Unelles — Wikipédia
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Unelles | |
![]() Localisation des Unelles | |
Période | Protohistoire et Antiquité |
---|---|
Ethnie | Celtes |
Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtique gauloise |
Région d'origine | Armorique |
Région actuelle | Normandie (France) |
Frontière | Bajocasses, Viducasses et Abrincates |
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Les Unelles (en latin Unelli) son l’un des peuples gaulois vivant, lors de son invasion par Jules César entre 58 et 51 av. J.-C., dans la partie armoricaine de la Gaule chevelue occupant le Cotentin, le nord de l'actuel département de la Manche.
Jules César mentionne les Unelles sous le nom de V[e]nellos, Pline l'Ancien les dénomme sous l'appellation Venelli, Claude Ptolémée les mentionne comme Οủενέλλων / Oủenéllōn ou Οủένελλοι / Oủénelloi et Dion Cassius les appelle Οủενελλους / Oủenellous[1],[2].
À l'automne 57 av. J.-C., après sa victoire sur les Aduatici, l'homme d’État romain Jules César termine sa campagne contre les peuples belges ; ce fait lui permet d'envoyer un de ses légats, Publius Crassus, avec une légion afin d'obtenir la soumission des peuples armoricains[3]. La campagne se termine rapidement sans incident, les Armoricains ayant probablement donné des otages aux Romains ; Publius Crassus installe ensuite ses quartiers d'hiver en attendant le printemps suivant[3].
À la fin de l'hiver, Crassus envoie des officiers, Quintus Velanius et Titus Silius, chez les Vénètes pour réquisitionner du ravitaillement, principalement du blé, chez les peuples proches[3]. Ils font prisonniers les officiers romains[3]. Pour se défendre contre la réaction romaine, ils appellent à l'aide plusieurs peuples, dont les Unelles, afin de coopérer à l'alliance anti-romaine[4]. D'autres peuples se joignent aux Unelles, ils sont rejoints par les Aulerques Éburovices et les Lexoviens, affrontent entre Vire et Avranches les trois légions du légat Quintus Titurius Sabinus[5]. Commandée par Viridovix, le chef des Unelles, l'armée gauloise coalisée est défaite lors de son assaut du camp romain. Les Unelles feront, comme la plupart des peuples de Gaule, partie de la coalition qui contribuera cinq ans plus tard à l'armée envoyée au secours de Vercingétorix à Alésia. Leur apport ne semble pas avoir excédé alors 3 000 guerriers[6].

Dans le secteur géographique des Unelles, les sites romains sont nombreux et plutôt bien dispersés particulièrement dans le nord de la région naturelle du Cotentin[B 1]. À l'inverse, il semble y avoir peu de peuplement dans le secteur à l'Est du département actuel de la Manche, probablement en raison de la présence du bocage[B 1].
Ptolémée mentionne également sur le territoire de cette tribu, l'embouchure de la rivière Olina, que l'on identifie avec l'Orne.
Alauna est la civitas des Unelles au Haut-Empire romain, elle correspond aujourd'hui à Valognes[B 2].
Elle se situe au nord des marais de la Sèvres et de l'Ay, qui barrent la presqu'île du Cotentin[7].
Cosedia, puis Constantia est la civitas des Unelles au Bas-Empire romain, elle correspond aujourd'hui à Coutances[B 3].
Elle conserve les limites gauloises (Thar, Airou, Douquette et Sienne)[7].
Coriallo ou Coriovallum est un vicus portuaire qui correspond aujourd'hui à la ville de Cherbourg[B 3].
De l'époque romaine, les fouilles ont mis au jour des statuettes de sacrificateur et des dépôts monétaires des Ier et IVe siècle[B 3].
Crociatonum ou Crouciaconnum est un vicus qui semble aujourd'hui correspondre à la ville de Carentan pour Dominique Bertin[B 3].
Selon Ptolémée (IIe siècle apr. J.-C.), la capitale des Unelles serait Crociatonum (Carentan ou Saint-Côme-du-Mont pour certains)
Il est vraisemblable que Crociatonum se soit installée sur un espace quasiment vierge après l'an 27.
Grannonum ou Grannona est un vicus portuaire qui correspond aujourd'hui à Port-Bail[B 3].
Les Unelles faisaient partie de la Confédération armoricaine.
Ils avaient pour voisins les Bajocasses et les Viducasses à l'est et au sud-est, et les Abrincates au sud.
Après la conquête romaine, les Unelles semblent s'être peu romanisés[B 4]. Les rares présences romaines se localisent dans les centres urbains avec des monuments dans un style plus gaulois que romain, peut être en raison d'une faible présence militaire qui est souvent l'un des facteurs de la romanisation[B 4]. Les campagnes se composent principalement de petites fermes isolées et les rares artéfacts découverts en lien avec les Romains se composent de tour de potier et pour l'architecture de l'usage de la chaux et de la tuile[B 4].
