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Taxinomie du genre Pinus — Wikipédia

  • ️Sat May 01 2021

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La taxinomie du genre Pinus se base sur des caractéristiques morphologiques et anatomiques variées telles que le nombre d'aiguilles par fascicule ou encore les caractéristiques des cônes et des graines, ainsi que sur des analyses ADN. De très nombreuses classifications ont été proposées depuis Linné et elles sont encore en cours de discussion actuellement. Par conséquent la classification présentée ici est indicative et susceptible de changer. Cependant, un certain nombre de regroupements sont généralement reconnus.

Le genre des pins est le plus large des conifères, avec environ 115 espèces. Il se distingue par ses aiguilles qui sont fasciculées, c'est-à-dire en groupe de 2, 3, ou 5 aiguilles entourées à leur base d'une gaine. Les pins sont également caractérisés par un dimorphisme branchial : des branches longues portent des feuilles stériles en forme d'écaille; des branches très courtes au bout desquelles on trouve les fascicules d'aiguilles.

La forme de leurs cônes femelles (l'équivalent des fruits des angiospermes, que l'on appelle familièrement "pommes de pin") est aussi caractéristique. Ils se développent en trois étés, et on peut distinguer sur le cône mature la partie qui était déjà visible lors du premier été (l'ombilic) et celle qui était déjà visible le second été (l'écusson).

La pertinence d'un genre Pinus séparé des autres genres de Pinacées n'est actuellement plus discutée, tant à cause de leurs caractéristiques morphologiques et anatomiques uniques que sur base d'analyses de séquence ADN[1].

Le premier critère de classification a été le nombre d'aiguilles par fascicule. Il est la plupart du temps un des premiers termes de la suite de Fibonacci, c'est-à-dire 2, 3 ou 5 (rarement 1 ou 8)[2]. Ce nombre est souvent assez constant au sein d'une espèce, des variations pouvant malgré tout être trouvées chez certaines espèces[2] (dont certains Pins mexicains[3]). Quoiqu'il ne s'agisse pas d'un critère permettant d'identifier la position taxinomique de l'espèce, elle permet de donner quelques indications. Ainsi, tous les pins de la sous-section Strobus ont cinq aiguilles[2].

Les pins ont été classés selon les caractéristiques anatomiques de leur bois, notamment par Van der Burgh en 1974.

Les premières classifications utilisaient comme critère le nombre d'aiguilles par fascicule, mais cela s'est avéré insuffisant, particulièrement après la découverte de nombreux pins mexicains dont le nombre d'aiguilles est variable au sein d'une même espèce.

Engelmann, en 1880, fut le premier à proposer une séparation du genre en deux sous-genres, qu'il appela Pinaster et Strobus. Koehne, en 1893, observa les faisceaux vasculaires des aiguilles de pins et conclut qu'on pouvait diviser les pins en deux groupes: ceux qui n'en ont qu'un par aiguille et ceux qui en ont deux. Il nomma les premiers "Haploxylon" et les seconds "Dyploxylon". Cette division fut ensuite abondamment reprise, renommée plus tard respectivement Strobus et Pinus.

Cette division en deux sous-genres est encore utilisée aujourd'hui. Cependant, d'autres classifications virent aussi le jour. En 1969, Little et Critchfield créèrent le sous-genre Ducampopinus qui ne comportait qu'une seule espèce, Pinus krempfii, dont la forme des feuilles, plates, étaient très particulières. Cette classification reste la plus citée aujourd'hui, particulièrement parmi les forestiers. En, 2003, Frankis proposa une classification en trois sous-genres, où Ducampopinus ne comprenait plus seulement Pinus krempfii mais une quinzaine d'espèces[3].

Les analyses cladistiques, en particulier celles utilisant l'ADN, ont largement confirmé la pertinence évolutive de la séparation entre Strobus et Pinus. Pinus krempfii semble bien faire partie du sous-genre Strobus comme l'intégralité du sous-genre Ducampopinus, qui semble être paraphylétique en son sein[4].

La classification des pins n'étant pas arrêtée, cette liste, et en particulier la division en sous-section, ne peut être qu'indicative. Elle se base principalement sur l'ouvrage d'Aljos Farjon, "Drawings and description of the genus Pines", sorti en 2005.

