Adrien Missika, «Dome» de cœur
- ️Eric Loret
- ️Tue Jun 26 2012
Il arrive d'Inde, où il a filmé des insectes avec un appareil scientifique, dit-il. Demain, il sera au Centre Pompidou, à Paris, où sa vidéo Dome (2011) rejoint les collections du musée. Adrien Missika, né à Paris en 1981, ancien élève de la célèbre Ecole d'art de Lausanne (Ecal) est le 13e lauréat de la Fondation d'entreprise Ricard, après Tatiana Trouvé, Loris Gréaud ou Benoît Maire. Pour notre part, on l'avait repéré à Monaco, dans l'exposition «le Silence, une fiction» ( Libération du 5 mars). Son film Darvazay foutait le feu au monde.
«Errance». S'il se manifeste surtout en photos et vidéos, le travail de Missika est plutôt le voyage. Au début de sa toute jeune carrière, entre 2004 et 2010, il a sillonné l'Europe, de Londres à Kiev, armé d'un téléphone portable équipé d'un des premiers appareils photo, mitraillant les immeubles modernistes des banlieues d'après-guerre, les choisissant toujours entourés de végétation. «Le résultat, lo-tech, était entre le pictorialisme et Gerhard Richter. Je rejouais la bataille de la fin du XIXe siècle entre Courbet et Gustave Le Gray.» Souvent, pour photographier les bâtiments selon le point de vue qu'il voulait, il entrait dans l'immeuble d'en face, sonnait au huitième chez des inconnus, disait qu'il était architecte. La série d'images qu'il en a tirée (un livre est maquetté, mais sans édit