Pendant l'Empire romain, les Unelles gardent leur culture celte et s'intéressent plus à la Manche et au commerce avec l'île de Bretagne qu'à la Gaule romaine[B 4].
Des pièces de monnaies liées aux Unelles sont découvertes[A 1]. La plupart des monnaies de ce peuple comporte un cheval et un cavalier[A 2]. Dans les sociétés gauloises, le cheval sous toutes ses formes symbolise la richesse du chef de la tribu à travers le nombre d'équidés qu'il possède[A 3]. Chaque peuple gaulois réalise ses propres monnaies ce qui rend parfois l'analyse difficile en raison du contexte politique interne ; par ailleurs afin de ne pas montrer une volonté de domination trop importante, les noms des chefs des peuples ne sont pas indiqués sur les monnaies gauloises, il leur est préféré la présence d'animaux ou d'armes[A 4]. Les Unelles ont pour symbole principal l'épée[8].
Une des pièces découvertes, répertoriée sous le sigle « BN 6934 », représente une femme vêtue et montant un cheval en amazone, c'est-à-dire en chevauchant avec les deux jambes du même côté du cheval[A 5]. Selon l'historien et archéologue français Paul-Marie Duval, il s'agirait de la représentation d'une déesse guerrière ce qui est contraire à ce qu'affirmer le numismate français Adrien Blanchet dans son ouvrage sur les Traité des monnaies gauloises en 1905 à savoir que les déesses ne sont jamais représentées sur les monnaies gauloises[A 5].
Trois autres monnaies en or sont trouvées, elles portent les références « BN 6931 », « BN 6927 » et « BN 6932 »[A 6]. La monnaie répertoriée « BN 6931 » est composée d'un cheval avec un cavalier et la présence en dessous d'un accessoire symbolique[A 7]. La monnaie « BN 6927 » est composée d'un cheval et d'un cavalier, ainsi que d'une barque peut être pour le voyage des morts aux îles des Bienheureux[A 7]. La monnaie « BN 6932 » est constituée d'un cheval et d'un cavalier avec une épée ou un poignard se situant sur le bas de la pièce[A 8].
- Monnaies des Unelles
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Revers d'un quart de statère en or des Unelles daté de 100 av. J.-C. représentant un aurige guidant un cheval.
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Avers de la monnaie en or précédente avec une tête à gauche.
Charles de Gerville, historien naturaliste et archéologue français de la fin du XVIIIe et de la première partie du XIXe siècle, puis Arcisse de Caumont, historien et archéologue français du XIXe siècle mènent des observations et des fouilles archéologiques dans le secteur du département de la Manche à cette période[B 1]. À la même époque, l'historien local français Léon Coutil évoque les Unelles dans un article paru en 1926 sous le titre « Unelli, Ambivareti et Coriosolitae » dans le tome 13 du bulletin de la Société normande d’études préhistoriques[B 5].
En 1975, Dominique Bertin mentionne dans un article des Annales de Normandie intitulé « Introduction à une étude de l'époque gallo-romaine en Basse-Normandie : carte de répartition des voies et des sites gallo-romains de Basse-Normandie » qu'à cette date les limites des territoires des peuples gaulois de la Basse-Normandie sont encore difficiles à délimiter[B 6].
Les découvertes archéologiques effectuées jusqu'en 1975 comportent des trésors monétaires, des briques, des tuiles, des statuettes, de la céramique, des sarcophages, des vases et des fours de potiers[B 7].
- ↑ Evans 1967, p. 5.
- ↑ Falileyev 2010, Venelli et Unelli.
- ↑ a b c et d Doranlo 1932, p. 173.
- ↑ Doranlo 1932, p. 162 et 173.
- ↑ Doranlo 1932, p. 162.
- ↑ Jules César, De Bello Gallico, II, 34 - III, 11 et 17- VII, 75 ; Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 107 ; Ptolémée, Géographie. II, 8.
- ↑ a et b Jeanne et al. 2023, p. 13.
- ↑ André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », 2014, 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 9.
- La signification des images monétaires celtiques
- ↑ Duval 1989, p. 656 et 661.
- ↑ Duval 1989, p. 656 et 656 et 661-662.
- ↑ Duval 1989, p. 663.
- ↑ Duval 1989, p. 667.
- ↑ a et b Duval 1989, p. 656.
- ↑ Duval 1989, p. 661.
- ↑ a et b Duval 1989, p. 661-662.
- ↑ Duval 1989, p. 661 et 663.
- Introduction à une étude de l'époque gallo-romaine en Basse-Normandie : carte de répartition des voies et des sites gallo-romains de Basse-Normandie
- ↑ a b et c Bertin 1975, p. 68.
- ↑ Bertin 1975, p. 73.
- ↑ a b c d et e Bertin 1975, p. 72.
- ↑ a b c et d Bertin 1975, p. 69.
- ↑ Bertin 1975, p. 74.
- ↑ Bertin 1975, p. 67.
- ↑ Bertin 1975, p. 72-73.
Sur les autres projets Wikimedia :
- Unelles, sur Wikimedia Commons
- Jules César, Commentaires sur la guerre des Gaules (lire sur Wikisource).
- Dion Cassius, Histoire romaine.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle (lire sur Wikisource).
- Claude Ptolémée, Géographie.
- Paul-Marie Duval, « La signification des images monétaires celtiques », Publications de l'École Française de Rome, 1989, p. 653-668 (lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- (en) Ellis Evans, Gaulish Personal Names: A Study of Some Continental Celtic Formations, Clarendon Press, 1967, 492 p. (ISBN 0198119305).
- (en) Alexander Falileyev, Dictionary of Continental Celtic Place-names : A Celtic Companion to the Barrington Atlas of the Greek and Roman World, 2010, 285 p. (ISBN 978-0955718236).
- Dominique Bertin, « Introduction à une étude de l'époque gallo-romaine en Basse-Normandie : carte de répartition des voies et des sites gallo-romains de Basse-Normandie », Annales de Normandie, no 2, 1975, p. 67-74 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Vanessa Brunet, Laurent Paez-Rezende, Laurence Jeanne, Erwan Nivez, Aurélien Piolot et Guy Leclerc, « Les pratiques et les espaces funéraires antiques en Normandie occidentale : premiers résultats », Annales de Normandie, no 1, 2023, p. 161-203 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Vanessa Brunet et Erwan Nivez, « Les sépultures isolées en Normandie occidentale durant le Haut-Empire : définition et rôle dans la structuration des territoires », Annales de Normandie, no 1, 2023, p. 241-251 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Raoul Doranlo, « La Civitas des Lexovii et ses abornements : depuis les origines jusqu'aux grandes invasions », Revue des études anciennes, 1932, p. 159-181 (lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- François Fichet de Clairfontaine, Éric Delaval, Vincent Hincker et Jacques Le Maho, « Capitales déchues de la Normandie antique. État de la question », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, no 3, 2004, p. 141-155 (lire en ligne, consulté le 14 mars 2025).
- Thomas Jarry, « Les débuts du Christianisme dans l'ouest de la Normandie », Annales de Normandie, no 2, 1998, p. 115-149 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Gaël Lėon, « L’apport de l’archéologie à la reconstitution du réseau routier romain en Normandie », Annales de Normandie, no 2, 2022, p. 13-36 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Marc-Antoine Thierry, Anne Bocquet-Liénard, Marie-Paule Bataillé, Stéphanie Dervin, Juliette Dupré, Hugo Gagnant, Karine Jardel et Xavier Savary, « La production céramique en Normandie occidentale au Haut-Empire : une terra incognita ? », Annales de Normandie, no 1, 2023, p. 255-299 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Élisabeth Deniaux, « Viducasses et Unelles. Recherches sur la municipalisation de l’Ouest de la Gaule », dans Monique Dondin-Payre et Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier, Cités, municipes, colonies. Les processus de municipalisation en Gaule et en Germanie sous le Haut Empire romain, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 53), 2009, 488 p. (ISBN 979-10-351-0221-0, lire en ligne), p. 231-249.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot, ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin 30 av. J.-C. à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, novembre 2023, 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7).
- François Fichet de Clairfontaine, « Valognes / Aulna (Manche) », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, no 25, 2004, p. 487-490 (lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Laurence Jeanne, Caroline Duclos et Laurent Paez-Rezende, Valognes (Manche - 50) « Alauna » - L'agglomération antique d'Alleaume : Prospection thématique 2012 : document final de synthèse, vol. 1 : Résultats, Conseil général de la Manche, 2012, 254 p., pdf (lire en ligne).
- Antoinette Taboué, « Alauna et les voies anciennes du Nord-Est du Cotentin », Annales de Normandie, no 1, 1999, p. 3-37 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Gaël Lėon, « Les agglomérations de bord de voie sur l’itinéraire Valognes - Bayeux - Lisieux », Annales de Normandie, no 2, 2022, p. 179-204 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).
- Pascal Vipard, « Le milliaire de Sainte-Mère-Eglise (Manche) et le problème de la localisation de Crovciatonnvm », Annales de Normandie, nos 3-4, 1990, p. 247-262 (e-ISSN 2261-4427, lire en ligne, consulté le 11 mars 2025).