Jin et al. 2021[5] Stull et al. 2021[6],[7]
Pinus
sous-genre Strobus
section Parrya

sous-section Nelsonii

P. nelsonii


sous-section Balfouriana

P. aristata




P. balfouriana



P. longaeva






sous-section Cembroides



P. pinceana



P. maximartinezii




P. rzedowskii






P. quadrifolia



P. monophylla







P. culminicola



P. discolor




P. remota





P. edulis



P. cembroides








section Quinquefoliae

sous-section Gerardiana

P. bungeana




P. squamata



P. gerardiana






sous-section Krempfii

P. krempfii


sous-section Strobus

P. peuce





P. lambertiana





P. strobus



P. chiapensis





P. monticola




P. flexilis




P. strobiformis



P. ayacahuite










P. albicaulis




P. koraiensis




P. sibirica



P. cembra







P. parviflora




P. wallichiana






P. armandii



P. dabeshanensis





P. fenzeliana



P. mastersiana






P. bhutanica




P. morrisonicola




P. wangii




P. kwangtungensis



P. dalatensis















sous-genre Pinus
section Pinus
sous-section Pinaster

P. heldreichii




P. pinaster





P. halepensis



P. brutia





P. pinea




P. canariensis



P. roxburghii







sous-section Pinus


P. latteri



P. merkusii





P. resinosa




P. nigra





P. densiflora




P. sylvestris




P. mugo



P. uncinata








P. massoniana




P. thunbergii



P. luchuensis







P. kesiya




P. yunnanensis



P. densata







P. henryi



P. tabuliformis





P. hwangshanensis



P. taiwanensis











section Trifoliae

sous-section Sabiniana

P. jeffreyi




P. coulteri




P. torreyana



P. sabiniana








sous-section Ponderosae


P. washoensis



P. ponderosa





P. hartwegii





P. engelmannii




P. durangensis



P. arizonica







P. devoniana



P. montezumae





P. pseudostrobus




P. douglasiana



P. maximinoi











sous-section Attenuata


P. radiata



P. attenuata




P. muricata





sous-section Contorta


P. contorta



P. banksiana





P. virginiana



P. clausa




sous-section Australes


P. pungens




P. serotina



P. rigida






P. glabra





P. taeda



P. echinata






P. elliottii



P. palustris





P. caribaea





P. oocarpa



P. tecunumanii






P. greggii




P. patula



P. teocote







P. lawsonii




P. herrerae



P. pringlei







P. leiophylla



P. lumholtzii






P. praetermissa



P. jaliscana





P. luzmariae



P. georginae



















Pinus

Modèle:Clade


  1. FALJON, Drawing and description of the genus Pinus, 2005, page 218
  2. a b et c RICHARDSON, Ecology and Biogeography of Pinus, page 56
  3. a et b FALJON, Drawing and description of the genus Pinus, 2005, page 220
  4. FALJON, Drawing and description of the genus Pinus, 2005, page 221
  5. Jin WT, Gernandt DS, Wehenkel C, Xia XM, Wei XX, Wang XQ, « Phylogenomic and ecological analyses reveal the spatiotemporal evolution of global pines », PNAS, vol. 118, no 20,‎ mai 2021, e2022302118 (PMID 33941644, PMCID 8157994, DOI 10.1073/pnas.2022302118 Accès libre, Bibcode 2021PNAS..11822302J)
  6. Gregory W. Stull, Xiao-Jian Qu, Caroline Parins-Fukuchi, Ying-Ying Yang, Jun-Bo Yang, Zhi-Yun Yang, Yi Hu, Hong Ma, Pamela S. Soltis, Douglas E. Soltis, De-Zhu Li, Stephen A. Smith et Ting-Shuang Yi, « Gene duplications and phylogenomic conflict underlie major pulses of phenotypic evolution in gymnosperms », Nature Plants, vol. 7, no 8,‎ 2021, p. 1015–1025 (PMID 34282286, DOI 10.1038/s41477-021-00964-4, arXiv 10.1101/2021.03.13.435279, S2CID 232282918, lire en ligne [archive du 10 janvier 2022], consulté le 10 janvier 2022)
  7. Gregory W. Stull et al., « main.dated.supermatrix.tree.T9.tre », Figshare,‎ 2021 (DOI 10.6084/m9.figshare.14547354.v1, lire en ligne)