législatives, le 29 mars[17]. Des négociations sont menées par le « maire de Niafounké et un groupe de notables » de la région avec ses ravisseurs. Le 3 avril, des otages sont libérés mais pas Cissé[17]. Le 16 juin 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta affirme savoir que Cissé est toujours vivant[18]. Entre-temps, l'Assemblée nationale est dissoute le 19 août 2020 après un coup d'État[19]. Le 21 août suivant, le Comité international de la Croix-Rouge annonce que Soumaïla Cissé a pu transmettre des lettres à sa famille, qui était sans contact avec lui depuis des mois[20].

Le 9 octobre 2020, six mois après son enlèvement, les islamistes libèrent Soumaïla Cissé, en même temps que l'otage française Sophie Pétronin et deux autres otages italiens, à la suite de la libération de plus de 200 djihadistes et combattants par les autorités qui dirigent le Mali depuis le coup d'État du 18 août précédent[21],[22].

Deux mois après avoir retrouvré la liberté, Soumaïla Cissé est atteint par la Covid-19. Évacué en France, il meurt à Neuilly-sur-Seine le 25 décembre 2020[23].

  1. Ministre des Finances et du Commerce de 1994 à 1997.
  1. « Soumaïla CISSÉ – URD », sur urd-mali.org (consulté le 5 octobre 2017)
  2. Retour au bercail pour Soumaila Cissé
  3. a b c et d R-J Lique, « Soumaïla Cissé - biographie », Afrique Express (consulté le 29 septembre 2011)
  4. Tanguy Berthemet, « Mali : le combat feutré de Soumaïla Cissé », in Le Figaro, mercredi 7 août 2013, page 5.
  5. https://www.greens-efa.eu/legacy/fileadmin/dam/Documents/Events/2013_02_27_Mali_Comment_gagner_la_paix/Resume%20Bio%20Soumaila%20Cisse.pdf
  6. Pierre Boilley, « Présidentielles maliennes : l’enracinement démocratique? », Politique africaine, vol.86,‎ 2002 (lire en ligne)
  7. a et b Cherif Ouazani, « Mali : Soumaïla Cissé enfin libre... », Jeune Afrique,‎ 10 juin 2011 (lire en ligne)
  8. Stéphane Ballong, « Soumaïla Cissé : d’une présidence l’autre? », Jeune Afrique,‎ 10 juin 2011 (lire en ligne)
  9. « Mali: Cissé reconnaît sa défaite et félicite son rival », Le Figaro, 12 août 2013 (consulté le 13 août 2013)
  10. Benjamin Roger, Vincent Duhem et Mathieu Olivier, « Avisa Partners et 35°Nord : du Mali à la Guinée, les dessous d’un lobbying orchestré depuis Paris », sur le site Jeune Afrique, 15 décembre 2022 (consulté le 8 avril 2023)
  11. « Présidentielle au Mali : second tour entre le sortant et le chef de l’opposition », sur Le Monde.fr (consulté le 4 août 2018)
  12. « Présidentielle au Mali : distancé par IBK, Cissé appelle à un "front démocratique" - France 24 », France 24,‎ 4 août 2018 (lire en ligne, consulté le 4 août 2018)
  13. « Mali - Élection présidentielle : l'opposition dépose des recours », sur Le Point Afrique (consulté le 5 août 2018)
  14. Le Point, magazine, « Le Mali retourne aux urnes dimanche, "IBK" en pole position », sur Le Point (consulté le 10 août 2018)
  15. « Mali : le candidat de l'opposition rejette à l'avance les résultats », sur lepoint.fr, 13 août 2018 (consulté le 28 septembre 2020).
  16. a b c et d « Mali : le chef de l'opposition Soumaïla Cissé a été enlevé », sur france24.com, 26 mars 2020 (consulté le 27 mars 2020)
  17. a b et c « Le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars, va "bien" », sur france24.com, 4 avril 2020 (consulté le 4 avril 2020)
  18. « Mali : le chef de file de l'opposition Soumaïla Cissé est vivant, selon le président Ibrahim Boubacar Keïta », sur francetvinfo.fr, 18 juin 2020 (consulté le 17 juin 2020)
  19. « Mali : le président démissionne, les militaires au pouvoir », La Croix,‎ 19 août 2020 (lire en ligne, consulté le 28 janvier 2022)
  20. « Au Mali, le chef de l’opposition Soumaïla Cissé, enlevé il y a cinq mois, a pu écrire à sa famille », sur lemonde.fr, 21 août 2020 (consulté le 21 août 2020)
  21. Financial Afrik, « Mali : l’opposant Soumaïla Cissé désormais libre », sur financialafrik.com, 6 octobre 2020 (consulté le 7 octobre 2020).
  22. « Au Mali, Sophie Pétronin et l’homme politique Soumaïla Cissé ont été libérés par les djihadistes », sur lemonde.fr, 9 octobre 2020 (consulté le 9 octobre 2020).
  23. « Le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé est décédé du Covid-19 », sur Radio France internationale, 25 décembre 2020 (consulté le 25 décembre 2020).
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :

  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :